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cole l dans l’é ts ë a k ic M n e arrivée d trois enfa Depuis l’ t Raphaëlle, les le ables ! de Gabrie evenus insépar se lettre sont d ystérieu t, une m e de profiter tô n ie b Mais ggèr rivoiser e leur su anonym e neige pour app ement sse d culièr de la cla uvel élève parti n no ique… e Victor, u antipath à ski et la natur s scente giner folles de in d’ima Entre les nos amis sont lo attendent , sauvage ventures qui les homme a t e les foll s tes ! Et qui est ce loin ? is p e de sur les espionn s le i u q intrigant

L’Espion des neiges

Charlotte Grossetête

L’Espion des neiges

10 € France TTC www.mameeditions.com

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Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Direction artistique : Élisabeth Hebert Direction de fabrication : Thierry Dubus Édition : Anne-Sophie Rahm, assistée de Timothée de Marliave Fabrication : Axelle Hosten Mise en pages : Pixellence © Mame, Paris, 2017. www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-2265-9 MDS : 531 584 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

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Charlotte Grossetête

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Illustrations : Pauline Duhamel

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Du même auteur Aux éditions Mame Collection « Trio en quête » Trois anges en cavale Collection « Regards » Mère Teresa. L’assoiffée de Dieu

Aux éditions Fleurus Collection « Enquêtes à la loupe » Intrigue chez le Pharaon La citadelle du roi Louis Voyage au temps des dinosaures Collection « Quatre filles » Six volumes.

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Les héros de l’histoire Gabriel

Raphaëlle

Mickaël

La gourmandise est son point faible, ce qui ne l’empêche pas d’être un excellent joueur de foot. Débrouillard, il court vite et cache sous ses allures d’enfant de chœur de vrais talents de détective. Mais quand quelque chose le met en colère, difficile de le raisonner !

Cette charmante fillette à la chevelure dorée est d’une grande générosité. Ses parents tiennent le meilleur restaurant de la ville, pas de raison qu’elle n’en fasse pas profiter ses amis ! Raphaëlle a aussi deux sœurs qu’elle adore, même si elles sont parfois un peu taquines.

Nouveau dans l’école cette année, il est tout de suite adopté par Gabriel et Raphaëlle ! Paralysé des deux jambes, Mickaël compense son handicap par un esprit vif et une bonne humeur à toute épreuve. Au football, c’est un arbitre incontesté : il a l’œil pour voir les choses qui clochent…

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Chapitre 1

Un arbitre pas comme les autres

Les deux équipes virevoltaient sur le terrain dans l’air glacial du mois de décembre. Le match avait atteint une phase critique, 2-2, à trois minutes du coup de sifflet final.

Les joueurs du CM2 A poursuivaient un objectif commun avec leurs adversaires du CM2 B : arracher la victoire pour conclure l’année en beauté, par un exploit plus brillant qu’un score ex aequo. Aussi les élèves des deux classes rivalisaient-ils d’ardeur. Ils volaient après le ballon, laissant derrière eux les vapeurs blanches de leur souffle, semblables à des gaz de propulsion.

Debout au bord du terrain, le professeur de sport se sentait déjà un peu en vacances. Aujourd’hui, ce n’était pas 9

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lui l’arbitre. Il faisait une entière confiance à Mickaël pour remplir ce rôle. Bien qu’assis dans un fauteuil roulant, l’élève se déplaçait comme une flèche. Il compensait la paralysie de ses jambes par la vigueur de ses bras, qui faisaient tourner et pivoter à toute allure les roues de son fauteuil. Ses yeux de lynx suivaient le ballon et analysaient le moindre mouvement des joueurs. Pendant que l’arbitre observait le match, le professeur observait l’arbitre, admiratif comme à chaque fois devant la vivacité qui émanait de Mickaël malgré ses jambes inertes.

Un éclair métallique capta les rayons du soleil d’hiver.

Mickaël avait porté le sifflet à ses lèvres. Le son strident fit s’immobiliser les deux équipes.

– Faute de main ! cria Mickaël. Coup franc pour la A !

– Pas vrai ! protesta un défenseur de la B. Mais ce fut la seule voix à s’élever, parce que les jugements de Mickaël étaient incontestables. Les autres élèves se mettaient déjà en place pour l’exécution du coup franc. Un joueur s’avança, cheveux bruns en bataille, joues rouges comme deux boules de Noël, regard pétillant. Il adressa un sourire amical au gardien d’en face, comme pour lui dire : « Attention, cadeau ! » 10

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– Vas-y, Gabriel ! lança le professeur de sport.

La seconde d’après, le ballon rebondissait dans le filet adverse, sous le regard désolé du goal qui n’avait pu l’arrêter.

– 3-2 pour la A, annonça le professeur.

