Coaching régate

- VAGNON - Vues couv «Regate»

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PROGRESSER

S’ENTRAÎNER

Lorenzo TIMON

AYMERIC BELLOIR

SE PRÉPARER

� RÉGATE

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SOMMAIRE AVANT DE SE LANCER, 4 Définir sa pratique, 6 Les fédérations, 8 Les formats d’épreuves, 10 Choisir son accompagnement, 12

SE PRÉPARER : LES BONS GESTES, 14 Description des supports, 16 Le fonctionnement d’un voilier, 21 Les parcours, 25 Les règles de course, 30 Le matériel utilisé, 36 La météorologie, 40 La marée et le courant, 42

S’ENTRAÎNER : FAIRE SES PREMIERS PAS, 46 Le terrain de jeu, 48 Tactique et stratégie, 53 Les stratégies au près, 54 Les stratégies au portant, 58 Le départ, 61 Tactique au près, 66

Passage de la bouée au vent, 70 Tactique au portant, 78 Passage de la bouée sous le vent, 82

PROGRESSER : DEVENIR EXPERT, 88 Organiser son entraînement, 90 Les repères, 92 Améliorer sa conduite, 94 Ressentir les variations du vent, 98 La communication à bord, 100 Les polaires de vitesse, 103 Les allongements, 108 Technologie embarquée, 114 Le routage, 118

POUR ALLER PLUS LOIN, 122 Lexique, 124

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DÉFINIR SA PRATIQUE

La régate est une course de vitesse entre deux bateaux ou plus, sur un parcours donné. On distingue deux catégories : la course en flotte et le match racing, se déclinant sur des supports différents et offrant une multitude de niveaux de pratique. La course en flotte représente la majorité des pratiquants.

La course en flotte

Une flotte de voiliers prend le départ, au même moment, d’un parcours connu à l’avance et délimité par différentes marques de passage (bouées, îles, caps, balisages…).

→ à retenir Si la régate s’adresse à des pratiquants initiés, elle n’en reste pas moins accessible quel que soit votre niveau.

La voile est autant un sport individuel que d’équipe, et chaque format de pratique aura un niveau d’exigence différent.

Voile légère En planche à voile, dériveur ou catamaran de sport, on régate (seul à bord ou en binôme), sur de petits parcours construits. Cela exige un minimum de maîtrise technique pour réaliser correctement le parcours. Sous nos latitudes, la pratique hivernale est relativement rude.

Monotypie La flotte est composée de voiliers identiques réunis au sein d’une jauge dite « monotype ».

On court le plus souvent sur de petits parcours construits assez sportifs car les manœuvres s’y succèdent vite. Le classement se fait dans l’ordre d’arrivée. Les différences proviennent de la préparation technique du voilier et de l’habileté de son équipage.

Régate hauturière Ce sont des courses au large de format court (de vingt-quatre heures à trois jours), le plus souvent en temps compensé (ex. : IRC) ou jauge dite « de classe » (ex. : classe 40). Elles peuvent tout autant rallier deux ports différents, se courir par étapes ou revenir au port de départ. Assez éprouvantes physiquement, elles exigent de tenir sur la durée.

� Définir sa pratique

Course croisière en temps compensé Les jauges IRC (internationale) et Osiris (France) permettent de faire courir ensemble des voiliers habitables différents, en appliquant à leur temps de course réel un coefficient qui leur est propre. On obtient ainsi un classement dit « en temps compensé ». Pour simplifier, un petit voilier moins rapide qu’un grand se voit attribuer un coefficient plus avantageux. On court le plus souvent sur des parcours côtiers, peu exigeants sportivement. Les équipages sont souvent hétérogènes et offrent plus de places aux débutants.

→ à retenir On distingue généralement la course au large de la régate par le temps de course et/ou par le fait de rallier un point à un autre. Ainsi, une régate se court à la journée alors que la durée d’une course au large dépasse vingt-quatre heures et exige de passer au moins une nuit en mer.

