RUSTICA 9782815309547 ext

MICHEL BEAUVAIS

POTAGERS D’INTÉRIEUR Window Farm • Hydroponie • Vasques • Étagères Suspensions • Niches...

sommaire Introduction..............................................7

Window farm.................................................9 Les bases................................................................................... 10 Bouteilles ?...................................................................... 10 Problème de fenêtre...........................................11 Des points à prendre en compte........ 12 L'ensoleillement............................................... 12 Le partage de la lumière...................... 12 Le bruit.......................................................................... 13 L'esthétique........................................................... 13 La mise en œuvre.......................................................... 14 La préparation des bouteilles................ 14 Première étape.................................................. 14 Deuxième étape............................................... 15 Troisième étape................................................ 15 Quatrième étape.............................................. 15 Le réservoir..................................................................... 15 La pompe............................................................................ 16 Le montage des colonnes...........................18 La fixation des chaînettes.................18 La fixation de la colonne.......................18 Les branchements........................................18 Les essais................................................................. 21 La préparation à la culture................ 21 La mise en place des plants.......... 22 Le démarrage de la culture............. 22 L'entretien................................................................ 23 Autres types de montage................... 23

4 Potagers d’intérieur

Autres potagers hydroponiques d'intérieur........................................................29 Le système hydroponique à gravité.............................................................................. 30 La table à marée..............................................................31 Le goutte-à-goutte hydroponique........32 Le systène NFT (Nutrient Film Technique)........................33 Le système aéro-hydroponique............. 34 Les systèmes aéroponiques........................35 La culture en eau profonde (seau à bulles)......................................................... 36 Le s potagers verticaux........................................37

la culture en potager d'intérieur........................................................ 41 Les techniques de culture en hydroponie............................................................ 42 La solution nutritive........................................... 42 Les engrais............................................................. 42 Le pH................................................................................43 L'EC (électroconductivité)............... 44 Les substrats d'hydroponie.................... 44 Drôles de billes !..............................................45

La fibre de coco.................................................47 D'autres substrats....................................... 48 La culture traditionnelle.....................................49 Les récipients de culture..............................49 Le substrat.......................................................................49 L'emplacement...........................................................49 Les soins de culture............................................49 L'engrais............................................................................. 50 L'éclairage artificiel................................................... 51 Les caractéristiques des lampes horticoles...................................... 51 Les lampes pour le potager intérieur................................................................................ 51 Les LED.........................................................................52 Les lampes CFL ...............................................52 Les tubes fluorescents..........................52 Les lampes HID..................................................52 La photopériode........................................................53 Électricité : danger !.............................................53 L'acquisition des plants......................................54 Les semis...........................................................................54 La technique « classique »..............55 Les semis hydroponiques................ 56 Les plants en godet............................................ 56 Quelles espèces et variétés à cultiver ?....................................................................... 57 Les salades.............................................................................. 57

Autres légumes-feuilles......................................... 57 Les légumes-racines................................................. 58 Les légumes-fruits....................................................... 58 Les plantes aromatiques......................................59 Quelques vivaces............................................................ 60 Les fraises................................................................................ 60

conclusion.....................................................62 Index .................................................................................................. 63

Sommaire 5

introduction Le potager change de forme et déménage ! Il se fait vertical et grimpe aux murs, il colonise les balcons, les terras­ses et les toits, il chasse les platesbandes de fleurs des parcs publics et s’installe dans les friches urbaines, et il fait aussi une irruption en force dans les appartements. Derrière les vitrages, les salades, les fraises et les tomates s’accrochent aux fenêtres ensoleillées avec les window farms, et s’épanouissent dans les pièces à vivre, dans les cuisines et les salles de séjour, sur des étagères et même dans les coins les plus sombres, grâce à l’éclairage artificiel. Découvrez le potager indoor, délectez-vous de feuilles fraî­ches, déli­cieuses et croquantes, produites chez vous et par vos soins !