Puis il jeta un coup d’œil à sa montre : – Le match est terminé, bravo à tous. Serrez-vous la main, et à table ! Vous avez bien mérité votre goûter de fin d’année.

– C’est pas juste, s’écria, obstiné, le défenseur qui avait mis l’arbitre en cause. Monsieur, vous avez bien vu ! C’est le ballon qui a touché la main d’Augustin, pas le contraire !

Des éclats de rire fusèrent sur le terrain, tandis que le professeur de sport hochait la tête, sans oser avouer qu’il ne suivait pas le jeu au moment du coup de sifflet. Le défenseur, vexé, s’entêta : – Monsieur, tout le monde sait que Mickaël est copain avec Gabriel ! C’est pas juste !

Une fille de sa propre équipe s’avança vers lui.

– Laisse tomber, Julien. Ou plutôt, achète-toi des lunettes. Mickaël ne se trompe jamais.

– Tu dis ça parce que toi aussi t’es sa copine ! tempêta Julien en fusillant sa coéquipière du regard. D’ailleurs, qu’est-ce que tu as pu voir, avec tes rideaux devant les yeux ?

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Raphaëlle éclata de rire et plaqua ses boucles rebelles en arrière. Sa chevelure blonde, décoiffée par le jeu, encadrait ses taches de rousseur d’une lumière dorée. Des mèches folles dansaient sur ses épaules comme les flammèches d’un feu de joie.

– C’est vrai, confirma Augustin, bon joueur. J’ai effleuré le ballon.

– Et puis, plaida Mickaël, sois logique. Raphaëlle est en CM2 B, et tu dis toi-même que c’est ma copine. J’aurais pu favoriser votre équipe, si j’étais un arbitre pourri.

– Oui, mais Gabriel est en A comme toi… Tu as donné l’avantage à ta classe ! insista Julien pour avoir le dernier mot.

Des huées moqueuses s’élevèrent dans les deux camps.

– Allez, Julien, lâche l’affaire, s’exclama le gardien de sa propre équipe, qui venait d’échanger un salut sportif avec Gabriel, le ballon sous son bras.

Julien regarda autour de lui et vit la main que lui tendait Mickaël. Il se dérida et serra de bon cœur la main de l’arbitre.

– Pour le prochain match, prends ma place si tu veux, dit Mickaël avec un sourire qui creusa deux fossettes sur ses joues.

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– Non, c’est bon, tu fais ça très bien, admit Julien.

– C’est un as de la conduite en fauteuil, hein ? s’exclama Gabriel.

– Ouaip, répondit, songeur, le gardien de but de l’équipe vaincue. On oublierait que…

– Que je suis handicapé ? compléta Mickaël d’un ton malicieux.

Son camarade rougit. Mickaël reprit aussitôt d’un ton réconfortant : – Ce n’est pas un gros mot, tu sais. C’est une réalité.

Mais il y a une chose qui me fait plaisir : c’est d’arriver à la faire oublier aux gens !

– Pour ça, je te rassure, tu y arrives très bien, intervint Raphaëlle en attrapant les poignées du fauteuil. Tu accepteras quand même qu’on t’aide à rouler jusqu’à l’école ?

– Oui, merci. Ce match m’a mis les bras en compote !

Quelques instants plus tard, les deux classes se pressaient autour des bureaux qui avaient été collés les uns aux autres pour servir de buffet. Jus de fruits et chocolat chaud coulaient à flots ; dans un brouhaha de veille de vacances, les élèves se passaient des plats regorgeant de gâteaux et de pains d’épices.

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– Où sont les sablés des parents de Raphaëlle ? tonna Gabriel pour couvrir le vacarme. Mickaël les cherche !

On lui désigna un plateau où il ne restait que quelques miettes et de la poudre de cassonade.

– Bande de gloutons ! s’étrangla Mickaël faussement indigné.

– Il y en avait trop peu, rétorqua Antonin la bouche pleine. À chaque fois, c’est pareil : dès que Raphaëlle apporte à manger, le plat est vidé en deux secondes !

Raphaëlle sourit. Ses parents tenaient Le Cordon d’Or, le meilleur restaurant de la ville. Depuis qu’ils l’avaient repris l’été précédent, l’établissement n’était plus seulement une bonne adresse locale ; sa réputation attirait les clients de loin.

– C’est nul quand même, s’excusa Julien. On aurait pu penser à te faire passer ces sablés.

– Aucune importance, dit Mickaël en souriant. J’aurai d’autres occasions d’en manger.

Il ne voulait pas le crier sur les toits, discrétion oblige, mais Gabriel et lui avaient la chance de faire partie des habitués du Cordon d’Or. Leur amitié avec Raphaëlle leur valait de déjeuner souvent au restaurant, et les garçons connaissaient la carte des desserts mieux que celle de la 14

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France. Combien de repas avaient-ils partagés avec Raphaëlle et ses sœurs, aux heures où la salle était fermée au public ?