Équipage réduit Il s’agit de courir en solitaire ou en double, sur des supports monotypes (ex. : la Solitaire du Figaro), jauge de classe (ex. : classe Mini650) ou en temps compensé (ex. : IRC). Bien que popularisé sur des formats de course au large (ex. : la Transquadra), on observe un engouement important pour des formats hauturiers de quelques jours, voire des régates à la journée (Spi Ouest-France).

Le match racing

Deux voiliers s’affrontent en duel sur un parcours construit entre plusieurs bouées. Les bateaux sont des monotypes tirés au sort au début du championnat. Les différences techniques doivent être les plus minimes possible pour que le résultat soit le reflet de l’habileté tactique et stratégique de l’équipage.

La fameuse Coupe de l’America, plus vieux trophée sportif au monde, est à l’origine des règles du match racing et l’épreuve emblématique de la discipline (bien qu’avec des règles spécifiques).

Les championnats se déroulent sous forme de round-robin pendant lesquels chaque victoire apporte un point. Puis les phases finales voient les équipages qualifiés s’affronter en matchs éliminatoires.

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LES RÈGLES DE COURSE

Elles sont publiées par le World Sailing pour une période de quatre ans, puis traduites et diffusées par les instances nationales (FFV en France).

Elles peuvent paraître denses et indigestes (le livret français fait cent soixante-deux pages), mais elles sont surtout extrêmement complètes.

Elles s’articulent autour de deux parties principales, la première (sept chapitres) décrivant les règles concernant tous les concurrents, la seconde (les annexes), des règles s’appliquant à des cas particuliers.

Le chapitre 2 (quatre pages) détaille les règles lorsque les bateaux se rencontrent. Il regroupe donc l’essentiel à connaître pour optimiser sa tactique et éviter les collisions. Découvrons ensemble les règles principales.

BLEU a deux options :

ྲ virer de bord et passer tribord amure. Pendant le virement, il ne doit pas gêner JAUNE (règle 13), puis il va acquérir lui-même la priorité (règle 11 ou 12) ; ྲ abattre pour passer derrière JAUNE.

VENT

Section A : priorités

2

Règle 10 : sur des bords opposés Quand des bateaux sont sur des bords opposés, un bateau bâbord doit se maintenir à l’écart d’un bateau tribord.

2

1

En 1, BLEU, bâbord amure, est en route de collision avec JAUNE, tribord. JAUNE est prioritaire et BLEU doit se maintenir à l’écart.

2

1

Ces règles s’appliquent de jour entre des bateaux en course. Lorsqu’un bateau en course croise un bateau lambda (un voilier en croisière par exemple), ils doivent respecter le règlement international pour prévenir les abordages en mer (Ripam). Il en est de même pour des voiliers en course entre le coucher et le lever de soleil.

Règle 11 : sur le même bord, engagés Quand des bateaux sont sur le même bord et engagés, un bateau au vent doit se maintenir à l’écart d’un bateau sous le vent.

Règle 12 : sur le même bord, non engagés Quand des bateaux sont sur le même bord et non engagés, un bateau en route libre derrière doit se maintenir à l’écart d’un bateau en route libre devant.

Dans les exemples, JAUNE, en route libre derrière mais plus rapide que BLEU, doit se maintenir à l’écart (règle 12). En 2, JAUNE s’engage au vent de BLEU . BLEU , sous le vent, est prioritaire (règle 11), JAUNE doit se maintenir à l’écart.

2

2

1 1

1

→ à retenir

On parle d’engagement lorsqu’une extrémité de la coque d’un voilier franchit une ligne virtuelle perpendiculaire à l’extrémité de la coque d’un autre voilier (voir lexique page 124).

Au près, l’engagement n’est possible qu’entre des bateaux sur le même bord. Au portant, l’engagement est possible sur le même bord et sur des bords opposés.