Introduction 7

Window farm Le window farming , que l’on peut traduire par « potager de fenêtre », a été lancé en 2009 par Britta Riley, designer et artiste new-yorkaise. Ce n’est pas une nouvelle méthode de culture, puisqu’il s’agit d’hydroponie – les plantes sont installées sur un substrat neutre et de l’eau, en circulation et en circuit fermé, leur apporte les nutriments nécessaires. En revanche, le système est original puisqu’il est constitué de bouteilles d’eau minérale récupérées, accrochées les unes au-dessous des autres, dans lesquelles les plantes sont logées et que l’on place devant la fenêtre, ce qui évite l’adjonc­tion d’un éclairage. Comme toute instal­ lation hydroponique, il intègre une pompe, qui envoie l’eau au sommet de la colonne et un réservoir, en partie basse, qui contient la réserve d’eau et dans lequel on introduit les nutriments et les adjuvants.

9

Les bases Avant de découper vos bouteilles, vous devez décider de quelques points.

BOUTEILLES ?

Si les sacs en plastique sont interdits (du moins en partie), les bouteilles

continuent d’avoir un fort impact sur l’environnement et représentent une pro­­portion importante du fameux « sixième continent », fait de déchets

Les bouteilles, récipients de culture, sont encastrées en colonne.

10 Window farm

de matières plastiques, qui s’étend sur des millions de kilomètres carrés, dans le Pacifique. On peut donc se poser la question : à quand l’interdiction des bouteilles en plastique ? Et à quand le grand retour des bouteilles en verre ?

En attendant, elles sont toujours largement diffusées. Mais présentent-elles un danger pour la santé ? Les bouteilles d’eau minérale (qui n’est d’ailleurs, en général, pas meilleure que l’eau du robinet) sont en PETE (polytéréphtalate d’éthylène) et théoriquement inoffensives – à condition, toutefois, de ne pas les réutiliser pour y mettre un liquide alimentaire. En effet, à la longue, elles peuvent libérer des substances plus ou moins toxiques. Mais dans le cas d’un potager de fenêtre, le problème ne se pose pas vraiment puisque l’on ne cul­tive pas directement dans la bouteille, mais dans des paniers.

PROBLÈME DE FENÊTRE La window farm a été conçue dans un building new-yorkais doté de fenêtres à l’américaine, en l’occurrence à guillotine, dont les châssis montent et descendent sur le dormant, par l’intermédiaire de câbles. Dans ce cas, l’installation de colonnes en suspension devant le vitrage ne pose pas de problème. Il en va de même pour les fenêtres coulissantes, assez courantes dans les immeubles modernes. Les fenêtres à l’anglaise (que les Anglais nomment french windows !) et à l’ita-

lienne, qui s’ouvrent vers l’extérieur, conviennent bien elles aussi, mais elles sont rares car considérées comme dangereuses. En revanche, pour ce que l’on appelle les fenêtres à la française, les plus répandues, et de loin, dans l’hexagone, mais aussi dans nombre de pays d’Europe, comme l’Allemagne et l’Espa­gne, il y a une difficulté majeure.

En effet, dans ce cas, les deux vantaux s’ouvrent vers l’intérieur, et les choses se compliquent singulièrement – ce qui explique sans doute pourquoi le window farming s’est relativement peu déve­ loppé dans le Vieux Continent.

Dès lors, il n’est pas possible d’accrocher les colon­nes au plafond ou sur une barre fixée au-dessus de l’huis­ serie, puis­qu’il faut laisser la place pour le battement des vantaux. Faut-il pour autant renoncer ?

Il existe des solutions, mais aucune n’est pleinement satisfaisante. Vous pouvez placer le potager en bouteilles à une certaine distance du vitrage, mais vous perdez une bonne partie de l’éclairage et l’ouverture de la fenêtre reste difficile. L’autre solution, sans doute la plus appropriée, consiste à suspendre les colonnes de bouteilles sur une potence montée sur roulettes : vous la déplacez ainsi facilement pour ouvrir la fenêtre et vous avez accès à l’autre côté des plantes, pour les nettoyer.

Vous pouvez utiliser un portant pour vêtements ou réaliser vous-même une structure adéquate (voir encadré page suivante).

