Go Out! n°116 Décembre-Janvier 2023-24

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N° 116 déc. 23 - Jan. 24 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS

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ON NE SPÉCULE PAS SUR L’AVENIR. ON LE CONSTRUIT. EDMOND DE ROTHSCHILD, L’AUDACE DE BÂTIR L’AVENIR.

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ÉD`ITO Les journées se tissent de tribulations, de quiproquos, de voluptés et de beautés, et en un clignement de cils, nous voilà à la fin de cette fiévreuse année. C’est que le mois de décembre s’apparente souvent à une longue journée de bilan en plus d’une to-do list filandreuse dotée de missions insensées. Celui de Go Out se dévoile à la fois intense et dense, dansant dans les méandres d’arabesques et fresques pittoresques. 2023 fût riche en rencontres et en émotions. Et ce n’est pas terminé. Pour ce bimestriel décembre-janvier, plusieurs expos à admirer et restos à savourer restent à être explorés. Ainsi, on débute les festivités avec une expo exceptionnelle qui a retenu nos regards de merlan frit, celle dédiée au génial Yoshitomo Nara, intitulée - The Bootleg Drawings 1988 - 2023 - et sise à la galerie Pace, sur les quais des Bergues jusqu’au 29 février 2024. Adepte inconditionnel des travaux de l’artiste nippon - englobant peinture, sculpture, céramique et installations - Go Out ! lui dédie sa cover avec une petite fille habillée d’un manteau rouge (qui nous a fait pensé à une Mère Noël) affichant un visage aux dents affutés tel un vampire, à la fois charmant et menaçant. En vrai, pour Nara, ses chérubins aux têtes surdimensionnées ne représentent aucun danger et sont plutôt sur la défensive, en proie à l'univers menaçant des adultes. Autre coup de cœur artistique du côté de Bâle, l’exposition à la Fondation Beyeler consacrée au célèbre et énigmatique artiste géorgien Niko Pirosmani. Une bonne excuse pour prendre un peu d’air et se détacher de l’effervescence genevoise. Pour d’autres échappatoires, on vous a sélectionné une liste des hot hôtels en montagne. Pour le retour post-fêtes de fin d’année, on vous recommande chaudement d’aller découvrir le 28 janvier, la 12ème édition d’Art Genève désormais chapeautée par la talentueuse Charlotte Diwan, succédant à Thomas Hug. La foire d’art locale fera la part belle à 70 galeries internationales de renom dont plusieurs institutions locales avec entre autres le Centre d’Art Contemporain, le Musée d’Art et d’Histoire, les Fonds Cantonaux et de la Ville de Genève ou encore la HEAD. Et pour clore cette fin d’année, le mot d’horde de la team Go Out ! - en écho à l’actualité : cultivez ce qu’il reste de beauté et d’humain en vous et apprenez à adresser à l’autre votre pleine considération. Tournez vos paumes, vos yeux, votre cœur, vers l’autre. Que votre année 2024 soit gorgée d’érudition et de compréhension. Amour et humanité à vous.

Mina Sidi Ali

Go Out! magazine

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rendre la vie plus belle

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N° 116 12n13

SAVOIRS INUTILES

CRUSH

CULTURE

LIFESTYLE

15n20

21n56

57n85

Crédits photos

23. ART / EXPO

59. HÔTEL

40. DESIGN

75. VOYAGE

43. ARCHITECTURE

78. BEAUTÉ

À gauche : Cat of Kindness, David Hockney Au centre : La Fondation Beyeler, dessiné par Renzo Piano © Photo : Mark Niedermann À droite : Heckfield Palace © DR

46. SPECTACLE 49. CINÉMA 52. MUSIQUE 55. MODE

EN COUVERTURE

IMPRESSUM

Rédacteurs Rrezarta Bislimi,

© YOSHITOMO NARA

Éditeur Association Go Out !

Aurore de Granier, Lisa Lorenzelli,

Directrice de la publication

Ambre Oggier

N° 116

Mina Sidi Ali • mina@gooutmag.ch Cheffe d'édition Aurore de Granier

CONTACT

Graphiste Lucie Goujat

info@gooutmag.ch

Resp. art contemporain

www.gooutmag.ch

Ambre Oggier

déc. 23 - Jan. 24 LE MAGAZINE CULTUREL GENEVOIS

info@gooutmag.ch - www.gooutmag.ch

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Fenêtres sur l’Univers

31.03.2023− 21.01.2024


10savoirs inutiles sur le japon

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Un sumo ingurgite en moyenne 5 000 kcal par jour.

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Environ 90 000 Japonais disparaissent chaque année sans laisser de trace. On les appelle johatsu.

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Le nyotaimori est le fait de manger des sushis et des sashimis sur le corps d’une femme nue.

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Au XVIe siècle au Japon, rester sobre était faire insulte à son hôte.

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Le poulet frit du KFC est le plat de Noël par excellence depuis une campagne de communication de KFC en 1974 !

Plus de 40 % des Japonais de moins de 35 ans sont encore vierges.

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Les premiers geishas étaient des hommes.

Karaoké signifie "orchestre vide" en japonais

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Le lundi est le jour où le plus de Japonais se suicident.

Le bowling Inazawa Grand Bowl est le plus grand du monde. Il compte 116 pistes contiguës.

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Au Japon, les chiens robots ont le droit à des obsèques.

En japonais, "manga" signifie "dessin foisonnant"

Yoshitomo Nara, Title TBC, 2007 © Yoshitomo Nara, courtesy Pace Gallery



CRUSH

Don't miss

CHAQUE MOIS, LA TEAM GO OUT ! VOUS PARTAGE SES COUPS DE CŒUR : PÉPITE TOUT JUSTE DÉGOTÉE OU ÉVÈNEMENT À NE PAS MANQUER !

Yoshitomo Nara, Title TBC, 2023 © Yoshitomo Nara, courtesy Pace Gallery


CRUSH

Hermès

Je suis un vrai passionné de céramique. Ainsi, je rêve d’acquérir une sculpture de David Hockney baptisée Cat of Kindness. Pour la petite histoire, en 1955, l’artiste anglais revenait à Londres depuis le Bedfordshire quand soudain une tempête s'est abattue sur lui. Trempés, lui et Norman Stevens, tous deux étudiants à la Bradford School of Art, se sont réfugiés dans un cottage appartenant à Peter et Wendy Richards. L'artiste prolifique n'a jamais oublié l'acte de gentillesse du couple et leur a offert un chat en céramique en guise de remerciement. Peter a décidé de la mettre aux enchères depuis fin octobre. Son estimation ? 48 309 $ US. Une coquette somme me direz vous surtout que je ne serais pas à l’abri que ce voyou de Mishima n’ait qu’une idée en tête : la fracasse d’un coup de patte ! Cat of Kindness David Hockney

Mishima

Ça fait un bout de temps que de transmettre un message à Mina : avec Hermès, on en a marre des arbres à chats au design désuet ! Mon objet du désir pour cette fin d’année ? Le Cat Flat fabriqué à partir de placage de noyer avec des portes dotées de lattes verticales et horizontales ultra stylées. Conçu sur la base des conseils de la première psychologue féline de Suède, Susanne Hellman Holmström, ce mini appart félin est doté des 10 éléments essentiels (en plus de la nourriture, de l'eau et des toilettes) dont les chats ont besoin pour être heureux : un endroit où gratter, nettoyer sa fourrure, se cacher, s'occuper de son territoire, jouer, dormir, chasser, espionner, découvrir et nouer des liens sociaux ! Je pourrais ainsi me déchainer comme jamais avec tous les grattoirs et jouets inclus ! J’ai bien fait comprendre à Mina que si elle ne veut pas pleurer toutes les larmes de son corps pour protéger son mobilier chéri, il va falloir qu’elle mette la patte au portemonnaie… Cat Flat www.greenstorage.se

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CRUSH

Mina

J’avoue, ce n'est pas l'accessoire habituel mais j’ai totalement craqué sur les créations signées par la nouvelle garde de la joaillerie : Camille Moncomble. Baptisé Lacrima l’objet de mes désirs, perlé d’or blanc 18 carats et serti de saphirs vaut la coquette somme de 35’000 euros. Ultra graphique, cette parure m’a tapé dans l'œil. En ligne de mire ? La coupe fluide et lyrique de ces larmes aériennes défiant les lois de l’attraction ! Ode aux émotions qu’on ne retient plus, ce bijou de faciès s’ajuste à tout minois. Lacrima Or blanc 35’000 euros Moncomble www.moncomble-paris.com

Aurore

L'hiver est arrivé, et avec lui il a amené la morosité et l’envie de se terrer jusqu’au retour du printemps. J’aurai pu rêver d’une escapade ensoleillée comme cadeau de Noël parfait, mais en réalité mon crush symbolise un peu plus mon intense besoin d’hibernation cette année. Mon cadeau de Noël ultime ? Un séjour prolongé dans une des magnifiques chambres des résidences Ett Hem à Stockholm. J’imagine déjà mon programme qui consisterait principalement à me prélasser dans le mobilier de rêve qui habite cet établissement, manger mon poids en kanelbullar, errer dans les ruelles colorées et verglacées de la capitale, et regarder le soleil se coucher à 14h30 sur la ville enneigée. Un nid douillet pour un hiver cosy placé sous le signe de la fainéantise ? Mon cadeau de Noël rêvé !

Go Out! magazine

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CRUSH

Ambre

Ça fait maintenant des années que je rêve de partir en voyage à bord de l’Orient-Express. Comme une Agatha Christie des temps modernes, je me vois déjà embarquer sur le quai à Paris à bord de ce train mythique et arriver six jours plus tard à Istanbul. Je prendrais ainsi avec moi mes plus belles robes pour aller dîner au wagon restaurant et observer les différents passagers vêtus de leurs plus belles tenues, tout en imaginant qu’un crime s’apprête à être commis. La journée, je me prélasserais dans mon lit d’antan, bercé par le mouvement du train tout en observant les différents paysages défiler au travers de la fenêtre. Un voyage dans le temps que j’espère un jour pouvoir vivre même si je sais pas bien que ça ne risque pas d’arriver de sitôt mais bon, on a bien le droit de rêver non ? www.orient-express.com

Lucie

C’est en scrollant distraitement sur mon écran, exaltée par les influences nippones de notre édition de décembre / janvier que j’ai découvert le fabuleux univers de Chiaki Nogami. Cette céramiste japonaise confectionne de la vaisselle en forme de chat : coup de cœur immédiat. Dans son atelier de Kyoto, elle produit artisanalement et peint à la main chacune de ses pièces. À l’approche des fêtes de fin d’année, je rêve de servir mes convives dans un service complet à l’image de tous les félins chéris dont j’ai croisé le chemin. Ultime dream ? Bruncher parée d’une tasse et d’un coquetier aux couleurs d’Hermes et Mishima. Il faudra toutefois faire le déplacement puisque pour mon plus grand malheur, les livraisons ne sont pas assurées à l’international. Une fois sur place, c’est aussi l’occasion de participer à l’un des workshops qu’elle propose pour espérer dérober les clés de ce savoir-faire rêvé. Chiaki Nogami www.nogami.handcrafted.jp @chiaki_nogami

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CRUSH

Lisa

Cher Père Noël, Comment ça va, vieux barbu ? J'espère que les rennes se portent bien et que les elfes n'ont pas décidé de faire grève cette année. Je t'écris avec une demande un peu particulière. Cette année, je vise grand. Très grand même. J'aimerais un billet pour passer Noël à New York. Ouais, ouais, j'ai bien dit New York, la ville qui ne dort jamais ! Je me disais que si tu pouvais troquer quelques jouets pour ce petit bout de papier magique, ça serait super. Promis, je te laisserai un peu plus de cookies cette fois-ci. Imagine un peu, moi débarquant au Pôle Nord de Manhattan, avec mon bonnet de Noël et mon manteau de laine, prêt à dévaler la Cinquième Avenue à la recherche de cadeaux. Je pourrais peut-être même donner un coup de main à tes lutins – je suis douée pour emballer les cadeaux, tu sais. Alors, Père Noël, tu pourrais faire de moi le voyageur le plus branché du Pôle Nord cette année.

Rrezarta

Ce n'est peut-être pas l'idée la plus novatrice, mais avec le gel mordant de cet hiver, mon souhait ultime pour Noël serait un périple de trois mois dans des contrées baignées de soleil, peut-être à Santa Marta en Colombie ou sur les plages idylliques de Koh Muk en Thaïlande. Imaginez : s'éveiller chaque matin sous un ciel azuré, loin des tracas du quotidien. Et pour parfaire ce rêve, j'adorerais qu'on me fournisse une intelligence artificielle sur mesure, qui prenne ma place à Genève, sans que personne ne remarque. Elle prendra en charge mon travail, réglera mes factures, et cultivera même mes relations amicales et familiales. Une Rreza ++, qui s'occuperait de tout ! À mon retour, j'aimerais qu’elle me concocte un programme sur-mesure de nutrition et d'exercices physiques, pour me remettre en forme en un claquement de doigts. Et pour couronner le tout, qu'elle me fasse un résumé instantané de tout ce que j'aurais manqué, me reconnectant instantanément au monde que j'aurais laissé derrière moi. Quelle extravagance, n'est-ce pas ? Mais après tout, c'est Noël ! Go Out! magazine

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ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE

FESTIVAL DES SOLISTES DE L’OSR 1 • 2 • 3 février 2024 Bâtiment des Forces Motrices

L’OSR invite Electron Backstage Electro Nights OSR.CH/festival-solistes

Grand mécène

En collaboration avec

Partenaire de diffusion

Partenaire radio

Avec le soutien de


CULTURE Open up

YOSHIMOTO NARA • TUBERVILLE + MOSSE • FONDATION BELEYER • PAUL DELVAUX • ART GENÈVE • MAMCO • MARGRIT LINCK • KISTEFOS MUSEUM • INSTITUT FLORIMONT • WOKA • BLACKMOVIE • CHRONOMUSIQUE • HEAD

Yoshitomo Nara, Title TBC, 2005 © Yoshitomo Nara, courtesy Pace Gallery


Rébecca Balestra OLYMPIA

Ve. 02.02.2024 20h · dès 14 ans

STAND UP Sa. 03.02.2024 20h · dès 14 ans

En partenariat avec le Service culturel Migros Genève

Photo © Sandra Pointet

Photo © Magali Dougados

Deux soirs avec


ART / EXPO

YOSHITOMO NARA : GOSSE DUR À CUIRE par MINA SIDI ALI

Yoshimoto Nara à la Galerie Pace © Yoshimoto Nara Courtesy Pace Gallery

Bouches fendues, yeux en soucoupe et faciès exprimant une exquise ambivalence…Des créatures caricaturales signées Yoshitomo Nara qui ne laissent personne indifférent ! Ici les filles règnent. Et c’est via ses muses à la moue irrésistible que l’artiste japonais au statut de rock star aborde et peaufine les grandes questions de la vie. Qu’elle soit sur toile, carton, papier ou enveloppe griffonnés avec désinvolture de slogans politiques et de paroles punk, l’esthétique Nara est unique. Ses créations espiègles, dépassant le stade du kawaii, ont toujours sérieusement enthousiasmé le public et les collectionneurs. Ainsi, « Couteau derrière le dos (2000) », sa peinture datant de 2000, a été vendue près de 25 millions de dollars par Sotheby’s à Hong Kong en 2019. À Genève, c’est chez Pace qu’on file admirer les yeux de merlan frit, l'exposition - « The Bootleg Drawings 19882023 » - dévoilant 200 œuvres réalisées les trente dernières années par la superstar nippone. Close-up sur ses personnages aux yeux écarquillés qui vous hantent des jours après les avoir croisés, à découvrir jusqu’au 29 février prochain !

