9782815310819 RUSTICA

XAVIER MATHIAS

Le connaĂŽtre et le comprendre, pour un jardin en permaculture

XAVIER MATHIAS

Le connaĂŽtre et le comprendre, pour un jardin en permaculture

À Pierre et Vincent Louault, pour ces deux précieux hectares.

© 2018, Éditions Rustica, Paris Dépôt légal : mars 2018 ISBN : 978-2-8153-1081-9 N° éditeur : 46482 (R18057) www.rustica.fr

Avant-propos..................................................................................... 7 .......................................................................................................... 8 Qu’est-ce que le sol ?..................................................................... 10 Quand les plantes se nourrissent................................................... 12 Le sol : un endroit très fréquenté................................................... 14 Respecter les cycles........................................................................ 16 Le profil........................................................................................... 19 La granulométrie du sol................................................................. 21 Une question de matière................................................................ 23 L’humus et le complexe argilo-humique........................................ 24 Le pH du sol.................................................................................... 26 Déterminer la nature d’un sol........................................................ 30 Les plantes bio-indicatrices............................................................ 34 ........................................................................................................ 36 Fertiliser et nourrir......................................................................... 38 Les amendements à enfouir........................................................... 41 Les engrais naturels........................................................................ 44 NPK, les éléments fertilisants majeurs.......................................... 46 Les paillis........................................................................................ 48 Les engrais verts............................................................................. 54 Le compost maison........................................................................ 58 Le travail du sol.............................................................................. 62 S’adapter à son sol.......................................................................... 67 Cultiver sur buttes.......................................................................... 70 Le potager en carrés....................................................................... 72 Le BRF............................................................................................ 75 Index.............................................................................................. 78 Bibliographie.................................................................................. 79

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Au commencement, il y a le sol, sur lequel les végétaux germent, croissent et se nourrissent. Si aujourd’hui son étude nous apparaît nécessaire, il n’en fut pas toujours ainsi. La pédologie, science de l’étude des sols, de leur formation et de leur évolution, est une discipline tout à fait récente.

Loin de s’opposer au traditionnel empirisme paysan, elle vient compléter, enrichir et parfois expliquer ce savoir séculaire.

Soyons reconnaissants envers les pédologues qui ont fait progresser l’étendue des connaissances et réussi à faire passer ce message : le sol est un milieu complexe. En étudiant son évolution, ils ont mis en évidence quelques points dont tout jardinier responsable devra tenir compte : – La terre n’est pas un support inerte, mais un ensemble vivant complexe en perpétuelle évolution, avec ses forces et ses fragilités.

– Il n’y a pas d’intervention naturelle ou chimique sans conséquences. Les « Bah, la terre l’avalera bien ! » sont à proscrire.

– Il a fallu des milliers d’années à la nature pour « fabriquer » cette couche de terre arable, capable d’accueillir et nourrir nos plantes. Les dégâts causés sur le sol, son érosion faute de connaissance ou d’un élémentaire respect, s’ils ne sont pas définitifs, demanderont des dizaines d’années pour être réparés.

Comme nous y invite la permaculture, à nous, jardiniers, de nous sentir responsables et dépositaires de ces espaces que nous devrons transmettre intacts.

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CONNAÃŽTRE LE SOL DE SON JARDIN 8

Comment s’imaginer que cette terre que nous regardons filer dans nos doigts au jardin résulte du travail de millions d’organismes, et ce depuis des milliers d’années ? La « terre », c’est la couche arable, celle qui peut être cultivée. Le mot « sol » est lui plutôt réservé à une conception plus large : la terre de surface plus les couches inférieures.

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UN SOL VIVANT

Presque tous les sols sont le résultat de la dégradation de la roche mère, sur laquelle ils se forment. Un sol met plusieurs milliers d’années à se constituer.

SON ORIGINE

Qu’elle soit simple à identifier (granit, basalte…) ou plus difficilement puisque déjà dégradée et réassemblée (argile, sable…), la roche mère, même invisible, est toujours présente et influente sur la couche de surface.

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Sous l’action des phénomènes climatiques (gel, pluie, vent) et du gaz carbonique présent dans l’air, l’érosion de la première couche mère permet aux premiers organismes vivants (des algues) de commencer leur très lent et infiniment patient travail de transformation. Les sécrétions chimiques de ces algues accélèrent la dégradation de la roche mère. Ils contribuent à la fin de leur cycle à épaissir cette première couche et permettent l’apparition des premiers végétaux à racines.