Mickaël reprit d’un ton malicieux : – À la rentrée, quand Raphaëlle apportera la galette des rois, vous penserez à me donner la plus grosse part pour vous faire pardonner, hein ?

– En attendant, goûte ça, c’est un gâteau au yaourt que j’ai fait moi-même, dit fièrement Gabriel en tendant un plateau à Mickaël.

– Euh… merci… Tout compte fait je n’ai pas très faim, répondit son ami en roulant des yeux faussement alarmés.

– Peau de vache, rétorqua Gabriel en se servant. Et les deux amis éclatèrent de rire.

– Allez, je vais tenter, fit Mickaël en piochant sur le plateau.

La directrice entrait à cet instant-là. Elle embrassa la salle d’un coup d’œil et sourit de la joyeuse ambiance qui y régnait. Elle frappa dans ses mains pour faire baisser le volume sonore.

– Bon appétit, dit-elle en matière d’introduction.

– Merci, madame !

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– Vous voulez de ce délicieux gâteau fait par Gabriel ? claironna Mickaël en lui tendant le plat.

La directrice sourit : – Je décline à regret, car vous êtes les dernières classes auxquelles je rends visite, et je ne me sens plus capable d’avaler le moindre quartier de clémentine… Je venais surtout vous féliciter. Vous formez deux classes exemplaires par l’ambiance qui règne entre vous. Je vous en remercie et, bien sûr, je remercie vos enseignantes.

Les deux institutrices hochèrent la tête d’un signe approbateur. Mme Laurin, la maîtresse du CM2 A, répondit : – Croyez-en ma longue expérience, madame la directrice : j’ai vu passer beaucoup de classes formidables entre ces quatre murs, mais celle-ci fait partie des plus agréables. Et je n’y suis pour rien ! Mes élèves peuvent me remercier s’ils ont compris la règle de trois ou les accords du participe passé ; mais pour ce qui est de l’atmosphère, c’est plutôt moi qui les remercie. Ils ont tous vingt de conduite !

Le bourdonnement des voix s’était calmé sous ce flot de compliments ; la directrice poursuivit donc son petit discours dans un silence relatif : – Les enfants, vous allez partir pour des vacances bien méritées. Je vous souhaite un joyeux Noël et par avance une très bonne année, ainsi qu’à vos familles.

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– Merci, madame, à vous aussi, répondirent les élèves en chœur.

– Et je vous annonce que cette nouvelle année commencera par un défi…

La directrice marqua une pause, et sourit devant les regards intrigués qui la dévisageaient.

– À la rentrée, il y aura un nouvel élève. Vous aurez à cœur de lui faire bon accueil. Je sais par expérience qu’on peut vous faire confiance pour cela. Il s’appelle Victor. Son passage ici sera provisoire ; il doit loger pendant quelques mois chez ses grands-parents. Votre amitié et votre bienveillance lui seront précieuses.

Les élèves s’étaient arrêtés de manger pour mieux écouter.

– Il sera dans quelle classe ? demanda Gabriel.

– Dans la tienne, en CM2 A, répondit la directrice en se tournant vers lui.

– Une classe à l’hospitalité légendaire, glissa Mickaël avec un sourire entendu.

– N’est-ce pas ? approuva la directrice qui fixa des yeux l’enfant assis dans son fauteuil.

Mickaël hocha la tête. Dès le jour de son arrivée en septembre, il s’était senti entouré par une amitié générale.

Il avait tissé des liens spéciaux avec Gabriel et Raphaëlle, 17

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à tel point qu’on désignait maintenant leur trio par l’abréviation « les 3 L ». Mais tous ses camarades rivalisaient de gentillesse envers lui ; une gentillesse simple, prévenante sans être vexante, sans lui rappeler son handicap à chaque détour de couloir ou à chaque coin de cour de récréation. Il leur en était reconnaissant.

Ce qu’il ne savait pas, c’était que cette reconnaissance était réciproque. Depuis la rentrée, la présence de Mickaël ajoutait quelque chose à l’école. Les enfants auraient été bien en peine de définir ce petit plus. C’était une générosité accrue, un sens de l’entraide plus concret, une perception plus juste de ce qui compte vraiment dans la vie.

– Bon, eh bien… bonnes vacances… et vivement la rentrée !

– Tu rigoles ??? À la sortie de l’école, Gabriel et Mickaël avaient raccompagné Raphaëlle jusque devant chez elle. Les 3 L se tenaient sur le trottoir, tout proches les uns des autres, et pourtant chacun devait écarquiller les yeux pour

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distinguer la silhouette de son voisin dans l’obscurité de cette soirée d’hiver.

– Je blague à peine, reprit Gabriel. J’ai déjà hâte de vous retrouver. C’est la première fois que vous partez tous les deux, espèces de traîtres… À la Toussaint, on a passé nos vacances ensemble, c’était plus drôle !

