Déclic écologique

écologique

Déclic

Préfacé par AXEL LATTUADA de la websérie Et tout le monde s’en fout

BENJAMIN CARBONI présente

BAPTISTE LORBER FERDINAND RICHTER VIPULAN PUVANESWARANE

AUDREY PIRAULT JULIEN WOSNITZA JULIE BERNIER MAX BIRD HÉLÈNE DE VESTELE MURIEL DOURU JONATHAN ATTIAS & CAROLINE PEREZ KARIMA DELLI AXEL LATTUADA ANTHONY VERLAINE CAMILLE ÉTIENNE ROBERT ELGER NICOLAS MEYRIEUX LINDA BEDOUET CYRIELLE HARIEL

BENJAMIN CARBONI présente

DÉCLIC ÉCOLOGIQUE

Préfacé par AXEL LATTUADA de la websérie Et tout le monde s’en fout

SOMMAIRE Préface d’Axel Lattuada. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Baptiste Lorber : L’impatience. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Ferdinand Richter : La force des arbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Vipulan Puvaneswaran : Le poing levé des jeunes. . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Parenthèse : À quoi bon ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Audrey Pirault : Un message à transmettre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Julien Wosnitza : Sauver les océans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Julie Bernier : Faire de la fatalité une force. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Parenthèse : Légitimité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Max Bird : Le « savoir » de demain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Hélène de Vestele : Se former pour bien choisir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Muriel Douru : La créativité engagée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Parenthèse : Cleanwalk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Jonathan Attias et Caroline Perez : Créer des lois pour vivre dans la nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Karima Delli : Une militante au Sénat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Axel Lattuada : Des histoires « politiques » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Parenthèse : Peur…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Anthony Verlaine : Voyager pour sensibiliser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Camille Étienne : De la nature à la nature. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Robert Elger : L’autonomie alimentaire, la liberté !. . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Parenthèse : Profiter des couchers de soleil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Nicolas Meyrieux : Choisir l’humour pour vivre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Linda Bedouet : Les racines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 Cyrielle Hariel : À cœur perdu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Pour les suivre…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

PRÉFACE Prendre conscience de l’urgence écologique, c’est prendre conscience de sa place dans le monde. Pour prendre conscience de sa place, il faut apprendre à regarder autour de soi, ce qui implique de sortir du déni.

Le problème, c’est que quand on trouve la force d’enlever ses œillères, on se retrouve vite face à une déferlante de problèmes qui semblent insolubles : tout ça me dépasse, c’est bien trop gros.

Comment puis-je oser m’imaginer capable de nettoyer les 150 millions de tonnes de plastique jetés dans les océans ? Comment stopper la destruction de l’Amazonie, qui a doublé en quelques semaines ? Comment arrêter le déclin exponentiel des espèces animales et végétales ?… Je ne suis rien face à tout ça.

Et en plus, si j’y réfléchis bien, ce n’est pas de ma faute. Après tout, moi, je n’ai jamais jeté de plastique à la mer, je n’ai jamais brûlé un arbre et encore moins tué un animal en voie de disparition. La faute.

Cette bonne vieille culpabilité. Celle que nous cherchons à tout prix à refiler aux autres, à la société, aux dirigeants, aux entreprises…

Oui, il y a des fautifs, des coupables, des décideurs qui agissent avant tout pour défendre leur privilèges. Et il faut continuer à lutter pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Mais nous le devons tous.

Car à mon sens, la clé est là, dans le passage de la culpabilité à la responsabilité. Je ne suis pas coupable de ce papier jeté par terre, mais je suis responsable de ne pas le ramasser. Je ne suis pas coupable de la déforestation de l’Amazonie, mais je suis responsable de ce que je consomme. Je ne suis pas coupable de la maltraitance des femmes, mais je suis responsable de fermer ma gueule quand Michel fait des blagues sexistes à la machine à café. Je ne suis pas coupable pour les gens qui représentent mon groupe social, mon

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Déclic écologique / Préface

ethnie, mais je suis responsable de la relation que j’ai avec eux. Et, surtout, je ne peux pas changer l’autre.