Les bases 11

DES POINTS À PRENDRE EN COMPTE PORTANT OU STRUCTURE SUR ROULETTES Dans le cas d’une fenêtre à la française, si vous souhaitez réaliser un véritable « potager » de quatre ou cinq colonnes, comportant chacune quatre bouteilles, vous pouvez recourir à un portant (pour vêtements), doté de rou­ lettes.

Toutefois, la plus grande hauteur commercialisée est de 2 m, ce qui est un peu faible pour suspendre les colonnes de bouteilles, celles-ci devant théori­ quement être placées entiè­r e­ment devant le vitrage. En outre, de nombreux modèles manquent de robustesse. Il faut impérativement choisir un portant pour lourde charge.

Si vous êtes bricoleur, vous pouvez envi­ sager de modifier un portant en remplaçant les montants par des bar­res ou profilés métalliques solides, permettant d’atteindre le haut de la fenêtre.

Autre solution : construire vous-même une structure métallique sur roulettes.

Dans les deux cas, il faut soit souder, soit utiliser des boulons et des écrous, après avoir percé les profilés. Une structure en bois est également possible, avec des montants solides, une double équerre renforcée en piétement, des assemblages vissés et quatre robustes roulettes pivotantes.

Si ce montage vous paraît trop com­ pliqué, il vous reste la possibilité de fabriquer une seule colonne, ou deux, sur un support individuel, que vous pourrez facilement approcher ou écarter de la fenêtre.

12 Window farm

L’ensoleillement La fenêtre doit être bien éclairée.

Les aromates et petits légumes ont besoin de beaucoup de lumière et une fenêtre placée au nord ne convient pas. À l’inverse, une grande baie vitrée au sud dans une région chaude, si elle est idéale de l’automne à l’hiver, peut poser des problèmes au pic de l’été : une exposition trop importante risque en effet d’occasionner des brûlures aux plantes. Dans ce cas, il faut recourir à un store, que l’on déploiera l’après-midi.

Les fenêtres exposées à l’est et l’ouest donnent généralement de bons résultats. Bien entendu, il faut tenir compte de l’ombre portée des immeubles voisins, qui réduit parfois drastiquement la luminosité. En revanche, la réflexion de la lumière sur des immeubles vitrés est bénéfique pour les plantes. S’il n’y a pas assez de lumière, il faut avoir recours à un éclairage artificiel, mais il n’est alors plus nécessaire d’accrocher les plantes devant la fenêtre !

Le partage de la lumière Si la pièce ne comporte qu’une fenêtre et que vous la couvrez totalement de votre potager suspendu, vous serez condamné à vivre dans l’ombre. Dans ce cas, ne fixez qu’une ou deux colonnes,

en exploitant au mieux les différentes pièces de l’appartement.

Le bruit La pompe à air ou à eau est assez discrète, mais son ronronnement peut se révéler gênant dans une chambre. Toutefois, il est possible de la placer dans un coffrage, dans une boîte ou même dans un meuble, mais sans gêner l’arrivée de l’air jusqu’à ses entrées. L’eau qui ruisselle fait également entendre de légers gargouillis, que l’on peut trouver rafraîchissants, mais qui à la longue peuvent devenir lassants et même insupportables (voir encadré suivant). Toutefois, il est possible de l’éliminer facilement en plaçant une ficelle partant du goulot de chaque bouteille et arrivant au niveau du substrat de celle du dessous (et éventuellement entre la bouteille du bas et le réservoir, si vous n’utilisez pas de tuyau) : les gouttes suivent ce chemin, et vous ne les entendez plus.

L’esthétique Les bouteilles plastiques ne sont pas considérées comme très élégantes, même selon les canons de la récup’.