– Tes parents vont prendre quelques jours, non ? demanda Mickaël.

– Juste Noël et le jour de l’an. Les pharmacies ne manquent pas de clients pendant les fêtes, entre les grippes et les indigestions…

Gabriel soupira à la perspective des longues journées qu’il allait passer seul à la maison.

– Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas entrer ? dit Raphaëlle. On pourrait dîner ensemble !

Elle sentait Gabriel déprimé et, depuis qu’elle l’avait rencontré quatre mois plus tôt, elle savait que le meilleur moyen de lui remonter le moral était de le prendre par la gourmandise. Elle s’émerveillait toujours devant les montagnes de nourriture qu’il était capable d’engloutir.

Mais Gabriel secoua la tête d’un air vaguement écœuré.

Le goûter de l’école avait tout de même colmaté les brèches de son estomac.

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– Et puis… tu dois faire ta valise ce soir, rappelle-toi, ajouta-t-il.

– C’est vrai. À cet instant, une voiture freina devant la maison.

– C’est la mère de Manon qui nous ramène Louise, dit Raphaëlle.

– Bonsoir, Raphaëlle, bonsoir, les garçons, dit la conductrice en ouvrant la porte arrière.

Louise se laissa glisser sur le trottoir avec la souplesse d’un chat.

– Tes parents sont déjà au restaurant, Raphaëlle ? demanda la mère de Manon.

– Oui, ils viennent de partir.

– Ah ! Alors c’est toi qui gardes ta petite sœur ?

– C’est elle qui va me garder ! répondit Raphaëlle en donnant une bourrade affectueuse à Louise.

– Hmmm… je préfère garder Gabriel, proclama celleci. Elle embrassa ce dernier, puis grimpa sans façon sur les genoux de Mickaël en disant : – Ou alors Mickaël. Ouais. On est bien, là, c’est confortable.

Les garçons pouffèrent de rire.

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– Louise, « Mademoiselle no-limit »… soupira Raphaëlle, faussement accablée.

En réalité, son boute-en-train de petite sœur la faisait rire comme les autres. Mais elle se demandait parfois si Louise deviendrait sérieuse un jour.

– Marie n’est pas rentrée ? demanda Gabriel à Raphaëlle en regardant la façade noire de la maison.

– Non, bien sûr. Elle est chez Clémentine.

Gabriel hocha la tête. Clémentine était la meilleure amie de Marie. Les deux filles étaient inséparables depuis qu’elles avaient fait connaissance à la rentrée. Tout le monde se demandait comment elles avaient pu vivre auparavant dans deux villes différentes sans avoir l’impression que la planète tournait de travers.

– Tu lui souhaiteras un joyeux Noël de ma part ? demanda Gabriel.

– Oui, bien sûr.

– Merci ! Allez… Au revoir, Raphaëlle. Au revoir, Louise. Bonnes vacances… Mickaël, je te raccompagne ?

– Je veux bien, répondit Mickaël.

Et les deux garçons s’éloignèrent dans la nuit. Raphaëlle regarda le brouillard gommer rapidement leurs silhouettes

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malgré la douche de lumière mouillée qui tombait du réverbère.

– Je gèle, dit Louise d’un ton impérieux en tirant sa sœur par la main. On rentre ?

– Oui, acquiesça Raphaëlle. Vite, au chaud ! Ça donne toujours froid de dire au revoir, hein ?

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Chapitre 2

Le cadeau empoisonné

– Salut, les 3 L. C’était bien, vos vacances ?

– Salut, Augustin, répondit en chœur le trio qui franchissait le portail de l’école. Bonne année !

– Elle commence mal, fit Augustin d’un ton lugubre.

Les trois amis dévisagèrent leur camarade, intrigués par son air morose. Il paraissait les avoir attendus exprès à l’entrée de la cour, comme s’il avait une nouvelle à leur annoncer. Et, à en juger par sa mine, aussi sombre que le ciel de janvier, c’était une mauvaise nouvelle.

– Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Gabriel.

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Augustin désigna du menton la cour de récréation où piaillait une foule d’élèves.

– Le nouveau. Vous allez voir.

– Ah oui, le nouveau ! s’exclama Raphaëlle. Victor, c’est ça ?

– Ouais. Victor. Attention, il mord, répondit Augustin les sourcils froncés.

– Comment ça ?

– Pas avec les dents, bien sûr. Dans sa manière d’être.

Mais ça fait mal quand même. On est plusieurs à avoir essayé de lui parler. Pas commode, le gars.

– La directrice a dit qu’il était dans une situation difficile, fit observer Mickaël.

– C’est pas une excuse pour nous le faire payer, rétorqua Augustin. Surtout quand on essaie d’être sympa.

– Où est-il ? demanda Raphaëlle.