La seule chose sur laquelle j’ai du pouvoir, c’est moi.

Mon seul levier d’action, c’est moi : mon comportement, mes actions, mes paroles, vis-à-vis de l’autre et vis-à-vis de moi-même.

Et en me changeant moi, je vais changer mon environnement, puisque j’en fais partie.

Mais l’important, ce ne sont pas mes actions, l’important c’est le lien qui existe entre elles et moi. Un jour, je me suis rendu compte qu’être végétarien, aujourd’hui, ça me rendait heureux, alors que j’étais un gros mangeur de viande. Mais pourquoi ? En devenant végétarien, je me suis privé de certains plaisirs, j’ai fait des concessions, j’ai volontairement créé un manque, alors pourquoi suis-je quand même heureux ? Tout simplement parce que je suis conscient du lien qui existe entre le fait d’être végétarien et la personne que j’ai envie d’être. Et donc, au lieu de poser mes yeux sur ce qui me manque, je regarde ce que j’y gagne, pour moi mais aussi pour mon environnement. Maintenant, être végétarien c’est ma voie à moi, et il est primordial de trouver sa propre voie et de ne pas uniquement appliquer les comportements qu’on nous impose, sans faire le lien avec soi.

Surtout, il faut sortir de la quête de la perfection qui ne mène qu’à une seule chose : la culpabilité. La phrase qui m’a le plus marqué ces derniers temps est : « Le monde n’a pas besoin, pour aller mieux, de quelques personnes qui font les choses parfaitement. Il a besoin que plein de gens les fasse, même si c’est imparfait. » Axel Lattuada

Axel Lattuada, Fabrice de Boni et Marc de Boni sont scénaristes de la websérie Et tout le monde s’en fout, créée par Axel et Fabrice et diffusée depuis janvier 2017 sur YouTube.

Ayant pour objectif de vulgariser des questions de fond sur le développement personnel, la société et l’actualité, les capsules vidéo mettent en scène un homme qui partage ses réflexions avec humour et philosophie.

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INTRODUCTION Cet ouvrage est né d’une expérience personnelle, celle d’une prise de conscience.

Ce moment où, d’une seconde à l’autre, notre regard change sur ce qui nous entoure, sur tout ce qui vit autour de nous, au sein de cette belle planète Terre. À travers ce livre, je souhaite raconter ce moment, cette seconde que l’on ne contrôle pas, qui fait qu’à la seconde d’après, nos yeux ont levé leur voile pour laisser place à une réalité éveillée.

Pour parler de prise de conscience, il faut avant tout parler de soi. Pour arriver à ce cheminement et mettre en place des changements dans notre quotidien, il faut d’abord et surtout apprendre à se connaître soi-même, apprendre à vouloir se découvrir… savoir qui nous sommes. Au fur et à mesure des parcours proposés sous forme de portraits, nous découvrirons que cette vision des choses est partagée par de nombreuses personnes engagées.

Je ne serais jamais arrivé à entreprendre tout ce que j’ai mis en place aujourd’hui, si je n’avais pas avant tout entrepris ce chemin personnel, la découverte de moi-même. Concrètement, je pense que c’est ce qui m’a amené à cet instant de prise de conscience environnementale.

Un éveil peut avoir lieu sur le plan tant personnel que collectif.

Dans cet ouvrage, j’ai eu envie de parler de cette prise de conscience qui nous concerne tous, celle de la crise climatique, de la pollution de notre planète, de la disparition de la biodiversité…

J’aurais pu donner des chiffres, montrer des images accablantes, parler des espèces qui disparaissent ou du continent que nous

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Déclic écologique / Introduction

avons réussi à créer par notre consommation effrénée de plastique…

Mais tout cela n’a-t‑il pas déjà été fait, montré, raconté ? Surtout, est-ce que cela a déjà changé quelque chose ?