On ne peut cependant déjà parler de « terre » au sens propre du terme. Ce n’est pas encore un ensemble vivant et cohérent, capable d’accueillir et de permettre le développement d’une faune et d’une flore riche et variée.

L’APPARITION DES HORIZONS Progressivement, au cours de ces milliers d’années, de nombreux végétaux, de plus en plus importants, vivent et meurent sur cette ébauche de terre, permettant alors à la vie animale de se développer.

L’ensemble est alors de plus en plus riche et complexe, le sol se forme, des « horizons » ou « couches » apparaissent.

Cependant, le sol ne se fait pas comme un « mille-feuille » de strates qui s’empilent les unes sur les autres. Sous l’action de l’eau, de certains animaux, et tout simplement de sa déclivité naturelle, certains éléments sont entraînés en profondeur tandis que d’autres restent en surface. Cette disparité produit des horizons différents, souvent visibles à l’œil nu. Cette formation d’horizons est la dernière étape de la naissance d’un sol.

Connaître le sol de son jardin

ET DANS NOTRE JARDIN ?

Il est relativement simple, ne seraitce qu’en demandant autour de soi ou en observant le bâti ancien local, de connaître la roche mère. Les maisons construites en pierre de taille calcaire le long de la Loire, en granit en Bretagne parlent d’elles-mêmes, tandis que souvent un habitat en bois, en pisé ou en torchis (maisons à colombages normandes, par exemple) traduit des roches mères altérées.

Hormis quelques rares exceptions, l’horizon supérieur du sol est le plus souvent composé d’une assez épaisse couche arable, variant de 20 à 30 cm. C’est à cette couche que nous devons absolument prendre garde. Elle est la plus précieuse pour favoriser la croissance des végétaux, mais aussi la plus exposée, donc la plus fragile.

Si les bâtisseurs apprécient l’argile pour sa plasticité, le jardinier devra quant à lui prendre quelques précautions.

Il n’est pas surprenant de voir ces hortensias – plantes « calciphobes » – s’épanouir ainsi à proximité d’une maison en granit.

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UN SOL VIVANT

Terre, air et eau : les plantes puisent leur alimentation dans les éléments qui nous entourent. Parfaitement adaptées, depuis des milliers d’années elles ont su diversifier leur alimentation.

Les végétaux ont la capacité remarquable de puiser de l’énergie brute, les rayons du soleil, par exemple, au cours de la photosynthèse. Ils sont dits autotrophes/phototrophes, c’est-à-dire capables de s’alimenter de molécules simples, n’ayant subi aucune transformation.

UNE NOURRITURE DIVERSIFIÉE

La terre, source de nourriture, mais aussi indispensable point d’ancrage de nos végétaux.

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Un végétal, c’est avant tout de l’eau : 80 % en moyenne ! C’est aussi 20 % de matière sèche, composée d’atomes d’hydrogène, d’oxygène, d’azote et de carbone. Ces éléments indispensables à leur croissance sont disponibles sous forme gazeuse dans l’air, liquide quand ils sont dissous et véhiculés dans l’eau, ou solides (ce sont les sels) dans les milieux secs.

Les plantes ont également des besoins en oligo-éléments (5 %) : aluminium, cuivre, phosphore, potassium, etc. C’est en puisant dans la terre que les plantes devront se procurer tout ce qu’elles ne trouvent pas ou ne peuvent assimiler dans l’atmosphère.

Il leur faut donc : • de l’air : c’est par leur feuillage que les plantes absorbent dans l’atmosphère le carbone et l’oxygène. C’est grâce à la photosynthèse que les végétaux assimilent le gaz carbonique issu de l’énergie solaire et c’est par la respiration foliaire qu’est absorbé l’oxygène ; • de la terre : ou plutôt de la matière minérale. C’est sous forme organique (fumier, compost) que les jardiniers nourrissent en général leur terre. Les plantes ne peuvent assimiler cet apport organique qu’une fois celui-ci minéralisé ;

Connaître le sol de son jardin

Ne négligez pas la rhizosphère. Indispensable au bon développement d’une plante, c’est la zone de contact entre la terre et la racine.

• de l’eau : ou, plus précisément, de l’eau et des sels minéraux qu’elle véhicule. Non seulement l’eau se « faufile » partout, mais en plus elle est capable de transporter de grandes quantités d’éléments directement assimilables par la plante. Attention, elle entraîne avec elle aussi les éléments en surnombre qu’elle fera pénétrer jusqu’aux nappes phréatiques : c’est le lessivage.

