RUSTICA 9782815309424 ext

Dr Thierry DE GRESLAN ET Dr Magali SALLANSONNET-FROMENT hôpital d’instruction des armées de Percy préface du Pr isabelle ARNULF service des pathologies du Sommeil, hôpital La Pitié-Salpêtrière

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INUTES CHRONO 10 M

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TR I L OUV A T I V EN EZ FORME ET ES QUEL QUES MINUT

© 2017, Éditions Rustica, Paris Dépôt légal : février 2017 ISBN : 978-2-8153-0942-4 N° d’éditeur : 46381 (R17022) www.rustica.fr

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Dr Thierry de Greslan Dr Magali Sallansonnet-Froment

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RETROUVEZ FORME ET VITALITÉ EN QUELQUES MINUTES

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PRÉAMBULE Ce livre n’est pas :

• un recueil de réflexions philosophiques sur la vie ; • une succession de banalités sur le bien-être ; • la solution pour être heureux ; • u ne analyse psychologique vulgarisée face à nos comportements sur le •

sommeil ; un éloge littéraire de la sieste.

Ce livre est :

• l’aboutissement de quinze ans d’expérience clinique, auprès des malades ; • u ne réflexion à partir de toutes les données médicales actuellement • •

disponibles sur la sieste ; u n recueil dédié à l’éducation thérapeutique concernant notre gestion du manque de sommeil ; u n outil pratique, un guide, pour ceux qui veulent apprendre à faire une mini-sieste et mieux gérer leur journée.

Nous sommes neurologues, spécialistes du sommeil et, durant nos consultations, nous étions parfois sans réponse face à certaines demandes concernant la sieste. Le résultat de nos travaux est exposé ici, pour tous. Le principe qui régit la médecine aujourd’hui est de responsabiliser le patient, le faire participer le plus possible à son traitement, le mettre au centre et le rendre acteur de sa prise en charge. Ce livre applique ce principe. Nous vous donnons les clefs, à vous d’ouvrir les portes.

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SOMMAIRE Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Quelques mots d’introduction et de présentation . . . . . . . . . . . . . . . . 10

CHAPITRE 1 – UN PEU D’HISTOIRE La sieste descend de l’arbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le sommeil de nos ancêtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le sommeil des animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CHAPITRE 2 – COMPRENDRE COMMENT NOUS DORMONS Physiologie du sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Typologie du sommeil et rythmes biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Physiologie de la sieste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CHAPITRE 3 – LA SCIENCE N’EXPLIQUE PAS TOUT On n’échappe pas à la génétique… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . … mais on s’adapte au milieu extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Comment notre culture influe sur nos besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La sieste selon l’âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La sieste en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CHAPITRE 4 – SOMMES-NOUS FAITS POUR LA MINI-SIESTE OU INVERSEMENT ?

Apprendre à différencier fatigue et somnolence . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Apprendre à reconnaître son besoin de sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Apprendre à faire une mini-sieste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Rebelle à la mini-sieste ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CHAPITRE 5 – VOTRE MINI-SIESTE EN PRATIQUE De bonnes conditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un bon timing. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Programmez le début et la fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CHAPITRE 6 – LES CAS PARTICULIERS : CHERCHEZ CELUI QUI VOUS CONVIENT La mini-sieste préventive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La mini-sieste au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La mini-sieste du travailleur en horaires atypiques (travail de nuit et travail posté) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La mini-sieste de l’étudiant en période de révisions . . . . . . . . . . . . . . . .