Augustin se retourna pour examiner la cour.

– Contre le pilier central du préau. Il n’a pas bougé depuis tout à l’heure. Et pourtant, il fait froid, hein !

– On va voir ce qu’on peut faire, déclara Gabriel avec un sourire plein d’assurance, le sourire du héros qui se sait destiné à remporter toutes les victoires.

– Bon courage, répliqua Augustin. Qu’est-ce que c’est ? ajouta-t-il à l’attention de Raphaëlle, qui portait à deux 24

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mains un objet large et plat recouvert de papier d’aluminium.

– La galette des rois, répondit-elle en souriant. La maîtresse m’a demandé de l’apporter pour la récré du matin.

Le moral d’Augustin parut remonter en flèche jusqu’au « beau fixe » du baromètre interne.

– Ce sont tes parents qui l’ont faite ?

– Oui. Elle est encore tiède.

Augustin sourit, Gabriel et Mickaël aussi.

– Si avec ça on n’amadoue pas le terrible Victor… reprit Raphaëlle.

– Il sera à classer dans les cas désespérés ! coupa Gabriel.

La sonnerie retentit. Les maîtresses frappèrent des mains pour inviter les élèves à se mettre en rang. Gabriel, Raphaëlle et Mickaël se dirigèrent vers les colonnes de CM2 qui se formaient. Victor quitta sans hâte son pilier de préau et traversa la cour. Les trois amis attendirent qu’il arrive à leur hauteur.

– Salut, dit Gabriel en lui tendant la main. Je m’appelle Gabriel. Je te présente Ra… 25

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Mais Victor dépassa le trio sans saisir la main tendue, sans même effleurer les 3 L du regard. Il alla se ranger en bout de rang, les yeux fixés sur le sol de la cour, comme s’il voulait compter les flocons de neige qui fleurissaient sans bruit sur le goudron noir.

– Il n’a pas dû t’entendre… murmura Raphaëlle à son ami décontenancé. Allez, salut, on se retrouve à la récré pour partager la galette ?

Elle rejoignit la file du CM2 B où ses camarades lui firent fête, alléchés par le fumet de frangipane qu’elle répandait autour d’elle.

Les deux classes se mirent en mouvement. Gabriel s’était placé, bien sûr, à côté de Mickaël. Il n’osa pas se retourner pour voir qui s’était mis avec le nouveau.

– Augustin ? appela la maîtresse. Range-toi à côté de Victor au lieu de marcher derrière lui. Ce sera plus accueillant, non ?

Gabriel et Mickaël échangèrent un sourire espiègle. Ils imaginaient la tête d’Augustin obligé d’exécuter cet ordre.

Une fois les élèves installés dans la classe, la maîtresse eut quelques mots gentils pour accueillir Victor. Celui-ci 26

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Chapitre 3 marmonna un merci sans regarder ses camarades. Gabriel et Mickaël décidèrent de mettre cette réaction sur le compte de sa timidité. La leçon de maths commença, et tous les élèves plongèrent le nez dans leurs cahiers.

Une pluie mêlée de neige giflait les vitres de l’école quand la récréation arriva. Mme Laurin ouvrit la fenêtre mais la referma aussitôt : le froid était mordant, et la bise faisait voler les affiches accrochées sur les murs.

– Gabriel, va dire aux CM2 B de venir dans notre classe pour la galette. Il fait un temps à ne pas mettre une fève dehors !

Gabriel bondit vers l’autre classe. Deux minutes plus tard, un brouhaha fit vibrer le couloir : les invités arrivaient.

Raphaëlle entra la première, tenant à bout de bras la galette taille XXL cuite dans les fourneaux du Cordon d’Or. La plus petite des CM2 était Mathilde, forcément, avec ses deux ans d’avance. On lui demanda de s’accroupir sous le bureau de la maîtresse. Avant de s’y glisser, elle observa la galette que Raphaëlle finissait de découper.

– C’est toi qui vas distribuer ? demanda-t-elle.

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– Oui, répondit Raphaëlle.

Au milieu du vacarme général, Mathilde glissa quelque chose à l’oreille de Raphaëlle, qui hocha la tête et lui répondit par un murmure inaudible. Puis la benjamine des CM2 plongea sous le bureau, et la répartition des parts commença.

– Roméo !

Un grand blond s’avança, le regard brillant de gourmandise. Il renifla de si près la part que lui servait Raphaëlle que les rires et les blagues fusèrent : – Attention, ton nez va rester collé !

– Tu flaires la fève ?

– Claire, appela Mathilde, imperturbable.

Une brunette aux joues roses attrapa au vol l’assiette qu’on lui tendait, avec un « miam » sonore, égal à « merci fois mille ».

– Anne !

– Je rime avec « frangipane », fit remarquer l’intéressée en levant le doigt. Je peux avoir deux parts ?