Go Out! magazine

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ART / EXPO

La vente de Couteau derrière le dos (2000) pour un montant record de 25 millions de dollars

Décembre 2023. De grands yeux bancaux et obsédants nous suivent dans la pièce de la nouvelle exposition de Yoshitomo Nara chez Pace. Ce sont les mêmes yeux que l'artiste japonais peint depuis des décennies, scrutant ses personnages simples, sans genre et emblématiques. Les dessins griffonnés sur des bouts de papier, des enveloppes, des dépliants ou du carton ondulé, montrent l'influence directe de la musique, de la littérature, de la culture populaire exprimant en toile de fond les préoccupations sociopolitiques de l'artiste : ils négocient les valeurs sociales, les normes et idéaux de façon diaristique. Ses dessins sont un moyen de communiquer de manière anti-hiérarchique avec des expressions compréhensibles par tous, non élitistes, informelles et directes. Ces derniers ne rencontrent aucun fossé culturel, générationnel ou entre les médiums artistiques. Cette maîtrise du dessin se manifeste dans la richesse d’un spectre émotionnel, allant de la vulnérabilité à la profondeur existentielle en passant par la rébellion et l’indiscipline.

rebellent, défiant le monde des adultes et révélant leurs opinions et leurs sentiments avec une honnêteté et une authenticité propres aux enfants ; les seuls autorisés à avoir de telles opinions et sentiments. UNE SENSIBILITÉ PALPABLE

Nara grandit au nord du Japon dans la ville rurale d’Aomori, connue pour ses fortes chutes de neige et ses hivers sombres. Ses parents travaillaient tous deux et ses frères beaucoup plus âgés sont souvent absents de la maison. Ainsi, enfant, il passe beaucoup de temps seul. À un moment donné, il tombe sur une station de radio d'une base aérienne américaine voisine et s’initie ainsi à la musique country et rock. C’est le début de sa grande passion pour la musique. Sans comprendre un seul mot des chansons en anglais, il tente de donner un sens à leur contenu en regardant les pochettes des disques, et il commence à imaginer de quoi parlent les paroles à travers l'intonation, le son et le rythme. Cet amour de la musique, les sentiments intenses qu’elle suscite en lui, font partie intégrante de sa pratique artistique. Outre la musique, l'expérience précoce de la solitude joue un rôle essentiel dans le travail de Nara - une expérience qui s'est répétée à l'âge adulte, lorsqu'il se retrouve à l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf en 1988 pour étudier jusqu'en 2000. C'est pendant cette période en Allemagne, dans l'isolement de l'atelier, que Nara parvient progressivement à son expression individuelle. C’est une période de grand isolement pour cet artiste prolifique, au cours de laquelle il se souvient de ses années d’enfance et adolescence à Aomori. Il développe une peinture introspective. Ces œuvres sont nées non pas d'une confrontation à l'autre, mais d'une confrontation avec lui-même.

LES TRUBLIONS DE NARA

C’est que derrière ses créatures qui semblent à première vue innocentes, voire mièvres, se cache une attitude punk, dans un sens critique plutôt que nuisible. Les œuvres de Nara reposent précisément sur le paradoxe entre l’aspect inoffensif de ses créatures et leurs véritables intentions. Certaines dissimulent des armes, quand d’autres sont dépeintes scies en main et cigarettes au bec. Le visage de ses personnages s’affiche souvent contrarié, accusateur, sans pour autant être agressif. En vrai, pour Nara, ces enfants armés ne représentent aucun danger et sont plutôt sur la défensive, en proie à l'univers menaçant des adultes. Ici, ses petites personnalités fortes et subversives remettent en question et se

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ART / EXPO

ATTITUDE PUNK-ROCK

Les émotions et les souvenirs de l’enfance, les bambins que nous étions autrefois, les enfants que nous restons – sont les principaux sujets de Yoshitomo Nara. Son art est le produit d’une enfance douloureusement solitaire sauvée par un amour précoce et profond pour la musique rock. Ainsi, ses muses manient souvent des guitares et débitent des titres et des paroles de chansons, de Neil Young aux Ramones en passant par Green Day. L'inspiration de l'artiste issue du monde de la musique folk et rock des années 1960 et 1970 se reflète dans toute sa pratique. Son focus ? Un dialogue avec les sous-cultures américaines et européennes. Si ce lien à la musique est indéniable, celui avec les traditions visuelles japonaises et le modernisme occidental sont tout aussi évidents. En surface, son esthétique peut paraître très simple, mais détrompez-vous cette dernière suscite un puissant attrait émotionnel. Construites à partir de fines couches d'acrylique, ses peintures à la surface vaporeuse réutilisent les teintes saturées et les compositions audacieuses de la peinture Color-Field et des byōbu (paravents japonais) tout en s'appuyant sur la vigueur de Disney et l'énergie anarchique des animés japonais. Ils peuvent également rappeler les persos kitsch aux yeux écarquillés de Margaret Keane tout en évoquant Paul Klee et son instinct de portrait humain qui semble émotionnellement réel mais n’est pas réaliste. ICÔNE POP

Le couteau derrière le dos (2000) est l’une des œuvres les plus emblématiques de l’œuvre de Nara. Cette dernière se concentre sur une figure unique et menaçante aux yeux qui flotte dans une atmosphère vide. Le couteau est invisible, mais on ne voit que lui. Représentant un tournant dans lequel Nara n'illustre plus l'arrière-plan de ses œuvres, mais se concentre plutôt sur les personnages eux-mêmes, l'artiste intensifie leur regard avec une mise en perspective plus audacieuse et plus complète sur fond monochrome. En 2019, cette œuvre sera vendue pour un montant record de 25 millions de dollars à Hong Kong. Dès lors, Nara, érigé au rang d’icône pop devient l’un des artistes contemporains les plus chers du monde.

Yoshimoto Nara rencontré lors du vernissage à la Galerie Pace © Go out ! magazine

The Bootleg Drawings 1988 - 2023 Jusqu’au 29 février 2024 Pace Gallery Quai des Bergues 15, 1201 Genève www.pacegallery.com

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ART / EXPO

TUBERVILLE + MOSSE par AURORE DE GRANIER

Deborah Turbeville, Luisa Posos, Janvier 1991 © Deborah Turbeville, MUUS Collection

Ce sont deux univers qui se côtoient sur les murs de Photo Élysée sans jamais se rencontrer. Durant tout l’hiver, le public est invité à venir découvrir un programme d’exposition pluriel, nous entraînant notamment à la rencontre des clichés de Déborah Tuberville et Richard Mosse. Deux mondes différents, deux approches, deux sujets, deux techniques, qui nous emmènent à la rencontre de ces approches diverses de l’art photographique à travers leurs objectifs. Quand Tuberville + Mosse s’emparent des murs du musée de Plateforme 10.

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ART / EXPO

Richard Mosse, vue de l'exposition de Broken Spectre, National Gallery of Victoria © TomRoss DÉBORAH TUBERVILLE, SOUS LA SURFACE

RICHARD MOSSE, OBJECTIF ENGAGÉ

C’est un nom que l’on a croisé plus d’une fois dans les crédits éditoriaux des anciens numéros de Vogue US, Vogue Italia, Harper’s Bazar, ou encore dans les campagnes de marques telles que Comme des Garçons. Mais à Photo Élysée, Déborah Tuberville n’est pas présentée pour son travail commercial. C’est à l’inverse une rétrospective sur son œuvre des plus personnelles qui nous est proposée, plongeant notre regard sous la surface à la rencontre de ses créations photographiques transcendant le simple médium qu’est l’appareil. Son regard féminin qu’elle a baladé sur les pages des publications de mode, elle le retrouve dans son travail artistique, la Femme se faisant sujet central de ses clichés. Mais ici pas de simples portraits. À l’inverse, un travail de la matière, de la texture, un jeu de superposition rendu possible par les arts du découpage et du collage, l’utilisation du papier kraft, le scotch prenant tout à coup des allures de médium précieux. Les femmes elles sont le plus souvent immortalisées en noir et blanc dans des portraits évanescents, où leur beauté vient donner vie à l’image. Loin de ses images léchées sur papier glacé, l’exposition Photocollage vient mettre en avant la richesse d’une approche plus artisanale et plus brute ouvrant notre regard sur des créations intimes et vulnérables qui nous invitent à découvrir un nouveau pan du travail de Tuberville.

C’est un tout autre univers qui nous attend ici, le noir et blanc laissant la place à des couleurs vibrantes, presque agressives. À travers son projet Broken Spectre, pour la première fois ici présenté en Suisse, Richard Mosse vient tirer la sonnette d’alarme en immortalisant par son travail photographique, à la limite du scientifique, les ravages et conséquences de la déforestation en Amazonie. Le spectateur se retrouve alors face à un écran monumental de 19 mètres sur lequel défilent ces clichés d’une forêt détruite, brûlée, de ces arbres remplacés par la culture, l’élevage, l’exploitation de mines d’or. Pour aboutir à ces photos, Richard Mosse fait l’usage d’une technologie d’imagerie de pointe empruntée aux sciences de l’environnement, plaçant encore un peu plus son travail engagé à la limite du documentaire par l’image. Des clichés de la nature en péril, mais aussi des hommes et des femmes de cette région, des images aériennes, d’autres immortalisant des détails ayant leur importance. Des photographies semblant parfois abstraites, mais racontant toujours une histoire, une des histoires les plus importantes de notre temps.

Déborah Tuberville, Photocollage & Richard Mosse Broken Spectre Du 3 novembre 2023 au 25 février 2024 Photo Élysée / Plateforme 10 Place de la Gare 17, CH-1003 Lausanne www.elysée.ch

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DÉCEMBRE JANVIER ⬤ 30.11 – 02.12

⬤ 09 – 17.01

ILS NOUS ONT OUBLIÉS

THE GAME OF NIBELUNGEN

SÉVERINE CHAVRIER théâtre

LAURA GAMBARINI & MANU MOSER théâtre

⬤ 03.12

⬤ 17 – 20.01

ENFIN DIMANCHE !

MONSTER TRUCKILLER

activités toute la journée

ISUMI GRICHTING & CHRISTIAN CORDONIER CIE YOU SHOULD MEET MY COUSINS FROM TCHERNOBYL théâtre

⬤ 07 – 15.12

PRÉPARATION POUR UN MIRACLE MARC OOSTERHOFF danse / cirque / magie nouvelle

⬤ 07 – 16.12

NOUS NE SOMMES PLUS…

⬤ 18 – 28.01

RÊVE D’AUTOMNE DENIS MAILLEFER théâtre

⬤ 24 – 27.01

TATIANA FROLOVA / KNAM THÉÂTRE théâtre

ÇA TOMBERA PAS PLUS BAS

⬤ 16.12

ALENKA CHENUZ & AMÉLIE VIDON CIE ALORS VOILÀ théâtre

MARCHÉ DES CRÉATEUR•ICES

comedie.ch


ART / EXPO

LA FONDATION BEYELER : PARADIS RETROUVÉ par AURORE DE GRANIER

La Fondation Beyeler, dessiné par Renzo Piano © Photo : Mark Niedermann

À moins de trois heures de train de Genève, la ville de Bâle se fait berceau de l’un des musées devenu parmi les plus célèbres au monde, reconnu à la fois pour la qualité exceptionnelle de ses expositions consacrées à l’art moderne et contemporain, mais aussi pour l’architecture de son bâtiment imaginée par Renzo Piano. Dans un cadre naturel idyllique où les arbres centenaires côtoient les étangs, l’art s’est ici offert un écrin d’exception qui attire chaque année des visiteurs venus du monde entier. En cette fin d’année 2023 et en ce début de 2024, la Fondation propose au public de découvrir le travail du célèbre et énigmatique artiste géorgien Niko Pirosmani. Une excuse toute trouvée pour quitter Genève le temps d’une journée et s’évader à la Fondation Beyeler, paradis retrouvé des amoureux d’art et d’architecture. Go Out! magazine

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ART / EXPO

Niko Pirosmani, Girafe Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia © Infinitart Foundation

Niko Pirosmani, Chevreuil et paysage Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia © Infinitart Foundation

Niko Pirosmani, Nature morte – Collection du Shalva Amiranashvili Museum of Fine Arts of Georgia © Infinitart Foundation

