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gaıa perma

Témoigner • Savoir-faire • Échanger • Participer

Numéro #03 1er semestre 2019

S’engager pour la planète !

EngageonsActeurs de notre nous ! quotidien

Claire Nouvian Yvan Bourgnon Linda Bedouet Julien Vidal Thomas Lesage Muriel Douru Professeur Feuillage Biodiversité et climat

Écovillages

Permaculture

gaıa perma

S’engager pour la planète !

Témoigner • Savoir-faire • Échanger • Participer

Numéro #03 1er semestre 2019

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édito L

’engagement. Pour ce numéro de printemps, nous avons choisi comme fil conducteur de notre mook ce thème qui nous est cher et qui, à la fois, interpelle.

Au sens commun, l’engagement est l’action de se lier par contrat, convention, promesse… C’est encore prendre parti par ses propos et ses actions pour une cause, une idée. Dans tous les cas, il présuppose un choix… et des responsabilités.

Le sujet particulier qui nous intéresse ici est l’engagement écologique. L’on peut se demander qui peut raisonnablement être « contre » le fait de faire ce choix de l’éco­ logie, de la nature et du vivant. Dans la mesure où nous, humains, sommes les premiers concernés (pas tout à fait, en réalité, puisque ours, tigres, éléphants et autres grands mammifères disparaîtront probablement avant nous), lequel d’entre nous peut dire : eh bien ! non, ce sujet ne m’intéresse pas, voire ce sujet n’existe pas ? Pourtant de nom­ breuses voix, et non des moins puissantes, soutiennent en dépit de la multiplication des preuves scientifiques que le sujet de l’écologie est secondaire ou, pire, un frein au développement de nos sociétés.

On peut s’en étonner, s’en offusquer… Quoi qu’il en soit, ce déni tient probablement à cette partie obscure de l’engagement : celle de la responsabilité. Oui, l’engagement présuppose souvent des renoncements et des efforts… des notions qui ne sont guère populaires et qui génèrent une forme d’anxiété.

Nous avons souhaité dans ce numéro saluer des personnes et des initiatives qui incarnent ce que peut être l’engagement. Aussi et surtout célébrer l’enthousiasme qui l’accompagne et qui permet de surmonter ces obstacles et ces peurs.

De Claire Nouvian, fondatrice de Bloom, au tout jeune Thomas Lesage, en passant par Yvan Bourgnon et The Sea Cleaners, qui se mobilisent pour la protection de nos océans, de collectifs d’illustrateurs qui se servent de leur talent artistique pour alerter et informer, aux néo-paysannes qui ont bouleversé leur mode de vie pour travailler avec la terre, du youtubeur Professeur Feuillage à Nicolas Lemonnier, créateur de Run Eco Team… on ne compte plus les initiatives qui peuvent se résumer dans le précepte de Julien Vidal : « ça commence par moi ! ».

Une chose apparaît nettement : tous ceux qui ont eu le courage de faire le pas y gagnent beaucoup. Non en termes financiers, de confort, de facilité, de bien-être… Le gain est plus subtil. Ils y gagnent en « sens ». Et, à les entendre s’exprimer, à les voir vivre et défendre leurs convictions, on peut être tenté de regarder nos craintes en face et considérer que nous aurions beaucoup à gagner à perdre un peu.