– Toujours poète, glissa son voisin Max en la poussant du coude.

– Victor !

Le nouveau vint prendre son assiette et remercia Raphaëlle.

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– Comme quoi, songea-t-elle, il n’est ni muet ni grossier…

La dégustation venait à peine de commencer quand la voix de Gabriel s’éleva : – Mickaël a la fève !

Ce dernier brandit d’un air majestueux la figurine trouvée dans sa part. Les applaudissements fusèrent. À peine s’étaient-ils éteints qu’un grognement s’éleva : – C’est pas juste. J’ai tout vu. Raphaëlle a tapoté du pied au moment de donner la part avec la fève parce que, bien sûr, elle était tombée dessus en découpant. C’était un signal : comme par hasard, à ce moment-là, Mathilde a dit le nom de cet handicapé.

Un silence de plomb s’installa. Les voisins de Victor s’écartèrent de lui comme s’il venait de vomir. Il devint le centre d’un petit cercle vide, le point de mire de tous les regards. Il ajouta : – Ben quoi, c’est vrai ! C’est pas beau, le favoritisme. Et puis, vous avez déjà vu un roi sur un trône roulant ?

La seconde d’après, les institutrices se jetaient sur Victor pour le protéger de Gabriel qui bondissait sur lui, le poing en l’air. Mme Laurin dit d’un ton calme mais froid : – Victor, je suppose que tu as voulu nous prouver tes talents de détective. Talents qui seront appréciés dans nos 29

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classes, où certains enquêteurs ont déjà fait leurs preuves… ajouta-t-elle en regardant Gabriel et Raphaëlle, leurs regards furieux et leurs joues rouges d’indignation.

– Mais, ajouta-t-elle, tu as choisi des expressions maladroites qui ne correspondaient sûrement pas à ta pensée.

Voudrais-tu présenter tes excuses à Mickaël, pour qu’il sache que ce n’était pas volontaire ?

Victor la regarda droit dans les yeux. Toute la classe était pétrifiée, suspendue aux lèvres pincées du nouveau.

– Pardon, dit enfin celui-ci, en souriant d’un air benêt, comme pour bien marquer que ce mot sonnait creux.

Ce soir-là, Gabriel rentra chez lui d’une humeur massacrante. À la manière dont il claqua la porte d’entrée, sa mère comprit aussitôt que quelque chose clochait.

– Ça ne va pas, Gabriel ?

Les cordes vocales de ce dernier hésitèrent un moment entre le gargouillis et l’explosion. Elles finirent par se brancher en mode rugissement pour annoncer l’arrivée d’un nouveau dans la classe.

– Ah, Victor ? demanda sa mère.

– Oui. Comment tu connais son nom ? répondit Gabriel, furibond.

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– Tu me l’as dit le soir des vacances, voyons. La directrice venait de vous parler de lui. Et alors, ce Victor, il n’est pas sympa ?

Nouvelle éruption volcanique dans la gorge de Gabriel, suivie d’un torrent de paroles magmatiques.

– Et pourtant on a fait le maximum ! gronda-t-il. À midi, il est même venu déjeuner au Cordon d’Or, figuretoi, invité par Raphaëlle !

– Et alors ?

– Il a fait la même tête que s’il était à la cantine.

Remarque, il a aimé les profiteroles ! Ah, ça ! Pour profiter, il a profité ! Il n’a fait que manger, sans décrocher un mot, en nous regardant à peine.

– Il doit beaucoup souffrir, tu sais ? répondit sa mère.

S’il doit vivre chez ses grands-parents, même provisoirement, c’est sûrement difficile pour lui.

– Et pour nous, c’est facile ? tonna Gabriel en se dirigeant à pas furieux vers sa chambre. Il s’arrêta, la main sur la poignée.

– Un handicapé. Un handicapé du cœur. Voilà ce qu’il est.

Et la porte claqua. La mère de Gabriel resta un instant immobile. Elle semblait hésiter sur l’attitude à suivre.

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Finalement, elle alla frapper à la porte de la chambre et dit à travers la cloison : – Gabriel ? Nicolas a téléphoné tout à l’heure.

La porte s’ouvrit aussitôt à la volée.

– Nicolas, mon parrain ?

– Oui. Il voulait te souhaiter une bonne année, discuter avec toi…

– Je peux le rappeler ?

Les nuées ardentes de la colère cédaient déjà du terrain.

Gabriel aimait beaucoup son parrain, un vieil ami de ses parents. Ou plutôt un ami de longue date, parce qu’il n’était pas âgé du tout. Gabriel n’avait encore jamais réussi à le battre ni à la course, ni au lancer de ballon, ni au pingpong, disciplines dans lesquelles il excellait.

La mère de Gabriel sourit à son tour. Elle savait bien que cette diversion allait dissiper les idées noires de son fils.