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ART / EXPO

UN ÉCRIN SIGNÉ PIANO

Dans le tram qui mène à la Fondation, nous quittons peu à peu le centre-ville de Bâle, les immeubles laissant place aux champs, aux maisons de maître et arbres centenaires de Riehen. Et puis, en passant le portail de la Fondation, c’est dans un idylle que nous pénétrons. Tel un mirage, le bâtiment imaginé par Renzo Piano dans les années 1990 se dévoile à nous, entouré de roseaux, d’arbres et d’eau. C’est une première œuvre qui se présente à nous d’une certaine façon, une construction qui en elle-même suffirait à nous faire parcourir les kilomètres séparant Genève de Bâle. Située au sein du Berower Park, la Fondation créée par Ernst et Hildy Beyeler ne pouvait être bâtie que par le célèbre architecte italien, bâtisseur du Centre Pompidou à Paris, dont les créations fascinaient le couple de galeristes. Au cœur de ce projet, imaginé dans la commune de naissance d’Ernst, la nature se devait d’être préservée, célébrée, le musée s’intégrant dans son écrin de verdure. « Rendre accessible la Collection sur un seul niveau sans marche et aménager un bassin au sud devant le bâtiment, comme on le souhait, nécessitait d'abaisser le bâtiment entier. Cette structure créait d'une part une association harmonieuse entre la construction et le paysage et d'autre part, conférait au musée un caractère intime. On a utilisé pour les murs une pierre volcanique de Patagonie (porphyre) qui s'intègre dans le paysage comme si le bâtiment avait toujours existé » expliquent les membres de la Fondation. Depuis les différents espaces d’exposition, l’extérieur est toujours visible, offrant d’un côté une vue sur les bassins et les roseaux, nous faisant apercevoir les sculptures du parc, plongeant de l’autre notre regard vers les champs de blé et les pâtures, la forêt dense en toile de fond. La caractéristique principale de ce bâtiment réside sans aucun doute dans sa relation forte à la lumière naturelle. Les imposantes baies vitrées se font nombreuses, permettant à la fois d’observer le paysage tout en amenant sur les œuvres exposées une lumière naturelle valorisante. Un espace imposant qui se verra complété dans quelques années par un second bâtiment destiné à accueillir expositions et manifestations dans le parc, imaginé cette fois-ci par l’architecte Peter Zumthor. LÉGENDE SECRÈTE

L’écrin originel de lumière et de pierre accueille en cette fin d’année une exposition qui nous rappelle la qualité inhérente à la curation des expositions de la Fondation. Après Basquiat et ses toiles de Modène cet été, une rétrospective de Goya en 2021, ou plus récemment une exposition du travail de Doris Salcedo, les murs bâtis par Renzo Piano se voient parés des toiles de Niko Pirosmani (1862-1918). Ce nom ne sera familier qu’à une poignée de personnes, l’artiste géorgien

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précurseur de l’art moderne restant encore largement confidentiel. Véritable légende dans son pays d’origine, faisant pour ainsi dire l’objet de vénération de la part des amoureux de son travail, il reste une figure encore méconnue du public européen. L’exposition organisée à la Fondation Beyeler, en partenariat avec le Musée national géorgien de Tbilissi et le Louisiana Museum of Modern Art de Humlebæk (Danemark), est la plus importante lui ayant jamais été consacrée en dehors de son pays, rassemblant cinquante toiles de l’artiste. Le public est alors invité à pénétrer dans son monde peuplé d’humains et d’animaux toujours représentés en faisant usage de la même technique. Sur une toile cirée noire, l’artiste applique des traits de pinceaux à la fois précis et dynamiques, donnant vie à des êtres mystérieux et fantasmagoriques. Les réduisant au minimum, il n’en oublie cependant pas de faire preuve d’une grande sensibilité dans son travail qui compte également quelques paysages et natures mortes. Il inspire alors l’avant-garde par son approche radicale, son minimalisme dévoilant à celui qui prendra le temps de l’observer humour, allégories, et tendresse. Une exposition qui nous fait découvrir un artiste jusqu’alors trop peu connu de l’Histoire de l’Art, ses toiles venant côtoyer les paysages naturels qui entourent le musée.

Niko Pirosmani Jusqu’au 28 janvier 2024 Fondation Beyeler Baselstrasse 101 CH-4125 Riehen / Basel www.fondationbeyeler.ch



ART / EXPO

LA BRAFA EN MODE SURRÉALISTE par AMBRE OGGIER

Francis Maere Fine Arts – Paul Delvaux, The Summer, 1963 © Foundation Paul Delvaux, Belgium / SABAM, 2023-2024

Cultivant années après années, une identité prestigieuse et éclectique, la foire bruxelloise ne s’essouffle pas et se réinvente chaque édition. Pour le centième anniversaire de la naissance du Surréalisme, la BRAFA, l’incontournable rendez-vous du début d’année des amoureux d’art, rend hommage à ce mouvement artistique qui fascine encore un siècle plus tard. Du 28 janvier au 4 février, cent-trente-deux exposants belges et internationaux triés sur le volet présenteront une sélection de leurs plus belles œuvres du moment tout en mettant à l’honneur le mouvement surréaliste avec certains de ses artistes les plus incontournables et ses divers héritiers. L’inimitable artiste belge Paul Delvaux tiendra une place particulière lors de la foire puisque sa Fondation sera l’invitée d’honneur. Une nouvelle édition 2024 qui s’annonce déjà mémorable. Go Out! magazine

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ART / EXPO

De Jonckheere – Paul Delvaux, The Storm, 1962 © Foundation Paul Delvaux, Belgium / SABAM, 2023-2024

Giammarco Cappuzzo Fine Art – Giuseppe Vermiglio, The sacrifice of Isaac, circa 1610-1618

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ART / EXPO

favorise l’inconscient ainsi que l’exploration d’un monde qui transcende la réalité et s’affranchit de ses codes. Parmi les divers exposants venus de quatorze pays différents, les galeries suisses proposeront des œuvres tout à fait exceptionnelles dont des pièces surréalistes comme la galerie De Jonckheere de Genève qui exposera un surprenant dessin du peintre belge René Magritte datant de 1950 et intitulé « La Légende du Siècle », ainsi que Repetto Gallery de Lugano qui présentera deux œuvres importantes du peintre italien Giorgio De Chirico et caractéristiques de sa période métaphysique. D’autres œuvres réalisées par des artistes emblématiques du Surréalisme seront de la partie comme des pièces réalisées par Salvador Dali, Francis Picabia et Max Ernst pour ne citer qu’eux. LA FONDATION PAUL DELVAUX À L’HONNEUR

De Wit fine tapestries, Scène de cour UN TEMPLE ÉPHÉMÈRE DE TOUS LES ARTS

Se promener dans les vastes allées de la BRAFA, c’est découvrir des univers artistiques variés et insoupçonnés. Mêlant tous les médiums, tous les genres et toutes les époques, les stands des différents exposants se suivent mais ne se ressemblent pas. Antiquités, peintures anciennes, œuvres réalisées par des figures majeures de l’Histoire de l’art ou de jeunes artistes novateurs, BD, tapisseries, objets d’art et bien d’autres merveilles certifiées 100% authentiques par le comité d’experts peuplent les allées de cette gigantesque foire réunissant galeries et marchands d’art de tous horizons, mais aussi spécialistes du monde de l’art. Favorisant le dialogue et la transmission, la foire organise également un cycle de conférences, les BRAFA Art Talks, qui se tiendra tous les jours à 16h (à l’exception des dimanches) sur le stand de la Fondation Roi Baudouin n° 137, et au cours duquel différents professionnels du monde de l’art prendront la parole. L'ANNÉE DU SURRÉALISME

Après une édition placée sous le signe de l’Art nouveau, la Brussels Art Fair (BRAFA) célèbre le Surréalisme à l’occasion du centenaire de la publication du Manifeste du Surréalisme de l’écrivain André Breton et de la fondation par le poète Paul Nougé d’un centre surréaliste à Bruxelles. À la fois littéraire et artistique, le mouvement Surréaliste a marqué de son empreinte le XXe siècle et continue encore aujourd’hui d’inspirer les artistes et les écrivains de notre siècle. Lors de la foire, une partie des figures les plus emblématiques du mouvement sera présente afin que les visiteurs puissent se plonger dans un univers qui Go Out! magazine

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Paul Delvaux (1897-1994) est un artiste tout à fait extraordinaire. Décédé il y a presque trente ans à l’âge de nonante-six ans, il a traversé les époques avec une verve mystique inépuisable. Après s’être essayé à l’impressionnisme puis à l’expressionnisme, il a développé son propre style mêlant symbolisme et surréalisme. Son univers singulier et personnel ne ressemble à aucun autre et est reconnaissable entre mille grâce à ses paysages de gares immobiles et ses figures féminines aux visages poupins et aux regards perdus dans le lointain. À la fois étranges et séduisantes, fascinantes et hallucinantes, ses toiles narrent des récits mélancoliques figés où se développent une aura magnétique et énigmatique entremêlant mystérieusement la réalité et le rêve. Une force évocatrice transcendante et un silence assourdissant peuplent ses peintures qui apparaissent telles des fragments de songes hors du temps. Créée du vivant de l’artiste, la Fondation Paul Delvaux sera l’invitée d’honneur de cette dernière édition de la BRAFA. Sur son stand, elle exposera plusieurs œuvres maîtresses de l’artiste provenant de sa propre collection ainsi que d’une collection privée mise en dépôt au Musée Delvaux de St Idesbald. Une mini exposition inédite qui retracera le développement de cet artiste exceptionnel qui a durablement marqué le monde de l’art. Le mardi 30 janvier, Camille Brasseur, l’actuelle directrice de la Fondation Paul Delvaux, prendra la parole lors d’une conférence dédiée au parcours de l’artiste. Pour ne rien rater de cette nouvelle édition 2024, on vous conseille de réserver rapidement votre voyage direction la capitale belge.

BRAFA ART FAIR 2024 Du 28 janvier au 4 février 2024 Brussels Expo, Palais 3 & 4 Place de Belgique 1, 1020 Bruxelles, Belgique www.brafa.art


Est-ce qu’il faut savoir dessiner pour être un artiste ? ça se discute…

Two Paths, 2015, Stephen Felton — MAMCO

museesdegeneve.ch


ART / EXPO

ARTGENÈVE DÉVOILE SA 12 ÈME ÉDITION par AURORE DE GRANIER

Artgenève fait son retour à Palexpo du jeudi 25 au dimanche 28 janvier 2024, invitant le public à venir découvrir la première édition sous la nouvelle direction de Charlotte Diwan. Pour ce 12ème opus, c’est une continuité dans l’histoire du salon qui sera proposée aux visiteurs. Des valeurs identiques, une programmation toujours riche et dense, et la présence en janvier de 70 galeries internationales de renom. Coup d’œil sur cette prochaine édition et les surprises qu’elle nous réserve.

Événement toujours attendu avec impatience dans le calendrier culturel suisse, artgenève revient en janvier, du 25 au 28, avec sa 12ème édition. Un opus attendu qui sera dirigé pour la première fois par Charlotte Diwan, succédant à Thomas Hug. Un changement de direction qui ne modifie en rien le salon ni les valeurs qu’il porte. « Le changement de leadership s'inscrit dans une continuité réfléchie. artgenève maintient sa renommée en présentant un programme sélectif, mettant en avant environ 70 galeries internationales de premier plan » nous informe-t-on. Des galeries aux noms bien connus, habituées du salon genevois, à l’image de Thaddaeus Ropac, Perrotin, Applicat Prazan, Almine Rech, ou encore Hauser & Wirth répondront une nouvelle fois présentes avec comme toujours des œuvres d’une riche diversité à découvrir sur leurs stands. Une sélection qui se veut comme toujours basée sur la qualité des exposants, à la fois nationaux et internationaux, mais qui allie également les galeries aux institutions culturelles muséales. Ainsi les visiteurs pourront encore une fois cette année découvrir des propositions issues du MAMCO, du Centre d’Art Contemporain, du Musée d’Art et d’Histoire, des Fonds Cantonaux et de la Ville de Genève, mais aussi de la HEAD qui répond encore présente pour ce douzième opus. Des institutions locales qui une nouvelle fois en 2024 côtoieront des musées internationaux, dont la Fondation Thalie (Belgique) et la Fondation CAB de Bruxelles.

elle son retour en se dédiant une nouvelle fois à la place du son dans la performance. La promesse d’une édition respectueuse de l’ADN de l’événement, et résolument tournée vers l’avenir.

Si les codes du passé restent identiques, quelques nouveautés attendent cependant les visiteurs du salon. Parmi celles-ci, la création d’un nouvel espace qui se verra dédié aux œuvres singulières et de grande envergure, sur sélection et installation d’un commissaire de renom. Enfin, la programmation artgenève/musique fera quant à

Taste Contemporary, Anne Marie Laureys, Boneless Desire Opus #3

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Artgenève Du 25 au 28 janvier 2024 www.artgeneve.ch


ART / EXPO

DA CAPO : UNE ODYSSÉE ARTISTIQUE AU CŒUR DE LA RÉSISTANCE par LISA LORENZELLI

Da Capo par Tania Mouraud au MAMCO

L'artiste Tania Mouraud, influencée par son père résistant tombé pendant la deuxième guerre mondiale, se consacre à prendre le parti des opprimés et des femmes à travers son œuvre multidisciplinaire. L'exposition "Da Capo" au MAMCO met en lumière ses travaux des années 1970-1980, notamment les "chambres de méditation", des dispositifs psychosensoriels sonores ou silencieux intégrant une nouvelle dimension à l'architecture. À partir de 1977, elle recouvre les murs de mots agrandis, ralentissant la compréhension pour échapper aux modes de lecture instantanés des médias. L'exposition offre également une redécouverte de son œuvre MENTATION dans l'Appartement, explorant l'expérience et l'acte même de sentir. Une installation unique à découvrir jusqu’au 28 janvier prochain.

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ART / EXPO

Da Capo par Tania Mouraud au MAMCO

L'artiste française Tania Mouraud, née en 1942, nous guide à travers un kaléidoscope artistique où résonnent les échos de l'Histoire et les pulsations des cultures variées qui ont influencé son parcours exceptionnel. Cette artiste multidisciplinaire se distingue non seulement par son talent, mais aussi par son engagement profond envers les opprimés, héritage d'un père résistant tombé sous les balles allemandes dans le Vercors pendant la Seconde Guerre mondiale. La Shoah, inscrite dans l'histoire familiale de Mouraud, se transforme en une dette artistique et morale. Son père résistant, symbole de courage et de sacrifice, a tracé la voie pour une destinée où prendre le parti des opprimés devient une mission. Cette mission s'étend au-delà des conflits, englobant également la lutte pour les droits des femmes, une cause chère à l'artiste.Un creuset artistique unique « Da Capo » se présente comme un creuset où se mêlent des influences aussi variées que les sonorités Klezmer, les chorégraphies de l'art martial indien, les références aux avant-gardes russes, et les manifestes « bruitistes » de Luigi Russolo. Un véritable collage culturel où la richesse des inspirations se déploie dans chaque œuvre. De plus, l’installation offre une plongée dans l'œuvre de Tania Mouraud des années 1970-1980, mettant en lumière ses "chambres de méditation." Ces espaces psychosensoriels,

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sonores ou silencieux, révèlent une vision ambitieuse : intégrer une pièce supplémentaire dans les nouvelles constructions. Ces lieux sont des refuges, des zones de recentrage mental où l'on peut exister mentalement en dehors de toute contrainte, établissant un lien entre les espaces de méditation indiens et le concept de "Une chambre à soi" de Virginia Woolf. Une invitation exceptionnelle pour une odyssée artistique inédite au cœur du MAMCO. "Da Capo" l'exposition mettant en lumière l'œuvre fascinante de Tania Mouraud des années 1970-1980, ouvre ses portes pour une exploration sensorielle sans pareille. Des phrases envoûtantes, comme "DCLLDF" (DIEUCOMPTELESLARMESDESFEMMES) et "STOPONYOURWAYHOMEJUSTTOLOOKATAFLOWER" provenant de la Kabbale et du Dit du Genji, vous attendent pour une réflexion profonde au croisement des cultures et des époques. Tentez ce périple artistique exaltant au MAMCO jusqu’à fin janvier.

