1819 - Programme opéra - n° 69 - Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Viva la mamma!)

Opéra | Le convenienze ed inconvenienze teatrali | Donizetti

Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Viva la mamma!)

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PARTENAIRES DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

DONATEURS

MADAME EVA LUNDIN FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM

FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH

PARTENAIRES MÉDIA

PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA

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Gaetano Donizetti Dramma giocoso en 2 actes Livret de Domenico Gilardoni. Créé à Milan, le 20 avril 1831 au Teatro della Cannobiana. avec la participation de L’Orchestre de Chambre de Genève

Révision V. Frazzi, location Universal - Édition critique de R. Parker et A. Wiklund, location Ricordi Chanté en italien avec surtitres anglais et français Durée : approx. 2 h 15 (avec un entracte) Diffusion samedi 12 janvier 2019 à 20 h dans l’émission À l’opéra. Une production de Serene Regard et Martine Guers Fréquences FM 100.1 et 100.7

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Direction musicale

Gergely Madaras Mise en scène & costumes

Laurent Pelly

Collaboration à la mise en scène

Julien Chavaz

Décors Lumières Collaboration aux costumes Mamma Agata Daria, prima donna Procolo, son mari Luigia, seconda donna Guglielmo, primo tenore Biscroma Strappaviscere, chef d’orchestre Cesare Salsapariglia, poète Pippetto L’Imprésario Le Directeur du théâtre

Chantal Thomas Joël Adam Jean-Jacques Delmotte Laurent Naouri Patrizia Ciofi David Bizic Melody Louledjian Luciano Botelho Pietro Di Bianco Enric Martínez-Castignani Katherine Aitken Péter Kálmán Rodrigo Garcia

L’Orchestre de Chambre de Genève Chœur d'hommes du Grand Théâtre de Genève Direction

Roberto Balistreri

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DE VISU-REIMS

SOMMAIRE

Prélude Introduction Argument Synopsis « Je cherche toujours une inspiration mélancolique dans la comédie » un entretien avec Laurent Pelly Caprice de diva, de star... par Daniel Dollé Dans la lignée de Donizetti, Capriccio de Richard Strauss La diva de Théophile Gautier À propos de L’Imprésario de Smyrne de Goldoni par Daniel Dollé

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Le convenienze ed inconvenienze teatrali - le livret

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Cette année-là, à Genève en 1831

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Production Biographies

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Informations pratiques Billetterie du Grand Théâtre Mécénat & partenariat Fondation du Grand Théâtre Cercle du Grand Théâtre Le Grand Théâtre : l’équipe

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Prochainement

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PRÉLUDE par Daniel Dollé

L’œuvre

Existe-t-il chose plus drôle qu’un opéra qui parle d’opéra et de sa prima donna ? Ce dramma giocoso, en deux actes, ne vise qu’à faire rire. Vous avez fantasmé sur les dessous du théâtre, des répétitions, au moment des fêtes de fin d’année ? Dans cette pièce, vos fantasmes deviennent réalité – rares sont les ouvrages qui ont osé cette mise en abyme.

En janvier 1827, Donizetti s’était engagé auprès de l’imprésario Domenico Barbaja à produire des pièces de gala, plaisantes pour le grand public.

Dans la lignée de Der Schauspieldirektor de Mozart, le 21 novembre 1827 au Teatro Nuovo de Naples, Gaetano Donizetti crée Le convenienze teatrali, un opéra-comique, une farce, qu’il a composé et dont il a écrit le livret d’après une comédie à succès d’Antonio Simeone Sografi (Venise, 1794). Ensuite, Donizetti remanie l’œuvre, il y ajoute un 2ème acte basé sur Le inconvenienze teatrali du même auteur.

L’œuvre devient alors un opéra-bouffe, renommée Le convenienze ed inconvenienze teatrali. Viva la mamma! – créé au Teatro della Cannobiana de Milan le 20 avril 1831. La première version fut un véritable triomphe, notamment grâce au fameux chanteur bouffe Gennaro Luzio dans le rôle travesti de Mamma Agata. La seconde version fut également couronnée de succès. Il semblerait que Donizetti avait envisagé d’en écrire une troisième, mais elle ne vit jamais le jour. L’ouvrage est oublié à partir de la seconde moitié du XIXème siècle et il faudra attendre les années 1960 pour le voir réapparaître sur les scènes lyriques.

L’intrigue

Vous allez assister à une drôle de débâcle artistique.

L’opéra se rit de lui. Donizetti réalise le making-of d’un opéra, il nous conte les caprices des divas qui mènent à des situations hautement comiques. La répétition commence... Le bel ordonnancement prévu autour du maestro, du régisseur, de la prima donna tourne rapidement au joyeux chaos. Au sein de la troupe, les rapports de pouvoir et d’argent, la xénophobie, les égos et les frustrations s’exacerbent. Dans un théâtre italien de province, une troupe répète, au cours de la répétition les égos se déchaînent, à commencer par celui de la pri-

« Donizetti a retourné le kaléidoscope, les notes se sont groupées en un dessin piquant ; voilà tout. » HECTOR BERLIOZ

ma donna, Daria, qui n’entend pas même se faire approcher par Luigia, la seconda donna. Qu’à cela ne tienne, la mère de cette dernière vient à la rescousse et propose ses services, au prix de quelques empoignades. Le premier ténor a déserté, au grand dam du chef d’orchestre et de l’imprésario. Le mari de la prima donna offre de remplacer le ténor. Tout semblerait aller bien, sinon pour le mieux... Mais, coup du sort, le directeur du théâtre annonce qu’il renonce à produire... Et tout le monde – pourtant enfin réuni dans l’adversité, au son d’une marche lugubre – prend la poudre d’escampette !

La musique

Parmi les 71 œuvres lyriques, on oublie parfois que Gaetano Donizetti a composé des opéras-bouffes, dont Don Pasquale, L’elisir d’amore et La Fille du régiment qui ont survécu, avec Lucia di Lammermoor, lorsque les suffrages du public sont allés vers Verdi.

De 1816 à 1831, Donizetti compose 31 ouvrages lyriques, c’est le 32ème, Anna Bolena, qui le rendra célèbre. Il joue un rôle extrêmement important dans l’enrichissement du langage expressif de l’opéra italien. S’il raille les procédés d’écriture de Rossini, recettes toutes faites destinées à produire l’effet escompté (ces syllabes débitées à toute allure !) ou à flatter les voix, il s’autoparodie lui-même et truffe l’opéra de références à des ouvrages de son temps. Un des morceaux les plus amusants reste le grand air de Mamma Agata, « Assisa a pié d’un sacco » (Assise au pied d’un sac) qui n’est qu’une parodie du célèbre air du saule que chante Desdémone dans l’Otello de Rossini. Le rôle travesti de Mamma Agata exige un double talent, de chanteur lyrique autant que d’acteur. L’ouvrage demande un véritable comique vocal : des doubles croches qu’il convient d’articuler superbement, en imitant les « piripiri » du hautbois ou du basson, qu’on entend immédiatement en écho, en passant par tous les registres vocaux imaginables : la voix de baryton, de fausset, de soprano, de basse noble même, c’est hilarant, par des croassements… Un Donizetti rarissime traversé par tous les poncifs sur l’opéra, rivalité des chanteurs, librettiste médiocre, compositeur contraint de s’adapter… La guerre des Castafiores.

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INTRODUCTION

by Daniel Dollé

The work

Is there anything funnier than an opera that talks about opera and its prima donna? This comic drama in two acts is only trying to amuse. Have you ever thought about what goes on behind the scenes and rehearsals during the end of year festivities? This opera turns your fantasies into reality – there are not many works that have dared to attempt this sort of story within a story. In January 1827, Donizetti agreed with impresario Domenica Barbaja to produce some gala works that would appeal to the public at large. On 21 November, 1827, at the New Theatre of Naples, Gaetano Donizetti put on the Le convenienze teatrali, a comic opera along the lines of Der Schauspieldirektor by Mozart. This was a farce for which he wrote the music score as well as the libretto, modelling a successful comedy by Antonio Simeone Sografi (Venice, 1794). Then Donizetti adapted the work, adding a second act based on Le inconvenienze teatrali by the same author. The work emerged as a comic opera, retitled Le convenienze ed inconvenienze teatrali. Viva la Mamma! – and was produced at the Cannobiana Theatre, Milan, on 20 April, 1831. The first version was a huge success, especially thanks to the famous comic singer Gennaro Luzio playing the travesty role of Mamma Agata. The second version also enjoyed great success. Apparently, Donizetti intended to write a third, but this never transpired. The work was consigned to oblivion from the middle of the XIXth century and it was not until the 1960s that stage productions began to reappear.

The plot

This is an incredible artistic disaster. Opera laughs at itself. Donizetti portrays the making of an opera, including the whims of the divas, which develop into extremely comical situations. The rehearsal begins…

The serene order surrounding the maestro, the stage manager and the prima donna soon deteriorates into a merry chaos. At the heart of the troupe, the interaction of power, money, xenophobia, egos and frustration reaches a crescendo. In a provincial, Italian theatre, a troupe is rehearsing and during the rehearsal egos unleash themselves, starting with the prima donna. Daria, will not let Luigia, the second lady, go anywhere near her. As if that is not enough, Luigia’s

« Donizetti has reversed the kaleidoscope and the notes have been reshuffled into a spicy setting. » HECTOR BERLIOZ

mother, comes to the rescue and offers her own services, causing a series of arguments. The first tenor leaves to the great annoyance of the conductor and the stage manager. The husband of the prima donna offers to replace the tenor. Everything then appears to be proceeding well, or at least better, when right out of the blue, the theatre manager announces that he’s cancelling the production… and everybody – although somehow reunited in the face of this adversity and accompanied by the sound of a lugubrious march – disappears with one accord in a trice!

The music

Among his 71 lyrical works, it is sometimes forgotten that Gaetano Donizetti composed comic operas, such as Don Pasquale, L’Elisir d’amore and La Fille du régiment, which managed to survive, together with Lucia di Lammermoor, after Verdi gained public favour.

From 1818 to 1831, Donizetti composed 31 lyrical works, but it was the 32nd, Anna Bolena, which made him famous. He played an extremely important role in the enrichment of Italian opera’s expressive language. Sometimes he mocks Rossini’s writing processes, using ready-made formulae intended to produce an expected effect (e.g. individual syllables churned out in rapid staccato) or deliberately flattering the voices, but he also parodies himself, filling his opera with references to other contemporary works. One of the funniest pieces of the score is the famous aria of Mamma Agata, “Assisa a pié d’une sacco” (Sitting at the foot of a sack), which is nothing more than a parody of the famous willow tree aria sung by Desdemona in Rossini’s Otello.

The travesty role of Mamma Agata requires a double talent, that of a lyrical singer as much as that of an actor. The work requires a thorough vocal comedian able to articulate semiquavers perfectly, imitating the “piri piri” sounds of the oboe or bassoon, which echo immediately through every imaginable vocal register: baritone, falsetto, soprano and even full bass – it sounds hilarious, with croaking noises…

This is Donizetti at his rarest, containing all the clichés about the opera - rivalry between the singers, a mediocre librettist, a composer who is forced to modify his arrangements… the Battle of the Castafiore.

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ARGUMENT Scène I Dans la ville de Lodi, une salle d’auberge communiquant avec un théâtre. Toute une petite troupe est réunie : Daria, la prima donna et son époux Procolo ; Luigia, la seconda donna ; Guglielmo, ténor a l lema nd et Pippetto, contre-ténor ; quelques choristes. On répète laborieusement le nouvel opéra de Biscroma, le maestro, compositeur et chef d’orchestre, et de Cesare, poète, librettiste et épicier. Chacun ou presque est mécontent de son rôle et pense être lésé par les autres. L’imprésario rappelle chacun à son devoir d’artiste. Biscroma donne rendez-vous à tous à cinq heures, pour une prochaine répétition.

Scène II Survient, à grand fracas, Mamma Agata, la mère de Luigia. Elle vient exiger qu’on donne à sa fille un rôle plus développé. Biscroma lui promet vaguement d’y veiller. En attendant, le librettiste procède à la lecture de l’affiche du spectacle, qui ne satisfait personne, chaque chanteur voulant y avoir la première place. Excédés, Guglielmo, Pippetto et Luigia s’en vont. Daria la prima donna échange des propos acides avec Mamma Agata, qui lui rappelle que naguère elle vendait des gâteaux dans la rue. Procolo défend « Madame son épouse » et évoque son talent précoce et ses succès universels. Puis Mamma Agata se querelle violemment avec Daria sur un duo qu’elle refuse de chanter avec Luigia, la seconda donna.

Scènes III et IV L’imprésario vient annoncer, catastrophé, que le contre-ténor a pris la poudre d’escampette.

Mamma Agata propose aussitôt de le remplacer dans son rôle de Romulus. En l’absence d’autre solution, l’imprésario et Cesare, le librettiste, s’inclinent.

Scènes V, Vbis et VI Biscroma, pour la musique, et Cesare, pour le livret, s’inquiètent des coupures et des aménagements à faire dans leur œuvre, suite au changement de distribution. Guglielmo, le ténor, réclame son duo. Mamma Agata est prête à tenir

sa partie. On fait un essai peu concluant, malgré les encouragements de Biscroma ; Guglielmo refuse catégoriquement de chanter en duo avec elle : grande dispute, partitions déchirées, évanouissement plus ou moins simulé. Mamma Agata quitte la salle et lui aussi, définitivement.

Scène VII, VIII & IX Procolo et Daria rejoignent la troupe. L’Imprésario leur annonce le départ du contre-ténor et du ténor. C’est au tour de Procolo de proposer ses services, mais à la condition que « Madame son épouse, qui ne chante jamais avec les seconds rôles » ne se produise pas avec Luigia. Mamma Agata menace de se retirer, Daria également, la tempête se rapproche, quand Cesare apporte les scènes qu’il a réécrites, avec des journaux et des lettres pour les deux chanteuses. Celle qu’a reçue Luigia de son agent à Livourne la menace de rompre son contrat si elle vient avec sa mère.

Biscroma et Cesare retravaillent leur œuvre, Procolo lit à voix haute de mauvaises critiques, Mamma Agata conseille Luigia sur la réponse à son agent, Daria fait sa prima donna.

Scène X Tous sont interrompus par le Directeur du théâtre qui les invite à rejoindre la répétition. Les artistes refusent, sous divers prétextes. Le Directeur fait donc appel à la force publique : Procolo et Mamma Agata sont emmenés par les gendarmes, à la grande joie du compositeur et du librettiste.

Prudemment, Daria et Luigia préfèrent se rendre à la répétition de leur plein gré au bras de Cesare pour l’une et Biscroma pour l’autre.

Scènes XI, XI bis et XII Sur la scène, L’Imprésario et Cesare préparent la répétition. Agata arrive, suivie de Luigia puis enfin de Procolo, se rengorgeant comme un dindon.

Scène XIII La répétition peut commencer. C’est un spectacle en soi, dans le « royaume de Jupiter tonnant », avec Procolo en guerrier magnanime et Mamma

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Grand Théâtre de Genève / Photo : Carole Parodi

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SYNOPSIS Scene I In the city of Lodi, in a tavern room adjoining a theatre, a small troupe is fully assembled: Daria the leading lady and her husband Procolo, Luigia the second lady, Guglielmo, German tenor and Pippetto, countertenor, and some of the chorus.

With a lot of difficulty, they are rehearsing the new opera by the maestro Biscroma, composer and orchestra leader, and Cesare, poet, librettist and grocer. Nearly all of them are unhappy with their roles and think they are being upstaged by the others. The impresario reminds them all of their duty as artistes. Biscroma announces that the next rehearsal is at five o’clock.

Scene II Mamma Agata, Luigia’s mother, makes a noisy entrance. She has just demanded that her daughter be given a bigger role. Biscroma makes her a vague promise that he will look into it. Meanwhile, the librettist proceeds to read out the show’s poster, which doesn’t please anybody, as each actor wants to occupy pride of place. Exhausted, Guglielmo, Pippetto and Luigia go away. Daria, the leading lady, has a sharp exchange with Mamma Agata, who reminds her that she used to sell cakes in the street. Procolo defends “his lady wife” and recalls her precocious talent and the successes she has enjoyed everywhere.

Scenes III and IV The impresario, completely shattered, comes to announce that the countertenor has run off.

Mamma Agata proposes, straight away, to replace him in the role of Romulus. In the absence of any other solution, the impresario and Cesare the librettist give in.

Scenes V, 5b and VI Biscroma for the music, and Cesare for the libretto, are worried about the cuts and rearrangements that will have to be made, following the change in the distribution of the roles. Guglielmo, the tenor, asks for his duo part.

Mamma Agata is ready to sing her part. Despite encouragement from Biscroma, an unconvinc-

ing trial takes place. Guglielmo refuses outright to sing a duo with her. A big argument ensues, music scores are torn up, and apparently there is even a fainting fit. Mamma Agata and Guglielmo both walk out and don’t return.

Scenes VII, VIII and IX Procolo and Daria come back to the troupe. The impresario tells them about the departure of the tenor and countertenor. Now it’s Procolo’s turn to offer his services, but on condition that his “lady wife, who never sings secondary roles”, does not appear with Luigia. Mamma Agata threatens to pull out, Daria as well, and the storm gets even closer when Cesare brings in the scenes that he has rewritten, with newspapers and contract letters for the two singers. The letter that Luigia has received from her agent in Livorno threatens to terminate her contract if she comes with her mother. Biscroma and Cesare revise their work, Procolo reads out loud some bad critiques, Mamma Agata advises Luigia on the reply to her agent, while Daria acts the prima donna.

Scene X Everyone is cut short by the theatre director, who invites them to go back into the rehearsal. The artistes refuse for various reasons. So the director summons the police: Procolo and Mamma Agata are taken in hand by the gendarmes, to the great satisfaction of the composer and the librettist.

Prudently, Daria and Luigia prefer to return to the rehearsal of their own accord, one on Cesare’s arm and the other on Biscroma’s.

Scenes XI, XIb and XII On stage, the impresario and Cesare prepare the rehearsal. Agata arrives, followed by Luigia and finally Procolo, puffing out his chest like a peacock.

Scene XIII The rehearsal is ready to start again. It’s a spectacle in its own right, in the “kingdom of thunderous Jupiter”, with Procolo as the magnanimous

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ARGUMENT (SUITE)

SYNOPSIS (CONTINUED)

Agata en pauvre victime ; ne sachant pas lire la musique et à peine le texte, elle massacre l’œuvre au grand désespoir des deux auteurs. Une tragédie comique.

warrior and Mamma Agata as the poor victim – not knowing how to read the music and scarcely even the text, she massacres the work to the great despair of its two authors. It’s a comical tragedy.

Dernière scène La mascarade est interrompue par L’Imprésario porteur d’une mauvaise nouvelle : le Directeur du théâtre interdit la représentation, à cause de la fuite du ténor et du contre-ténor. Tous ayant déjà touché et dépensé une bonne partie de leurs cachets, la situation est délicate. Procolo propose de prendre discrètement la poudre d’escampette et de quitter la ville dès la nuit. Toute la troupe approuve avec enthousiasme et file comme l’éclair.

Last scene The masquerade is interrupted by the impresario, who brings bad news. The theatre director is banning the performance, due to the disappearance of the tenor and the countertenor. As everybody has been paid and largely spent their fees, the situation is delicate. Procolo proposes that they discretely leave town at nightfall. The whole troupe enthusiastically agrees and disappears like a flash of lightening.

© BERTRAND STOFLETH

© source opéra de lyon

Patrizia Ciofi (Daria, la prima donna) lors de la générale de cette production à l’Opéra de Lyon en 2017.

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© GTG / CAROLE PARODI

Le metteur en scène Laurent Pelly lors des premières répétitions au studio de Meyrin en novembre 2018.

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« Je cherche toujours une inspiration mélancolique dans la comédie » Un entretien avec le metteur en scène Laurent Pelly par Luc Hernandez Viva la mamma! met en scène le monde de l’opéra sur un ton de comédie. Jusqu’à quel point voulez­-vous en faire une satire ?

Laurent Pelly « C’est une farce, il faut que ce soit une caricature, sinon l’œuvre ne marche pas.

Mais je ne veux pas jouer seulement la pochade de la parodie d’opéra. Je cherche toujours le drame dans la comédie, une inspiration mélancolique.

En appuyant trop sur le comique, on prend le risque de perdre l’humour et le relief. Le burlesque ne doit pas masquer l’émotion, la vérité dramatique des personnages, bien au contraire. Nous racontons l’histoire comme un retour en arrière, une sorte de flashback rêveur qui joue avec le temps. Nous avons choisi de situer l’action dans l’ancien théâtre d’une petite ville de province italienne, transformé aujourd’hui en parking.

Les personnages apparaissent au premier acte comme des fantômes désuets d’un monde révolu, avant de renaître dans la seconde partie en pleine répétition d’un opera seria au moment de la splendeur de ce théâtre.

Mettre en scène un opéra à l’abandon, c’est aussi un clin d’œil politique à une culture qui disparaît...

LP Bien sûr, comme une sorte de constat mélancolique. En voyant un ancien théâtre lyrique flam-

boyant en ruines, métamorphosé en parking, on a compris. C’est le décor qui doit être signifiant.

Vous retrouvez ici Patrizia Ciofi que vous aviez dirigée à Lyon dans Les Contes d’Hoffmann...

LP Oui, c’est une merveilleuse artiste qui a un sens du théâtre exceptionnel. Je l’ai souvent dirigée, mais jusqu’ici toujours sur des reprises de productions qu’elle avait eu la gentillesse d’accepter. Je suis très heureux de pouvoir enfin créer un personnage de toutes pièces avec elle. Et je vais retrouver aussi Laurent Naouri avec qui j’ai énormément collaboré, pour le personnage travesti de Mamma Agata.

Avec Offenbach, Donizetti est peut-être le compositeur que vous avez le plus mis en scène...

LP Oui, c’est la quatrième fois que je mets en scène Donizetti ! C’est une musique très naturelle pour moi, qui provoque immédiatement du théâtre. Je suis aussi très heureux de faire découvrir une œuvre rarement jouée, comme nous avions pu le faire pour Offenbach avec Le Roi Carotte, Viva la mamma! est un opéra composite, un assemblage de deux œuvres qui laisse beaucoup de latitude à l’interprétation. » Opéra de Lyon, 2017

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Maria Callas en 1965

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Non ! Mon seul maître est mon désir ; La fantaisie est ma nourrice, Je n’ai de loi que mon caprice, Je n’ai de frein que mon plaisir.

JACQUES OFFENBACH LES CONTES D’HOFFMANN

Caprice de diva, de star... par Daniel Dollé

É

tait-ce en pensant à sa muse, Hortense Schneider, au caractère difficile, que Jacques Offenbach a écrit les vers ci-dessus qu’on peut entendre dans le premier acte de son dernier opéra, Les Contes d'Hoffmann ? Grisée par ses succès, la cantatrice déclarait avoir la tête si enflée qu’elle devait commander de nouveaux chapeaux à sa modiste.

Sur un livret de Meilhac et Halévy, Jacques Offenbach écrit un opéra-bouffe, en trois actes, qui porte le titre La Diva (1869) est qui est dédicacé à Hortense Schneider. Si le talent et l’exceptionnalité de la voix concourent à faire de certaines chanteuses et de certains chanteurs des musiciens particulièrement recherchés, c’est l’attitude du public qui permet de les qualifier de stars. Comme l’écrit Burney, « la star se reconnaît aux transports, à l’extase, à l’enchantement qu’elle suscite ».

« Qu’est qu’une diva ? Une cantatrice extravagante à la voix d’ange et aux caprices démoniaques ?

Non. C’est une déesse, comme l’indique le sens littéral du mot dont le monde de l’opéra s’empare au début du XIXème siècle ; une déesse du chant, capable de s’élever au sublime et de déchaîner l’enthousiasme de son public grâce aux qualités exceptionnelles d’une voix et d’un jeu à nuls autres pareils », écrit Pierre Miscevic dans son ouvrage Divas, la force d’un destin.

Pour devenir des légendes vivantes, les artistes faisaient le maximum pour faire parler d’eux et bien des œuvres ont exclusivement tenu compte des caprices des divas et des divos. En 1832, Théophile Gautier emploie le mot de diva dans le sens moderne de déesse du chant. Mais elles ont existé bien avant, dès le XVIIIème siècle. Au début du XXème

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En 1832, à Bologne, Maria Malibran, qui devait chanter le rôle de Roméo, a remplaçé de sa propre initiative la scène du tombeau (finale) par celle du compositeur Nicolo Vaccai, tout simplement parce qu’elle ne lui plaisait pas ! Ce caprice de diva a eu une grande importance sur la destinée de l’œuvre qui a ensuite été imprimée par Ricordi avec, en guise de final, le choix entre les deux versions avec la mention « En remplacement, comme il est d’usage, de la scène finale de l’opéra de Bellini ».

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siècle Erik Satie compose La Diva de l’Empire.

La divinisation des stars ne s’est pas arrêtée à l’opéra italien, mais s’est également transférée aux stars du cinéma et de la pop music : Jean Dujardin, Madonna, Lady Gaga, Beyoncé, Mariah Carey…

Il divo & la diva…

Les premières stars du lyrique, ce sont les castrats… À propos de Carlo Broschi dit Farinelli, castrat né à Andria, le 24 janvier 1705 : il était grand, beau, élégant, très doué, très cultivé. On l’appelait Divo assoluto, Dieu absolu.

Charles Burney écrit à propos de lui dans son ouvrage The Present State of Music in France in Italy en 1771 : « En 1734, il gagne l’Angleterre, où tous ceux qui l’ont entendu ou qui ont entendu parler de lui, savent quel effet son talent étonnant produisait sur l’auditoire : ce n’était qu’extase, transports, enchantement ! Dans le fameux air « Son qual nave », composé par son frère, il prenait la première note avec tant de délicatesse et l’enflait par degrés insensibles jusqu’à un tel volume, pour la diminuer ensuite de la même manière, qu’on l’applaudissait pendant plus de cinq minutes. Il reprenait ensuite avec tant d’agilité et de brillant que les violons de l’époque avaient peine à le suivre. Bref, il était aux chanteurs ce que Flying Childers– célèbre pur-sang anglais du XVIIIème – était aux chevaux de course ; mais la rapidité n’était pas son seul point fort car il réunissait en une seule personne toutes les qualités possibles d’un chanteur : sa voix avait la puissance, la douceur et l’étendue, son style était tour à tour tendre, gracieux et animé. Il possédait des moyens irrésistibles, tels qu’on n’en a jamais rencontré de semblables chez un être humain avant lui, ni depuis, et qui lui permettaient de subjuguer indifféremment l’ami comme l’ennemi, le savant comme l’ignorant. » La primauté était au castrat, primo uomo, et non à la prima donna. Au XVIIIème siècle, pour désigner les cantatrices les plus célèbres et talentueuses, on utilise le terme « prima donna ». La prima donna (littéralement « première dame ») est la chanteuse la plus importante sur scène : compositeurs et

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librettistes doivent impérativement veiller à ce qu’elle soit mieux servie que la « seconda donna » et la « terza donna », sous peine de conséquences incalculables. À la création de la Royal Academy, Haendel invite les chanteurs vedettes de l’époque pour interpréter ses opéras, entretenant avec eux des relations musicalement éblouissantes mais humainement agitées. En juin 1728, Haendel réunit deux sopranos italiennes au talent, à l’égo et à la renommée comparables, mais à la voix différente, Faustina Bordoni et Francesca Cuzzoni, à qui il confie les rôles principaux dans Astianatte. Elles sont rivales depuis plusieurs années déjà et le public se délecte de la situation. Un soir au cours d’une représentation, après les civilités du premier acte, le public se lâche et se divise clairement en deux camps. Ils sifflent copieusement, chacun son tour, les apparitions de la cantatrice « adverse ».

Les mots durs fusent, puis on en vient aux mains.

Un pugilat s’engage, que les cantatrices suivent depuis la scène, en se crêpant le chignon, sous les yeux médusés de la princesse de Galles. L’affaire portera un coup fatal à la Royal Academy of Music, dont la santé financière était déjà très précaire.

Il convient également d’évoquer Maria Malibran (1808–1836), cantatrice espagnole, sœur aînée de Pauline Viardot, elle était l’idole du Théâtre-Italien.