– À cette heure, il prend l’avion pour un déplacement à l’étranger. Mais tu pourrais lui écrire un mail pour lui donner de tes nouvelles.

Gabriel ne se le fit pas dire deux fois. Après le dîner, il rédigea dix lignes, ce qui, de sa part, équivalait à un roman entier. Il raconta sa rentrée, ses déboires avec l’affreux nouveau, mais surtout, pour terminer en beauté, le projet 32

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de la classe de neige. Début février, les CM2 allaient partir aux Carroz, près du mont Blanc, pour cinq jours de sports d’hiver. « Je parie qu’à la fin de la semaine là-bas, conclut Gabriel en toute modestie, je skierai mieux que toi. » Quand il éteignit l’ordinateur, Gabriel était réconcilié avec l’existence. La perspective d’aller dévaler les pistes dans un mois lui faisait un plaisir fou. Mickaël allait suivre les cours avec eux, grâce à un fauteuil monté sur deux skis ; il était déjà à l’aise en descente alpine, après de nombreuses vacances passées aux sports d’hiver. Tout cela promettait d’être une belle aventure. Gabriel alla se coucher. Dans son cerveau virevoltaient des images apaisantes : flocons de neige, gerbes de poudreuse, cristaux de glace suspendus aux branches des sapins. Lorsqu’il s’endormit, il avait oublié le nouveau.

Hélas, l’amnésie fut de courte durée. Le lendemain à 8 h 30, le trio retrouvait Victor. Maintenant qu’il connaissait l’école, monsieur se pavanait dans les couloirs comme s’il était le maître des lieux. Il était avare de paroles, se bornant à semer sur son chemin des remarques désobligeantes. On aurait dit que la bonne ambiance qui régnait dans les deux classes lui était insupportable. Il se drapait dans une solitude hautaine.

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Au fil des jours, les maîtresses assistèrent, impuissantes, à un changement d’atmosphère général parmi les CM2. Les élèves firent bloc pour conserver leur bonne entente, mais cette alliance se nouait contre Victor et, à cause de cette animosité réciproque, le climat se détériora. Fallait-il punir les élèves qui faisaient du nouveau leur bouc émissaire ?

Sanctionner ce dernier pour son attitude à l’égard de tous les élèves en général, et de Mickaël en particulier ? Même ce dernier semblait avoir perdu sa bonne humeur légendaire, à force de soutenir le regard moqueur de Victor.

Celui-ci était trop rusé pour prononcer des mots qui lui auraient valu un blâme. Mais il avait une manière éloquente de regarder Mickaël.

Arriva le dernier dimanche de janvier, à cinq jours du départ en classe de neige. Ce matin-là, Gabriel déboula en courant dans la sacristie alors que le père Elmont avait déjà la main sur la clochette pour annoncer le début de la messe.

– Ah, te voilà ! dit le curé avec un soupir de soulagement.

J’ai bien cru que tu faisais l’église buissonnière !

– Bonjour, père, excusez-moi, j’ai eu une panne de réveil !

– Ça arrive à tout le monde. Enfile ton aube, je t’attends.

Gabriel se précipita vers la penderie et attrapa le vêtement liturgique. Son geste brusque fit tomber du cintre une enve34

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loppe cachetée. Il la ramassa. Elle portait son nom, celui de Raphaëlle et celui de Mickaël, tracés à l’encre bleue d’une belle écriture ronde.

– Qu’est-ce que c’est ? murmura Gabriel étonné. Qui a mis ça là ?

Il resta quelques secondes figé dans une attitude perplexe, et ajouta : – On dirait l’écriture de ma maîtresse…

– Euh, dit le père Elmont, ce n’est pas forcément le moment d’ouvrir ton courrier. Tu verras ça plus tard, d’accord ?

– Bien sûr, acquiesça Gabriel.

Il plia la lettre, la fourra dans sa poche et plongea dans son aube. La clochette tinta ; l’enfant de chœur aplatit ses cheveux fous et suivit le père Elmont dans la nef.

Gabriel passa toute la messe à prier pour Victor. Très exactement, pour que Victor attrape la gastro du siècle juste à temps pour l’empêcher de partir en classe de neige.

Car Gabriel en était sûr, à présent : Victor ne changerait pas du jour au lendemain. Certes, rien n’était impossible à Dieu… mais ce serait tout de même plus facile de le rendre malade qu’aimable.

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La messe dura plus d’une heure parce qu’il y avait un baptême. À la fin, Raphaëlle et Mickaël rejoignirent Gabriel dans la sacristie : – Change-toi vite ! lui dit Raphaëlle. Sinon, on n’aura pas le temps de prendre le dessert avant l’arrivée des premiers clients.

