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Jérome Gaboriau Le globe et les Escales
À Saint-Nazaire, le festival Les Escales relance au sein de sa programmation le concept Globe-trotter, révélateur d’une scène musicale internationale inédite. Indéniable bonus de la grande fête.
Aucun festival ne fédère 40 000 personnes sur 3 jours sans convoquer des supers stars. Et si les américains aux cachets abusifs sont mis de côté, l’exercice d’équilibre financier étant assez périlleux comme ça, l’affiche des Escales de fin juillet s’étoile malgré tout de la crème du rap français (Gazo et Dinos), de la chanson pop (Adèle et Hervé) et de l’électro francophone (The Blaze), des artistes victorieux qui sont sollicités sur toutes les grandes scènes européennes. Sauf que de piocher uniquement dans le catalogue des « banquables » n’a jamais vraiment été dans l’ADN des Escales qui ont toujours pris plaisir à favoriser la découverte pour attiser notre curiosité. Le concept Globe-trotter, initié par Les Escales avec la complicité de festivals partenaires qui viennent des quatre coins de la planète, permet l’accueil d’artistes internationaux émergents durant trois soirs à Saint-Nazaire. Une idée qui facilite notamment la libre circulation des artistes à l’international pour une orientation qui sied aux valeurs de la ville portuaire. C’est l’initiateur du projet qui nous en parle, Jérôme Gaboriau, programmateur des Escales depuis 23 ans.
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Les Escales - 28, 29 et 30 juillet à Saint-Nazaire Artistes Globe-Trotter : Adomaa (Ghana et du Nigeria) - Closet Yi (Corée) - Jéssica Caitano & Radiola Serra Alta (Brésil)- KENYA20HZ (Brésil) - KiKi (Thaïlande) - Teen Jesus and the Jean Teasers (Austalie) - The Boondocks (Estonie) - Postcards (Liban) - Sangjaru (Corée)Zenobia (Palestine).
Deux mots sur la genèse du projet Globetrotter?
L’idée a surgi en 2021 avec des amis organisateurs de festivals étrangers, pendant la période du COVID. Un long moment d’isolement qui nous a amenés à échanger sur les artistes que chacun défendaient. De mon côté, arrivait l’anniversaire des trente ans des Escales avec une envie particulière de mettre en avant la dimension internationale du festival. En a résulté l’idée de proposer un travail en commun en montant un club de festivals dont chacun serait le conseil de l’autre. Le concept était né, lancé aux et par Les Escales avec une première édition en 2022. Une réussite.
Mais au-delà de l’idée d’association ?
Sur la réflexion, si un temps de travail sur l’avenir et l’évolution du festival avait eu lieu, des constats probants s’affichaient sur la difficulté de faire venir des artistes étrangers de notoriété, compte tenu des coûts importants à supporter. D’où l’idée d’accueillir des artistes plutôt naissants ou inconnus dans l’espace francophone qui seraient soutenus par des programmateurs étrangers. Les huit festivals contactés, parfois de l’autre bout du monde, ont répondu positivement. Une réaction comme une réplique à l’air du temps et aux problématiques globales comme la libre circulation des artistes et leur développement de carrière à l’international.
Le concept apporte-t-il du sens à un festival réputé pour être d’antan très attaché aux musiques dites « du monde » ?
Les Escales sont toujours en quête de sens dans leur approche et dans les questions qui les préoccupent. On parle souvent d’un ADN qui est constitué notamment de son regard sur les musiques d’ailleurs et un souhait d’échanger avec elles. En même temps l’époque a changé, les musiques ont évolué, les attentes également et le financement du festival aussi. On est parti de 80% de subventions pour en arriver à 20%. Du coup d’autres questions se posent. Il faut notamment trouver l’équilibre financier en faisant venir 40 000 personnes sur trois jours. Faire un choix d’artistes de renom, avec l’idée faire venir des gens d’ailleurs aussi. Le concept Globe-trotter s’y insère et y répond en permettant un voyage autour de la terre à moindre coût. Il apporte un nouvel élan et nous rappelle d’où l’on vient et ce que l’on souhaite défendre. Tout en s’insérant dans son époque.
Globe-trotter
permettrait donc le pas de côté et d’éviter l’uniformisation adoptée par une majorité des grands festivals ?
Les Escales souhaitent miser sur une identité à part, une ouverture au monde. Aller chercher les artistes sur leur territoire est un marqueur fort. Nous ne sommes plus beaucoup à le faire. La plupart ne font que piocher dans les catalogues à partager pour faire une programmation. Pour moi, il faut se différencier, attiser la curiosité au contact de sonorités d’ailleurs, et parfois être précurseurs. À mon arrivée aux Escales auprès de l’ancien directeur Patrice Bulting, on m’a inculqué quelles étaient les valeurs de la ville et les valeurs du festival. Si on ne programmait que des têtes d’affiches de notoriété du type Angèle, on sortirait du cadre des Escales. Ce ne serait plus le même événement.
Globe-trotter est donc une plus-value ?
Oui, pour plusieurs raisons. Par exemple, quand on fait venir des artistes DJ asiatiques ou brésiliens issus d’une jeune génération pleine de talents, on renforce véritablement la pluralité artistique du club 360 qui devient le reflet d’une scène électronique internationale de grande qualité. Si on se contentait d’une programmation française ou francophone, le club serait chouette mais plus le même.
Sinon, d’autre projet que le Globbe-trotter ?
Globe-trotter n’est pas figé. Il y avait 8 festivals l’an dernier, cette année 9 dont 5 nouveaux. Tous travaillent sur l’accompagnement d’artistes à l’international, avec la même responsabilisation sur le vecteur du développement durable, en militant aussi pour le respect de toutes les personnes, quelles que soient leurs couleurs de peau. Des collaborations passionnantes, essentielles et prometteuses pour l’avenir.
Le grand témoignage et son portfolio
Les grands sujets :
Le numérique, l’environnement, le respect de l’autre, l’alimentation, le temps libre, le travail...
84 pages