Elle avait une voix émouvante et puissante, mais dure et rebelle, et c’est à force de volonté qu’elle put conquérir les rôles les plus difficiles. Sa tessiture était exceptionnellement étendue : par nature un mezzo-soprano, élargi au soprano et au contralto, selon la caractérisation actuelle. Elle connut un succès immense dans toute l’Europe au cours d’une carrière fulgurante et suscita de nombreux témoignages d’idolâtrie, littéraires ou iconographiques. Sa fougue, sa passion, ses élans de génie remuèrent les cœurs et mirent les auditeurs du Théâtre-Italien en pleurs. Elle avait ainsi profondément marqué les esprits dans ce rôle où, selon Alfred de Musset, « elle s’abandonnait à tous les mouvements, à tous les gestes, à tous les moyens possibles de rendre sa pensée : elle riait, elle pleurait, se frappait le front, se décoiffait ; tout cela sans

songer au parterre ; mais, du moins, elle était vraie.

Ces pleurs, ces rires, ces cheveux déroulés, étaient à elle, et ce n’était pas pour imiter telle ou telle actrice qu’elle se jetait par terre dans Otello ».

En 1832, à Bologne, Maria Malibran, qui devait chanter le rôle de Roméo, a remplaçé de sa propre initiative la scène du tombeau (finale) par celle du compositeur Nicolo Vaccai, tout simplement parce qu’elle ne lui plaisait pas ! Ce caprice de diva a eu une grande importance sur la destinée de l’œuvre qui a ensuite été imprimée par Ricordi avec, en guise de final, le choix entre les deux versions avec la mention « En remplacement, comme il est d’usage, de la scène finale de l’opéra de Bellini ». « Une Napolitaine se vantait à moi d’avoir sifflé Rossini et la Malibran : le Barbier et la Desdemona.

– Cela doit être vrai, lui répondis-je, car Rossini et la Malibran se vantent de leur côté d’avoir été sifflés par les Napolitains », écrit Alexandre Dumas en 1866.

Giuseppina Grassini (1773-1850) est née à Varese, la contralto éclipse vite ses concurrentes par sa beauté, son jeu et sa technique. Elle fait chavirer les cœurs dont celui de Napoléon, qui la fait venir à Paris et la nomme « Première cantatrice de sa Majesté l’Empereur ». L’empereur déchu, elle retourne à Rome. Elle revient à Paris pendant les Cent-Jours. Lorsque Napoléon perd à nouveau le pouvoir, elle reste à Paris. La diva vient de rencontrer l’ambassadeur d’Angleterre, le duc de Wellington... Prise d’un « désir soudain » pour le principal adversaire de son ancien amant, elle se jette dans ses bras. Leur amour fait la une des gazettes de l’époque, au point que Louis XVIII lui impose de quitter la France.

La soprano colorature australienne Nellie Melba (1861-1931), qui a inspiré la création d’un dessert appelé « pêche Melba », et dont l’étendue de sa tessiture, la souplesse et la pureté de sa voix, alliées à une véritable présence sur scène ont fait d’elle une des grandes divas de l’époque, ne supportait pas d’avoir des rivales. Sur scène, elle était connue pour interrompre les autres sopranos en plein

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milieu de leurs airs en attirant l’attention sur ellemême. Le ténor John McCormack a eu le malheur de faire ses débuts à Londres dans une production où la Melba figurait dans la distribution. À la fin de l’opéra, au moment des rappels, il s’est avancé à côté d’elle pour saluer lorsqu’elle l’a violemment repoussé : « Dans cette salle, personne ne vient saluer en même temps que Melba ! » Il convient également d’évoquer Adelina Patti (1843–1919), une soprano colorature italienne, connue en son temps comme la reine du chant et considérée par Verdi comme l’une des plus belles voix. Mais elle était tout aussi réputée pour son caractère épouvantable, ses redoutables exigences financières : son contrat type exigeait qu’elle soit payée en or, avant chaque représentation, et pour saboter les interprétations de ses rivales sur scène.

Une fois, elle s’est mise à regarder fixement avec horreur une autre soprano qui était présente en même temps qu’elle sur le plateau. « Qu’y a-til ? » a murmuré celle-ci avec inquiétude. « Votre faux cil droit est tombé. », lui a répondu Patti.

Immédiatement, la malheureuse s’est retournée et, pour rétablir l’équilibre, a précipitamment ôté son faux cil gauche. Comme en réalité le faux cil droit était toujours en bonne place, lorsqu’elle a refait face au public, c’est avec un visage dissymétrique qu’elle a continué de jouer son rôle. La Patti ne s’inquiétait que de sa voix, de son « cristal ». N’était-elle pas sûre d’enchanter toujours ?

Un jour, à Londres, à Covent Garden, on répétait Il Barbiere di Siviglia. Tous les artistes étaient présents, sauf Mme Patti, qui n’assistait jamais aux répétitions, et qui, ce jour-là, avait mandé son mari d’alors, Nicolini, le ténor, pour la suppléer.

C’est lui qui répétait Rosine, et voici comment. Il avait pris une chaise, s’était installé devant le trou du souffleur, il laissait aller l’orchestre et ne donnait de voix que pour « régler » les points d’orgue.

Un jeune baryton, inquiet des jeux de scène imprévus auxquels se livrerait Rosine lorsqu’elle daignerait venir pour le public, interrogea doucement le mari de l’étoile. « Pardon, monsieur, savez-vous ce que fait Madame

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pendant toute cette scène ?

– Ce qu’elle fait ? Mais rien. Elle chante... Je suppose que c’est suffisant !

– Sans doute, mais par quelle porte entre-t-elle ?

– Elle entre et sort toujours par la porte de gauche qui est la plus proche de la loge.

– Fort bien. Mais où se tient-elle pendant que je lui chante ma phrase ?

– Où elle se tient, cher monsieur ? où elle se tient ?...

Elle se tient toujours où il n’y pas de courant d’air. » Théophile Gautier ne tarit pas d’éloges lorsqu’il évoque Giulia Grisi (1811–1869) : « Quant à Mademoiselle Grisi, sa beauté, son jeu et sa voix ne laissent en rien désirer ; une trinité magnifique peu souvent observée chez une seule personne ».

Peut-être n’avait-elle pas la vigueur d’une Pasta (Giuditta Pasta, 1797-1865), la présence d’une Malibran, elle était simplement la Grisi, une musicienne idéale. Pauline Viardot, jalouse de son succès, n’hésita pas à parler d’elle comme d’une pâle imitatrice de la Pasta.

Lorsqu’on parle de diva, son nom vient tout de suite à l’esprit, Maria Callas illustre ainsi l’aboutissement d’un phénomène né avec l’avènement de l’opéra lui-même, trois siècles auparavant, le processus de starification des artistes lyriques ne s’est nullement arrêté avec la disparition de ses figures emblématiques – les castrats et les contraltos. « Madame Callas est, par constitution, incapable de s’intégrer à toute organisation qui ne soit pas exclusivement centrée sur sa propre personnalité. [...] Je ne peux accepter le prétendu droit de Maria Callas de modifier ou d’annuler les contrats selon son gré et ses caprices. [...] Si les mérites artistiques de madame Callas font l’objet de controverses violentes, la réputation qu’elle a pour mettre en valeur dans ses affaires le sens aigu du théâtre qui est le sien ne fait, elle, aucun doute. » ainsi s'exprimait ainsi Rudolf Bing, le directeur légendaire du Metropolitan Opera de New York, pendant 20 ans. N’a-t-elle pas quitté la scène de l’Opéra de Rome, en 1957, au cours d’une représentation de Norma, suite à une bordée de sifflets, pour ne plus revenir. Le Président Gronchi assistait à la repré-

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sentation et le lendemain, les journaux titraient : « C’est une gifle morale donnée au président de la République.» Elle avait de la fièvre, souffrait d’une laryngite et était aphone. Elle avait demandé une doublure, le directeur le prend pour un caprice et refuse : « Ah ! les caprices de la Callas ! » Ce à quoi Maria Callas répond :« Je ne fais pas de caprices : j’éprouve des désirs subits, dont personne au monde ne peut me détourner. » Auprès de quelle cantatrice Hergé a t-il cherché l’inspiration lorsqu’il met en scène la Castafiore, toujours accompagnée par son pianiste et sa camériste Irma ? Chez Maria Callas, chez Elisabeth Foster Jenkins ?

On ne peut que recommander la lecture du livre de Joseph Volpe, directeur du Metropolitan Opera de New York, de 1990 à 2006, The Thoughest Show on Earth. On peut y découvrir les caprices de Kathleen Battle, de Roberto Alagna et son ex-épouse, Angela Gheorghiu qui refusa de porter une perruque blonde pour le rôle de Micaela, dans Carmen.

En 1998, le « Love Couple » demanda de remplacer la production de La Traviata, signée Zeffirelli, par une autre soi-disant bien meilleure, imaginée par ses frères. L’irascible directeur eut le dernier mot, il annula le contrat des deux artistes. Il évoque Roberto dans ces Mémoires : « Roberto, un bon chanteur – particulièrement dans le répertoire français –, s’est retrouvé une fois si furieux que Domingo signe ses disques au Met un jour que lui, Roberto, devait s’y produire le soir même, qu’il a fallu lui déconseiller d’annuler la représentation. » Le comportement notoire de diva d’Angela Gheorghiu lui a alors valu le surnom peu enviable de « Draculette ». Son absence notoire aux répétitions, ses refus d’essayer et de porter de nouveaux costumes, ainsi que ses annulations lui ont fermé les portes du Metropolitan Opera et du Lyric Opera of Chicago pour comportement « non professionnel ».

Pour Tosca, la Staatsoper de Vienne avait invité un trio mythique, Angela Gheorghiu, Jonas Kaufmann et Bryn Terfel. Jonas Kaufmann, un des dieux de l’histoire de l’opéra, se montrait dans une

En 1986, le ténor doit donner un concert en Chine, à quelques jours du départ, il veut tout annuler. Il apprend que la nourriture en Chine était infâme. [...] Luciano demande alors aux chefs d’un restaurant génois réputé de délocaliser leur cuisine en Chine, le temps du séjour. [...]

Pâtes, ail, citrons, patates, melons, tomates, poulets crus, saucisses, jambons de Parme, gorgonzola, parmesan, pecorino, sont stockés par kilos dans les soutes de l’appareil [...]. Sur place, les chefs italiens tiennent une semaine, au rythme de deux repas par jour, avant de jeter l’éponge.

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forme suffisamment éblouissante, et pour calmer les inquiétudes de ses fans, après plusieurs annulations probablement destinées à se soigner, bisse son air E lucevan le stelle, une rareté ! L’orchestre enchaîne. Dans sa cellule, Mario Cavaradossi va recevoir la visite inespérée de sa maîtresse, Floria Tosca, qui a obtenu un sauf-conduit du fourbe Scarpia. Sauf que le ténor voit ce qui échappe au chef d’orchestre Jesus Lopez Cobos : pas de Tosca en vue ! Constatant qu’il y a un problème, l’orchestre tient la note et, au lieu de chanter les paroles : « Franchigia a Floria Tosca! » (« un laissez-passer pour Floria Tosca ! »), Kaufmann lance sur les mêmes notes : « Non abbiamo soprano! » (« nous n’avons pas de soprano ! »). Officiellement, un retard involontaire... Entendant que le ténor bissait son air, elle aurait préféré retourner dans sa loge plutôt que d’attendre en coulisse, or l’orchestre a enchaîné après le bis sans applaudissements. Les observateurs s’en donnent à cœur joie et, connaissant bien les antécédents de la diva en matière de caprices et manque de confraternité, ne sont pas dupes.

D’autant que la Gheorghiu avait déclaré en interview son hostilité aux bis. De là à penser qu’elle a pris la mouche car le ténor a monopolisé les applaudissements, il n’y a qu’un pas.

Nous terminerons en évoquant un divo, peut-être le plus populaire des chanteurs lyriques du XXème siècle, Luciano Pavarotti. Il a incarné la splendeur du bel canto avec son timbre unique et sa voix lumineuse. Les anecdotes à son sujet ne manquent pas. « Je sais que beaucoup de gens attendent ces contre-ut comme on attendrait, au cirque le triple saut périlleux, sans filet, du trapéziste [...] Mais moi je ne le fais pas pour satisfaire le goût morbide d’un public, mais pour Donizetti. Il faut bien que quelqu’un traduise son œuvre, non ?» écrit-il dans son autobiographie De Vive voix. En 1986, le ténor doit donner un concert en Chine, à quelques jours du départ, il veut tout annuler. Il apprend que la nourriture en Chine était infâme. Pour lui, il n’y a rien de pire que l’idée de devoir s’affamer.

Il est trop tard pour faire machine arrière. Luciano demande alors aux chefs d’un restaurant génois

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réputé de délocaliser leur cuisine en Chine, le temps du séjour. Leur mission : nourrir les 300 personnes qui sont parties prenantes de la tournée. Le chargement de l’avion relève du délire. Aux traditionnelles machines à expresso, coupe-jambons et autres marmites qui suivent Pavarotti à chaque déplacement s’ajoutent des quantités phénoménales d’aliments et de matériels : pâtes, ail, citrons, patates, melons, tomates, poulets crus, saucisses, jambons de Parme, gorgonzola, parmesan, pecorino, sont stockés par kilos dans les soutes de l’appareil. Ils sont rapidement rejoints par des milliers de litres d’eau minérale et de Lambrusco, des plaques chauffantes, un four et des frigos. Sur place, les chefs italiens tiennent une semaine, au rythme de deux repas par jour, avant de jeter l’éponge. « [...] Son sujet de prédilection, c’est à dire le boire et le manger. Luciano ne pense qu’à ça, tout le temps.

Ce n’est pas juste qu’il aime manger : il aime sentir les aliments, les toucher, préparer les repas, penser à la nourriture, en parler » dit de lui Herbert Breslin, son agent pendant 36 ans, dans Le Roi et moi. À en croire Ken Wharfe, le garde du corps de Lady Diana, Luciano Pavarotti aurait ouvertement dragué la princesse… et comment elle en semblait bouleversée ! Durant un séjour en Europe du Sud, Diana fait escale à Vérone pour assister à une représentation du Requiem de Verdi interprété par Luciano Pavarotti. Vibrant dans son fauteuil, elle est bouleversée tant par le Quid Sum Miser que par le Lux Aeterna. Sur scène, le ténor ne peut, quant à lui, s’empêcher d’observer du coin de l’œil la tête couronnée. À l’issue du spectacle, il la fait donc mander dans sa loge. Déjà charmée, la princesse accepte l’invitation. Dans l’intimité des coulisses, Il Divo – de son petit surnom – va alors, sans scrupule, conter fleurette à l’altesse, la noyant sous les compliments. Bien que cette sérénade reste bon enfant, lady Di en ressort étourdie. Elle se tourne alors vers son fidèle bodyguard et lui annonce qu’elle veut immédiatement partir pour Venise et y passer la nuit. Une soudaine envie qui était née, comme par magie, de sa rencontre avec le divin chanteur. Ils se retrouveront à Londres, en 1995,

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pour un concert de charité ; arrivé à Londres, ll Divo, béret rouge vissé sur la tête, saute dans les bras de l’altesse.

Mais les divas, les divos et les stars ne sont-ils pas victimes de leur public ? Ce ne sont pas simplement des chanteuses ou des chanteurs, ce sont des icônes. Ils doivent obéir aux diktats du glamour et de l’efficacité. L’Art sublime pousserait-il à l’irrationnel ? Lorsque leur voix touche au divin, le respect se mue en dévotion, en fanatisme. Le public impose aux stars des exigences redoutables auxquelles il leur faut répondre pour ne pas tomber du piédestal sur lequel il les a placés. Les stars nous font rêver, nous aimerions tous claquer des doigts pour obtenir tout ce qu’on désire, avoir un pouvoir jusqu’à faire des caprices délirants. Elles subjuguent et parfois irritent. Qui n’a jamais rêvé de devenir une star ?

Références bibliographiques

Baroque-stars : le castrat et la diva. Approches de la célébrité musicale au XVIIIème siècle. De Farinelli à Bowie. L’invention de la célébrité en musique (XVIIIème-XXIème siècle) Caroline Giron-Panel. 2017, Paris, Garnier (à paraître).

5 of the Most Notoriously Difficult Divas in the History of Opera Genevieve Heely, Yahoo Contributor Network) Biographie d’Adelina Patti Théodore de Grave (1865) The Toughest Show on Earth: My Rise and Reign at the Metropolitan Opera Joseph Volpe. (Knopf, 2006)

© CASTERMAN

À Bertrand Dermoncourt, qui lui demandait dans L’Express si cela la gênait qu’on l’appelle « diva », une des grandes stars féminines du monde lyrique, aussi sollicitée et protégée qu’une Madonna, Anna Netrebko répondait : « Oui. J’ai peur de ce mot, car il possède une connotation négative : diva rime avec caprices, excès ou obsession. » Lorsqu’on l’interroge sur sa célébrité délirante en Allemagne ou en Autriche : « Vous parlez de tous ces articles sur moi, tous les jours que Dieu fait ?

C’est simple, je ne les lis jamais : cela me passe totalement au-dessus de la tête. C’est peut-être ça, au fond, être une diva ! » La Castafiore dans Les Bijoux de la Castafiore (détail) Hergé, 1963 Editions Casterman Bande dessinée

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Oui, oui, tu le savais, qu’au sortir du théâtre, Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher.

Lorsqu’on te rapportait plus froide que l’albâtre, Lorsque le médecin, de ta veine bleuâtre, Regardait goutte à goutte un sang noir s’épancher, Tu savais quelle main venait de te toucher.

Oui, oui, tu le savais, et que, dans cette vie, Rien n’est bon que d’aimer, n’est vrai que de souffrir.

Chaque soir dans tes chants tu te sentais pâlir.

Tu connaissais le monde, et la foule, et l’envie, Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie, Tu regardais aussi la Malibran mourir.

Meurs donc ! ta mort est douce, et ta tâche est remplie.

Ce que l’homme ici-bas appelle le génie, C’est le besoin d’aimer ; hors de là tout est vain.

Et, puisque tôt ou tard l’amour humain s’oublie, Il est d’une grande âme et d’un heureux destin D’expirer comme toi pour un amour divin !

ALFRED DE MUSSET À LA MALIBRAN (STANCES 25, 26 & 27)

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© BRIDGEMAN IMAGES

La Malibran (détail) Henri Decaisne, 1830 Musée de la Vie romantique, Paris Huile sur toile

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© DE AGOSTINI PICTURE LIBRARY / A. DAGLI ORTI / BRIDGEMAN IMAGES

Gaetano Donizetti Anonyme, XIXème Museo Donizettiano, Bergame, Italie Huile sur toile

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Gaetano Donizetti Chronologie 1797 Cinquième enfant d’une famille modeste, Gaetano Donizetti est né le 29 novembre, à Bergame. Son frère aîné, Giuseppe, fut chef de la musique militaire du sultan de Constantinople.

1806 À la nouvelle école de musique de Bergame, il est admis comme élève de chant et de clavecin, aux « Leçons charitables de musique » de Simon Mayr, que Donizetti suit pendant neuf ans.

1815/ Recommandé par Simon Mayr, il est envoyé au lycée 1828 philharmonique de Bologne. Il y étudie le contrepoint et la fugue auprès du père Stanislao Mattei, également maître de Rossini.

1816 Il écrit diverses compositions religieuses, orchestrales et lyriques, dont un premier opéra, Il Pigmalione.

Dès cette époque, il compose avec une rapidité étonnante.

1818/ La création à Venise d’Enrico di Borgogna marque le 1821 début officiel de sa carrière de compositeur d’opéras.

En dix ans, il en compose pas moins de 19.

1822 Succès à l’Argentina, à Rome, avec Zoraida di Granata ; mais échec à la Scala de Milan avec Chiara e Seraf ina.

1824 L’Ajo nell’ imbarazzo connaît un grand succès à Rome.

1825 Nommé « maître de chapelle, directeur de la musique et compositeur des opéras » du Théâtre Carolino de Palerme.

1834 Nommé maître de chapelle au Conservatoire de Naples. Rosmonda d ’Inghelterra, Gemma di Vergy, Buondelmonte (version censurée de Maria Stuarda).

1835 Sur l’invitation de Rossini, il vient à Paris et donne au Théâtre des Italiens, Marino Falieri.

Il est fait chevalier de la Légion d’honneur par LouisPhilippe. De retour à Naples, il compose en six semaines Lucia Lammermoor (d’après Walter Scott, comme Anna Bolena), son chef-d’œuvre qui fit le tour du monde.

Requiem pour la mort de Bellini.

Mort de son père.

Maria Stuarda à la Scala de Milan.

1836/ Professeur de contrepoint au Collège royal de 1837 musique de Naples.

1836 Succès à Venise avec Belisario. Mort de sa mère, de deux enfants et de son épouse.

Grand succès de Roberto Devereux.

1838 Après l’interdiction de Poliuto (d’après Polyeucte de Corneille), il quitte Naples pour Paris. Il Collabore avec Eugène Scribe.

1840 Version française de Poliuto sous le titre Les Martyrs.

La Fille du régiment, à l’Opéra-Comique.

1826 Création à Palerme d’Alahor in Granata.

La Favorite à l’Opéra.

1828 S’installe à Naples, après son mariage avec Virginia Vasselli. Connaît un premier triomphe avec L’Esule di Roma, créé au San Carlo de Naples.

1842/ Nombreux voyages entre Paris, l’Italie et Vienne où il 1846 est nommé compositeur de la Cour.

1829 Il Paria, à Naples.Il devient directeur des théâtres royaux de Naples. Il perd un enfant de quelques jours.

1830/ Fort de près d’une trentaine d’opéras, il enchaîne des 1831 succès de Naples à Gênes, et connaît un triomphe mémorable à Milan avec Anna Bolena qui est acclamé dans l’Europe entière, et jusqu’à La Havane...

1832 Triomphe à Milan, de L’elisir d'amore.

1833 Succès à la Scala de Milan de Lucrezia Borgia.

1843 Grand succès de Don Pasquale, écrit en huit jours, pour le Théâtre des Italiens. Premières atteintes de la syphilis. Sa santé commence à se dégrader.

1845 Frappé par une attaque de paralysie cérébrale, il cesse d’écrire.

1846 Interné à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine, puis transféré dans sa ville natale.

1848 Il décède le 8 avril, à Bergame.

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© ARCHIVES GTG / MARC VAN APPELGHEM

Représentation de Capriccio mis en scène par Johannes Schaaf au Grand Théâtre de Genève en juin 1989.

Denia Mazzola (une chanteuse italienne) Jonathan Welch (un chanteur italien)

Dans la lignée de Gaetano Donizetti…

Capriccio

Richard Strauss, Capriccio, 1941.

Livret de Clemens Krauss. Extrait de la scène 9.

Traduction française de Gustave Samazeuilh.

D

ernier opéra de Richard Strauss, C a p r i c ci o a pou r sou s-t itre « Conversat ion mu sica le en u n acte ». Le livre a été écrit par le chef d’orchestre Clemens Krauss.

L’action se passe au XVIIIème siècle, précisément aux alentours de l’année 1775. Elle met en scène une comtesse française du nom de Madeleine, dont on s’apprête à fêter l’anniversaire. La Roche, directeur de théâtre, dispose de deux artistes, Olivier, le poète, Flamand, le compositeur. Entre les deux, le cœur de Madeleine hésite. Quel sera le genre du spectacle donné pour l’anniversaire de la Comtesse ? Un opera seria, avec des chanteurs italiens spécialisés dans le bel canto, comme le voudrait La Roche ? Un spectacle faisant la part belle à la poésie et mettant en valeur le jeu théâtral de mademoiselle Clairon, ainsi que le voudrait Le Comte, frère de Madeleine ? L’extrait sui-

vant se passe pendant la scène 9, la plus longue de l’opéra qui en compte 13. Le Directeur de théâtre (La Roche) défend sa conception du théâtre après avoir essuyé les moqueries et les critiques du poète et du musicien qui viennent de se disputer. « Prima la musica – dopo le parole! », clame-t-on d’un côté. « Prima le parole – dopo la musica! », réplique l’autre partie. le directeur, éclate avec toute sa force.

Holà ! Combattants d’Apol lon ! Vous r iez et moquez mon fastueux théâtre ? Qui vous autorise à me parler ainsi, et à railler en moi un maître de sûr métier ! Vous qui jusqu’ici n’avez rien fait pour la scène ? (À Olivier) Tes vers seulement comptent quand Clairon les dit ! Mais la timide action de tous tes drames, leur structure incertaine, ils ont besoin de mon aide scénique.

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DANS LA LIGNÉE DE DONIZETTI, CAPRICCIO RICHARD STRAUSS

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tels que moi, que serait le théâtre ? Sans l’audace de ma volonté, que dis-je, sans l’appui de ma main secourable ? Un geste qui vient au moment voulu peut sauver un texte terne et pauvre, et réveiller l’ardeur des plus apathiques. Un exemple entre mille, le célèbre Lekain, naguère figurant obscur, maintenant le maître du Palais Royal, c’est par moi seul qu’il a fait son chemin. Allons, flâneurs et rêveurs, vous êtes vaincus !

Reconnaissez la valeur de mon aide ! Mes visées sont très hautes. Et très forts, très grands mes mérites. Je lutte pour la beauté suprême et la noblesse du théâtre. Avec ces paroles au fond du cœur, j’ai consacré ma vie et mon nom vivra à jamais dans les annales de son histoire ! Sic itur ad astra ! Et sur ma tombe, vous lirez un jour cet adage : « Ci-gît La Roche, le maître merveilleux, l’immortel Directeur, le roi du théâtre, l’ami des douces muses ; le soutien des artistes. Les dieux l’ont toujours honoré, les hommes l’ont toujours aimé ! » Amen. clairon

accourt vers le Directeur et, enthousiaste, lui pose un baiser sur la joue.

La Roche, tu es grand !

La Roche, tu es monumental ! flamand, olivier Amen ! Amen !

Caricature de la soprano anglaise Elizabeth Billington interprétant le rôle de Mandane dans l'opéra Artaxerxès James Gillray, 1801 New College, Oxford, Gravure colorée à la main

© BRIDGEMAN IMAGES

(À Flamand) Et tes petits ensembles pour instruments à cordes, gracieuse musique de chambre, elle plaît aux salons. Mais le dernier m’a fait dormir profondément. Pour l’élégie et la romance, c’est ton domaine, mais la musique du cœur et des passions, indispensable au théâtre, ne t’a jusqu’ici jamais réussi ! Non ! Non, votre veto ne me fait pas trembler ! Que savez-vous donc, enfants, de mes soucis ? Voyez toutes les inepties dont votre capitale se délecte. La grimace est la règle, la parodie son élément, et son sens plein d’impudence ! Trop sot, trop balourd en est le style. Les masques sont depuis longtemps tombés, mais vous ne voyez que des fantoches !

Vous blâmez de telles façons, cependant vous les tolérez ! Votre silence vous rend complices !

Ne dressez pas contre moi votre clique ! Je sers la vraie cause de notre grand théâtre. Je conserve ses richesses qui sont les vôtres. C’est l’art de nos pères que je défends. Plein de respect, je garde l’Antique, et j’attends une nouveauté qui compte.

J’espère l’œuvre de génie qui règnera sur notre temps ! Où sont les œuvres qui s’inspirent des désirs du peuple, et qui reflètent son âme vraie ?

Où sont-elles ? Pour moi, je l’ignore, malgré mes recherches. De pâles esthètes me regardent, ils se moquent du classique, sans faire rien qui vaille !

Dans tous leurs drames se pavanent des héros en baudruche qui se pourfendent et lancent des tirades qui ne sont que des redites. Dans l’opéra, même histoire. Vieux prêtres et rois de Grèce de l’époque antique, druides, prophètes, glissent, pâles ombres, au fond de la scène.

Je veux sur ma scène des hommes, des vrais hommes ! Des hommes pareils à vous, qui parlent notre langue. Leurs souffrances sont les nôtres, et leurs joies sont aussi les nôtres. Ah ! au travail, créez les œuvres que je cherche. Plein d’audace, je vous conduirai à de nouveaux succès. Distinguezvous, donnez au théâtre d’autres moyens et d’autres principes. Sinon, laissez-moi en paix avec vos critiques. Parvenu au zénith de ma belle carrière, ai-je besoin de parler encore d’elle, de moi qui découvre les vrais grands talents, qui les guide, les lance et les inspire ? Sans des hommes

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La diva par Théophile Gautier.

