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Les muses de Janette

« Nous ne sommes pas séparés du règne animal ; nous en faisons partie. »

Jane Doe

notre muse du mois Jane Goodall  Pionnière de la primauté primate

3 avril 1934: naissance de Valerie Jane Morris-Goodall à Londres 1958: rencontre avec l’anthropologue Louis Leakey

1962 - 1965:

doctorat à Cambridge

1957: voyage au Kenya 1960: 1ères observations des chimpanzés en milieu naturel (Tanzanie). 1977: fondation de l’Institut Jane Goodall

1991: initiative Roots & Shoots

Une des premières femmes éthologues et anthropologues, docteure de Cambridge sans études universitaires, ses travaux sur les émotions, l’intelligence et les relations familiales et sociales des chimpanzés ont profondément remis en question la supériorité des humains et leurs liens avec les animaux.

Valerie Jane Morris-Goodall naît le 3 avril 1934 à Londres. Son père, Mortimer Herbert Morris-Goodall est un homme d’affaires. Sa mère, Margaret Myfanwe Joseph, romancière, écrit sous le nom de Vanne Morris-Goodall.

UN RÊVE AFRICAIN

Enfant, elle s’intéresse au comportement animal. Souhaitant vivre en Afrique, elle quitte l’école à 18 ans. Pour payer son voyage, elle travaille comme serveuse, secrétaire et assistante de production cinématographique. À 23 ans, elle part au Kenya et s’engage comme secrétaire. À Nairobi, elle rencontre le paléontologue et anthropologue Louis Leakey, dont les découvertes ont fait considérablement progresser les connaissances sur les ancêtres de l'Homme et sur les racines africaines de l’humanité. Celui-ci l’embauche comme chercheuse, pour étudier les chimpanzés en liberté et trouver des preuves d’ascendance partagée entre les humains et les grands singes. Il recrutera également les primatologues Dian Fossey, pour

l’étude des gorilles, et Birutė Galdikas, pour celle des orangs-outangs. En 1960, à une époque où les femmes n’étaient pas admises sur le terrain, Jane part observer un groupe de chimpanzés dans la réserve tanzanienne de Gombe Stream, aujourd’hui parc national.

En 1962, Leakey l’envoie comme doctorante à l’Université de Cambridge, bien que n’ayant aucune formation universitaire. Deux ans plus tard, Jane épouse le photographe animalier Baron Hugo van Lawick, devient par la même occasion baronne, puis donne naissance à un fils, Hugo. Le couple divorce quelques années plus tard, et Jane se remarie avec Derek Bryceson, alors directeur des parcs nationaux tanzaniens.

BOULEVERSEMENT DES CONNAISSANCES

En 1965, elle obtient son doctorat. Son travail de recherches porte sur l’étude scientifique des comportements et de la personnalité des chimpanzés durant ses cinq

En 1960, à une époque où les femmes n’étaient pas admises sur le terrain, Jane part observer un groupe de chimpanzés dans la réserve tanzanienne de Gombe Stream...

premières années passées en leur compagnie. Alors qu’on croyait les humains seuls doués d’abstraction et de généralisation, et seuls capables de fabriquer et d’utiliser des outils, Jane démontre que ces hominidés possèdent ces mêmes attitudes. Dotés de pensées rationnelles et d’émotions comme le souci et la joie, ils adoptent aussi des comportements sociaux complexes et très développés, pouvant même apprendre et communiquer en langue des signes. Capables de baisers, de câlins, de chatouillements et de tapes dans le dos, des actes naguère considérés comme «humains», ils ont aussi tendance à la violence, à l’agressivité et à la guerre.

ACTIVISTE ENVIRONNEMENTALE

En 1977, elle fonde le Jane Goodall Institut qui promeut la recherche à Gombe et la protection des chimpanzés et de leurs habitats. Elle est également à l’origine d’autres initiatives, dont Roots & Shoots (1991), un programme de services à la jeunesse.

Jane a écrit de nombreux livres, notamment «Les chimpanzés et moi» (1971) publié en 48 langues, ainsi que des ouvrages pour enfants et des articles sur son travail. Elle a donné des conférences sur les questions environnementales. Deux récents documentaires sur sa vie et ses recherches sont parus en 2017 et en 2020.

 ANECDOTES Rare femme parmi les chercheurs de l’époque, Jane s’est aussi distinguée en donnant des noms aux primates au lieu de numéros, selon les conventions traditionnelles de l’époque.

Elle aussi est l’un des rares humains jamais acceptés parmi les chimpanzés. 