élisabeth Pegeon, Directrice éditoriale de Rustica éditions

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Sommaire Numéro #03 er

1 semestre 2019 03 Éditorial, de Élisabeth Pegeon Témoignage

06 Changer le monde, avec Julien Vidal

Protéger

12 Les oiseaux du jardin,

S'engager

de Guilhem Lesaffre

30 Portrait de Claire Nouvian, de Philippe Blanchard

S'impliquer

18 Adopter les plantes mellifères, de Laurent Renault

Comprendre

38 La planète en chiffres,

Découvrir

de Omar Mahdi

24 Run éco, courir pour un monde

Réfléchir

plus propre avec Nicolas Lemonnier, de Philippe Blanchard

40 Je m’engage pour la planète !

8 illustratrices témoignent

Découvrir

50 Tiny Houses, de Élisabeth Nodinot, Michaël Desloges et Bruno Thiéry

Ailleurs

58 Les néo-paysannes témoignent, de Linda Bedouet

4 PermaGaïa : 1er semestre 2019

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Devenir autonome

Comprendre

66 La permaculture

110 Financer un projet écologique,

en pas à pas, de Robert Elger

de Patricia Marini

Protéger

Réfléchir

76 Portrait d'Yvan Bourgnon, nettoyeur de la mer,

117 Les grands espaces,

de Philippe Blanchard

Découvrir

S'impliquer

124 Les métiers de la biodiversité,

de Catherine Meurisse

84 Portrait de Thomas Lesage, de Omar Mahdi

de Hélène Soubelet

Savoir-faire

Témoignage

88 S’engager en restant lucide, avec Professeur Feuillage

132 Do it nature,

Devenir autonome

Devenir autonome

de Justine Roty, Sara Duménil et Amélie Boué

142 Avec ou sans supermarché ? de Omar Mahdi

94 Écovillages, reportage de Anne Bergeron

et Chloé Landriot

Savoir-faire

149 Ma cuisine anti-gaspi, de Morgane Rey

5 PermaGaïa : 1er semestre 2019

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Témoignage : Changer le monde avec Julien Vidal

Julien Vidal : Changer son monde, c’est changer le monde

Par Julien Vidal, fondateur du projet « ça commence par moi » Comment continuer à se regarder dans le miroir le matin et être fier de notre rôle sur Terre en ce moment ? Comment, en tant que membre de l’humanité, être heureux du bilan absolument catastrophique que dressent des scientifiques toujours plus nombreux...

6 PermaGaïa : 1er semestre 2019

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“ Ma routine

quotidienne m’est apparue comme le premier levier à activer pour participer à la construction d’un monde meilleur. „ Voilà des questions qui m’ont énormément travaillé ces dernières années. D’autant que j’avais la triste possibilité de constater de mes yeux les dégâts déjà bien présents de notre société sur les écosystèmes et les autres êtres humains au travers de mes ex­ périences de solidarité internationale en Colombie puis aux Philippines. Vivre pendant plus de quatre ans dans les bidonvilles de capitales tentaculaires comme Bogota et Manille ne laisse pas indifférent.

Des millions de personnes vivent dans des conditions déplorables avec seulement quelques euros par jour.

Les familles nombreuses s’entassent dans quelques mètres carrés. La météo rythme le quotidien des habitants, qui tantôt ont les pieds dans l’eau, tantôt doivent réparer les toits qui viennent de s’envoler ou éteindre les forêts qui prennent feu à quelques centaines de mètres de chez eux. Les plus riches s’activent pour maintenir leurs privilèges, les classes politiques divisent et opposent pour mieux régner et les plus pauvres tombent dans le piège.

me désoler de ces inégalités ? Et c’est finalement à mon retour en France qu’une goutte d’eau a fait déborder mon vase. Après des années loin de mon pays, quel choc, quelle cruelle réalité de voir que cette mondialisation débridée ne rendait même pas vraiment heureux ceux qui étaient censés en pro­ fiter directement ! À voir les inégalités, le repli sur soi, les scandales industriels à répétition, les taux de chômage toujours plus élevés, il apparaît de plus en plus difficile de continuer à (sup)porter un modèle à bout de souffle.

C’est cette ultime révolte qui a définitivement déclenché mon passage à l’action. Et moi, je suis comme ça, quand je me lance dans quelque chose de nou­ veau, j’ai besoin, pour comprendre, d’expérimenter les concepts et de les confronter à ma propre réalité.

C’est par l’action que je m’approprie les sujets ; du coup, plutôt que de m’encarter dans un parti écolo­ gique ou d’aller vivre à la campagne pour tenter d’être autonome, j’ai décidé de commencer par moi. Ma routine quotidienne m’est apparue comme le premier levier à activer pour participer à la construction d’un monde meilleur et c’est l’aventure folle dans laquelle je me suis lancé, tête la première, du 1er septembre 2016 au 31 août 2017. Une année entière pendant

Et pendant ce temps-là, le bateau coule. Car oui, les effets du dérèglement climatique, encore assez flous pour nous Français, se font sentir bien plus gravement dans de nombreux pays à l’autre bout de la planète. Et le pire, c’est que ceux qui en souffrent vraiment sont souvent à la fois les moins respon­ sables de cette situation et aussi ceux qui peuvent le plus difficilement s’en prémunir. Dans ce contexte, abreuvé de plus en plus d’images, d’interviews, de documentaires, d’études, comment continuer à vivre en préférant regarder ailleurs ? Pourquoi ai-je pu continuer ma vie comme si de rien n’était en ne faisant rien d’autre, pendant si longtemps, que de 7

