HABITAT JARDIN /// Magazine Automne 2015

novembre 2015

LE MAGAZINE D’automne dU SALON HABITAT-JARDIn

extension vers la lumière

Oser la transparence IMMOBILIER

La girouette s’affole

chauffage

Des conseils pas chers

jardin

Il a changé leur vie

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Fédération vaudoise des entrepreneurs www.fve.ch

Photo: Sophie Kellenberger

éditorial

–5

MCH Beaulieu Lausanne SA Case postale 89 CH-1000 Lausanne 22 Tél. 058 206 56 20 www.beaulieu-lausanne.ch www.habitat-jardin.ch info@habitat-jardin.ch directeur du salon Yann Tellenbach

Un magazine Habitat-Jardin

en automne… ?

chefs de produit Michel Cuénoud Sylvie Fussen responsable communication et presse Audrey Aviolat

N

on, le salon n’a pas lieu en automne, mais bel et bien toujours à l’orée du printemps. Alors pourquoi un magazine en automne?

Simplement parce qu’une maison, un appartement, un jardin vit tout au long de l’année.

rédaction Inédit Publications SA Responsable de rédaction : Sophie Kellenberger Conception et mise en page : Xavier Cerdá Hélène Marchet

Au fil des pages de ce magazine, vous aurez un aperçu succinct de l’actualité dans les domaines de l’habitat et des aménagements extérieurs. Vous y découvrirez non seulement des objets et pièces de mobilier dans l’air du temps, mais également les considérations actuelles touchant le propriétaire immobilier s’agissant des dangers naturels, souvent sous-évalués.

Correction : Adeline Vanoverbeke Ont collaboré à ce numéro : Patricia Bernheim Ludmila Glisovic Sophie Kellenberger Myriam Ramel Viviane Scaramiglia Adeline Vanoverbeke

Dans un marché en constante mutation, les réalités de l’immobilier, première étape dans tout projet de construction ou de rénovation, ont beaucoup évolué ces dernières années. Lex Weber, utilisation restreinte du 2e pilier, couverture financière exigée par les banques et incertitudes sur l’application de la loi sur l’aménagement du territoire sont autant de facteurs qui influencent le développement de l’activité immobilière.

Cette édition vous propose des regards sur l’actualité et l’avenir de ce secteur qui fera l’objet d’un nouveau salon, Immo Expo, organisé du 17 au 20 mars dans le cadre d’Habitat-Jardin 2016.

réalisation, production et publicité Inédit Publications SA Avenue de Rumine 37 Case postale 900 CH-1005 Lausanne Tél. 021 695 95 95 info@inedit.ch www.inedit.ch

Ne soyons pas pessimistes pour autant: notre pays, et la Suisse romande en tête, a dernièrement vu ses prédictions de croissance à la hausse, le franc suisse perd de sa vigueur face à la monnaie européenne et il ne tient qu’à nous de relancer la consommation. Dans cette situation, Habitat-Jardin reste fidèle à sa mission: proposer une offre exhaustive, diversifiée et qualitative aux actuels et futurs propriétaires romands pour que chacun puisse concrétiser ses rêves et ses projets.

Commercial : Serge Bornand conception graphique Inox Communication SA (Identité et production de visuels) Inédit Publications SA (Magazine)

Au-delà de son volet commercial, le salon fera la part belle aux expositions spéciales et aux animations, dont vous pourrez découvrir une brève présentation à la fin de ce magazine. Que vous soyez actuel ou futur propriétaire à la recherche de solutions adaptées à vos besoins ou que vous souhaitiez simplement passer un agréable moment, nous nous réjouissons de vous retrouver à Expo Beaulieu Lausanne du 12 au 20 mars prochain, à l’occasion de la 35e édition d’Habitat-Jardin. ●

tirage 40 000 exemplaires Nous déclinons toute responsabilité pour les manuscrits et photographies qui nous sont envoyés directement.

Copyright by MCH Beaulieu Lausanne SA et Inédit Publications SA

Imprimé en Suisse

Yann Tellenbach

Directeur du salon chef de produit

Michel Cuénoud

Le salon professionnel romand des machines et équipements de chantier

5 – 7 | 11 | 2015 EXPO BEAULIEU LAUSANNE

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Partenaires médias:

sommaire

Habitat 9 actualités L’automne en classe design 12 astuces éclairage Eloge de l’objet

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14 interview Se prémunir des risques naturels 17 immo expo Immobilier, quand la girouette s’affole 20 astuces énergie Pour mieux se chauffer sans se ruiner 23 tendances Recycler is beautiful 25 tendances - design days Visibilité sur mesure 26 extension Jouer la transparence pour faire entrer la lumière

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34 architecture d’intérieur De mêmes vies, de mêmes histoires, entre les Alpes et l’Asie

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Jardin 40 news jardin Douceur de l’été indien 43 astuces jardinage Préparez votre jardin à l’hiver 44 paysagisme Leur vie changée grâce à un jardin

Aperçu 50 habitat-jardin En avant-première, découvrez les nouveautés 2016

Photos : Myriam Ramel, Sophie Kellenberger et DR

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40

–7

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actualités

Gold award

Conçu comme une corbeille de ballons, le grand canapé trois places élu par un jury international doit son Gold Luxembourg Design Award à son équilibre parfait entre art et industrie, confort et émotion. Entièrement réalisé main, structure en bois massif, revêtement en tissu extensible, divers coloris.

Roche Bobois, Bubble, Sacha Lakic, www.roche-bobois.com

L’automne en classe design Propice au renouvellement, l’automne met à l’honneur un design intelligent, cocoon et hyper-confortable. Notre sélection de créations 2015.

Sélection : Viviane Scaramiglia

Des créateurs romands récompensés Coup de foudre pour les trois jeunes créateurs issus des hautes écoles romandes lauréats des Swiss Art Awards, section Design.

Photos: © Pia Farrugia, © Estelle Hanania + Julie Richoz et DR

Diplômée de la HEAD Genève, Pia Farrugia (1) renverse la façon de porter ses sculpturaux bijoux créés dans des mélanges de matières inhabituels, pyrex, bois, argent, sable, plexiglas...

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Sorti de l’ECAL à Lausanne, où il vit, Brynjar Sigurdarson (2) œuvre pour plusieurs maisons, telles Camper, la Galerie Kreo à Paris ou la Manufacture de Sèvres. Puisant à la culture des pêcheurs islandais, ses créations d’une haute qualité narrative et esthétique méritent cette énième distinction haut la main.

De Julie Richoz (3), passée maître dans le jeu avec les pleins et les vides, on retient l’élégante poésie de ses porcelaines, verres soufflés ou dentelles de métal. A 24 ans, cette diplômée de l’ECAL expose déjà à la Galerie Kreo et chez Libby Sellers, à Londres. Né en Suisse romande, ce talent qui a ébloui le jury travaille à Paris. ●

3

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10 – actualités

Topographie

A mi-chemin entre artisanat et design, le tapis en laine fait main de Matali Crasset étend sur le sol la topographie d’un pays imaginaire.

Nodus, Topographie imaginaire, Matali Crasset, www.nodusrug.it

Matinal

Nouvelle collection en porcelaine, inox et bois travaillés artisanalement, entièrement dédiée au petit déjeuner. Assiettes, tasses, coquetiers, beurriers, plateaux, cuillères, etc. assurent des matins stylés.

Alessi, Dressed, Marcel Wanders, www.alessi.com

Machination

Le support de la bougie, en laiton, peut éteindre la flamme quand on tire sur le levier, qui arrête l’apport d’oxygène.

Edition limitée.

Galerie Secondome, Deus, 4P1P Design, www.secondome.biz

Mathématique

Design algorithmique pour cette simplissime chaise en alu anodisé à la structure élégamment décorée. Assise en bois.

Empilable, plusieurs coloris.

Photos: DR

Purcell Living, Cartesian Chair, Alexander Purcell Rodrigues, www.purcellliving.com

actualités

Division

Divisant l’espace intérieur, le panneau de bois habillé de tissu dessine ce bureau, qui peut être complété par des étagères.

Plusieurs dimensions.