« De Capo » - Tania Mouraud Jusqu'au 28 janvier MAMCO Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève www.mamco.ch


DESIGN

FEMME D'ARGILE par AURORE DE GRANIER

Margrit Linck, Pionierin der Keramik

C’est à seulement quelques kilomètres de Berne que Margrit Linck allait commencer à écrire l’histoire. Première femme céramiste à ouvrir son atelier en Suisse, dans cet artisanat dominé par le sexe masculin, elle est célébrée à travers une exposition organisée par le Museum für Gestaltung Zürich, dans l’espace d’exposition ToniAreal, revenant sur l’entièreté de sa carrière et la pluralité de ses créations. Intitulée Margrit Linck, Pionnière de la céramique, cette exposition navigue par les objets, les dessins, les photographies et les témoignages, à travers cinq décennies de création céramique. Présentant à la fois des productions utilitaires et des objets à l’unique valeur artistique, le musée du design de Zurich invite le visiteur à découvrir à la fois le travail de cette pionnière sur le territoire suisse, mais aussi de s’interroger avec elle sur la limite entre art appliqué et art libre, objet utilitaire et objet artistique. Une exposition hommage où la terre se fait matière première.

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DESIGN

libres de fonction, et des pièces représentatives de la rencontre de ces deux mondes. Une rencontre rendue possible par la recherche, que Margrit Linck développait majoritairement à l’aide du dessin. Le public est alors invité à découvrir ses nombreux croquis et schémas, ses recherches et études témoignant d’une volonté de fusion de ces deux pans de la céramique. De la deux dimensions elle passe progressivement aux volumes, des dessins précieux, modèles pour les céramistes embauchés dans son atelier devant venir donner vie à la terre par le tour, le modelage et l’émaillage. Pour plonger le visiteur du musée dans cette ambiance, la scénographie reprend les codes de son atelier par le choix d’un décor juxtaposant dessins et créations en terre.

Margrit Linck, Pionierin der Keramik

C’est au milieu des années 1930 que tout commence, à quelques kilomètres de Berne. Alors dominée par une création masculine, la céramique suisse se voit pour la première fois aux mains d’une femme. Margrit Linck crée à cette époque son atelier de poterie, le premier féminin sur l’entièreté du territoire suisse, et devient par sa persévérance et sa volonté créatrice la pionnière de cet artisanat dans tout le pays. Largement inspirée par le travail de Heimberg au début de sa carrière, elle suit à la lettre les traditions de la céramique, reprenant techniques et esthétiques de l’époque. Mais peu de temps après l’installation de son atelier, son travail change, évoluant vers une approche beaucoup plus personnelle, s’émancipant de la création contemporaine. Cette mutation se manifeste notamment par la production double qu’elle met en place dans son atelier : d’un côté des pièces utilitaires et commerciales, de l’autre des créations en argile libérées de toute fonction, venant servir une fin uniquement esthétique et artistique. Deux volets de sa création qui au fil du temps se mélangent et s’entrechoquent, venant peu à peu brouiller les frontières entre la céramique utilitaire et artistique et les relier par sa pratique. L’exposition témoigne de cette double approche par la présentation de nombreuses pièces mêlant des objets purement utilitaires à des sculptures

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Un méli-mélo de pièces est alors présenté, comptant vases, pieds de lampes, bougeoirs, coupes, faisant partie d’une importante quantité de collections imaginées par Linck au cours de sa longue carrière qui durera près de six décennies. Parmi ses créations, certaines d’entre elles séduisent un public international. Son intérêt pour les formes cylindriques à la géométrie précise plaît tout particulièrement, une exactitude rehaussée par un émaillage immaculée et brillant qui ne fait qu’ajouter au caractère rigoureux des pièces. Rapidement, son travail est assimilé à la création céramique suisse par sa sobriété et sa modernité menant à ce qu’elle appelait les « icônes intemporelles du quotidien ». Une rigueur géométrique qui s’oppose à un autre volet de son travail, celui-ci beaucoup plus artistique, libérant l’argile à travers une affection pour la destruction, l’asymétrie et la fin de la belle forme. Un désir créatif résultant en des créations semblant en métamorphose, volontairement abimée, amincissant encore un peu plus la fine membrane séparant artisanat et art. Aujourd’hui encore le travail de Margrit Linck est en production, des modèles utilitaires choisis reproduits par des céramistes dans l’atelier Linck Keramik, à Worblaufen près de Berne. Si le travail de la céramiste est respecté dans sa forme, les artisans innovent par la couleur et collaborent régulièrement avec des designers pour permettre à l’œuvre de cette pionnière de s’inscrire dans une création contemporaine pérenne, rendant la femme d’argile éternelle.

Margrit Linck, pionnière de la céramique Jusqu’au 14 avril 2024 Museum für Gestaltung Zürich, Toni-Areal Toni-Areal, Pfingstweidstrasse 96, 8005 Zurich www.museum-gestaltung.ch



ARCHITECTURE

THE TWIST : UN MUSÉE SCULPTURE par AURORE DE GRANIER

BIG KIS, The Twist © Photo : Laurian Ghinitoiu

Au milieu de la dense forêt norvégienne, au nord d’Oslo, c’est un véritable OVNI qui enjambe la rivière Randselva. Dernier élément venant s’intégrer dans le plus grand parc de sculptures d’Europe, The Twist accueille depuis son inauguration en 2019 la nouvelle institution d’art contemporain du musée Kistefos. Une prouesse architecturale réalisée par le groupe BIG-Bjarke Ingels, et la première intervention du célèbre architecte danois connu pour ses projets aux dimensions et aux formes toujours plus étonnantes et impressionnantes. En Norvège, c’est sur l’illusion de flexibilité du bâtiment qu’il joue, imaginant un musée à l’architecture presque nouée. Une merveille d’ingénierie et d’esthétique qui se fait à la fois écrin à l’art et œuvre en elle-même.

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ARCHITECTURE

BIG KIS, The Twist © Photo : Laurian Ghinitoiu

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ARCHITECTURE

BIG KIS, The Twist © Photo : Laurian Ghinitoiu

Perdu au milieu de la forêt de conifères, c’est un musée qui se visite pour sa collection, mais également pour son architecture. Imaginé par le groupe BIG-Bjarke Ingels, il se fait pièce maîtresse de l’institution Kistefos qui accueillait déjà par le passé un imposant parc de sculptures rassemblant des œuvres des artistes les plus influents du 20ème et 21ème siècle. Désormais, c’est une sculpture monumentale qui vient mettre un point final à ce projet, se faisant à la fois objet d’art et d’architecture, pont, et espace d’exposition. « The Twist est un lieu hybride qui couvre plusieurs catégories traditionnelles : c’est un musée, c’est un pont, c’est une sculpture habitable. Comme un pont, il reconfigure le parc de sculpture en transformant le voyage à travers le parc en une boucle continue. En tant que musée, il relie deux espaces distincts : une galerie verticale intérieure et une galerie horizontale extérieure avec vue panoramique sur la rivière. Un troisième espace est créé par la création entre ces deux galeries du twist. La forme qui en résulte devient une autre sculpture parmi les sculptures du parc » expliquent les curateurs du lieu culturel. Monument hybride, c’est également sa situation géographique qui le rend unique en son genre. Loin de la capitale d’Oslo, le musée est en immersion totale dans la forêt norvégienne, une conception humaine émerge de la nature dense et sauvage rythmée par les forêts et la rivière Randselva. L’aluminium réfléchissant de sa façade souligne ce contraste, servant également de rappel au passé industriel des lieux, mais invite aussi à l’immersion dans son paysage. Au fil des saisons, les couleurs de la nature se reflètent alors dans les tôles, faisant pour ainsi dire disparaître la construction hybride une fois venus l’hiver et ses épaisses neiges.

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Une merveille d’esthétisme qui porte en elle une grande technicité. La structure rectiligne subit en son centre une torsion à 90°, venant conférer au Twist sa forme si singulière, et par la même occasion lui donner son nom. Le visiteur du musée est alors invité à explorer ses formes aux esthétiques à la fois organiques et industrielles. Depuis la berge boisée menant à l’entrée de l’institution, nous sommes entraînés dans la première galerie proposant des expositions temporaires dédiées à l’art contemporain. Parmi les curations proposées, par le passé le musée a eu l’occasion d’accueillir des pièces du sculpteur anglais Tony Cragg, de l’artiste coréen Do Ho Suh, ou encore les installations du projet Liquid Life. Une plongée dans le monde de l’art contemporain profondément immersive, la première partie du bâtiment n’offrant aucune ouverture vers l’extérieur. Et puis tout à coup les fenêtres se multiplient et s’agrandissent, pour laisser place à une baie vitrée donnant tout le loisir aux visiteurs d’observer la rivière et ses deux berges bordées de forêt. L’espace d’exposition sert alors également de pont, permettant aux visiteurs du Kistefos de compléter la boucle qui fait le tour du jardin de sculptures, en passant par la Nybruket Gallery proposant un autre programme, dans une ancienne usine dont l’architecture de briques rouges traditionnelles de l’ère industrielle a été préservée. À travers la forêt se dévoilent alors les sculptures d’Olafur Eliasson, Fernando Botero, Yayoi Kusama, et au détour d’un sapin, on aperçoit le Twist dans toute sa splendeur au-dessus des flots agités de la Randselva.

Kistefos Museum Samsmoveien 41 Jevnaker, Norvège www.kistefosmuseum.com


SPECTACLE

FLORIMONT : « ENCRÉ « ENCRÉ »» DANS LA DIVERSITÉ par RÉDACTION GO OUT !

L'Institut Florimont © Photo : Tania Mayan

Musique, théâtre, exposition… La fibre artistique fait désormais partie de l’ADN de l’Institut Florimont. Depuis le lancement de sa saison culturelle – "Encré" dans la culture - l’an dernier, l’école privée genevoise s’est dotée d'un superbe auditorium modulable et d’une programmation interdisciplinaire tissée des acteurs majeurs de la scène romande. Ainsi, pour sa deuxième édition, Florimont nous dévoile une palette de spectacles éclectiques mêlant avec dextérité, un show musical de la compagnie Ponticello, un concert de musique de chambre de l’OSR, un spectacle du théâtre Am Stram Gram, une performance de danse contemporaine du Ballet junior et une résidence de l’artiste plasticienne Laure Marville ! Close-up sur 5 dates à retenir dans ce nouveau spot culturel genevois.

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SPECTACLE

L'Institut Florimont, "Encré" dans la culture, saison 2023-24

Rares sont les nouveaux lieux atypiques à Genève qui surgissent dans le paysage culturel pour nous émerveiller. Depuis 2022, on a découvert un spot qui nous a bluffé par son effervescence : l’Institut Florimont et son auditorium flambant neuf, par ailleurs disponible à la location*. Baptisé "Encré" dans la culture, le projet cristallise une programmation ambitieuse mettant en lumière le riche terreau artistique local qui, après une première édition l’an dernier ayant fait des émules, revient nous surprendre. À l’affiche pour cette saison 2023-2024 : un premier spectacle musical - Rhythm’N cello - de la compagnie Ponticello porté par la violoncelliste Ophélie Gaillard, le pianiste François-Xavier Poizat, les tap danceurs Daniel Leveillé et Maria Busquets, a eu lieu le 11 octobre dernier. Pour poursuivre sa saison culturelle, Florimont nous réserve quelques dates à retenir pour 2024. Les festivités débuteront le 13 février par un concert chambriste de celui qu’on ne présente plus - l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR), formé d’un quintette pour piano, hautbois, clarinette, basson et cor. Puis, le 27 mars, "Encré" dans la culture nous embarquera dans une autre odyssée musicale aux côtés du Théâtre Am Stram Gram et de l’Ensemble Variante qui revisitera avec génie le célèbre récit dramatique « Peer Gynt » d’Henrik Ibsen, pour en présenter une adaptation de Sophie Humann.

Après la musique, place à la danse contemporaine avec le Ballet Junior, formation également incontournable qu’on ne présente plus, qui offrira le 25 avril prochain deux chorégraphies inscrites à son répertoire. Pour clôturer cette seconde édition, Florimont nous dévoilera le 23 mai le travail de l’artiste, adjointe scientifique pour la filière Arts Visuels de la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD) - Laure Marville. En résidence cette année à l’Institut, elle collaborera avec les élèves à travers différents workshops sur des thèmes emblématiques de son travail. Le vernissage de sa résidence sera l’occasion de rencontrer l’artiste et de découvrir son travail ainsi que l’œuvre créée spécialement pour l’école.

"Encré" dans la culture, saison 2023-24 Plein tarif : 25 CHF Moins de 25 ans : 20 CHF Pour toute question relative à la saison culturelle ou à la location de l’auditorium veuillez contacter culture@florimont.ch Institut Florimont Avenue du Petit-Lancy 37, 1213 Petit-Lancy www.florimont.ch

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19–28 janv

international 19–28 janvier 2024 Festival de films indépendants, Genève

blackmovie.ch

Festival international de films indépendants, Genève


CINÉMA

WONKA : ODE AU CACAO par LISA LORENZELLI

À l'approche de Noël, une tradition chaleureuse s'installe dans de nombreux foyers : une soirée cinéma enchantée, bercée par des rires, des émotions et l'incontournable saveur du chocolat chaud. Cette année, une étoile nouvelle illumine les écrans de cinéma dès le 13 décembre : WONKA. Les péripéties sucrées de Willy Wonka - campé par Timothée Chalamet -, ses inventions farfelues et les paysages chocolatés à couper le souffle se mêlent parfaitement à l'atmosphère féerique de Noël. Le chocolat chaud devient ainsi le compagnon idéal pour accompagner chaque délicieuse scène du film.