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Témoignage : Changer le monde avec Julien Vidal

“ Je conseille

laquelle j’ai testé et adopté, chaque jour, une nouvelle habitude écocitoyenne pour tenter de répondre à ces deux questions : « Quel est l’impact écologique et social de mes actions quotidiennes ? Et jusqu’à quel point puis-je inverser la tendance ? » Chaque jour, une nouvelle alternative que je partageais sur un site Internet (www.cacommenceparmoi.org) conçu comme un catalogue. Chaque jour, une nouvelle preuve que nous avons aujourd’hui toutes les so­ lutions à notre portée pour réduire drastiquement notre consommation de ressources et nos émissions de CO2. Chaque jour, la preuve que si moi, j’y arri­ vais, avec mes 45 heures de boulot hebdomadaire, mon salaire dans la moyenne et mes compétences inexistantes en la matière avant de me lancer, alors tout le monde pouvait le faire.

Mathématiquement, après un an, le bilan est sans appel. J’ai divisé par cinq mon empreinte carbone1 en émettant sur une année seulement 2 tonnes de CO2

de commencer par les sujets qui nous passionnent le plus. „ (plutôt que 10 tonnes en moyenne pour un Français2), par six ma consommation d’eau (mon empreinte H2O3 étant de 0,3 million de litres contre 1,8 en moyenne) et par dix la taille de ma poubelle en limitant ma production de déchets à moins de 50 kg (contre 500 kg en moyenne chez mes compatriotes4). Alors quand j’entends dire que les petits pas ne servent à rien, vous imaginez bien que je bondis, car si tous les Français se mettaient à vivre à la mode « Ça commence

1. https://www.footprintcalculator.org 2. https://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/10/les-emissions-de-co2-cachees-des-francais_4806730_4527432.html 3. http://www.empreinteh2o.com 4. http://www.qqf.fr/infographie/31/les-dechets 8 PermaGaïa : 1er semestre 2019

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“ Mathématiquement, après un an, le bilan est sans appel. J’ai divisé par cinq mon empreinte carbone. „ paradoxalement, j’ai l’impression qu’en nous posant ce genre de questions nous confondons vitesse et précipitation, car si l’urgence n’a jamais été aussi palpable, il me semble fondamental de privilégier la qualité à la quantité et surtout, de prendre le temps de faire les choses correctement. Prendre son temps, cela ne veut pas dire avancer lentement, mais plutôt franchir les étapes logiquement et sereinement, les unes après les autres. Avec caractère et ambition. On ne dit pas à quelqu’un qui se met au sport de courir directement un marathon. Sauf miracle, le coureur en herbe n’ira pas au bout de l’épreuve, se blessera sans doute s’il insiste et pire, n’aura pris aucun plaisir à courir sur une distance aussi longue. Après un tel échec, il y a peu de chances que nous revoyons notre apprenti marathonien lacer à nouveau ses chaussures

par moi », cela permettrait d’économiser chaque année 600 millions de tonnes de CO25. Certes, face aux 100 entreprises les plus polluantes qui émettent à elles seules 70 % des émissions de CO2, cela peut paraître tout à fait dérisoire, et pourtant, face à l’ur­ gence, chaque tonne de CO2 compte. Et au-delà de l’aspect purement numérique, agir au quotidien, c’est reconnaître son pouvoir d’agir, sa responsabilité d’adulte à créer, à participer, à inventer, à partager.

En moquant notre action individuelle, nous nions la capacité de chacun à être acteur d’un monde meilleur et c’est pourtant ce dont nous avons besoin plus que jamais pour affronter la tâche ardue qui nous attend : d’individus responsables, organisés et motivés prêts à agir collectivement.

Hasard du calendrier ou alignement des planètes, depuis septembre 2018, j’échange avec un nombre croissant de personnes qui me disent que leur envie d’agir s’est concrétisée très récemment. Je ne sais pas si on peut expliquer cet engouement soudain par le fait de vivre de plus en plus dans nos chairs les dérèglements naturels ou s’il est lié à la présence crescendo de ces sujets dans les médias, mais ce qui est sûr, c’est que des dizaines, voire des centaines, de milliers de personnes sont venues grossir les rangs des acteurs de la transition ces derniers mois. Et souvent la même question m’est posée : « Par où commencer ? » Face à l’urgence, ne ferait-on pas mieux de répondre tout de suite aux enjeux les plus préoccupants (et donc souvent les plus complexes) ?