Paola Lenti, Build, Francesco Rota, www.paolalenti.it

Dessine-moi une maison Une première genevoise à la Maison de l’architecture, qui inaugure cet automne son atelier hebdomadaire d’initiation à l’architecture pour les enfants.

En partenariat avec l’association C-FAL (Centre de formation artistique et littéraire), ces ateliers proposent une expérimentation ludique autour des espaces, formes, lumières, matières, couleurs, orientations, échelles… Le tout à travers l’observation, l’imaginaire et la manipulation. ● Pavillon Sicli, route des Acacias 45, Carouge, les mercredis après-midi du 7 octobre au 9 décembre, pour les enfants de 7 à 9 ans et de 10 à 12 ans.

Informations et inscriptions : enfants@ma-ge.ch

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12 – astuces éclairage

Eloge de l’objet conseils

Entre ombre et lumière, des objets d’émotions dont la lumineuse interaction souligne les mises en scène : telle est la tendance actuelle.

En pratique, quelques pistes à suivre avec les conseils de Veronica Saxer, directrice d’Arcadia.

Texte : Viviane Scaramiglia

Tendance esthétique

Flottement. Equipée d’une LED géante, la sphère en fils d’acier semble flotter sur ses pieds en chêne massif.

Deux dimensions.

Moooi, Raimond Tensegrity, Raimond Puts, www.moooi.com

Eclairer la pièce à vivre « Pour une atmosphère chaleureuse et conviviale, la mise en scène de la lumière passe par le jeu harmonieux de points lumineux associant lumières directe et indirecte. » A l’heure où les lustres sont plutôt réservés à l’espace d’accueil, une lampe sur pied peut servir d’éclairage général. Dirigée vers le plafond ou léchant un mur, elle peut aussi animer un coin ou une zone sombre en donnant un rendu naturel.

Les lampes montées sur un support plus bas, de 1,20 m à 1,30 m, sont des faiseuses d’ambiance par excellence, tout comme les lampes à poser, d’autant plus si la

«L’éclairage d’atmosphère bannit désormais les spots, sauf dans les espaces utilitaires.»

Veronica Saxer Directrice d’Arcadia

lumière est adoucie par un abat-jour en textile. « On n’oubliera pas la liseuse près du fauteuil ou en bout de canapé, qui accompagnera vos lectures. » Les suspensions sont idéales au-dessus d’une table-bar. Elles peuvent s’avérer poétiquement étonnantes, comme ces rideaux sculpturaux et bienveillants qui transportent la lumière vers le plafond ou le plan (Curtain, Arik Lévy, Vibia). « Un même espace peut être totalement transformé par l’éclairage, d’où l’importance de choisir les luminaires selon ses goûts et les effets recherchés. Il est toujours intéressant de choisir des modèles dotés d’un variateur, qui permet de moduler l’intensité de l’éclairage. »

La chambre « C et espace de détente appelle une lumière qui invite au repos. Outre les lampes de chevet, l’éclairage global sera apporté par une lumière indirecte propre à créer une atmosphère douce et tamisée. »

Photos: DR

Avec les dernières évolutions technologiques LED, qui assurent désormais un confort d’éclairage doux et agréable, les langages esthétiques révolutionnent notre façon d’apprivoiser la lumière. La miniaturisation de cette source libère une nouvelle créativité. La lampe objet, lampe sculpture belle même éteinte, marque puissamment la tendance.

Rendez-vous international à Milan, Euroluce 2015 révèle également un mix savant entre traditions manufacturières et innovations, telles les collections de Brokis en verre soufflé ou les formes en cuivre de Catellani & Smith fabriquées à la main.

Les propositions design s’expriment dans des styles où chacun peut trouver un écho à ses goûts personnels : lignes graphiques, esprit rétro, formes inspirées par la structure et la légèreté de la nature, branches, tiges, brume ou nuages… « Parallèlement à cela et pour accompagner la montée en puissance des lampes à économie d’énergie, plusieurs grands classiques du design reviennent en version LED, comme le fameux lampadaire Arco de Castiglioni pour Flos ou la Switch Gold de Nendo pour Oluce, qui réinterprète le modèle 282, datant tous deux des années 1960. »

astuces éclairage 1

La salle à manger « La salle à manger se passe de plafonnier (qu’on n’allume pratiquement jamais !) au profit d’une suspension fixée assez bas, d’un lampadaire ou d’appliques. On peut également miser sur ces dernières pour éclairer l’entrée ou la cage d’escalier. »

A éviter « L’éclairage d’atmosphère bannit désormais les spots, sauf dans les espaces utilitaires. On ne pose pas de lampe sur la table basse du salon. On ne recourt pas non plus à une suspension basse, peu pratique car elle bouche la vue. Mieux vaut donc un apport de lumière posé à proximité. »

1. Bis. Lignes fines pour ce luminaire qui permet d’éclairer deux zones proches, bouts de canapé ou table et bureau par exemple.

A LED, blanc ou noir.

Karakter, Awkward, Anatomy Design, www.karaktercopenhagen.com

2. Jeu de boules. Un savant mélange de polycarbonate et de microns de cuivre ou de chrome pour ces ballons, beaux même éteints.

Tom Dixon, Melt, www.tomdixon.net

3. Mouvement. Une forme souple qui se gonfle dans un léger bruissement quand on l’allume. De table ou sur pied, à LED. Studio Toer, Moti, www.studiotoer.com

Projeter l’éclairage « Dans un nouvel habitat, l’étude du projet d’éclairage doit être mené simultanément au projet architectural, afin de planifier avec précision l’emplacement des prises électriques, des appliques encastrables, voire des éventuelles installations spécifiques, pour éclairer des œuvres d’art par exemple. » ● Veronica Saxer Arcadia, Genève. www.arcadiameubles.ch

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2

– 13

14 – interview

conseils de l’expert en prévention «éléments naturels»

Se prémunir

des risques naturels

Propos recueillis par Sophie Kellenberger

HJ: Si un propriétaire décide

de construire dans une zone à risque, quelles mesures doit-il prendre ?

MC: Il aura besoin d’évaluer le niveau de risque de son projet. Des bureaux conseils détermineront s’il y a nécessité ou non de prendre des mesures et, si oui, de quel type. Il aura besoin d’une autorisation spéciale de construire délivrée par l’ECA, qui évaluera son dossier sous cet angle (ndlr. c’est le cas pour le canton de Vaud ; dans les cantons du Valais et de Genève, l’autorisation est délivrée par les services de l’aménagement du territoire). Il est important que les mesures soient déjà intégrées au niveau du projet.

Elles peuvent être de type constructif, mais aussi simplement de type organisationnel (affectation des locaux par exemple).

Hors zone de danger, quelles mesures de prévention peuvent-elles être prises pour limiter les dégâts liés aux événements naturels ?

L’

Marc Choffet, expert cantonal à l’ECA Vaud.

Etablissement cantonal d’assurance du canton de Vaud communique pour sensibiliser les propriétaires et les constructeurs aux risques naturels. Pour lutter contre les dangers naturels, la Confédération a exigé des cantons qu’ils établissent des cartes de danger, aujourd’hui pratiquement finalisées dans toute la Suisse. Mais toutes ne sont pas encore retranscrites par les administrations communales, qui doivent désormais les accepter et en tenir compte dans leurs plans d’affectation.

On peut par exemple intégrer des matériaux résistants à la grêle (tuiles, tôles, bois, crépis, couverture de piscine). Ce sont des mesures à prendre qui sont simples et efficaces plutôt que de devoir réagir une fois que le phénomène a eu lieu. Le répertoire de protection contre la grêle (disponible sur www.praever.ch) est un outil extrêmement important pour construire de manière résistante à ce type d’intempérie. Il vise à classifier les matériaux selon leur résistance. Le propriétaire peut ainsi vérifier que le matériau qu’il a choisi est reconnu par ce répertoire. Pour être renseignée à temps, l’alarme météo (www.alarmemeteo.ch) est une application téléchargable gratuitement qui envoie des notifications et des conseils de prévention. C’est un outil précieux qui a été développé par l’ECA.

Si les propriétaires choisissent de poser des panneaux solaires résistants à la grêle, par exemple, auront-ils une aide de votre part ou le montant de leurs primes sera-t-il réduit ?

