Redécouvrez le chasseur cueilleur qui est en vous

ÉLÉONORE lluna

Redécouvrez le

chasseur-cueilleur qui est en vous !

Redécouvrez

le

chasseur-cueilleur Conseils et techniques pour se reconnecter à votre vraie nature

qui est en vous !

Conseils et techniques pour se reconnecter à notre nature

Préfacé par Stéphane Rotenberg

ÉLÉONORE lluna

Redécouvrez le

chasseur-cueilleur qui est en vous !

Conseils et techniques pour se reconnecter à votre vraie nature Illustrations de Laurent Stefano

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 3

01/03/19 10:05

SOMMAIRE Préface.................................................................................. 6 Introduction........................................................................... 7

LE FEU

Préparer son emplacement................................................... 13

Récolter son bois.................................................................. 15 Obtenir un initiateur primaire................................................. 16 Faire naître une flamme......................................................... 18 Entretenir son foyer............................................................... 26

L’EAU

Comment la perd-on ?.......................................................... 31

Comment la stocker ?........................................................... 34 Où la trouver ?....................................................................... 36 Rendre l’eau potable............................................................. 42

LE FROID

Principes................................................................................ 51

Stopper la déperdition de chaleur......................................... 54 Apport d’une source de chaleur extérieure........................... 56 Pour résumer, si vous voulez conserver votre chaleur.......... 59

L’ABRI

Choix de l’emplacement du camp........................................ 63

Et en cas d’orage, que faire ?............................................... 64 Quelques nœuds utiles.......................................................... 67 Fabrication d’un abri............................................................. 69

LE MATÉRIEL

Le couteau............................................................................. 79

Confection de « kits »............................................................ 81 Le chèche.............................................................................. 84 4

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 4

01/03/19 10:05

LES PLANTES

Avertissement........................................................................ 88 Principes généraux................................................................ 89 Reconnaissance des plantes................................................ 90 Le quatuor de la survie.......................................................... 91 La cueillette........................................................................... 96 Les principales plantes toxiques européennes..................... 98

LE PISTAGE

Pister, oui... Mais quoi ?........................................................ 103 Indices de présence pour les animaux européens courants... 105 Identifier les excréments....................................................... 108

LA PÊCHE

La pratique de la pêche......................................................... 115

L’ALIMENTATION

Les insectes : une source alimentaire faible mais facile.......... 123 Le piégeage........................................................................... 124 La popote de camp............................................................... 126 Recettes de cuisine de camp................................................ 130

L’ORIENTATION

Utiliser une carte................................................................... 135 Quelle échelle choisir selon votre pratique ?........................ 137 Se repérer avec le nord......................................................... 139 Conduite à tenir si l’on pense être perdu.............................. 146

LA NUIT

Préparation de son couchage............................................... 151 Sécurisation de son campement la nuit................................ 155 Ritualisation de son sommeil................................................ 158 Conclusion............................................................................ 159 5

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 5

01/03/19 10:05

PRÉFACE J’ai rencontré Éléonore au Botswana et en Bolivie à l’occasion du tournage d’un jeu d’aventure sur M6.

Les sites étaient somptueux, parmi les plus beaux de la planète. De véritables petits paradis sur terre, sauvages et merveilleux.

On le sait, la jungle, le désert, la haute montagne n’ont pas encore été totalement exploités par l’homme. Ce n’est peut-être hélas qu’une question de temps, mais force est de constater que vivre dans ces lieux sublimes – parfois y survivre – est bien plus difficile qu’ailleurs.

Passer quelques semaines dans la nature, confronté à des conditions parfois extrêmes, permet en revanche très vite de juger des forces et des faiblesses d’un être humain.

Kipling, le génial auteur du Livre de la jungle, disait que, tout bien considéré, il n’y a que deux sortes d’individus : ceux qui voyagent et ceux qui restent chez eux.

Je ne peux que partager cette opinion. Sans jugement de valeur, car j’aime les casaniers autant que les voyageurs. Mais sortir de son quotidien, même sans aller au bout de soi ou être confronté à d’énormes difficultés, exige des qualités bien spécifiques.

Bien sûr, plus on s’éloigne de son confort et de ses habitudes, plus ces qualités doivent être importantes.

Je n’en citerai que trois : une grande force mentale ; une modestie face à la nature et aux éléments qui nous entourent ; et un grand respect des autres et de la vie en général.

Vous l’avez compris, Éléonore possède toutes ces qualités. Je suis donc persuadé que vous allez passer de formidables moments à la découverte de son livre !

Bonne lecture !