Alors que les lumières scintillent et que l'air est empreint de l'esprit festif, il n'y a rien de plus réconfortant que de s'installer confortablement dans un fauteuil, une tasse fumante de chocolat chaud ou une poignée de popcorn, et de plonger dans l'univers magique de Willy Wonka. Le film, porté par la géniale performance de Timothée Chalamet, nous transporte dans les jeunes années de Wonka, avant que son nom ne soit synonyme de chocolat et d'usines magiques. Imaginez un jeune homme débordant d'idées, déterminé à changer le monde avec une pincée de créativité et une dose généreuse de gourmandise. WONKA jongle habilement entre aventure, fantastique, comédie musicale et moments familiaux. L'intrigue dévoile les origines du génie excentrique de Wonka, créant ainsi une nouvelle couche de compréhension derrière le mystère de la chocolaterie. L'interprétation unique de Timothée Chalamet donne vie à ce personnage de manière éclatante, offrant une profondeur émotionnelle et un éclat d'humour qui enchantent le public. Ce talentueux acteur arrive à capturer l'essence de ce protagoniste iconique, révélant ses aspirations, ses rêves et les défis qui ont sculpté son parcours vers la renommée chocolatière. Ce chef d’œuvre cinématographique est plus qu’un simple retour aux origines, c'est un véritable voyage captivant à travers l'imagination débordante d'un jeune homme destiné à devenir une légende du chocolat. Alors, préparez-vous à être émerveillé, à rire et à être transportés dans un monde où le sucre et la créativité fusionnent pour créer une expérience unique à savourer. Rendez-vous le 13 décembre 2023 pour plonger dans cette aventure sucrée qui réchauffera les cœurs et éveillera la magie de l'enfance en chacun de nous.

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WONKA Sortie le 13 décembre 2023 Dans les cinémas Pathé www.pathe.ch


CINÉMA

SÉLECTION SPÉCIALE BLACK MOVIE. par RREZARTA BISSLIMI

"La mère de tous les mensonges" (2023) d’Asmae El Moudir

Une affiche audacieuse, une programmation luxuriante, Black Movie est de retour pour égayer notre mois de janvier à l’occasion de sa 25ème édition, du 19 au 28 janvier prochain. Pour marquer le passage du quart de siècle, le Festival nous surprend avec une exposition inédite autour des travaux du cinéaste taïwanais Tsai Ming-Liang, qui vient compléter une armada de films sélectionnés. Découvrez avec nous nos coups de cœur de cette édition.

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Le dernier long-métrage d’animation "White Plastic Sky" (2023) du duo Sarolta Szabo et Tibor Banoczki UN HOMMAGE AU CINÉMA TAÏWANAIS

RÉSISTE !

Taiwan, avec son archipel de 36 000 m² et sa situation géopolitique complexe, poduit un cinéma captivant l'attention internationale. Cette année, Black Movie lui dédie la catégorie "Arrêt sur images taïwanais" et une exposition des œuvres de Tsai Ming-Liang à découvrir au Commun. Considéré comme l’un des principaux représentants de la « Nouvelle Vague » du cinéma Taïwanais, il est reconnu pour son style de narration minimaliste, ses thèmes profonds tels que la sexualité, la solitude, la désintégration urbaine les relations familiales à la manière poétique et métaphorique. Cela lui a valu plusieurs prix dans des festivals internationaux prestigieux, par exemple, "Vive L'Amour" a remporté le Lion d'Or à Venise en 1994, et "The Wayward Cloud" l'Ours d'Argent à Berlin en 2005. L'exposition sera accompagnée par la projection de quinze films taïwanais datant de 1967 à 2023.

Que seraient les causes sans le cinéma ? Dans cette section, le film "The Bride" (2023) de Myriam U. Birara aborde brutalement la vie d’Eva, une Rwandaise dont les rêves sont entravés par une société marquée par les atrocités passées. "Blackbird Blackbird Blackberry" (2023) d'Elene Naveriana raconte l'histoire d'Etero, une femme de 48 ans, indépendante et solitaire dans un village isolé de Géorgie, qui découvre tardivement l’amour et sa sexualité. Le dernier long-métrage d’animation "White Plastic Sky" (2023) du duo Sarolta Szabo et Tibor Banoczki, présente un couple survivant dans un Budapest post-apocalyptique en 2123.

UNDER THE SPOTLIGHT

Sous les projecteurs, "La mère de tous les mensonges" (2023) d’Asmae El Moudir, premier documentaire marocain à remporter l’Étoile d’Or au Festival International du Film de Marrakech. La jeune cinéaste y explore les mensonges qui se transmettent dans sa famille. "Critical Zone" (2023) d’Ali Ahmadzadeh, gagnant du Léopard d’Or et tourné en caméra cachée à Téhéran sans autorisation, met en scène des acteurs non professionnels et dévoile un méconnu de l'Iran. "Tatami" (2023), de l’Iranien Zar Amir Ebrahimi et de l’Israélien Guy Nattiv, une collaboration inédite primée à Venise et Tokyo, suit l’histoire de Leila, une judoka iranienne, et de son entraîneur, sous l’emprise de la République Islamique.

CINÉMA, TON UNIVERS IMPITOYABLE

Dans cette catégorie, deux documentaires aux titres similaires bien que réalisés à des milliers de kilomètres l'un de l'autre attirent notre attention : "Celluloid Underground" (2023) d’Ehsan Khoshbakht et "Au cimetière de la pellicule" (2023) de Thierno Souleymane Diallo. Le premier raconte l'histoire d'un collectionneur de films à Téhéran qui, malgré l'arrestation et la torture par le régime islamique, garde secret des milliers de films cachés. Le second suit Thierno Souleymane Diallo dans sa recherche de "Mouramani" (1953), considéré comme le premier film réalisé par un cinéaste africain noir francophone.

Black Movie, 25ème édition 19 au 28 janvier www.blackmovie.ch Exposition Tsai Ming-Liang 19 au 28 janvier Le Commun Rue des Vieux-Grenadiers 10, 1205 Genève

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MUSIQUE

STUDIO KRONOS, GARDIENS DU RAP ROMAND par RREZARTA BISSLIMI

L'équipe du Label Kronos fondé par les rappeurs BKJ et DEYO

Au cours de la dernière décennie, le rap en Europe est passé de l’underground à un phénomène incontournable. Toutefois, en Suisse romande, de nombreux rappeurs suisses romands restent vulnérable face au manque de structure. Conscients de ces difficultés pour les avoir eux-mêmes vécues, BKJ et DEYO, co-fondateurs du label Kronos ouvre un studio au modèle unique en Suisse le 11 décembre. Un accompagnement complet aux artistes, sans les contraintes habituelles de l'industrie.

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MUSIQUE

LE MANQUE DE STRUCTURE EN SUISSE.

Le projet Kronos part d’un constat : en Suisse, peu d'artistes vivent de leur musique et la plupart manquent de structure. Le rap, malgré sa démocratisation, reste un genre pas toujours pris au sérieux. En Suisse, les fonds de l'État ne se bousculent pas, et des entreprises comme la Migros investissent dans la musique, mais rarement dans le rap. C'est un cercle vicieux : peu remarqué, le rap suisse attire rarement l'attention des investisseurs, entraînant ainsi un déficit en infrastructures essentielles. « En Belgique, il y a clairement un avant-après Damso et Hamza » affirme BKJ. Ce manque de soutien oblige les artistes à se débrouiller par eux-mêmes, un contexte où la vigilance est de mise face aux nombreuses arnaques et à l’incompétence qui sévissent dans le milieu. « Pas plus tard que récemment, une rappeuse s’est vue escroquée de 5'000 CHF sur Instagram. Ce genre de mésaventures est fréquent », révèle Deyo. A 24 ans et avec 10 ans d'expérience dans l'industrie musicale, Deyo et BKJ, ont pleinement conscience de ces défis. Pour y remédier, ils ont initié le studio Kronos. Conçu comme un havre pour les musiciens, ce studio offre l'expertise d'une équipe expérimentée et de confiance, tout en préservant l'indépendance des artistes grâce à l'absence de contraintes contractuelles. Ce concept d’accompagnement, novateur en Suisse, a d’ores et déjà conquis plus de cinquante artistes. L'inauguration de ce studio prometteur est prévue pour le 11 décembre. DE RAPPEUR DÉBUTANT À VEDETTE SIGNÉE, IL Y A TOUT UN MONDE.

Signer chez un label traditionnel ouvre la porte à de nombreux privilèges en termes d’outils, de contacts et de moyens financiers. Mais passer d’amateur à artiste labélisé représente un véritable gouffre. De plus, Une fois dans le label, l’investissement financier reçu par les artistes constitue une pression énorme et leur créativité se retrouve souvent confinée dans les murs insonorisés des labels. Chez Kronos, c’est l’inverse. Les musiciens conservent leur liberté tout en ayant accès à l’expertise et aux moyens du label. En plus de leur équipe interne dédiée, (composée de réalisateur, photographe, responsable marketing, artiste 3D et webmaster, responsable technique, ingénieur son et beat maker), Kronos s’appuie sur un réseau extérieur soigneusement sélectionné par BKJ et Deyo, composé de professionnels compétents et fiables. Ce réseau répond à des besoins variés et spécifiques, allant de l'influenceur aux opérateurs de drones, en passant par des experts en effets spéciaux comme la manipulation de serpents. L’autre atout majeur du studio réside dans leur capacité à offrir un environnement propice à la créativité et à l’expression, grâce à

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une équipe formée pour être accueillante et à l'écoute. C’est cette combinaison d'une structure flexible et d'une ambiance ouverte qui fait de Kronos un véritable incubateur pour la musique. UN MESSAGE, UNE VISION

Beaucoup ignorent que Tayron Kwidan’s, un rappeur talentueux, a déjà fait salle comble à la Cigale à plusieurs reprises. C'est révélateur d'une réalité surprenante : en dehors de quelques exceptions notables, le rap suisse peine à éveiller l'attention des médias et du public, même au niveau local. Mais pour Kronos, cette situation n'est pas une fatalité. Le duo dynamique qui pilote le label voit au-delà des sentiers battus : il existe une multitude de canaux encore inexplorés. « En Suisse, nous n'avons peut-être pas les communautés de quartier dynamiques comme en France, mais notre pays regorge d'autres atouts, notamment la plus grande densité de festivals en Europe », expliquent-ils avec enthousiasme. Leur philosophie ? Ne plus se lamenter mais agir. Selon eux, le secteur musical local n'exploite pas encore tout son potentiel, ralenti par un manque flagrant de collaboration. Les communautés musicales, souvent isolées par ville, manquent d'interactions, notamment en termes de collaborations artistiques. Pour briser ce moule, Deyo a lancé son album mixtape « Swiss Wave », une collaboration ambitieuse avec dix rappeurs suisses. De plus, le label Kronos a pris l'initiative d'organiser des rencontres mensuelles pour les musiciens, afin de tisser des liens plus forts entre eux. Leur objectif ultime ? Forger une communauté soudée et développer une identité musicale distinctement suisse. Leur message est clair : « Il est temps de sortir des sentiers battus du rap français et d'affirmer notre propre style.

Studio Kronos Rue de Genève 77b, 1004 Lausanne contact@kronosmusic.com


MODE

LA HEAD : HORDE HARDIE par GO OUT ! TEAM

L'un de nos coups de coeur à la rédaction © Julie Chauland

Le 3 novembre dernier, la Haute Ecole d’Art et de design (HEAD) nous a encore bluffé avec son cortège de looks qu’on a tenté en vain de copier-coller post-défilé ! Véritable incubatrice de talents, l’école a révélé le génie de 27 nouveaux diplômés Bachelor et Master 2023 qui, avec une maîtrise du détail sans faille et des découpes précises alliées à une créativité débridée, claquent tous les talons de leur talent ! 280 silhouettes ont défilé parmi les 27 collections de Bachelor et les 12 collections de Master pour un show suivi de la remise de prix décernés par un jury international à 4 étudiants : Brigitte da Conceiçaõ a remporté le Prix Master ASWE Association of Swiss Women and Empowerment, Maxence Guenin, le Prix Bachelor Bongénie, Jeremy Currat, le Prix La Redoute x HEAD et Thomas Clément le Prix Laurastar x HEAD. On a assisté bouche bée aux côtés de 2000 personnes à ce cortège de créativité débridée et d’inspiration obsédante.

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MODE

© Brigitte da Conceiçaõ

© Julie Chauland

En novembre dernier, les étudiants de la Haute Ecole d’Art et de design (HEAD) nous ont bluffé avec des collections futuristes et uniques. La HEAD fait partie des meilleures universités de mode d’Europe, recherchant constamment les talents émergents dans un souci de grandeur. Le défilé sis au Cube, l'espace théâtral du campus de la HEAD et sous la direction artistique de Victor Prieux et de Lutz Huelle, responsable du Département Design Mode, bijou et accessoires a vu 27 étudiants envoyer plusieurs looks sur le podium, largement dominés par des nouveaux matériaux, des coupes décalées et des inspirations streetwear. Quatre diplômés ont reçu des prix pour leur design exceptionnel, leur créativité et savoir-faire : Brigitte da Conceiçaõ a remporté le Prix Master ASWE Association of Swiss Women and Empowerment, Maxence Guenin, le Prix Bachelor Bongénie, Jeremy Currat, le Prix La Redoute x HEAD et Thomas Clément le Prix Laurastar x HEAD. Notre crush ? Julie Chauland et Brigitte da Conceiçaõ.

HEAD – Genève, Haute école d'art et de design Av. de Châtelaine 5, 1203 Genève © Camille Combrement

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www.hesge.ch/head/

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WORK. BUT MAKE IT VERBIER


LIFESTYLE Stay cool

LE CRANS • HECKFIELD PALACE • PORTRAIT • BORMES LES MIMOSAS • CLARINS • SÉLECTION BEAUTÉ DE NOËL • CRÈME DE LA CRÈME • PARFUMS

Yoshitomo Nara, Title TBC, 1990 © Yoshitomo Nara, courtesy Pace Gallery


HAUTE CUISINE 6.0 Du 7 au 9 décembre 2023 Participez à des cours de cuisines interactifs et des soirées gastronomiques aux thématiques captivantes

3 Jours / 10 Chefs 14 étoiles Michelin Réservez votre table ! W Verbier Rue de Médran 70 - 1936 Verbier T. 027 472 88 88 bf.wverbier@whotels.com wverbier.com


HÔTEL

LECRANS : HALTE ALTIÈRE par MINA SIDI ALI

LeCrans Hôtel et Spa © DR

Avec son diadème de cimes scintillant au dénivelé vertigineux, orné de poudreuse et de forêts divinement vallonnées, Crans-Montana nous happe de sa dentelle de rocs et de son drapé d'à-pics épiques. La station sise sur un large plateau ensoleillé de 140 km de piste au cœur des Alpes, remporte sans conteste, le prix du paysage de montagne, en plus de détenir désormais un de nos hôtels préférés : LeCrans. Récit d’une odyssée au sommet.

