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Artiste: Sylvie Barnay, comédienne-conteuse

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Plagne Villages

Plagne Villages

SYLVIE BARNAY au cœur des alpages enchantés

Elle a concilié sa passion du théâtre avec celle de la montagne en créant les « balades contées », un spectacle vivant et itinérant basé aussi bien sur la tradition orale que sur les grands textes classiques ou mythologiques. Rencontre avec une conteuse-accompagnatrice en montagne dont les récits, aux flambeaux et à la nuit tombée, enchantent petits et grands.

Sylvie, as-tu une formation d'accompagnatrice en Été comme hiver, pourquoi tes balades ont-elles lieu montagne ou de comédienne ? à la nuit tombée ? Les deux ! À la base, je suis comédienne. J'ai travaillé Parce que cela crée une ambiance magique. Rentrer aux plusieurs années au théâtre de Chaillot, à Paris, sous la flambeaux, c'est propice à l'imaginaire ! Mais il m'arrive direction de Jérôme Savary. Il y a une vingtaine d'années, aussi d'en faire en journée, notamment pour les scolaires je suis partie en Tarentaise où j'ai eu mon diplôme ou les classes de neige. Parfois, je suis accompagnée par d'accompagnatrice en montagne. Puis, il y a dix ans, un musicien qui est aussi mon compagnon, à la guitare j'ai eu envie de renouer avec le théâtre et j'ai imaginé un sèche et électrique. spectacle itinérant, avec des costumes et du maquillage, sous forme de « balades contées ». Cela me permet de Tes « balades contées » remportent un vif succès... concilier ma passion de la mise en scène et celle de la et pas seulement auprès des enfants ! Comment randonnée en montagne. C'est l'expliques-tu ? vraiment un mix des deux ! À L’HEURE OÙ L’ON EST En effet, les gens viennent pour En termes de tradition orale, quel est ton répertoire ? J'ai une formule avec un ABREUVÉ D’ÉCRANS ET D’IMAGES NUMÉRIQUES, LE SPECTACLE VIVANT, ÇA FAIT DU BIEN. leurs enfants mais très vite, eux aussi sont conquis ! Je pense que la magie du conte réveille l'enfant qui est en chacun de nous. Même répertoire local plutôt destiné les ados se prennent au jeu, alors aux familles : contes de Savoie, bien sûr, mais aussi de qu'au départ on pouvait craindre qu'ils trouvent ça Bretagne, Bourgogne, Québec... J'ai aussi une autre ringard. À l'heure où l'on est abreuvé d'écrans et d'images formule destinée aux adultes appelée « Brèves de numériques, le spectacle vivant, ça fait du bien. (N.P.) lavoirs », où l'on passe de bachal en bachal (« lavoir », en savoyard). Là, mon répertoire inclut aussi bien des contes At nightfall, storyteller Sylvie Barnay takes young and locaux que des textes classiques : Molière, la mythologie old through the alleyways of the snowy village and shares grecque... J'adore mélanger les genres ! Quant aux contes beautiful and surprising anecdotes and legends of our nomades, c'est une balade à part entière basée sur des mountains and other regions in France. Sylvie combines contes tziganes, berbères, tibétains... her love for the mountains as a mountain guide and her passion for theatre. She is often accompanied by a guitar player. This animation is for free, more information at contes-balades.fr/ the Tourist Office.

CHAMPAGNY-EN-VANOISE ÊTRE et AVOIR

Cet hiver, Champagny souffle les 50 bougies de sa liaison avec La Plagne. Une jolie occasion de se remémorer quel était le quotidien des enfants de ce village de montagne, avant qu'il devienne une station de ski... Et l'école d'autrefois, c'était comment ?

On a du mal à l'imaginer aujourd'hui quand on découvre Champagny-en-Vanoise, station de ski très active depuis sa mise en liaison avec le domaine de La Plagne. Mais avant ce fameux hiver 1970/71, qui marque un tournant dans l'histoire du village, élèves et instituteurs étaient nettement plus isolés qu'aujourd'hui. Les Champagnolais témoins de cette époque - pas si lointaine - aiment à rappeler qu'il y eut même une école à Champagny-le-Haut, avec une classe unique, jusqu'en 1974. Anecdote qui fait sourire aujourd'hui : en 1970, la route étant bloquée par la neige, les élèves et leur institutrice ont vécu un « confinement » forcé dans le vallon, des vacances de février jusqu'aux vacances de Pâques ! Plongeons encore dans le passé : la plupart des enfants venaient à l'école à pied. À l'école du bas, ils faisaient du ski sur les deux petites pistes du village : Nourgeval et Plan Rouland, dont les remontées étaient actionnées par des employés communaux. Parents et enfants respectaient les instituteurs, devant lesquels bien des hommes baissaient le béret ! PAS DE CHAUFFAGE CENTRAL Côté confort, c'était rustique : jusqu'en 1969, il n'y avait pas de chauffage central dans l'école, seulement un poêle à bois. Pour aller aux WC, les élèves devaient sortir et se rendre dans une petite cabane dans la cour. Celle-ci n'étant pas déneigée, les enfants y construisaient des igloos. Ils faisaient le ménage eux-mêmes dans leur classe, ciraient leurs pupitres avant les grandes vacances et allaient souvent se promener en montagne. Rien à voir avec les consignes de sécurité actuelles imposées par l'Éducation nationale ! Souvent, les gardes du Parc national de la Vanoise les accompagnaient. Quand on regarde dans le rétro, comme se souvient une ancienne institutrice du village : « C'était une vie libre, tranquille et apaisante malgré les conditions climatiques parfois rudes. » (N.P.)