Et le poids terrible des transports aériens ? Mais la viande aussi a un impact loin d’être négligeable, non ?

Et notre argent, on en parle de notre argent ? Non mais est-ce que finalement on ne ferait pas mieux de se préoccuper du plastique dans les océans ?

Bref, les fronts sont si nombreux qu’on ne sait plus vraiment où le gros de la bataille est en train de se jouer et donc où nous serons les plus efficaces. Et

5. http://www.slate.fr/story/167444/changement-climatique-responsabilite-individus-entreprises 9 PermaGaïa : 1er semestre 2019

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vouloir participer à la construction d’un monde meil­ leur si nous ne sommes pas capables de nous poser la question de notre véritable bonheur. Qu’est­ce qui me rend vraiment heureux ? Quelle est la dernière fois où je me suis réellement senti au bon endroit et au bon moment ? Où se trouvent les talents qui font de moi quelqu’un d’unique et comment les mettre en valeur pour qu’ils brillent comme ils le méritent ?

Comment réussir à donner un sens profond à mon passage sur Terre ? Autant de questions auxquelles j’ai donné de plus en plus de place au fur et à mesure que j’avançais dans l’aventure, en commençant par moi. Et depuis que j’ai initié ma transition individuelle, je ne me suis jamais senti aussi heureux. Tout d’abord parce que j’arrête de me mentir tous les jours un petit peu en faisant ces choses dont je sais que les conséquences sur ce qui nous entoure sont néfastes, mais aussi parce qu’en sortant de la grande roue de l’ultra­consommation, je prends enfin le temps d’être seul avec moi­même. En faisant le vide dans nos placards, en nous désencombrant d’activités et de biens inutiles, nous apprenons à connaître celui ou celle que nous sommes vraiment. Mieux, notre vie n’est plus conditionnée par le fait « d’avoir », celui­ci étant immédiatement remplacé par le temps de « l’être ».

Un nouveau territoire s’ouvre à nous. Nous sommes désormais les aventuriers d’un monde extérieur fini ; partons donc découvrir nos mondes intérieurs infinis, la richesse inépuisable des échanges avec les autres et les surprises sans fin de la connaissance. Plus que jamais, changer son monde, c’est changer le monde.

de running. Pour une personne qui vient de faire le premier pas sur le chemin de la transition, c’est la même chose. Il faut commencer par accepter que nous avons jusque­là été consommateur et spec­ tateur de notre vie, puis prendre la mesure de la complexité de la situation en changeant nos sources d’information et en faisant un effort de documenta­ tion extraordinaire. En parallèle, des opportunités de changer nos habitudes se présentent et je conseille de commencer par les sujets qui nous passionnent le plus. Pour une personne qui adore cuisiner, essayer des recettes végétariennes ou véganes sera un défi excitant à relever. Pour un « accro » à la technologie, commencer par acheter son futur objet high­tech reconditionné ou installer un moteur de recherche comme Ecosia sera forcément tentant… idem pour un addict au shopping, une baba de voyage ou un fou de décoration. Vous l’aurez compris : l’idéal est d’y aller pas à pas, en sortant progressivement de sa zone de confort, pour tenir dans la durée et faire de cette quête un jeu. Car adopter de nouvelles habitudes vertueuses est une chance extraordinaire.

On grandit tous les jours aux contacts de personnes inspirantes, on apprend au quotidien en gardant l’esprit critique éveillé en permanence et on devient acteur de sa propre vie.

Julien Vidal est l’auteur de Ça commence par moi, Le Seuil, 2018.

Et là où, naïvement, je pensais au début de mon par­ cours « agir pour la planète », je me suis rendu compte que les centaines de gestes que j’accomplissais au quotidien étaient en fait bien plus importantes que ce que je pensais et que derrière chacun d’entre eux, tout le vivant était présent : la nature bien entendu, mais aussi les autres êtres humains et surtout moi­ même. Car finalement, commencer par soi, débuter sa transition en agissant dans sa sphère personnelle, c’est aussi apprendre à prendre soin de soi. Comment

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3 actions

10 actions pour avoir un impact fort :

à faire avec des enfants : Je fais mon propre dentifrice en poudre ; ∞ Je cuisine les épluchures ; ∞ Je fabrique un nichoir pour les abeilles. ∞

