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Portrait d'entreprise
Ferme Olofée inc.
Première usine du créneau et toujours le vent dans le dos
Gestionnaire de grandes cultures et transformatrice d’avoine pour l’alimentation humaine, la Ferme Olofée est un joueur majeur de l’économie régionale. Raphaël Lepage témoigne des gains obtenus grâce à des stratégies éprouvées.
Fiche d’entreprise
Une entreprise familiale fondée en 1974 par Bernard Lepage et Bergerette Tremblay
Une production céréalière gérée par Virginie, Rose-Alice et Raphaël Lepage
Plus de 2600 acres en culture
Transformation et revente de 18 000 tonnes métriques d’avoine
L’employeur de 30 personnes
Un fleuron de Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean
Raphaël, comment votre entreprise s’est-elle positionnée sur le marché de l’alimentation humaine?
Ferme Olofée est le premier transformateur d’avoine pour la consommation humaine au Québec. Les entreprises dans ce créneau ne sont pas nombreuses. Nous cultivons une petite partie de l'avoine que nous transformons, donc nous l’achetons principalement d’autres fermes du Saguenay–Lac-Saint-Jean. En prenant le virage transformation, nous savions que notre succès reposerait sur la stabilité de la demande du flocon d’avoine, qui intègre les recettes année après année.
La rentabilité est un aspect entrepreneurial que tes sœurs et toi avez appris avec vos parents. Peux-tu donner vos stratégies pour minimiser les risques?
Nous vendons l’avoine et la majorité des produits de la ferme sous contrats, dans lesquels le prix et les spécifications de qualité sont déterminés. Nous planifions soigneusement les productions et la transformation, incluant le contrôle qualité à l’usine et la livraison. Nous avons des certifications et nous respectons nos contrats. Nous acquérons également de nouveaux marchés. Nous établissons une marge brute sensée en planifiant nos achats selon nos ventes.
Comment déterminez-vous le prix des céréales?
Le prix de certaines céréales varie sous influence du marché local, c’est-à-dire que c’est une entente entre nous et les acheteurs qui le détermine. Nous nous tenons informés des variations de prix auprès de nos clients et de nos fournisseurs. Tandis que le prix de certaines céréales, comme le soya et le canola, fluctue selon le marché boursier. Alors nous suivons l’évolution des récoltes mondiales à la bourse des grains.
Une entreprise qui aime les défis et l’innovation
Quels gains faites-vous grâce à votre usine de transformation?
La qualité des pièces qui composent la chaîne de production réduit les bris mécaniques, et donc diminue les arrêts de production. L’usine fonctionne 24 h/24. Nous avons aussi uniformisé nos produits et réduit nos coûts. Ayant à cœur d’innover, nous sommes à l’affût des technologies impliquant les céréales.
Peux-tu m’expliquer comment cultiver en tenant compte du climat régional?
Nous abordons notre climat rustique et les saisons courtes à notre avantage. Nous connaissons les céréales qui poussent dans le climat nordique. D’ailleurs, les professionnels du GMA nous fournissent des explications scientifiques aux problématiques et nous aident à profiler les sols.
Pourquoi est-ce important de diversifier vos cultures? Quels défis en découlent?
C’est bénéfique pour fertiliser nos sols et diversifier nos marchés! Notre portfolio de céréales évolue selon la demande. Toutefois, cela complexifie la régie, car il faut plus de nettoyage et plus de produits pour nos cultures variées. Nous devons aussi ajuster avec précision la machinerie en fonctiondescultures.
Prenez-vous des mesures pour contrer les changements climatiques?
Nous voulons une entreprise plus attrayante sur le plan environnemental. Pour y arriver, nous visons un meilleur bilan GES pour l’ensemble de la production. Par exemple, pour diminuer la consommation de diesel, nous intégrons l’utilisation de la biomasse. Nous avons également diminué les déchets comme les sacs en plastique et les palettes.
« En prenant le virage de la transformation, nous savions que notre succès reposerait sur la stabilité de la demande du flocon d’avoine, qui intègre les recettes année après année. » – Raphaël Lepage, copropriétaire et directeur de production végétale de la FermeOlofée.
Une relève qui a à cœur la pérennité de l’entreprise
Vous êtes trois sur quatre enfants à avoir joint l’administration de l’entreprise fondée par vos parents. Était-ce un choix évident?
J’ai eu envie jeune de travailler à la ferme. J’ai étudié en agriculture au Cégep de Victoriaville, puis j’ai fait ma place pour devenir gestionnaire de l’entreprise. Virginie a toujours travaillé à la ferme et nous apporte des notions de gestion avec ses études en administration. Quant à Rose-Alice, elle a étudié en réadaptation physique, puis a d’abord travaillé à l’extérieur avant de nous rejoindre dans la gestion de l’entreprise familiale. Nous voulions vivre et travailler à Saint-Félicien, alors notre intégration à l’entreprise était une avenue de carrière incontournable.
Comment s’est passée l’intégration de tes sœurs et toi?
Nous avons reçu les conseils de professionnels tout au long du processus. Nous étions conscients que, pour mes parents, ce n’était pas facile de laisser aller la relève. Depuis 2016, Virginie, Rose-Alice et moi détenons chacun 20 % des parts. Nos parents détiennent 40 % des parts, mais sont inactifs dans l’entreprise depuis deux ans.Nous savons qu’ils sont fiers des progrès réalisés.
Quels moyens prenez-vous pour assurer l’avenir de votre entreprise?
Pour en arriver à une vision commune, nous rédigeons notre plan stratégique avec l’aide de consultants expérimentés avec les défis propres aux entreprises familiales. Nous continuerons à progresser en maintenant un milieu de travail stimulant et en définissant une structure qui va faciliter les opérations et, éventuellement, le transfert à une relève.
Entrevue réalisée par Félicia Pivin
Créatrice de contenu pour Dico Référence linguistique