Ce livre est l’expression d’une conviction. Celle qui me dit que ce qui peut nous permettre de changer vraiment, c’est de passer par nous, par chacun. Ce qui fait que nous nous levons le matin, mettons un pied devant l’autre, nous regardons en souriant, c’est le fait de partager des émotions, et de les partager ensemble.

Voilà donc sur quoi j’aimerais m’attarder : l’émotion, le sentiment, comprendre ce que l’on peut ressentir au moment où l’on prend conscience de notre impact sur cette planète, ce moment où l’on voit la trace que nous avons laissée derrière nous.

Quel sentiment avons-nous éprouvé ? Quel réflexe avons-nous eu ? Et puis, surtout, qu’avons-nous fait après ? Avons-nous décidé de fuir ? Avons-nous décidé d’agir ? Avons-nous décidé d’aller de l’avant face à ce mur dans lequel nous fonçons tout droit sans changer de cap ?

Au fil des mois, je me suis rendu compte que ce fameux instant de prise de conscience était singulier et différent pour chacun d’entre nous. C’est pourquoi j’ai voulu entendre et ressentir ce que certaines personnes – des visages ­symboliques de l’engagement citoyen – avaient elles aussi pu ressentir à ce moment-là.

Comment en arrive-t‑on à créer pour sauver la biodiversité ?

Comment arrive-t‑on à se grandir pour rassembler des milliers d’entre nous ? Comment se remet-on en question pour transmettre les messages les plus forts, pour comprendre et, surtout se dire, que nous ne sommes pas seuls ?

Après avoir découvert la racine du problème, lorsque le regard se fixe sur ce constat alarmant, ces personnes ­ont-elles gravi une marche ? Était-ce celle-là, justement, qu’elles ne voyaient pas avant et qui bloquait leur chemin ?

Par quels moyens ont-ils pu la franchir ? Malgré quels échecs, quelles déceptions ? Sans penser forcément à la finalité, quelles étapes ont formé la personne qu’ils sont aujourd’hui devenus ?

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Voilà ce que je souhaite, au fil de ces lignes : montrer à ceux qui veulent le voir que malgré la difficulté du chemin, la finalité est belle pour chacun d’entre nous !

Déclic écologique / Introduction

Pendant plusieurs semaines, j’ai eu la chance d’échanger en têteà-tête avec différentes âmes bienveillantes, afin qu’elles nous livrent ce moment d’intimité. Au cours des prochaines pages, je veux vous faire découvrir, non pas ces échanges bruts (nous arriverions à un ouvrage pesant au moins 14 kilos… ce qui n’est pas le but !), mais plutôt l’essentiel de leurs parcours de vie, et la vision qui les a portés, et continue de le faire, pour passer à l’action.

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Baptiste Lorber L’IMPATIENCE Ancien étudiant en communication connu dans un premier temps pour son duo humoristique avec Gaël Mectoob sur la chaîne YouTube Bapt&Gaël, Baptiste Lorber est aujourd’hui auteur, réalisateur et comédien.

Lorsque l’on prend conscience de notre impact sur l’environnement, il arrive souvent que l’on soit impatient. Avoir l’impression que tout apparaît devant nous comme une évidence et qu’il faut absolument changer de façon rapide et surtout radicale.

Quand j’ai rencontré Baptiste pour la première fois, nous étions à la Fondation pour la nature et l’homme, prêts à rencontrer Nicolas Hulot. Nous étions alors en plein cœur de la campagne On est prêt1 pour le climat, et j’avais face à moi une personne décidée, volontaire et déjà très au fait des sujets climatiques.

Mais comment expliquer qu’à peine un mois auparavant, tout ce cheminement déjà bien enraciné était encore loin de son quotidien ? Comment expliquer et surtout justifier ce virage à 180° ?

1. http://onestpret.fr : campagne de sensibilisation citoyenne ayant pour but de proposer des actions concrètes et quotidiennes pour aider la planète.