La mini-sieste du sportif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La mini-sieste en vacances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et conduite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et grossesse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et manque de sommeil (chronique ou aigu) . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et excès de sommeil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et stress . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et migraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et douleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mini-sieste et maladies neurologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Une mini-sieste, juste pour le plaisir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Table des encadrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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PRÉFACE J’ai appris à faire la sieste en révisant le concours de spécialité de médecine, en 6e année. Nous travaillions à six dans une grange de haute montagne, en juillet : nos tables posées dehors, quinze heures par jour, nous essayions d’ingurgiter par cœur les 26 matières de médecine (et d’arriver bronzés au concours, pour écœurer les Parisiens !). Au bout d’un moment, en fin de matinée ou après le déjeuner, la pensée se ralentissait, se diluait, il fallait relire plusieurs fois la même phrase ; une torpeur alourdissait la tête, la nuque, les oreilles se bouchaient, la vue se brouillait. Certains luttaient contre cette somnolence, ne voulant pas perdre une minute dans cette course du concours.

Mon mari, ancien marin habitué à dormir n’importe où, s’allongeait 15-20 minutes, pas plus, sur un petit matelas mousse, dans l’herbe, et dormait. J’ai appris à le faire. Nous percevions au loin mille bruissements, mouches et abeilles, cloches des vaches de l’alpage. Suivre un chemin mental, se promener en pensée le long de routes, fleuves, jardins,

jusqu’à ce que l’esprit se perde et disparaisse. Jusqu’à sombrer dans une torpeur où on n’entend plus rien.

Et puis se réveiller vite, peut-être un quart d’heure après. Là, se lever et surtout ne pas replonger dans une nouvelle, trop longue sieste. On sent de la chaleur dans les muscles, grâce à cette vasodilatation des mains et des pieds qu’apporte le sommeil. L’esprit est alors clair, comme régénéré.

La mini-sieste, secret de Churchill, des chirurgiens de garde, des hommes d’État, des Franciliens, des Bédouins et des Japonais. La méridienne du moine bénédictin. La pause régénérative des patients qui ont mal, des migraineux et des parkinsoniens. De tous ceux qui traversent de longues périodes de veille en restant performants. Cet ouvrage remarquablement bien écrit par deux médecins militaires, neurologues et spécialistes du sommeil, est facile à lire, précis et enthousiaste. Il ajoute les meilleures connaissances scientifiques actuelles à une solide expérience médicale.

Laissez-vous emporter…

Professeur Isabelle Arnulf

Chef du Service des pathologies du sommeil.

Centre de référence : narcolepsie, hypersomnie et syndrome de Kleine-Levin.

Groupement hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris.

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QUELQUES MOTS D’INTRODUCTION ET DE PRÉSENTATION Lequel d’entre nous n’a pas déjà expérimenté cette somnolence, lors d’un cours à l’école, d’une séance de cinéma, après un déjeuner arrosé, qui nous pousse vers un canapé, un lit, en pleine journée ? Un bâillement, la tête qui tombe, les yeux qui brûlent, des difficultés à suivre la conversation sont des signes que nous connaissons tous. Pire, on les ressent parfois au volant, après une mauvaise nuit liée au stress du départ.

Nous évoluons dans un monde où le travail, la productivité nécessaire, l’efficacité réduisent peu à peu notre quantité de sommeil, voire sa qualité. De récentes études révèlent une diminution de notre temps de sommeil de 23 minutes en vingt ans.

Vingt-trois minutes ce n’est pas beaucoup, mais cela fait la différence parfois entre une journée réussie et une fatigue que l’on traîne jusqu’au soir.

La mini-sieste, nous allons le voir ensemble, est peut-être une solution simple, peu coûteuse, sans effet secondaire et praticable en toutes circonstances. Un traitement naturel comme on les aime aujourd’hui : une hygiène de vie, voire un art de vivre.

Lorsque, au cours d’un dîner, nous disons que nous sommes spécialistes du sommeil, les questions pleuvent : « Je suis insomniaque, tu n’as pas une solution miracle ? », « J’ai tout le temps envie de dormir la journée, comment lutter contre ? ». Souvent, la discussion dérive sur la sieste.

La pratique de la sieste, le type de sieste, ses bénéfices ou ses dangers ne sont pas des sujets étudiés en médecine. Ces questions-là nous intéressent pourtant, car les malades nous en parlent, nous renseignent et nous interrogent. Nous proposons donc des réponses guidées par l’expérience, mais aussi éclairées par les études déjà réalisées dans ce domaine depuis plus de vingt ans.

