Contes classiques - Le petit Poucet

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Poucet

Le petit Poucet

Le petit Poucet

D’après Charles Perrault Illustrations de Marjorie Pourchet

DANS LA MÊME COLLECTION :

Boucle d’or et les trois ours Cendrillon Le chat botté Le Petit Chaperon rouge Les trois petits cochons

4,50 €

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I

l était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept garçons. L’aîné n’avait que dix ans et le plus jeune, sept. Le benjamin était un enfant particulièrement discret. Lorsqu’il vint au monde, il n’était pas plus grand qu’un pouce, si bien qu’on l’appela le petit Poucet. Cependant, il était le plus rusé de tous les frères et, s’il parlait peu, il écoutait beaucoup.

La famille était très pauvre, et aucun des enfants n’était assez âgé pour travailler et gagner sa vie. Une année, la famine fut si grande que ces pauvres gens pensèrent à se séparer de leurs enfants. Un soir, alors que ces derniers étaient couchés, le bûcheron dit à sa femme, le cœur serré de douleur : — Ma chère épouse, nous ne parvenons plus à nourrir nos enfants. Je ne veux pas les voir mourir de faim, je préfère les perdre demain dans la forêt.

Pendant qu’ils s’amuseront, nous n’aurons qu’à nous enfuir discrètement.

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La bûcheronne, horrifiée, refusa tout d’abord.

Même si elle était très pauvre, elle ne pouvait consentir à abandonner ses enfants adorés.

Pourtant, après quelques heures de discussion, son mari sut la convaincre qu’elle ne supporterait jamais de voir ses enfants mourir de faim, et elle rejoignit sa chambre en pleurant.

Le petit Poucet, entendant ses parents discuter depuis son lit, s’était discrètement glissé sous le tabouret de son père pour mieux écouter. Ayant découvert le triste projet de ses parents, il retourna se coucher, mais ne s’endormit que fort tard, occupé qu’il était à élaborer un plan.

Le lendemain matin, il se réveilla de bonne heure et partit ramasser des petits cailloux blancs au bord de la rivière avant de revenir à la maison.

Comme prévu, toute la famille partit ensuite pour rapporter du bois. Ils s’enfoncèrent loin dans la forêt, qui était très épaisse et très sombre.

On n’y voyait pas à dix pas.

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Le bûcheron se mit à couper du bois pendant que ses enfants ramassaient les broutilles pour faire des petits fagots. Voyant leurs petits concentrés sur leur besogne, le père et la mère s’éloignèrent d’eux insensiblement, puis s’enfuirent à toutes jambes par un sentier détourné.

Lorsque les enfants se rendirent compte qu’ils étaient seuls, ils se mirent à pleurer et à crier de toutes leurs forces. Seul, le petit Poucet souriait, car il savait bien quel chemin prendre pour rentrer chez leurs parents ! À l’aller, il avait en effet laissé tomber tout au long du chemin les petits cailloux blancs ramassés le matin même près de la rivière.

— Ne vous inquiétez pas, dit-il à ses frères, nos parents nous ont laissés ici, mais je saurai vous ramener à la maison. Suivez-moi !

Tous suivirent le petit Poucet, qui les reconduisit chez eux en suivant le chemin indiqué par les cailloux. Comme ils n’osaient pas entrer immédiatement dans la maison, ils écoutèrent à la porte.

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