Devoir renoncer à un dessert au Cordon d’Or, c’était la deuxième plus grande épreuve imaginable dans la vie, après celle qui consistait à avoir Victor dans sa classe. Gabriel enleva son aube en toute hâte. En la rangeant dans la penderie, il se souvint de la lettre et tâta sa poche de jean.

L’enveloppe était encore là. Mais ce n’était toujours pas le moment de l’ouvrir.

Quelques minutes plus tard, pendant que les parents de Raphaëlle préparaient les assiettes, Gabriel montra à ses amis l’enveloppe mystérieuse dont ils étaient les destinataires. Sous leurs regards curieux, il en sortit une feuille A4 qu’il déplia. Ils y découvrirent un message tracé à la plume…

Profitez de la classe de neige pour trouver un calumet de la paix.

Au risque de vous surprendre, Victor peut devenir un ami.

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Gabriel faillit s’étouffer avec la tranche de pain qui lui servait d’apéritif. Il regarda Raphaëlle et Mickaël. Tous deux ouvraient des yeux médusés.

– C’est l’écriture de la maîtresse, fit remarquer Mickaël.

Gabriel hocha la tête, avala un grand verre d’eau pour noyer les miettes qui se rebellaient le long de son œsophage, et s’exclama : – Elle exagère ! Elle n’aurait jamais osé nous dire ça en face.

– Elle ne voulait pas que tu fasses un malaise à l’école, glissa malicieusement Raphaëlle.

– Où est-ce que tu as trouvé cette lettre ? demanda Mickaël.

Gabriel leur raconta d’où l’enveloppe était tombée.

Raphaëlle s’étonna : – Pourtant, Mme Laurin n’était pas à l’église ce matin !

On ne la voit jamais à la messe.

– Elle habite une autre ville, répondit Gabriel. Mais, depuis nos dernières aventures, elle sait que je suis servant d’autel ici.

– Mais pourquoi est-elle allée chercher une solution si compliquée ? Elle aurait pu glisser tout bêtement cette lettre dans ton cartable ou dans celui de Mickaël !

– Je vois très bien pourquoi ! explosa Gabriel. Elle a pensé qu’en me remettant ce message à l’église, ça lui 37

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donnerait plus de poids ! « Aimez-vous les uns les autres », et tout ça, et tout ça ! Seulement, Victor n’est ni « les uns », ni « les autres », et je ne peux pas l’aimer.

– Tu es un peu dur, dit doucement Raphaëlle.

Puis elle continua d’un ton hésitant, comme si elle se parlait à elle-même : – Je suis sûre que… enfin… il doit bien y avoir un moyen de le faire changer d’attitude. Je veux dire… Victor a l’air fermé, verrouillé, mais il faut trouver la clé d’accès…

– C’est beau, soupira Mickaël, mais je pense un peu comme Gabriel. Il a la carapace solide, ce cher Victor.

– Tu vas répondre à Mme Laurin ? demanda Raphaëlle à Gabriel.

– Non, dit-il, les poings serrés. Je ne vais même pas lui parler de sa lettre. Elle ne saura pas si on l’a reçue ou non.

Et qu’elle ne compte pas sur moi pour trouver un calumet de la paix. Je suis plutôt d’humeur à déterrer la hache de guerre. Ugh !

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Table des matières Chapitre 1 Un arbitre pas comme les autres................................. 9 Chapitre 2 Le cadeau empoisonné................................................. 23 Chapitre 3 Branle-bas sur les pistes................................................ 39 Chapitre 4 Le GPS barbu................................................................ 53 Chapitre 5 Le fond du trou............................................................. 69 Chapitre 6 L’espion insaisissable.................................................... 81 Chapitre 7 Une dangereuse liste de courses................................. 91 Chapitre 8 Plan évasion aux urgences...........................................107 Chapitre 9 Imperméabilisant en solde !........................................121 Chapitre 10 Bas les masques !...........................................................133 Chapitre 11 Épilogue.........................................................................147

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Une autre série à découvrir : Les folles aventures de la famille Saint-Arthur

tome 2

tome 1

tome 4

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tome 3

tome 5

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Achevé d’imprimer en mars 2017 par Lego S.p.A en Italie Dépôt légal : avril 2017 N° d’édition : 17047

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cole l dans l’é ts ë a k ic M n e arrivée d trois enfa Depuis l’ t Raphaëlle, les le ables ! de Gabrie evenus insépar se lettre sont d ystérieu t, une m e de profiter tô n ie b Mais ggèr rivoiser e leur su anonym e neige pour app ement sse d culièr de la cla uvel élève parti n no ique… e Victor, u antipath à ski et la natur s scente giner folles de in d’ima Entre les nos amis sont lo attendent , sauvage ventures qui les homme a t e les foll s tes ! Et qui est ce loin ? is p e de sur les espionn s le i u q intrigant

L’Espion des neiges

Charlotte Grossetête

L’Espion des neiges

10 € France TTC www.mameeditions.com

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