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Baptiste Lorber est un comédien bien connu de l’univers ­d’Internet.

Certains apprécient surtout le duo qu’il forme, depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, avec Gaël Martinetto (la paire est visible sous le nom de « Bapt et Gaël »). Ils sont tous deux auteurs de sketchs à l’humour « régressif » qu’ils interprètent comme de grands enfants.

L’aventure de Baptiste démarre en 2009. À l’époque concepteurrédacteur dans une agence de pub, il lance, sous l’impulsion de quelques amis proches, un fanzine, « La grosse commission », qu’il distribue alors dans les bars. Le concept est pour le moins cash : c’est un journal humoristique à lire aux toilettes !

Suite à cela et à sa rencontre avec Gaël, telle un véritable coup de foudre artistique, la création du site 10minutesaperdre.com voit le jour. Un mélange de sketchs et d’articles. C’est à partir de là que les deux acolytes se lanceront dans ce que l’on appelle communément aujourd’hui le « youtube game ».

Déclic écologique / Baptiste Lorber

Comment a-t‑il pu mettre en place ce changement qui semble si difficile pour beaucoup de gens ?

« Avec nos personnages adulescents, un peu candides, on peut faire passer des messages. » Comment tout cela est-il arrivé ? Comment cet électrochoc environnemental, cette « conscience naturelle », comme il la définit lui-même, présente sans doute depuis son enfance à travers son éducation, sont arrivés dans le quotidien de Baptiste ?

Lors des derniers mois passés, riches en actualités et en « émissions tendance » sur l’avenir de notre planète, nombreux sont ceux qui ont assisté à l’émission d’investigation d’Élise Lucet sur le plastique, mais c’est un autre documentaire du même genre, en ­deuxième partie de soirée, qui a eu le plus fort écho auprès de Baptiste. « Suite à un documentaire sur le zéro déchet, j’ai regardé ma femme et je lui ai dit : “Mais on fait quoi, nous, en fait ?” » Alors confortablement installés dans leur canapé, au sein de leur appartement à Paris, la machine se met automatiquement en route

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Déclic écologique / Baptiste Lorber

dans l’esprit du couple : « Ok, on trie nos déchets, mais on a des bouteilles plastique partout. Ok, on fait le marché le dimanche, mais on va trois fois par semaine au supermarché en bas de chez nous. » C’est à ce moment-là que Baptiste s’est dit : « Il faut aller plus loin. » « Quand je dis que je suis engagé, c’est que je suis dans l’action. Avant, j’étais dans la réflexion. » Baptiste et sa femme se lancent dans un grand ménage de printemps : revoir leur habitat dans les moindres détails, leur façon de se déplacer, de consommer. En à peine deux semaines, les premiers changements se sont vus. Le fait de se mettre au zéro déchet pousse machinalement notre mode de vie à s’adapter. Premiers points notables : le supermarché en bas de chez eux où ils allaient deux à trois fois par semaine… terminé ! Le scooter qu’il utilisait avant pour se déplacer… disparu : place au vélo ! Les bouteilles plastiques ont laissé place à la gourde, les cosmétiques à des produits sans emballages et faits maison… bref ! le grand ménage avait fait son effet. « J’ai commencé à partager ces changements sur mes réseaux sociaux, que l’info passe ou pas. Si, sur 100 000 personnes, il n’y en a que 2 qui l’entendent, ce seront toujours 2 nouveaux relais… et ainsi de suite. » Baptiste, qui avait plutôt l’habitude de partager un humour « léger », a parfaitement réussi à adapter son discours. Et ce changement fut plutôt bien reçu. À partir de cet instant, la vision de Baptiste sur son environnement fut différente. Comme si le fait de changer des choses dans sa sphère personnelle imposait la modification de sa sphère de vie générale.

Pour compléter ce nouveau mode de vie, Baptiste a ressenti ­l’envie de mieux s’informer, de s’informer davantage. Cet « éclat dans l’œil » avait déclenché chez lui une envie de comprendre pourquoi, avant, il consommait de telle façon, et pourquoi notre société nous y conduit.