Extrait de La Comédie de la mort

On donnait à Favart Mosè. Tamburini, Le basso cantante, le ténor Rubini, Devaient jouer tous deux dans la pièce ; et la salle Quand on l’eût élargie et faite colossale, Grande comme Saint-Charle ou comme La Scala, N’aurait pu contenir son public ce soir-là.

Moi, plus heureux que tous, j’avais tout à connaître, ] Et la voix des chanteurs et l’ouvrage du maître.

Aimant peu l’opéra, c’est hasard si j’y vais, Et je n’avais pas vu le Moïse français ; Car notre idiome, à nous, rauque et sans prosodie, Fausse toute musique ; et la note hardie, Contre quelque mot dur se heurtant dans son vol, Brise ses ailes d’or et tombe sur le sol.

J’étais là, les deux bras en croix sur la poitrine, Pour contenir mon cœur plein d’extase divine ; Mes artères chantant avec un sourd frisson, Mon oreille tendue et buvant chaque son, Attentif, comme au bruit de la grêle fanfare, Un cheval ombrageux qui palpite et s’effare ; Toutes les voix criaient, toutes les mains frappaient, ] À force d’applaudir les gants blancs se rompaient ; Et la toile tomba. C’était le premier acte.

Alors je regardai ; plus nette et plus exacte, À travers le lorgnon dans mes yeux moins distraits, Chaque tête à son tour passait avec ses traits.

Certes, sous l’éventail et la grille dorée, Roulant, dans leurs doigts blancs la cassolette ambrée,] Au reflet des joyaux, au feu des diamants, Avec leurs colliers d’or et tous leurs ornements, J’en vis plus d’une belle et méritant éloge, Du moins je le croyais, quand au fond d’une loge J’aperçus une femme. Il me sembla d’abord,

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La loge lui formant un cadre de son bord, Que c’était un tableau de Titien ou Giorgione, Moins la fumée antique et moins le vernis jaune, Car elle se tenait dans l’immobilité, Regardant devant elle avec simplicité, La bouche épanouie en un demi-sourire, Et comme un livre ouvert son front se laissant lire ; Sa coiffure était basse, et ses cheveux moirés Descendaient vers sa tempe en deux flots séparés.

Ni plumes, ni rubans, ni gaze, ni dentelle ; Pour parure et bijoux, sa grâce naturelle ; Pas d’œillade hautaine ou de grand air vainqueur, Rien que le repos d’âme et la bonté de cœur.

Au bout de quelque temps, la belle créature, Se lassant d’être ainsi, prit une autre posture : Le col un peu penché, le menton sur la main, De façon à montrer son beau profil romain, Son épaule et son dos aux tons chauds et vivaces Où l’ombre avec le clair flottaient par larges masses.]

Tout perdait son éclat, tout tombait à côté De cette virginale et sereine beauté ; Mon âme tout entière à cet aspect magique, Ne se souvenait plus d’écouter la musique, Tant cette morbidezze et ce laisser-aller Était chose charmante et douce à contempler, Tant l’œil se reposait avec mélancolie Sur ce pâle jasmin transplanté d’Italie.

Moins épris des beaux sons qu’épris des beaux contours ] Même au parlar Spiegar, je regardai toujours ; J’admirais à part moi la gracieuse ligne Du col se repliant comme le col d’un cygne, L’ovale de la tête et la forme du front, La main pure et correcte, avec le beau bras rond ; Et je compris pourquoi, s’exilant de la France,

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© BRIDGEMAN IMAGES

Giulia Grisi dans Otello d'après Alfred-Edward Chalon, 1836 Archives de la Cité de Westminster, Londres Lithographie couleur

Ingres fit si longtemps ses amours de Florence.

Jusqu’à ce jour j’avais en vain cherché le beau ; Ces formes sans puissance et cette fade peau Sous laquelle le sang ne court, que par la fièvre Et que jamais soleil ne mordit de sa lèvre ; Ce dessin lâche et mou, ce coloris blafard M’avaient fait blasphémer la sainteté de l’art.

J’avais dit : l’art est faux, les rois de la peinture D’un habit idéal revêtent la nature.

Ces tons harmonieux, ces beaux linéaments, N’ont jamais existé qu’aux cerveaux des amants, J’avais dit, n’ayant vu que la laideur française, Raphaël a menti comme Paul Véronèse !

Vous n’avez pas menti, non, maîtres ; voilà bien Le marbre grec doré par l’ambre italien L’œil de flamme, le teint passionnément pâle, Blond comme le soleil, sous son voile de hâle, Dans la mate blancheur, les noirs sourcils marqués, ] Le nez sévère et droit, la bouche aux coins arqués, Les ailes de cheveux s’abattant sur les tempes ; Et tous les nobles traits de vos saintes estampes, Non, vous n’avez pas fait un rêve de beauté, C’est la vie elle-même et la réalité.

Votre Madone est là ; dans sa loge elle pose, Près d’elle vainement l’on bourdonne et l’on cause ; ] Elle reste immobile et sous le même jour, Gardant comme un trésor l’harmonieux contour.

Artistes souverains, en copistes fidèles, Vous avez reproduit vos superbes modèles !

Pourquoi découragé par vos divins tableaux, Ai-je, enfant paresseux, jeté là mes pinceaux, Et pris pour vous fixer le crayon du poète, Beaux rêves, possesseurs de mon âme inquiète, Doux fantômes bercés dans les bras du désir, Formes que la parole en vain cherche à saisir !

Pourquoi lassé trop tôt dans une heure de doute, Peinture bien-aimée, ai-je quitté ta route !

Que peuvent tous nos vers pour rendre la beauté, Que peuvent de vains mots sans dessin arrêté, Et l’épithète creuse et la rime incolore.

Ah ! Combien je regrette et comme je déplore De ne plus être peintre, en te voyant ainsi À Mosè, dans ta loge, ô Julia Grisi !

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© AIMÉ DUPONT

L’acrice Anna Held Aimé Dupont, 1900 Bibliothèque du Congrès, Washington Photographie

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Une vision drôle et féroce du monde lyrique…

L’Imprésario de Smyrne par Daniel Dollé Extrait de L’impresario delle Smirne. Pièce en 5 actes de Carlo Goldoni

L

’Imprésario de Smyrne est une comédie sur la vanité et la prétention, la compétition et la jalousie, mais surtout sur l’aveuglante envie de réussir jusqu’à l’excès.

Goldoni peint avec férocité et tendresse, réalisme et poésie les mésaventures d’une troupe de théâtre aux prises avec les protecteurs et les imprésarios. L’œuvre a pour toile de fond l’univers flamboyant de l’opéra, dans une non moins flamboyante Venise du XVIIIème siècle, puissante et cruelle. Les intrigues se nouent, se dénouent, les égos se gonflent, monstrueux, autour d’un nabab, venu de Smyrne, qui souhaite engager les plus grands artistes pour créer le plus fabuleux opéra que le monde ait vu naître.

Nous sommes au milieu du XVIIIème siècle. De toute l’Italie des jeunes gens sans le sou viennent tenter leur chance à Venise, où les théâtres se multiplient : chanteurs mégalomanes, cantatrices sans scrupules, poètes miteux, directeurs rapaces, aristocrates pervers. Avec humour et cruauté, Goldoni décrit en touches vives l’univers baroque de l’opéra vénitien, avec ses divas, ses castrats et ses prima donna. Il croque les silhouettes et les intrigues de ce petit monde qui est sans cesse en représentation. Ainsi, en plein carnaval, un imprésario turc est jeté parmi ces fauves. Sera-til de force à lutter ? Ou sortira-t-il vainqueur de

cette vaste mascarade ? L’Imprésario de Smyrne est la peinture débridée d’un monde implacable et du plus haut comique, où les égos sont monstrueux et l’argent, la seule et unique valeur. Et Carlo Goldoni de nous entraîner ainsi dans un pétaradant tourbillon de joie, de disputes et d’inventions verbales qui font encore tout son charme irrésistible. Pièce naguère peu connue parmi les deux cent dix et quelque qu’il a signées, redevenue célèbre grâce à la production du grand cinéaste et metteur en scène Luchino Visconti, L’Imprésario de Smyrne est un chef-d’œuvre de drôlerie, de rapidité, d’inventions multiples et de rythme soutenu. À cet univers de petits chanteurs sans talent, mais au charme irrésistible, qui n’ont que la ruse pour survivre, Goldoni adjoint de savoureux personnages d’un pur théâtre, où le carnaval devient le lieu du réel et la vérité, un masque redoutable pour qui sait l’utiliser.

Un commerçant turc fait escale à Venise, et s’improvise imprésario en décidant de créer un opéra à Smyrne. Il demande donc conseil à l’agent artistique Nibio, lequel s’adresse au comte Lasca qui est un ami des artistes. C’est alors que commence le défilé des divas capricieuses et des chanteurs, musiciens et poètes enflés de prétentions et de vanités...

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L'IMPRÉSARIO DE SMYRNE CARLO GOLDONI

ACTE II, SCÈNE II maccario (…) Dans un opéra, il y a toujours un premier et un second rôle féminin : vous avez donc l’une et l’autre la possibilité d’être engagées.

tognina Vraiment, la sollicitude de M. Pasqualino me touche. Ainsi, monsieur, vous me conseillez d’aller faire piètre figure pour un salaire de famine ?

pasqualino Ce que dit M. Maccario est très juste : il se peut que M. le Comte ait fait cela en toute innocence.

pasqualino Je vous ai dit cela à l’une et à l’autre avec une même franchise et un même respect. Mais j’espère que, lorsque le moment sera venu, Mme Annina, qui se vante d’être jeune et qui l’est effectivement, vous rendra justice et vous cédera la première place.

tognina Bon, bon, s’il en est ainsi, je ne dis rien. Le premier rôle pour moi et le second pour vous, et nous serons satisfaites l’une et l’autre. annina Oh, je vous demande pardon, c’est moi qui dois avoir le premier rôle. tognina Pour quelle raison, madame ? J’estime votre talent, mais dans la profession j’ai quelques années et quelque crédit de plus que vous. Cela fait trois ans que je joue les rôles de prima donna, et ce n’est pas une débutante qui me supplantera… annina Une débutante ? À qui croyez-vous parler ? Il est vrai que je suis plus jeune que vous, et je m’en vante, mais une chanteuse comme moi, qui peut reprendre n’importe quel rôle au pied levé, ne peut être qualifiée de débutante. Jusqu’à présent, j’ai tenu les seconds rôles pour m’exercer, pour me familiariser avec la scène, mais dorénavant je ne veux plus jouer que les premiers rôles.

annina Oh, moi, je ne cède la place à personne. tognina Et moi , je la céderai encore moins. maccario Moi, je vais arranger cela. La plupart des poètes qui écrivent des livrets d’opéra sont incapables ou ils ne veulent pas. Moi, je ne suis pas comme ça. Dans des cas semblables, je sais que l’on peut écrire deux rôles égaux et, de la sorte, tout le monde est content. Si nous allons à Smyrne, je vous écrirai des livrets où les deux femmes auront chacune autant de vers, autant d’airs et autant de jeux de scène, et si la question se pose de savoir laquelle des deux doit sortir la première, je les ferai sortir toutes les deux à la fois.

pasqualino Eh oui, c’est à cause de ces questions de préséance et de ces prétentions que les troupes d’opéra sont toujours un véritable enfer. Mes très chères dames, songez plutôt à trouver des engagements et à gagner de l’argent. Vous n’êtes pas encore sûres d’aller à Smyrne et vous vous disputez déjà pour savoir qui sera la prima donna ?

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CARLO GOLDONI L'IMPRÉSARIO DE SMYRNE

ACTE III, SCÈNE IV carluccio (en aparté, à Nibio) Nibio, je me recommande à vous. Cet ignorant de Turc n’y connaît rien. Dites-lui, vous, qui je suis : faites le nécessaire pour qu’il m’engage et me paie bien, et je vous promets douze pour cent de commission. nibio (à Ali) Monsieur, si vous voulez constituer une troupe d’opéra à l’italienne, qui plaise aux Européens qui sont à Smyrne, il est indispensable que vous engagiez un chanteur soprano, et je vous le dis franchement, il serait difficile de trouver un soprano meilleur que M. Carluccio. ali Si soprano indispensable, toi trouver soprano qui pas chanter comme femme. nibio Excusez-moi, mais les artistes qui chantent avec une voix masculine s’appellent des ténors, et ce sont eux qui interprètent les rôles de pères, de rois, de tyrans ; mais pour les rôles de premier amoureux, il faut un soprano qui ait une jolie voix et qui chante surtout bien les airs pathétiques.

nibio Je l'engage ou non ? ali (avec colère) Oui, toi engager diable, engager calamité ! (à Annina) Jolie petite chanteuse, toi pardonner moi. (à Nibio) Toi, plus me rompre tête avec ténor, avec soprano ! annina (à Ali) Je vous en, prie, ne vous mettez pas en colère, ne vous emportez pas ! C’est mauvais pour la santé ! ali Toi être gentille, petite Bolonaise, toi être gentille. nibio (à Carluccio) Donc, nous pouvons discuter des conditions. carluccio (à Ali) Combien allez-vous donner à un artiste de ma classe ? ali Toi partir.

ali Moi pas vouloir pathétique.

nibio (à Ali) Je ne vous dirai pas d’aller jusqu’à mille sequins, mais il en vaut au moins huit cents.

nibio Mais le pathétique est indispensable !

ali (à Nibio) Toi partir.

ali Moi vouloir musique gaie.

carluccio (à Nibio) Huit cents sequins ? Pas question ! (à Ali) Je veux mille sequins et un défraiement.

nibio Alors, il vous faut absolument un soprano. ali Au diable soprano, au diable toi aussi !

ali (avec impatience) Toi partir. nibio Alllons, moi , je vais arranger ça. Cent sequins de plous ou de moins…

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L'IMPRÉSARIO DE SMYRNE CARLO GOLDONI

tognina

Pour quelle raison, madame ?

J’estime votre talent, mais dans la profession j’ai quelques années et quelque crédit de plus que vous. Cela fait trois ans que je joue les rôles de prima donna, et ce n’est pas une débutante qui me supplantera… annina

Une débutante ? À qui croyezvous parler ? Il est vrai que je suis plus jeune que vous, et je m’en vante, mais une chanteuse comme moi, qui peut reprendre n’importe quel rôle au pied levé, ne peut être qualifiée de débutante. Jusqu’à présent, j’ai tenu les seconds rôles pour m’exercer, pour me familiariser avec la scène, mais dorénavant je ne veux plus jouer que les premiers rôles.

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ali (furieux, à Nibio) Toi, maudit agent, partir ! nibio Je reviendrai à un moment plus propice.

Il sort. carluccio Et je veux un appartement confortable, une voiture et des costumes neufs, et je veux des livrets qui me plaisent, et je veux... ali Toi si vouloir encore, toi si m’ennuyer encore, moi casser pipe.

Il fait mine de lui casser sa pipe sur la f igure. carluccio Monsieur l’imprésario, je vous salue humblement.

Il sort.

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CARLO GOLDONI L'IMPRÉSARIO DE SMYRNE

ACT IV, SCÈNE IV lasca Et combien demande Mme Tognina pour jouer les seconds rôles ? annina Eh bien, monsieur, et moi ? lasca Pour l’instant, il ne s’agit pas de vous. Votre tour viendra. annina Vous allez donc me distribuer… lasca Taisez-vous ou allez-vous en. Combien demande Mme Tognina ?

lasca Maintenant, madame Annina, à vous. annina Pour les troisièmes rôles ? lasca Et si nécessaire, pour ceux travestis. annina Une artiste de ma classe ! lasca J’en ai dix qui me supplient de les engager. annina (vexée) Et combien gagnerais-je ?

tognina Eh bien, je dirai… au moins… au moins…

lasca Cent sequins.

lasca Deux cent cinquante sequins font-ils votre affaire ?

annina Cent sequins à une chanteuse comme moi ?

tognina Non, je ne peux pas. Ce n’est pas possible ! lasca Et vous, madame Annina ? tognina (vivement) Attendez, attendez !... Voyage et logement payés ? lasca Bien entendu. Et cela vaut pour tout le monde.

Vous acceptez ?

lasca Personne ne vous oblige. annina Bon, bon j’accepte. lasca (à Ali) Tout est fait. Tout est reglé. ali Bravo, Comte, toi mériter être pacha, être vizir.

tognina (morne) Oui.

lasca (appelant) Holà, quelqu’un ! (Un valet paraît) Apportez-moi tout de suite de quoi écrire. (Le valet sort) Nous allons rédiger immédiatement les contrats.

ali Bravo, Comte, toi être grand homme !

Gallimard, 1972. Traduction de Michel Arnaud

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© BERTRAND STOFLETH

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Patrizia Ciofi (Daria, la prima donna) et le chœur d’hommes de l’Opéra de Lyon lors de la générale de cette production à l’Opéra de Lyon en 2017.

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Livret

Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Viva la mamma!)

Gaetano Donizetti Dramma giocoso en 2 actes Livret de Domenico Gilardoni. (révisé dans le cadre de cette production) PERSONNAGES Daria, la prima donna | Procolo, le mari de Daria Biscroma Strappaviscere, le compositeur | Mamma Agata, la mère de Luigia Luigia, la seconda donna | Guglielmo, le ténor allemand Pippetto, le Musico | Cesare Salzapariglia, le poète L’Imprésario | Le Directeur du Théâtre Chœurs, soldats, serviteurs et employés du théâtre La scène se passe à Lodi, ville de province italienne

© OPÉR A DE LYON - 2017

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 1

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PRIMA PARTE

PREMIÈRE PARTIE

SCENA I

SCÈNE 1

Sala d’un albergo contigua al Teatro con Quattro porte laterali, ed una commune in fondo.

Il Maestro è al cembalo. La Prima Donna è a lui d’acanto provando l’aria. Le fanno da pertichini il Musico ed i Cori. I circonstanti saranno l’Impresario, Procolo, il Tenore, Luigia ed il Poeta.

Pièce d’un hôtel attenant au théâtre avec quatre portes latérales et, au fond, une autre commune aux deux bâtiments. Le compositeur est au clavecin.

La prima donna Daria se tient près de lui et répète l’air. Pippetto et les chœurs lui donnent la réplique.

L’Imprésario, Procolo, Guglielmo, Luigia et le Poète sont présents.

maestro Cori, attenti e a tempo entrate; Siate pronti a far l’inchino; (ad Pippetto) Raccomando le volate. (ad Daria) Coi trilletti in Elafà. (ad Coro) Dunque a noi! attenti!

le compositeur Les choristes, attention, et entrez à temps. (à Pippetto) Soyez prêts pour la réplique. (à Daria) N’oubliez pas les trilles en Elafà. (aux chœurs) C’est à vous...

tutti Ma che si prova?

tous Mais qu’est-ce qu’on répète ?

maestro La sortita del’Ersilia Che smarrita, sbigottita, Poveretta, fa pietà.

le compositeur L’air d’entrée d’Ersilia... Évanouie, abasourdie, la pauvre, elle fait pitié !

daria, procolo Sentite la mia/sua voce Come ben gorgheggerà!

daria, procolo Vous entendrez ma/sa voix.

Comme elle va bien vocaliser !

pippetto (Farmi far da comodino!...

Quest’è troppo in verità.)

pippetto (Me faire faire la doublure !

C’est trop fort! )

luigia (Darmi un sol recitativo?

Che dirà la mia mamma?)

luigia (On ne me donne qu’un récitatif !

Si seulement maman arrivait !)

maestro Su, proviamo, via silenzio.

Badi ognun a quel che fa.

le compositeur Essayons, allons, silence !

Que chacun veille à ce qu’il doit faire.

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SCÈNE 1 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

tutti Su, proviamo, via silenzio.

Qui nessun si muoverà.

tous Essayons, allons, silence !

Que personne ne bouge !

daria “E puoi goder, tiranno, D’un cor che pena e geme; Trema d’un tanto affanno: Vendetta, sì, il del farà.”

daria « Et tu peux te réjouir, tyran, d’un cœur qui se plaint et gémit ?

Tremble ! D’une telle souffrance, oui, le ciel se vengera. »

pippetto “Frena quel pianto e spera.”

pippetto « Cesse cette plainte et garde espoir. »

daria “E il caro bene?”

daria « Et mon bien-aimé ? »

pippetto “Vedrai.”

pippetto « Tu verras. »

daria “Non più crudel sarai?”

daria « Tu ne seras plus cruel ? »

pippetto “Mi vinse alfìn la pietà.”

pippetto « La pitié a fini par me vaincre. »

daria “Ah! vicino è il bel momento, Che a bearmi in lui ritorno.

Della gioia è questo il giorno, Più non deggio palpitar.

A me vola, o bel momento, E rinnova nel mio petto Quel piacere e quel diletto Che fa l’alma inebriar.”

daria « Ah ! Voici le bel instant où je peux recommencer à m’enchanter de sa présence.

C’est un jour de joie, je ne dois plus trembler.

Vole vers moi, ô bel instant, et renouvelle en mon cœur ce plaisir et cette joie qui enivrent l’âme ! »

procolo Brava!

procolo Bravo !

coro “A lei vola, o bel momento, E rinnova nel suo petto Quel piacere e quel diletto Che fa l’alma inebriar!”

chœur « Vole vers elle, ô bel instant, et renouvelle en son cœur ce plaisir et cette joie qui enivrent l’âme ! »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 1

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pippetto Dica un po’ signor maestro: Vi sarà per me il rondò?

pippetto Dites-moi, maestro, aurai-je un rondo ?

guglielmo Per me l’aria con trompette?

guglielmo Et moi de crandes scènes avec trompettes ?

luigia La “Romance” v’è, sì o no?

luigia Et la romance, il y en a une ou non ?

maestro Si dirigano al poeta.

le compositeur Adressez-vous au poète.

poeta Al maestro, io non lo so.

le poète Au maestro, moi, je ne le sais pas...

luigia, pippetto, guglielmo C’è?

luigia, pippetto, guglielmo Alors ?

maestro Ma il libretto?...

le compositeur Mais, le livret...

poeta Lo spartito?...

le poète La partition...

maestro Or vi spiego…

le compositeur Je vais vous expliquer.

poeta Or vi dirò.

le poète Je vais vous dire.

luigia, pippetto Basta, basta ho già capito.

Il poeta ed il maestro Han perduto per me l’estro, Perché lei già l’intrigò.

luigia, pippetto Ça suffit, j’ai bien compris.

Le Poète et le Maestro ont perdu l’inspiration parce qu’elle, elle s’en est mêlée !

guglielmo Basta, basta ho già capito.

Il poeta ed il maestro Han perduto per me l’estro, Perché lei già l’intrigò.

guglielmo Ça zuffit, j’ai compris.

Le Poète et le Maestro ont perdu l’inzpiration parce qu’elle, elle z’en est mêlée !

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SCÈNE 1 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

impresario Il poeta ed il maestro San pur quel che han da far.

Meno inchieste inopportune.

l'imprésario Le poète et le compositeur savent très bien ce qu’ils ont à faire.

Moins de questions inopportunes,

luigia, pippetto (a parte) Appena il ciel imbruna non mi farò trovar.

luigia, pippetto (à part) Si Madame compte me rabaisser ainsi, je vais lui montrer, malgré elle, qui je suis !

guglielmo Appena il ciel imbruna non mi farò trovar.

guglielmo Si Madame compte me rabaisser ainzi, je vais lui montrer, malgré elle, qui je chuis !

daria, procolo, maestro, poeta, impresario e coro Su, allegri; prepariamoci Per la gran prova in scena, Che sento già gli applausi Dell’opera echeggiar.

daria, procolo, le compositeur, le poète, l’imprésario et chœur Oui, allons, préparons-nous pour la grande répétition sur scène.

J’entends déjà retentir les applaudissements.

luigia Si, allegri; preparatevi Per la gran prova in scena, che voglio farvi ridere scherzare e giubilar.

luigia Oui, allons, préparez-vous pour la grande répétition sur scène !

Je veux vous faire rire, vous amuser et jubiler !

pippetto Si, allegri; preparatevi Per la gran prova in scena, Che appena il cielo imbrunasi non mi faro trovar.

pippetto Oui, allons, préparez-vous pour la grande répétition sur scène ! À la tombée de la nuit, je ne serai plus là.

guglielmo Si, allegri; preparatevi Per la gran prova in scena, Che appena il cielo imbrunasi non mi faro trovar.

guglielmo Oui, allons, préparez-vous pour la crande répétition sur szène ! À la tombée de la nuit, je ne cherai plus là.

poeta Alle care mie parole Tutti estatici saranno, Ne frenare si potranno Nel sentirle articolar.

Già in orchestra farmi udire: Viva, bravo, fuor maestro!

Già mi sembra di sentire e gli evviva ad ascoltar.

le poète Devant mes mots raffinés, tous seront en extase et ne pourront se contenir en les entendant prononcer !

Il me semble déjà entendre sur scène : vivat, bravo, par ici le poète !

Il me semble déjà paraître sur scène et écouter les bravos.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 1

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maestro Alle note mie soavi Tutti in estasi andranno.

Ne frenare si potranno Nel sentirle picchettar.

Già in teatro farmi udire: Viva, bravo il buon poeta!

Già mi sembra di sentire e gli evviva ad ascoltar.

le compositeur Devant mes notes suaves, tous seront en extase et ne pourront se contenir en les entendant jouer !

Il me semble déjà entendre dans la fosse : vivat, bravo, par ici le maestro !

Il me semble déjà paraître et écouter les bravos.

daria, procolo A quei trilli, a quei passaggi Tutti in estasi ne andranno, Né frenare si potranno Poi nel dolce gorgheggiar.

daria, procolo Devant ces trilles et ces passages, ils seront tous extasiés et ne pourront se contenir devant ces douces roulades.

Il me semble déjà entendre tout en chantant : bravo, la prima donna !

Il me semble déjà entendre les rappels.

luigia, pippetto Canto, musica e parole Tollerar non si potranno; Son cose, si diranno.

Da far noia e sbadigliar.

luigia, pippetto On ne pourra supporter ni le chant, ni la musique, ni les paroles !

C’est à bâiller d’ennui, dira-t-on.

Il me semble déjà entendre dans le théâtre un long murmure.

Il me semble déjà entendre des cris et des sifflets.

guglielmo Canto, musica e parole Tollerar non si potranno; Son cose, si diranno.

Da far noia e sbadigliar.

guglielmo On ne pourra zupporter ni le chant, ni la muzique, ni les paroles !

Z’est à bâiller d’ennui, dira-t-on.

Il me zemble déjà entendre dans le théâtre un long murmure, des chuchotements.

Il me zemble déjà entendre des hurlements et des zifflets.

impresario, coro Scena, musica e parole Or risponde ai voli e al canto E daranno un certo incanto Da far proprio spiritar.

Sì, sì, già in scena farmi udire Un applauso trionfale; Viva, viva l’Impresario Che ci ha fatto divertir.

l'imprésario, chœur Scènes, paroles, musique, ballet, toiles de fond, envolées et chant enchanteront à ravir !

Il me semble déjà entendre dans le théâtre : quel décor, quels costumes !

Vive l’impresario et ses spectacles !

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SCÈNE 1 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

procolo Brava la primadonna!

procolo Bravo la prima donna !

luigia Brava Luigia!

luigia Bravo Luigia !

poeta Bravo il poeta!

le poète Bravo le poète !

guglielmo Bravo il tenore!

guglielmo Bravo le ténor !

maestro Voi Signori Coristi potete andar ; ma pria badate bene ch’oggi alle cinque in punto la prova vi sarà.

le compositeur Messieurs dames les choristes, vous pouvez partir, mais attention, la répétition a lieu à cinq heures précises aujourd’hui.

procolo Che dire adesso?

Alle cinque non ho finite il lesso.

procolo Que dites-vous là ? À cinq heures, je n’aurai pas fini mon pot-au-feu.

pippetto Alle cinque riposo.

pippetto À cinq heures, je me repose.

daria Ed alle cinque son nel bagno.

daria Et à cinq heures, je prends mon bain.

maestro Procolo, avevo io torto allor che dissi che quell’aria er un bijoux?

le compositeur Procolo, avais-je tort quand j’ai dit que cet air valait plus d’un million ?

procolo Ma che bijoux ne devi tu l’obbligazione ?