� 31

1

2

2

SE PRÉPARER

→ à retenir

� Les règles de course

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LE TERRAIN DE JEU

La mer est certainement le plus beau stade du monde, mais c’est un terrain évolutif, difficile à visualiser et qui vous impose de rester « branché » en permanence sur l’environnement extérieur.

Les trois types de vent

Le vent n’est pas constant. Ce sont principalement les évolutions en direction qui déforment le terrain de jeu et créent des opportunités. À chaque type de vent correspond une réponse tactique et/ou stratégique.

Dans notre exemple, le vent moyen est le 0° (plein nord) et le voilier bâbord amure évolue entre adonnante (350°) et refusante (10°).

0°

AS T U C E

350°

Noter le vent régulièrement (sur un carnet par exemple) permet de suivre finement l’évolution et de calculer le vent moyen ou de repérer la bascule.

0° 10°

Vent oscillant Lorsque le vent tourne alternativement autour d’une direction donnée, on dit qu’il oscille. Au près et au portant, le voilier doit adapter sa route à ces variations pour garder le meilleur angle. Toute la difficulté consiste à déterminer le vent moyen, qui sera votre repère.

0° VENT

� Le terrain de jeu

Vent basculant Lorsque le vent poursuit son évolution dans la même direction, on dit qu’il bascule. Cette rotation peut être vers la droite (dans notre exemple, le vent bascule du 0° au 90°, le relèvement du vent augmente) ou vers la gauche (le relèvement du vent diminue).

10°

40°

0°

90°

VENT

� 49

Vent qui bascule en oscillant Il arrive souvent que la bascule ne soit pas franche et s’accompagne de retours brefs à un vent antérieur. Ce sont de petites oscillations qui accompagnent une bascule plus durable.

La difficulté consiste à repérer cette bascule et son timing. Dans notre exemple, de brefs retours au 0° puis au 20° accompagnent une bascule finalement franche au 100°.

→ à retenir

Il n’est pas toujours évident de distinguer oscillation et variation de la force du vent. Vos sensations de barre et/ou une parfaite calibration de l’électronique sont indispensables.

50° 0°

0°

VENT

20°

100°

S'ENTRAÎNER

20°

Le cadre et les laylines

Sur un parcours banane, le comité de course s’efforce de mouiller la ligne perpendiculaire au vent et la bouée au vent dans l’axe de celui-ci.

Le cadre, qui s’apparente à un losange, est la surface dans laquelle votre voilier doit naviguer pour rejoindre la bouée au vent sans allonger sa route. Le cadre est donc délimité par : ྲ votre point de départ sur la ligne ; ྲ la bouée au vent ; ྲ les laylines.

Les laylines sont les deux bords extrêmes de part et d’autre de la direction du vent, sur lesquels naviguerait un voilier pour rejoindre la bouée au vent en effectuant un seul virement de bord.

Le cadre se divise en deux parties, le côté gauche (à gauche pour un observateur face au vent) et le côté droit, séparées par une droite passant par votre point de départ et la bouée au vent (en principe l’axe du vent). La layline bâbord est représentée en rouge, la tribord en vert.

Comprendre par l’exemple Il est fondamental de naviguer dans le cadre.

ROUGE, hors cadre sur le côté droit, fera plus de route pour arriver à la bouée.

JAUNE, sur la layline tribord, est en route directe sur la bouée. Cela demande d’identifier parfaitement (et sur une longue distance) l’endroit où placer son virement ; le risque est grand de sortir du cadre.

a choisi une route centrale en multipliant les virements. Il est sûr de rester dans le cadre mais au prix de nombreux virements (qui lui auront fait perdre un peu de distance).

BLEU

� Le terrain de jeu

La déformation du cadre Si le vent ne change pas en direction, le cadre reste le même et est simple à visualiser (losange blanc). En cas de bascule persistante, en revanche, le cadre va changer de forme. Le losange devient un rectangle dont les côtés représentent les bords extrêmes (les laylines).