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« Si, demain, tu veux être autosuffisant, il en faut de l’espace et de la terre. » Après ces quelques mois agités, et de nouvelles habitudes bien installées dans leur quotidien, Baptiste et sa femme ont décidé de pousser la cohérence de leur changement à son paroxysme : quitter la ville. Partir de la capitale pour un mode de vie plus proche de la nature, plus proche de « l’essentiel ».

L’objectif de ce déménagement était simple. Au-delà du fait de choisir une meilleure qualité de vie, l’idée était surtout de reprendre le contrôle sur celle-ci, de l’assiette à son cadre de vie.

Voilà comment, quelques semaines plus tard, le couple se retrouve loin du périphérique parisien, au milieu des champs de verdure et des quelques insectes et oiseaux présents.

Déclic écologique / Baptiste Lorber

En parlant de cela, le souvenir de ce jour dans les bureaux de l’ONG créée par Nicolas Hulot me revient naturellement à l’esprit.

Assis autour de la table depuis déjà quelques minutes, Baptiste faisait partie des plus actifs, tant dans l’échange que dans le questionnement. On sentait qu’il avait envie d’en faire plus. La petite graine avait pris place dans son esprit : pouvons-nous aller encore plus loin ?

« Vivre dans un endroit isolé aujourd’hui, c’est ­compliqué. À cause des supermarchés, les commerces de proximité ont disparu. C’est plus difficile de consommer responsable. » Forcément, il a fallu à nouveau adapter les réflexes pour consommer aussi bio et responsable. Il fallait malgré tout prendre la voiture, car il ne s’agissait plus de pallier les quelques arrêts de métro. Cependant, une autre possibilité s’offre maintenant à Baptiste, celle de pouvoir cultiver sa terre, produire une partie de sa propre nourriture, reprendre le contrôle de ce qu’il met dans son assiette.

Une dernière chose, aussi, a pu être mise en place dans son ­nouvel havre de paix, un dernier savoir qu’il avait décidé d’emporter de la capitale :

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Déclic écologique / Baptiste Lorber

« Je vais aider la biodiversité à ma manière, d’où je suis. J’ai fait une formation et aujourd’hui, j’ai une ruche. » Vouloir, à son échelle, protéger la biodiversité. Certains décident de rejoindre une association, d’autre de lutter contre la chasse ou la pêche pratiquée comme loisir, Baptiste, lui, a décidé de défendre l’un des êtres vivants sans doute les plus importants de la vie sur terre : les abeilles. L’idée n’est pas de cultiver et de produire du miel grâce à un essaim d’abeilles, mais bien plus : leur offrir un lieu de vie, un lieu où cette grande famille, formant un seul être admirable, pourrait prospérer librement. « J’ai très bon espoir en la génération qui arrive, c’est à eux de créer leur monde. » Que de chemin parcouru en quelques mois pour celui qui, pendant des années, à coup de sketchs, a fait rire des millions de jeunes avec son âme d’enfant !

Aujourd’hui, Baptiste est toujours ce même « adulescent » à ­l’humour léger. Mais, à ce discours, s’ajoute maintenant la voix d’un « grand frère » soutenant cette nouvelle génération et leur exprimant son admiration pour leur abnégation face aux enjeux de demain.

Si je devais retenir quelque chose de précis de mon échange avec Baptiste Lorber, je dirais que l’on peut rire de tout avec sérieux, tant qu’on le fait avec une conscience aiguisée et surtout une capacité à se remettre en question et à bousculer ses certitudes.

Vive les adulescents !

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans la vidéo accessible par le lien suivant :

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Ferdinand Richter LA FORCE DES ARBRES Ancien sportif de haut niveau et coach professionnel pour des grands groupes industriels, Ferdinand Richter est désormais responsable France du moteur de recherches écologique Ecosia qui plante des arbres, et il aide ceux qui œuvrent pour bâtir un monde plus respectueux du vivant.