A Madama mia moglie : Ella ne trasse tutto il magico effeto con le note di petto con i suoi trilli e con le sfiorature.

procolo Mais à qui le dois-tu ? À madame mon épouse. Elle en fait ressortir tout l’effet magique avec ses notes de poitrine, ses trilles et ses ornements.

maestro Questo già lo sapevo.

le compositeur Je le savais déjà !

procolo Caro Amor mio, sei tu sudata?

procolo Mon cher amour, tu transpires ?

daria Un poco.

daria Un peu.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 1

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procolo Olà Impresario fate chiuder ovunque che Madama mio mogliè è in traspirazione.

procolo Holà, impresario ! Faites fermer partout, madame mon épouse est en nage.

impresario Subito! (verso la scena) Avete inteso?

l'imprésario Tout de suite. (s’adressant au plateau) Compris ?

maestro (Che buffone!)

le compositeur (Quel mufle !)

pippetto È il tuono Ut?

pippetto Le ton est en Do ?

maestro La Prima Donna a preschelto il Bb.

le compositeur La prima donna a retenu le Si bémol.

pippetto Che, prima o dopo?

pippetto Quoi, avant ou après ?

procolo Come parlate voi muso di topo?

procolo Comment parlez-vous, face de rat ?

pippetto A me?

pippetto Moi ?

procolo Sì, a voi.

procolo Oui, vous.

impresario Finitela Signori. Cessate dai rumori ; e tu Poeta fammi il piacere: rileggi il cartellone.

l'imprésario Arrêtez, messieurs, cessez ces disputes.

Et toi, poète, relis-moi l’affiche.

procolo Portate due poltrone, per Madama mia moglie, e poi per me.

procolo Apportez deux fauteuils, pour madame mon épouse et moi-même.

guglielmo Impresarie!

guglielmo Imprezario !

impresario Che c’è?

l'imprésario Qu’y a-t-il ?

guglielmo Mi ancor folere mie poltronerie.

guglielmo Ils feulent encore mes vauteuils.

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SCÈNE 2 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

SCENA 2

SCÈNE 2

Agata, e detti.

Mamma Agata, les précédents

mamma agata (di dentro) Come; come canaglia a me codesto insulto? O voi smetete o prendo a pugni e schiaffi quanti siete.

mamma agata (depuis les coulisses) Comment, canailles, des insultes ?

Arrêtez ou je vous frappe et vous gifle tous !

luigia Giunge in tempo mia madre.

luigia Maman arrive à temps.

procolo Ecco la mamma delle sussurone!

procolo Voici la mère des médisantes !

maestro Or sì, più non si legge il cartellone.

le compositeur Et voilà, on ne lit plus l’affiche.

mamma agata Mascalzoni! Sfaccendati! più creanza, più rispetto miei signori, dove mai fìnor s’è visto che non può venir la mamma a trovar la sua figlia, Quintessenza di belltà ?

mamma agata Canailles, fainéants, tenez votre langue ou vous allez voir.

Messieurs, où donc est-il écrit qu’une mère ne peut aller voir sa fille, quintessence de beauté ?

maestro Agatina datti pace...

le compositeur Ma petite Agata, calme-toi.

mamma agata (al Maestro) Giusto a te voglio parlà!

Hai pensato per Luigia?

L’hai già scritto il rondò?

Statte attento che se manchi la città rivolterò.

Hai pensato?... Dico a te.

mamma agata (au compositeur) C’est à toi que je voulais parler !

Tu as pensé à Luigia ?

Tu lui as écrit son rondo ?

Fais attention car, s’il n’y est pas, je mets tout sens dessus dessous ! ] Tu y as pensé, c’est à toi que je parle, oui ou non ?

maestro Si vedrà... ci penserò.

le compositeur On verra, je vais y penser...

mamma agata Che vedrò... che penserò...

Anzi senti in abregé.

Per far fare eruzione, che bellissima invenzione, La mia mente escogitò: fa un cantabile a note trillanti.

Poi l’allegro con gran sincopate e mia figlia, scommetto la testa, un gran chiasso, maestro, farà.

mamma agata Comment ça, « On va voir... » ?

Fais attention car, s’il n’y est pas, je mets tout sens dessus dessous !

En résumé, écoute un peu quelle belle invention mon esprit a trouvée pour causer une éruption. Écris un cantabile avec des trilles puis un allegro avec des belles syncopes et, j’en mets ma tête à couper, ma fille mettra le théâtre sens dessus

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 2

Il violino col zicchete, zicchete, accompagni il clarino. E l’oboe col piripi, piripi, il violone col frunchete, frunchete; Poi va in terza col corno tu, tu, e vedrai che nell’orbe Terraqueo pezzo eguale, maestro, non c’è. (al Maestro) Ah del mio progetto che ve ne par?

dessous ! Le violon en sourdine avec ses « zichete » accompagné du hautbois et de ses « piripi » puis du violoncelle et de ses « frunchete ».

On monte à la tierce avec le cor et ses « turutu » et tu verras, maestro, si on n’a jamais entendu de plus beau rondo. (au compositeur) Que pensez-vous de mon projet ?

maestro Ne parleremo poi: intanto qui tra noi siedi.

le compositeur On en reparlera, viens t’asseoir avec nous, en attendant.

mamma agata (si fa luogo tra sé, e il Tenore) Son serva sua signor aelle… aliman… ver… pers… pris… maestre

mamma agata (s’installant à côté de Guglielmo) À votre service, monsieur Celle Aliman Verd pres pris maestre.

guglielmo Nix mie nominature state Guglielme Hollemand Ver diusck praiseck maister, serve fostre.

guglielmo Nein, je m’appelle Guglielme Hollemand Ver diusck praiseck maister, pour vous zervir.

mamma agata (Oh che tu possa crepar col tuo diabolico cognome.)

mamma agata (Crève donc avec ton nom diabolique.)

luigia (ad Mamma Agata) Benvenuta. mamma agata Buongiorno caruccia, cuoricin della tua mamma. daria Non ci salute più quella Megera.

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luigia (à Mamma Agata) Bienvenue. mamma agata Bonjour, ma chérie, petit cœur à sa maman. daria Elle ne nous dit plus bonjour, la mégère.

procolo Gente a cui si fa note innanzi sera.

procolo Ce sont des gens pour qui la nuit tombe avant le soir.

poeta Signori non fiatate io leggo il cartellon, Zitti, ascoltate. (legge) “Spettacolo magnifico stupendo per la fiera attual che si fa in Lodi. Prima Donna …”

le poète Messieurs, taisez-vous, je lis l’affiche.

Chut, écoutez.

(Il lit) « Spectacle magnifique, époustouflant, pour la fête de Lodi. La prima donna premier rôle... »

procolo (alzandosi) Silenzio.

procolo (se levant) Silence.

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SCÈNE 2 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

poeta “... Signora Daria Garbinati...”

le poète « ... madame Daria Garbinati... »

pippetto Io voglio che sia posto che al servizio son io del gran Mogol.

pippetto Je voudrais qu’il y figure que je suis au service du grand Mogol.

impresario C’è, c’è.

l'imprésario Ça y est !

procolo Impresario! Anche Madama mia moglie è al servizio…

procolo Imprésario ! Madame mon épouse est aussi au service...

impresario Di chi?

l'imprésario De qui ?

procolo Di… di… tutte le nazioni del mondo e in special modo di Id-Ki-Kan... Kin... Full...

Imperatore del Ducato cinese.

procolo De... de... tous les pays du monde et particulièrement d’Id-Ki-Kan... Kin... Full...

Empereur du duché chinois.

mamma agata Olà Impresario, al servizio ell’è ancor la figlia mia di tutti cani della Tartaria.

mamma agata Holà, imprésario, ma fille est également au service de tous les chiens de la Tartarie.

impresario Ci sciveremo tutto.

l'imprésario Nous inscrirons tout.

poeta “Primo Tenore, Signor Guglielmo Kol… kol…”

le poète « Le ténor monsieur Guglielmo Kol... »

guglielmo “Hollemand il ver diusk praisek Maister ei patate Impresarie mie confenieze, io star in cratellonie accademie.

guglielmo « Hollemand il ver diusk praisek Maister et feillez à mes convenanzes de figurer zur l’affiche. »

impresario C’è, c’è.

l'imprésario Ça y est.

poeta “Seconda Donna la Signora Luigia Castragatti.”

le poète « La chanteuse second rôle : Mme Luigia Castragatti. »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 2

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procolo Chi è l’ultimo a sortir, signor Poeta?

procolo Qui est le dernier, monsieur le poète ?

poeta Il Musico.

le poète Le Musico.

daria No, no, la Prima Donna deve restare all’ultimo.

daria Non ! Le premier rôle doit être en dernier.

procolo Ha raggione.

procolo Elle a raison.

mamma agata Che dite babbione; l’oper deve chiuder la mia figlia!

mamma agata Imbécile, l’opéra doit se terminer sur ma fille !

daria Chi! La Seconda Donna?

Io sola…

daria Qui ? Le second rôle ?

Moi seule !

pippetto Io!

pippetto Moi !

luigia Io!

luigia Moi !

impresario Quietatevi…

l'imprésario Du calme...

guglielmo Impressarie, mie confenienze o mi pigliare in poste, e subbito partir. (parte)

guglielmo Impresario, vous faites à ma convenanze ou je pars tout de zuite.

(Il part)

pippetto (Arrivederli.) (parte)

pippetto (Au revoir.)

(Il part)

luigia Arrivederli. (parte)

luigia Au revoir.

(Elle part)

daria E soffrirò che Daria Garbinati con tale insulto provocata sia!

daria Et je devrai souffrir que Daria Garbinati soit provoquée par une telle insulte !

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SCÈNE 2 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

mamma agata Eh, troppa boria signoretta mia son vecchia nel mestriere, e tutti ben conosco.

mamma agata Quelle extrême arrogance, ma petite dame, Je ne suis pas toute jeune dans le métier, je connais tout le monde.

daria E che dir vuoi?

daria Que veux-tu dire ?

mamma agata Io dirò qui tra noi, che vendevate già molt’anni indietro sulla vio Toledo i pasticcetti.

mamma agata Je vous le dis entre nous : il y a des années, vous vendiez des pâtisseries dans la Via Toledo.

daria Oh! Quale oltraggio.

daria Quel outrage !

maestro Brava Mamm’Agata. (parte)

le compositeur Bravo, mamma Agata.

(Il part)

procolo Che credete che mia moglie Sia di quelle canterine Mediocri, anzi a dozzine?

Che per farsi scritturare A’ sensati soglion dare Su le paghe la metà?

No, signori, essa è una stella Dell’armonico emisfero Virtuosa quanto bella, Potpourrì di rarità.

Fin nell’utero materno Fece spaccio di volate; Scale, poi, semitonate Si sentìan ne’ suoi vagiti E sorpresi e sbalorditi, Dicean tutti i professori, S’ella è tal ne’ primi albori, Nel suo giorno che sarà?

Annunziavan le gazzette Le sue doti portentose; Per le poste e le staffette Grandi offerte luminose Le spediva ogni impresario Per poterla scritturar.

Non di svanziche o quattrini

procolo Vous croyez que ma femme est de ces petites chanteuses médiocres qu’on trouve partout et qui pour être engagées doivent céder la moitié de leur cachet à l’agent ?

Non, messieurs dames, c’est une étoile de l’hémisphère harmonique.

Aussi virtuose que belle, un pot-pourri de raretés.

Depuis le ventre maternel, elle faisait déjà commerce de ses envolées.

Les gammes chromatiques s’entendaient dans ses vagissements.

Tous les professeurs, surpris et abasourdis, disaient : « Si à la prime naissance, c’est ça, le jour venu, ça donnera quoi ? » Les gazettes annonçaient ses dons prodigieux.

Usant de la poste et des messagers, les impresarios lui envoyaient des offres d’engagement faramineuses.

On ne parlait ni de sous ni de deniers dans les contrats, mais bien de doublons, de sequins de louis d’or.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 2

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Nei contratti si parlava, Di dobloni, di luigi, di zecchini, si trattava; Viaggio, alloggio, pranzo e cocchio Prometteangli a più non posso E per lei s’era già mosso Tutto l’orbe sublunar.

Fortunato si chiamava Chi appressarsi a lei poteva ; Come Nume l’adorava il Bajardo Tichetò, Il gran Principe Beolia, Il Baron di Chicheroff, Il Magnato Salami, Il Marchese d’Ostacoff, E tant’altri Signoroni, Potentati a milioni, Militari e negozianti, Finanzieri e mezzo ceto, Gareggiavan tutti quanti, Le sue grazie a meritar.

E osate, o vili insetti.

La mia moglie disprezzar?

A vendicar le ingiurie che fate a tal gioiello, M’impronta Giove i fulmini, Vulcano il suo martello.

Ancor chi è il gran Procolo, non conoscete bene.

Si scuoterà dai cardini Palco, teatro e scene.

Tremate, enti vilissimi!

Per voi non v’è difesa, Se nella moglie offesa La fama mia sarà! (parte)

Déplacement, gîte et couvert, transport, en veux-tu en voilà...

Pour elle tout le monde sublunaire s’était mis en mouvement.

Pétersbourg fut la première à la voir !

Oh quel retentissement !

Le grand Lycurge en aurait perdu la tête. À Paris, en Catalogne, en Écosse, en Gascogne, en Irlande, en Hollande, en Belgique et à Vienne, elle s’emparait des lieux.

Qui l’approchait pouvait s’estimer heureux.

On l’adorait telle une déesse...

Le boyard Ticheto, le prince Beolia, le baron de Chicheroff, le magnat Salamia...

Et beaucoup d’autres grands messieurs, millionnaires, militaires, négociants, financiers et classes moyennes rivalisaient pour obtenir ses grâces.

Et vous osez, vils insectes, mépriser ma femme ?

Pour venger les injures que vous faites à un tel joyau, que Jupiter me prête sa foudre et Vulcain son marteau !

Vous ne connaissez pas encore le grand Procolo.

Je vais sortir de mes gonds.

Loge, théâtre et scène tremblez, vils êtres, vous n’aurez aucune défense si, à travers ma femme, vous offensez ma réputation.

(Il part)

impresario Ho capito, colete ch’oltre il denar la pelle io ci rimetta ma a ricorrer men vado a chi si aspetta. (via)

l'imprésario J’ai compris. En plus de mon argent vous voulez que j’y laisse ma peau.

Mais je cours vers qui m’attend.

(Il sort)

mamma agata Don Cesare, un momento…

mamma agata Don Cesare, un instant...

poeta Lasciatemi, non posso.

le poète Laissez-moi, je ne peux pas.

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SCÈNE 2 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

mamma agata No, dovete ascoltarmi, infino ad ora d’Arie parlaste, né del gran Duetto che con mia figlia conterà Madama pur si mosse parola.

mamma agata Non, vous devez m’écouter. Jusqu’à présent, vous avez parlé d’airs mais non du grand duo que madame va chanter avec ma fille.

poeta T’ho servita, La musica è finite.

Non è vero Signora , e voi l’aveste?

le poète Je t’ai servie.

La musique est terminée.

N’est-ce pas, madame, vous l’avez eue ?

daria L’ebbi, ma il ricusai, che alle inferiori io non discendo mai.

daria Je l’ai eue, mais je la refuse.

Je ne chante pas avec des subalternes.

mamma agata Se lo fece il Poeta voi dovete cantarlo.

mamma agata Si le poète l’a fait, vous devez le chanter.

daria Io non rispondo.

daria Je ne réponds pas.

poeta (Sta a veder che s’azzuffano)

le poète (Tu vas voir qu’elles vont se crêper le chignon.)

mamma agata Se togli una virgule sola del libretto, vedi, amor mio diletto, con le mie proprie mani così t’acconcierò la faccia.

mamma agata Si tu enlèves, ne serait-ce qu’une virgule au livret, tu verras, mon trésor, comme je vais t’arranger le portrait de mes propres mains.

poeta Non tolgo nulla, oh no!

No! (Se fossi mato.)

le poète Je n’enlève rien !

Non ! (Je ne suis pas fou.)

daria (ironica) Oh! Che le toglierai.

daria (ironique) Tu vas l’enlever.

poeta Lo toglierò.

le poète Oui.

mamma agata No, dico.

mamma agata Je te dis que non.

poeta Sì.

le poète Oui.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 2

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daria Sì, dico.

daria Je te dis que si.

poeta Sì.

le poète Oui.

mamma agata No.

mamma agata Non.

poeta No.

le poète Non.

daria Mamm’Agata!

daria Mamma Agata !

mamma agata Signora Prima Donna!

mamma agata Madame le premier rôle !

poeta (Scappa, scappa.) (fugge)

le poète (Filons !)

(Il s’enfuit)

mamma agata Madama, o colle buone voi cantata il Duetto, over per soddisfarmi vi ci costringerò con miglior armi.

mamma agata Madame, ou vous chantez le duo de bon gré ou je vous y oblige, pour me satisfaire, avec de meilleures armes.

daria Ch’io canti un duetto; con chi?... con tua figlia?

Che tu lo pretenda non è meraviglia!

La sciocca son io Che tollero ancora Cotanta insolenza Che oltraggio mi fa.

daria Moi ? Chanter un duo ? Avec qui ? Avec ta fille ?

Ce n’est pas étonnant que tu le réclames.

L’idiote, c’est moi, qui tolère autant d’insolence.

Quel outrage !

mamma agata Evviva la Pasta, Lalande e Fedora.

Si è posta in superbia, Ma, veh, quanto è trista!

L’altr’ieri a Milano Facea la corista E poi da gran dama Vuol farla ora qua.

mamma agata Vive la Pasta, Lalande et Fedora !

Elle fait sa fière !

Mais regarde-moi comme elle est triste !

Avant-hier à Milan, elle était choriste et maintenant, elle prend ses grands airs !

daria O modera i termini, mammaccia del diavolo, O in pezzi la cuffia in aria andrà.

daria Modère tes propos, mauvaise mère diabolique, ou ton chapeau va finir en morceaux en l’air !

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SCÈNE 2 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

mamma agata Se un dito mi tocchi, io mando da Procolo Madama la moglie graffiata qual va.

mamma agata Si tu me touches, je renvoie à Procolo sa « madame mon épouse » avec les yeux crevés !

daria Non canto il duetto, L’ho già stabilito.

daria Je ne chante pas le duo, j’ai décidé.

mamma agata Biscroma lo vuole.

mamma agata C’est le poète qui le veut.

daria Gli hai fatto un vestito?

daria Tu lui as fait un costume.

mamma agata Lo vuole il poeta...

mamma agata C’est le poète qui le veut.

daria Gli hai dato moneta?

daria Tu l’as payé.

mamma agata Madama, madama!

mamma agata Madame...

daria Tua figlia è seconda, Io donna sublime. celebre artista maggior tra le prime, Con una donnetta che stona se canta, Mostrarmi sul palco sarebbe viltà.

daria Ta fille est le second rôle, et moi sublime femme, artiste célèbre, étoile parmi les étoiles, le monterais sur scène avec cette femme-là qui chante faux ? Quelle honte !

mamma agata Mia figlia è seconda che batte le prime, Quand’era seconda nemmeno eri terza.

La prima di Monza, Varese e Biagrasso, la voce di gazza, veh quante ne fa!

mamma agata Ma fille est un second rôle qui surpasse les premiers.

Tu n’étais même pas troisième quand elle était second rôle.

Le premier rôle à Capua, à Trani et à Averza...

Avec cette voix étranglée ! Qu’est-ce qu’elle raconte !

daria Orsù vanne fuori, non starmi a seccare; Dai miei protettori ti faccio accoppare.

daria Ça suffit, va-t’en ! Ne m’ennuie pas. Mes protecteurs vont venir t’assommer !

mamma agata Di questi a migliaia mia figlia ne tiene: duca dell’Aia, il conte d’Atene,

mamma agata Ma fille en a des douzaines : le duc Cantina, le comte tout va bien, Don Marzio Panzotta, Don

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 2

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Don Mario Panzotta, don Bartolo Arrischia, Il duca Pilotta, il principe d’Ischia.

Studenti a ventine.

Soldati a dozzine.

Mia figlia se vuole Sortendo in teatro Un melo granato gettare ti fa.

Giorgio Stanfrisco, Don Luca Pallotta, Don Peppe Panisco...

Des vingtaines d’étudiants, des trentaines d’amoureux, et si je le voulais, je te ferais lancer des grenades à ton entrée sur scène.

daria Ah, vecchia pettegola!

daria Vieille commère !

mamma agata Sei gialla, sei brutta

mamma agata Vilaine punaise !

daria I fumi già salgono.

daria Je bous !

mamma agata Di fuoco son tutta

mamma agata J’enrage !

daria Ti voglio graffiare...

daria Je vais t’écorcher !

mamma agata Ti voglio svisare...

mamma agata Je vais te défigurer !

daria, mamma agata Ti voglio imparare che sia civiltà.

daria, mamma agata (en venant presque aux mains) Je vais t’apprendre ce qu’est la politesse !

daria Ah, tutta convellere la rabbia mi fa, Divento una vipera che freno non ha.

daria Ah, elle me met hors de moi !

Je deviens une vipère qu’on ne peut arrêter !

mamma agata Guardate la gazza, veh! Quanto ne fa!

Ma crepa, ma schianta, l’avrai da cantar!

mamma agata Mais voyez comme elle sort ses griffes !

Oui, crève ! Oui, éclate ! Tu vas devoir chanter.

daria La scioca son io che tollero ancora cotanta insolenza che oltragio mi fa.

Che rabbia mi sento nel petto di già.

daria L’idiote, c’est moi, qui tolère autant d’insolence.

Quel outrage !

(partono)

(Elles partent)

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SCÈNE 3 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

SCENA 3

SCÈNE 3

Impresario, puoi Poeta

L’Imprésario, puis le Poète

impresario Son rovinato, ohimè.

l'imprésario Malheur, je suis ruiné !

poeta Il diavol’ s’è cacciato in quest’impresa.

le poète Le diable hante ce projet.

impresario E come fare adesso? Il Musico è fuggito.

l'imprésario Que faire à présent ? Le Musico s’est enfui.

SCENA 4

SCÈNE 4

Agata, e detti.

Mamma Agata et les précédents

mamma agata Oh bello progetto Impresario vi porto, io certa sono che strodir vi farà, già noi sapete che il Musico è fuggito.

mamma agata Le beau projet que je vous amène, imprésario !

Je vais vous laisser sans voix. Vous le savez, le Musico s’est enfui.

impresario Lo so purtroppo.

l'imprésario Je le sais malheureusement !

mamma agata Ebben tranquillo state: Romolo primier se n’è partito, un Romolo novella ecco son io.

mamma agata Soyez tranquille : si le premier Romulus est parti, le nouveau Romulus, c’est moi.

poeta (Misericordia.)

le poète (Miséricorde.)

impresario Tu!

l'imprésario Toi !

mamma agata Qual meraviglia?

Ma… bada, se il Duetto cantar non vuol Madama con mia figlia, più Romolo non son.

mamma agata Vous êtes surpris ?

Mais attention, si madame ne veut pas chanter le duo avec ma fille, je ne fais plus Romulus.

impresario Ma...

l'imprésario Mais...

mamma agata Ho déciso: mi disromolo tosto.

mamma agata J’ai pris ma décision : je me « déromulise » tout de suite.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 4

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impresario (al Poeta) Eh, che ne dici?

l'imprésario (au poète) Eh, qu’en dis-tu ?

poeta Chino la fronte.

le poète J’acquiesce !

impresario (ad mamma Agata) Or via tienlo per fatto

l'imprésario (à mamma Agata) Considère la chose comme réglée.

mamma agata Ebben a questo patto mandate il pianoforte a casa mia, coi pedali, gran casa, campanelli, piatti, treppiedi, è quell che vi bisogna per ripassar la parte. Oh la vedremo, Signora Prima Donna, già ti veggo spirare il fiato estremo, Signora Prima Donna, oh la vedreme. (parte)

mamma agata Eh bien, à condition que tu envoies chez moi un piano forte à pédales, une grosse caisse, des clochettes, des cymbales, un trépied et ce qu’il faut pour travailler la partition. Oh, nous verrons bien, madame la prima donna, je te vois déjà expirer ton dernier souffle, nous verrons bien.

(Elle part)

SCENA 5

SCÈNE 5

Tenore, Maestro e Poeta

Guglielmo, le Compositeur et le Poète

guglielmo Cirate dapertutte e nix trovate staze, ehi Maestre Piscrome? State sorte?

guglielmo Je chuis allé partout et je n’ai pas trouvé de zalle.

Maestro Piscrome ? Vous êtes zourd ?

maestro Oh questo poi caro Poeta, no.

le compositeur Non, pas cela, cher poète !

poeta Ma l’Impresario?

le poète Mais l’Impresario ?

maestro Ma la mia fama?

le compositeur Mais ma réputation ?

guglielmo Maestre?

guglielmo Maeztro ?

maestro Un momento.

le compositeur Un instant.

guglielmo Crazie.

guglielmo Merzi.

maestro (E quella gran scena ch’era un pezzo sicuro.)

le compositeur (Et cette grande scène, qui était un morceau sûr ?)

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SCÈNE 5 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

poeta (Fanne di men.)

le poète (Fais sans.)

guglielmo (forte) Maestre il mio Duette?

guglielmo (fort) Maeztro, et mon duo ?

maestro Adesso.

le compositeur Tout de suite.

guglielmo Crazie.

guglielmo Merzi.

maestro (E quella Cavatina...)

le compositeur (Et cette cavatine...)

poeta Tagliane mezza.

le poète Coupes-en la moitié.

maestro E allora che vi rimane?

le compositeur Et qu’est-ce qu’il reste ?

guglielmo (urlando) Maestre?

guglielmo (hurlant) Maeztro ?

maestro Cosa c’è?

le compositeur Quoi ?

guglielmo Queste Duette state troppo alte.

guglielmo Ze duo est trop haut pour moi.

maestro Eben lo punteremo.

le compositeur Eh bien, on l’arrangera.

poeta Vedi, arriva Mamm’Agata: con lei deve aver luogo il Duo.

le poète Regarde, la mère Agata arrive, c’est avec elle que le duo doit avoir lieu.

maestro E possibil sarà?

le compositeur Ça va être possible ?

poeta Tutto far puote un uom del tuo calibre; intato io vado ad aggiustare il libro. (via)

le poète Tout est possible avec un homme de ton calibre.

Je vais immédiatement corriger le livret.

(Il part)

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 5BIS

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SCENA 5BIS

SCÈNE 5BIS

Agata con carte di musica, e detti

Mamma Agata avec une partition et les précédents

mamma agata Han finalmente avuto bisogno anche di me; già lo saprete Signor Maestro.

mamma agata Finalement, vous avez besoin de moi.

Vous êtes au courant, maestro ?

maestro Ah sì; nella tua parte, or via trova il Duetto.

le compositeur Ah oui ! Maintenant cherche le duo dans ta partition.

guglielmo E che? Mammare?

Fate musiche foi?

guglielmo Quoi ? La mère ?

Vous chantez le Musigo ?

maestro (Per mia disgrazia.)

le compositeur (Pour mon malheur.)

mamma agata Musico, sì Signor.

mamma agata Musico, oui, monsieur !

guglielmo Star trope prutte!

guglielmo Tu es trop laide !

mamma agata E tu, che cosa sai se Romolo fosse brutto o fosse bello?

mamma agata Et toi, comment sais-tu si Romulus était laid ou beau ?

maestro Or proviamo il Duetto Agata dimmi, in cima a questa scala potrai salir tu bene nel terz’atto?

le compositeur Répétons le duo.

Agata, dis-moi, pourras-tu monter cette gamme pour le troisième acte ?

mamma agata Per scendere e salire io sono un gatto.

Ma cos’è questo bosco di teste e di barchete?

mamma agata Je suis un vrai chat pour monter et descendre.

Mais quelle est cette forêt de têtes et de petits bateaux ?

maestro Ohimè! Che sento! Son crome e semi crome…

le compositeur Malheur ! Qu’est-ce que j’entends !

Ce sont des croches et des doubles croches.

mamma agata Ah sì, va ben, non mi veniva il nome.

mamma agata Ah, oui... C’est ça, je ne trouvais plus le mot.

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SCÈNE 5BIS LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

maestro (ai servi) Ehi accostate quell pianoforte?

le compositeur (aux serviteurs) Eh, vous apportez le clavecin ?

guglielmo Maestre quest ache tempe star?

Pare ?

guglielmo Maestro... Z’est quoi le tempo ?