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HÔTEL

chambres et suites baptisés : Oural, Everest, Annapurna, Kilimandjaro, Dolomites, Rocheuses, Alpes, Anatolie, Sierra Nevada et Atlas. Le grand hall central dispose d'un escalier en bois à la fois rustique et élégant qui mène au restaurant LeMontBlanc, à la cave à vin et au salon. Une fois franchies les portes coulissantes, le regard se pose sur une majestueuse cheminée lucernoise du XVIIe siècle. Les fauteuils et canapés aux différentes nuances de rouge abusé que les imposants balcons en mélèze et en pin du lobby confèrent une sensation de chaleur, de confort et de détente. Notre suite - Everest - dévoile une scénographie au décor onirique designée avec dextérité. Chaque détail alpague notre œil affuté. Ici, l’esthétique et le sens du confort sont intimement liés. Des textiles clairs, des miroirs sculptés et de riches boiseries incrustées d’oiseaux colorés et de jardins verts exotiques évoquent les intérieurs détaillés du palais d’un maharaja.

MANOIR ALPIN EXCLUSIF

À seulement deux heures de route de Genève, un paysage alpin spectaculaire nous attend. C’est qu’en Valais, les vues exceptionnelles abondent avec les sommets enneigés de plus de quarante sommets, du Cervin au Mont Blanc, dominant un paysage argentin ! C’est là, à l’orée d'une paisible forêt alpine, surplombant la station, que notre halte hôtelière, un bijou de boutique-hôtel, premier Leading Small Hotels of the World de la station, se dévoile : LeCrans. Le lieu s'élève bien au-delà du brief. On découvre une adresse hors catégorie, inclassable, intégrée dans un paysage extraordinaire où l’on sait que l’on pourra chiller sans se soucier dans un lieu où le terme art de vivre prend tout son sens. Suffisamment petit pour se sentir intime, mais suffisamment grand pour abriter un restaurant et un spa, assez éloigné pour se sentir ailleurs mais pas trop loin non plus pour se sentir isolé, LeCrans nous a séduit le temps d’un séjour de deux nuits.

Ce Lodge alpin, véritable demeure seigneuriale est doté de sept chambres, 6 suites spacieuses dont une de 100 m2 et 4 appartements de 200 m2, tous minutieusement animés par le décorateur belge Christophe Decarpentrie. Chaque aspect de l'hôtel reflète son approche très intimiste avec des touches confidentielles apportées par des objets qui rappellent l’histoire, l'environnement local et qui convient au voyage. Éclectique, c'est le mot qui vient à l’esprit pour découvrir les lieux. Les plus hauts sommets et chaînes de montagnes du monde ont inspiré les 13

La salle de bain en marbre inspirée de l'art toscan des XVIIe et XVIIIe siècles dispose d’un écran plat. Une touche high-tech qui rend la pièce anachronique. Quant au grand lit pour se détendre et la terrasse exposée sud, ils prolongent notre chambre déjà très spacieuse. Il va sans nul doute être difficile de quitter cette dernière. L’appel de la neige est toutefois très vivace. Coup de chance. Ce véritable refuge de montagne design détient un accès direct aux pistes. Pour dévaler les pistes, il ne nous reste plus qu’à boucler ses bottes, enfiler ses skis et depuis la porte d’entrée on est propulsé à 30 secondes des pistes !

Le Cigar Lounge aux tonalités chaudes et cosy © Sebastien Staub

La suite Evrest © Sebastien Staub

JOLIE SCÉNOGRAPHIE

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HÔTEL

Notre hotspot : la piscine chaufée extérieure avec son sublime panorama © Olivier Maire AVALANCHE D’ACTIVITÉS, HIVER COMME ÉTÉ

HOT SPOT

À noter qu’il n’y a pas que la neige à Crans-Montana. La station enchante également l'été. On peut y louer un VTT et partir parcourir les sentiers serpentant du Grand bisse de Lens. Autre alternative, le faire à cheval ! Les activités équestres sont une affaire sérieuse dans ce coin de pays. Pour ceux qui n’ont pas peur des hauteurs, il y a également du parapente et quelques montagnes à escalader tandis que les adeptes de l’eau peuvent se rendre au lac Grenon pour faire du wakeboard, du ski nautique ou du bon vieux pédalo. Autre activité qu’on a eu la chance de tester : Alaïa Bay. Ce véritable paradis pour surfeurs dévoile une immense piscine à vagues artificielle niché au milieu des sommets enneigés et des vignobles offrant de délectables millésimes valaisans qu’on retrouve dans l’excellent restaurant étoile de LeCrans : LeMontBlanc, (17 points GaultMillau). Quelque peu formel avec ses draps blancs, ses chandelles et un piano à queue, on y savoure des dîners ultra romantiques. La cuisine gastronomique française y est concoctée avec des produits de saison suisses par le très talentueux chef Yannick Crepaux. Au fond du restaurant, la Table d’hôtes donne sur la cuisine ouverte, où les convives se laissent guidés à travers un menu spécialement servi en personne par le chef.

Notre coup de coeur reste l'extérieur où se trouve le véritable attrait de l’hôtel, où la vapeur s'échappe de la piscine chauffée et où une série de sommets enneigés s’admirent, de la Pointe Dufour au Mont Blanc. La piscine extérieure chauffée est sans aucun doute la tête d’affiche de l’hôtel, sise dans la neige avec vue sur les sommets en dents de scie du Valais. Pour les plus frileux, une alternative s’offre avec la piscine intérieure bordée de pierre verte vietnamienne et d’ un jacuzzi bouillonnant ; tous deux bénéficient de fenêtres du sol au plafond à ossature de montagne. Pour détendre ses muscles fatigués par le ski, le SPA où les intérieurs en pin naturel plantent le décor, propose une kyrielle de soins bienfaisants. On notera l’espace fitness doté d’un tapis de course, un vélo d'exercice, un vélo elliptique et des poids libres et des câbles pour se mettre en forme à l'ancienne, ainsi qu'un hammam et un sauna pour se la couler douce ensuite. Difficile voire impossible de trouver des points faibles à ce lieu où tout le personnel connaît votre nom et où le service complice reste gravé dans vos souvenirs !

LeCrans Chemin du Mont-Blanc 1, 3963 Crans-Montana Tél. +41 27 486 60 60 www.lecrans.com

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Leave stress.

Love hang loose.

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HOTEL

HECKFIELD PLACE : UN 5 ÉTOILES PASTORAL par MINA SIDI ALI

Heckfield Place © DR

À l’est de Londres, on a dégoté l'adresse rêvée pour s'offrir un grand bain de nature : Heckfield Place. À 1 heure seulement de route, la campagne anglaise sculptée au cours des siècles par d’anciennes bruyères, forêts et prés y révèle un superbe manoir géorgien du XVIIIe siècle. Pâturages pittoresques, cidre frais de la ferme, cottages rustiques et stylés dotés de chambres habilement habillées de mobiliers en lin et rivière d'arbres empourprés, bruns et orangés, nous ont ressourcés, le temps d’un week end prolongé. Close-up sur un havre de beauté hôtelier.

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HÔTEL

Une scénographie pensée par le designer d'intérieur Ben Thomson – Heckfield Place © DR

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HÔTEL

La long room : un sublime loft dotée d'une terrasse privée avec une vue à 180° © DR RETRAITE PARFAITE

COTTAGE COSY CONÇU AVEC MINUTIE

On a toujours adoré Londres pour son shopping effréné, ses chevauchées muséales passionnées et ses soirées perchées. Mais cette fois-ci, on s’est dit qu’il serait bien d’aller prolonger notre odyssée débridée par une petite escapade lénifiante à la campagne, direction le Hampshire ! Depuis Londres, on a donc filé vers l’est à travers les charmants villages qui cachent des jardins secrets, pour rejoindre un lieu longuement fantasmé : Heckfield Place. Un paysage comme une mise en bouche. L'émerveillement atteint vraiment son comble dès qu’on aperçoit l’impérieuse silhouette de cette bâtisse datant de 1790.

Sise au milieu de 160 hectares de forêts verdoyantes, de jardins et de prairies, la bâtisse, elle n'est pas immense en soi, on y trouve 45 chambres, réparties entre la maison principale d'origine et l'aile moderne nouvellement construite, officiellement appelée The Corridors. La lumière inonde le hall d'entrée dallé, des photographies du milieu du XXème siècle louvoient les escaliers et de magnifiques compositions florales se prélassent sur des buffets, des tables et des cheminées un peu partout. Ici, le souci du détail est primordial, dans la mesure où même l'utile est beau : les cartes-clés sont en bois, la palette terreuse s'étend jusqu'au rouleau de toilettes, tandis que les extincteurs sont en or rose. Les mini-bars sont divins avec d'élégants tiroirs doublés de cuir et des coupes de champagne de style années 1920, des sirops faits maison et de la bière au gingembre, tous offerts aux convives, tout comme les biscuits salés et sucrés fraîchement sortis du four. Le plateau à thé et à café est une œuvre d'art en soi, de la bouilloire noire de style japonais à la sélection d'ustensiles en or et en argent dans une pochette en cuir beige à dos en feutre gris. Toutes les chambres aux tonalités flocons d'avoine crémeux, verts, roses et jaunes tamisés, sont équipées d'appareils électroniques de premier ordre, notamment une Apple TV, un iPad, une station d'accueil pour iPod, ainsi que des haut-parleurs et des téléphones Bang & Olufsen. La pièce de résistance se dévoile être la Long Room : un sublime loft doté d'une terrasse privée avec vue à 180 degrés.

Sous la houlette du designer intérieur Ben Thompson, 10 ans de chantier vont être nécessaires à la concrétisation de ce projet qui naît en 2017 de la passion de son propriétaire : l’homme d’affaires et philanthrope Gerald Chan. Il faudra 5 d’années de plus pour y voir éclore un SPA : le Bothy. Il y a un sentiment de grandeur majestueuse dès le moment où vous entrez dans l’allée. Ainsi, dès que l'on pousse la porte de Heckfield Place, on y sent le poids de son histoire. Il y flotte une atmosphère toute géorgienne mais le lieu, construit au XVIIIe siècle, a été repensé et twisté avec dextérité par des détails ultra design et moderne en sus des œuvres d’art disséminés partout, provenant de la collection privée du propriétaire. Go Out! magazine

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HÔTEL

LA FERME À TABLE

SPA-RADIS

Heckfield Place possède sa propre ferme biologique familiale, des potagers et des vergers maraîchers, qui fournissent des fruits et légumes, du miel et des fleurs pour les restaurants Marle (table bio) et Hearth (doté d’un feu ouvert) et du Moon Bar proposant des cocktails zéro déchet. Ainsi, comme on peut s'y attendre d'une telle propriété, les restaurants chapeautés par la célèbre cheffe Skye Gyngell qui pousse ici encore plus loin la graine jusqu'à l’assiette, sont délicieux du petit-déjeuner au dîner. On recommande de débuter sa matinée à la terrasse extérieure qui s'avère être l'endroit idéal pour savourer sa corbeille à pain - débordant de levain chaud du four, de pain de seigle, de pain de sarrasin, de pâtisseries, le tout présenté avec du beurre fait maison de la propriété. Le menu du petit-déjeuner change fréquemment et comprend des plats typiques mais d’autres plus insolites comme un yaourt fait maison aux feuilles de figuier et une truite fumée au thé servie avec des œufs pochés, de la betterave rouge, de la carotte et du fenouil. Les menus du déjeuner et diner sont à la fois sain et créatif, avec des trésors à ne pas rater comme le jarret de veau servi avec des olives, des citrons confits et de la polenta, les quenelles de fromage blanc avec légumes d'automne, haricots bruns et dukkah aux noisettes ou encore le turbot aux girolles, datterins et marjolaine ! Mention spéciale aux saveurs de glace innovantes, notamment des noix au miel et un sorbet aux reines-claude à tomber à la renverse !

Autre atout indéniable des lieux ? Le spa Bothy – qui en gaélique signifie « refuge ou retraite » – est extraordinaire. Il est situé dans le magnifique parc de l'hôtel, conçu à la fin du XIXe siècle par l'horticulteur William Wildsmith (et qui a donné son nom à la gamme de soins botaniques de l’hôtel). L’espace était à l’origine la maison du jardinier en chef, accessible par un jardin planté de glycines, de lavande et de roses anglaises. L'entrée épurée du Bothy où les clients sont encouragés à laisser leurs chaussures, leurs effets personnels et tous leurs appareils (et oui, même votre smartphone chéri ! ) - cède la place à un énorme escalier en colimaçon qui descend dans l'étage inférieur caverneux. Ici, tout est fait sur mesure et est minutieusement pensé, des soins du visage aux massages, tous utilisant les produits de beauté locaux Wildsmith Skin. La piscine reste le point culminant des lieux - scintillante grâce à des baies vitrées et une énorme lucarne laissent la lumière envahir la pièce qui rebondit sur les murs et les sols en calcaire d'origine locale. La salle de sport à la scénographie épurée et chic propose une gamme de cours, ainsi que des séances d'entraînement personnelles individuelles. Le lieu est parfait pour se reconnecter à soi et se ressourcer. Une délicieuse parenthèse qu’on agrémente de baignades dans les lacs environnants, de balades à cheval dans la nature, de pique-niques et de dégustations de vins dans les vignobles voisins. De nombreux endroits sont soit de superbes hôtels, soit de superbes espaces de bien-être. Heckfield parvient à réunir les deux. Chapeau melon bas !