Actuellement, il n’y a pas encore de système de subventionnement. Mais construire de manière adéquate pour résister aux dangers naturels n’induit pas forcément une augmentation des coûts de construction. Typiquement, dans le cadre des inondations et des eaux de ruissellement, l’affectation du sous-sol est très importante. On peut y aménager des locaux moins sensibles et distribuer les cuisines ou salons, plus coûteux en cas de dommage, dans les étages. On peut aussi surélever les sauts-de-loup ou éviter certaines ouvertures proches des surfaces extérieures étanchéifiées. On peut encore ancrer les citernes dans les zones d’inondation pour éviter qu’elles ne se renversent en cas d’intempérie. On peut enfin étanchéifier les soubassements, soit des techniques de construction basiques qui ne sont pourtant pas toujours respectées.

Quels comportements peut-on encore adopter ?

Cela relève souvent du bon sens, comme de fermer les ouvertures lors de fortes pluies ou de relever les stores en cas de grêle ou de tempête, car la vitre est plus résistante que le store. Par rapport aux crues et aux inondations, ce que l’on conseille, c’est de nettoyer les grilles d’écoulement et les chenaux. L’entretien

Carte des dangers Deux cent septante communes sur les 310 vaudoises sont concernées par au moins une zone de danger. Ce qui représente 30 % des assurés. Dès que toutes les cartes auront été retranscrites, les communes auront la responsabilité d’informer les proprié-taires des zones à risque. Mais dès maintenant, en s’adressant auprès de son canton, tout propriétaire peut déjà disposer de ces cartes pour son projet de construction et prévenir des dégâts potentiels ou se renseigner sur la situation de son bien s’il est déjà construit.

Photo: Vanina Moreillon

Les chiffres sont parlants. Si, grâce à de nouvelles normes de construction et à la prévention, le taux de dégâts incendie a diminué de moitié, celui des dommages dus aux événements naturels a lui triplé.

interview

des aménagements extérieurs garantit l’évacuation des eaux de ruissellement.

On peut aussi enrouler les bâches des piscines en cas d’orages de grêle et entretenir régulièrement les arbres.

Forte augmentation des dégâts naturels

Quels sont les facteurs qui expliquent le triplement du nombre de dégâts liés aux phénomènes naturels ?

On l’explique notamment par l’augmentation du nombre de bâtiments et la densification du bâti : lorsqu’un orage traverse le Plateau, il balaie des zones aujourd’hui très denses. Il y a aussi l’augmentation de la valeur des bâtiments ; ils coûtent plus cher à la construction, et également lors des réparations. Nous observons en outre une vulnérabilité plus élevée des bâtiments aux phénomènes naturels. On construit de manière moins résistante face à ces dangers. De plus en plus de bâtiments sont livrés clés en main ; ils sont très beaux mais pas forcément très résistants ni pensés pour faire face au climat helvétique, du moins vaudois, assez spécifique. On suspecte enfin une augmentation du nombre de phénomènes extrêmes et de leur intensité. ●

On constate, sur ce graphique, l’évolution du taux de dommage incendie (en bleu) et de celui des dangers naturels (en rouge). L’ECA explique la diminution du coût des dommages liés aux incendies notamment grâce à l’introduction de normes et à une prévention efficace.

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immobilier

Quand la girouette

s’affole

Alors que l’évolution de l’immobilier ces prochaines années est particulièrement incertaine, pour la première fois cette saison, un salon consacré à l’immobilier se tiendra au cœur d’Habitat-Jardin. Texte : Sophie Kellenberger

L

a première édition d’Immo Expo focalisera l’attention des visiteurs et des professionnels du secteur autour du conseil immobilier aussi bien auprès des propriétaires que des acquéreurs, explique Rémy Berzin, en charge de l’organisation de ce salon.

Photo: Sophie Kellenberger

Tendance actuelle à la baisse «Les professionnels répondront aux interrogations des visiteurs à propos de questions juridiques, fiscales ou relatives par exemple aux nouvelles normes environnementales, comme le Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB), indispensable lors d’une transaction sur Fribourg, mais pas encore dans le canton de Vaud», explique Rémy Berzin. «Depuis mai 2013, indépendamment du type d’objet, la tendance est à la baisse», selon lui.

«Sur l’Arc lémanique, les objets ont perdu entre 8 et 15%, alors que le nombre d’ob-

jets sur le marché a tendance à monter.»

Frédéric Dovat, secrétaire général de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Suisse), observe quant à lui «une baisse allant jusqu’à 20% sur les objets de luxe». Un découragement général des acheteurs notamment dû, dit-il, aux restrictions à l’octroi de crédit hypothécaire, où au moins 10% des fonds propres ne doit pas provenir du 2e pilier. Car, en effet, bon nombre d’acheteurs prélèvent leurs avoirs de prévoyance professionnelle afin d’acquérir un logement. En outre, le franc fort décourage les acheteurs étrangers. Résultat, le marché ralentit; un objet peut aujourd’hui rester de nombreux mois sur le marché avant de trouver preneur.

Le bon moment pour acheter Le financement devenant plus compliqué, les appartements se font plus petits. Alors qu’un 4,5 pièces mesurait jusqu’alors entre 120 et 130 m2, aujourd’hui, sa surface dépasse rarement les 105 m2. «Reste que

les taux demeurent historiquement bas, observe Rémy Berzin. Je suis persuadé qu’acheter un bien à un prix raisonnable reste le meilleur des investissements. Force est de constater que le taux de conversion de la LPP diminue d’année en année et personne ne peut prédire l’avenir du 2e pilier. Gérer sa future retraite de manière responsable à travers un investissement immobilier est pour moi la meilleure des approches.»

L’achat est aujourd’hui un acte raisonné Le conseil d’un professionnel peut aider à se poser les bonnes questions: plan de carrière, envie d’enfant ou non, capacité financière d’aujourd’hui et de demain. Si à l’époque les perspectives haussières des prix de l’immobilier pouvaient encourager la recherche de terrains ou d’objets, aujourd’hui, elles disparaissent à vitesse grand V. «S’il était, auparavant, conseillé d’acheter plus grand pour espérer toucher, dans le futur, une plus-value d’autant plus importante, les nouvelles directives de la Finma qui obligent par exemple à amortir le deuxième rang et à investir au minimum 10% de cash en fonds propres ont modifié la donne. Et le fait que les banques s’assurent que leurs clients puissent supporter une augmentation des

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immo expo

taux jusqu’à 5% permet d’éviter la crise des années 1990.»

Le décor d’arrière-plan est en train de changer Pour Rémy Berzin, «les années de croissance sont derrière nous; nous allons vers une densification immobilière. La nouvelle LAT, loi sur l’aménagement du territoire, mène à une rationalisation de l’immobilier. La relation d’une famille avec son bien est complétement repensée autant en termes d’espace que d’utilisation des lieux.» Les surfaces des appartements se réduisent, les chambres sont

plus petites, celle des enfants est souvent partagée, afin de gagner en qualité sur les espaces de vie commune. L’offre immobilière tient ainsi de plus en plus compte des réalités et des évolutions sociodémographiques grâce à des appartements sur mesure, comme ceux destinés à des familles monoparentales, par exemple.

A ceux qui chercheraient un bon endroit géographique où investir, les professionnels s’accordent à dire que les biens qui trouvent le plus facilement preneur sont situés dans les centres urbains ou dans des régions périphériques particulière-

ment bien desservies en transports publics ou axes routiers.

Un secteur en mutation Yann Tellenbach, le directeur du salon, précise que «ce nouvel espace consacré à l’immobilier se veut autant le reflet des préoccupations des propriétaires et futurs propriétaires qu’une plateforme de réflexion pour les professionnels». Nul doute que, cette année, les débats entre ces professionnels porteront beaucoup sur la révision de la loi sur l’aménagement du territoire (voir interview ci-dessous), qui va stresser l’immobilier. ●

révision de la loi sur l’aménagement du territoire

Les prix du constructible ou du construit risquent d’exploser La révision de la loi sur l’aménagement du territoire est entrée en vigueur le 1er mai 2014. Les cantons ont jusqu’en 2019 pour faire approuver par le Conseil fédéral leur nouveau plan directeur cantonal en matière d’aménagement territorial.

