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LA PROTECTION DES MINEURS
from Magazine 9
Priorite De La Police Nationale
Ce qui caractérise l’enfant, c’est sa jeunesse et sa vulnérabilité. En effet, l’enfant est un être en pleine croissance, un adulte en devenir, qui n’a pas les moyens de se protéger seul. Aussi, l’enfant doit faire l’objet d’un intérêt particulier et d’une protection spécifique. C’est dans cette optique que fidèle à sa devise « Servir, Notre Vocation », la Police Nationale se mobilise pour apporter assistance et protection aux enfants en danger.
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Vous retrouverez dans les lignes qui suivent des interviews avec les principaux responsables de la Police Nationale en charge des questions liées à la protection et à la prise en charge des mineurs. Ce sont respectivement le commissaire principal de Police Zaka Luc de la s/dltedj, le commissaire de Police de 2ème classe, Tata Kamagaté, coordonnateur des cellules de Brigade mondaine, et la Capitaine Kpidi, coordonnatrice de la cellule genre de la Police nationale.
ZAKA Luc Commissaire Principal de Police
Création de la s/dltedj
Pour rappel, ce service était anciennement connu sous le vocable de brigade de protection des mineurs et crée par arrêté 455/MS/DGSN du 18 décembre 1981. Placé sous l’autorité du Préfet de police d’Abidjan, il avait pour compétence, la ville d’Abidjan et les villes environnantes. En 2006, suite à la réorganisation du Ministère de la Sécurité, le décret 2006-11 du 22 février 2006 va être pris pour créer la Sous Direction de la lutte contre le Trafic d’Enfants et la Délinquance Juvénile. A partir de cet instant, ce service est placé sous l’autorité du Directeur de la Police Criminelle. Car, la traite ou le trafic est considéré comme une infraction criminelle. C’est ce qui lui a valu, aujourd’hui, un grand espace national, en terme de compétence.
Les quatre particularités de la s/dltedj
« Dans le cadre de nos missions, notre service revêt un caractère particulier qui se situe à quatre niveaux : La construction de nos violons qui respecte les normes internationales, la protection des enfants quelque soit leur qualité qu’ils soient victimes et même infracteurs, en difficulté ou témoin, tous ont le même traitement. Le 3ème niveau repose sur la présence des travailleurs sociaux chargés de faire l’écoute des enfants dès leur arrivée. Et enfin, le port de la tenue civile au dernier niveau », a fait remarquer le Commissaire Principal de Police Luc ZAKA. Pour rendre plus célèbre son département, le Sous-Directeur de la lutte contre le trafic d’enfants et de la délinquance juvénile(s/dltedj), a fait de la sensibilisation des populations au cours des opérations, une de ses grandes priorités.
Missions de la s/dltedj
Revenant sur les missions, le Sous-Directeur de la brigade de protection des mineurs a mis l’accent sur la prévention, la protection et la répression. « Dans le volet prévention, l’agent doit être en permanence sur le terrain pour retirer les victimes. Nous faisons la protection lorsque la victime est à notre service. Il s’agit pour nous d’avoir un contact avec elle. Tout en cherchant à rassurer l’enfant, le mettre en confiance, dire ses droits, s’il les ignore, en prenant également en compte ses besoins afin de mieux les référer dans les structures étatiques de 0 à 5 ans. Et de 6 à 17 ans, dans les ONG et structures privées. Enfin, au niveau du volet répression, nous menons deux actions. Il y’a la répression des mineurs infracteurs et des auteurs des infractions sur les enfants.
Dans le cadre de la traite des enfants, la répression se fait sur les auteurs et leurs complices », a précisé le Chef de Service.
Mode de saisine de la s/dltedj
Au niveau du mode de saisine, « Il y a en plusieurs, aux dire du Sous-Directeur. La saisine se fait soit par plainte, soit par la réception des soit transmis en provenance du parquet, soit par dénonciation. Des cas venants des brigades de gendarmerie et de commissariats de police nous sont également référés. L’enfant étant un être vulnérable, incapable de se protéger,
Il devient nécessairement obligatoire d’assurer sa protection selon la convention relative aux droits des enfants, en son article 19, qui demande que les enfants soient protégés de toutes formes de violences. C’est pourquoi, nous luttons contre le non-respect des droits fondamentaux des enfants. Car, très souvent les parents les négligent, alors que ces enfants ont besoin d’un soutien pour leur bien-être », a conseillé le Commissaire de Police ZAKA Luc.