Stéphane Rotenberg 6

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 6

01/03/19 10:05

INTRODUCTION La nature nous appelle, c’est un fait. Dans notre société qui semble loin de ces préoccupations, nous cherchons de plus en plus à nous en rapprocher.

Phénomène de mode ou recherche plus profonde d’une reconnexion à nos sources, la randonnée et les sorties en plein air nous permettent d’y accéder.

C’est le cheminement que j’ai moi-même effectué. Passionnée de nature et d’outdoor, j’ai commencé le trek avec un sac rempli de gadgets inutiles que l’on croit indispensables. Cherchant à comprendre les techniques qui me permettraient à la fois de m’alléger, de retourner vers une pratique plus en adéquation avec mon environnement et de faire face à d’éventuels incidents de parcours, je me suis inscrite à mon premier « stage de survie ».

De stage en stage, de formations diverses et variées en expériences toutes aussi éclectiques de l’autonomie en pleine nature, j’ai bifurqué de mon métier d’infirmière vers celui d’instructrice en techniques de survie. La connaissance des différents milieux naturels m’a permis d’accéder à un monde de découverte et de pratiquer dans des biotopes aussi variés que la savane arbustive au Botswana, le désert du Kalahari, la très haute altitude dans la cordillère Royale, la jungle amazonienne, une île déserte au fin fond de l’Indonésie ou le grand froid canadien. Être capable de vivre uniquement de ce que la nature nous propose est grisant, le plaisir est toujours le même, et il faut bien commencer quelque part, alors je vous propose de vous emmener avec moi, dans les forêts et les montagnes autour de chez vous.

Le guide, c’est celui qui vous accompagne pour vous montrer le chemin, et c’est précisément l’objectif de ce livre : vous guider vers l’autonomie en pleine nature.

En « survie », on a la sensation que l’environnement est contre nous, ne parlet-on pas d’ailleurs souvent de milieu hostile ? Je me suis appuyée sur les techniques que j’enseigne en stage de survie pour tenter de vous montrer qu’au contraire, la nature peut être avec nous. Elle nous offre tout le nécessaire pour assurer nos besoins, à condition de savoir où chercher et de la respecter.

7

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 7

01/03/19 10:05

INTRODUCTION

Chaque chapitre traite d’un grand thème en apportant une base théorique, suivie de conseils à trois niveaux : L’équipement dédié : comment le choisir et l’utiliser ; Le matériel détourné : comment improviser à partir d’objets plus sommaires ; Les alternatives naturelles : comment recréer à partir de l’environnement ce dont on a besoin.

Que vous soyez randonneur, amateur de plein air, cycliste, promeneur, « bushcrafteur », vous trouverez dans ce guide le niveau qui correspond à vos envies et à votre pratique.

Loin de constituer une encyclopédie exhaustive des techniques de survie, celles que je présente sont pragmatiques, réalistes, plus ou moins faciles à mettre en œuvre mais ont toutes été testées avec succès.

Que vous disposiez d’une journée ou d’une semaine, vous trouverez ici des pistes pour satisfaire vos besoins avec ou sans matériel : allongez progressivement les durées de vos sorties en ayant ces paliers en tête.

En binôme, entre amis ou en famille, le partage fait partie intégrante de l’expérience. Si vous souhaitez vous aventurer seul, redoublez de vigilance et assurez-vous d’avoir la pratique nécessaire pour ne courir aucun risque.

Gardez néanmoins la sécurité en ligne de mire avec quelques précautions simples et efficaces : ÄÄPrévenez toujours un proche de la durée et du trajet planifié, de la date de retour estimée et informez-le dès que possible d’un changement de 8

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 8

01/03/19 10:05

INTRODUCTION

parcours. Cela lui permettra d’alerter les secours à la moindre inquiétude et de savoir où vous chercher. En zone hors réseau, jalonnez votre sortie de gîtes ou de refuges en leur signalant à l’avance votre passage ainsi que le numéro d’un proche à prévenir si vous ne vous présentez pas à l’échéance prévue. Certaines applications portables comme FollowMee enregistrent votre position GPS en temps réel et la transmettent aux personnes à qui vous donnez les accès. ÄÄAyez toujours sur vous un téléphone portable chargé, et éventuellement un téléphone de secours (même sans carte SIM). Les zones non couvertes par un réseau GSM sont assez rares en France, et le 112, numéro d’appel européen des secours, est prioritaire sur les réseaux, ce qui signifie que même sans réseau de votre opérateur vous basculerez sur un autre fournisseur gratuitement (et même sans puce SIM). Attention, à certains endroits et particulièrement en montagne, il se peut qu’aucun réseau ne passe. ÄÄFormez-vous aux premiers secours, et emportez une trousse « médicale » en toutes circonstances. Les services d’urgence qui interviennent habituellement en moins de 20 minutes peuvent mettre plusieurs heures à vous rejoindre en environnement éloigné des routes carrossables.