Vous dites ?

maestro No dispari. (ad Agata) Tu avrai già conosciuto, Agata qual è il tuono…

le compositeur Non, ternaire. (à Mamma Agata) Tu as reconnu la tonalité ?

mamma agata A prima vista. C, G, Ut.

mamma agata Au premier coup d’œil. En Sol Fa Ut.

maestro Ohi bò!

le compositeur Aïe aïe aïe !

mamma agata G, A, F.

mamma agata Sol La Fa.

maestro Oh poveretto me!

Sbagli : è Bb.

le compositeur Pauvre de moi !

Tu te trompes, c’est en Si bémol..

guglielmo Maestre, se Mammacie non canta pene l’Arie, io lasciare Imprese, ed Impresarie.

“Per me non trovo calma.

Per te non trovo pace.

Per lei non trova l’alma La sua felicità.”

guglielmo Maeztro, si la mère ne chante pas bien l’air, je laisse tomber le projet et l’imprésario. « Je ne trouve pas le calme pour moi, je ne trouve pas la paix pour toi.

Je ne trouve pas l’âme pour moi, zon bonheur »

mamma agata “Per me, per te, per lei, Pe’ tuoi, pe’ suoi, pe’ miei Deh, fate lume, o Dei In tanta oscurità.”

mamma agata « Pour moi, pour toi, pour elle.

Pour les tiens, les siens, les miens.

Que la lumière soit, ô ciel, dans cette obscurité. »

maestro (mentre i due cantano si prodiga in suggerimenti) Abbassa, lega, stacca, manca, porta la voce.

Fa bene, basta qua.

le compositeur (à l’un comme à l’autre) Plus fort ! Moins fort.Lié. Détache. File. Moins fort.

Porte la voix. Baisse. Détache. Ça suffit, ça va !

guglielmo, mamma agata “Il bel piacer m’innonda.

Ersilia tua sarà.”

guglielmo, mamma agata « Le plaisir m’inonde.

Ersilia sera mienne/tienne. »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 5BIS

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maestro Che musica profonda, che maschia verità.

le compositeur Quelle musique profonde, quelle mâle vérité !

guglielmo Eh! maestre, nix duette, Mamme, state troppe cagne, afer foce maledette, Non foler con lei cantar.

guglielmo Hé ? Maeztro ! Pas de duo.

La mère aboyer, elle a maudite voix, avec elle je ne chante pas.

maestro Ma sentite...

le compositeur Mais, écoutez...

guglielmo Nix sentire...

guglielmo Je n’écoute pas.

maestro Ma perché?...

le compositeur Mais pourquoi ?

guglielmo Foler partire, far paule e cane e lepre di qui, sviffete, scappar.

guglielmo Je veux partir. Za fait peur, je vais détaler comme un lapin !

mamma agata Ehi! maestro, al caro lei, dalla bocca che gli scappa?

mamma agata Dis-moi ce qu’il débite ce lourdaud ?

maestro Disse a me che sei marmotta, che non vuol con te cantar.

le compositeur Il m’a dit que tu es une fainéante, qu’il refuse de chanter avec toi.

mamma agata Ah, la stridula trombetta!

Tanto è bestia quanto pesa, quest’offesa fare a me?

mamma agata Ah, voix de crécelle !

Tête de navet ! Potiron !

Cette gifle, à moi ?

guglielmo Pestione, pestione!

guglielmo Crosse bête !

maestro Taci un po’. (puoi a Agata) Ah, ti vuoi frenar?

le compositeur Taisez-vous donc. (puis à Mamma Agata) Tu vas t’arrêter.

mamma agata (sta per cadere in deliquio) Canfore... Colonia...

Un po’ d’aceto... Su, presto...

Già gli occhi mi si oscurano...

Mi sento già svenir.

mamma agata (s’évanouissant sur le piano forte) De l’origan ! De l’armoise !

Des sels !

Mes yeux s’assombrissent.

Je me sens défaillir.

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SCÈNE 5BIS LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

(battendo sul cembalo tutto stinto) Teh, piglia, sono furia da femmena vestita.

Teh, teh, teh, piglia. (strappando le carte e gettandole in faccia al tenore)

(déchirant son rôle) Tiens, je suis une furie costumée en femme !

Je veux le réduire en morceaux ! (saisissant l’habit de Guglielmo)

maestro Finiscila mamm’Agata.

Mi sembri una ragazza... finiscila.

Piano! Mi rompi il cembalo!...

Piano, pedala pian, pianin.

Agata, piano non lo strappar.

Aspetta, che sei pazza?

Mammaccia del diavolo!

le compositeur Agata, ça suffit !

On dirait une enfant.

Doucement, tu vas me casser le clavecin, tu m’abîmes le Mi !

De grâce, ne déchire rien, barbare !

Attends ! Mais tu es folle ?

Perfide, pas la partition !

guglielmo Foi non sapere musiche, Foi state stonatrice, lasciate mie soprabite...

Non foler stare qui.

Maestre, tu difendere vecchiacce stonatrice?

Io far vostre cartofole Minuzzole così.

guglielmo Vous ne connaizez pas la musique, vous chantez faux ! Laizez mon habit !

Je ne rezte pas ! Maeztro, vous défendez zette vieille chanteuse et moi je déchire la partition en morzeaux !

SCENA 6

SCÈNE 6

Maestro e Impresario

L’Impresario et le Compositeur

maestro O poveretto me! Povero Duo. Ed ora che il Tenor sen parte ach’esso, come farem?

le compositeur Pauvre de moi ! Mon pauvre duo.

Et maintenant que le ténor est parti, qu’allons-nous faire ?

impresario Maestro cosa avvenne?

l'imprésario Maestro, que s’est-il passé ?

maestro Lasciami star ch’io sono disperato! Non vuole maledetto? Cantare con Mamm’Agata il Duetto.

le compositeur Laisse-moi, je suis désespéré ! Ce maudit refuse de chanter le duo avec mamma Agata.

SCENA 7

SCÈNE 7

Procolo, Prima Donna e detti

Procolo, Daria et les précédents

procolo Che rumori son questi? Maestro mio, già il fimpano rompesti di Madama mia moglia.

procolo Quel est tout ce bruit ? Maestro, tu casses les tympans de madame mon épouse.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 7

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daria Ahi, la mia testa par che in pezzi mi vada.

daria Aïe ! Ma tête va exploser.

procolo Ineducati! La testa di mia moglie.

procolo Mal élevés ! La tête de ma femme...

impresario Eh lasciate mi star, ma non sapete chie il Musico e il Tenore sono fuggit?

l'imprésario Laissez-moi tranquille, vous ignorez que le Musico et le ténor sont partis ?

procolo Io ci ho il remiedio.

procolo J’ai la solution.

impresario E quale?

l'imprésario Laquelle ?

procolo Eccolo qua. Altri cantanti in piazza incognitivi sono… e se voleste, un ne conosco, ed uno che ai concerti assisté, che già a memoria la parte sa, garate io so per lui.

procolo La voici. Il existe d’autres chanteurs sur la place, que vous ne connaissez pas. Si vous voulez, j’en connais un qui a assisté aux répétitions et qui connaît la partition par cœur. Je me porte garant de lui.

maestro (Qual altra bestia proporrà costui.)

le compositeur (Quel autre lourdaud va-t-il nous proposer ?)

impresario E chi sarebbe?

l'imprésario Et qui est-ce ?

procolo Egli vi sta vicino.

procolo Il est à côté de vous !

maestro (con meraviglia) Voi forse?

le compositeur (étonné) Vous, peut-être ?

procolo Per l’apputo, all’Impresario questa grazia faro; la sua foruna procurer così, farò il Tenore, e al mio canto vedrai la città tutta spopolare a un tratto.

procolo Eh oui, je rendrai ce service à l’impresario. Je vais lui faire gagner une fortune. Je chanterai le rôle du ténor et alors la ville entière se videra.

maestro (Lo credo.)

le compositeur (Je veux bien le croire !)

daria Ma col patto che con la figlia di quella mammaccia aver pezzi non vuo’.

daria Mais à condition que je ne chante aucun air avec la fille de cette matrone-là.

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SCÈNE 7 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

procolo Col patto ancora ch’io voglio un palco, ed undici biglietti e I rtitratti e i sonetti per Madama mia moglie.

procolo À une autre condition : je veux une loge, onze billets, des portraits et des sonnets pour madame mon épouse.

maestro E così presto come protà aggiustarsi il cangiamento?

le compositeur Comment pourras-tu apporter les modifications aussi vite ?

SCENA 8

SCÈNE 8

Agata, Luigia e detti

Mamma Agata, Luigia et les précédents

mamma agata Ed il Duo di Luigia con Madama mia moglie non si prova?

mamma agata On ne répète pas le duo de Luigia avec madame son épouse ?

procolo E siam da capo. Madama mia moglie non canta mai con le seconde parti.

procolo Nous y voilà, madame mon épouse ne chante jamais avec des seconds rôles.

mamma agata No, duque fa di trovarti la vittima o Impresario: io mi ritironé alla prova verrò.

mamma agata Trouve-toi donc une autre victime. Imprésario, je me retire et ne viendrai pas à la répétition.

daria D’un altra Ersilia procuratevi tosto, non veniamo alla prova.

daria Trouvez-vous vite une autre Ersilia, nous ne venons pas à la répétition.

impresario Ella dunque?

l'imprésario Donc vous ?

daria No.

daria Non.

impresario Dunque?

l'imprésario Donc ?

procolo No.

procolo Non.

impresario Dunque?

l'imprésario Donc ?

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 8

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mamma agata No.

mamma agata Non.

impresario Dunque?

l'imprésario Donc ?

luigia No.

luigia Non.

impresario Servo Signori cari. (parte)

l'imprésario À votre service, chers messieurs-dames.

(Il part)

maestro (E poi si troveran degli Impresari!)

le compositeur (On en trouvera d’autres, d’impresari !)

procolo (alla Prima Donna) (Lasciam questa plebaglia.) (va per partire)

procolo (à Daria) (Laissons cette plèbe.)

(Il est sur le point de partir)

mamma agata Andiam Luigia, vicina una burasca io già mi sento. (per partire)

mamma agata Allons-y, Luigia, je sens que ça va tonner.

(Elles sont sur le point de partir)

SCENA 9

SCÈNE 9

Poeta, e detti

Le poète et les précédents

poeta Fermatevi un momento; le lettere vi porto e questi fogli.

le poète Arrêtez-vous donc, je vous apporte ces lettres et ces pages.

maestro (al poeta) (Cesare, quella scena l’hai tu rifatta?)

le compositeur (au poète) (Cesare, tu as refait la scène ?)

poeta (le consegna delle carte) (Vedi se ti piace.)

le poète (lui remettant les pages) (Regarde si ça te plaît.)

mamma agata (a Luigia) Chi ti scrive?

mamma agata (à Luigia) Qui t’a écrit ?

luigia Il sensale dei Teatri di Livorno; avrà fissata la mia scrittura.

luigia L’agent des théâtres de Livourne, il a dû signer mon engagement.

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SCÈNE 9 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

procolo (spegando i giornali) Or l’esito sapremo degli ultimi spettacoli. (alla Prima Donna) Madama chi è quegli che vi scrive?

procolo (ouvrant les journaux) Nous allons savoir comment se sont passés les derniers spectacles. (à Daria) Madame, qui vous écrit ?

daria E il conte Spada.

daria Le comte Spada.

poeta (al Maestro) Mi par che questo non ti persuada.

le poète (au compositeur) Tu n’as pas l’air convaincu.

maestro No. un dialogo corrie più vibrato. (gli dà in mano le carte)

le compositeur Non. Je voudrais un dialogue plus vibrato.

(Il lui donne les pages)

poeta Vediam (corregge col lapis)

le poète Voyons.

(Il corrige au crayon)

mamma agata (à Luigia) Leggi il mio amore.

Mi s’apre già per teneressa il core. (legge) “ Livorno 10 aprile, Luigia mia carissima Al foglio tuo gentile Risponde l’impresario Che accetta la scrittura Qualora mandi al diavolo Quell’orrida figura

mamma agata (à Luigia) Lis, mon amour, mon cœur s’ouvre déjà de tendresse. (lisant la lettre avec diff iculté) « Livourne, le 10 avril.

Ma très chère Luigia, l’impresario répond à ta gentille lettre et qui accepte ton engagement du moment que tu envoies au diable cet horrible personnage... »

mamma agata, luigia Dell’empia tua mamm’Agata...”

mamma agata, luigia « ... qu’est ta terrible mère Agata... »

mamma agata (se tournant) (Che dice quel poeta?) (à Luigia) Leggi in sordina.

mamma agata (se tournant) (Le poète ne bronche pas.) (à Luigia) Lis en sourdine.

luigia (lisant tout bas) “...Che sparge la discordia In ogni compagnia, che spoglia vecchi e giovani Qual ladro in sulla via.”

luigia (lisant tout bas) « ... qui sème la discorde dans toutes les troupes, qui détrousse jeunes et vieux comme un voleur de grand chemin. »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 9

mamma agata (Ed ora se continua gli spacco la vetrina!) luigia “ Per cui v’ha gran pericolo, che appena qui arrivata da padri, madri e coniugi Sia bene disossata...” mamma agata (a parte) (Ma vedi il briccone che rabbia mi fa!) mamma agata, luigia (leggendo) “ Deciditi! Risolviti, se ciò ti converrà ; in caso opposto subito ad altra penserò.” mamma agata (a Luigia) (Senti come responder Luigia devi qua.) (vanno più in fondo della scena) poeta (declamando con enfasi) “È vero, è vero, Vendetta un dì giurai!” maestro Bravo, bello, mi piace assai! (non ricordando il verso) “ à poco ssvellere il core al traditor!” poeta Maestro mio, quest’opera scommetto che farà… procolo (leggendo il giornale) Fiascone decisissimo. maestro (guardando procolo con rabbia) Cascar ti possa l’ugola. procolo “Cremona: il primo ballo...” maestro (al Poeta) E certo un gran furore! Sai dove andrà quest’opera?...

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mamma agata (Je perds mon calme, je vais lui arranger le portrait avec cette pierre !) luigia « Il y a grand danger qu’à peine arrivée tu sois mise en pièces par des pères, des mères, des époux... » mamma agata (à part) (Mais regarde un peu comment ce poulpe m’agresse.) mamma agata, luigia (lisant) « Décide-toi, vois si ça te convient. Sinon, j’en trouve tout de suite une autre. » mamma agata (à Luigia, en la prenant à part) (Viens voir : je vais te dire quoi lui répondre.)

(Elles vont au fond du plateau) le poète (déclamant au compositeur, avec emphase) « C’est tout à fait vrai. J’ai juré que je me vengerais un jour... » le compositeur Bravo, c’est très bien ! (ne se souvenant pas du vers) « C’est bien peu d’arracher le cœur d’un traître ! » le poète Maestro, je parie que cet opéra sera... procolo (lisant un journal à Daria) « Un énorme fiasco. » le compositeur (regardant Procolo) Puisses-tu te casser la voix ! procolo « Cremona, le premier ballet... » le compositeur (au poète) Un grand succès ! Tu sais où va finir cet opéra ?

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SCÈNE 9 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

procolo “A terra, a terra! L’opera, e scritta da cavallo.”

procolo « Par terre, par terre ! Il est écrit par un cheval. »

poeta Puoi farti molto onore!

le poète Cela peut te rendre honneur !

maestro Il libro e la mia musica Avran tanto successo. Che in coro tutto il pubblico Al certo acclamerà.

le compositeur Ton livret et ma musique auront tellement de valeur qu’ils seront acclamés par le public !

procolo (leggendo) “S’impicchino, s’ammazzino Maestro e insiem poeta! ” L’udienza più discreta Gridava or qua or là!...

procolo (continuant de lire) « Qu’on les pende, qu’on les massacre, le maestro et le poète ! criait ci et là l’auditoire discret... »

maestro, poeta Non tarda questo Procolo Le mani mie provar!

le compositeur, le poète Ce Procolo ne va pas tarder à goûter à mes mains !

daria (a Procolo) Che succede senza Daria ? E storia seria o buffa?

daria (à Procolo) Que se passe-t-il ? Sans Daria, une chanteuse dramatique ou comique ?

maestro (al Poeta) Non è poi necessaria Quella seconda zuffa.

le compositeur (au poète) On n’a pas du tout besoin de cette nouvelle querelle.

poeta Ma aperto il sotterraneo che mette sul fondale...

le poète Et une fois le sous-terrain ouvert, que mettre en toile de fond ?

mamma agata (a Luigia) Scrivi che è un grand’asino, Sozzissimo animale.

mamma agata (à Luigia, lui suggérant la lettre) Écris-lui que c’est un lourdaud, un âne, un animal !

maestro (ad mamma Agata infuriato) Ma questo è troppo, catterai...

le compositeur (à Mamma Agata, furieux) C’en est trop !

procolo E poco ad un insolente!

procolo C’est peu pour tant d’insolence !

maestro Io parlo con quest’Agata, mammaccia impertinente.

le compositeur Je parle à cette Agata, cette commère impertinente !

mamma agata (minaciandolo) Maestro, statti buono, Od io te le suono!

mamma agata (menançant de lui donner un coup de poing) Maestro, tiens-toi bien ou tu vas voir !

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luigia Ma questa è un’increanza, è troppo inciviltà.

luigia Quelle inconvennace ! C’est d’une impolitesse !

poeta (ad mamma Agata) Io leggo i versi miei.

le poète (à Mamma Agata) Je lis mes vers...

maestro (ad Daria) Fu fiasco non è vero?

le compositeur (à Daria) Un fiasco ? Ce n’est pas vrai ?

mamma agata (al Poeta) Ma cos’ha mai costui?

mamma agata (au Poète) Il m’ennuie celui-là !

daria (al Maestro) Sono io uno zero?

daria (au Compositeur) Alors, je ne vaux rien ?

luigia (ad mamma Agata) Lasciate quel poetucolo...

luigia (à Mamma Agata) Laissez ce poète à la noix !

poeta Ah! figlia impasticciata!

le poète Fillette ratée !

procolo (ad Daria) Disprezza quel maestruccio.

procolo (à Daria) Méprise ce maestro à la noix !

maestro Ah, coppia diffamata!

le compositeur Couple infamant !

tutti Se perdo la pazienza qui male finirà..

tous Si je perds patience, ça va mal finir.

SCENA 10

SCÈNE 10

Il Direttore, e detti.

Le Directeur du théâtre et les précédents

direttore (Appare sulla porta il Direttore.)

Alla prova signori, alla prova.

le directeur du théâtre (devant la porte) Répétition, messieurs dames !

procolo E indisposta madama mia moglie.

procolo Madame mon épouse est souffrante.

luigia Non sto comoda.

luigia Je ne me sens pas bien.

mamma agata Io tengo le doglie.

mamma agata J’ai mal.

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SCÈNE 10 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

direttore Non volete?

le directeur du théâtre Vous ne voulez pas ?

daria, luigia, mamma agata, procolo No!

daria, luigia, mamma agata, procolo Non !

direttore No? (a tutti) Dunque, olà! V’avanzate.

(Entrano soldati)

le directeur du théâtre Non ? (à tous) Non ? Donc, holà ! Venez !

(Entrent les soldats)

daria, luigia, mamma agata, procolo Ma questa è violenza!

daria, luigia, mamma agata, procolo Mais quelle violence !

maestro, poeta (ridono) Ah, ah, ah, che gusto...!

le compositeur, le poète (riant) Ah, comme c’est drôle !

direttore Tacete e prudenza...!

Non volete? Ah, no?

le directeur du théâtre Taisez-vous et prudence.

Vous ne voulez pas ?

daria, luigia, mamma agata, procolo No!

daria, luigia, mamma agata, procolo Non !

direttore (ai soldati) Presto, su, cominciate da Procolo.

le directeur du théâtre (aux soldats) Vite, commencez par Procolo !

procolo Che cos’è, alto là!

procolo Qu’est-ce que c’est ? Directeur, halte !

daria, luigia (Non si scherza, qui fanno davvero. Anche a me questo giuoco s’appresta. Per schivar qualche brutta tempesta, A teatro d’andar converrà.)

daria, luigia (On ne plaisante pas, c’est pour de vrai. Ils vont aussi me jouer ce tour. Pour éviter un mauvais orage, mieux vaut aller au théâtre.)

maestro, poeta (al Direttore) Grati a voi per sì Bella vendetta. Il maestro, il poeta saran.

le compositeur, le poète (au Directeur) Quelle belle vengeance, le maestro et le poète vous remercient.

direttore Ci voleva una pronta saetta.

La violenza domarli saprà.

le directeur du théâtre Il suffisait de faire très vite.

La violence saura les dompter.

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 10

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procolo Moglie, scrivi al tuo principe amico.

Scrivi, moglie, che tremenda vendetta farà.

procolo Femme, écris à ton ami le prince ! Écris, quelle terrible vengeance il va y avoir !

mamma agata Questa madre ch’ognuno rispetta, D’insultarla l’ardir non si avrà. (parte Procolo)

mamma agata Cette mère qu’on respecte, voyons si on va se risquer à y toucher ?

(Ils emmènent Procolo)

direttore Signor’Agata, a voi qui s’aspetta.

le directeur du théâtre Madame Agata, on vous attend.

mamma agata Cosa che? Dovrei andare, forse?

mamma agata Comment ? Que dites-vous, où ça ?

direttore Là.

le directeur du théâtre Là.

mamma agata (la piglian’ i soldati) Direttò, te la faccio pagare.

mamma agata (prise par les soldats) Tu me le payeras, directeur !

daria, luigia (Non si scherza, qui fanno davvero. Anche a me questo giuoco s’appresta. Per schivar qualche brutta tempesta, A teatro d’andar converrà.)

daria, luigia (On ne plaisante pas, c’est pour de vrai. Ils vont aussi me jouer ce tour. Pour éviter un mauvais orage, mieux vaut aller au théâtre.)

maestro, poeta (Grati a voi per sì Bella vendetta. Il maestro, il poeta saran.)

le compositeur, le poète (En voilà une jolie petite scène... elle me fait mourir de rire !)

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DEUXIÈME PARTIE LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

SECONDA PARTE

DEUXIÈME PARTIE

Aria cavatina “ Non è di morte il fumine ” GAETANO DONIZETTI, ALFREDO IL GRANDE, ACTE I

guglielmo (alfredo) “Non è di morte il fumine, Che abbatte il mio valor: Seppi sprezzarlo, e intrepido Lo provocai finor.

Ma in preda a un empio, a un perfido Lasciar la spose, il soglio, è pena troppo barbara, Di ogni altro duol maggior!

guglielmo (alfredo) « Ce n’est pas la foudre de la mort qui anéantit mon courage.

J’ai su la mépriser et l’ai provoquée jusqu’à présent avec intrépidité.

Mais en proie à un cruel, à un perfide abandonner mon épouse, mon trône est une souffrance plus grande que toute autre.

impresario Ehi, dove siete ?

l'imprésario Où êtes-vous ?

guglielmo (alfredo) No, dal cielo altro mercé Io nonchiesi al mio martir, Che appressarmi, o sposa! A te, Riverti, e poi morir.

Ma dal tuo sen...

Amato ben!

Per sempre involami L’irato ciel!

No che ad opprimermi Non hai più affanni, O inesorabile Nemico ciel!”

guglielmo (alfredo) Non, je n’ai pas demandé au ciel pour mon tourment d’autre récompense... que celle de venir jusqu’à toi, ô mon épouse, te revoir et mourir.

Mais arrache-moi à jamais, sort cruel, à ce cœur bien-aimé.

Non, ô sort cruel et inexorable tu ne souffres plus de m’accabler. »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 11

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SCENA 11

SCÈNE 11

Impresario e Cesare, poi Agata.

L’Imprésario, le Poète, puis Mamma Agata.

La decorazione rappresenta il palco scenico in disordine.

De’ servienti del teatro portano più sedie, pei cantanti che debbono provare, ed un tavolino per lo spartito.

Le décor représente la scène en désordre.

Des machinistes apportent plus de sièges pour les chanteurs qui doivent répéter, et une petite table pour la partition.

poeta Poiché non han voluto colle buone venir, ha fatto bene il direttore ad impiegar la forza. Adesso... ma che vedo! Il palco è qui tuttor imbarazzato...

Lumaio!... macchinista!...

le poète Puisqu’ils n’ont pas voulu venir de bon gré, le directeur a bien fait d’employer la force. Bon... mais que vois-je ! La scène est tout en désordre...

Lumière !... Machiniste !...

impresario Cos’è stato?

l'imprésario Qu’est-ce qu’il y a ?

poeta Vedi Impresario mio qual confusione!...

La prova è già annunziata, qui nulla ancora è pronto! E il pubblico alla porta è già affollato.

le poète Mon cher impresario, vois ce désordre !...

La répétition va bientôt commencer et rien n’est encore prêt ! Et le public qui s’amasse à la porte.

impresario Or ora verran tutti...

l'imprésario Tout le monde viendra !

mamma agata (di dentro) Aiuto!

mamma agata (en coulisse) À l’aide !

poeta Qual rumore!

le poète Quel bruit !

mamma agata (fuori) Ah, per pietà Impresario.

Alla porta mettete almen un battaglion di sentinelleo nell’entrar diventiam frittelle!

mamma agata (surgissant) Ah, par pitié Imprésario.

Mettez à la porte au moins un bataillon de gardes, où je vais être aplatie comme une crêpe !

poeta Or via cos’è accaduto?

le poète Allons, qu’est-il arrivé ?

mamma agata Piccola bagatella! Un profluvio di gente, sfacciata imperti- nente e birichina, appena m’han veduta mi son venuti addosso, e tira e spingi e serra.

Panf... punf... la portantina è andata in terra.

mamma agata Une bagatelle ! Un flot de gens, sans vergogne, effrontés et vilains, à peine m’ont-ils vue, ils se sont accrochés et ils ont tiré, poussé et pressé. Pif... paf... la chaise à porteurs s’est retrouvée par terre.

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SCÈNE 11 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

poeta & impresario Ah! Ah!

le poète & l'imprésario Ah ! Ah !

mamma agata Come! ridete?

mamma agata Comment ! vous riez ?

poeta Vuoi che pianga?

Già mal non ti sei fatta?...

le poète Tu veux qu’on pleure ?

On ne t’a pas fait mal ?...

mamma agata Non vedete che ho gonfio tutto un occhio!... né stender posso più questo ginocchio!

mamma agata Vous ne voyez pas que j’ai un œil tout gonflé !... je ne peux plus plier ce genou !

poeta Povera Mamma!

le poète Pauvre Mamma !

mamma agata Ahi! Ahi! Per causa vostra! Vedete che gran male era il las- ciarli entrar com’è l’usanza!

mamma agata Aïe ! Aïe ! Par votre faute ! Vous voyez qu’il est mauvais, l’usage de les laisser entrer !

impresario Poeta: che ne dici?

l'imprésario Poète, qu’en dis-tu ?

poeta Per me direi di fare la prova a porta aperta.

le poète Je dirais qu’il faut répéter avec les portes ouvertes.

mamma agata Oh sarà meglio!

mamma agata Oh, ce sera mieux !

poeta Va’ dal direttore per avere il permesso.

Io disporrò frat- tanto per la scena.

le poète Va demander l’autorisation au directeur.

Pendant ce temps, j’arrangerai la scène.

impresario Mi raccomando. (parte.)

l'imprésario Je m’en occupe.

(Il sort.)

poeta Non te ne dar pena. Coristi! Buttafuori! dove sono?

Dove son gli altri della compagnia!

le poète Ne te fais pas de souci. Choristes ! Régisseurs !

Où sont- ils ? Où est le reste de la troupe !

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 11BIS

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SCENA 11BIS

SCÈNE 11BIS

Luigia, e detti.

Luigia et les précédents.

luigia Li troverete tutti in sartoria.

luigia Vous les trouverez tous à la couture.

poeta Corro a chiamarli.

le poète Je cours les appeler.

luigia Mamma!... Mamma! vedete quanta gente entra in platea! Presto. Andiamo via.

luigia Maman !... Maman ! voyez tous ces gens qui entrent dans la salle. Vite. Partons.

mamma agata Anzi restiamo qui, figliuola mia, fingiam di passeggiare. Se qualche giovinotto coll’occhialin ti guarda, fa un sospirone, dagli un’occhiatina, che quando canterai la cavatina ti batterà le mani, griderà brava!... bis!... Oh che portento!