Le Restaurant Hearth doté d'un feu ouvert © DR

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Le SPA Borthy © DR

Heckfield Place Heckfield Pl, Heckfield, Hook RG27 0LD, Royaume-Uni www.heckfieldplace.com

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U N G O Û T I N O U B L I A B L E , I N T E N S ÉME N T S U I S S E Seul un accord parfait permet d’obtenir un goût inoubliable. Au Pont de Brent, Amandine Pivault et Antoine Gonnet font souffler un vent de fraîcheur grâce à leur irrésistible complicité. Le jeune duo n’hésite pas à proposer des associations inédites, qui marient des ingrédients de haute qualité aux arômes de nos cafés. Une expérience culinaire à ne pas manquer.


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PORTRAIT MILANO : UN PALAIS RENAÎT par MINA SIDI ALI

Portrait Milan sis sur la Piazza del Quadrilatero dans l'ancien séminaire Arechiépiscopal © Portrait

Troisième d’un triptyque hôtelier débuté à Florence puis à Rome, « Portrait » de Leonardo Ferragamo (fils du fondateur de la maison de couture éponyme) dévoile son adresse milanaise sise dans le plus ancien séminaire d’Europe. Cette résurrection historique a de quoi rouler des mécaniques. Elle révèle un projet audacieux incarnant le dynamisme légendaire de la cité lombarde en plaçant les visiteurs dans son cœur physique, spirituel et fastueux. Récit d’un séjour fringant dans un lieu alliant majestueusement restauration, culture et divertissement.

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Le collège religieux baroque de 1565 © Portrait

La réception de l'hôtel, spot incontournable des lieux © Portrait

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Un des Studio Deluxe Jardin © Portrait OÙ S’ÉMERVEILLER

Bien que Milan - deuxième plus grande ville d'Italie - ne puisse rivaliser avec la beauté de Rome ou de Florence, elle recèle une encensante mosaïque de styles architecturaux, une infinie offre artistique et des détails déroutants dissimulés derrière des façades chargées d’histoire. L’été dernier, on y a déniché une nouvelle adresse hôtelière dont le tout Milan se chuchote entre oreilles d’initiés : The Portrait. Pour y accéder, il suffit de percer le célèbre quadrilatère de la mode dans le quartier commerçant napoléonien de 1,7 km de long, rival mondial de Bond Street à Londres et de la Cinquième Avenue à New York. On y pénètre, entre le Corso Venezia et la via Sant'Andrea, un passage en pierre qui mène à une cour privée où on est soudainement happé par l’impressionnant hall de l’hôtel Portrait Milan encadré par des arcades carrées en pierre de la Villa Necchi Campiglio, conçue par Portaluppi en 1935. Difficile de ne pas rester pantois face à la sublime restauration de ce collège religieux baroque commandé en 1565 par l'archevêque de Milan et futur saint Charles Borromée. Après être devenu caserne napoléonienne, le séminaire archiépiscopal, (le deuxième plus ancien du monde) fut utilisé comme hôpital pendant les guerres mondiales, bombardé pour finalement être transformé en bureaux dans les années 1980. Placé et jeté aux oubliettes durant plusieurs décennies, il a été découvert en 2013 par Valeriano Antonioli, le PDG de Lungarno (le groupe hôtelier détenant la marque Portrait) complètement enchanté par les lieux. Mais le corps du séminaire était catégorique sur le fait qu’il ne deviendrait jamais un

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hôtel. Après cinq ans de négociations et d'un concours, Lungarno remporte finalement le contrat. Et c’est l’architecte Michele Bonan, maître des hôtels Portrait à Florence et Rome qui crée les 73 suites romantiques, suites familiales et chambres spacieuses pour Portrait Milano. Ici, il va s’inspirer d’un événement très particulier où le séminaire a été touché par l'âge d'or du design milanais, lorsqu'il a été restauré par le rationaliste pionnier Piero Portaluppi dont le travail a remodelé le Milan d'après-guerre, aux côtés de celui de l'architecte et légende du design Gio Ponti. OÙ SE LAISSER ALLER DANS LES BRAS DE MORPHÉE

L'éducation et les archives s’immiscent ici en leitmotiv : la bibliothèque - foyer incontournable de l’hôtel - propose une importante sélection de livres sur l'art et le design milanais. On admire en parallèle les photos des icônes du design de la ville accrochées au côté de modèles de chaussures sculpturales siglés Salvatore Ferragamo. Les ascenseurs et les vestiaires sont cloutés comme des malles en cuir. Les suites se dévoilent spacieuses en noyer et velours rouge cardinal. Un sentiment d'intimité est particulièrement palpable où il règne un silence de sanctuaire. Ce qui nous a bluffé ? Le souci du détail ! Ainsi, notre œil affuté reste bouche bée face aux poignées en cuir façon bois de cerf réalisées par des artisans florentins. Mention spéciale au tabouret chromé à imprimé géométrique qui complète le grain couleur caramel du marbre Carrera dans les salles de bain et les kits beauté dissimulés dans des malles en daim et en laiton ! Avis aux familles, l'aile nord dispose de huit chambres communicantes au deuxième étage pouvant accueillir jusqu'à 21 personnes.


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La chaîne de Steakhouses haut de gamme Beefbar propose un menu alléchant dédié aux carnivores !

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La myriade de marques edgy proposée par l'enseigne de mode milanaise Antonia © DR OÙ SE DÉLECTER

OÙ SE RUINER

Pour la restauration, Ferragamo a misé sur le jeune chef piémontais Alberto Quadrio, 32 ans, ex-élève du Disfrutar de Barcelone et du Geranium de Copenhague, encadré par les cardinaux de la cuisine Alain Ducasse et la légende milanaise Gualtiero Marchesi. Au restaurant 10_11 (à l'intersection du 11 Corso Venezia et du 10 Via Sant'Andrea), un petit-déjeuner buffet composé de Franciacorta Prosecco, de spremuta, d'œufs et de muffins Veneziane alla crème fraîchement sortis du four aussi moelleux que des pompons est suivi d'un partage d'assiettes pour le déjeuner et souper. On s’y délecte sur des banquettes en velours rouge - de plat lombards classiques tels que le risotto milanais au safran garni d'osso buco (jarret de veau mijoté) ! Un régal. Une deuxième adresse, elle carnivore, sert d’alternative : le Beefbar (chaîne de steakhouses haut de gamme). Après avoir ouvert une vingtaine de spots à travers le monde, son fondateur italien Riccardo Girardo ouvre ici sa première adresse en Italie.

Adeptes du shopping, il vous suffit de sauter du lit pour vous retrouver au rez-de-chaussée qui se veut le nouveau terrain de jeu milanais avec un appel à la mode italienne. On y trouve le deuxième magasin (750 mètres carrés) de la géniale enseigne de mode milanaise Antonia, conçu par l'architecte et designer Vincenzo De Cotiis. Ce véritable temple de style décline une panoplie des créateurs avant-gardistes émergents à l’image de la chausseuse jordano-roumaine Amina Muaddi. Sous la colonnade voûtée aux intérieurs impressionnants et aux visuels accrocheurs, on découvre de singulières collaborations avec des marques internationales, des marques cultes de streetwear. Portrait Milano comprend également SO-LE Studio, le premier magasin phare de la marque de bijoux créée par Maria Sole Ferragamo (la fille de Leonardo Ferragamo), qui récupère les chutes de cuir. Ses créations sculpturales de forme organique comme des nautiles métalliques vivants s’inspirent de l'architecture de Zaha Hadid. De quoi repartir stylé d’un séjour qu’on n’est pas prêt d’oublier.

Portrait Milano Hotel - Lungarno Collection Corso Venezia, 11, 20121 Milan, Italie Tél. +39 02 3679 95800 www.lungarnocollection.com/portrait-milano-hotel

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chambres insonorisées – bar 24/7 – Lean Luxury Design Hotels

e t e ’ l e d z e t i Prof

en ville dans notre nouveau bar sur le toit RUBY CLAIRE HOTEL & BAR Rue du Rhône 46 Genève Entrée par le passage Malbuisson AM S TER DAM HAMBURG

CO LO G N E LO N D O N

DUSSELDORF MUNICH

FR ANK FURT VIENNA

G E N E VA

ZURICH


VOYAGE

BORMES-LES-MIMOSAS, FLORAISON HIVERNALE par AMBRE OGGIER

Le village de Bormes-Les-Mimosas © Photo : Eric Spiller

Cap sur la Côte d’Azur en 2024, et plus précisément dans le pittoresque village à flanc de colline de Bormes-Les-Mimosas où les mimosas seront très prochainement en floraison, embaumant le site de leur aura ensoleillée. Bénéficiant d’une vue imprenable sur la mer méditerranéenne et les îles d’Hyères et d’un climat doux tout au long de l’année, le village provençal et ses charmantes ruelles médiévales recèle de nombreux trésors patrimoniaux, gastronomiques, viticoles et naturels qui n’attendent qu’à être découverts. Séduisant, chaleureux et encore confidentiel, ce village fait partie de nos dernières destinations coup de cœur. On s’y est échappé quelques jours et autant vous dire qu’on a succombé à ce havre provençal !

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Pas du Cerf © Photo : Candé Stéphane

Lou Portaou © Photo : Jeff Habourdin

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PATRIMOINE HISTORIQUE ET BEAUTÉ FLORALE

Le Sud de la France attire chaque été des hordes de touristes venus des quatre coins de la planète pour profiter des plages de sable fin qui bordent la mer aux reflets azur. Hors-saison, la région est bien moins plébiscitée, ce qui en fait un petit havre de paix où il fait bon vivre toute l’année. Pour vos prochaines vacances, on vous recommande le village de Bormes-Les-Mimosas, qui se pare d’un jaune rayonnant de janvier à mars, grâce à la floraison des 700 espèces de mimosas implantées dans la région, pour une expérience visuelle et olfactive unique. Hormis la beauté naturelle de ses différents paysages et sa luxuriante végétation environnante, la région renferme plusieurs sites d’intérêt comme le Fort de Brégançon, résidence d’été officielle des présidents français depuis 1968 qu’il est possible de visiter les mercredis et les samedis, excepté l’été et durant la période des fêtes de Noël, et l’impressionnante Chartreuse de la Verne. Nichée au cœur du Massif des Maures, le couvent presque millénaire accueille encore aujourd’hui une communauté religieuse, les sœurs de Bethleem dont certaines ont fait vœu de silence et qui produisent de la vaisselle et des lampes stylées en céramique et à prix très doux. Quant au village de Bormes-Les-Mimosas, avec ses formidables venelles médiévales escarpées, ses échoppes colorées et ses restaurants traditionnels, il ne manque assurément pas de charme. Et si comme nous vous êtes fans de mobilier design, un petit arrêt par le Musée d’art et d’histoire de Bormes s’impose avant le 26 mai 2024 pour découvrir l’exposition organisée en collaboration avec le Mobilier National qui présente une partie des objets et des meubles sélectionnés par les anciens présidents pour aménager l’intérieur du Fort de Brégançon. Côté mer, le littoral n’est pas en reste et vaut clairement le détour. Il vient d’ailleurs d’intégrer l’association des Plus Belles Baies du Monde. DU ROSÉ ET DES BONNES TABLES

Dans la région, les vignes sont un peu comme les mimosas, on en trouve à tout bout de champ. La spécialité locale est bien évidemment le rosé de Provence qui se déguste bien frais été comme hiver. Parmi les nombreux domaines viticoles, on a fait halte au Château du Pas du Cerf, géré par trois sœurs qui forment la huitième génération à cultiver les terres familiales et qui élaborent des cuvées de caractère de grande qualité. Afin de maintenir la biodiversité et l’équilibre naturel, le domaine se constitue de 80 hectares de vigne et de 700 de forêt où les chêne-liège, dont l’écorce sert à produire le liège, se déploient à perte de vue. Une entreprise girl power et respectueuse de la nature : on adore. Côté gastronomie, on n’a pas été déçue. Dans le village,

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direction Lou Portaou et son atmosphère d’antan pour déguster des plats traditionnels préparés avec amour et inventivité par le chef qui cuisine des produits de saison et adapte sa carte au fil de l’année et des arrivages. Un authentique coup de cœur ! Sur le port, on vous conseille le restaurant Mimosas sur le toit. Avec sa vue imprenable sur la mer, son cadre à la cool, chic sans trop de chichi, sa carte de cocktails aux saveurs locales et son menu audacieux mêlant gastronomie asiatique et produits du terroir, l’établissement a tout pour séduire. www.pasducerf.com www.bormeslesmimosas.com/restaurants/lou-portaou www.mimosas-sur-le-toit.com OÙ SÉJOURNER EN TOUTE SÉRÉNITÉ

Le village de Bormes contient quelques hôtels et chambres de charme, mais rien de mieux que de s’évader au milieu des vignes dans une authentique demeure provençale pour se laisser doucement bercer dans les bras de Morphée. Surplombant les vignes du Château d’Angueiroun, la Villa Angueiroun offre un cadre idyllique où il fait bon se prélasser. Soigneusement décorée par l’architecte d’intérieur Virginie Dumon qui joue sur les matières et les couleurs pour créer une atmosphère luxueuse et design, la villa semble tout droit sortie d’un magazine branché de décoration. Les larges fenêtres, qui offrent un panorama époustouflant sur la nature environnante et baignent la pièce centrale de lumière, fonctionnent comme de véritables tableaux qui se métamorphosent au fil de la journée. Un cocon moderne et prestigieux disposant du meilleur confort et pouvant accueillir jusqu’à dix personnes. Pour les bourses plus modestes, la Bastide du Domaine Sous Les Pins située à la Londe les Maures, propose quatre chambres d’hôtes à la décoration cosy et raffinée. On adore le style de la bâtisse datant des années 30, la décoration feutrée et les papiers-peints décalés qui rappellent ceux de la série The White Lotus. On a séjourné dans la chambre Jean-Paul avec son lit à baldaquin king-size et son immense baignoire dans laquelle on n’a pas hésité à se prélasser un verre de rosé à la main, le regard fixé vers l’horizon étoilé qui se dessine au travers de la fenêtre. Un véritable petit nid douillet qu’on ne peut que vous recommandez. www.gites-souslespins.fr www.angueiroun.fr/villa

Bormes-les-mimosas www.bormeslesmimosas.com


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À VÉSENAZ, CLARINS SE REFAIT UNE BEAUTÉ ! par MINA SIDI ALI

Il y a des lieux comme des songes à Genève et Vésenaz en fait partie. Pour tout genevois qui souhaite s’évader, il n’a qu’à border les rives du lac pour admirer des vues à couper le souffle et atteindre notre spot préféré où tout culminer : La Capite. Avant ou après, c’est direction la Boutique & Skin Spa Clarins de Vésenaz qui vient de faire peau neuve, qu’on s’octroie un instant pour soi. Lumières feutrées, huiles essentielles et massages variés et encensés, nous y attendent pour un instant comme suspendu dans un ciel d’automne orangé. Une raison de plus pour prendre la poudre d’escampette sur les rivages du Lac pour une expérience pluri-sensorielle qu’on ne rêve que de réitérer depuis qu’on l’a testée.