Je deviens végétarien jusqu’à 10 fois moins de CO2 ; ∞ Je rejoins un supermarché coopératif pour faire vivre mon quartier et consommer local ; ∞ J’achète de l’électricité verte pour bénéficier d'une énergie 100 % renouvelable ; ∞ Je choisis une banque éthique pour soutenir l’économie locale ; ∞ J’achète des produits bio, sains et de saison pour ma santé et celle de la planète ; ∞ Je prête et j’emprunte des objets pour optimiser les ressources et créer des liens avec mes super voisins ; ∞ Je trouve un métier qui a du sens pour m’épanouir ; ∞ Je composte mes déchets organiques pour alléger ma poubelle et booster mon jardin ; ∞ Je continue à apprendre toute ma vie via des formations courtes ou des MOOC ; ∞ Je fais du bénévolat pour donner du sens à mon quotidien. ∞

3 actions

à faire en moins de 10 min : Je colle un autocollant « stop pub » sur ma boîte aux lettres ; ∞ Je donne les objets que je n’utilise plus via une boîte à dons ; ∞ Je refuse les pailles dans les bars et restaurants. ∞

3 actions

pour faire des économies : Je nettoie ma maison avec du vinaigre blanc ; ∞ J’achète mes vêtements dans des friperies ; ∞ J’éteins mes appareils électroniques plutôt que de les laisser en veille. ∞

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Les oiseaux du jardin… que vous n’entendrez peut-être plus !

Fiches oiseaux réalisées par Guilhem Lesaffre. Administrateur de la L PO, vice-président du CORIF (Centre ornithologique d’Île-de-France) et auteur1.

Parmi les espèces les plus communes sur notre territoire, les caractéristiques de 10 oiseaux de nos jardins sont proposées ci-contre avec un QR-code pour savourer leur chant, tant qu’il est encore temps ! Que cela nous donne envie de protéger les oiseaux, d’autant que ce qui est bon pour eux l’est pour le reste du vivant.

Beauté, grâce et légèreté

Protégeons nos oiseaux !

Chaque printemps, le chœur des oiseaux amoureux résonne, harmonieux et gai, tandis que le tambouri­ nage des pics bat la mesure. Les phrases flûtées du rossignol jaillissent même la nuit. Chaque année, c’est le même émerveillement. Les chants d’oiseaux ne se démodent jamais. Mais, chaque année, cette musique se fait plus discrète. Serait-il possible qu’un jour elle s’arrête ?

Il faut se rendre à l’évidence : c’est terrifiant, mais c’est désormais le scénario le plus probable. Les oiseaux, c’est aussi la beauté, la grâce et la légèreté. Et si nous perdions tout cela ? Leur inquiétante disparition nous alerte sur la folie et l’inconscience de notre monde.1

Pendant longtemps, le cerveau du peuple des airs ne pesait guère face à celui des mammifères. Les progrès de l’éthologie ont démontré que, tout au contraire, la « cervelle d’oiseau » ou la « tête de linotte » offrait un potentiel de mémorisation sur le long terme, l’usage des outils ou même la reconnaissance des visages...

Les capacités cognitives des oiseaux nous étonnent chaque jour davantage, même les volailles de la bassecour n’échappent pas à ce constat. Pour autant, les oiseaux savent-ils que le glas sonne pour eux ? On constate que, pour certaines espèces, le déclin des populations les conduit à abandonner l’idée de futur.

Ils refusent d’envisager la reproduction. C’est ainsi que le dernier pigeon migrateur américain est mort en 1914 au zoo de Cincinnati alors que, quelques années plus tôt, il restait encore des milliers d’oiseaux propres à cette espèce. Que de témoignages reçus par la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) pour regretter les incessants ballets aériens d’autrefois, les voltiges autour des mangeoires ou les nidifications en tous genres !2

1. Les Chants des oiseaux de mon jardin, Rustica éditions, 2018.

2. Texte de Danièle Boone, issu du livre Sauvons les oiseaux !, Rustica éditions, janvier 2019.

2. Texte d’Allain Bougrain-Dubourg, issu de la préface du livre Sauvons les oiseaux !, Rustica éditions, janvier 2019.

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Chardonneret élégant Ordre : Passériformes / Famille : Fringillidés / Espèce : Carduelis carduelis Longueur : 11,5 à 12,5 cm / Envergure : 2 3 cm / Poids : 13 à 19 g / Longévité : 8 ans et demi (maximum connu) Où le trouver : en été comme en hiver, il est dans toute la France, Corse comprise.

Estimation de la population : de 1 à 5 millions de couples.

