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Hommage aux jeunes travailleurs

Hommage aux jeunes travailleurs

Par Justine Boivin-Côté, présidente du GMA
Bien que, normalement, j’ai besoin d’environ 15 travailleurs à temps plein, j’en ai engagé 27! Oui oui, 27! Je n’en revenais pas moi-même!

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ma réalité estivale, celles des entreprises agroalimentaires œuvrant dans la transformation et le commerce au détail. De juin à septembre, je dois engager plusieurs étudiants afin de pourvoir à l’afflux de touristes dans notre région. Ce sont ces jeunes employés, en majorité, qui vendent les produits, les expliquent et les font déguster. Ils entretiennent les comptoirs de vente, ils vendent la crème molle et remplissent les tablettes. Un super travail d’été, certes, mais assez exigeant, pour ces jeunes qui, au plus fort de leur adolescence, sacrifient une partie de leur précieux été pour accomplir des tâches cruciales pour l’entreprise.

Chaque année depuis presque 20 ans, c’est la même rengaine. Publier les offres d’emplois, passer les entrevues, engager les jeunes, former les jeunes et, enfin, essayer de garder les jeunes jusqu’à la fête du Travail… Ouf! Ça, c’est VRAIMENT difficile, c’est LE défi de l’été. Cette année, j’ai décidé de faire les choses autrement et de m’adapter à la nouvelle génération. Au lieu d’essayer de les faire rentrer dans mon moule d’entreprise, je me suis adaptée à eux, à leur moule d’adolescents en soif de liberté.

Premièrement, les CV, de nos jours, sont des spécimens en voie d’extinction. Bien souvent, ce sont les frères, les sœurs ou les amis de nos « anciens » qui viennent vers nous. Vous savez quoi? Je les ai TOUS engagés, ou presque. Tous ceux qui se sont présentés à moi sont passés par cette étape : quelques petites questions élémentaires (on ne parle pas ici d’entrevue) et hop… Bienvenue dans l’équipe! Bien que, normalement, j’ai besoin d’environ 15 travailleurs à temps plein, j’en ai engagé 27! Oui oui, 27! Je n’en revenais pas moi-même!

J’ai donc eu le luxe d’adapter l’horaire pour éviter que mon équipe se fatigue en cours d’été. Leur quart de travail ne dépassait jamais 6 h 30 par jour et ils travaillaient entre 2 et 4 jours par semaine, selon leur désir. Je leur ai fait choisir leur département de travail selon leurs intérêts. J’ai accepté toutes leurs demandes de congés. Deux semaines par ci pour l’un, quelques jours par là pour un autre, je vous le dis, j’ai TOUT accepté les demandes, sans broncher…

Résultat? Un taux d’absentéisme presque nul, des jeunes vraiment motivés, qui aiment leur travail et qui le font avec cœur. Et devinez quoi? Ils ont tous terminé leur saison jusqu’à la fête du Travail. En prime, j’en ai 16 qui continuent l’aventure avec nous pendant l’automne et l’hiver. Du jamais vu!

Ceci n’est pas une étude scientifique, j’ai peut-être été chanceuse cette année, à suivre pour l’an prochain, mais j’ai l’impression que ces changements ont porté fruit. Au final, il faut peut-être seulement comprendre cette génération de jeunes qui ont tant soif de temps et de liberté?

Par Justine Boivin-Côté, présidente du GMA
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