In the winter of 1970-1971, Champagny was linked to La Plagne and became part of the ski resort. Before this turning point, the mountain village was isolated and the road was regulary closed by the snow. A wood stove heated the classroom and the schoolchildren went outside to use the toilets. The children skied on two small slopes of the village and went hiking in the mountains. Despite the difficult weather conditions, life was peaceful in Champagny-le-Haut.

JEAN-LUC DANIS PHOTOGRAPHE ANIMALIER

Moniteur de ski en hiver et d'escalade en été, Jean-Luc Danis consacre son temps libre à sa passion : la photographie animalière. On en prend plein les yeux !

Originaire de Landry, Jean-Luc Danis a derrière lui un palmarès de haut niveau en Équipe de France d'escalade (10ème de la Coupe du Monde 1999). En 2002, il arrête la compétition et se lance dans la photo animalière, en autodidacte : « J'ai progressé grâce aux conseils des pros que j'ai rencontrés au Festival international de Montieren-Der. J'ai appris l'affût, la patience... Et j'ai commencé à faire des expos. » J’AI APPRIS L’AFFÛT, LA PATIENCE...

Aujourd'hui, Jean-Luc apprécie d'être saisonnier « car la photo animalière, c'est chronophage ! » Des ours Kodiak d'Alaska à la faune savoyarde - loups, gypaètes, aigles, hermines, lagopèdes... - qu'il traque parfois à ski, ce capteur d'émotions n'a pas fini de nous faire partager son émerveillement : « On change constamment de biotope, d'espèce... C'est sans fin ! » (N.P.)

Ski instructor in winter and climbing instructor in summer, in his free time Jean-Luc Danis likes taking photographs of mountain animals like wolves, bearded vultures, ermines, chamois, ptamirgans,... which he tracks down on foot or on skis.

Contact: +33 (0)6 08 30 67 71 jean-lucdanis.fr CHAMOIS

GYPAÈTE

HERMINE LAGOPÈDE

CHRONIQUE On a lu pour vous...

PAR JEAN-MICHEL ASSELIN

PLAIDOYER EN FAVEUR DES MONTAGNES

Il vous manque encore un cadeau de Noël à glisser sous le sapin pour un amoureux fou de la montagne ? Ne cherchez plus : dans la catégorie « beaux livres de fin d’année », cet ouvrage collectif est une somptueuse invitation au rêve et au voyage dans les cimes alpines...

Bien souvent, les beaux livres de photos sont l’œuvre d’un seul photographe. Avec ce collectif de 5 photographes montagnards renommés - Alain Herrault, Géraldine Le Duc, Sébastien Liot, Laurent Picard et Denis Testemale -, la démarche est tout opposée : elle se veut un regard collectif d’émotions partagées face à la montagne, « ce temple (...), cette palette qui invente l’impossible, la subtilité des brumes, la cicatrice hérissée des arbres d’une crête que les nuages sauvent du néant » pour reprendre les mots splendides de l’auteur, Jean-Michel Asselin. Il faut avouer que cet homme de plume et de montagne (il est à la fois journaliste, écrivain et alpiniste) a l’art d’offrir un écrin de mots à chaque photographie... Véritable polysymphonie tout en ombres et lumières, avec des sujets variés - mers de nuage, levers de soleil, chouettes chevêches, exploits humains... - l’ouvrage se veut aussi un puissant plaidoyer en faveur de la protection de nos montagnes, mais toujours de façon subtile. Ah, ces parapluies de la page 79, commentés avec humour et poésie par Asselin ! On adore, et on en redemande : lorsque la beauté et l’intelligence se côtoient, c’est toujours un plaisir pour le lecteur. (N.P.) The book Alpicimes is the work of 5 passionate and experienced photographers : Alain Herrault, Géraldine Le Duc, Sébastien Liot, Laurent Picard and Denis Testemale, and humourously and poetically commented by writer Jean-Michel Asselin.

ALPICIMES, de Jean-Michel Asselin Aux éditions Glénat, 30€

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