Toutefois, si vous utilisez des bouteilles lisses et transparentes, elles perdent ce caractère d’emballage trivial, dans la mesure où elles sont en grande partie peintes ou masquées. Vous pouvez soigner et raffiner le système d’accroche,

LE SUPPLICE DE LA GOUTTE D’EAU Elle ne fait guère de bruit, la goutte qui tombe en douceur d’une bouteille pour s’en aller étancher la soif des plantes de la suivante. Mais c’est tout de même un bruit. Net, sec, clair, régulier... implacable ! Au début, on le prend avec le sourire... de charmants gargouillis... un murmure de ruisselet... un pépiement printanier... Mais il arrive que dans le silence des nuits, il devienne une détonation, une intolérable agression. C’est le supplice de la goutte d’eau ! Si vous n’en avez pas idée, demandez donc ce qu’il en est à Jean-Louis Trintignant, qui l’expérimente douloureusement au début de Secret (film de Robert Enrico, 1974). Et pour ne pas en arriver à vous dresser, hagard et livide, à minuit, pour détruire sauvagement votre jolie ferme de fenêtre à coup de batte de baseball, ne l’installez pas dans une chambre. Et dans les autres pièces, prenez toutes les précautions pour assourdir le bruit.

avec de jolies chaînettes ou même des crochets dorés, et éventuellement trouver un moyen pour dissimuler la pompe et les tuyaux. Il reste que même si les plantes sont saines et épanouies, ce potager de fenêtre basé sur la récup’ est plus indiqué dans une cuisine que dans un salon design et dans un décor disons « jeune » que dans un environnement Louis xv.

Les bases 13

La mise en œuvre Elle est facile, mais ne négligez pas les détails.

LA PRÉPARATION DES BOUTEILLES ➋ Tracez un ovale au feutre, avant de le découper au cutter. ➊ Percez le bouchon à la perceuse et découpez un trou dans le fond des bouteilles.

➌ Revissez les bouchons et encastrez les bouteilles.

Première étape Découpez le fond des bouteilles. Le diamètre du trou doit être égal à celui du 14 Window farm

bouchon. Pour faire une coupe nette, tracez d’abord au feutre, puis utilisez un couteau de bricolage à lame rétractable, plutôt qu’un simple cutter. Autre

solution : une scie cloche, montée sur une perceuse. Dans ce cas, il vous faut une aide pour maintenir la bouteille au cours de l’opération.

Deuxième étape Percez le trou latéral, permettant d’introduire le pot de culture et à la plante d’aller prendre l’air à l’extérieur.

Pour cela, découpez dans du papier un ovale de 12 x 10 cm (environ), placez-le sur le corps de la bouteille, près du fond, et tracez les contours au feutre.

Ensuite, effectuez la coupe au couteau à lame rétractable – ce geste est plus facile à effectuer sur une bouteille lisse.

Troisième étape Avec du ruban de masquage et du papier, masquez toute la partie de la bouteille située depuis le bouchon jusqu’au-dessus du trou ovale. Ensuite, peignez entièrement l’autre partie avec une bombe (aérosol). Vous pouvez choisir la couleur et la finition (brillante ou mate) qui vous convient. Il est en effet indispensable de rendre totalement opaque la zone dans laquelle se trouvera le pot de culture, parce que les racines doivent être conservées dans un endroit obscure et que la lumière, par ailleurs, entraîne le développement d’algues. Mais il existe aussi d’autres options (voir ci-après la partie sur les autres types de montage).

Quatrième étape À l’aide d’une perceuse équipée d’une mèche de très petit diamètre, percez quelques trous dans le bouchon de la bouteille. Cette précaution permet d’obtenir un écoulement de l’eau lent et régulier d’une bouteille à l’autre.

Mais vous pouvez aussi découper une entaille en « U » dans le bouchon, de manière à former une sorte de petit clapet.

LE RÉSERVOIR Il peut s’agir d’une bouteille d’eau de 3 ou de 5 L. Un volume de 1 L est théoriquement suffisant pour une colonne de quatre bouteilles, mais mieux vaut se réserver une certaine marge. Vous pouvez utiliser tout type de récipient de volume ad hoc, par exemple un bac doté d’un couvercle, qui est facile à nettoyer. Un bidon à eau de camping, avec robinet en partie basse, convient

CINQUIÈME BOUTEILLE ?

Il est possible d’adopter comme réservoir une cinquième bouteille, identique aux quatre autres et que l’on encastre de la même manière qu’elles, pour aboutir à une colonne à cinq bouteilles. L’ensemble est alors plus compact, et il n’y a pas de réservoir à terre, mais les branchements sont plus difficiles à effectuer et le renouvellement de l’eau, dans le réservoir, pose également des problèmes.