Dans ce livre, nous avons choisi de partager avec vous nos connaissances sur la mini-sieste. Affaire de mode ?

Non. En retraçant d’abord les bases sur le sommeil à connaître, nous allons vous expliquer pourquoi cette sieste courte, de 10 à 20 minutes, répond le mieux à nos besoins et à nos contraintes. Vous verrez que prendre ce temps, de quelques minutes, pour vous, au sein de nos vies tourbillon-

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nantes, peut changer beaucoup de choses, sur vos capacités de concentration, votre humeur, votre énergie.

Que vous soyez étudiant, en plein développement professionnel ou en retraite, un homme, une femme, enceinte, malade ou bien portant, vous trouverez ici des solutions que nous souhaitons utiles.

Bien sûr, la lecture de ce livre ne va pas tout régler de vos problèmes de fatigue. Mais nous en profitons aussi pour vous donner quelques conseils afin d’améliorer la qualité de votre

sommeil en général. Car, si nous passons un tiers de notre vie à dormir, les plaintes liées au sommeil sont en passe de devenir les plus fréquentes de nos sociétés dites modernes.

L’un des grands principes de la vie est l’adaptation au milieu. Une pierre ne change pas, une plante verte, si.

L’homme aussi s’adapte et l’a toujours fait. La sieste est le produit de cette adaptation humaine à l’environnement. Nous pensons que la mini-sieste est l’évolution moderne nécessaire de la sieste classique.

Docteur Thierry de Greslan Docteur Magali Sallansonnet-Froment

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ITRE 1 P A H C UN PEU D’HISTOIRE

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Il ne s’agit pas d’enfoncer des portes ouvertes, mais, évidemment, la sieste a toujours existé. Depuis 1 million d’années, l’homme a évolué, son sommeil aussi, en l’adaptant à son environnement. Le temps de repos se mesure sur 24 heures. L’homme et les différentes espèces ont utilisé la sieste pour obtenir une quantité de sommeil suffisante en fonction des contraintes extérieures, en perpétuelle évolution.

LA SIESTE DESCEND DE L’ARBRE La sieste est pratiquée par de nombreux mammifères. Prenons nos cousins, par exemple. Le problème de la plupart des espèces de singes est que ceux-ci dorment dans les arbres. Le risque de chute n’est pas négligea­ ble, d’autant que, durant une partie de la nuit, le corps est paralysé par une substance sécrétée par le tronc cérébral. Il en est de même pour nous, Homo sapiens. C’est pourquoi il était plus prudent pour nos ancêtres de dormir par terre. Ce pas de géant, l’Homo erectus l’a fait, mais pas le singe. Or, cela peut paraître anodin, le fait de dormir sur le sol l’a exposé à de nombreux prédateurs nocturnes.

D’après les spécialistes, pour lutter contre eux Homo erectus a choisi de dormir en groupe, dans des grottes

éclairées par le feu, et surtout le moins longtemps possible. Ainsi, en comparaison des singes, l’homme est l’animal qui a la plus courte durée de sommeil sur les 24 heures.

LE SOMMEIL DE NOS ANCÊTRES Notre ancêtre était aussi le mammifère le plus actif dans la journée, ce qui lui a permis de profiter de la lumière du jour pour chasser, cueillir, inventer des outils. Une étude récente menée par deux anthropologues américains1 tend à prouver que c’est en allant dormir sur le sol qu’il s’est donné les moyens de devenir le plus intelligent de tous les mammifères.

Mais, au milieu du jour, Homo erectus faisait déjà parfois la sieste, à l’ombre d’un arbre ou dans la grotte tribale.