Propos recueillis par Sophie Kellenberger

Photo: DR

L

es cantons devront tenir compte des souhaits de la population, qui a accepté, le 3 mars 2013, de réduire les zones à bâtir surdimensionnées, soit toutes celles qui dépassent les besoins de la population pour ces quinze prochaines années. Le point avec Frédéric Dovat, secrétaire général de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Suisse).

HJ: Quels sont les cantons les plus concernés par cette réduction de leurs zones à bâtir?

FD: Le Valais devra réduire environ 87% de ses zones constructibles, le Jura 79%, le Tessin 73%, Soleure 69%, la Thurgovie 63%. Le canton de Vaud fait partie des cinq cantons les plus concernés: il devra réduire de plus de 50% ses zones à bâtir.

Que risquent les propriétaires de certaines parcelles constructibles?

Les cantons ont jusqu’en 2019 pour revoir et faire approuver leur plan directeur en discutant avec les communes, qui doivent dès à présent gérer des questions sans réponses et avec tous les problèmes et les répercussions possibles dans des communautés où les relations interpersonnelles sont parfois très présentes et peuvent en être bouleversées. Une question se pose: que va-t-il se passer si les communes ne sont pas bonnes élèves et ne réduisent pas suffisamment d’elles-mêmes leurs zones à bâtir?

Peut-être le canton le fera-t-il arbitrairement. Aujourd’hui déjà, durant cette période de transition, le classement d’une nouvelle surface constructible doit être obligatoirement compensé par le déclassement d’une autre zone constructible; ce qui, pour certaines communes, n’est déjà plus possible, en raison du nombre insuffisant de terrains constructibles. Ainsi, dans ces conditions, si l’on est propriétaire d’un terrain vierge, il paraît judicieux de ne pas tarder à construire dessus, ou de le vendre avant qu’il ne soit déclassé.

Lorsqu’un terrain à bâtir sera déclassé, son propriétaire sera-t-il indemnisé.

Et si oui, comment?

Il est prévu qu’une taxe sur la plus-value

Frédéric Dovat, secrétaire général de l’USPI Suisse.

«[…] Si l’on est propriétaire d’un terrain constructible, non construit, il paraît judicieux de ne pas tarder à construire dessus ou de le vendre avant qu’il ne soit déclassé.»

Frédéric Dovat Secrétaire général de l’USPI Suisse

d’au moins 20% soit perçue lors du classement, par exemple, d’une zone agricole en zone à bâtir; elle devrait servir en partie et dans des cas limités à indemniser le propriétaire qui verrait sa parcelle constructible déclassée en zone agricole par exemple. Le propriétaire qui n’a pas développé la capacité constructible de sa parcelle, qui n’a entrepris aucun projet de construction ou qui n’aurait pas déposé de permis de construire ne touchera, vraisemblablement, rien du tout, selon une jurisprudence du Tribunal fédéral très stricte en matière d’indemnité d’expropriation.

Les terrains à bâtir seront moins nombreux; ne risque-t-on pas de voir les prix s’envoler?

Les choses rares sont chères. Lorsque les autorités vaudoises auront déclassé plus de la moitié des zones constructibles, il est hautement probable que le prix des zones restantes prendra l’ascenseur. Toute parcelle, même déjà construite, vaudra davantage, ainsi que l’immeuble qui se trouve dessus, ce qui se répercutera fatalement sur les loyers pour les locataires. ●

Salon IMMO EXPO Du 17 au 20 mars 2016 Jeudi: de 11 h à 21 h I Vendredi: de 11 h à 19 h Week-end: de 10 h à 18 h

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20 – astuces chauffage

les bons gestes

conseils

Pour mieux se chauffer

sans se ruiner

Texte : Patricia Bernheim

Les installations de chauffage • Les aérations et les grilles d’entrée et de sortie d’air, indispensables au bon fonctionnement des brûleurs, doivent être nettoyées régulièrement.

• Une chaudière bien propre et bien réglée travaille mieux et pollue moins.

A contrario, mal entretenue, elle consomme plus d’énergie. Le passage annuel du ramoneur est obligatoire et un entretien est vivement recommandé. A la moindre anomalie détectée, il est conseillé de faire appel à un professionnel pour assurer une vie plus longue à votre installation.

Poêles et cheminées • Vous pouvez transformer votre cheminée en chauffage efficace grâce à un insert, une boîte équipée d’une vitre et d’une arrivée d’air modulable que l’on encastre. Certains modèles comprennent un foyer à post-combustion,

« Améliorez votre chauffage à bois grâce à l’installation d’un récupérateur de chaleur .»

Vladimir Mange

ou double combustion, qui produit aussi de l’énergie en brûlant les gaz issus de la première combustion du bois.

• Vous pouvez améliorer votre chauffage à bois grâce à l’installation d’un récupérateur de chaleur, qui la distribue dans toute la maison. Un nouveau tubage, dimensionné correctement, à l’intérieur du conduit peut être nécessaire. Ces installations requièrent l’intervention de professionnels et peuvent être un peu coûteuses.

• Les cheminées ouvertes sont dans tous les cas à proscrire. Pendant tout l’hiver, elles occasionnent des pertes importantes par la ventilation naturelle (l’air chaud monte et fuit à travers le conduit de cheminée). La fermeture du clapet de cheminée réduit le problème, mais ne l’élimine pas, car il n’est jamais tout à fait étanche. Lors de l’utilisation, le débit d’air est important pour aspirer correctement la fumée et il fait rentrer beaucoup d’air froid dans la maison par les fuites. En dessous de 0°C, l’utilisation d’une cheminée ouverte refroidit plus une maison qu’elle ne la chauffe.

Les radiateurs • Pour que vos radiateurs fonctionnent correctement et sans consommation d’énergie supplémentaire, purgez-les et nettoyez-les chaque année.

Photos: Fotolia et DR

Optimiser le confort de sa maison en hiver sans changer de système de chauffage et sans frais importants, c’est possible. Vladimir Mange, conseiller en optimisation énergétique et directeur d’Aube-n, à Aubonne, livre quelques conseils.

astuces chauffage

• Réglez bien vos radiateurs et, si nécessaire, changez les vannes d’origine.

On trouve dans le commerce des vannes thermostatiques pour moins de 30 francs, faciles à installer et qui permettent de régler et maintenir une température constante dans les pièces.

• Evitez de poser des meubles et des objets devant et sur vos radiateurs et de recouvrir ces derniers par des rideaux.

Cela bloque la chaleur, qui ne se répartit donc pas correctement dans la pièce.

• A partir de 12°C à l’extérieur, le système de chauffage devrait être arrêté puisque les activités dans la maison suffisent à réchauffer l’atmosphère.

Dans tous les cas, arrêtez votre chauffage en été, pour éviter qu’il ne se mette en route, par exemple à l’occasion d’un petit matin frais. C’est une consommation d’énergie inutile et un apport de chaleur que vous regretterez en fin d’après-midi.

Les portes et fenêtres • Evitez la position basculée des fenêtres oscillo-battantes en hiver. Ce système ventile peu et provoque d’importantes déperditions de chaleur. Mieux vaut

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privilégier une bonne aération pendant cinq à dix minutes.

• Fermer les volets de toute la maison durant la nuit permet de faire baisser la facture de chauffage de 2 %. Vous pouvez également poser des rideaux isolants devant les portes et les fenêtres et des boudins de tissu au pied des portes.

• Contrôlez l’étanchéité à l’air des portes et des fenêtres, car la courbe de chauffage dépend de l’isolation de la maison.

Il est facile d’améliorer la situation en installant des joints ou en remplaçant ceux qui sont défectueux grâce à du matériel de base, bon marché, que l’on trouve dans les magasins de bricolage.

• Installez des mousses isolantes dans les caissons de stores anciens, qui sont de véritables ponts de froid.

• Changer les fenêtres coûte vite cher et ne réduit pas significativement les déperditions, mais cela améliore le confort en diminuant l’effet de paroi froide.

• Une fois que vous aurez apporté des améliorations, contrôlez et réduisez la courbe de chauffage, qui dépend de l’isolation de la maison (plus il fait froid à l’extérieur, plus la température de circulation du chauffage est élevée). ●

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tendances

écolo et artistique

Recycler is

Photo: DR

beautiful

Douze artistes venus de toute l’Europe présenteront leurs œuvres réalisées à partir d’objets de récupération au salon Habitat-Jardin en mars prochain.