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On ne présente plus notre marque de soin chouchou Clarins - au savoir-faire unique pratiqué depuis plus de 65 ans (qui fêtera ses 70 ans l’année prochaine) et pour qui la science du toucher et la science des plantes sont complémentaires et étroitement liées. Ses 7 Boutiques & Skin Spas Clarins en Suisse ? De véritables invitations à une relaxation totale. Tout ce dont on a besoin en cette saison synonyme de transition temporelle et météorologique. L’automne ralentit nos envies de frénésie. Il chamboule nos journées et nuitées et affecte nos corps endoloris. L’été et son rythme effréné met nos sens primaires en sourdine, ainsi renouer avec l’art du toucher semble être la solution pour se reconnecter à soi via notre sens le plus tactile : le toucher. D’où l’importance d’une main aguerrie et d’une bonne gestuelle, qui, associées aux soins adaptés, augmentent illico l’état de bien-être. Notre référence en la matière ? Clarins pour qui cette science fait sens. D'un côté, il y a la main, un outil extraordinaire : son poids et son rythme déterminent le mouvement qui détend, draine et tonifie. De l'autre, les formules de soins Clarins aux extraits végétaux performants et respectueux de la peau. Cette synergie parfaite génère des résultats visibles et ressentis immédiatement après le traitement. Ainsi, quand on a eu écho que la Boutique & Skin Spa Clarins de Vésenaz rénovait son espace, on a sauté sur l’occasion d’aller visiter les lieux pour tester un nouveau soin. À l’intérieur de la boutique, on y retrouve bien sûr toute la gamme de produits Clarins, y compris certaines références disponibles uniquement dans les boutiques de la marque comme les shampoings ou les accessoires. On profite de la visite pour renouveler son stock de valeurs sûres à l’instar l’Eau Dynamisante ou le Double Serum, best-seller Go Out! magazine

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dont il se vend un exemplaire toutes les secondes - et on découvre les nouveautés (dont la nouvelle gamme ultra luxe Precious avec au cœur de sa formule une fleur rare, la Reine de la Nuit). Puis, on se laisse embarquer dans une véritable expérience pluri-sensorielle avec un des massages corps ou visage. Les soins Clarins nouvellement proposés durent entre 30 minutes et 1 heure et sont tous élaborés à partir de formules enrichies en extraits de plantes. Le SPA by Clarins est doté de 4 cabines. Toutes les praticiennes ont suivi la formation Expert Clarins à Paris. Du massage relaxant aux soins du visage rajeunissants, chaque soin est conçu pour apporter une sensation de bien-être profond et pour répondre à nos besoins spécifiques. Celui qu’on vous recommande les yeux fermés ? Le soin expert visage sur mesure. Il permet de personnaliser ce moment au plus près de nos attentes et nous offre un pur moment de bienêtre. Au début de la séance, après un échange avec notre masseuse Beauty Therapist, on choisit un focus : anti-âge, hydratant, purifiant..puis on se déconnecte totalement de la réalité pour laisser toutes nos tensions s’envoler et finalement retrouver un faciès en liesse. Envie de découvrir l’expérience ? Bénéficiez de -15%* sur votre premier soin d’une heure dans l’une des 7 Boutiques & Skin Spa Clarins en Suisse avec le code GOOUT2023 * hors soin Precious, offre non cumulable, valable jusqu’au 31.12.23

Boutique & Skin Spa Clarins de Vésenaz Chem. Neuf-de-Vésenaz 4, 1222 Vésenaz Tél. 022 752 05 50 www.clarins.ch


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XMAS BEAUTY AND RECOVERY par AMBRE OGGIER

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Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas. Pour briller de mille feux sous les étoiles, on vous a concocté un superbe maquillage festif et magique au moyen des dernières nouveautés beauté. Et pour diminuer les ravages occasionnés par les abus en tous genres, on vous partage nos produits favoris total recovery. Close-up ! Dec. 23 – Jan. 24

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THE BEFORE

Avant de se transformer en nymphe hivernale, on prépare le terrain. Pour estomper les défauts et sublimer notre peau, on commence par se laver le visage avec un produit respectueux de notre épiderme (1). On poursuit avec un sérum enrichi en éléments hydratants pour apaiser la sécheresse et les rougeurs (2) qu’on applique avec un gua sha (3) puis on termine avec une crème hydratante efficacité longue durée pour tenir toute la soirée (4). Enfin, on passe au primer pour lisser sa peau et maintenir le maquillage qu’on s’apprête à apposer (5). On n’oublie pas d’attendre au minimum une minute entre la pose du primer et l’application du maquillage pour que la peau soit correctement préparée à recevoir les produits suivants.

Du côté des lèvres, on cherche la gourmandise avec une bouche délicieusement crémeuse et bien dessinée. On commence par tracer un trait de crayon à lèvres avant d’appliquer le rouge à lèvres. Cette saison, gros coup de cœur pour Le Rouge Interdit de Givenchy dans la teinte Cream Velvet associé au crayon Moka Renversant (11). Pour finir notre look, on n’oublie pas de mettre un coup de spray fixateur pour un dernier coup d’éclat et s’assurer que le maquillage tiendra bien toute la nuit (12) ! 5. Sephora, Pinceau Pro Fond de Teint #70 6. Sephora, Poudre libre transparente matifiante longue tenue 7. Sephora, The Futur is Yours, palette de 16 fards à paupières 8. Benefit, Mascara They’re Real ! Magnet

1. Sephora, Gel Nettoyant Peau Nette aux prébiotiques non parfumé

9. Givenchy, Mister Brow Groom

2. Byoma, Hydrating Sérum

10. Dior Backstage, Glow Face Palette Nr. 001

3.Sephora, Gua Sha Quartz Rose

11. Givenchy, Le Rouge interdit, Crème Velvet & Crayon à lèvres

4. Laneige, Water Bank Cream Moisturizer

12. Milk, Hydro Grip Set & Refresh Spray.

5. Milk, Hydro Grip Primer. SOS IT’S A MESS MAGIC LOOK

Cette année, on s’est décidé pour un make-up aux teintes chaudes et dorées qui convient autant au soir du Réveillon de Noël qu’à celui de la Saint-Sylvestre. Avant de s’attaquer aux yeux, on commence par travailler son teint. Pour un rendu homogène, on applique son fond de teint habituel d’abord sur le dos de la main pour le faire chauffer puis on le travaille au moyen d’un beauty blender ou d’un pinceau adapté (5). Petit tips : avant d’appliquer les fards à paupières, on met de la poudre libre en bonne quantité sous les yeux afin d’enlever facilement les résidus par la suite (6). Pour les yeux, on se la joue smokey brun aux reflets dorés grâce à la dernière palette en édition limitée Sephora « The Futur is Yours », comprenant seize teintes incontournables et magnétiques (7). Sur la paupière mobile, on applique d’abord une teinte claire avant d’ajouter un fard orangé puis par-dessus un fard doré qu’on étire jusqu’à la paupière supérieure, voire l’arcade pour plus d’extravagance. Au moyen d’un pinceau biseauté et du fard brun foncé, on trace un trait d’eye-liner au ras des cils qu’on poursuit dans le coin externe de l’œil pour allonger le regard. Enfin, on mélange du fard brun foncé et doré qu’on applique sous l’œil et on termine avec une touche de mascara (8). Pour les sourcils, on opte pour un coup de crayon de sa couleur et un gel fixateur transparent qu’on travaille vers le haut pour un look wild (9). Après avoir fait valser les résidus de fards qui sont tombés sous les yeux d’un coup de pinceau magique, on finit de travailler le teint en appliquant une poudre fixante de la bonne carnation, et en sculptant le visage à l’aide d’un bronzeur, d’un blush et d’un highlighter (10). Go Out! magazine

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On parle toujours du grand soir mais jamais du lendemain qui est généralement bien moins glamour. Pour camoufler et diminuer au mieux les dégâts qu’auront laissé sur notre peau et notre corps l’abus de mets succulents et de boissons alcoolisées, le manque de sommeil ou encore l’oubli de démaquillant, on vous dit tout sur nos recovery produits favoris. Contre les cernes qui trahissent notre grande fatigue, on se munit du kit pour les yeux Sephora contenant une crème pour les yeux ainsi que deux patchs (13). Après avoir appliqué la crème, on laisse poser un petit quart d’heure les patchs qu’on aura pas oublier de mettre au frigo au préalable afin de maximiser l’effet fraîcheur et donc le dégonflement : efficacité garantie. Pour redonner de l’hydratation à la peau en un rien de temps, on applique généreusement l’incomparable soin auto-réhydratant Moisture Surge de Clinique qui change réellement la donne après une seule application (14). Et si vos lèvres sont gercées, on se tourne vers le masque de nuit pour lèvres Laneige qui ramène douceur et confort (15). Du côté de nos pieds qui ont souffert pendant de longues heures coincés et arqués dans nos escarpins hauts perchés, on les chouchoute en les plongeant 20 min dans un masque nourrissant et réparateur (16). Enfin, on boit beaucoup d’eau et on se maquille léger pour laisser un peu notre peau respirée. 13. Sephora, The Futur is Yours, Kit soin des yeux 14. Clinique, Moisture Surge 100H 15. Laneige, Lip Sleeping Mask 16. Sephora, Masque pied coco


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PROTECTION RAPPROCHÉE par MINA SIDI ALI

S-eau-S ! Nos peaux assoiffées par un été enflammé et bientôt asséchées par un hiver au froid sévère, on a décidé de concentrer toutes nos économies sur un arsenal hivernal composé de soins must-have pour finir son année en majesté, telle une abeille à la peau de miel ! Pour ce, notre épiderme nécessite d'être abreuvée. L'hydratation reste le premier geste anti-âge et comme l'Homme est un aquarium sur pattes composé de 75% d'eau, on arrose le terrain ! Sélection de la crème de la crème pour faner moins vite.

UNE CRÈME QUI NE COMPTE PAS POUR DU BEURRE !

LA CRÈME FRAÎCHE NUXE

Adepte des voyages tout terrain et de sports d’extérieur, on a craqué pour le baume ultra nourrissant, le Wonderwild Miracle Butter. Son atout passe-partout ? Traiter la peau irritée ou brûlée par le vent et le soleil. Ses ingrédients ? Des beurres végétaux régénérants : marula, mangue et karité ! Une formule nourrissante à tartiner sur n'importe quelle zone de son corps ayant besoin d'attention, qu'il s'agisse des coudes secs, des talons craquelés ou des lèvres gercées. Une dose mini suffit pour un effet maxi !

Enrichi en lait végétal et en huile d’amande douce, on fond pour le nouveau soin Nuxe qui cumule 97% d’actifs d’origine naturelle mais aussi un extrait d’algue rouge « Hyaluronic-Like » qui favorise l’hydratation et la nutrition des peaux sèches. À cela s'ajoutent des sucres de blé et de bois nourrissants. De quoi abreuver nos peaux asséchées par un hiver givré !

Crème fraîche de beauté repulpante hydratante 48h, Nuxe

Beurre miracle Wonderwild, Drunk Elephant En exclusivité sur manor.ch/de/sephora/ et dans une sélection de magasins Sephora

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ICE ICE BABY !

Shiseido n’a jamais manqué de capter notre attention de passionnés de beauté. Elle vient de lancer une crème pour les yeux haute performance : la Enmei Ultimate Brilliance de Future Solution. Le nom fait allusion à un rare complexe, un ingrédient anti-âge exclusif composé d’herbes légendaires Enmei et de soie verte précieuse. Le complexe appréhende des problèmes tels que le teint terne, les cernes, le relâchement, les rides et la tension musculaire entre les sourcils ! L’enseigne nippone y inclut un masseur oculaire Magatama fabriqué en porcelaine. Un assistant d'application indispensable pour aider à apaiser et à détendre davantage nos yeux de Bambi en proie à tant d’émois !

La cryothérapie est la tendance la plus cool en matière de soins de la peau ! Ajouter une touche glacée à votre routine beauté n’a rien de nouveau. Les professionnels utilisent des glaçons pour décongestionner et raffermir la peau depuis des lustres, et on vous a probablement déjà recommandé de conserver la crème pour les yeux ou les cuillères au congélateur afin de dégonfler vos poches sous les yeux. Normal que Clarins surfe sur cette tendance ! Notre enseigne chouchou nous dévoile le masque-crème Cryo-Flash inspiré par cette cryothérapie : un traitement anti-âge puissamment rafraîchissant ! Cette formule favorise une peau plus ferme, liftée et d'apparence radieuse grâce à un puissant cocktail d'ingrédients, dont un M.G.A. molécule issue du menthol et de l'extrait d'onagre bio, plante biologique exclusive Clarins. Elle réduit la température de la peau de 4°C et délivre des résultats visibles dès la première application !

Crème pour les yeux Enmei de Future Solution, Shiseido 315 CHF

Cryo-Flash Cream-Mask, Clarins 100 CHF

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Parfumer & éclairer : Qu‘il s‘agisse d‘un élément de décoration ou d‘un diffuseur d‘arômes, Sophie et Sophie little de Stadler Form assurent la détente et le confort grâce au jeu des flammes et aux huiles essentielles. • Intérieur & extérieur • Effet de flamme (sans chaleur ni suie) • Véritable poignée en bambou


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FAISCEAU CRISTALLIN par MINA SIDI ALI

Indifférentes à l'air du temps, les nouvelles fragrances se dévoilent rebelles, confidentielles et audacieuses, authentiques et malicieuses. Elles attendent l'être élu. Florilège d’une parfumerie éclectique et poétique au flacon diaphane.

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1. New Look Dior, La Collection Privée (125ml), 330 CHF 2. Musc Oli, Caron (50ml) 156 CHF 3. Roget & Gallet, Amande Persane (100ml) 46.95 CHF 4. Parole d’eau, Serge Lutens (100ml) 165 CHF 5. Parfum Omnia Crystalline, BVLGARI (100ml) 165 CHF

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L’art a-t-il besoin des musées ? ça se discute…

What I still have to take care of, 2008, Christian Jankowski — Collection des Fonds d’art contemporain de la Ville et du Canton de Genève (FMAC et FCAC)

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