Retours d’expérience
Plus de 200 jeunes (15/25 ans) qui se sont exprimés librement
Sortie le 15 mai
Salom Saqu

PORTE-PAROLE
Jeune journaliste de 27 ans, elle contredit les injonctions “sois belle et tais-toi” et Sois jeune et tais-toi (titre de son livre). Embauchée sur Franceinfo et France 5 pour mettre l’accent sur les sujets climatiques, elle est partout dans les médias, sur les réseaux, et désormais dans les librairies. Salomé Saqué se fait l’étendard d’une jeunesse (9 millions de personnes, entre 18 et 29 ans) dont la parole “ne vaut pas moins”. Son livre est très documenté, riche en témoignages, rempli de statistiques, pour contrer les préjugés (les jeunes sont paresseux, incultes, égoïstes). Une enquête qui rabat les cartes et rappelle l’importance d’une solidarité intergénérationnelle pour combattre les bouleversements qui nous menacent tous, jeunes et moins jeunes !
Spot 2023
SPOT dépote, encore
Année après année, SPOT donne la parole et de la visibilité aux jeunes créatifs nantais. Diversité des talents et des projets au programme, du 23 au 25 juin Cours Saint-Pierre.
SPOT déploie depuis plus de dix ans la folle énergie créative de la jeunesse nantaise ; on le sait, la génération Z s’indigne, s’engage, se questionne et s’exprime par sa créativité artistique. Au plus près des préoccupations actuelles, le festival porte une attention particulière à l’inclusion : plusieurs dispositifs, mis en place en collaboration avec le Collectif T’Cap, permettront de rendre accessibles à tous et toutes les différents espaces et événements. Évidemment aussi, SPOT est un festival éco-engagé : restauration durable, gestion des déchets, écomobilité. Jeunes artistes et jeune public y trouvent donc leur compte. Plus vieux visiteurs/spectateurs y trouvent, eux, matière à prendre exemple. Différemment des réseaux sociaux, SPOT 2023 permet la valorisation de 50 projets, entre musique, danse, théâtre, vidéo et arts visuels. Une programmation ultra riche, exemples.
Ven. 23, SPOT en scène #1 - Espace concerts : De l’indie-poprap avec Théo Le Douaron et le Vilmos Live Club en fin de soirée Sam. 24, SPOT en scène #2 - Espaces concerts : La musique urbaine de À la nantaise dès 18 h et du rock indé avec Grand Alegz
SPOT Show #1 - Espace performances : Les danses de Didie Dance, Mathilde Dantec et Manss Class - SPOT Vidéo #1 - Espace yourte : Projection documentaire avec Green Trotters et court-métrage de Majdoulyne Bounif
Dim. 25, SPOT en scène #3 - Espace concerts : Du rock post punk avec Treaks et le métal progressif de Mü - SPOT Show #2 - Espace performance : Un défilé fashion week avec Naly et du théâtre avec la Chair Compagnie Sam. 24 et dim. 25, SPOT Espace village : plein d’expos !
Du ven. 23 au dim. 25 juin - Cours Saint-PierreNantes - Gratuit - www.metropole.nantes.fr/spot