La mise en œuvre 15

bien également. Un bidon sans robinet est également utilisable, mais il faut y percer, près du bouchon, un trou assez large pour pouvoir y passer la main (voir la partie sur les branchements, page 19). De même, si vous optez pour une bouteille de 3 ou de 5 L, ouvrez un trou d’une dizaine de centimètres de diamètre dans la partie supérieure.

LA POMPE C’est l’organe crucial de l’installation puisque c’est grâce à elle que l’eau monte du réservoir dans les tuyaux, parvient au sommet de l’installation, à la bouteille du haut, avant de reve-

nir dans le réservoir, par gravité. Étant donné la légèreté du système, une toute petite pompe semble s’imposer.

Toutefois, il faut tenir compte de la hauteur de la window farm, de l’ordre d’au moins 1,5 m. C’est l’une des raisons qui fait souvent préférer l’utilisation d’une pompe à air à celle d’une pompe à eau, parce qu’elle élève plus facilement la colonne d’eau. Mais la puissance (en l’occurrence le débit d’air) doit être adaptée à l’importance de l’instal­lation.

Pour une seule colonne (et même pour deux), une pompe à air de 400 à 500 L/h (d’air, et non pas d’eau, ne confondez pas !) est suffisante. Pré­ férez un modèle à deux sorties réglables individuellement – ce dernier point est

POMPE À AIR

POMPE À EAU

Avantages

• Pas de risque d’inondation.

• Consommation moindre d’électricité.

L’économie réalisée n’est certes pas énorme, étant donné la puissance modeste de ces appareils, mais elle n’en est pas moins réelle.

• Elle facilite beaucoup le branchement et comme elle est immergée dans le réservoir, elle est peu bruyante.

• Si vous optez pour une installation avec plusieurs colonnes et réservoir en partie haute, ce dernier a un rôle de tampon et vous pouvez donc vous décider pour une pompe à eau, sans courir le risque d’un débordement. Dans ce cas, vous pouvez opter pour un modèle à débit réglable de 150 à 1 000 L/h.

Inconvénients

POMPE À AIR OU POMPE À EAU ?

• Le bruit, d’où l’importance d’opter pour un modèle à silencieux intégré.

• Les petites pompes à eau, utilisées en aquariophilie, ont une hauteur de refoulement assez faible. Or, pour un potager de fenêtre, il faut prévoir une hauteur de 2 m, ce qui oblige à utiliser un modèle assez puissant.

16 Window farm

important car il vous permet d’ajuster exactement le débit de la pompe de manière à obtenir un flux d’eau régulier, ni trop fort ni trop faible. Le réglage précis s’effectue peu à peu, avec l’expérience. Par ailleurs, le problème du bruit est essentiel. En effet, même si l’appareil vous semble peu bruyant lorsque vous l’écoutez dans une boutique d’aquariophilie, il se révèle souvent à la longue extrêmement gênant dans une pièce à vivre silencieuse, y compris dans une cuisine. Le niveau sonore est généralement indiqué en dB (décibels) sur l’emballage. Une pompe avec silencieux intégré s’entend à peine (moins de 40 dB), mais elle est évidemment un peu plus chère. Dans le montage que nous préconisons ici, la pompe à air doit être placée plus haut que le réservoir.

Vous pouvez la fixer au mur ou la poser sur un support, y compris sur le réser-

MINUTEUR Il est nécessaire pour régler la durée d’arrosage, qui peut varier en fonction du type de culture. Il existe des modèles à encoches, légers et faciles à régler, nettement moins chers qu’un programmateur électronique. Ce dernier, qui peut être digital, vous permet de régler l’arrosage sur une longue période. Il peut être utile pour certaines installations hydroponiques, mais il ne s’impose vraiment pas pour une window farm. Dans les deux cas, l’appareil se place sur la prise électrique et il faut brancher dessus la prise de la pompe.

voir lui-même. Vous pouvez aussi la placer de manière à ce qu’elle soit invisible et que le bruit soit amoindri, sans oublier que les entrées d’air ne doivent pas être obturées.

