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L’HÉRITAGE

D’ UNE VIE

Préface du prince Nicolas de Liechtenstein

Pr Face

La Nouvelle Dition

Dans les six royaumes d’Europe, les constitutions ne donnent que peu de pouvoir politique aux souverains. Pour bien représenter leur pays à l’intérieur et à l’extérieur, ainsi qu’être un symbole de continuité, les rois et les reines doivent donc développer une autorité morale en étant de bons exemples dans leurs vies publique et familiale et en servant toujours leur peuple avec amour.

Le roi Baudouin Ier des Belges fut un tel serviteur, aimé par sa famille et son peuple, respecté bien au-delà des frontières de son royaume. Ses funérailles en furent un beau témoignage : des centaines de milliers de Belges tenaient à lui dire adieu. La reine Élisabeth d’Angleterre et l’empereur du Japon assistèrent pour la première fois à une telle cérémonie dédiée à un chef d’État étranger, avec beaucoup d’autres hauts représentants similaires venus du monde entier.

Ce livre du cardinal Suenens, qui connut bien le roi Baudouin, retrace quelques épisodes marquants de sa vie et nous fait revivre

L’HÉRITAGE D’UNE VIE

sa personnalité attachante. Il en ressort un serviteur humble de l’État, plein d’amour pour ceux qui étaient sur son chemin, indépendamment de leur statut social, de leur provenance ou de leurs croyances.

Pourtant, sa vie ne fut pas facile. Dès son enfance, il connut la tristesse de la mort prématurée de sa mère, l’emprisonnement et l’exil à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Il accéda jeune au trône dans des circonstances dramatiques. Durant les dernières années de sa vie, il endurait maladies et souffrances physiques – des obstacles surmontés dans sa vie publique grâce, aussi, à l’aide de son épouse, la reine Fabiola.

Apparenté à lui, j’avais la chance, avec mon épouse, d’être un proche et d’accompagner le couple royal en certaines occasions. Sa sagesse et leur vie commune restent une inspiration pour toute ma vie.

Ce qui m’a le plus frappé, dans le temps passé avec lui, c’est sa joie rayonnante en toutes circonstances, son regard et ses gestes d’amour pour tous ceux qu’il rencontrait.

Dans les pages qui suivent, le cardinal Suenens laisse souvent parler le roi lui-même. Nous voyons un homme qui puise sa force intérieure dans sa foi dans le Christ et qui suit ses pas autant que possible. Sa religion lui donnait conscience des enjeux moraux de sa responsabilité. Car, pour un roi, tout comme pour d’autres personnalités haut placées en politique et dans la société, il est important de se soumettre à une autorité morale suprême afin de mieux travailler sur soi-même et de vivre avec humilité, évitant ainsi un emploi abusif du pouvoir.

En tout cas, le roi Baudouin s’offre comme exemple d’attitude de service en politique et comme source d’inspiration pour nous tous, afin que nous ayons une vie joyeuse en nous tournant vers le prochain plutôt que vers nous-mêmes. Nos temps plutôt troubles ont besoin de guides animés par ces vertus.

Je remercie les Éditions Mame de rééditer ce livre, trente ans après la mort du roi Baudouin. Cette nouvelle édition est enrichie par de belles photos, des correspondances jusqu’alors privées et des témoignages touchants permettant de mieux comprendre sa vie à travers les yeux de certains de ses contemporains.

Puisse cette œuvre apporter beaucoup de joie et d’encouragement !

Pr Face

La rédaction de ce livre a été pour moi le plus imprévu des imprévus de Dieu.

Dans mes Mémoires qui portent les titres : Souvenirs et espérances et Les Imprévus de Dieu, je m’étais rigoureusement interdit, par devoir de discrétion, toute allusion au roi Baudouin qui ne fût pas du domaine public. Sa mort inopinée m’impose à présent un impératif inverse : celui de faire connaître certains aspects inconnus de sa personnalité, aspects qui font toucher du doigt sa profonde humanité et, pour les chrétiens, l’animation spirituelle hors du commun de sa vie.

Mon témoignage personnel portera sur une importante tranche de vie du roi défunt, de 1960 à 1993.

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