A voir absolument.

Suisse et de toute l’Europe ont donc été invités à cette grand-messe printanière, chacun apportant avec lui son univers, né d’assemblages d’objets improbables et variés.

Texte : Ludmila Glisovic

La nature au centre

é au milieu des années 1990, le concept d’upcycling – ou upcyclage – permet la revalorisation des déchets en leur donnant une plusvalue et est porteur d’un message écologique. Outre l’aspect « on ne jette plus, on réutilise », l’exploitation de matériaux usagés permet la créa-

« Chaque année, nous amenons quelque chose d’inattendu à Habitat-Jardin. Cette exposition réunira, sur 200 m2, des artistes qui valorisent l’utilisation de matériaux de récupération. Leurs œuvres majestueuses devraient susciter l’intérêt de nos visiteurs, les étonner, se réjouit Yann Tellenbach. A l’instar de l’œuvre de Jean Tinguely, ces objets sont beaux, réalisés avec des matériaux de récupération auxquels une plus-value a été ajoutée. » La gestion des déchets et la nature prennent

N

tion d’objets uniques, utilitaires ou artistiques. Aujourd’hui, l’upcycling s’invite dans la mode, dans la déco ainsi que dans les galeries d’art.

C’est l’aspect artistique que Yann Tellenbach, le directeur d’Habitat-Jardin, a décidé de faire découvrir au public : « L’art fait partie de nos habitats, que ce soit avec un tableau ou dans le jardin avec une sculpture. » Douze créateurs venant de

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24 – tendances une part importante dans les sculptures présentées à Beaulieu. « La nature habite mon cœur, me fascine, et mon design y est lié », raconte ainsi l’un des artistes, le créateur polonais Pawel Grunert (cicontre). « Je n’ai pas de matériaux fétiches.

Je prends de tout, partout. Je tends à être très versatile. Mais je marie souvent l’acier, résistant aux acides, avec des matériaux organiques comme des branchages et de l’osier. C’est un contraste intéressant : une structure fine et froide avec une masse floue et chaude. Je n’ai pas le sentiment que des produits transformés ou industriels ne sont pas naturels. Pour moi, la chimie égale la nature. » Un autre artiste, l’Anglais Robert Bradford (page 23), travaille très différemment. Il a choisi depuis quelques années d’utiliser comme matériel de récupération essentiellement des jouets. A travers ses sculptures très colorées, l’artiste, fasciné par la possibilité de changer le regard que l’on porte sur les choses, détourne les objets, se les approprie et leur donne un sens nouveau. Des animaux et d’autres personnages naissent ainsi de ce qui était considéré comme inutilisable.

L’upcycling joue aussi un rôle dans la communication. La Fondation Race for Water,

«SIE43 Chair» de Pawel Grunert.

organisation dédiée à la préservation de l’eau, a ainsi illustré ce combat en présentant notamment le travail d’Eléa Nouraud, étudiante à l’ECAL, sur son stand de l’Exposition universelle Milan 2015. La jeune créatrice, qui s’est intéressée à la pollution plastique dans le cadre de ses études, a réalisé des frisbees à partir

de déchets plastiques. Des objets uniques, du pur upcycling.

Pour Yann Tellenbach, présenter l’exposition prévue en mars comme un acte militant pour l’écologie serait présomptueux. « Avec ces œuvres, nous voulons surprendre et si elles font passer un message de sensibilisation, ce sera un plus. » ●

enjoliver la nature

Un bestiaire fantastique à base de récup’

Propos recueillis par Ludmila Glisovic

HJ: Pourquoi avoir choisi l’upcycling pour vos œuvres ?

PE: J’ai grandi dans une relative pauvreté, qui nécessitait d’être économe. J’ai conservé ce comportement; il nourrit mon travail. Je suis horrifié par la quantité de déchets que nos sociétés produisent et

j’ai la conviction qu’il est de mon devoir d’essayer de mettre ce phénomène en lumière d’une façon ou d’une autre. C’est un acte militant.

Comment les enjoliveurs vous inspirent-ils ?

En dehors du message sur la récupération, c’est le potentiel invisible qui m’attire.

J’aime chercher les formes dans les éléments bruts et les traduire en courbes, lignes et détails; c’est ce qui emmène la sculpture dans une autre dimension.

La nature est-elle votre première source d’inspiration ?

Oui, tout à fait. J’ai grandi à la campagne et j’ai toujours été fasciné par le travail de la nature. Mais je n’ai pas voulu coûte que coûte m’en inspirer, c’est arrivé très naturellement.

Votre travail a-t-il pour but de ramener de la beauté là où elle n’est plus ?

Absolument. Mais la beauté est une notion subjective et elle n’est pas toujours simple à définir. Personnellement, je trouve que la beauté réside dans des objets singuliers. J’aime à penser que le processus auquel je soumets les objets les rend plus séduisants pour les autres, permettant ainsi une réflexion sur nos déchets. ●

Photos: Marek Fijałkowski et DR

L’artiste britannique Ptolemy Elrington transforme des enjoliveurs de voiture en animaux extraordinaires. Explications.

tendances

design days

Visibilité sur mesure Depuis leur création en 2004, les Design Days font connaître les designers de Suisse romande à travers des conférences et des rencontres de qualité.

Texte: Adeline Vanoverbeke

Photo: DR

L

a manifestation vient de connaître sa septième édition, qui se tenait à Genève. Initiés en 2004 par le magazine Espaces contemporains pour offrir une plateforme de visibilité aux acteurs du design romand, les Design Days permettent de faire se rencontrer les jeunes créateurs, les enseignes déjà établies et le public, une année à Renens, une année à Genève, dans l’emblématique pavillon Sicli. Au programme de chaque édition, une cinquantaine d’exposants présentent leurs nouveautés ; des tables rondes et workshops sont également proposés en partenariat avec la HEAD et l’ECAL, auxquels sont conviés des invités de renom,

connus au niveau international – on se souvient notamment des conférences de Tom Dixon et Patricia Urquiola en 2014.

Une nouveauté cette année : les Design Days ont lancé les Espaces Editeurs, qui ont réuni six éditeurs romands qui choisissent d’offrir une vitrine aux jeunes créateurs suisses.

Autre temps fort des Design Days, Les Espaces du Design réunit à chaque édition dix à quinze pièces de design suisse qui ont marqué l’année en cours. « L’exposition a grandi avec le temps, une notoriété qui nous a permis de proposer, dans le cadre de la présence vaudoise à Milano 2015, l’exposition Il Gusto del Design, présentée tout le mois de septembre au Centre culturel suisse de Milan » , explique, enthousiaste, Géraldine Morand, Event Manager des Design Days. Pour l’occasion, une trentaine d’objets « Swiss made » liés aux thèmes de l’alimentation et de la convivialité ont ainsi fait le voyage pour l’Italie. ● Rendez-vous en 2016 pour la prochaine édition des Design Days à Renens!

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26 – extension

Jouer la transparence pour faire entrer la

lumière Grâce à une extension ouverte de tous les côtés, la demeure est lumineuse et mêle le charme de l’ancien et du moderne.

Texte : Sophie Kellenberger • Photographies : Myriam Ramel

C’

est une maison vigneronne construite en 1780. Prise entre d’autres qui lui ressemblent, elle se détache pourtant par son aménagement intérieur et sa récente et habile extension. Si l’emprise a été importante sur le terrain existant, l’agrandissement construit s’est fait si intelligemment que les habitants profitent aujourd’hui du jardin bien mieux qu’avant, grâce à un nouveau bâtiment – vitré de haut en bas, devant et derrière – très transparent. « Nous sommes ainsi comme dans le jardin en toute saison », raconte la décoratrice et styliste Isabelle Naggar, maîtresse des lieux.

Redonner vie et ne pas laisser mourir le passé Isabelle Naggar est architecte et styliste d’intérieur.