DEUX SOURCES D’ALIMENTATION Les végétaux ont une double stratégie alimentaire : aérienne grâce à leur surface foliaire, et souterraine grâce à leurs racines.

Ces dernières jouent à leur tour un double rôle : nourricier bien sûr, mais aussi d’ancrage dans le sol. Cette indispensable partie souterraine ne doit pas être négligée. Si les jardiniers veillent à choisir la juste exposition avant de planter : « Ma plante aurat-elle assez de place ou de lumière ? », ils doivent se poser les mêmes questions en ce qui concerne les racines : « Y a-t-il suffisamment de profondeur de terre, d’éléments nutritifs, une nature de sol appropriée, etc. ? »

La photosynthèse, une « usine à convertir ».

Grâce à leurs cellules, les plantes transforment l’eau, le gaz carbonique et l’énergie lumineuse en oxygène et en sucres.

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UN SOL VIVANT

Du plus petit au plus gros, le sol est un incroyable réservoir d’êtres vivants qui, en interagissant en permanence entre eux, constituent une harmonie bien plus complexe qu’il n’y paraît, encore plus en permaculture.

DES PLUS PETITS…

L’indispensable escargot a parfois la désagréable habitude de trouver plus appétissantes les plantes bien vivantes…

Invisibles à l’œil nu, ils sont des milliards à œuvrer continuellement pour « digérer », transformer la matière organique en matière minérale et la rendre disponible aux végétaux.

• Les bactéries. Avec une moyenne de 100 millions par gramme de terre, elles sont les êtres vivants les plus petits et majoritaires du sol. Leur rôle est très important ; elles dégradent de nombreux éléments (la cellulose, par exemple) directement dans le sol grâce à une enzyme qui « atomise » quasiment des éléments trop grossiers pour traverser leur fine paroi cellulaire.

• Les champignons. Ils sont capables de faire circuler grâce à leurs longs filaments mycéliens de très importantes quantités de matière minérale.

• Les algues. Microscopiques, vivant et se développant à la surface du sol, elles contribuent à renforcer la cohésion du sol et permettre sa colonisation par les végétaux.

• Les protozoaires. Ces êtres unicellulaires qui se déplacent à l’aide d’un flagelle contribuent à l’harmonie du sol en consommant de nombreuses bactéries.

… AUX PLUS GROS • Les nématodes. Ces petits vers ne sont pas uniquement les ravageurs que nous redoutons. Ils sont les indispensables intermédiaires entre les bactéries et les champignons.

• Les enchytrées. Ces petits vers de terre blanchâtres sont les premiers intermédiaires entre la surface et les dix premiers centimètres du sol. Par leurs excréments et leurs galeries, ils assurent l’aération et la circulation des matières.

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Connaître le sol de son jardin

• Les gastéropodes. Les escargots et les limaces sont bien connus des jardiniers pour leur extrême efficacité. Ils sont capables d’ingérer et de digérer de grandes quantités de matière végétale, pas toujours morte ou en décomposition, hélas !

• Les cloportes. Ces petites bêtes extrêmement efficaces, grandes dévoreuses de feuilles et bois morts, sont d’excellents décomposeurs de litière.

• Les mille-pattes (myriapodes). Ce sont aussi d’excellents décomposeurs de litière et également des prédateurs qui participent à maintenir l’harmonie entre les êtres vivants du sol.

• Les acariens. Souvent de petite taille, ces animaux à huit pattes se répartissent en un très grand nombre d’espèces différentes.

Beaucoup d’entre eux sont de très efficaces décomposeurs et « fragmenteurs » de litière, même si certaines espèces moins plaisantes sont carnivores, suceuses de sèves, etc.

• Les insectes. Collemboles, coléoptères, diptères, fourmis et autres termites sont d’infatigables ouvriers du sol, irremplaçables pour s’attaquer à la première transformation des matériaux grossiers.

• Les lombrics. Stars du jardin, les vers de terre ou lombrics sont enfin reconnus à leur juste valeur. Leurs galeries, leurs déjections, leur travail de transformation de la matière organique, incroyable et visible à l’œil nu, ont fait de cet animal un emblème d’une autre pratique jardinière. Le symbole d’une terre saine et vivante.