Plus la bascule est prononcée et plus un bord devient court par rapport à l’autre (exemple du rectangle rose). Le risque devient fort de sortir du

cadre ou d’avoir à faire un contre-bord très pénalisant. Ces déformations sont évolutives et difficiles à se représenter mentalement. Les logiciels de navigation permettent de visualiser les laylines et sont une aide précieuse pour le tacticien. Mais l’on peut aussi simplement utiliser un compas de relèvement, pour déterminer une layline. Dans tous les cas et quel que soit l’outil employé, suivre l’évolution du vent est une condition sine qua non pour rester dans le cadre.

0°

15° 40°

S'ENTRAÎNER

15°

� 51

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LES STRATÉGIES AU PRÈS

À chaque type de vent correspond une stratégie. Il faut rester très attentif en phase de départ et choisir un projet correspondant à l’évolution des conditions.

Vent basculant

Pour bien comprendre l’effet d’une bascule sur une flotte de voiliers, il suffit d’insérer dans le cadre une échelle virtuelle. Quelle que soit la direction du vent, les échelons (en pointillé) lui restent perpendiculaires et permettent de visualiser la progression du voilier vers la bouée au vent. Moins il reste d’échelons à gravir, plus on est proche (en route à parcourir) de la bouée.

→ à retenir

Ne prenez jamais un départ sans projet défini. Au risque de faire erreur sur l’évolution du vent, il est indispensable de définir une stratégie avant le départ, incluant les repères permettant de vérifier sa concordance avec la réalité. Cela conditionne votre placement sur la ligne et maintient une attitude offensive.

L’absence de projet amène à subir les évolutions des autres concurrents.

Dans le cadre blanc, le vent est dans l’axe du parcours. BLEU et JAUNE sont partis ensemble et leurs étraves pointent sur le même échelon : ils sont strictement à égalité.

Quand la bascule s’opère, tout le cadre pivote comme s’il était suspendu à la bouée au vent.

C’est le cadre bleu. JAUNE se retrouve instantanément relégué à un échelon inférieur à BLEU. Comme le vent refuse, JAUNE va devoir abattre et s’aligner derrière BLEU. Ici, le vent bascule à gauche, et c’est BLEU, situé sur la gauche de JAUNE, qui en tire avantage. BLEU devra néanmoins virer rapidement pour ne pas sortir du cadre.

La stratégie pré-départ Dans la perspective d’une bascule à gauche, vous chercherez à partir sur la gauche du plan d’eau. À moins d’une ligne franchement favorable au comité, vous choisirez de partir côté viseur. Attention cependant à ne pas être bloqué par vos concurrents pour virer et ne pas vous retrouver hors cadre au moment de la bascule.

Car si le jeu consiste à être le voilier le plus à gauche au moment de la bascule, cela peut aussi se faire en plusieurs virements, de manière à rester central et à ne se décaler sur la gauche qu’au moment de la bascule.

Votre stratégie doit donc tenir compte du timing de la bascule.

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S'ENTRAÎNER

� Les stratégies au près

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COACHING � RÉGATE

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Vous êtes prêt à franchir le pas et à vous initier à la pratique de la régate ?

Vous courez en solitaire, en double ou en équipage mais vous avez besoin d’évoluer dans votre apprentissage ?

Voici une méthode, simple et décomplexée, organisée en trois étapes essentielles. � Se préparer aux bons gestes pour comprendre le fonctionnement d’un voilier, la notion de parcours, les règles principales ; choisir son matériel et connaître les bases de la météo. � S’entraîner à faire ses premiers pas grâce aux différentes stratégies et tactiques suivant les vents, et au soin porté à la vitesse et au positionnement du bateau. � Progresser en maîtrisant son entraînement et sa conduite, la communication à bord et la technologie embarquée, les polaires de vitesse ou encore les allongements et le routage.

Et pour aller plus loin, retrouvez le vocabulaire spécifique utile à votre pratique.

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