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X. CONSTRUISONS DES PARTIS AVEC INFLUENCE DE MASSE ET UN PÔLE DE REGROUPEMENT

International

La dynamique de la crise capitaliste nous dit que la seule possibilité d’interrompre la course accélérée vers la barbarie et l’extinction à laquelle nous conduit la classe dirigeante actuelle est le triomphe de la révolution socialiste mondiale. Les masses font leur part ; année après année, il y a des rébellions et des révolutions dans toutes les régions du monde. Mais dans aucune, jusqu’à présent, il n’y a eu d’organisation révolutionnaire ayant l’accumulation, l’influence, la capacité et l’intention de contester et de gagner la direction de ces processus afin de les mener vers la révolution socialiste. Cela reste le problème des problèmes.

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Nous avons vu échouer toutes les tentatives de combattre ou d’éluder ce problème. Les théories autonomistes qui ont fleuri après la chute de l’URSS, selon lesquelles on pouvait changer le monde sans prendre le pouvoir, ont été maintes fois réfutées par la réalité. Chaque fois que le pouvoir est resté entre les mains de la bourgeoisie, celle-ci l’a utilisé pour écraser tous les mouvements qui le contestaient.

Aujourd’hui, certains remettent en question la validité de la construction de partis révolutionnaires en se demandant si leur objectif stratégique est possible. Si la révolution n’est pas posée, une organisation dont la raison d’être est de la diriger est inutile. Si le seul objectif est de lutter pour des améliorations démocratiques et sociales au sein du système capitaliste, il est préférable de se limiter à la construction de partis larges avec un programme limité à ces revendications.

Nous soutenons que cette perspective est erronée, sceptique, possibiliste, réformiste. La seule chose qui empêche le triomphe de la révolution socialiste à l’heure actuelle est l’absence d’organisations révolutionnaires structurées dans le mouvement ouvrier, ayant le poids nécessaire pour contester la direction des processus révolutionnaires qui se produisent réellement les uns après les autres et qui continueront à se produire. Par conséquent, notre tâche stratégique est de construire ces organisations révolutionnaires, léninistes, basées sur la formation de cadres professionnels et un régime démocratique et centralisé pour la lutte pour le pouvoir.

Comme nous ne cherchons pas à construire des sectes testimoniales mais à acquérir une influence de masse et à capter le meilleur de l’avant-garde, nous devons être ouverts à participer à certaines expériences anticapitalistes larges lorsqu’elles par- viennent à capter la sympathie d’importants pans de travailleurs et de jeunes qui se tournent vers la gauche. C’est pourquoi, sans jamais perdre notre indépendance politique et organisationnelle, nous faisons partie de l’aile gauche du PSOL au Brésil. Mais nous ne pouvons pas confondre ces tactiques ou d’autres, comme le FIT-U en Argentine, avec notre stratégie, qui est de construire des partis bolcheviques. Ces tactiques sont utiles dans la mesure où elles nous aident à construire le parti révolutionnaire et l’expérience montre qu’elles ne durent pas éternellement. Nous devons nous préparer au moment où elles cesseront d’être progressistes et où la réalité nous obligera à nous délimiter.

Toutes nos organisations, des plus grandes aux plus petites, doivent avoir une orientation pour se construire dans les secteurs les plus dynamiques de la classe ouvrière et accorder une importance particulière au prolétariat industriel. A la fois pour être une référence nationale face à l’avant-garde, et pour influencer dans les périodes de montée de la lutte des classes et bien plus encore lorsqu’il y a des rébellions comme celles auxquelles nous assistons dans certains pays, il est essentiel de diriger des secteurs de notre classe. L’activité et la croissance dans la jeunesse, qui est clé pour la formation des cadres, doivent être au service stratégique de nous structurer davantage dans la classe ouvrière.

Un outil fondamental pour construire nos groupes et partis nationaux est l’existence et le dynamisme qu’a acquis notre Ligue internationale socialiste. En même temps, cette croissance que nous opérons au niveau international montre que dans le monde il y a des conditions de plus en plus favorables pour avancer dans le regroupement des révolutionnaires.

La force de la LIS réside dans son projet, qui tente de réunir dans une même organisation des camarades issu.e.s de traditions différentes, non seulement sur des bases programmatiques de principe, mais aussi et fondamentalement sur la base d’une saine méthode, de respect mutuel, sans impositions d’aucune sorte, profondément démocratique, afin d’essayer d’aller vers une nouvelle tradition qui dépasse celles existantes.

Diffuser le projet de la LIS dans chacun de nos pays et donner une forte impulsion aux campagnes et initiatives internationales peut non seulement nous permettre de transformer notre groupement mondial en un pôle d’attraction, mais aussi nous aider à faire des sauts qualitatifs dans notre construction.