POUR OPACIFIER LES BOUTEILLES Si vous n’utilisez pas de peinture en bombe aérosol, vous avez plusieurs possibilités : • trempez la partie de la bouteille devant contenir le récipient de culture (c’est-à-dire la zone comprise entre le goulot et le trou ovale) dans un pot de peinture au latex (une peinture filmogène qui adhère bien sur la matière plastique). Ensuite, laissez-la s’égoutter au-dessus du pot et attendez qu’elle soit complètement sèche.

• appliquez de l’adhésif. C’est une manière très simple et rapide, mais pas tou­jours réussie sur le plan de l’esthétique. Choisissez du ruban suffisamment décoratif, blanc ou de couleur, pas trop large, et enroulez-le soigneusement, en spirale, sur toute la partie concernée.

• passez un ballon de baudruche sur la partie concernée. Il faut bien tirer sur l’embout pour l’introduire, puis tendre l’enveloppe sur la matière plastique, en la coupant si nécessaire, avant de la sécuriser avec un morceau d’adhésif.

Vous obtenez ainsi un aspect net et lisse – et vous avez le choix entre de nombreuses couleurs.

• collez un matériau de votre choix : tout est permis, depuis le tissu jusqu’à la cordelette. Il suffit que la couche soit bien opaque.

La mise en œuvre 17

LE MONTAGE DES COLONNES Encastrez les bouteilles les unes dans les autres. Le nombre peut varier en fonction de la hauteur du vitrage. Une fois encastrées, elles tiennent théoriquement « toutes seules », mais il faut cependant les fixer individuel­ lement à un support car, avec le substrat de culture et la plante, elles prennent un certain poids. Les possibilités sont diverses.

Prenons l’exemple d’une colonne de quatre bouteilles suspendues par des chaînettes. Dans les grandes surfaces de bricolage, vous trouvez de nombreux modèles de chaînes décoratives et néanmoins solides, vendus au mètre, que vous pourrez éventuellement recouper à la bonne dimension à l’aide d’une simple tenaille.

La fixation des chaînettes Fixez deux longueurs de chaînette en partie haute soit au plafond, soit sur une barre, placée comme une barre à rideau. L’écartement avec le vitrage doit être d’une vingtaine de centimètres ; comptez une dizaine de centimètres pour l’espacement entre les deux chaînettes. Pour la fixation de chaque chaînette, utilisez un crochet à vis vissé directement dans une barre en bois (après perçage d’un avant-trou), et 18 Window farm

après chevillage dans le plafond. Avec une barre en métal, utilisez un anneau solide et un esse (ou crochet S).

La fixation de la colonne Percez un trou de 5 à 10 mm de diamètre, de chaque côté de la bouteille, non loin de sa partie haute (c’est-à-dire du fond). Pour obtenir un trou propre et net, il est préférable d’utiliser une pince perforatrice pour papier. Vous pouvez passer la chaînette de support directement dans ces deux trous. Toutefois, pour que l’ensemble soit plus solide et plus esthétique, mieux vaut poser un œillet sur chaque trou. On trouve un kit à poser les œillets pour quelques euros, dans les grandes surfaces de bricolage.

Recoupez un tronçon de chaînette de 10 à 12 cm de long, passez-le dans les deux trous et fixez-le de part et d’autre, sur les chaînettes verticales, à l’aide d’esses (ou crochets S) en acier ou encore de mousquetons.

Les branchements Il faut : • raccorder la pompe au tuyau d’alimentation : tuyau d’air ; • raccorder le réservoir de la base à la bouteille du haut : tuyau d’alimentation ; • raccorder la bouteille du bas au réservoir : tuyau de retour.

Colonne de bouteilles

Tuyau d'eau (alimentation)

Plantes potagères

Pompe à air Tuyau d'eau (retour)

Alimentation électrique

Réservoir d'eau

Clapet anti-retour Tuyau d'air

Joint passe-fil

Tuyau d'eau (sortie)

Raccord en T

Montage de base d'une Window farm.