1. D. Samson et Ch. Nunn, « Sleep intensity and the evolution of human cognition », Evolutionary Anthropology, 2015.

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Hormis les primates et l’homme, l’immense majorité des autres mammifères ont un sommeil constitué de plusieurs temps de repos fractionnés, ou siestes. Un des pionniers de l’exploration du sommeil, le Pr Jouvet, explique ainsi que le sommeil des animaux chassés est nécessairement plus léger et fractionné que celui des prédateurs. La girafe ou le lapin, par exemple, ne dorment que par mini-siestes, avec souvent moins de 2 heures seulement de sommeil par 24 heures ! Ce type de sommeil est dit « polyphasique », car il se répartit en différentes périodes au sein de la journée. L’homme, comme la plupart des grands singes, a appris à préférer la nuit pour fermer ses paupières, en une seule fois. On dit que son sommeil est monophasique.

On pourrait avancer l’hypothèse que la sieste est donc l’ancêtre de nos longues nuits de sommeil, restant ainsi inscrite quelque part dans notre patrimoine génétique.

LE SOMMEIL DES ANIMAUX Chaque espèce a donc adapté son sommeil aux contraintes environnementales. Qu’ils doivent dormir en nageant comme le dauphin, en vo­ lant comme certains oiseaux, debout comme le cheval ou la girafe, sur une patte comme le flamant rose, les ani­ maux s’adaptent. Cette idée simple explique l’hibernation. Elle permet à certains mammifères de survivre en hiver à des périodes d’absence de nourriture. Le secret de cet état est lié à la capacité de l’animal à baisser considérablement sa température.

Hamsters, marmottes, hérissons et certains écureuils peuvent, par exem­ ple, résister à des températures extérieures inférieures à – 25 °C en diminuant leur température interne jusqu’à 1 °C seulement.

Le mode de récupération, le sommeil ou le type de sieste des animaux sont le reflet de leur manière de gérer les contraintes. Cette adaptation n’est pas seulement liée au choix de l’endroit pour dormir, à la posture, mais aussi au temps de sommeil total, à sa répartition dans la journée ou la nuit et, enfin, à la qualité du sommeil lui-même. Qu’en est-il pour nous, les hommes ?

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PITRE 2 A H C COMPRENDRE COMMENT NOUS DORMONS

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Les études que nous réalisons en laboratoire de sommeil éclairent sur l’état actuel de nos connaissances sur le sommeil. Cela permet de comprendre ensuite que la sieste est un état physiologique, c’est-àdire tout à fait normal pour l’homme, et qu’elle peut nous servir à nous adapter à nos nouvelles contraintes, à nos besoins.

PHYSIOLOGIE DU SOMMEIL Le sommeil est une fonction vitale de l’organisme. Une nuit de sommeil est constituée d’une succession de 4 à 6 cycles d’environ 90 minutes chacun. Chaque cycle comprend du sommeil lent léger (stades 1 et 2), du sommeil lent profond (stade 3) très récupérateur et du sommeil para­ doxal où dominent les rêves. À chacun de ces stades correspon­ dent des activités cérébrale, oculaire et musculaire différentes. Celles-ci peuvent être enregistrées par un exa­men appelé polysomnographie. Il s’agit d’un processus de surveillance et d’enregistrement de plusieurs don­­­­nées physiologiques pendant le sommeil. Il est constitué par : – l’électroencéphalogramme (EEG), qui est un enregistrement de l’activité électrique du cerveau par des électrodes placées sur le cuir chevelu ; – l’électro-oculogramme (EOG), qui enregistre les mouvements des glo­ bes oculaires ;

– l’électromyogramme (EMG), qui en­ registre l’activité musculaire à partir d’électrodes placées en général sous le menton et sur les jambes.

Le nombre et la nature des données enregistrées sont variables et permettent de déterminer les différents stades de sommeil.

L’éveil Dans des conditions de repos, le sujet étant éveillé les yeux fermés, l’EEG est constitué de rythmes alpha (8 à 12 oscillations par seconde).

