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Portrait d'entreprise - Jardins Mistouk

Créneau : Production maraîchère biologique

Année de fondation : 2015

Vocation communautaire, éducative et participative

Des tonnes de légumes remises à la population

L’organisme Jardins Mistouk contribue au maintiendelasécuritéalimentairedescitoyens de Saint-Cœur-de-Marie et des environs. Un entretien avec Zénon Genest, chef maraîcher, jette un regard sur l’impact socioenvironnemental des activités agricoles qu’il coordonneaveclesprincipesdedéveloppement durable.

Zénon, qu'est-ce qui t’a attiré vers cet emploi?

Je viens de Montréal et j’ai étudié en Production maraîchère biologique au Cégep de Victoriaville. J’ai postulé quand j’en étais à ma dernière session. J’étais motivé par l’idée de cultiver pour redonner à la communauté. J’ai commencé mon mandat en 2020, au lancement du projet de Jardins de solidarité.

Peux-tu expliquer la vocation sociale de Jardins Mistouk?

Jardins Mistouk a été fondé par des citoyens de Saint-Cœur-de-Marie, principalement. L’organisme cultive une terre de 28 hectares (ha) appartenant à la Ville d'Alma, auparavant louée pour des grandes cultures. Son but est de faciliter l’accès à des aliments sains et frais et de contrer le désert alimentaire en région rurale.

Depuis 2020, avec le projet Jardins de solidarité, on offre environ la moitié des récoltes de légumes à des organismes d’aide alimentaire du Lac-Saint-Jean. On parle de 12,8 tonnes en 2022!

Vue aérienne de la terre cultivée par Jardins Mistouk

Vue aérienne de la terre cultivée par Jardins Mistouk

Qu’en est-il de la vocation éducative?

Comme partenaire du Carrefour Jeunesse Emploi La Bivoie, on organise un plateau de travail pour permettre aux jeunes d’acquérir une expérience et de développer des intérêts. On accueille aussi des écoliers pour leur faire découvrir les champs et leur expliquer comment poussent les légumes. Les enfants peuvent repartir avec les légumes qu’ils ont récoltés en sachant qu’ils pourront les cuisiner.

Comment peut-on s’impliquer avec Jardins Mistouk?

On offre de participer à chacune des étapes de la culture en fonction de ses compétences et intérêts. Cela permet de profiter de légumes gratuits, d’économiser et de socialiser. Les citoyens peuvent contribuer par des travaux de mécanique, des présences au point de chute ou encore par de l’aide ponctuelle aux champs. On a une ressource à la mobilisation citoyenne qui discute avec les gens et voit comment les intégrer.

Quelle est votre structure décisionnelle?

L’organisme est administré par un conseil d’administration. Les membres n’ont pas besoin d’un bagage agricole, car on aime avoir différentes perspectives et penser hors de la boîte.

Un exemple de production biologique diversifiée

Que représentent vos différentes cultures?

Les cultures certifiées biologiques sont composées de légumes sur 2 ha, de petits fruits sur 1 ha, de haricots secs sur 0,5 ha et de noisettes sur 0,4 ha. On a aussi un vignoble expérimental et un petit verger. On conserve annuellement 1 ha en engrais vert pour une rotation intelligente qui diminue la dépendance aux engrais de l'extérieur. Le reste de la terre est en prairie et le foin est récolté par un agriculteur voisin.

Les parcelles fruitières comprennent des rangs intercalaires d’arbustes et plusieurs milliers de mètres de haies brise-vent autour de la terre pour favoriser la pollinisation et l’émergence de la faune.

Quelles sont vos sources de revenus?

Les opérations annuelles coûtent cher, alors il faut avoir des revenus autonomes. La vente de parts de récoltes est notre principale source de revenus. De plus, on a reçu 100000 $ du programme Jardins de solidarité, proposé par le MAPAQ. Cette somme a permis l’achat d’équipements pour améliorer l’efficacité.

On a également un partenariat avec Rio Tinto et on aimerait faire de même avec d’autres entreprises. Enfin, l’automne dernier, on a fait une campagne de vente de lots de légumes pour éponger un déficit.

Depuis 2019, le kiosque libre-service est l’une de vos mises en marché. Comment fonctionne-t-il?

Le consommateur se présente au kiosque, choisit les légumes et fruits, paye et repart.

Vous faites confiance aux consommateurs. Quels sont les avantages?

On n’a pas hésité longtemps à le mettre en place et on en constate vite la souplesse lorsque l’achalandage est imprévisible. On peut garder les employés ou les participants pour les kiosques hebdomadaires pour lesquels on peut estimer la clientèle et les profits.

Y a-t-il tout de même un inconvénient?

En fait, le seul aspect négatif d’un kiosque libre-service, c’est le manque de contact avec la clientèle.

Pour conclure, comment faites-vous pour assurer la satisfaction de votre clientèle?

On est à l’écoute des commentaires et en amélioration continue. Par exemple, les produits sont placés dans le kiosque matin et soir. On s’assure de la fraîcheur des produits et on garde le kiosque attrayant. Les employés s’en occupent assidûment et sont contents de répondre aux gens qui s’y rendent après l’autocueillette.

Des bénévoles lors d'une journée de plantation d'arbres

Des bénévoles lors d'une journée de plantation d'arbres