Dans le cadre de ses activités, la Sous-Direction de la Lutte contre le Trafic d’Enfants et de la Délinquance Juvénile(S/DLTEDJ) a effectué plusieurs opérations à l’intérieur du pays.
La question de la protection des enfants a toujours été au centre des grandes préoccupations des nations. Ainsi, au lendemain de la seconde guerre mondiale, de 1939-1945, une organisation internationale spécialisée dans la protection des enfants et connue sous le vocable de UNICEF, en anglais, United Nations of International Children’s Emergency Fund, a été crée par les Nations Unies en vue de répondre respectivement aux besoins d’urgence des enfants d’Europe et de la Chine. Dans cette quête du bien-être de l’enfant, plusieurs secteurs d’activité ont joué un rôle prépondérant. Nous avons, en autre, la Police, la psychologie, l’éducation, pour ne citer que celles-ci. Dans le domaine de la sécurité en Côte d’Ivoire, cap a été mis sur quelques acquis réalisés par le Sous-Directeur de la Lutte contre le Trafic d’Enfants et de la Délinquance Juvénile(S/DLTEDJ), le commissaire principal de police Zaka Luc, dans le cadre de ses activités, au cours de nos échanges.
Acquis liés aux opérations
« Les activités réalisées sont diverses, nous a fait savoir le responsable de la Sous-Direction. Nous avons entre autres, l’opération Bia 1, qui s’est déroulée à Aboisso du 17 au 19 juin 2009. Résultat de l’opération, 54 victimes de différentes nationalités sécurisées et 8 trafiquants arrêtés et déférés
Cette opération a mobilisé 175 Forces de Défenses et de Sécurité (FDS). L’opération Nawa 1, à Soubré du 11 au 15 février 2014, qui a mobilisé 109 FDS. Elle a donné un résultat de 22 victimes de différentes nationalités secourues et 5 trafiquants appréhendés et déférés. L’opération dénommée Acoma, à San Pedro du 2 au 6 juin 2015, a mobilisé 129 FDS et a également permis de secourir 48 victimes de toutes nationalités et 10 trafiquants déférés. L’opération Nawa 2, à Soubré du 6 au 8 mai 2021, a produit comme résultat, 68 victimes secourues et 24 trafiquants déférés et a mobilisé 100 FDS. L’opération Bia2, à Aboisso du 9 au 11 janvier 2020, qui a mobilisé 54 FDS a fait 137 victimes de diverses nationalités et 12 trafiquants arrêtés et déférés. En termes d’acquis, nous avons en guise d’exemple, de 2019 à 2021, secouru 1983 enfants en difficulté et déféré 408 infracteurs, auteurs de trafiques et de violence exercés sur les mineurs. Et ce résultat est le fruit de la création de nouvelles antennes à l’intérieur du pays. Déjà, six antennes sont fonctionnelles. C’est pourquoi, pour une couverture totale du pays, nous voulons encore cinq autres antennes », a révélé le Commissaire Principal de Police Zaka Luc.
Un centre de transit aménagé pour plus d’efficacité
Poursuivant sur la même lancée, le Chef de Service de la Brigade de Protection des Mineurs a insisté sur la nécessité de la construction d’un centre de transit aménagé, pour plus d’efficacité, afin d’avoir de plus amples informations sur les victimes avant de les référer dans les centres d’accueil.
Baisse du rendement scolaire et retard de croissance
Sur les dangers liés à un enfant sans protection, le Sous-Directeur a rappelé en substance, plusieurs cas de violence physique, sexuelle et psychologique, notamment la maltraitance, le viol, les agressions constantes. De même, il a fait savoir que la soumission à l’enfant aux travaux dangereux engendre souvent des soucis, des problèmes de croissance, et une baisse récurrente de son rendement scolaire.