Le sommeil lent léger Stade 1 : il débute souvent par une phase de somnolence, c’est-à-dire une instabilité entre l’éveil et le sommeil pendant généralement quelques secondes. On note une diminution du tonus musculaire (enregistré par l’EMG), souvent accompagnée d’une chute de la tête en avant si le sujet est assis. Celui-ci ressent des signes d’assoupissement avec bâillements, picotements des yeux, troubles de la

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concentration… Ce stade prédomine en début de nuit. Il est caractérisé sur l’EEG par un remplacement du rythme alpha par des fréquences moins rapides, d’amplitude plus faible, et sur l’EOG par des mouvements oculaires lents.

Stade 2 : il est caractérisé sur l’EEG par une activité cérébrale comportant des figures particulières appelées complexes K et fuseaux de sommeil.

Les mouvements oculaires ont disparu et le tonus musculaire diminue.

Le sommeil lent profond (stade 3) Il est caractérisé sur l’EEG par la présence d’ondes lentes delta, c’està-dire d’ondes dont la fréquence est comprise entre 0,5 et 3 Hz, très am­ ples. Plus fréquent en début de nuit, il est responsable de la sensation de récupération physique et de repos au réveil. Le tonus musculaire disparaît et la respiration est très régulière. Le sujet est difficilement réveillable.

Le sommeil paradoxal (ou REM, Rapid Eye Movement) Il est caractérisé par une disparition totale du tonus musculaire qui contraste « paradoxalement » avec une activité cérébrale électrique rapide, proche de celle décrite au cours de l’état de veille. Cette atonie musculaire est responsable d’une

véritable paralysie. La respiration est irrégulière. Au cours de ce stade, les mouvements oculaires enregistrés par l’EOG sont caractéristiques car rapides. La production de rêves est intense. Il prédomine en fin de nuit.

TYPOLOGIE DU SOMMEIL ET RYTHMES BIOLOGIQUES Les besoins en sommeil varient selon les individus. On distingue ainsi des « courts dormeurs » ou « petits dormeurs », qui n’ont besoin que de 6 heures, ou moins, de sommeil pour se sentir en forme, et les « longs dormeurs » ou « gros dormeurs », qui nécessitent des nuits de plus de 9 heures. La durée moyenne de sommeil se situe aux alentours de 7-8 heures de sommeil.

De même, certaines personnes sont plutôt « du soir » ou « couchetard », c’est-à-dire qu’elles sont plus performantes en soirée et éprouvent des difficultés à se lever le matin.

D’autres sont plutôt « du matin » ou « lève-tôt », car c’est en début de journée qu’elles se sentent le plus en forme ; il leur est difficile de veiller tard le soir.

Cette typologie circadienne2 est aussi sous-tendue en grande partie par des facteurs génétiques. Ainsi,

2. Voir le questionnaire de Horne et Ostberg sur le site http://reseau-morphee.fr.

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PITRE 5 A H C VOTRE MINI-SIESTE EN PRATIQUE

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Après avoir lu ce qui précède, vous aurez compris que nous sommes tous différents, inégaux face au sommeil, à nos besoins, à notre ressenti du manque. De même, notre aptitude à faire la sieste est variable d’un individu à l’autre. Le premier conseil, primordial, que nous vous donnons, est donc d’apprendre à vous connaître pour mieux vous adapter à vos besoins. Ce principe doit vous guider dans votre apprentissage de la mini-sieste.

DE BONNES CONDITIONS Adaptez votre environnement La mini-sieste se prépare, voire se programme.

Pour commencer, nous vous conseillons d’utiliser toujours le même lieu, celui qui vous convient. Cela peut prendre un peu de temps au début.

Au bureau, il peut s’agir de votre fauteuil, d’un canapé. À la maison, faire la sieste dans son lit n’est pas obligatoire, vous pouvez préférer le canapé du salon, un fauteuil confortable. Le confort, c’est mieux, mais l’inconfort n’est pas rédhibitoire. Vous pourrez aussi arriver à faire une mini-sieste à l’arrière d’un camion, par terre, sur un banc public ou les bras croisés sur votre bureau. Le principe est de ne pas être dérangé durant 20 à 30 minutes au maximum.