Son bureau et son petit magasin sont à côté de chez elle. Elle est également passionnée de restauration. Le cabanon de jardin semble avoir l’âge de la maison elle vient pourtant de le terminer. Il a été dessiné autour de la fenêtre et de la porte, toutes deux récupérées sur un chantier. Chez elle, il y a principalement des objets découverts ou transformés : la table du salon est par exemple un ancien établi auquel elle a ajouté des roues. Elle chine dans la région ou en France.

Le bleu pour un maximum de nuances « L’agrandissement est même l’endroit où, aujourd’hui, nous vivons le plus », ajoute-t-elle. Il comprend notamment le salon et une chambre, comme suspendue au-dessus. Il a été réalisé par l’architecte Alain Porta. La cuisine est elle aussi une extension sous forme de véranda, réalisée il y a une quinzaine d’années. Pièce majeure, elle est le poumon de la maison, où les trois garçons ont toujours fait leurs leçons. Partout, la couleur dominante est le bleu ; parce que la propriétaire « adore le ciel, l’eau, le turquoise et qu’il est une des couleurs pour laquelle il y a le plus de nuances ».

Le zinc que le temps magnifie Matériau préféré : le zinc qui, à la cuisine, comme dans un bar, recouvre le plan de travail et d’échanges. On y prépare à manger pendant que

tout le monde raconte sa journée. Un lieu de vie comme patiné par le temps et par la grâce de ce métal qui, de haut en bas dans la maison et jusqu’au jardin, recouvre d’autres meubles ou a servi à façonner de très belles bassines et des faîtages récupérés dans des brocantes et posés un peu partout. « En matière de chine, je ne peux pas résister si je tombe sur des objets en zinc. Plus il vieillit, plus il est beau, plus il est doux à toucher.

Ces objets qui ont déjà vécu ailleurs amènent ici leur histoire ; c’est touchant, explique Isabelle Naggar. Même le muret au jardin était moins beau lorsque nous l’avons construit qu’il ne l’est aujourd’hui, recouvert de mousse et de coulures d’eau. » Pour Isabelle, « la trace du temps, c’est la trace de la vie ».

Ce qu’on regarde ne meurt pas

Isabelle Naggar Architecte et styliste d’intérieur.

Plus d’informations sur www.indecoration.ch.

Son magasin, Comme on l’aime, est ouvert de 14 h à 18 h du mardi au vendredi.

Elle vit avec tous ces objets au quotidien. Il y a toujours comme une composition dans la maison : « Je crée un peu partout des petits tableaux. Les candélabres se voient mieux lorsqu’ils sont par groupe de trois ou cinq, par exemple. L’effet de masse fait qu’ils existent pour eux-mêmes. Un peu comme une collection ou un cabinet de curiosités, mais rien n’est figé. C’est une manière de les faire vivre, pas un hasard. Comme un dialogue avec eux. Je ne me lasse pas des objets : je les aime à vie, mais je les bouge et recrée simplement régulièrement des compositions pour qu’ils continuent d’être regardés... » ●

extension

Même les poules du jardin ont été choisies avec goût : poules nègre-soie, aux plumes douces et raffinées jusqu’au bout des pattes, ou Brahma, aux couleurs aussi soutenues qu’élégantes.

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28 – extension

CONSEIL Intimité et transparence L’intimité est maintenue grâce aux claies de bois en haut des façades extérieures : elles n’enlèvent rien de la transparence du dedans vers le dehors, mais empêchent tout regard indiscret dans l’autre sens.

extension

L’extension très transparente s’est faite en prolongement de la façade datant de 1780, que l’on voit à gauche, en crépis gris d’origine. La chambre est comme suspendue au-dessus du salon.

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30 – extension

Il y a des maisons dans lesquelles la lumière est reine et accompagne souvent, comme ici, des habitants amoureux des belles choses.

La couleur préférée d’Isabelle Naggar est le bleu, qui évoque le ciel et la mer et est celle qui offre, selon elle, le plus de nuances.

extension

« Je crée un peu partout des petites compositions avec les objets. »

CONSEIL Moderne et ancien Par contraste, l’extension très moderne semble donner plus de charme encore aux objets et meubles anciens. Sur la terrasse extérieure, de très grandes dalles de béton coulé permettent de faire un lien, tout en douceur, avec le béton ciré de l’intérieur.

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32 – extension

Dans le milieu de la presse déco, on évoque souvent cette maison comme l’endroit idéal pour réaliser des photos d’objets, tellement la lumière y est exceptionnelle. Comme dans la cuisine, où elle est zénithale. A quoi s’ajoute l’accueil et le regard raffiné de l’hôtesse des lieux.

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34 – montagnes d’ici et d’ailleurs

De mêmes vies, de mêmes histoires,

entre les Alpes et l’Asie

Pour aménager son logement de Verbier, la décoratrice d’intérieur Antoinette Vermilye a suivi son envie de montrer les subtiles correspondances montagnardes existant entre le Japon, la Chine et notre pays. Elle les a elle-même vérifiées au cours de ses voyages.

Texte et photographies: Sophie Kellenberger

D

es parallèles entre l’Asie et les Alpes, Antoinette Vermilye ne cesse d’en trouver. « Quand on pense à la neige, que l’on soit ici ou là-bas, on fait toujours référence aux Alpes, et jamais à l’Asie, même chez eux. J’étais au Japon l’année dernière et j’ai visité un jardin dans lequel il y avait un chalet suisse ! » observe joyeusement Antoinette Vermilye. « Et sur l’île de Hokkaido, dans le nord, le paysage est presque le même qu’en Valais. Là-bas aussi il y a des montagnes où skier. » Autre point commun : les estampes et la peinture japonaise ou chinoise, sur lesquelles on voit très souvent de la neige, comme une référence surprenante aux paysages d’ici. « En arrivant en Valais ce matin, j’ai dû m’arrêter pour observer. La brume naissait du fond de la vallée dans le creux de la rivière. J’ai cru être en Chine, là où les courbes des montagnes se découpent en ombres chinoises, justement, et que

les nuages, assez bas, semblent s’y accrocher. » Correspondances de couleurs aussi : la Chine est associée au rouge vif communiste. La mariée y porte du rouge, c’est là-bas une couleur porte-bonheur. « Presque le même rouge que celui du drapeau suisse », relève la décoratrice.

Même respect de l’autre Parallèles de mentalités encore : « L’esprit oriental vise au bien de tout le monde. Alors que souvent, en Occident, c’est l’individu qui compte d’abord, en Orient, on pense à la famille et au bien-être de la société en premier. Avec un égard prioritaire pour ceux qui sont autour de soi. Il faut que ce que l’on fait ait un effet positif sur la communauté ou sur les villages. Ici aussi en Suisse, plus qu’ailleurs en Occident, ce respect de l’autre est très présent », observe la décoratrice d’origine anglaise, qui s’étonne encore de saluer les promeneurs le long des bisses valaisans.

Bois brûlé Elle a donc empli son grand duplex de Verbier d’objets et matériaux évoquant cet ailleurs si proche d’ici. A l’exemple du Shou Sugi Ban (ou bois brûlé). « Quand j’ai dit à l’architecte que je voulais ce bois noir comme au Japon, il m’a répondu qu’il fallait le peindre pour avoir cette couleur. J’ai fait des recherches et j’ai trouvé qu’en Valais, cette technique ancienne existait aussi.

A Zermatt, il y a de nombreux chalets au bois noir, aux façades en mélèze brûlé ; une méthode que l’on a perdue. La couche de surface est brûlée au chalumeau sur un seul côté, ce qui fait sortir la résine et protège des insectes autant que de la pluie. »

Même émotion devant le passé

Antoinette vermilye La décoratrice d’intérieur a restauré sa résidence secondaire en s’inspirant de ses voyages en Asie.

Antoinette Vermilye connaît au Châble un artisan et brocanteur qui a collectionné tous les objets taillés par les bergers valaisans, outils ou coupelles façonnées dans les alpages dans lesquelles ils ont bu pendant des dizaines d’années... Elle a, là encore, tout de suite vu le parallèle avec l’Asie, où l’on respecte aussi infiniment ce type de bols et l’effort émouvant mis pour les réaliser. Pour elle, « ces objets ont beaucoup plus de valeur que ceux que l’on achète et que l’on jette, grâce au soin et aux moments de vie qui ont été consacrés à ces créations ».

