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Les bienfaits de l’art­thérapie

L’art-thérapie est proposée dans différents services et unités de l’hôpital (pédiatrie, soins palliatifs, soins intensifs, réadaptation gériatrique, psychogériatrie, etc.). Complémentaire à la médecine, elle mobilise, de manière détournée, le corps dans ses aspects sensoriels, émotionnels et imaginaires afin de lui redonner son élan vital. Comment ?

En faisant appel au potentiel créatif de chacun et chacune, déclare Cristina Anzules, artthérapeute à l’Unité d’éducation thérapeutique du patient : « Nous invitons la personne à se reconnecter à elle-même. Par l’intermédiaire de la matière, qui devient langage, elle peut donner forme à ce qui l’habite à l’intérieur. L’art-thérapeute est là pour accueillir ce qui émerge de ces expériences. »

Faire appel à ses ressources

L’art-thérapie peut aider dans de nombreuses situations cliniques, dont les maladies chroniques, illustre-t-elle : « Les personnes diabétiques, parce qu’elles doivent faire très attention à leur taux de glycémie, sont constamment dans le contrôle. La routine est très forte et les gestes mentalisés. Nous leur donnons la possibilité de créer, de se remettre en mouvement et de partager au-delà de la maladie, en faisant appel à leurs ressources. Ces expériences créatives permettent de faire face aux changements qu’implique la maladie chronique au quotidien. »

L’art est une opportunité d’accéder aux ressources personnelles, de renouer avec soi et avec les autres. L’art-thérapie est ainsi également utilisée dans le cas de troubles du comportement alimentaire et d’obésité pour celles et ceux qui veulent explorer leur univers imaginaire, donner du sens à leur vécu et le transformer. Le nouveau programme ART*S, soutenu par la Fondation

Art-thérapie et la Fondation privée des HUG, est destiné aux 18-25 ans. Des séances en atelier et des visites d’expositions leur sont proposées.

Pr DANIELE ZULLINO, médecin­chef du Service d’addictologie

« C’est une façon d’ouvrir le dialogue »

« J’ai peu à peu rassemblé des objets qui me plaisaient. C’est une façon de personnaliser mon bureau. Au fil du temps, j’ai constitué une vraie collection extra­européenne et une certaine cohérence s’est construite. Ces objets évoquent le voyage, mais beaucoup d’entre eux viennent du marché aux puces de Plainpalais. Mes patients et patientes m’en parlent, me posent des questions, c’est une façon d’ouvrir le dialogue. J’ai également un grand tableau qui représente un champ de bataille. Il effraie parfois, mais il m’inspire. Pour moi, la psychothérapie n’est pas une bataille. Souvent, celle­ci a déjà eu lieu. Il s’agit, grâce à la psychothérapie, de construire le futur. »

Aquifers, Northern Kalahari Basin, aquarelle, Marie Velardi, 2012