E tutti i spettatori gli faran eco e ti chiameran fuori!

mamma agata Au contraire, restons là, ma petite fille, feignons de nous promener. Si quelque jeune gens te fait de l’œil, pousse un grand soupir, fais-lui un clin d’œil, et quand tu chanteras la cavatine, il battra des mains, criera bravo !... bis !... Oh quel miracle !

Et tous les spectateurs lui feront écho et te feront des rappels !

luigia Oh zitta, che vien Procolo.

luigia Oh, chut, voilà Procolo.

mamma agata Carino, guardate com’è gonfio quel tacchino.

mamma agata Le cher, voyez comme il se rengorge, ce dindon.

SCENA 12

SCÈNE 12

Procolo, e detti.

Procolo et les précédents.

procolo Ma come?... Non mi battono le mani? Oh amici traditori! Il barbiere, il fornaio, il caffettiere m’hanno scroccato il pranzo... Sempre mi dan stoccate in ogni vicolo e poi mi lascian solo nel pericolo.

procolo Mais comment ?... On ne m’applaudit pas ? Oh traîtres amis ! Le barbier, le boulanger, le cafetier m’ont escroqué un repas... Ils sont toujours après moi dans la moindre ruelle et puis ils me laissent seul dans le danger.

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SCÈNE 13 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

SCENA 13

SCÈNE 13

Biscroma e detti, poi Daria.

Biscroma et les précédents, puis Daria.

maestro Eccomi qua Signori...

Poeta, dimmi un po’ che scena è questa?

le compositeur Me voici, Messieurs...

Poète, dis-moi un peu, c’est quelle scène ?

poeta È la reggia di Giove Altitonante.

le poète C’est le royaume de Jupiter tonnant.

maestro Che c’entra Giove?

le compositeur Que fait Jupiter là-dedans ?

procolo Zitti, in piedi tutti, giunge madama mia moglie.

procolo Chut, levez-vous tous, madame mon épouse arrive.

daria Maestro, fate cantar per prima quella seconda donna e supplemento, ch’io voglio riposarmi.

daria Maestro, faites chanter d’abord cette seconda donna de complément, je veux me reposer.

mamma agata Ma che seconda donna supplemento?...

Mia figlia è scritturata per Prima Comprimaria Assoluta. Però...

Luigia, canta!

mamma agata Mais quelle seconda donna de complément ?...

Ma fille est engagée comme premier second rôle assoluto. Mais... (s'adressant aux coulisses) Luigia, chante !

Aria finale de Fausta “ Tu che voli già spirto beato ”

Aria finale de Fausta « Tu che voli già spirto beato »

GAETANO DONIZETTI, FAUSTA

GAETANO DONIZETTI, FAUSTA, ACTE II, SCÈNE 10

luigia (fausta) “ All'eterno felice soggiorno, Il mio priego tu accogli placato, Mi perdona un sacrilego amor.

Te lo chiedo per quanto t'ho amato, In compenso di tanto dolor. ”

luigia (fausta) « Toi qui, esprit bienheureux, t'élèves vers l'heureux séjour éternel, ] Accueille ma prière dans l'apaisement.

Pardonne-moi un amour sacrilège ! je te le demande pour tout mon amour pour toi, en réconfort de tant de souffrance ! »

procolo Ecci!

procolo Atchoum !

mamma agata Cos’è?

mamma agata Qu’est-ce que c’est ?

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 13

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maestro Niente. Starnuta.

le compositeur Rien. Il éternue.

mamma agata Crepa!

mamma agata Crève !

procolo Poeta, ditemi a proposito: come debbo sortire, in carrozza, a cavallo, o in una biga?

procolo Poète, à propos dites-moi : comment dois-je entrer, en voiture, à cheval ou dans un char ?

poeta Tutti sortono a piedi.

le poète Tout le monde entre à pied.

procolo A piedi un Procolo!

Sortire io voglio almeno in una slitta.

procolo À pied, un Procolo !

Je veux entrer au moins en traîneau.

mamma agata È meglio in omnibus!

mamma agata En omnibus, c’est mieux !

procolo Vecchia insolente!...

Non mi degno altercar con questa razza; vo’ a mettermi il cimiero e la corazza.

(Via.)

procolo Vieille insolente !...

Je ne daigne pas me quereller avec cette engeance ; je vais mettre mon cimier et ma cuirasse. (Il sort.)

mamma agata Buffone!... Or via Maestro che facciamo?

mamma agata Bouffon !... Alors maestro, que faisons-nous ?

maestro Per ora proverem la tua romanza.

E dopo a travestirti andrai da vittima.

le compositeur Pour l’instant, répétons ta romance.

Et ensuite, tu iras te costumer en martyre.

mamma agata Devo cantare adesso?

mamma agata Je dois chanter maintenant ?

maestro Certo.

le compositeur Bien sûr.

mamma agata Cù, cù.

mamma agata Cou, cou.

maestro Che fai?

le compositeur Que fais-tu ?

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SCÈNE 13 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

mamma agata Provo l’organo vocale.

mamma agata Je teste mon organe.

maestro Andiamo.

le compositeur Allons-y.

mamma agata Mi raccomando a te, caro Maestro, di farmi accompagnar dolce pianino, sì che l’orchestra sembri un mandolino.

mamma agata Je te demande, cher maestro, de me faire accompagner doucement, très piano, et que l’orchestre ressemble à une mandoline.

Segue ritornello.

Suit la ritournelle.

mamma agata “Assisa a piè d’un...”

mamma agata « Assise au pied d’un... »

maestro Troppo presto!

le compositeur Trop vite !

mamma agata Signori, è troppo presto!

mamma agata Messieurs, c’est trop vite !

maestro Io dico a te, bestiaccia...

Aspetta il ritornello.

(Riprende ritornello.)

Entra...

le compositeur C’est à toi que je parle, bêtasse...

Attends la ritournelle.

(La ritournelle reprend.)

Vas-y...

mamma agata Dove?

mamma agata Où ?

maestro Canta!

le compositeur Chante !

mamma agata Io?

mamma agata Moi ?

maestro Ma sì, coraggio.

le compositeur Mais oui, courage.

mamma agata Or sentirete un rosignol di maggio!

mamma agata Vous allez entendre un rossignol de printemps !

mamma agata Assisa a’ piè d’un sacco

mamma agata « Assise au pied d’un sac,

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 13

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In mezzo del dolore, Gemeano fritti i sardi Nel più crudel rumore.

L’aura fra rape flebili, Ne ripeteva il suon.

I broccoletti limpidi A caldi suoi sospiri I maramè sciosciavano Dei lor diversi giri, L’aura fra rape flebili, Ne ripeteva il suon. ” Uh! che dissi?...

Submergées de douleurs Les sardines frites gémissaient Dans d’atroces rumeurs.

Passant par les navets éplorés La brise répétait leurs clameurs.

Les limpides brocolis Soufflaient le souffle De leurs soupirs ardents, Ils tournaient et tournaient Passant par les navets éplorés La brise répétait leurs clameurs. » Euh ? Qu’est-ce que j’ai dit ?

maestro (parlando) Dici un mondo di bestialità!

Lascia stare, che questo primo tempo lo taglierò; passiamo all’allegro.

le compositeur (parlé) Tu dis de grosses bêtises !

Laisse tomber, parce que je vais couper ce premier passage ; passons à l’allegro.

mamma agata “Or che son vicino a te, Cesso alfin di palpitar; Tanto amore, e tanta fe’ Volle il cielo coronar!

Quel sorriso, e quello sguardo Mi consola, m’innamora!

Come balza nel mio petto Dall’affetto acceso il cor, ...

Acceso il cor.”

mamma agata « À présent que je suis près de toi, Cesse enfin de trembler ; Tant d’amour, tant de fidélité, Le ciel a voulu les couronner !

Ce sourire et ce regard Me consolent, m’enamourent !

Comme il bat dans mon sein Mon cœur enflammé d’amour, ...

Mon cœur enflammé. »

maestro Ah che bestia, che orror, quanti spropositi.

le compositeur Ah quelle imbécile, quelle horreur, que d’erreurs.

mamma agata Prendetevela col suggeritore on me ne ha detto una... e poi conviene anche esser tollerante con una timidetta debuttante.

Vado a vestirmi dunque.

mamma agata Prenez-vous en au souffleur, il ne m’a pas dit une... et puis il faut être compréhensif avec une timide petite débutante.

Bon, je vais m’habiller.

(Via.)

(Elle sort.)

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SCÈNE 13 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

maestro Se madama volesse favorire si proverebbe il suo Rondò.

le compositeur Si Madame le veut bien, nous allons répéter votre rondo.

daria (di fuori) Non posso : mi sento tutta quanta costipata

daria (des coulisses) Je ne peux pas, je suis constipée

procolo Via supplicatela ha un cor sì morbido, chi sa che non s’abbassi a favorirvi.

procolo Suppliez la, elle a si bon cœur qu'elle daignera peut-être nous faire plaisir.

maestro Madama, deh consoli un povero Maestro palpitante. A lei mi prostro.

le compositeur Madame, consolez un pauvre et anxieux maestro.

Je me prosterne à vos pieds.

daria (entrando) Basta : mi proverò.

daria (arrivant des coulisses) Il suffit je vais essayer

procolo Silenzo. Canta la prima donna. Trovino l’Aria numero quaranta, stia dunque in attenzione chi brama aver la nostra protezione.

procolo Silence ! La prima donna va chanter. Trouvez l'air n° 40. Soyez trèsb attentifs si vous voulez notre protection.

Aria de Virginia “ Icilio Io L'amo ” Duetto Icilio e Virginia “ Allora che avvinti sarei dai Numi ”

Air de Virginia « Icilio Io L'amo » Extrait du duo d’Icilio et de Virginia « Allora che avvinti sarei dai Numi »

SAVERIO MERCADANTE, VIRGINIA, ATTO II, SCENA 5

SAVERIO MERCADANTE, VIRGINIA, ACTE II, SCÈNE 5

daria (virginia) Icilio io l’amo. È grande alpar d’Icilio l’amor ch’io porto adesso! È tal che a voi comprender, ne dirlo m’è concesso!

Luce, speranza ed anima egli è del viver mio.

Non un mortale, un Dio cotanto amar si può!

daria (virginia) « Icilio, Je l'aime.

L'amour que je lui porte est aussi grand qu’Icilio.

Il est tel que je ne puis vous le dire et le faire comprendre Il est la lumière, l'espoir et l'âme de ma vie.

Non, on ne peut aimer autant un dieu. »

maestro Ma brava !

Avete gorgheggiato come un merlo

le compositeur Bravo ! Vous avez parfaitement exécuté vos roulades tel un merle !

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 13

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poeta Che possesso di scena, vi disegnate meglio d’un Alcide.

le poète Quel sens de la scène !

Vous y évoluez mieux qu'un Alcide herculéen.

maestro Sublime quando piange, e quando ride.

Ora proviam la marcia trionfale...

Procolo, tocca a voi.

le compositeur Sublime dans les larmes et les rires !

Maintenant, répétons la marche triomphale...

Procolo, c’est à vous.

procolo (di dentro) Aspetta, aspetta... Non m’entra la corazza... un palmo e stretta.

procolo (en coulisse) Attends, attends... Je n’entre pas dans la cuirasse...

Une bride est trop serrée.

maestro La metterai domani, or puoi sortir.

le compositeur Tu la mettras demain, maintenant tu peux venir.

procolo Presto la lancia, vengo. (fuori) Eccomi qua.

procolo Vite, la lance, j’arrive. (entre en scène.)

Me voici là.

Al suono della marcia militare, comparisce il Poeta avanti, che insegna i passi ai coristi, i quali cantanto il seguente:

Au son de la marche militaire, le Poète s’avance, montrant les pas aux choristes, qui chantent ce qui suit :

coro Viva il gran Procolo Di schiere elette, Di sue vendette Trionfator. ...

Trionfator, trionfator.

chœur Vive le grand Procolo Et ses troupes d’élite, Triomphateur De ses vengeances. ...

Triomphateur, triomphateur.

procolo (con cimiero a piume, e lancia in mano, dopo aver fatto riverenza al pubblico, parlando) Presto, la sedia curule.

(Una comparsa porta una sediera.)

Va’ via briccone!

Ti pare che questa sia la sedia curule?

procolo (avec cimier à plumes, lance en main, après avoir fait une révérence au public, parlé) Vite, la chaise curule.

(Un comparse apporte un siège.)

Va-t-en, coquin !

Cela te semble être la chaise curule ?

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SCÈNE 13 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

maestro (parlando) Cosa aspetti, Romolo?

le compositeur (parlé) Qu’est-ce que tu attends, Romulus ?

procolo (parlando) Aspetto la sedia curule.

procolo (parlé) J’attends la chaise curule.

maestro (parlando) A quei tempi i Romani sedevano per terra.

Stà in carattere, e siedi tu pure sul terreno.

(All’orchestra) Andiamo. A noi.

le compositeur (parlé) À cette époque, les Romains s’asseyaient par terre.

Reste dans le ton et assieds-toi aussi sur le sol. (À l’orchestre) Allons-y. À nous.

procolo (al suggeritore, parlando) Le parole.

(Comincia a cantare.)

“Son guerriero, son guerriero E sono amante, sì, sì, e sono Amante,

procolo (au souffleur, parlé) Le texte.

(Il commence à chanter.) « Je suis un guerrier, un guerrier, Et je suis un amant, oui, oui, et je suis Un amant,

maestro (parlando) No, Procolo.

le compositeur (parlé) Non, Procolo.

procolo E sono Aman...”

procolo Et je suis Un am... »

maestro (parlando) No! No!

le compositeur (parlé) Non ! Non !

procolo (parlando) Come no?

procolo (parlé) Comment non ?

maestro (parlando) Non senti che sei indietro? Eppoi cali...

le compositeur (parlé) Tu n’entends pas que tu es en retard ?

Et puis trop bas...

procolo (parlando) Domani verrò in stivali così crescerò due dita.

Da capo. (cantando) “Son guerriero,

procolo (parlé) Demain je viendrai en bottes, comme ça je grandirai de deux doigts. On recommence. (chanté) « Je suis un guerrier,

maestro Cali.

le compositeur Trop bas.

procolo Son guerriero

procolo « Je suis un guerrier »

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET SCÈNE 13

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maestro Cresci.

le compositeur Trop haut.

procolo E sono amante.

procolo Et je suis un amant.

maestro No, no, oh povero me.

le compositeur Non, non, oh pauvre de moi.

procolo (incollerito) Son guerriero...”

procolo (en colère) Je suis un guerrier... »

maestro No, no, tu sei un asino.

le compositeur Non, non, tu es un âne.

procolo A me simile insulto? Parleremo.

procolo Une telle insulte à moi ? On en reparlera.

daria Io ti vendicherò.

daria Je te vengerai.

maestro La marcia funebre.

le compositeur La marche funèbre.

poeta Attenti, (Tutti ridono.)

A che ridete?

Asini, Schiocchin esse mesti dovete.

Abbasso gl’occhi.

le poète Méfiez-vous. (tous rient.)

Pourquoi riez-vous ? Ânes, Vous devez être tristes, Baissez les yeux.

Tornano i coristi, e s’avanza lentamente il gran sacrificatore con grossa mannaia in mano. Un sacerdote porta l’aurea conca, e un altro un coltellaccio.

Les choristes reviennent, le grand sacrificateur s’avance lentement, une grande hache à la main. Un prêtre porte un bassin en or, un autre un grand couteau.

Agata, vestita da vittima con attitudini caricate di tristezza, viene dal fondo del teatro, è preceduta da otto guardie, gira per la scena, e si ferma rimpetto a Romolo inginocchiandosi.

Mamma Agata, costumée en victime du sacrifice, dans une attitude de tristesse caricaturale, arrive du fond du théâtre, précédée de huit gardes, tourne autour de la scène, s’arrête et s’agenouille devant Romulus.

procolo “Vergine sventurata, Giunt’è l’estremo istante de’ tuoi teneri dì!...

La bionda chioma, quell’innocente viso...”

procolo « Vierge infortunée, L’ultime instant de tes tendres jours est arrivé !...

Cette blonde chevelure, ce visage innocent... »

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SCÈNE 13 LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

(al suggeritore) Le parole... “... quel placido sorriso, Mi muovono a pietà!...

Ma vuole il fato (fa per vibrare il colpo.)

Che...”

(au souffleur) Le texte... « ... ce sourire serein, M’inspirent la pitié !...

Mais le destin veut (il s’apprête à frapper.)

Que... »

luigia “Romolo non ferir;

luigia « Romulus, ne frappe pas ;

mamma agata (parlando) Aiuto!

mamma agata (parlé) De l’aide !

luigia Giove è placato!”

luigia Jupiter est apaisé ! »

mamma agata Evviva lo sì Giove; lo voglio...

mamma agata Vive le Jupiter oui ; je veux...

impresario Pessime nuove!

l'imprésario Très mauvaise nouvelle !

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET DERNIÈRE SCÈNE

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SCENA ULTIMA

DERNIÈRE SCÈNE

Impresario, e detti.

L’imprésario et les précédents.

daria, luigia, mamma agata, procolo, maestro & poeta Ch’è successo?

Via ti spiega; Che t’avvenne?

Che cos’è?

daria, luigia, mamma agata, procolo, le compositeur & le poète Que s’est-il passé ?

Allons, explique-toi ?

Que t’est-il arrivé ?

Qu’est-ce qu’il y a ?

coro Che cos’è?

le chœur Qu’est-ce qu’il y a ?

daria, luigia, procolo, maestro & poeta Che cos’è?

daria, luigia, procolo, le compositeur & le poète Qu’est-ce qu’il y a ?

impresario Per la fuga inaspettata Del soprano, e del tenore, Non permette il direttore, Che si vada in scena...

l'imprésario À cause de la fuite inattendue Du sopraniste et du ténor Le directeur ne permet plus Que l’on se produise en scène...

mamma agata & procolo Ohimè!

mamma agata & procolo Malheur !

daria, luigia, maestro & poeta Ohimè!

daria, luigia, le compositeur & le poète Malheur !

impresario Come fo cogli appaltati, Ch’han pagato già due rate, Da voi tutti divorate Con ingorda avidità!

l'imprésario Comment faire admettre ça À ceux qui ont déjà payé deux fois, Vous avez tout dévoré Avec une vorace avidité !

procolo (da sé) Come pago il caffettiere?

procolo (à part) Comment payerai-je le cafetier ?

daria (da sé) Come saldo la scuffiara?

daria (à part) Comment réglerai-je la modiste ?

maestro (da sé) Mi sequestra il locandiere!

le compositeur (à part) L’aubergiste va me garder en otage !

mamma agata (a Luigia) Or m’ammazza la scuffiara!

mamma agata (à Luigia) La modiste va m’assassiner !

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DERNIÈRE SCÈNE LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

procolo Zitti! È sorto in me un pensiero; Non è nuovo, a dire il vero!

Ma in un caso come questo, No, di meglio, no, di meglio non si dà.

procolo Silence ! J’ai une idée ; Elle n’est pas nouvelle en vérité !

Mais dans un cas comme celui-ci, Il n’y en a pas de meilleure, non.

tutti Quale? Parla!

tous Laquelle ? Parle !

procolo Attenti qua.

La notte ci aiuta; Facciamo il fagotto, E avvolti in cappotto Vediam di scappar, ... Vedrò, vedrò di scappar!

procolo Votre attention !

La nuit va nous aider ; Faisons nos paquets, Et enroulés dans nos manteaux Prenons la poudre d’escampette, ... Nous prendrons la poudre d’escampette !

maestro Bravo! La notte ci aiuta; Vo’ a farm’ il fagotto, E avvolto in cappotto Vedrò di scappar, ... Sì vedrò di scappar!

le compositeur Bravo ! La nuit va nous aider ; Je vais faire mes paquets, Et enroulé dans mon manteau, Je prendrai la poudre d’escampette, ... Oui, la poudre d’escampette !

mamma agata Bravo! La notte ci aiuta; Vò a farmi il fagotto, E avvolto in cappotto Fuggiamo di qua, ... Sì, sì, di qua!

mamma agata Bravo ! La nuit va nous aider ; Je vais faire mes paquets, Et enroulée dans mon manteau, Fuyons d’ici, ... Oui, oui, d’ici !

luigia Oh benone, oh benone, Sì vediam di scappar, Che idea singolar, ah, ... Che idea singolar!

luigia Oh parfait, oh parfait, On prendra la poudre d’escampette, Quelle idée singulière, ah, ... Quelle idée singulière !

poeta Bravo! La notte ci aiuta; Vo a farm’ il fagotto, E avvolto in cappotto Vedrò di scappar, ... Vedrò di scappar!

le poète Bravo ! La nuit va nous aider ; Je vais faire mes paquets, Et enroulé dans mon manteau, Je vais prendre la poudre d’escampette, ... Je vais prendre la poudre d’escampette !

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LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET DERNIÈRE SCÈNE

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daria La notte ci aiuta, Vò a fare il fagotto, E avvolto in cappotto Vedrò di scappar, ... Vedrò di scappar!

daria La nuit va nous aider, Je vais faire mes paquets Et enroulée dans mon manteau Je vais prendre la poudre d’escampette, ... Je vais prendre la poudre d’escampette !

impresario La notte ci aiuta, Vò a fare il fagotto, E avvolto in cappotto Vedrò di scappar!

l'imprésario La nuit va nous aider, Je vais faire mes paquets Et enroulé dans mon manteau Je vais prendre la poudre d’escampette !

coro Oh bravo, benone, Che idea singolar, Che idea singolar!

chœur Oh bravo, très bien, Quelle idée singulière, Quelle idée singulière !

daria Chi per di qua,

daria Les uns fuiront par ici,

luigia Chi per di là,

luigia les autres disparaîtront par là !

mamma agata Chi per di qua,

mamma agata Les uns fuiront par ici,

procolo Chi per di là,

procolo les autres disparaîtront par là !

daria Sen fuggirà,

daria On fuira,

luigia Scomparirà;

luigia Disparaîtra ;

mamma agata Sen fuggirà,

mamma agata On fuira,

procolo Scomparirà,

procolo Disparaîtra,

daria E maestro Chi per di qua,

daria & le compositeur Les uns fuiront par ici,

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DERNIÈRE SCÈNE LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI LE LIVRET

luigia & poeta Chi per di là,

luigia & le poète les autres disparaîtront par là !

mamma agata & maestro Sen fuggirà,

mamma agata & le compositeur On fuira,

procolo & poeta Scomparirà, [...]

procolo & le poète Disparaîtra, [...]

procolo Poi si dirà,

procolo Puis on dira,

tutti (meno Procolo) Per la città,

tous (sauf Procolo) Partout en ville

procolo Per la città, [...]

procolo Partout en ville, [...]

daria Poi si dirà, per la città, La compagnia,

daria Puis on dira, partout en ville, Que la troupe,

tutti La compagnia Più non ci sta, Non ci sta, ...

Non ci sta!

tous Que la troupe N’est plus là, N’est plus là ...

N’est plus là !

luigia & procolo La notte ci aiuta, Facciamo fagotto, E avvolti in capotto Vediam di scappar.

luigia & procolo La nuit va nous aider, Faisons nos paquets Et enroulés dans nos manteaux Nous prendrons la poudre d’escampette.

[...]

[...]

Tornano a rovenarsi tutti sul davanti.

Ils reviennent tous à l’avant-scène.

tutti Scappiamo!

tous Décampons !

Qui ognuno corre via velocemente e cala il sipario.

Chacun sort en courant et le rideau tombe.

FINE DELL’OPERA

FIN DE L’OPÉRA

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© BERTRAND STOFLETH

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[page de droite, idem]

Le metteur en scène Laurent Pelly pendant les répétitions au studio de Meyrin en novembre 2018.

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© GTG / CAROLE PARODI © GTG / CAROLE PARODI © GTG / CAROLE PARODI

[de gauche à droite et de haut en bas]

Le directeur musical Gergely Madaras ; Melody Louledjian (Luigia, seconda donna) ; Pietro Di Bianco (Biscroma strappaviscere, le compositeur), David Bizic (Procolo), Luciano Botelho (Guglielmo, le ténor), Melody Louledjian (Luigia, seconda donna), Enric Martínez-Castignani (Cesare Salsapariglia, le poète) et Katherine Aitken (Pippetto)

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CETTE ANNÉE-LÀ... GENÈVE EN 1831 par Gérard Duc (Prohistoire*)

* Prohistoire est un atelier d’écriture de l’histoire créé en 2006 par Gérard Duc et Olivier Perroux, deux historiens indépendants issus du milieu académique.

Prohistoire a participé à l’élaboration d’expositions, à la rédaction d’ouvrages historiques, dont une Histoire des énergies à Genève et à plusieurs projets historiques, notamment pour la Banque Lombard Odier & Cie. En 2015, dans le cadre des festivités du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération suisse, Prohistoire a conçu l’exposition Genève et la Suisse. Un bicentenaire en 200 chroniques, pour le compte de l’Association GE200.CH. Cette exposition a été présentée entre mai et fin juillet 2015 sur le quai Wilson.

www.prohistoire.ch

Il fait un froid intense en ce samedi 31 décembre 1831 lorsque, à neuf heures, les portes du temple de Saint-Pierre s’ouvrent au public. Une heure plus tard, les vingt-huit membres du Conseil d’État – le pouvoir exécutif – et les quatre syndics sortants qui dirigent ce gouvernement, les membres des tribunaux et ceux du ministère public se dirigent, en un cortège solennel, de l’Hôtel-de-Ville vers Saint-Pierre. Les syndics, en grand costume, leur bâton syndical à la main, emmenés par le premier syndic sortant Jean-Jacques Rigaud, sont précédés d’Henri Fromont, le sautier et des huissiers du Conseil. Viennent ensuite les 250 députés du Conseil représentatif, qui fait office de législatif.

Après la prière d’usage, lu par le secrétaire d’État François-Marc de Roches, le premier syndic Rigaud, tout juste 46 ans, se lève, se couvre de son chapeau et, dans le plus profond silence, prononce son discours d’une voix ferme.

Le discours de Saint-Pierre : la politique du « progrès graduel » contre les révolutions Le magistrat prononce un discours emprunt d’autosatisfaction, où perce un certain soulagement. Parti de France en 1830, un mouvement révolutionnaire a essaimé en Europe, mettant également à mal le monopole gouvernemental des élites aristocratiques dans onze cantons suisses qui adoptent, sous la pression de la rue, des régimes libéraux. Durant l’année 1831 qui se termine, les flammèches de la révolution ont encore brûlé ou menacé de se raviver en Allemagne, en Belgique, en Italie, ou en Pologne sous domination russe.

Fin décembre 1831, le constat est sans appel : Genève, ferment d’expérimentation des révolutions au siècle précédent, est demeuré, cette foisci, en dehors de la contagion révolutionnaire. La Constitution genevoise de 1814 n’est pourtant guère libérale. Le tact politique de Jean-Jacques Rigaud explique notamment le calme de la rue genevoise. Aux affaires depuis le début de la décennie précédente, il sait parfaitement insuffler des changements constitutionnels au comptegouttes. En 1831, cette politique du « progrès gra-

duel » s’est une nouvelle fois exprimée à plusieurs reprises : une loi a notamment mis fin à l’inamovibilité des conseillers d’État. Ainsi, le discours de Saint-Pierre du dernier jour de l’an est également un exercice de publicité : « Toutes ces modifications, l’opinion publique les réclamait ; aussi ontelles été accueillies avec satisfaction par la grande généralité de nos concitoyens. » Le citoyen, libre défenseur de sa patrie Le respect des institutions par le citoyen genevois s’exprime à merveille, insiste Rigaud dans son discours, lorsqu’il s’est agi, en mars 1831, de lever des troupes pour défendre les frontières, face au risque de conflit induit par les révolutions : « Nous ne vîmes dans les rangs que des citoyens obéissant avec joie à l’appel qui leur était fait au nom de l’indépendance de la commune patrie. » De fait, le 21 mars, un bataillon de jeunes recrues quitte Genève pour arriver à Brigue une semaine plus tard, après avoir traversé sous les vivats et les flots de vin le canton de Vaud. Dans le même temps, un contingent valaisan est accueilli sous les acclamations par la population genevoise, massée aux abords de la caserne de Chantepoulet. Apparaît ainsi pour la première fois une attribution informelle de l’armée, périodiquement réaffirmée, celle de servir de ferment au sentiment patriotique.