En quittant le chalet d’Antoinette Vermilye, on en vient même à s’interroger : pourquoi Suisses, Japonais et Chinois ne se rencontrent-ils pas plus ? « De tels parallèles peuvent certainement être trouvés avec tous les pays du monde, encore faut-il les chercher ! » ●

montagnes d’ici et d’ailleurs

Partout, des objets et des matériaux qui évoquent l’Asie, si proche d’ici.

conseil Agrandir Le plafond rétro-éclairé est recouvert de papier peint doré ; cette astuce permet d’agrandir l’espace.

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36 – montagnes d’ici et d’ailleurs

« Le rouge, omniprésent en Asie, est presque le même que celui du drapeau suisse. »

montagnes d’ici et d’ailleurs

Pour sa décoration, Antoinette Vermilye a choisi les tons écru, caramel, rouge et doré.

Des tonalités que l’on retrouve couramment autant en Asie que dans les Alpes. Le dessin des façades de la cuisine, très subtil, est typiquement japonais ; il a été réalisé par un menuisier de Martigny.

Les poignées des portes viennent pour certaines du Vietnam et pour d’autres des Etats-Unis.

S’il s’était agi d’une construction neuve, la propriétaire aurait certainement choisi du vieux bois. Mais l’appartement était en bon état et les lambris d’origine correspondaient à l’une des couleurs principales (caramel) de sa décoration ; elle les a donc conservés.

conseil Du temps pour expérimenter La décoratrice a vécu dans son appartement durant une année avant d’y débuter les travaux.

Un laps de temps nécessaire, selon elle, pour affiner ses recherches et vérifier l’usage que l’on fait des lieux : la cheminée qui existait et qui devait être refaite s’est par exemple avérée inutile, même en hiver, tellement l’isolation est efficace.

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montagnes d’ici et d’ailleurs

On retrouve l’esprit malicieux d’Antoinette Vermilye dans la salle de bains des visiteurs.

Ici, elle a fait imprimer une œuvre d’un peintre russe sur les catelles pour créer l’étonnement.

Ainsi, l’invité qui se prélasse le fait sous le regard attentif d’une jeune femme.

Ci-dessous, la chambre principale est pourvue d’une salle de bains complètement ouverte. Le miroir a été incliné vers le haut, afin que le maître des lieux, qui est très grand, puisse se voir correctement.

Partout ici aussi, des touches asiatiques permettent cet aller-retour permanent entre des populations apparemment très différentes que la décoratrice a rendus finalement très proches. Au-dessus du lit, par exemple, on peut contempler une esquisse des monts japonais enneigés, qui font écho aux sommets de Verbier.

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40 – news jardin

Tressage

Du fauteuil au canapé, du divan à l’îlot de relaxation, une collection tout en rondeurs caractérisée par des dossiers en fibres de polyéthylène tressées.

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l’été indien Jardins d’hiver, vérandas, terrasses d’été indien, rêves d’un prochain printemps à ciel ouvert… Les meubles design de toutes vos envies !

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Fête d’automne et bourse aux arbres

RENDEZVOUS

Au verger conservatoire de Pierre-à-Bot, Neuchâtel.

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L’association Rétropomme organise une grande manifestation automnale. Durant trois jours, découvrez la richesse du patrimoine fruitier suisse romand. Au menu : dégustation et exposition de 300 variétés de pommes, conseils d’arboriculteurs expérimentés, astuces et solutions pour mener à bien la culture de son verger. Pour le plus grand plaisir des palais, les visiteurs pourront acheter des produits transformés issus des vergers et déguster la raisinée (jus de pomme et de poire cuit) réalisée sous leurs yeux.

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Chaises empilables et petite table ronde en métal gris et en teck décapé, qui donne à l’ensemble un petit air vintage.

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astuces jardinage

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E

n hiver, au jardin, le tableau est toujours aussi beau. Lorsqu’au matin le givre recouvre chaque brin de ses cristaux merveilleux, et que ceux-ci se balancent dans le vent, profitons de n’avoir qu’à les regarder.

D’ailleurs, la terre gelée, impraticable, semble vouloir nous forcer à nous reposer, nous aussi. A ceux que cette torpeur dérange, vous pouvez tailler vos arbres fruitiers, vos arbustes d’été et d’automne.

L’automne et l’hiver sont aussi des périodes idéales pour imaginer les travaux à venir et pour faire des plans de plantation ou redessiner votre jardin.

Fin mars-début avril, les choses recommenceront. Mais, d’ici là, comme le relève le paysagiste Stéphane Constantin, « on travaille avec et non pas contre la nature; laissez donc passer les saints de glace du mois de mai avant de vous atteler à votre potager ».

Préparez votre jardin

à l’ hiver

HJ: Pourquoi est-ce important de tailler

les plantes en hiver ?

SC: Cela permet d’éviter un stress aux végétaux qui, à cette période, sont au repos. Les couper en plein été induirait qu’ils aient soudain beaucoup moins de feuillage pour produire leur chlorophylle et se développer correctement. Pour s’assurer que la sève est bel et bien descendue, il suffit donc d’attendre que les feuilles soient fanées. D’une manière générale, pour les arbustes à fleurs (qu’ils fleurissent en hiver, au printemps, en été ou en automne), le bon conseil est de les tailler juste après la floraison.

conseils

Pour préparer vos plantes à l’hiver et les voir repartir de plus belle au printemps prochain, suivez les conseils avisés de Stéphane Constantin de la jardinerie Constantin à Martigny.

Texte : Sophie Kellenberger

lorsqu’il gèle. Enfin, il convient de couper le froid en isolant non seulement les feuillages mais également le pot.

De quoi faut-il tenir compte pour les plantes sur les balcons ?

Photos: Didier Abber et Fotolia

Que faire des plantes méditerranéennes comme les palmiers, les oliviers ou le jasmin ?

Sous nos latitudes, elles ne résistent en terre que dans les régions de plaine et il est essentiel de les planter orientées plein sud et protégées du vent. Lors de la plantation, veillez à bien drainer le sol afin que l’eau ne stagne pas, au risque de geler les racines. Un voile d’hivernage est essentiel pour protéger les feuilles du froid ; mais attention à ne pas additionner davantage que deux couches pour que l’air continue de passer. Cela évitera la condensation, qui risquerait de geler les feuilles durant la nuit. Lors de l’achat de ces plantes, on peut aussi choisir des variétés qui résistent mieux à notre climat que d’autres. Mais n’oublions pas que, même si elles sont protégées, lorsque l’hiver est particulièrement rude et que la température descend à – 25° C, elles ne pourront pas résister. Lorsqu’elles sont en pleine terre, il est essentiel de protéger leur motte contre le gel avec un paillis de paille ou des branches de sapin coupées.

Si ces plantes sont en pot, l’idéal est de les rentrer dans un local lumineux, pas

« Lors de la plantation des plantes méditerranéennes, veillez à bien drainer le sol afin d’éviter que l’eau ne stagne et ne gèle les racines. » Stéphane Constantin

trop humide, à une température variant entre 10 et 15° C, en prenant soin d’éviter l’ensoleillement direct. Si les pots doivent rester dehors, préférez des contenants en plastique ou en résine, qui ne cassent pas

Pour avoir des plantes non recouvertes de voiles, pensez à des arbustes caducs, qui résistent très bien au froid. Si vous êtes en altitude, préférez des pots plus gros, afin que la terre isole correctement les racines.

Sinon, à part les plantes caduques, qui perdent leurs feuilles et qui ne consomment donc rien, n’oubliez pas d’arroser, même celles qui sont emballées, deux à trois fois durant l’hiver. Faites-le à midi, à l’heure la plus chaude, afin d’éviter que l’eau ne stagne et ne gèle durant la nuit.

Comment protéger les bulbes pendant l’hiver ?

On peut poser des branchages sur les massifs. Le but est de poser une couche isolante pour protéger le sol du froid. Cela peut être de la paille ou des branches de sapin. On peut aussi déterrer les bulbes, les laver à l’eau, les sécher et les entreposer dans un endroit sec bien aéré et tempéré.