Préférences écologiques : espaces dé­­ga­­gés, herbeux ou non, avec plantes nourricières, buissons, haies, arbustes, arbres et vergers.

Où l’observer : facile à observer soit posé sur les plantes dont il se nourrit, soit sur une haie ou dans un arbre. Il chante perché en vue.

Nourriture : surtout de petites graines prélevées sur les plantes (chardons, cirses, pissenlits...). Il raffole des graines de cosmos et mange quelques insectes.

Nid : coupe soignée, placée au bout d’une branche retom­ bante d’arbuste ou d’arbre, ou dans une petite enfourchure de fruitier.

Son chant : Le chardonneret élégant aime chan­ ter perché au sommet d’un arbuste ou d’un arbre. Son chant joyeux et dansant est l’un des plus agréables à entendre.

Bouvreuil pivoine Ordre : Passériformes / Famille : Fringillidés / Espèce : Pyrrhula pyrrhula Longueur : 16 à 18 cm / Envergure : 2 8 cm / Poids : 18 à 36 g / Longévité : 17 ans et demi Où le trouver : e n été, surtout dans la moitié nord. Il manque dans certaines ré­gions de la moitié sud, ainsi qu’en Corse.

En hiver, il est plus répandu : on le trouve dans presque toute la France, sauf le littoral méditerranéen et la Corse.

Estimation de la population : de 500 000 à 1 million de couples.

Préférences écologiques : haies, fourrés, arbustes, arbres et vergers.

Où l’observer : d ans la végétation, tantôt assez bas, dans les haies et arbustes, tantôt haut dans les arbres ; ne se montre pas souvent (ou pas longtemps) à découvert.

Nourriture : graines, baies, bourgeons de petite taille.

Nid : coupe de tiges, un arbuste, une haie (y compris de conifères), un arbre, souvent haut.

Son chant : Le cri du bouvreuil, un doux sifflement, s’entend bien plus souvent que son chant, qui n’est qu’une suite de discrètes modulations sifflées.

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Protéger : Les oiseaux du jardin

Merle noir Ordre : Passériformes / Famille : Turdidés / Espèce : Turdus merula Longueur : 24 à 25 cm / Envergure : 34 à 38,5 cm / Poids : 80 à 125 g / Longévité : 21 ans Où le trouver : en été comme en hiver dans toute la France, Corse comprise.

Estimation de la population : 1 0 millions de couples environ, auxquels s’ajoutent mi­­­grateurs et hivernants.

Préférences écologiques : p elouses, zones herbeuses, buissons, haies, fourrés, arbus­tes et arbres.

Où l’observer : le merle noir se montre volontiers, notam­ ment sur les pelouses, et chante bien en vue, d’un point élevé (arbre, toit, cheminée...).

Nourriture : vers, mollusques, baies et fruits. oupe assez volumineuse, assez bien cachée dans une Nid : c haie, un conifère, un rideau de lierre contre un bâtiment.

Son chant : Les merveilleuses qualités vocales du merle sont bien connues. Inventif, suave et mélodieux, son chant a décidément tout pour charmer l’oreille.

Bergeronnette grise Ordre : Passériformes / Famille : Motacillidés / Espèce : Motacilla alba Longueur : 20 cm / Envergure : 30 à 32 cm / Poids : 23 g en moyenne / Longévité : p lus de 12 ans Où la trouver : e n hiver, elle est absente d’un bon quart nordest, de la Basse-Nor­mandie, de la Bretagne et de presque tout le littoral atlantique, mais elle est présente en Corse.

En été, on la trouve dans toute la France et extrêmement localisée en Corse.

Estimation de la population : e nviron 1 million de couples, migratrices et hivernantes en effectifs inconnus.

Période de présence : d’août à novembre, quitte les régions d’où elle est absente en hiver (voir ci-dessus) et les regagne entre février et avril (ou mai).

Préférences écologiques : e spaces dégagés, herbeux, terreux ou artificialisés. Elle apprécie le voisinage de l’eau, courante ou non.

Où l’observer : a u sol ou sur les bâtiments et, au printemps, elle se perche souvent sur les fils aériens pour chanter.

Nourriture : insectes, volants ou non.

Nid : coupe désordonnée installée dans une cavité à large ouverture, au flanc d’un mur ou d’un talus.

Son chant : Bien qu’il ait tendance à être assez répétitif et plutôt décousu, le chant de la bergeronnette est rendu plaisant par son entrain et sa tonalité.