Répartition de la fréquentation du sol par les micro-organismes

Bactéries 52 % Champignons 40 % Protozoaires 4% Algues 1,5 % Nématodes 1,5 % Microarthropodes 1%

ET POUR FINIR… N’oublions pas les nombreux animaux, mammifères vertébrés et invertébrés, de taille cette fois bien plus importante, qui participent à la vie et à la transformation de la matière organique en matière minérale. Les batraciens, taupes, orvets, campagnols, etc., font un travail de brassage colossal comparé à celui des animaux et organismes vivants bien plus modestes que nous venons de présenter. Ce travail est indispensable aux étapes suivantes de transformation. Un travail à la hauteur de la mauvaise réputation que ces animaux « traînent » bien injustement en général.

Évitez de laissez les sols nus pour favoriser la présence des vers de terre.

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UN SOL VIVANT

L’homme est au centre d’un système en harmonie. Quand son activité ne tient pas compte des cycles naturels, il met cet équilibre en danger.

Chaîne alimentaire du sol, cycle de la matière organique, de l’azote, du carbone…

Chaque semis ou plantation, chaque apport d’engrais ou d’amendement, qu’il soit sous forme organique ou minérale, participe à ces cycles, influe sur leur bon ou mauvais déroulement.

La vie sur terre fut possible grâce aux végétaux capables, par leur respiration, de fournir l’oxygène indispensable à la vie humaine, capables également de fixer des éléments simples pour en restituer de plus compliqués. Les végétaux se nourrissent d’énergie solaire et d’éléments minéraux pour ensuite mieux nous restituer leur richesse et leur énergie.

Nous devons comprendre ce phénomène, et ne pas nous interposer dans le bon déroulement de ces chaînes. Nous devons avoir présent à l’esprit que tous les apports, qu’ils soient naturels ou chimiques de synthèse, ont des conséquences.

Après avoir été nourries par l’arbre qui les portait, ces feuilles mortes vont à leur tour contribuer à l’enrichissement du sol.

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LE CYCLE DU CARBONE Tout est question d’harmonie. Si l’activité animale consomme de l’oxygène et rejette dans l’air du gaz carbonique, cela n’a rien d’inquiétant. En effet, les végétaux sont là et rééquilibrent la balance. En revanche, diminuer les surfaces plantées en augmentant les zones d’activités ou de présence humaines, grandes productrices de gaz carbonique ou de monoxyde de carbone, pose problème.

Chacun a son rôle à jouer. Un jardin planté plutôt qu’une cour bétonnée, des parterres diversifiés plutôt qu’une pelouse rase participent, même modestement, à retraiter ces quantités beaucoup trop importantes de gaz issues de l’activité humaine.

Connaître le sol de son jardin

LES ÉCHANGES D’OXYGÈNE ET DE GAZ CARBONIQUE

LE CYCLE DE L’AZOTE L’azote est le gaz le plus présent dans l’atmosphère. Un gaz indispensable aux végétaux pour fabriquer leurs protéines et acides nucléiques. Cependant, hormis pour quelques rares végétaux, l’azote présent dans l’atmosphère n’est pas directement assimilable sans le travail d’indispensables bactéries. Elles seules peuvent assurer sa fixation (ammonification) sous formes d’ammonium ou « Remarquables Fabacées ou d’ammoniac. Viennent ensuite la transLégumineuses. Elles fixent l’azote formation de ces ammoniacs en nitrites et le restituent dans le sol. (nitritation) puis la transformation de Pour enrichir en azote le sol de ces nitrites en nitrates (nitratation). mon jardin, je sème : fèves, pois, En milieu mal aéré, c’est l’inverse qui se haricots, lupins, gesses, vesces, produit, provoquant une dénitrification acacias, glycine, etc. » avec risque de rejet de protoxyde d’azote 17

CULTIVER SON JARDIN EN PERMACULTURE 36

Un peu de temps… C’est tout ce qu’il faudra en général au jardinier soucieux de respecter l’harmonie de son jardin pour obtenir de bons résultats.

Quel principe de rotation adopter, quelles associations pratiquer en fonction du mode de travail du sol retenu ? Quelques saisons de patience et d’observation vous apporteront la réponse.