La mesure du temps En octobre de la même année, alors que les risques de conflit se sont éloignés, le nouvel Observatoire astronomique de Genève est inauguré sur le bastion Saint-Antoine. C’est un outil important permettant la mesure précise du temps, dans une ville où la haute horlogerie s’est imposée en branche économique dominante. Les innovations dans le domaine de l’astrologie vont bon train et, à peine inauguré, l’observatoire est équipé de nouveaux instruments de précision.

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PRODUCTION Premiers violons Girolamo Bottiglieri (S) Melik Kaptan (CS) Alexandre Favez Noémie Fourmeau Ahmed Hamdy Piotr Kawecki Catherine Plattner Pascale Servranckx

Chef de chant Réginald Le Reun Collaboration à la mise en scène Julien Chavaz Assistant aux costumes Jean-Jacques Delmotte Régisseuse de production Julie Serré Chef de plateau Patrick Savariau Régisseuse Tania Rutigliani Régie lumières Claire Peverelli Réalisation des surtitres Richard Neel Régie surtitres Joëlle-Anne Cavat Roulin

Seconds violons Marc Liardon (S) François James (CS) Ariel Bühler Yvonne Cottet Guillaume Jacot Christine Regard Altos François Jeandet (S) Marion Stienne (CS) Irénée Krumenacker Robin Lemmel Violoncelles Pascal Michel (S) Dan Sloutskovski (CS) Coralie Devars Delphine Gosseries

Chœur d’hommes du Grand Théâtre de Genève Ténors Yong-Ping Gao Omar Garrido Sanghun Lee Lyonel Grelaz José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski

Hautbois Luca Mariani (S) Patrick Marguerat Clarinettes Cindy Lin (S) Eric Völki Cors Matthieu Siegrist (S) Maxime Tomba Pierre Badol Bassons Ludovic Thirvaudey (S) Jeanne Sifferlé Trompettes Jean-Pierre Bourquin (S) Ivo Panetta Trombones Francesco d’Urso (S) Alexandre Mastrangelo Guillaume Copt Timbales Sergi Sempere Percussions Sébastien Cordier

Contrebasses Alan Infante Pena (S) Pierre-François Massy (CS)

Harpes Nathalie Châtelain Carlotta Bulgarelli

Flûtes Catherine Stutz (S) Eliane Williner

(S) solo (CS) co-soliste

Figuration Femmes Noemi Blazquez Benito

Basses Krassimir Avramov Wolfgang Barta Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Rodrigo Garcia Dimitri Tikhonov

Hommes Alexandre Alvárez Arthur Baratin Remi Blasquez Mehdi Belhaouane

Personnel technique auxiliaire Technique de scène Éclairage Line Adam Yannick Bayala Quentin Brichet Mathieu Cabanes Basile Chervet Denis Gobin Hugo Guarin Jean-Claude Héritier Youri Joly Pierre Lafanechère

Alain Mugnier Adrien Nicolovici Juliette Ricabonni Lionel Rocher Romain Toppano Alessandra Vigna Machinerie Thibault Benz David Berdat Simon Grandcollot Jonathan Liardon

Sega Njie Julien Périllard Yannick Rossier Édouard Rummel Omar Sfaxi Benjamin Surville Gala Zackyr

Carole Schoeni Christina Simoes Nathalie Tanner Séverine Uldry Mia Vranes

Perruques-maquillage Nicole Chatelain Delfina DeGiorgi Nicole Hermann-Babel

Ateliers costumes Couture Léa Cardinaux

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© GREGORY BATARDON

BIOGRAPHIES

L’Orchestre de Chambre de Genève L’Orchestre de Chambre de Genève n’a pas choisi son nom par hasard. Depuis sa création en 1992, son identité est indissociable de son lieu de résidence, Genève. Fidèle aux spécificités de son effectif de trente-huit musicien-ne-s permanents, L’OCG propose des saisons de concerts dont les programmes s’articulent chacun autour d’une thématique et privilégient les périodes classiques et préromantiques, sans oublier quelques incursions dans la musique de la fin du XIXème siècle. Le répertoire baroque trouve également sa place, mais pas uniquement en formation restreinte. La musique contemporaine pour orchestre de chambre, enfin, est distillée avec cohérence toujours en lien avec les autres œuvres de la soirée. L’orchestre prend à cœur sa mission pédagogique et la diffusion culturelle de proximité. Il présente de nombreux programmes et de fructueuses collaborations artistiques avec l’enseignement scolaire primaire, secondaire et post-obligatoire, avec la Haute école de musique, le Conservatoire populaire de musique, danse et théâtre ou les Activités culturelles de l’Université. Tradition genevoise par excel-

lence pratiquée par de nombreux mélomanes, l’art vocal fait partie intégrante des activités de L’OCG. Signe d’une implantation locale forte, l’orchestre collabore étroitement avec le Motet, le Chant Sacré, la Psallette, le Cercle Bach de Genève, les Chœurs de l’UNIGE, du CERN ou encore du Grand Théâtre.

Associé à des str uctures prestig ieuses, L’OCG est invité à se produire notamment à l’Opéra de Lausanne, au Grand Théâtre de Genève ou à l’Opéra de Chambre de Genève, sans oublier les concerts de la Ville de Genève et le Concours de Genève, dont il est le partenaire privilégié pour l’enregistrement des disques offerts aux lauréats. Son rayonnement est aussi souligné par sa présence dans de nombreux festivals et évènements artistiques du bassin genevois et lémanique. Soutenu par la Ville de Genève, la République et Canton de Genève et de nombreux partenaires privés, L’OCG cultive sa différence par son originalité, son exigence et son audace. Garant de cette ambition, le chef d’orchestre néerlandais Arie van Beek est directeur artistique et musical de L’OCG depuis septembre 2013.

Au Grand Théâtre de Genève : Casse-Noisette 05-06, Coppélia, Casse-Noisette 06-07, Ariodante, Da Gelo a Gelo 07-08, Giselle, Roméo et Juliette 08-09, La Calisto 09-10, Le Petit Prince 14-15, La Belle Hélène 15-16, Concert Purcell et Haendel 15-16, Concert avec Joyce DiDonato 16-17 et avec Sonya Yoncheva 17-18, Figaro-ci, Figaro-là 17-18.

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BIOGRAPHIES

Gergely Madaras

Laurent Pelly

Directeur musical de l’Orchest re Dijon Bou rgog ne depuis 2013 et chef principa l du Savaria Symphony Orchestra (Hongrie) depuis 2014, Gergely Madaras prendra la direction musica le de l’Orchestre philharmonique royal de Liège (OPRL) en septembre 2019. Né en 1984 à Budapest, il étudie la direction d’orchestre à l’Universität für Musik de Vienne et la flûte à l’académie Franz Liszt de Budapest. Régulièrement invité par des orchestres majeurs tels que le BBC Symphony, BBC Philharmonic et BBC Scottish Symphony Orchestra, Philharmonia Orchestra, Ha llé, Orchestra Sinfonica Naziona le della RAI, Filarmonica della Scala, Maggio Musicale Fiorentino, Orchestre philharmonique de Radio France, Orchestre national du Montpellier, les orchestres philharmoniques d’Oslo et de Copenhague, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Scottish Chamber Orchestra, Münchener K a mmerorchester et l’Academy of Ancient Music, ainsi que les festivals internationaux comme Lucerne, Tanglewood, Aspen, Milano Musica, MiTo Settembre Musica et Septembre Musical Montreux-Vevey. Il se distingue aussi dans le répertoire lyrique, notamment à l’English National Opera, au De Nationale Opera Amsterdam et à l’Opéra d’État Hongrois. Ancré dans le répertoire traditionnel classique et romantique, il est aussi un ardent défenseur des compositeurs majeurs hongrois comme Bartók, Kodály et Dohnányi et maintient une relation étroite avec la musique d’aujourd’hui : il a dirigé plus de 100 œuvres composées après 1970, et a travaillé en proche collaboration avec des compositeurs comme Pierre Boulez, George Benjamin, György Kurtág et Péter Eötvös.

Invité des scènes internationales, Laurent Pelly exerce son talent tant à l’opéra qu’au théâtre. De 2008 à 2018, il est co-directeur avec Agathe Melinand du Théâtre national de Toulouse pour lequel il assure maintes mises en scène dont L’Oiseau vert, La Cantatrice chauve et A Midsummer Night’s Dream. À l’opéra, ses productions les plus récentes incluent : Le Roi Carotte aux opéras de Lyon et Lille, L’Heure espagnole et L’Enfant et les Sortilèges à La Scala, Béatrice et Bénédict au Festival de Glyndebourne, L a Fille du régiment au Wiener Staatsoper, Don Pasquale au San Francisco Opera, Hänsel und Gretel au Seattle Opera, L’Amour des trois oranges à l’Aalto-Muskitheater, Le Coq d’or à La Monnaie, à l’Opéra de Lorraine et au Teatro Real, La Fille du régiment au Gran Teatre del Liceu, Teatro de la Maestranza et Wiener Staatsoper, L’Eli sir d’amore au Royal Opera House, Viva la Mamma à l’Opéra national de Lyon, Il Barbiere di Siviglia au Théâtre des Champs-Élysées et à l’Opéra de Marseille. Beaucoup de ses productions connaissent de nombreuses reprises, dont La Fille du régiment, Hänsel und Gretel, Cendrillon, Manon (Massenet), Les Contes d’Hoffmann, Platée et L’Amour des trois oranges. En 2018, il est invité au Metropolitan et Lyric Opera de Chicago pour Cendrillon, à l’Opéra national de Paris pour L’Heure espagnole, Gianni Schicchi et L’Eli sir d’amore, au Santa Fe Opera pour Candide, au Deutsche Oper Berlin pour Les Contes d’Hoffmann et à La Monnaie pour Don Pasquale. Parmi ses projets : La Fille du régiment à Londres (ROH), Lucia di Lammermoor à Vienne (Staatsoper), Les Contes d’Hof fmann à Naples, Falstaff à Madrid et Barbe-Bleue à Lyon.

Au Grand Théâtre de Genève : Zauber flöte 15-16, Fantasio

© POLO GARAT

Mise en scène & costumes

© BALÁZS BÖRÖCZ

Direction musicale

Au Grand Théâtre de Genève : Orphée au x enfers 97-98, Pl at é e 00-01 , L a G ra n d e-D u ch e s s e d e G é ro l s t e i n 1 4-15 , Le Médecin malgré lui 15-16.

17-18.

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BIOGRAPHIES

Chantal Thomas

Joël Adam

Chantal Thomas étudie aux Beaux-Arts de Dijon, puis à l’ENSAD de Paris. Diplômée en scénographie en 1982, elle fonde u n atel ier de décors à Par is en 1984 . El le signe ses premiers décors en 1987 pour Jean‑Louis Martin-Barbaz. Elle collabore avec Laurent Pelly sur plus de cinquante spectacles, pour des pièces, des spectacles musicaux (Et Vian !

En avant la zique) et des opéras, incluant Orphée aux Enfers (Genève et Lyon), La Belle Hélène (Santa Fe, Châtelet et English National Opera), Les Contes d’Hoffmann (Lausanne et Lyon), Platée, Les Sept Péchés capitaux, Ariadne auf Naxos, L’Elisir d’amore, Giulio Cesare, I Puritani (Opéra de Paris), Les Boréades (Lyon et Zurich), La Grande-Duchesse de Gérolstein (Châtelet), L’Amour des trois oranges (Amsterdam), La Vie parisienne et Le Roi Carotte (Lyon), La Fille du régiment (Royal Opera House, Metropolitan, Wiener Staatsoper, San Francisco Opera, Liceu), La Voix humaine et Le Château de Barbe‑Bleue (Lyon), Pelléas et Mélisande (Theater an der Wien), La Traviata (Santa Fe, Turin), Manon, Robert le Diable (Royal Opera House), L’Étoile (Amsterdam) et Don Pasquale (Festival de Glyndebourne). Elle collabore avec les metteurs en scène et chorégraphes Michel Hermon, Étienne Pommeret, Frédéric Bélier-Garcia, Denise Chalem, Mirella Giardelli, Laura Scozzi et Michel Rostain. Elle crée les décors des Nozze di Figaro au Festival d’Aix‑en‑Provence 2012 dans la mise en scène de Richard Brunel. Projets : La Fille du régiment au Metropolitan et à Covent Garden, Lucia di Lammermoor au Wiener Staatsoper, Les Contes d’Hoffmann au Teatro San Carlo et Barbe-Bleue à l’Opéra de Lyon.

Lumières

P l a t é e 00-01, L a Gra n d e -D u c h e s s e d e G é r o l s t e i n 14-15,

Au Grand Théâtre de Genève : Orphée aux enfers 97-98, Platée

Le Médecin malgré lui 15-16.

00-01, La Grande-Duchesse de Gérolstein 14-15, Le Médecin

© MATHIEU CSESH

Au Grand Théâtre de Genève : Orphée aux Enfers 97-98,

Jo ë l Ad a m r é a l i s e d e p u i s 1989 les lumières de la plupart des spectacles théâtraux et lyriques de Laurent Pelly.

C iton s : L e s C o n t e s d ’ H o f fmann aux opéras de Lyon et d e S a n F r a n s c ico, L’A m o u r des trois oranges au De Nationale Opera d’Amsterdam, I Puritani à l’Opéra Bastille et L’Enfant et les Sortilèges au festival de Matsumoto (2013), Le Comte Ory à La Scala de Milan, à Lyon, ainsi que L’ Étoile à Amsterdam (2014), la reprise de Hänsel und Gretel au Teatro Real de Madrid et au Seattle Opera, la reprise de Platée à l’Opéra Garnier et de L’Elisir d’amore à l’Opéra Bastille, Le Roi Carotte à l’Opéra de Lyon (2015), Le Coq d’Or à La Monnaie, à l’Opéra de Nancy et au Teatro Real, Viva la Mamma à l’Opéra de Lyon et Il Barbiere di Siviglia au Théâtre des Champs-Élysées (2016-2017), Le Roi Carotte à l’Opéra de Lille, Il Barbiere di Siviglia au Théâtre du Luxembourg et au festival d’Édimbourg, Gianni Schicchi à l’Opéra Bastille et une reprise des Contes d’Hoffmann au Deutsche Oper Berlin (2018). Il collabore aussi au théâtre et à l’opéra avec Philippe Adrien pour Hamlet au Théâtre de la Tempête, Andreï Serban pour L’Avare et Le Marchand de Venise à la Comédie-Française, Sandrine Anglade pou r L a M è re c o nf i d e nt e au Théâtre du Vieu xColombier et Roméo et Juliette à l’Opéra de Bordeaux, Robin Renucci pour Mademoiselle Julie (2012), Serge Lipszyc pour Don Pasquale (2014), Nathalie Nauzes pour Le Temps est notre demeure à Toulouse (2015), Orianne Moretti pour Amok à l’Opéra de Reims (2016), Jean-Daniel Senesi pour une adaptation de Don Giovanni (2017) et Serge Nicolaï pour Un domaine où… sur un texte de Clément Camar-Mercier.

©HANS VAN DEN BOGAARD

Décors

malgré lui 15-16.

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BIOGRAPHIES

Laurent Naouri

Patrizia Ciofi

Engagé par maintes scènes i nter n at ion a les, L au rent Na o u r i p o s s è d e u n v a s t e répertoire comprenant une q u a r a nt a i n e d e r ô l e s , d u b a ro q u e j u s q u’au x o p é r a s co nt e m p or a i n s . Plu s i e u r s incarnations vont marquer sa carrière, les Quatre Vilains (L es Contes d’Hof fmann) à Paris, Madrid, Orange, Zurich, Milan, Barcelone, Munich et New York, Golaud (Pelléas et Mélisande) à Paris, Glasgow, Sa lzbourg, Berlin, Madrid, Barcelone, Aix-enProvence, le Comte Almaviva (Le Nozze di Figaro) à Aix-en-Provence et Tokyo, Falstaff à Lyon, Santa Fe et Glyndebourne, Pandolfe (Cendrillon) à Barcelone et New York, Germont (La Traviata) à Santa Fe, Tokyo et Dallas, Méphistophélès (La Damnation de Faust) et Ruprecht (L’Ange de feu) à Lyon. À l’Opéra national de Paris, il est aussi salué pour le rôle-titre de Trompela-Mort de Luca Francesconi. En 2017-2018, il interprète les Quatre Vilains pour l’ouverture de la saison du Metropolitan, avant d’y chanter Pandolfe, il est Don Gaspar (L’Ange de Nisida) au Royal Opera House.

Il vient d’interpréter le Grand Prêtre au Metropolitan et Germont en concert au Théâtre des ChampsÉlysées. Parmi ses projets : Golaud à Helsinki, la Messe en si mineur de Bach à la Philharmonie de Paris, Méphistophélès à Manchester sous la direction de Mark Elder, Sharpless (Madama Butterfly), les Quatre Vilains et le Roi Ignace (Yvonne, princesse de Bourgogne de Boesmans) à l’Opéra de Paris et Tomski (La Dame de pique) à La Monnaie.

Nat ive de C a sole d’E l s a , Patrizia Ciofi étudie à l’Accademia Chigiana à Sienne et à Fiesole. Dès ses débuts, elle est portée au devant de la scène lyrique. Elle chante dans La Traviata, dirigée par Riccardo Muti à la Scala, puis dans L’Elisir d’amore et Lucia di Lammermoor ; au Maggio Musicale Fiorentino dans Die Entführung aus dem Serail et Le Nozze di Figaro, sous la direction de Zubin Mehta. Elle fait ses débuts au Festival Rossini de Pesaro en 2001 dans Le Nozze di Teti e Peleo, puis dans Il Turco in Italia et Tancredi. Elle est saluée à l’Opéra national de Paris dans Falstaff et I Capuleti ed i Montecchi, au Châtelet dans Mitridate, au Théâtre des Champs-Élysées dans Le Nozze di Figaro et L’Incoronazione di Poppea, à Covent Garden dans Don Giovanni et à l’opéra de Bilbao dans Giulio Cesare, ainsi que dans Rigoletto à Madrid et Orange, La Traviata à Orange, Venise, Munich, Tokyo, Berlin, Avignon, Turin, Madrid et Barcelone, Tancredi à Turin et Paris, Il Viaggio à Reims, Idomeneo et Un ballo in maschera à Milan, La Fille du régiment à Barcelone et Londres, Hamlet à Marseille, Maria Stuarda à Athènes et Avignon, Der Rosenkavalier à San Diego, La Bohème à Rome, Roméo et Juliet te à Bilbao et Marseille, Robert Le Diable à Londres, Les Pêcheurs de perles à Las Palmas, Naples et Madrid, Lucia di Lammermoor à Paris, La Straniera à Marseille, Les Contes d’Hoffmann à Lyon, La Sonnambula à Barcelone, Dinorah à Berlin, Luisa Miller à Liège, Don Giovanni à Monte-Carlo, I Capuleti e i Montecchi à Barcelone et La Rondine à Catane. Récemment, elle incarne Gilda à Naples et Violetta à Berlin. Projets : Comtesse Almaviva à Marseille et Vitellia à Liège.

Au Grand Théâtre de Genève : Orphée aux enfers (Jupiter) 97-98, Eugène Onéguine (rôle-titre) 01-02, récital avec Natalie Dessay 14-15, Così fan tutte (Don Alfonso) 16-17.

© BRUNO MARTINEZ

© JEAN-PIERRE MAURIN

Daria • Soprano

Mamma Agata • Baryton

Au Grand Théâtre de Genève : Don Pasquale (Norina) 06-07, La Traviata (Violetta Valery) 12-13, Don Giovanni (Donna Anna) 17-18.

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BIOGRAPHIES

David Bizic

Melody Louledjian

David Bizic est né Belgrade.

En Israël, il intègre l’Institut international d’art vocal puis l’Opéra Studio du New Israeli Opera. En 2003, il est admis à l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris. En 2007, il obtient le 2ème prix catégorie « opéra » au concours Operalia - Plácido Domingo. Du répertoire mozartien, il interprète les rôles de Figro (Angers, Nantes, Strasbourg, Toulon, Monte-Carlo, Bordeaux, Genève et Gand), le Comte Almaviva (Saint-Étienne), Publio (Avignon, Strasbourg et Montpellier), Masetto (Pa r is, Ai x-en-Provence et Madr id), Leporel lo (Toulouse, Rennes, Montpellier, Moscou, Berlin, Valence, Los Angeles, Paris, Vienne et Chicago) et Don Giovanni (Maribor et Rouen). Il est Marcello (La Bohème), Albert (Werther) et Sharpless (Madama Butterfly) au Metropolitan, Albert et Schaunard à Covent Garden, Lescaut (Manon Lescaut) au Liceu, Eugène Onéguine à Limoges, Metz et Reims, Belcore (L’Elisir d’Amore) à Belgarde, Escamillo (Carmen) à Belgrade, Stockholm et Tel-Aviv, le Grand Prêtre (Samson et Dalila) à Stockholm, Créon (Œdipus Rex) et le Chambellan (Le Rossignol) à Strasbourg, Marcello et Zurga (Les Pêcheurs de perles) à Bordeaux et Enrico (Lucia di Lammermoor) à Toulon. Au concert, il s’est produit avec l’Orchestre symphonique de Jérusalem (Requiem de Fauré, Messe en La bémol de Schubert, Nelson Mass), l’Orchestre de Paris (La Vida breve), l’Ensemble Orchestral de Paris et le Chœur Accentus (le Requiem de Fauré) au Festival de Saint-Denis, avec les orchestres de Montpellier et Bordeaux dans la 9 ème Symphonie de Beethoven, avec l’orchestre symphonique de la radio-télévision de Serbie (Ein deutsches Requiem). Ses engagements pour 2018-2019 : Belcore à Toulon et Escamillo à Dijon.

Après u n 1 er pr i x de pia no, puis de chant au CNSM de Lyon, ainsi qu’à la Hochschule d e Vie n ne , e l le d ébute s a ca r r ière au Gr a nd Théât re de Bordeau x en 2009 da ns Le Balcon de Péter Eötvös. En juin dernier, elle incarne sa première Violetta/ Traviata à l’Opéra de Ténérife. Elle chante des rôles comme Musetta (La Bohème), le Feu, le Rossignol (L’Enfant et les Sortilèges),Elvira (L’Italiana in Algeri), Woglinde (Da s R heingold),Waldvogel (Siegfried, la 5ème Servante (Elektra), Adèle (Die Fledermaus), Naïade (Ariadne auf Naxos), Élise (Le Dilettante), Ciboulette, la 1 ère Servante (Le Nain), Oberto (Alcina), Das Fräulein (Die Gespenstersonate), Gabrielle (La Vie parisienne), Bergère (La Pastorale), Girandole (La Cour du roi Pétaud) et les Carmina Burana, sur des scènes comme le Grand Théâtre de Bordeaux, l’Opéra Comique, le Bayerische Staatsoper, les opéras de Paris, Nice, Lausanne, Avignon, Nancy, Saint-Étienne, Vichy, Reims, les théâtres du Châtelet, de Reggio Emilia, de Luxembourg, les Chorégies d’Orange, l’Auditorium de Lyon, la Philharmonie de Paris et de la Radio Suisse Romande. Très à l’aise dans le répertoire contemporain, elle chante dans de nombreux festivals internationaux ; elle est régulièrement invitée par des ensembles comme l’Intercontemporain, Contrechamps, Ensemble Modern, Klangforum...

Parallèlement à sa carrière de soliste, elle donne régulièrement des classes de maître à la HEM Genève, ainsi que dans plusieurs conservatoires en France.

Au Grand Théâtre de Genève : Le Nozze di Figaro (Figaro)

© DR

© LIONEL MONNIER

Luigia • Soprano

Procolo • Baryton

Au Grand Théâtre de Genève : concert autour d’Arthur Honegger 12-13, Le Nozze di Figaro (Barbarina) 16-17, Fantasio (La princesse Elsbeth), Le Baron Tzigane (Arsena), Cavalleria ru sticana (Lola) 17-18, Carmen (Frasquita), Bori s Godounov (Xenia) 18-19.

13-14.

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BIOGRAPHIES

Luciano Botelho

Pietro Di Bianco,

Né au Brésil, Luciano Botelho termine ses études s up ér ieu res à l a Wa les I nter n at ion a l Ac ademy of Voice. Il est notamment finaliste des concours BBC Cardiff Singer of the World et San Francisco Viñas Competition. Il fait ses débuts professionnels en 2001 en Tamino (Die Zauberflöte) au Festival Amazonas de Manaus, après quoi il est invité par de nombreux opéras de renommée internationale, chantant des rôles comme Percy (Anna Bolena), Ferrando (Così fan tutte), Giacomo (La Donna del lago), Nemorino (L’Elisir d’amore), Ernesto (Don Pasquale), Don Ottavio (Don Giovanni), Tonio (La Fille du régiment), Edgardo (Lucia di Lammermoor), Riccardo (Maria di Rohan), Gennaro (Lucrezia Borgia), Duca (Rigoletto), Nadir (Les Pêcheurs de perles), Elvino (La Sonnambula), Fenton (Falstaff), Orphée (Orphée et Eurydice) et les rôles-titres d’Orfeo et du Comte Ory. Il se produit, entre autres, au Royal Opera House Covent Garden, New National Theatre de Tokyo, Glyndebourne Touring Opera, Theatro Municipal de São Paulo, Theater an der Wien, English National Opera, Scottish Opera, aux opéras de Cologne, Stuttgart, Francfort, Malmö, Göteborg, Varsovie et au Caramoor Festival. Il travaille avec des chefs tels Marin Alsop, Tito Ceccherini, Will Crutchfield, Mark Elder, Gabriele Ferro, Leo Hussain, Nicholas Kok, Alessandro De Marchi et Carlo Rizzi et des metteurs en scène comme André Heller-Lopes, Moshe Leiser et Patrice Caurier, Christof Loy, David Pountney, Emilio Sagi, Gra ham Vick et Sergio Morabito.

Parmi ses enregistrements, notons un DVD de La Sonnambula au Staatstheater Stuttgart, un CD d’un récital intitulé Sounds of Brazil and Argentina et un CD de Linda di Chamounix pour Opera Rara.

Après des études de piano au conservatoire de Salerne et à l’Accademia di Santa Cecilia, il commence le chant à l’âge de 25 ans. En 2009, il reçoit son diplôme de chant auprès d’Anna Vand i au conser vatoire de L’Aquila. En 2010, il interprète Don Alvaro (Il Viaggio a Reims) au Rossini Opera Festival de Pesaro et Don Alfonso (Così fan tutte) à l’Accademia di Santa Cecilia. Il se perfectionne pendant deux ans auprès de Raina Kabaivanska à Sienne et à Sofia et avec Rockwell Blake à l’Accademia della voce de Turin. En 2014, il remporte le 1er prix du « Paris Opera Awards » et entre dans l’Académie de l’Opéra de Paris. Il parfait sa formation auprès de Raphaël Sikorski.

Il chante notamment Leporello et Don Giovanni au Festiva l de Lacoste, à Antibes et Chartres.

Beaupertuis (Il Cappello di paglia di Firenze) à Bari, Don Profondo (Il Viaggio a Reims) à Novare, Hidraot (Armide) aux Festwochen der Alten Musik d’Innsbruck, Selim (Il Turco in Italia) au Landestheater de Salzbourg, Don Annibale (Il Campanello) au Wexford Festival et Gottardo (La Gazza ladra) en doublure de Michele Pertusi à La Scala. Parmi ses engagements récents figurent un concert avec la Philharmonie de Berlin pour Radio Klassik, Strappaviscere à l’Opéra national de Lyon, Gaudenzio (Il Signor Bruschino) en tournée avec l’Orchestre national d’Île-de-France et Enrique Mazzola. En 2018, il est Fiorello (Il Barbiere di Siviglia), Maestro Spinelloccio (Gianni Schicchi) mis en scène par Laurent Pelly à l’Opéra national de Paris et Osmida (Didone abbandonata) au Festwochen der Alten Musik. En janvier 2019, il fera ses débuts aux États-Unis au Minnesota Opera en Beaupertuis et en juin, il chantera Pistola (Falstaff) sous la direction de Francesco Ciluffo au Grange Festival.

Guglielmo • Ténor

Au Grand Théâtre de Genève : La Donna del lago (Giacomo V /

© DR

© ROBERT MOORE

Biscroma Strappaviscere • Baryton-basse

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

Uberto) 09-10, Le Comte Ory (rôle-titre) 11-12.