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Hirondelle rustique Ordre : Passériformes / Famille : Hirundinidés / Espèce : Hirundo rustica Longueur : 20 cm, avec la queue / Envergure : 33 à 34 cm / Poids : 18 à 20 g / Longévité : p rès de 16 ans Où la trouver : dans toute la France, Corse comprise.

Estimation de la population : de 1 à 3 mil­­lions de couples.

Période de présence : de retour d’Afrique en mars (parfois dès février) ; départs (et passages de migrateurs) notés entre août et fin octobre ou début novembre (quelques cas d’hivernage sont régulièrement constatés, principalement le long de la façade atlantique).

Préférences écologiques : z ones dégagées, abords des pièces d’eau, pour la chasse ; bâtiments pour la nidification.

Où l’observer : e n vol, partout ! Elle se pose sur les fils aériens, les clôtures, les chéneaux, les toits, parfois aussi sur les branches mortes dégagées.

Nourriture : exclusivement de petits insectes volants (mouches, moucherons...).

Nid : coupe de boue séchée, accrochée à une poutre ou différents autres supports, à l’intérieur des bâtiments (surtout étables, granges, appentis...) ; en Bretagne (notamment), elle peut nicher à l’extérieur, par exemple à l’angle entre le toit et un chien-assis.

Son chant : L’hirondelle rustique n’est pas avare de sa voix.

Perchée non loin du nid, elle débite son charmant gazouillis entrecoupé de séries de cliquetis secs.

Moineau domestique Ordre : Passériformes / Famille : Passéridés / Espèce : Passer domesticus Longueur : 13,5 à 15 cm / Envergure : 2 5 cm / Poids : 25 à 35 g / Longévité : près de 20 ans Où le trouver : e n été comme en hiver, dans toute la France, Corse comprise.

Estimation de la population : de 4 à 8 millions de couples (en diminution).

Préférences écologiques : vit au contact de l’homme.

Où l’observer : partout, au sol comme dans la végétation ou sur les bâtiments.

Nourriture : graines ; à la belle saison, insectes, y compris volants.

Nid : amas désordonné de végétaux dans une cavité de mur ou sous un toit. Il utilise les nichoirs.

Son chant : Parmi ses pépiements, il en est un que le mâle émet de façon répétée près du nid quand il veut en marquer la possession : c’est son chant !

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Protéger : Les oiseaux du jardin

Rougequeue à front blanc Ordre : Passériformes / Famille : Turdidés / Espèce : Phoenicurus phoenicurus Longueur : 14 cm / Envergure : 20,5 à 24 cm / Poids : 10 à 20 g / Longévité : p lus de 10 ans Où le trouver : presque dans toute la France, mais de façon très disséminée dans une large moitié occidentale. Il manque en Corse ainsi qu’aux abords de la Méditerranée.

Estimation de la population : de 100 000 à 300 000 couples.

Période de présence : de février (dans le Midi) ou mars-avril à septembre ou octobre.

Préférences écologiques : jardins, parcs, grosses haies, arbustes et arbres, bâtiments.

Où l’observer : souvent perché en évidence sur un toit, une antenne de télévision, une branche morte. Il est difficile de le repérer dans le feuillage. Il se pose au sol.

Nourriture : insectes et baies.

Nid : coupe lâche dans une cavité d’arbre ou de mur.

Son chant : Bien que la phrase musicale du rougequeue à front blanc soit peu variée, elle est agréable à entendre en raison de sa tonalité mélodieuse.

Chouette hulotte Ordre : Strigiformes / Famille : Strigidés / Espèce : Strix aluco Longueur : 37 à 46 cm / Envergure : 9 0 à 100 cm / Poids : 330 à 695 g / Longévité : 2 2 ans Où la trouver : en été comme en hiver, dans toute la France, sauf en Corse.

Estimation de la population : de 100 000 à 200 000 couples.

Préférences écologiques : formations boisées où nicher et avec des espaces dégagés où chasser. Elle est présente dans certains jardins et parcs urbains.

Où l’observer : difficile à voir dans sa retraite diurne, toujours bien choisie pour assurer une tranquillité satisfaisante, on l’aperçoit parfois au crépuscule, quand elle part en chasse, ou posée en ombre chinoise au sommet d’un arbre ou sur une grosse branche.

Nourriture : rongeurs, petits oiseaux.

Nid : dans un trou d’arbre spacieux ou un nichoir de bonne taille.