La mise en œuvre 19

Autres potagers hydroponiques d’intérieur Il existe de très nombreux systèmes, qui sont par ailleurs utilisés dans les serres géantes pour la production industrielle, et qui donnent de bons résultats dans un appartement. Ils trouvent place dans différentes pièces de la maison : d’abord dans la cuisine, dans une salle de séjour ou dans une entrée, ou encore dans un débarras. Bien entendu, dès que l’on s’éloigne de la fenêtre, le problème de l’éclairage se pose. Pas question de cultiver à faible luminosité ! Dans ce cas, il faut avoir recours à des lampes artificielles.

29

Le système hydroponique à gravité Simple, modulaire et parfaitement silencieux, il fonctionne sans électricité et est facile à équiper d'un éclairage artificiel.

Il a le gros avantage de fonctionner sans électricité. Il est économe en eau et en énergie. Il s’agit du système diffusé par la société Autopot®, que l’on trouve dans les growshops et sur les sites spécialisés. Il est composé d’un grand réservoir, doté d’un filtre en sortie, qui doit être placé suffisamment haut.

L’eau enrichie d’engrais, que l’on y verse, descend par gravité et par l’intermédiaire de tuyaux jusqu’à des plateaux dans lesquels sont placés des pots de culture remplis de substrat et dans lesquels la solution remonte par capillarité. Le système est doté d’une valve à flotteur, qui permet d’évi­ter les débordements.

L’ Autopot® est modu­laire : on peut le doter d’un nom­bre de pots plus ou moins grand. Il existe par exemple des kits à six pots, qui conviennent bien à un potager

30 Autres potagers hydroponiques d’intérieur

d’intérieur et que l’on peut placer sur une table basse ou au sol. L’un des intérêts du système est que la plante elle-même gère sa consommation en solution nutritive : elle absorbe exactement ce dont elle a besoin. On peut utiliser des substrats très divers. Un mélange de billes d’argile ou de fibre de coco donne, par exemple, de bons résultats.

La table à marée Le substrat est humidifié lorsque l'eau monte, et drainé quand elle descend. Un système classique et sûr, que l’on peut bricoler soi-même.

C’est un système qui a fait ses preuves et qui fonctionne à l’aide d’une pompe à eau. Le principe est simple : les pots (des paniers, comme pour la window farm) sont placés sur un plateau de culture assez profond dans lequel une pompe, gouvernée par un minuteur, envoie de l’eau. Lorsque le plateau est suffisamment rempli (marée haute), les plantes sont baignées de solution nutritive, celle-ci redescendant peu à peu, par gravité, dans le réservoir placé au-dessous. Le plateau se vide ainsi (marée basse). Cette alternance est profitable aux plantes. En montant, l’eau chasse les gaz de la zone des racines, qu’elle rafraîchit. En descendant, elle laisse la place à l’oxygène,

indispensable aux processus d’échange de végétaux. De nombreux substrats sont possibles, les billes d’argile étant sans doute le plus utilisé. La table à marée permet de cultiver une grande variété de plantes avec de bons résultats. En général, on fait fonctionner la pompe un quart d’heure pour la submersion, et on la laisse environ 1 h 30 à marée basse. Comme son nom le suggère, on la place généralement sur une table, mais une table basse afin de pouvoir positionner au-dessus un éclairage électrique. Il existe de nombreux kits, aux dimensions variées, mais il n’est pas impossible d’en réaliser une soi-même, pour un coût assez modique.

La table à marée 31

Aujourd’hui le potager ne se fait plus au jardin, il s’installe dans votre appartement !

Adieu les plates-bandes et autres carrés potagers, les fruits et légumes s’épanouissent aussi bien suspendus à la lumière de vos fenêtres, sur des étagères ou dans des niches. Cuisine, séjour, chambre, chez vous même les recoins les plus sombres peuvent accueillir un potager, grâce à la lumière artificielle.

Avec le mouvement de la « culture indoor », le potager d’intérieur se développe et se diversifie. Découvrez dans cet ouvrage, au moyen de pas-à-pas illustrés, de schémas et d’exemples détaillés, les nouvelles techniques de culture maraîchère hors-sol : les systèmes hydroponiques et en particulier le window farming, les différents substrats et solutions nutritives, les espèces adaptées.

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