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BIOGRAPHIES

Pippetto • Mezzo-soprano

L e ba r y ton it a lo-es pag nol Enr ic Ma r tínezCastignani a étudié le chant et l a d i rect ion d’orchestre à l a Mu s i k ho c h s c hu le d e Heidelberg-Mannheim auprès d’a r t i s t e s c o m m e G é r a r d Souzay, Dalton Baldwin, Gerd Türk, Ulrich Eisenlohr, Paul Schilhawsky, Carlos Chausson, Wolfram Rieger, Klaus Arp, Riccardo Frizza et Eric Ericson. Depuis ses débuts dans La Bohème à l’opéra de Budapest, il est invité par les majeures scènes internationales. Il travaille avec maints metteurs en scène, tels Robert Carsen dans un cycle Janáček à l’Opéra national du Rhin et à La Fenice, Mariame Clément dans Il Barbiere di Siviglia (Bartolo) à l’Israeli Opera ou David McVicar dans Agrippina (Lesbo) au Liceu. Il est salué dans le rôle du Sacristain (Tosca) à La Fenice, dirigé par Daniele Gallegari et par Riccardo Frizza, et dans des rôles comme Lescaut (Manon Lescaut), Malatesta (Don Pasquale), Taddeo (L’Italiana in Algeri), Dulcamara (L’Eli si r d’a mo re), Papageno (Di e Z a u b e r f l öt e) ou Dr Kolenatý (L’Affaire Makropoulos). Il se produit aussi fréquemment en concert, notamment à l’Auditorio Nacional de Música de Madrid, l’Auditorio de Galicia, les festivals de Peralada, de Grenade et Graz Styriarte avec des orchestres comme l’Orquesta Ciutat de Barcelona i Nacional de Catalunya, l’Orquesta de la Comunidad de Madrid, l’Orquesta Sinfónica de Tenerife et le RTVE Orchestra. Il donne des récitals avec Dalton Baldwin ou Ulrich Eisenlohr au Suntory Hall de Tokyo, Palau de la Música Catalana et Auditori de Barcelone. Il est nominé aux Grammy Awards et reçoit le titre de « Best Artist of the year 2013 ». Il est directeur artistique du Lied Festival Victoria de Los Angeles à Barcelone entre 2011 et 2016 et professeur en gestion culturelle à l’université Carlos III à Madrid.

Diplômée avec distinctions du Royal College of Music de L ond res, K at her i ne A it ken termine sa formation, notamme nt auprè s d e K at h le e n Livingstone et Gareth Hancock, à la Royal Academy of Music de Londres (Master of Art et diplôme supérieur en opéra). Pendant ses études à la Royal Academy of Music, elle est membre du Song Circle et bénéficie d’une bourse de la Kohn Foundation Bach ; elle interprète Cherubino (Le Nozze di Figaro), La Ciesca (Gianni Schicchi) et Mrs Kneebone (A Dinner Engagement de Lennox Berkeley), ainsi qu’Annio (La Clemenza di Tito) et le rôle-titre d’Adventures of Pinocchio de Jonathan Dove. On a aussi pu l’entendre dans l’Enfant (L’Enfant et les Sortilèges) avec le Studio de l’Opéra de Lyon, Siebel (Faust) au Clonter Opera, Une femme crétoise (Idomeneo) et Alto solo dans Die Schöpfung au Garsington Opera. En concert, elle se produit dans un vaste répertoire comprenant des compositeurs comme Monteverdi, Haydn, Beethoven et Britten. Elle chante notamment le Narrateur de Façade de William Walton au Royal Albert Hall, dans le Gloria de Vivaldi et le Requiem de Mozart à St Martin-in-the-Fields et la 2 ème Symphonie de Mahler à la Royal Academy of Music.

Parmi ses engagements récents figurent Cherubino pour l’English Touring Opera, Pipetto, Tisbe (La Cenerentol a), Fortuna / Va l letto (L’Incoron a zione di Poppea) à l’Opéra national de Lyon et Caligola (L’Agrippina) au Barber Opera.

© RICARDO RIOS

Cesare Salsapariglia, poète • Baryton

© AP WILDING

Enric Martínez-Castignani Katherine Aitken

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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BIOGRAPHIES

Péter Kálmán

Rodrigo Garcia

Né à Budapest, Péter Kálmán est rég u l ièrement inv ité à l’opéra de Hongrie, où il chante notamment Don Alfonso (Così fan tut te), Nick Shadow (The R ak e’s Progre s s), Du lcamara (L’Elisir d’amore), Faninal (Der Rosenkavalier), Beckmesser (Die Mei stersinger von Nürnberg) et les rôles-titres de Don Pasquale et Gianni Schicchi. Il est aussi salué dans Otello à l’Opernhaus Zürich, La Cenerentola au Bergen Nasjonale Opera, Le Comte Ory au Theater an der Wien, Semele au Salzburg Whitsun Festival, Le Nozze di Figaro au Vlaamse Opera et Theater an der Wien. Ses engagements récents comprennent Alberich dans Das Rheingold dirigé par Adám Fischer à Budapest et dans Götterdämmerung avec Jaap van Zweden et la philharmonie de Hong-Kong, Oroveso dans Norma aux côtés de Cecilia Bartoli à l’Opernhaus Zürich et à l’Opéra de Monte-Carlo, aux festivals d’Édimbourg et de Baden-Baden et Boland dans Fierrabras, dirigé par Ingo Metzmacher au festival de Salzbourg. La saison passée, il se produit au Salzburg Whitsun Festival en Mustafà (L’Italiana in Algeri), mis en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser et dirigé par Jean-Christophe Spinosi, au Théâtre des ChampsÉlysées dans une version de concert de La Cenerentola sous la direction de Enrique Mazzola et en Bartolo (Il Barbiere di Siviglia) mis en scène par Laurent Pelly et dirigé par Jérémie Rhorer, puis en tournée à Marseille et Luxembourg. En 2018-2019, il interprète Bartolo au festival d’Édimbourg, le Roi d’Écosse (Ariodante) à Monte-Carlo, avec Cecilia Bartoli dans le rôle-titre, dans une mise en scène de Christof Loy, sous la direction de Gianluca Capuano, Dr Pangloss (Candide) et Alberich (Ring) dirigé par Adám Fischer au Müpa de Budapest et Gianni Schicchi et Don Alfonso à l’opéra national de Hongrie.

Né aux Îles Canaries, Rodrigo Garcia est diplômé supérieur en musique, sections chant et pédagogie du chant. Il a été élève du ténor Juan Lomba au conser vatoire supér ieur de musique de Madrid. Il a un Master en pédagogie de l’université internationale de La Rioja. Il a aussi étudié à l’école supérieure de musique Reina Sofia sous la direction de Teresa Berganza. Comme soliste, il a interprété de nombreux rôles comme Germont et le Marquis dans L a Traviata, Rigoletto, Marullo et Ceprano dans Rigoletto, Il Conte di Luna dans Il Trovatore, Marcello et Schaunard dans La Bohème, Scarpia et Angelotti dans Tosca, Guglielmo dans Così fan tutte, le rôletitre de Don Giovanni, Silvio et Tonio dans I Pagliacci, Figaro dans Il Barbiere di Siviglia, et quelques personnages de Zarzuela comme Santi d’El Caserío de Guridi, Vidal de Luisa Fernanda de M. Torroba ou Caireles de Gato Montés de Penella. Il s’est notamment produit sur les scènes de l’Opéra Bastille, de l’Auditorium de Brest, de la Cité de la Musique de Paris, du Teatro Real et du Teatro de la Zarzuela de Madrid, du Teatro Pérez Galdós de Las Palmas, de l’auditorium de Saragosse et d’Alicante, ainsi qu’au Festival de Sédières. Il a aussi chanté lors de nombreux concerts : comme basse soliste de la Messe du Couronnement de Mozart, de la Messa di Gloria de Puccini, de la Petite Messe solennelle de Rossini et comme baryton soliste dans le Requiem de Fauré, Serenata de Ginastera, à Saint-Germain-des-Prés, aux Palais de papes d’Avignon, à La Madeleine ou à Notre-Dame de Paris. Comme choriste, il a été titulaire au sein du Chœur de l’Opéra national de Paris, ainsi que du Chœur fixe du Grand Théâtre de Genève depuis 2014.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

© GTG / NICOLAS SCHOPFER

Le Directeur du théâtre • Baryton

© DERI MIKLOS

L’Imprésario • Baryton-basse

Au Grand Théâtre de Genève : Les Troyens (1 ère sentinelle) 15-16.

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INFORMATIONS PRATIQUES OPÉRA DES NATIONS Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets.

Ouverture des portes L’accès à la salle est possible trente minutes avant le spectacle.

Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles.

Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard.

Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public à l’entrée de l’Opéra des Nations (Fr. 2.-).

Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-).

BARS Dès 1 heure avant le spectacle et à l’entracte Les bars du hall d’entrée et de la mezzanine vous proposent boissons et petite restauration.

CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION

Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.

SUR L’ŒUVRE

Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 18-19, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch

Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit).

Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites.

Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Le Grand Théâtre remercie vivement la Fondation Hans Wilsdorf grâce à laquelle ce surtitrage vous est proposé.

Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre située à l’Opéra des Nations et au 9, rue du Général-Dufour.

Soirées prestige Les entreprises souhaitant organiser une soirée lors d’une représentation à l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller.

T +41 22 322 50 58 mecenat@geneveopera.ch Soirées privées Les personnes souhaitant organiser une soirée privée à but non lucratif dans les espaces de l’Opéra des Nations ou au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Corinne Béroujon.

T +41 22 322 50 03 c.beroujon@geneveopera.ch

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Formulaire d’inscription sur www.geneveopera.ch

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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE À l’Opéra des Nations (jusqu’en janvier 2019) 40, avenue de France. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Les jours de spectacle jusqu’à l’heure de la représentation.

Si le spectacle a lieu le samedi ou le dimanche, la billetterie est ouverte 1 h 30 avant le début de la représentation.

Rue du Général-Dufour (jusqu’en janvier 2019) 9, rue du Général-Dufour. Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, sauf le lundi, ouverture à 12 h. Fermeture le samedi à 17 h.

Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site www.geneveopera.ch Choisissez vos places et téléchargez vos billets sur votre smartphone ou imprimez-les.

Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard, Visa et Amex.

Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit.

Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés et les détenteurs de billets au tarif Flex peuvent échanger librement leur billet pour une autre date du même spectacle, jusqu’à la veille de la représentation à midi.

Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison.

T +41 22 322 50 50 groupes@geneveopera.ch

TARIFS SPÉCIAUX

TARIF JEUNE (moins de 26 ans) 50 % de réduction sur le plein tarif dans toutes les catégories (sauf Or) dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif.

TARIF ÉTUDIANT 25 % de réduction sur le plein tarif, dans toutes les catégories (sauf Or), dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif.

TARIF DERNIÈRE MINUTE 30 minutes avant le début de la représentation et en fonction de disponibilités, une sélection de places vous est proposée au tarif de Fr. 50.- pour tous, et de Fr. 30.- pour les moins de trente ans. Attention: en fonction de la fréquentation des représentations, la disponibilité de ce tarif n’est pas garantie.

TARIF FLEX En choisissant le tarif Flex au moment de votre commande, vous pouvez échanger gratuitement votre billet pour une autre date du même spectacle. L’échange est possible jusqu’à la veille de la représentation à midi, et dans la limite des disponibilités.

CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle).

TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie (chèques cumulables).

PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2018 à juin 2019, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse.

TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.

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MÉCÉNAT & PARTENARIAT EN SOUTENANT LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE VOUS ÊTES PARTENAIRE DE L’EXCELLENCE

Depuis plusieurs années, le Grand Théâtre de Genève mène une politique de partenariat évolutive avec les entreprises. Chaque proposition vise à offrir à nos partenaires à la fois un service inédit comportant une large palette d’approches avec les différents secteurs artistiques et techniques inhérents à la vie d’un théâtre, mais également un service utile et flexible tout au long de la saison.

En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous devenez partenaire de l’excellence.

Vous touchez un public large et diversifié – plus de 100 000 spectateurs par saison – et bénéficiez ainsi d’un impact médiatique fort et positif.

Vous montrez votre attachement à la diffusion de spectacles des arts vivants et permettez la réalisation de projets culturels innovants.

Contactez-nous pour une offre personnalisée Aurélie Élisa Gfeller T + 41 22 322 50 58 F + 41 22 322 50 98 a.gfeller@geneveopera.ch

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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE La Fondation du Grand Théâtre de Genève est une Fondation d’intérêt public communal, subventionnée par la Ville de Genève, dont l’objet est artistique et culturel. Le but de la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève, notamment en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique.

Le Statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale de 1964.

La Fondation est composée de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève. Le Bureau compte cinq membres du Conseil de Fondation.

Conseil de Fondation (au 01.05.2016) Mme Lorella Bertani, présidente M. Guy-Olivier Segond, vice-président M. Pierre Conne, secrétaire M. Claude Demole M. Sami Kanaan M. Rémy Pagani M. Manuel Tornare M. Jean-Pierre Jacquemoud M. Pierre Losio Mme Danièle Magnin Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik M. Pascal Rubeli Mme Salika Wenger M. Guy Demole, président d’honneur M. Jean-Flavien Lalive d’Epinay, président d’honneur †

Secrétariat Cynthia Haro T +41 22 322 51 71 F +41 22 322 50 01 c.haro@geneveopera.ch

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.

Bureau (novembre 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (novembre 2018) Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli Mme Véronique Walter M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs Mme René Augereau M. Jean Bonna Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie M. et Mme Yves Oltramare Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer

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Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis M. et Mme Luc Argand M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Prof. Julien Bogousslavsky Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui M. et Mme Jacques Chammas Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Eric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Eric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Eric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby

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M. et Mme Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Charlotte de Senarclens Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre

Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand SA FBT Avocats SA Fondation Bru International Maritime Services Co. Ltd. JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA

Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

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LE GRAND THÉÂTRE L’ÉQUIPE DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Tobias Richter Adjointe administrative Sandrine Chalendard SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire général Claus Hässig Secrétaire Cynthia Haro ARTISTIQUE Conseiller artistique & dramaturge Daniel Dollé BALLET Directeur du Ballet Philippe Cohen Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Émilie Schaffter Maîtres de ballet Grant Aris, Grégory Deltenre Pianiste Serafima Demianova Danseuses Yumi Aizawa, Céline Allain, Angèle Cartier, Ornella Capece, Diana Dias Duarte, Léa Mercurol, Tiffany Pacheco, Mohana Rapin, Sara Shigenari, Lysandra Van Heesewijk, Madeline Wong Danseurs Valentino Bertolini, Adelson Carlos, Zachary Clark, Andrei Cozlac, Armando Gonzalez Besa, Xavier Juyon, Juan Perez Cardona, Simone Repele, Sasha Riva, Geoffrey Van Dyck, Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du ballet Philippe Duvauchelle Régisseur lumières Arnaud Viala Régisseur plateau Mansour Walter Service médical Dr Jacques Menetrey HUG Physiothérapeute Thomas Meister Ostéopathe Bruno Soussan TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE Melody Louledjian

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CHŒUR Chef des chœurs Alan Woodbridge Assistant/pianiste Roberto Balistreri Pianiste répétiteur Réginald Le Reun Régisseur et chargée de l’administration Marianne Dellacasagrande Sopranos Fosca Aquaro, Chloé Chavanon, Magali Duceau, Györgyi Garreau-Sarlos, Nicola Hollyman, Iana Iliev, Victoria Martynenko, Martina Möller-Gosoge, Iulia Elena Preda, Cristiana Presutti Altos Vanessa Beck-Hurst, Audrey Burgener, Céline Kot, Marianne Dellacasagrande, Lubka Favarger, Varduhi Khachatryan, Mi-Young Kim, Mariana Vassileva Chaveeva, NN Ténors Jaime Caicompai, Yong-Ping Gao, Omar Garrido, Rémi Garin, Lyonel Grélaz, Sanghun Lee, José Pazos, Terige Sirolli, Georgi Sredkov, Bisser Terziyski, Nauzet Valerón Basses Krassimir Avramov, Wolfgang Barta, Romaric Braun, Nicolas Carré, Phillip Casperd, Aleksandar Chaveev, Peter Baekeun Cho, Christophe Coulier, Harry Draganov, Rodrigo Garcia, Seong-Ho Han, Dimitri Tikhonov PRODUCTION ARTISTIQUE Chargé de production artistique Markus Hollop Assistante & Respons. figuration Matilde Fassò Resp. ressources musicales Éric Haegi Pianistes / Chefs de chant Todd Camburn, Xavier Dami, Réginald Le Reun RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale Chantal Graf Régisseur de scène Jean-Pierre Dequaire

MARKETING ET COMMUNICATION Resp. marketing & communication Alain Duchêne Responsable presse & actions de communication Olivier Gurtner Responsable des éditions et de la création visuelle Aimery Chaigne Assistante communication Corinne Béroujon Assist. presse & communication Isabelle Jornod Concepteur communication web Wladislas Marian Chargée du mécénat et des partenariats Aurélie Élisa Gfeller Chargé-e des actions pédagogiques NN Archiviste Anne Zendali Dimopoulos ACCUEIL ET PUBLICS Responsable de l’accueil des publics Pascal Berlie Personnel d’accueil Ludmila Bédert, Herminia Bernardo Pinhao, Patrick Berret, David Blunier, Karla Boye, Nguyen Phuong Lé Bui, Aude Burkardt, Michel Denis Chappellaz, Chantal Chevallier, Patricia Diaz-Shmidt, Pouyan Farzam, Feka Iljaz, Teymour Kadjar, Nelli Kazaryan Peter, Tamim Mahmoud, Marlène Maret, Sophie Millar, Lydia Pieper, Lucas Seitenfus, David von Numers, Quentin Weber, Céline Steiger Zeppetella TECHNIQUE Directrice technique Françoise Peyronnet Adjointe administrative Sabine Buchard Ingénieur bâtiment et sécurité NN Chargée de production technique Catherine Mouvet Responsable d’entretien Thierry Grasset Technicien-ne/production vidéo NN LOGISTIQUE Responsable logistique Thomas Clément Chauffeur Dragos Mihai Cotarlici, Alain Klette

BUREAU D’ÉTUDES Ingénieur bureau d’études Alexandre Forissier Chargé d’études de productions Fabrice Bondier Assistant Christophe Poncin Dessinateurs Stéphane Abbet, Denis Chevalley, Antonio Di Stefano SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s Bekim Daci, Antonios Kardelis, Michèle Rindisbacher Huissiers / Coursiers Valentin Herrero, Cédric Lullin Coursier Bernard Thierstein TECHNIQUE DE SCÈNE Adjoint-e au directeur technique NN Chefs de plateau Gabriel Lanfranchi, Stéphane Nightingale MACHINERIE Chef de service Patrick Savariau Adjoint planificateur Olivier Loup Sous-chefs Juan Calvino, Stéphane Desogus, Yannick Sicilia Sous-chef cintrier Patrick Werlen Brigadiers Killian Beaud, Henrique Fernandes Da Silva, Sulay Jobe Sous-brigadiers Stéphane Catillaz, Manuel Gandara, Johny Perillard Machinistes cintriers Vincent Campoy, Stéphane Guillaume, Alfio Scarvaglieri, Nicolas Tagand Machinistes Philippe Calame, Vincent de Carlo, Éric Clertant, Sedrak Gyumushyan, Michel Jarrin, Daniel Jimeno, Julien Pache, Hervé Pellaud, Alberto Araujo Quinteiro, Damien Villalba Menuisier de plateau & chargé de l’entretien Jean-François Mauvis SON ET VIDÉO Chef de service Michel Boudineau Sous-chef Claudio Muller Technicien-ne-s Amin Barka, Jean-Marc Pinget, NN

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ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard, Robin Minkhorst Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène Stéphane Gomez Coordinateur de production Blaise Schaffter Technicien-ne-s éclairagistes Serge Alérini, Dinko Baresic, Salim Boussalia, Stéphane Estève, Camille Rocher, Juan Vera Electronicien Jean Sottas Opérateurs lumière et informatique de scène Clément Brat, Florent Farinelli, David Martinez Responsable entretien électrique Fabian Pracchia ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola, Joëlle Bonzon, Françoise Chavaillaz, Cédric Pointurier Solinas, Anik Polo, Padrut Tacchella, Cécilia Viola, Pierre Wüllenweber ELECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Sous-chef José-Pierre Areny Electromécaniciens Fabien Berenguier, David Bouvrat, Stéphane Resplendino, Christophe Seydoux, Emmanuel Vernamonte HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-chef-fe Sonia Ferreira Gomez Responsable costumes Ballet Caroline Bault Habilleur-euse-s Raphaële Bouvier, Cécile Cottet-Nègre, Célia Haller, Angélique Ducrot, France Durel, Philippe Jungo, Olga Kondrachina, Christelle Majeur, Veronica Segovia, Lorena Vanzo Pallante, NN

PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christelle Paillard Perruquières et maquilleuses Lina Frascione Bontorno, Cécile Jouen, Alexia Sabinotto, ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasiniers Marcel Géroudet, Roberto Serafini MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef-fe NN Menuisiers Pedro Brito, Giovanni Conte, Ivan Crimella, Frédéric Gisiger, Philippe Moret, Manuel Puga Becerra, German Pena SERRURERIE Contremaître Serge Helbling Serruriers Patrick Barthe, Yves Dubuis, Patrice Dumonthey, Marc Falconnat PEINTURE & DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk, Ali Bachir-Chérif, Stéphane Croisier, NN TAPISSERIE-DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Philippe Lavorel Tapissier-ères-s et décorateur-trice-s Pierre Broillet, Fanny Silva Caldari, Daniela De Rocchi, Raphaël Loviat, Dominique Humair Rotaru ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Fabienne Duc Assistant-e-s Armindo Faustino-Portas, Carole Lacroix

ATELIER DE COUTURE Chef de service Khaled Issa Costumier-ère-s Amar Ait-Braham, Caroline Ebrecht Tailleur-e-s Lurdes Do Quental, NN Couturier-ère-s Sophie de Blonay, Ivanna Costa, Julie Chenevard, Marie Hirschi, Gwenaëlle Mury, Léa Perarnau, Xavier Randrianarison, Ana-Maria Rivera, Soizic Rudant, Liliane Tallent, Astrid Walter ATELIER DE DÉCORATION & ACCESSOIRES COSTUMES Cheffe de service Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz, Emanuela Notaro ATELIER CUIR Chef de service Michel Blessemaille Cordonnières Salomé Davoine, Catherine Stuppi SERVICE FINANCIER Chef de service Philippe Bangerter Comptables Paola Andreetta, Andreana Bolea-Tomkinson, Chantal Chappot, Laure Kabashi, NN BILLETTERIE Responsable du développement des publics et billetterie NN Responsable adjointe de la billetterie Carine Druelle Responsable adjointe et développement des publics Audrey Peden Collaborateurs-trice-s billetterie Hawa Diallo-Singaré, Bernard Riegler, Maxime Semet INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatique & télécoms Lionel Bolou, Ludovic Jacob

RESTAURATION Responsable restauration, Christian Lechevrel Cuisinier Olivier Marguin Collaborateur-trice-s Norberto Cavaco, Maria Savino RESSOURCES HUMAINES Responsable des ressources humaines Juriste Lucienne Ducommun Assistante Priscilla Richon Gestionnaires ressources humaines Valérie Aklin, Marina Della Valle, Luciana Hernandez

PERSONNEL SUPPLÉMENTAIRE TEMPORAIRE SAISON 18-19 Direction générale Valentina Salinas Welsh (assistante) Marketing & communication Andrea Bonnet Maya Corboud Renate Cornu (Mécénat) Gaspard Creux Quentin Pilet Margaux Robin Tania Rutigliani (Dramaturgie) Création visuelle & édition Leandro Garcimartin (apprenti) Service pédagogique Sébastien Brugière (actions pédagogiques) Fabrice Farina (collaboration artistique) Direction technique Laurent Mercier Technique de scène Simon Isely (apprenti) Son & vidéo Benjamin Vicq Alexandre Averty Youssef Kharbouch Habillage Valentin Dorogi Ayelen Gabin Tapisserie-décoration Luella Staiff (stagiaire) Décoration-costumes Ella Abbonizio Atelier Cuir Venanzio Conte Billetterie Julien Coutin Emma Elmay Sylvia Taboada Service financier Marc Doelker Nino Sivro Ressources humaines Joëlle Messerli (apprentie)

Situation au 06.12.2018

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PROCHAINEMENT

PROCHAINEMENT

À L’OPÉRA DES NATIONS

AU GRAND THÉÂTRE

SPECTACLE

OPÉRA

Opéra de Pékin

Der Ring des Nibelungen

Le voyage fantastique de Sun Wukong Wu Promotion

11 janvier 2019 (1 h) présentation publique à 19 h 30 12 janvier 2019 à 19 h 30 13 janvier 2019 à 15 h China National Peking Opera Company

JEUNE PUBLIC

L’elisir d'amore pour les jeunes

Une histoire racontée en français d’après le melodramma giocoso en 2 actes de Gaetano Donizetti Production de La Scala de Milan 18, 19 janvier 2019 à 19 h 30 20 janvier 2019 à 15 h Direction musicale Pietro Mianiti Mise en scène Grischa Asagaroff Décors & costumes Luigi Perego Arrangement musical Alexander Krampe Orchestre et solistes de l’Académie de La Scala de Milan

Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried, Götterdämmerung Festival scénique en un prologue et trois journées de Richard Wagner Reprise de la production de 2013-2014 3 cycles complets 12 à 19 h 30 | 13 à 18 h | 15 à 18 h | 17 février 2019 à 15 h 5 à 19 h 30 | 6 à 18 h | 8 à 18 h | 10 mars 2019 à 15 h 12 à 19 h 30 | 13 à 18 h | 15 à 18 h | 17 mars 2019 à 15 h Direction musicale Georg Fritzsch Mise en scène Dieter Dorn Décors & costumes Jürgen Rose Lumières Tobias Löffler Expression corporelle Heinz Wanitschek Vidéo Jana Schatz (Das Rheingold) Avec Tómas Tómasson, Tom Fox, Dan Karlström, Taras Shtonda, Ruxandra Donose, Petra Lang, Michael Weinius, Lucie Roche, Michelle Breed, Wiebke Lehmkuhl, Polina Pastirchak, Carine Séchaye, Héloïse Mas, Ahlima Mhamdi, Stephan Genz, Christoph Strehl, Stephan Rügamer, Alexey Tikhomirov, Agneta Eichenholz, Will Hartmann, Michaela Kaune, Alexey Tikhomirov, Katja Levin, Marion Ammann, Roswitha Christina Müller, Karen Foster, Rena Harms, Alexandra Steiner, Mark Stone, Jeremy Milner Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève (Götterdämmerung)

(Direction Alan Woodbridge) Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable graphique et iconographique Aimery Chaigne

Conférence de présentation 1 par Georges Schürch Au Théâtre de l’Espérance 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Mardi 5 février 2019 à 18 h 15

Collaborations Isabelle Jornod, Tania Rutigliani, Patrick Vallon Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN DÉCEMBRE 2018

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En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.

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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre».

En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes

“Luck shouldn’t be part of your portfolio.”

particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations.

Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2018-2019.

Expect the expected Hyposwiss Private Bank Genève SA, Rue du Général-Dufour 3, CH-1204 Genève Tél. +41 22 716 36 36, www.hyposwiss.ch

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Opéra | Le convenienze ed inconvenienze teatrali | Donizetti

Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Viva la mamma!)

SOUS LE SIGNE DU LION

Grand Théâtre de Genève

CHANEL.COM

Gaetano Donizetti

BOUCLES D’OREILLES OR BLANC ET DIAMANTS COLLIER OR JAUNE, DIAMANTS ET PERLES DE CULTURE

69 GTG1819_Viva_la_mamma_Programme_69_couv.indd 1-3 sp_190x230_opera_geneve_le_lion_2017_dos_nu_boucles_collier_fr_suisse.indd 10:10 SUISSE - SOUS LE SIGNE DU LION 2017 -- DOS NU BOUCLES OREILLES ET COLLIER2- Support : OPÉRA DE GENEVE - Format : SP 190 x H 230 mm (web) - Remise doc 10/02/2017 13/02/2017 CDF170200128

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