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UN SOL VIVANT

« Ça pousse, et pourtant je ne mets rien ! » J’ai toujours envie de répondre quand j’entends un jardinier tenir de tels propos : « Effectivement ça pousse… », puis je m’empresse d’ajouter : « pour l’instant ! » LA FERTILISATION : UN TRAVAIL SUR LE LONG TERME La vie du sol résulte de la combinaison d’un ensemble d’éléments plus complexe qu’il peut y paraître de prime abord. Elle dépend de la bonne présence de la chaîne alimentaire chargée de minéraliser la matière organique et des conditions de vie pour que ces organismes puissent croître et perdurer.

Non seulement il nous faut faire des apports réguliers, mais en plus s’assurer par des pratiques adaptées que ces apports pourront être assimilés par nos cultures.

Le meilleur compost maison n’aura aucun effet sur un sol tassé, asphyxié ou épuisé par des méthodes de culture irrespectueuses.

Sans lombrics ni bactéries, toute fertilisation restera inerte, et au lieu d’améliorer risque de créer d’autres problèmes liés à l’engorgement de matière organique.

N’hésitez pas à diversifier vos apports : ici poudre d’os sur poireaux avant buttage.

Fertilisant Gamme des apports destinés soit à nourrir directement les végétaux, soit à favoriser leur alimentation par l’amélioration de la structure et des propriétés des sols.

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DES POSSIBILITÉS MULTIPLES De même qu’il est préférable de diversifier ses cultures pour augmenter ses chances de succès, diversifier ses FERTILISANTS accroît nettement les chances de succès. Rien d’étonnant finalement : qui parmi nous aurait envie de se nourrir d’un aliment unique ? La gamme est donc vaste : engrais organiques prêts à l’emploi sous forme liquide ou solide, engrais verts, compost maison ou du commerce, BRF (bois raméal fragmenté), incorporation de paillis en cours de décomposition, etc. À chacun donc, en fonction des opportunités (proximité d’une ferme d’élevage, haies nombreuses, etc.) et de son temps disponible, d’adapter ses pratiques en gardant présent à l’esprit que nourrir son sol n’est pas un luxe supplémentaire offert à nos

La plantation est un moment délicat où une sélection appropriée des amendements sera décisive.

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UN SOL VIVANT

Pour un beau jardin permacole, apportez régulièrement même en cours de saison de la matière organique à vos plantes potagères.

Une « nuance » d’importance : à la différence des engrais ou amendements naturels dits « organiques », les engrais chimiques, sous forme de sels en général, sont directement assimilables par les plantes sans travail d’assimilation préalable du sol.

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plantes, mais un réflexe indispensable à acquérir. Si je plante et par là même exporte des éléments nutritifs de ma terre, qu’estce que j’apporte pour compenser cette consommation aussi minime soit-elle ?

S’ORGANISER N’ayant d’effet qu’après avoir été minéralisée par le sol, la fertilisation naturelle est non seulement plus lente à faire sentir ses effets, mais de plus, pour qu’elle puisse donner toute sa mesure, le jardinier doit prendre en compte quantité de facteurs extérieurs. On n’apporte pas d’engrais ou d’amendements naturels de la même façon en fonction de la saison (humidité du sol, température, etc.) et de la nature de son sol.

Fertiliser naturellement est beaucoup plus contraignant que le simple fait de pulvériser ou épandre des granulés d’engrais chimiques. Il est donc indispensable pour tout jardinier qui souhaite nourrir ainsi sa terre d’anticiper ses approvisionnements, prévoir un peu de temps, et là aussi respecter la saisonnalité.

Cultiver son jardin en permaculture

Il est possible d’influer sur le pH, d’améliorer la structure du sol, ses propriétés physiques et chimiques grâce aux très nombreux amendements naturels.

Chacun a des caractéristiques et des rôles bien précis.

Il est très important de faire la différence entre « amendements » et « engrais ». Les amendements sont destinés à alimenter le sol, faire évoluer un pH trop calcaire ou trop acide, améliorer sa structure, tandis que même s’ils sont naturels, les engrais sont destinés à l’alimentation de la plante. Cela ne signifie pas que les amendements soient dépourvus de valeur nutritive, mais que leur concentration est nettement moindre ou non mesurée.

Utiliser des amendements revient à miser sur son sol avant tout, en estimant qu’à terme les végétaux en profiteront. C’est une pratique de longue haleine. Amender son sol n’empêche pas pour autant l’usage d’engrais pour chercher ainsi à améliorer ses résultats à brève échéance.