Inutile dans ce cas que ce soit un local lumineux : une cave convient parfaitement. N’oubliez pas de bien les identifier avant de les hiverner, pour savoir quels bulbes vous replanterez au printemps. ●

44 – paysagisme

Leur vie changée grâce à

un jardin

Il est des jardins qui marquent leurs visiteurs.

Celui-ci ne laisse personne indifférent ; à tel point que les amis des enfants demandent à y fêter eux aussi leur anniversaire. Très élégant et structuré, il invite à la détente et au partage.

Favoriser l’intimité

Texte et photographies: Sophie Kellenberger

Le plaisir des enfants « Ce que j’apprécie aussi, c’est que les enfants ne soient pas relégués dans un endroit ingrat. » Les plus jeunes disposent ainsi d’une grande pelouse devant la maison pour jouer au foot et d’une sorte de grande pièce végétale, avec des jeux rien que pour eux, légèrement en contrebas. Le jardin est conçu de manière à ne pas s’abîmer et à ce que tous puissent y vivre pleinement. A tel point que « les amis des enfants demandent à pouvoir venir fêter leur anniversaire ici ! » raconte la propriétaire.

J

«

amais je n’aurais imaginé qu’un jardin puisse pareillement changer notre façon de vivre , raconte la propriétaire. A l’origine, nous ne voulions qu’une piscine. Mais quand Julien Kellenberger, paysagiste et créateur de Miseenscène, a découvert l’endroit où nous venions d’emménager, il a su en apprécier la grandeur et nous suggérer d’en profiter en occupant tout l’espace et en aménageant des zones de vie très différentes selon le moment de la journée. » Résultat : le matin, le café se déguste en famille sur une table basse très proche de la maison, avec une vue sur le jardin qui s’éveille lui aussi tranquillement. Les repas se dégustent au beau milieu du jardin, à l’abri d’un magnifique érable. Et les soirées se terminent souvent autour du feu de la boma, tout au fond du jardin, en surplomb de la piscine et lovée dans la végétation.

Agrandir l’espace Avant cela, le jardin n’était qu’une banale pelouse pentue. « Qui dit pente ou talus dit place perdue.

Nous avons donc imaginé de subtiles ruptures de niveau », explique Julien Kellenberger. Comme il aime à le faire chaque fois que c’est possible, l’architecte paysagiste a éloigné la terrasse de la maison de manière à pouvoir, depuis cet endroit, regarder la grande villa et observer la vie qui s’y déroule.

Le fait que la terrasse soit ainsi légèrement à l’écart de la demeure ajoute à l’intimité des repas et des conversations. De là, on peut rejoindre la maison ou se diriger vers la piscine ou d’autres endroits sans jamais marcher sur le gazon et en empruntant des dalles en pierre naturelle.

Jardin anti-stress

CONSEIL Subtilité de l’accueil La grande place de goudron de l’entrée a été défoncée et remplacée par un bel espace végétal où trois érables et trois bouleaux semblent attendre l’arrivée des visiteurs. Pour le professionnel du jardin, la réussite paysagère de l’entrée est primordiale, car c’est le seul endroit fréquenté quotidiennement à toute saison.

D’où l’intérêt de faire de l’arrivée un moment d’exception.

« Nous avons, mon mari et moi, des métiers très stressants avec des responsabilités : ici, au jardin, nous nous déconnectons de tout. La preuve : on arrive bien mieux à se couper du travail en été qu’en hiver. Lorsque nous rentrons à la maison, nous sommes immédiatement ailleurs, coupés du travail ; un véritable bonheur. »

Jouer sur le durable et l’éphémère Les propriétaires apprécient la netteté du dessin du jardin, tout aussi visible et plaisant pendant la saison hivernale. Mais si Julien Kellenberger sait user des buis et de toutes les plantes au feuillage persistant permettant de différencier les espaces, il aime aussi, comme il l’a réussi dans ce jardin, multiplier les plantes vivaces, qui célèbrent les saisons par leurs explosions de couleurs ou leurs odeurs. « Structurer avec du persistant, c’est bien, mais attention à ne pas rigidifier. » Subtile manière aussi de donner l’envie d’aller découvrir chaque jour en son jardin le plus émouvant : sa part de beauté supplémentaire et imprévisible. ●

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CONSEIL Des éclairages subtils Sans jamais écraser la scène, les éclairages suggèrent ici contours et mystères. Certaines lampes, en cuivre souple, enlacent au plus près branches ou troncs, sortes de sculptures, aussi belles de jour que de nuit.

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« Les soirées se déroulent autour du feu, à l’abri de la végétation. »

Les propriétaires n’ont jamais autant invité leurs amis qu’aujourd’hui. Le jardin appelle à des soirées sous les étoiles, même très tard dans la saison.

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Non loin de la piscine, et en légère surélévation pour que, de là, le regard puisse embrasser tout le jardin, une grande boma de poutres en chêne est entourée de lavandes qu’éclairent discrètement d’élégantes tulipes de cuivre la nuit venue.

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en avant-première

2016

Découvrez les nouveautés

Des jardins extraordinaires et des astuces à piquer pour chez soi. Des conseils en matière d’immobilier pour ceux qui désirent devenir propriétaires ou ceux qui revendent leur bien.

Ou encore des démonstrations gastronomiques qui raviront les papilles de chacun: voilà quelques-unes des animations de cette prochaine édition à ne manquer sous aucun prétexte.

Exposition spéciale Jardin Suisse

Concours des cuisinistes

Deux jardins, deux concepts.

Un premier espace symbolisera

Durant les deux week-ends du salon, des cuisiniers amateurs concourront sous les couleurs de cuisinistes exposant au salon. Six équipes de quatre cuisiniers

la reconquête des milieux industriels et urbains électriques par le végétal, mêlant harmonieusement végétation et éléments techniques. Le second espace évoquera les cycles du carbone, court ou long, lié au bois et aux énergies fossiles, dans un environnement végétal luxuriant. Le tout sur 250 m2 de surface totale.

Gastronomie Qui dit cuisine dit gastronomie.

En mars prochain, la société

Philippe Chevrier – Le Traiteur SA ravira les papilles des visiteurs du salon dans un restaurant installé dans la halle réservée aux cuisinistes. Pensé et aménagé par le Design Studio Renens, le restaurant proposera des mets raffinés dans un cadre unique favorisant les échanges et les moments de convivialité.

s’affronteront à distance sur les stands de «leur» cuisiniste en respectant un cahier des charges et en utilisant des ingrédients attribués. Le cumul des points obtenus déterminera l’équipe et le cuisiniste lauréat 2016.

Immo Expo Destiné autant à la rencontre avec les particuliers et à la recherche de services liés à l’immobilier qu’aux échanges entre professionnels, Immo

Expo se veut la nouvelle plateforme commerciale et d’information de référence pour l’immobilier romand.

Acteurs du courtage, de la promotion immobilière, de la location, du financement et associations professionnelles seront présents du 17 au 20 mars dans un espace entièrement dédié à l’immobilier.

Concours des apprentis paysagistes vaudois Pour la quatrième année consécutive, Habitat-Jardin accueille un concours d’apprentis paysagistes. En 2016, ce sont six équipes vaudoises qui seront en compétition les 12 et 13 mars, avec l’obligation de respecter un cahier

des charges précis, autant pour l’utilisation de matériaux et de végétaux que pour le respect des techniques.

Les équipes seront départagées par un jury indépendant.

Village de l’Energie Fondation Hortus Trois ans après sa création, la Fondation Hortus a acquis le fonds Dupuis,

collection réunissant 1800 ouvrages d’hier et d’aujourd’hui traitant du paysagisme, du jardinage et de botanique.

Une partie d’entre eux seront présentés dans une muséographie imaginée par l’Ecole supérieure d’arts appliqués de Vevey.

Infos pratiques Du 12 au 20 mars 2016 Week-end: 10 h – 18 h Semaine: 11 h – 19 h (jeudi 17 mars jusqu’à 21 h) 500 exposants attendus 85 000 visiteurs attendus

Rassemblant des associations à but non lucratif ainsi que des agences ou des services institutionnels, ce village a pour but d’offrir informations et conseils aux visiteurs du salon.

Subventions, réglementations, normes, autant de sujets pouvant s’avérer complexes quand on désire construire ou rénover qui trouveront réponse grâce à ce village. ●

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