
2 minute read
un label pour les emballages de l’e-commerce
économie circulaire
un label pour les emballages de l’e-commerce
Advertisement
Face à l’explosion de la vente en ligne, l’agence photosynthèse estime nécessaire de s’intéresser à l’origine des palettes jetables, des sacs et autres calages qui remplissent les poubelles.
c’est un fait : l’arrivée du covid-19 a provoqué une hausse massive des achats sur internet. en France, la Fédération de la vente à distance (Fevad) a calculé une progression de 15,1 % en 2021. « cette augmentation n’est pas sans conséquences, car des centaines de milliers d’emballages et de calages utilisés pour transporter les produits se retrouvent ensuite dans nos poubelles et nous ne savons pas toujours de quoi il retourne exactement », observe gilles detiège. le fondateur de photosynthèse, une petite entreprise de conseil située à oloron-sainte-marie (pyrénéesatlantiques), se réfère plus particulièrement à certaines palettes jetables, aux sachets et aux multiples articles de protection – mousses, coussinets, cornières, particulaires – que l’on rencontre dans les caisses en carton. il connaît bien le sujet, puisqu’il est lui-même concepteur d’un calage issu de déchets de textiles, le Blocbox. « on trouve de tout. des articles portent parfois une mention sur leur origine, un logo, une référence à une norme, explique le dirigeant. et cela participe à la confusion, le consommateur s’y perd, alors qu’il aimerait probablement apprendre comment sont fabriqués ces produits, d’où ils viennent et, surtout, s’ils sont durables ou non.»
matières recyclées
Fort de ce constat, photosynthèse lance son propre label. Baptisé sustainable sourcing, il est censé apporter un éclairage sur la nature de l’emballage, notamment afin de savoir si celui-ci résulte réellement de matières recyclées et en quelle mesure, s’il s’agit de matières premières renouvelables ou de plastiques biosourcés, mais il ne s’interdit pas de s’intéresser à la fin de vie. photosynthèse se focalise sur l’emballage d’expédition, plus spécifiquement sur l’e-commerce. un label de plus? «notre ambition n’est pas de remplacer les allégations existantes, mais de les compléter au moyen d’un marquage indépendant, obtenu selon un cahier des charges clair et transparent. trop de labels sont aujourd’hui ambigus, car ils sont le prolongement des cahiers des charges de grands groupes en quête de protectionnisme », se défend gilles detiège. et de préciser : «notre démarche n’est pas mercantile. il sera demandé une contribution financière aux sociétés en fonction de leur chiffre d’affaires afin de permettre à tous, y compris aux petites et moyennes entreprises et aux start-up, d’accéder à cette labellisation.»
GiLLes detièGe, fondateur de photosynthèse
réseau de relations
pour effectuer ses analyses et déterminer l’origine durable des articles d’emballage, photosynthèse s’appuiera sur le réseau de relations qu’il a tissé avec des universités et des centres de recherche tels que l’université de lorient (morbihan), l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (inrae) de montpellier (hérault) ou encore l’École des mines. un docteur en physique est en phase de recrutement. il sera secondé par deux autres personnes, un profil juridique et un webmaster. «ce label ne sera crédible que s’il est pertinent et accepté par la communauté des fabricants», souligne gilles detiège. pour le moment, le processus suit son cours. la marque a été déposée à l’institut national de la propriété industrielle (inpi). un industriel a déjà manifesté son intérêt : une coopérative agricole qui totalise un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros. elle souhaite s’en servir pour développer sa filière chanvre, précisément dans le but de produire des articles de calage pour l’e-commerce. l