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VALERIUS GALLERY
VALERIUS GALLERY
REGARD AFFÛTÉ, DIALOGUE OUVERT
Depuis sa création, la Galerie Valerius s’est affirmée comme un acteur à part de la scène artistique luxembourgeoise. Non seulement par la singularité et la qualité des œuvres qu’elle défend, mais surtout par la vision portée par Gerard Valerius et Lou Philipps, qui la co-dirigent depuis ses début. Ensemble, ils construisent un projet exigeant, mais accessible, porté une passion commune et vigoureuse pour l’art contemporain et une complémentarité rare dans le métier.
UNE GALERIE NÉE D’UN ÉLAN
L’histoire commence presque comme un pari. Une opportunité de local, quelques échanges, et en quinze jours à peine, la Galerie Valerius voit le jour. Pas de business plan, pas de stratégie de marque. Une simple envie : créer un lieu à part, fidèle à un regard personnel sur l’art, libre de toute concession. Collectionneur passionné, amateur de surréalisme, chineur d’art tribal, amoureux de ce qui ne se voit pas encore, mais vibre déjà très fort, Gerard Valerius est un autodidacte éclairé, tombé dans l’art très jeune, sans jamais vraiment en sortir. Bref, cette galerie s’inscrit le prolongement le plus naturel de cette trajectoire.
ET PUIS, LOU
D’abord en renfort, puis en pilier, Lou Philipps est aux côtés de Gerard depuis les premières heures. Diplômée en histoire de l’art et marché de l’art, passée par l’université et la théorie, elle apporte un œil structurant, une rigueur tranquille. Le binôme fonctionne vite, très vite; et bien, très bien. Chacun son domaine, chacun sa sensibilité, mais un horizon commun: celui de défendre des artistes qu’ils aiment souvent les mêmes, sans compromis, sans posture. « Si on le pouvait, on achèterait nous-même tout ce qu’on expose » affirme Gerard dans un éclat de rire; Lou acquiesce. Chacun garde sa liberté, les décisions se construisent à deux, leurs idées coïncident (presque) toujours. Une dynamique fondée sur la confiance, le dialogue et une exigence commune. Cette complémentarité est devenue l’un des piliers du projet.
UN ART SÉLECTIONNÉ, PAS EMPILÉ
La Galerie Valerius ne cherche ni l’effet de mode ni la facilité. Elle mise sur des artistes émergents, souvent à l’aube de carrières solides, parfois déjà repérés. Beaucoup sont passés ici avant d’intégrer de grandes galeries, des institutions, des musées. C’est aussi celà, le flair Valerius: repérer tôt, miser juste, sans se laisser guider par les noms installés. «On ne programme pas un CV, on défend un travail», note Lou. Ce qui compte : la qualité, la cohérence, la singularité d’une démarche. Rien d’automatique, tout est regard.
ÊTRE GALERISTE AUJOURD’HUI, ENTRE CONVICTION ET FUNAMBULISME
Tenir une galerie, c’est aussi gérer des réalités économiques. Les frais fixes, les incertitudes, les coups de cœur qui ne se vendent pas toujours. Gerard et Lou ne le cachent pas: c’est un métier de passion, mais aussi d’endurance. Et pourtant, ils tiennent le cap. En partie grâce à leur approche accessible, leur humour, leur façon de désacraliser sans jamais niveler. Ici, on peut parler art sans jargon, acheter une œuvre sans costume, passer un vernissage sans badge. On vient pour voir, pour discuter, pour rire aussi. La galerie ressemble à ses fondateurs : sérieuse sans se prendre au sérieux. «On reproche souvent aux galeristes d’être hautains, ce n’est pas ce que nous voulons, ici, bien au contraire. Nous voulons de la vie, des interactions, des discussions ; tout le monde est bienvenu» assure Gerard Valerius.
LUXEMBOURG, PETITE SCÈNE, GRANDES AMBITIONS
La scène luxembourgeoise s’affirme peu à peu dans le paysage international, même s’ils le reconnaissent sans détour : «On ne joue pas encore dans la cour des grands», note Lou. La Galerie Valerius entend pourtant contribuer à élever le niveau d’exigence, en attirant des collectionneurs, en tissant des liens avec l’étranger, en mettant en lumière des artistes locaux comme internationaux. Ce travail s’accompagne d’une présence active sur les réseaux sociaux, qu’ils utilisent comme un outil de transmission, pas de vitrine superficielle. «C’est un outil puissant, qui nous permet de montrer ce qu’il y a derrière une galerie pas seulement les expositions, mais aussi le travail, les échanges, les décisions, les doutes.» Cette transparence participe pleinement à leur volonté de rendre l’art contemporain plus accessible, moins figé, moins distant. Montrer les coulisses, c’est aussi rappeler que derrière chaque œuvre, il y a un parcours, un dialogue, un engagement — et que ce processus mérite d’être partagé autant que le résultat final.
ET DEMAIN ?
La galerie ne cherche pas à s’étendre pour cocher des cases. Elle évolue en affinant ses choix, en consolidant ses liens avec les artistes, en restant attentive à ce qui fait sens. «On ne veut pas devenir une structure lourde. Ce qui nous importe, c’est de rester réactifs, disponibles, proches de ce qu’on montre», souligne Gerard. Il ne s’agit pas d’aller plus vite, ni plus grand, mais de continuer à avancer avec justesse. Préserver cette liberté de mouvement, cette clarté dans les choix. Rester un lieu d’engagement, de découvertes, de relations solides. Une galerie vivante, dans le fond comme dans la forme. À l’image du duo qui la dirige: passionné, engagé, et résolument à part.
EXPOSITION À VENIR
Du 15 mai au 21 juin, une exposition personnelle de Léo Luccioni, artiste originaire de Corse vivant à Bruxelles. Sculpteur et peintre, il construit un univers où formes, matières et références populaires se mêlent dans une énergie vive, entre ironie visuelle et rigueur de composition.