Un arbre, parfois présent depuis des milliers d’années, symbole de la force de la nature, une puissance calme et sereine, élément majeur de tout un écosystème.

Une évidence quand on sait qu’aujourd’hui, ce grand Allemand d’1 m 96 se bat chaque jour pour que nos recherches internet servent le mieux possible notre planète et sa reforestation grâce à Ecosia, un moteur de recherche qui utilise les bénéfices générés par les annonces publicitaires pour soutenir des projets environnementaux dans le monde entier.

Le sentiment que j’ai eu lors des premiers échanges avec Ferdinand, c’est cet ancrage solide, semblable à celui d’un grand chêne. « Aujourd’hui, sur 1 million de chiffre d’affaires par mois, la moitié est utilisée pour restaurer des écosystèmes. »

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Déclic écologique / Ferdinand Richter

Comment en est-il arrivé là ? Car on ne peut pas dire que ce soit un métier anodin. Comment a-t‑il réussi à concilier son travail et ses convictions ?

Ferdinand a vécu plusieurs parcours, voire plusieurs vies, pour en arriver là. Des « marques » d’expérience et de sagesse se dégagent ainsi de son discours posé.

Pendant un temps voué au sport de haut niveau, pratiquant sans relâche le rugby, noble dans l’effort et le contact, il a finalement préféré revenir à la terre plutôt que d’atteindre le bouclier de Brennus. « Quand j’ai arrêté le sport, j’ai mis cinq ans à accepter que je n’étais plus rugbyman, avec toute la reconnaissance qu’il y avait à être de haut niveau. J’étais pris dans le “systèmeperformance” et une part de moi-même avait besoin de mourir. » Faire le deuil de ce qu’il a cru être pour se plonger dans l’inconnu.

Après avoir quitté l’Allemagne pour la région de Toulouse, Ferdinand a intégré le centre de formation du Stade toulousain, club emblématique de rugby, là où l’attendait une carrière prometteuse et un avenir déjà bien tracé. Mais son regard a changé au fur et à mesure de son évolution, pour ne plus voir que l’envers du décor : l’exploitation du corps, la recherche constante de résultat, de performances toujours plus élevées, toujours plus hautes, au point d’en oublier la passion du ballon ovale. « Toute la protection émotionnelle que je m’étais construite s’est écroulée. Il y a vraiment eu un moment de vide ensuite, parce que je ne savais pas du tout quoi faire après. » Suite à cela, Ferdinand a ressenti un besoin viscéral de se retrouver, de se réapproprier son corps, « sa nature » comme il aime à le dire.

C’est justement à ce moment-là, après des moments très difficiles de solitude, qu’il a pris conscience et a ressenti ce lien avec notre écosystème.

Ce qui aurait pu être pour Ferdinand le soulagement d’avoir trouvé un refuge a plutôt été vécu comme un deuxième coup de massue

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C’est indéniable, nous entendons de plus en plus parler d’environnement, d’écologie, d’engagement.

La crise est telle que nous sommes contraints d’ouvrir les yeux si nous ne voulons pas aggraver la situation actuelle.

Mais avant de passer à l’action, quel est ce déclic qui fait que tout bascule et que, du jour au lendemain, certains optent pour un changement de vie radical ?

Qu’est-ce qui nous amène à cet instant précis et que ressentons-nous ? Comment y faisons-nous face ?

Comment gérons-nous cet éveil ?

Femme politique, youtubeurs, comédiens, explorateur, journaliste…

18 personnalités engagées, aux parcours et profils différents, répondent aux interrogations de Benjamin Carboni et lui relatent leur prise de conscience écologique, plus ou moins immédiate mais toujours impactante.

www.rusticaeditions.com

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MDS : RU14909

Loin des ouvrages factuels, ce livre, porté par le regard et le parcours personnel d’un ancien comédien devenu militant, choisit de mettre en lumière les réactions singulières de chacun face à un problème qui nous concerne tous !