Son chant : Typiquement, le hululement de la hulotte — le chat–huant d’autrefois — comprend un premier motif clair suivi d’une courte pause puis d’un son bref précédant un vibrato prolongé. La femelle pousse des cris aigus bien reconnaissables.

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Grive draine Ordre : Passériformes / Famille : Turdidés / Espèce : Turdus viscivorus Longueur : 26 à 27 cm / Envergure : 42 à 47 cm / Poids : 95 à 140 g / Longévité : 21 ans Où la trouver : en été, presque dans toute la France, sauf en bordure de la Méditerranée et dans une petite partie de la Corse ; en hiver dans toute la France, Corse comprise.

Estimation de la population : de 100 000 à 300 000 couples, auxquels s’ajoutent les oiseaux de passage lors des migrations et les hivernants (quelques centaines de milliers d’oiseaux).

Préférences écologiques : arbres, vergers, grosses haies, étendues herbeuses, terre nue.

Où l’observer : dans les (grands) arbres, souvent au sommet, sur une branche dégagée et au sol.

Nourriture : vers, larves, baies, fruits.

Nid : nid de branchettes dans un arbre, souvent assez haut.

Son chant : Sa voix est l’une des plus belles du jardin. Elle n’est guère inventive mais cela est largement compensé par sa tonalité flûtée, claire et suave.

Rossignol philomèle Ordre : Passériformes / Famille : Turdidés / Espèce : Luscinia megarhynchos Longueur : 16,5 cm / Envergure : 23 à 26 cm / Poids : 17 à 36 g / Longévité : p rès de 11 ans Où le trouver : presque dans toute la France, Corse comprise.

Il manque notamment dans la péninsule bretonne ainsi que dans le Cotentin et ses abords, et il est globalement mieux représenté au sud qu’au nord.

Estimation de la population : de 500 000 à 1 million de couples ; au printemps et à l’automne, passages de migra­ teurs aux effectifs inconnus.

Période de présence : de fin février (dans le Midi), mars ou avril à septembre.

Préférences écologiques : buissons, haies, arbustes et arbres ; il préfère les jardins naturels dotés d’une végétation basse exubérante dominée par quelques arbres.

Où l’observer : d’ordinaire extrêmement difficile à voir (ou à apercevoir), il est plus souvent entendu que vu...

Nourriture : insectes et baies.

Nid : coupe d’herbes et de feuilles dissimulée au sol dans le fouillis végétal.

Son chant : Contrairement à une opinion assez largement répandue, le rossignol ne chante pas seulement la nuit mais peut aussi le faire de jour.

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S'impliquer : Adopter les plantes mellifères

Adopter les

plantes mellifères

Textes de Laurent Renault, spécialiste des plantes mellifères, enseignant à l'école du Breuil Pourquoi mettre en avant les plantes mellifères dans nos jardins ? Effet de mode transitoire pour pimenter notre créativité paysagère ou adéquation avec certaines considérations écologiques qui secouent nos sociétés ? Il y a sans nul doute ici un sujet fondamental qui dépasse les traditionnelles recettes esthétiques utilisées dans le choix des plantes qui colonisent nos parcs et nos jardins.

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gaıa perma

Au cœur des problématiques écologiques d’aujourd’hui :

S’impliquer dans les actions zéro déchet, avec Nicolas Lemonnier et Run Eco Team ;

Protéger les océans du plastique, avec Yvan Bourgnon ; Témoigner pour changer le monde, avec Julien Vidal et Professeur Feuillage ;

Découvrir les écovillages et des modes de vie alternatifs en photos, avec Anne Bergeron ;

S’engager de façon franche aux côtés de Claire Nouvian ; Réfléchir et s’engager pour la planète, avec 8 illustratrices ; Devenir autonome grâce au jardinage en permaculture, avec Robert Elger ;

Comprendre les financements d’un projet écologique, avec Patricia Marini ;

Savoir faire des recettes anti-gaspi, avec Morgane Rey ; Prendre conscience de l’importance de la biodiversité, avec Hélène Soubelet.

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Aider chacun à devenir acteur du changement.

Trouver sa place. S’inscrire, en tant qu’êtres humains, dans notre environnement.

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est le premier « magazine-book » des éditions Rustica !

Publication engagée mêlant grands reportages et enquêtes approfondies, ce semestriel s’implique dans le respect de l’environnement, l’écologie, la permaculture et propose des solutions concrètes pour agir.