Il existe deux types d’amendements naturels : les organiques (issus de la décomposition végétale ou animale, comme les fumiers, les composts, etc.) et les minéraux (extraits d’une roche : chaux, dolomie, etc.).

LES AMENDEMENTS ORGANIQUES Les fumiers De celui de cheval (considéré souvent comme le plus équilibré) au fumier de poule (très riche en azote, presque « brûlant ») en passant par celui de mouton (très pourvu en potassium), ce sont des matières à décomposition relativement lente, dont l’effet se fait sentir au bout de quelques années. Les fumiers sont composés de deux matières distinctes : les déjections animales et la

Ce fumier de cheval encore frais achèvera de se décomposer lentement au cours de la saison à venir.

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UN SOL VIVANT

litière. On peut les employer frais ou décomposés, autrement dit compostés. C’est sous cette forme qu’ils sont les plus efficaces et les plus simples à utiliser (absence de matériaux grossiers et meilleure homogénéité) mais il n’est pas toujours aisé de pouvoir les stocker avant emploi. Ils seront les bienvenus tous les deux ou trois ans au potager ou incorporés au sol avant la création d’une plate-bande de vivaces.

Attention à l’origine de ces fumiers. Il est malgré tout déconseillé d’épandre ceux issus d’élevages industriels, souvent « pollués » par, entre autres, de nombreux antibiotiques.

Les composts Ils sont le résultat de la décomposition des débris végétaux par la faune et la micro-faune.

La plus grande partie de l’énergie produite par cette décomposition est mise à profit par certains micro-organismes pour continuer le processus de transformation, tandis que l’énergie perdue est transformée en chaleur. Ce qui explique qu’un tas de compost bien aéré et équilibré chauffe parfois jusqu’à 70 °C !

La tourbe Attention aux engorgements : n’étalez pas en une seule fois des quantités trop importantes de fumier que votre sol ne pourrait « digérer ».

En permaculture, deux règles de bon sens s’imposent : diversifier autant que possible ses matériaux et employer au maximum les ressources locales.

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On l’utilise en général pour alléger et acidifier les sols. Malgré leurs avantages, les tourbes présentent deux inconvénients majeurs : un apport de matière organique qui ne se décompose pas et, surtout, un apport qui provient de milieux fragiles qu’une extraction trop intensive met en péril.

« Si j’ai peu de fumier frais, je le réserve aux plantes à cycle long (petits et grands arbres fruitiers, arbustes ornementaux, etc.) et je fais attention au potager : carottes, ail, oignons, échalotes le redoutent. »

Cultiver son jardin en permaculture

La terre dite de bruyère En général, un mélange de sable, de tourbe et d’écorces de pin broyées, c’est un apport acide, léger, drainant, conçu pour approcher les sols de forêt, destiné à des végétaux ou des cas bien précis.

LES AMENDEMENTS MINÉRAUX • Gypse, chaux, calcaire broyé, dolomie et quelques autres.

Ces amendements sont essentiellement destinés à amener de la potasse ou du calcium, et à remonter le pH du sol pour les terres acides ou les cultures affectionnant les sols calcaires (chou, buis, cyclamen, etc.). Ils sont aussi utilisés pour améliorer des textures trop argileuses. Leur action renforce le complexe argilohumique, accélère la minéralisation, améliore la vie microbienne et le réchauffement du sol.

• Les cendres de bois. Considérées comme amendement minéral, elles sont riches en potasse, calcium, phosphore et oligoéléments. Attention cependant, elles sont solubles et salines et peuvent en cas d’épandages excessifs inhiber la croissance des plantes. Il est recommandé de ne pas dépasser 5 kg/100 m2.

On distingue les amendements à enfouir, incorporés dans le sol, des amendements de surface, comme les paillages, le BRF, etc.

Pour plus de facilité, regroupez ensemble des plantes ayant des exigences identiques.

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Le sol est à l’origine du jardin. Il accueille nos plantes, qui y croissent et s’en nourrissent, et abrite des millions d’organismes nécessaires au bon dévelop­ pement des végétaux. En permaculture, connaître son sol et en prendre soin sont des principes essentiels.

Retrouvez dans ce guide les conseils et astuces pour comprendre et soigner votre sol : sa composition, les organismes qui y vivent, déterminer sa nature et me­ surer son pH, mais aussi le fertiliser et le nourrir, bien utiliser engrais verts, paillis et compost ou encore cultiver sur buttes ou en carrés potagers.

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MDS : 46482

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