Les chasseurs-cueilleurs sont derrière nous, et je vous propose un « retour en avant » en nous inspirant de ce qu’ils nous ont légué.

L’éditeur et l’auteur ne sauraient être tenus pour responsables en cas de mauvaise interprétation ou mise en pratique des informations contenues dans ce livre.

9

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 9

01/03/19 10:05

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 10

01/03/19 10:05

T_PART LE FEU

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 11

01/03/19 10:05

Le feu

Préparer son emplacement

Choisir un emplacement dédié Préparer une table à feu Creuser un feu « Dakota » Récolter son bois

Obtenir un initiateur primaire

Un allume-feu artificiel Un allume-feu naturel Les initiateurs naturels non préparés Faire naître une flamme

Avec un briquet Avec des allumettes Le firesteel Par percussion Par concentration des rayons solaires Par friction Entretenir son foyer

Savoir démarrer un feu en toutes conditions est vraiment le pivot de l’ensemble de vos besoins : vous réchauffer, rendre de l’eau potable, vous protéger des prédateurs, cuisiner votre dîner, réconforter un moral en berne, vous éclairer, signaler votre présence… Vous l’aurez compris, le feu est l’élément principal de votre survie et de votre sécurité.

Pour faire prendre un feu, en théorie rien de plus simple : de l’air, un carburant (du bois généralement dans notre cas) et une énergie d’activation, telle que la chaleur d’une flamme de briquet ou d’une étincelle, comme avec un firesteel. Si ces trois éléments sont justement dosés, votre chaleur se transformera en flamme et votre carburant entrera en combustion.

12

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 12

01/03/19 10:05

Le feu

Préparer son emplacement Mais avant même de nous pencher sur le démarrage de notre foyer, il faudra être attentif à la réglementation en vigueur : il est généralement interdit de faire un feu en pleine nature et particulièrement en cas d’arrêté préfectoral, comme en période de sécheresse.

Après l’aspect réglementaire vient la question de la sécurité. La zone autour de votre feu doit être dégagée, exempte d’objets inflammables au-dessus (branches basses), autour (votre tarp ou vos vêtements, des feuilles sèches) et dessous : aussi surprenant que cela puisse paraître, le feu peut se propager en sous-terrain, comme par les racines des résineux, et ressortir plus loin, parfois plusieurs heures après votre départ. Il en est de même à côté d’une tourbière. On choisira donc une zone loin d’une sapineraie et d’une tourbière, sur un sol nu et dégagé sur au moins 5 m autour du foyer, et bien plus en cas de vent. Gardez à proximité de votre feu une grande bouteille d’eau et surtout apprenez à entretenir un feu de taille modeste : il sera plus facilement contrôlable, consommera moins de carburant et aura un impact amoindri sur l’environnement.

Une « zone feu » sécurisée est la première chose à préparer avant de vouloir démarrer son foyer.

Choisir un emplacement dédié Faire un feu détruit la possibilité de régénération du sol pour les années à venir en brûlant toutes les sources de vie qui se trouvent sur la zone.

Conserver un arbre mort par hectare (ou plus) contribue également à la biodiversité en devenant un hôtel à insectes. Réservez donc le feu pour les 13

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 13

01/03/19 10:05

Le feu cas d’extrême nécessité, ou cantonnez-vous aux zones de feu dédiées à proximité des refuges ou des cabanes non gardées : vos sorties auront un aspect tout aussi sauvage et seront plus respectueuses de la nature !

Préparer une table à feu Une autre solution pour limiter l’impact au sol, particulièrement si vous projetez de faire un feu de courte durée pour chauffer votre nourriture, est de préparer une table à feu : surélevez la zone du foyer en apportant de la terre minérale que vous aurez prélevée à quelques mètres pour former un monticule de 10 cm de hauteur et d’un diamètre supérieur à votre feu. Une fois votre foyer éteint et bien froid (vous devez pouvoir y poser la main), remettez la motte de terre à son emplacement initial : moins d’impact visuel et écologique ! De nombreuses techniques proposent de faire un feu « hors sol », du réchaud à bois à la bûche suédoise, mais elles ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre.