Ensuite, nous vous conseillons le cal­­me, pas forcément absolu. Une mini-

sieste allongée à l’ombre dans un jardin public est tout à fait possible malgré quelques bruits environnants.

Certains recommandent l’utilisation de la musique, un peu planante de préférence. Vous pouvez tester, mais le plus simple est quand même de faire aussi une pause sonore, avec des bouchons d’oreille si besoin. L’ombre sera préférable, les volets baissés, mais rien d’obligatoire, à partir du moment où vous n’êtes pas dans une atmosphère trop éclairée.

Mettez-vous à l’aise Veillez à ne pas avoir trop froid, ni trop chaud, découvrez-vous un peu si besoin. Vous pouvez enlever vos chaussures, surtout si elles sont neuves et trop serrées. En fait, l’important est de vous sentir à l’aise, tout simplement. Rien ne sert d’apporter un pyjama au bureau. Ensuite, nous vous conseillons de veiller à ce que rien ne puisse vous déranger :

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LES AUTEURS Neurologue militaire, âgé de 47 ans, le Dr Thierry de Greslan a été chef du service de neurologie de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) du Val-deGrâce (Paris) jusqu’à sa fermeture en juin 2016. Depuis, il exerce cette même activité à l’Hôpital d’instruction des armées de Percy (Clamart). Il s’est spécialisé dans les maladies du sommeil et est attaché de consultation dans le centre de référence du Pr Arnulf à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière depuis plusieurs années. Ses autres domaines d’activités cliniques et de recherches explorent les différents types d’agressions que peut subir le cerveau, comme l’exposition aux agents infectieux, aux radiations, à l’inflammation, à la dégénérescence et aux traumatismes. Il est aussi spécialiste de la prise en charge de la douleur chronique. La mini-sieste est autorisée et même recommandée aux personnels de son service. Une salle est prévue à cet effet.

Le Dr Magali Sallansonnet-Froment, âgée de 40 ans, est neurologue, praticien hospitalier depuis 2005 dans le service de neurologie de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) du Val-de-Grâce (Paris), transféré depuis 2016 à l’HIA Percy (Clamart). Pour répondre à un véritable besoin dans les armées, elle crée en 2012 une unité d’explorations et de prise en charge des pathologies du sommeil et de la vigilance. Elle est responsable de l’unité de neurophysiologie clinique et prend en charge des patients atteints de diverses pathologies : sclérose en plaques, neuropathies périphériques, céphalées et migraine, etc. Elle est attachée de consultation dans le service des pathologies du sommeil du Pr Isabelle Arnulf à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et consulte aussi au centre médical des armées de Balard (Paris) où elle a mis en place pour les militaires une consultation spécialisée de dépistage et de prise en charge des troubles du sommeil et de la vigilance.

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Facile à lire, précis et enthousiaste, cet ouvrage bénéficie des meilleures connaissances scientifiques actuelles alliées à une solide expérience médicale de plus de quinze ans auprès des malades. Il vous permettra de vous approprier la mini-sieste pour la pratiquer selon vos besoins de sommeil, votre environnement et vos habitudes de vie.

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Écrit par deux neurologues spécialistes du sommeil, ce guide pratique est destiné à ceux qui veulent comprendre leur sommeil pour faire une mini-sieste et mieux gérer leur rythme quotidien.

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MDS : 46381

Le Dr Thierry de Greslan est chef du service de neurologie de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Percy (Clamart). Il s’est spécialisé dans les maladies du sommeil. La mini-sieste est recommandée aux personnels de son service. Une salle est prévue à cet effet. Le Dr Magali Sallansonnet-Froment, est neurologue, praticien hospitalier dans le service de neurologie de l’HIA de Percy (Clamart). Pour répondre à un véritable besoin dans les armées, elle crée en 2012 une unité d’explorations et de prise en charge des pathologies du sommeil et de la vigilance. Ils sont tous deux attachés de consultation dans le centre de référence des pathologies du sommeil du Pr Arnulf à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).