Litt Rature
Écrivains en bord de mer
Dryadestivales
Deux rendez-vous estivaux au parc des Dryades. Le 12 juillet, l’irrésistible Benjamin Biolay présentera son nouvel album SaintClair. Plus rock que jamais, le crooner impressionne et promet un live unique. Autre immense figure de la chanson française, Julien Clerc sera lui à la Baule le 17 août pour un concert inédit qui mêlera les titres de l’album Terrien et ses plus grands tubes.

Mer. 12 juil. et jeu. 17 août - Parc des Dryades - La Baule - 45 € (Benjamin Biolay) / 50 € (Julien Clerc)
Un moment privilégié que ces rencontres littéraires initiées par les éditions Joca Seria. Occasion d’échanges avec de nombreux écrivains parmi lesquels Mathias Enard, Gaëlle Obiégly, Mackenzy Orcel… Notons aussi qu’Hugo Lindenberg lira des extraits de son deuxième roman à paraître en août et que Frédéric Boyer, Bertrand Schefer et Lucie Rico fêteront les 40 ans des éditions POL. Des échanges, des lectures et tout cela dans une ambiance chaleureuse et décontractée. Sous le soleil exactement.

Du jeu. 6 au dim. 9 juil. - Chapelle Sainte-AnnePlace Leclerc - La Baule - Entrée libre et gratuite
Festivals
Dub Camp Festival
Chaque année, 30 000 festivaliers se pressent au bord du lac de Vioreau pour vibrer aux rythmes des sounds systems. D’envergure européenne, le Dub Camp accueille pendant quatre jours et sous ses cinq chapiteaux le meilleur de la scène skank : Toroki & Isayah (Allemagne), Blackboard Jungle sound system (France), Paolo Baldini (Italie), King Shiloh sound system (France)...
Du 12 au 15 juil. - Lac de Vioreau - Joué-sur-Erdre (44) - de 30,99 € (soirée du 12 juil.) à 117,95 € (pass 4 jours)
Dessin
Disons-le tout net, ce festival proposé par la Maison Fumetti autour de la bande dessinée et de l’illustration s’annonce pétillant. Plus de 30 collectifs et maisons d’édition et de nombreux auteurs vont se réunir autour de la question cruciale « Comment parler d’amour ? ». Expositions, performances, rencontres donneront la parole aux jeunes créateurs de la bande dessinée qui y répondront à coup sûr sans tabou.
Du 1er au 11 juin - Manufacture des tabacsLe Lieu Unique - La Cartouche - Musée d’artsLe Cinématographe - Entrée libre et gratuite.
La Cité du dessin
Sous l’impulsion de l’École des Beaux Arts Nantes Saint-Nazaire, la Cité des Congrès devient pour une journée la Cité du dessin. Une invitation pour tous les amateurs-rices de peinture, dessin, bande dessinée etc… à venir pratiquer avec de nombreux artistes. Une pléiade d’ateliers ouverts à tous, petits et grands où l’on pourra s’initier, s’exprimer et admirer. À vos crayons !
Sam. 24 juin de 10 h à 18 h - La Cité des CongrèsNantes - Gratuit.