Creuser un feu « Dakota » Dans l’optique de ne laisser quasi aucune trace au sol et d’optimiser l’efficacité d’un petit feu, ma technique préférée est le feu « Dakota » : on forme un trou de 30 cm de diamètre sur 20 à 30 cm de profondeur, puis on creuse un tunnel d’aération menant au foyer. Quand le feu est lancé, on dépose sa casserole ou sa nourriture au-dessus du feu et l’aération assure l’entretien de la flamme. Une fois terminé, il n’y a plus qu’à reboucher le tout.

Moins de fumée, moins d’impact et moins de traces, essayer le feu Dakota, c’est l’adopter !

14

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 14

Arrivée d’air

20/30 cm

30 cm

01/03/19 10:05

Le feu

Récolter son bois Pour démarrer votre feu, il vous faudra donc un bon carburant. Dans la nature nous utilisons du bois, et pas n’importe lequel : il devra être le plus sec possible. Commencez par préparer trois gros tas, au moins 30 x 30 cm, et plus si le temps est à l’humidité. N’hésitez pas à travailler à l’abri : sous un poncho ou une bâche pour protéger votre carburant de l’humidité. Voyez large, voyez grand : on n’a jamais trop de petit bois.

Frapper avec un morceau de bois solide sur le dos de la lame

Couteau à 45° vers ÄÄLe premier tas sera le bois d’allumage : l’extérieur des branchettes aussi fines que possible. Ma préférence va aux branches basses des résineux, qui meurent par manque de lumière et restent généralement sèches plus longtemps.

Comme elles ne pourrissent pas au sol, le bois est de bonne qualité et riche en résine, elles Tranchant vers s’enflamment facilement. De plus, leurs ramifications créent un volume l’extérieur pour d’air intéressant pour améliorer le démarrage du feu. Vous pouvez aussi bâtonner en sécurité. Jetez un « bâtonner » une branche récupérée sur un arbre mort sur pied. En la reœil au chapitre sur fendant grâce à votre couteau, vous accédez aux fibres de bois qui sont la manipulation du sèches au centre du segment. Là encore, le conifère reste un choix sûr, couteau avant de vous lancer. d’autant que ses fibres bien droites facilitent le bâtonnage.

ÄÄLe deuxième tas sera du bois moyen : du diamètre d’un doigt maximum. Vous pouvez casser de petites branches mortes ou refendre du petit bois. ÄÄLe troisième tas sera du bois de plus gros diamètre : ce sera votre bois d’entretien. Une fois que la flamme aura entamé ce bois-là, votre feu commencera à être « autonome » : vous pourrez le nourrir avec toute sorte de bois, de plus ou moins bonne qualité. À terme, un feu bien lancé peut brûler du bois vert, des feuillages (attention à la fumée très dense et opaque), du bois vermoulu…

15

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 15

01/03/19 10:05

Le feu

Obtenir un initiateur primaire Vos trois tas sont prêts ? Trouvez un initiateur primaire. C’est un matériau qui captera votre flamme et la conservera suffisamment longtemps pour permettre à votre bois d’allumage de s’enflammer. C’est aussi ce qu’on peut appeler un « allume-feu ». Il devra être d’autant plus gros et durable que les conditions seront difficiles.

Un allume-feu artificiel Un allume-feu artificiel sera plus efficace. Il s’agit d’un matériau qui servira de support additionné d’un produit hautement inflammable. Le plus célèbre est le coton imbibé d’un corps gras, imputrescible et impérissable.

Exercez-vous : Prenez deux morceaux de coton identiques, imprégnez-en un de vaseline et pas l’autre. Enflammez-les, et comparez le temps de combustion de chacun. C’est édifiant, le coton avec de la vaseline conservera la flamme durant plusieurs minutes, alors que le coton seul se consumera en quelques secondes.

J’ai systématiquement un allume-feu préparé sur moi.

Voici quelques exemples, à vous d’en préparer ou d’improviser avec le contenu de votre sac :

MATÉRIAU

PRODUIT INFLAMMABLE

Coton à démaquiller

Vaseline (= dérivé de pétrole)

Tampon hygiénique

Huile (végétale, minérale, essentielle…)

Mouchoir en papier

Alcool, solution hydroalcoolique

Sciure de bois

Résine

Alcool solidifié

Baume à lèvres

Chambre à air

Paraffine, cire de bougie

16

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 16

01/03/19 10:05

Le feu

Un allume-feu naturel Vous pouvez également préparer un allume-feu à partir de matériaux naturels. Le plus courant en Europe est le bois gras. C’est du bois issu des pins et saturé en

résine. On le récolte sur les branches basses mortes.

L’arbre, pour se protéger des infections et cicatriser, envoie de la résine dans son moignon. Les fibres du bois s’imprègnent de résine, prennent une coloration rouge et une odeur de térébenthine, et deviennent très dures.

Prenez une scie et coupez les branches basses mortes à la racine du tronc. Écorcez-les et vous pourrez conserver votre morceau de bois gras sans limite de temps. Pour l’utiliser ensuite, vous devrez le réduire

Épiderme de bouleau et copeaux de bois gras, le petit bois et le bois d’allumage sont préparés autour.

en copeaux très fins à l’aide de votre couteau (voir le chapitre sur la manipulation du couteau) ou en sciure. Si vous taillez du petit bois, il aidera également votre feu à démarrer.

La résine pure ramassée sur les troncs des sapins ou des pins, sous forme de bubons, fonctionne aussi, à condition de la combiner avec une fibre, comme des mouchoirs en papier.

L’écorce de bouleau est l’autre initiateur bien connu. C’est en réalité la pellicule externe, l’épiderme, que l’on utilise. En plus d’être fin comme du papier à cigarette (et donc facilement inflammable), il contient de la bétuline, qui donne sa couleur blanche à l’écorce et lui permet de s’enflammer même humide. Le suber (couche liégeuse supérieure de l’écorce) possède les mêmes capacités, mais veillez à le prélever en petite quantité pour ne pas affecter la santé de l’arbre.

Le cerisier et le merisier ont les mêmes propriétés.

Les initiateurs naturels non préparés Si vous n’avez pas d’allume-feu, il va falloir chercher dans la nature d’autres matériaux inflammables. Ils sont à mon sens bien moins 17

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 17

01/03/19 10:05

Le feu efficaces, car contrairement au bouleau, au pin ou au corps gras, ils ne tiennent pas la flamme dans la durée.

Votre bois d’allumage devra donc être de très bonne qualité, se trouver en très grande quantité, et il vous faudra être rapide pour convertir votre flamme en foyer.

La plupart des fibres longues, très fines et surtout très

sèches, finiront par s’enflammer : paille, herbes sèches, massette, lichen… Pour cette raison, les feuilles mortes ne sont pas optimales, car elles ont tendance à vite étouffer le feu à cause de leur forme trop étendue.

Utilisation de graines à dissémination aérienne comme initiateur de feu.

Plus que jamais, soyez opportuniste et collectez-les au cours de votre journée. Si vous les rencontrez sur votre route, gardez-les contre votre corps pour les sécher.

Et l’amadou dans tout ça ? L’amadou est en fait le champignon amadouvier que l’on a laissé sécher. Ses fibres conservent très bien la braise mais ne forment pas de flamme. On parle souvent d’amadou pour nommer un initiateur primaire, c’est un abus de langage. Il peut être utilisé dans la technique du feu par percussion mais demande plus de maîtrise avant d’arriver à créer une flamme.

Faire naître une flamme Vous avez votre bois, votre allume-feu, il ne vous manque que la flamme. Plusieurs techniques plus ou moins simples vous permettront de l’obtenir. En situation de survie, peu importe le moyen, seul le résultat compte, vous trouverez vite votre outil de prédilection.

Pensez également à protéger votre feu naissant de la pluie et du vent le cas échéant en vous abritant d’une bâche ou sous votre poncho. Vous la retirerez dès que vous aurez des flammes suffisamment vives.

18

CHASSEUR-CUEILLEUR_COR.indd 18

01/03/19 10:06

La nature nous offre tout ce dont nous avons besoin !

Revenez à l’essentiel en renouant avec les techniques de survie ! À l’image d’un chasseur-cueilleur, retrouvez votre nature originelle dans un environnement brut et dénué de toute trace de civilisation.

Grâce à son expérience d’aventurière hors pair, Éléonore LLuna vous accompagne vers l’autonomie en pleine nature en partageant des notions essentielles. Feu, eau, froid, abri, matériel, alimentation, orientation… toutes ces notions sont accompagnées de conseils pratiques pour que vous puissiez progresser à votre rythme, selon 3 niveaux : vous apportez un équipement de base ; vous fabriquez votre équipement à partir de ce que vous trouvez sur place ; vous improvisez avec ce que la nature vous offre.

Bonne aventure ! Éléonore Lluna est instructrice de survie et directrice générale de Time on Target, qui forme de nombreux stagiaires.

Elle a également participé à l’émission de M6 Wild, la course de survie en qualité d’experte de la survie.

Retrouvez-la sur www.t-o-t.fr

MDS : RU0052

www.rustica.fr Prix TTC : 17,95 €