9782728921546 un vilain coup de bourdon

Rose et Titouan

Edmond prochain

Vincent Lefebvre

SUR L ÎLE

RETROUVE, CHEZ MAME, LES AVENTURES DE ROSE ET TITOUAN SUR L’ÎLE DU GRAND-VENT !

ROSE ET TITOUAN, UN DUO ESPIÈGLE ET ATTANCHANT.

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Les aventures drôlatiques d’albin et de Tirdel, son ange gardien !

Maude est de mauvaise humeur, elle a le cafard.

Comme dirait Grand-père, elle a un vilain coup de bourdon ". albin ne reconnaît plus sa sœur et voudrait bien l’aider... Mais comment faire ? d’abord : demander à Tirdel son aide !

L’ange gardien a toujours de bonnes idées...�

Un vilain coup de bourdon

DU GRANDVENT

Un vilain coup de bourdon

7,95 € TTC France www.mameeditions.com

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Un vilain coup de bourdon

texte d’Edmond prochain Illustrations de Vincent Lefebvre

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Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Charlotte Walckenaer Direction artistique : Élisabeth Hebert, assistée de Bleuenn Auffret Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Audrey Bord Mise en page : Text’Oh © Mame, Paris, 2016 15-27, rue Moussorgski, 75895 Paris Cedex 18 www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-2154-6 MDS : 531 519 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

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À ma sœur, qui est toujours de bonne humeur.

(Ou presque.)

E. P. À mon grand frère, le meilleur cascadeur et constructeur de cabanes que je connaisse.

V. L.

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Les héros de l’histoire

Tirdel : À l’école des anges gardiens, on dit qu’il est généreux, sensible et qu’il a la tête dans les nuages.

Mais quand on habite au Ciel, c’est normal, non ?

Grand-Père : Il a les mains sèches et froissées comme le cuir du vieux fauteuil dans lequel il aime lire son journal ou faire la sieste en ronflant très fort. Et dès qu’il se lève pour jouer avec ses petits enfants, c’est l’aventure !

Grand-Mère : Elle n’aime pas qu’on dise qu’elle est vieille et s’affaire de tous côtés : Grand-Père la surnomme « Trottinette » pour la faire râler (et au fond de ses poches, il y a toujours des bonbons…).

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La famille Bonnefoi Albin : Plus tard, il sera pilote de course. Ou vétérinaire.

Ou Président. Un peu rêveur mais courageux et débrouillard, c’est le protégé de Tirdel.

La maman d’Albin : Elle est à la maison le mercredi et comptable les autres jours. À la piscine, elle peut faire une longueur entière sous l’eau sans respirer.

Le papa d’Albin : Il tient la plus belle boutique de vélos de toute la ville : « Cyclo-Bonheur ». Son chocolat chaud est le meilleur qu’Albin ait jamais goûté.

Maude : C’est la grande sœur d’Albin. Elle est première de sa classe, même en sport, et elle sait tout faire. Mais quel mauvais caractère !

Charlotte : Ce gros bébé rieur, c’est la petite sœur de Maude et d’Albin. Un jour, son grand frère l’emmènera dans ses aventures, promis…

Badiane : Recueilli par Maude, ce chat a vite adopté la famille Bonnefoi. Il porte le nom d’une épice d’Asie, même si Albin aurait préféré l’appeler « Banane »...

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La tête renversée sur le dossier du fauteuil, le stylo-plume dans la bouche et les yeux levés au ciel, Maude soupire longuement. Encore deux exercices de mathématiques, puis il faudra attaquer le français, l’histoire… Calculer la surface de cercles, quel ennui ! Et dire que Papa et 11

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Maman passent quelques jours tous les deux en Norvège, pendant qu’Albin, Charlotte et elle restent chez leurs grandsparents.

– Et, en plus, en ce moment, toutes mes amies fêtent l’anniversaire de Chloé ! soupire-t-elle.

Elle laisse ses yeux vagabonder sur les murs de la chambre, là où d’anciennes affiches, arrachées depuis, ont laissé de larges rectangles clairs sur le papier peint jauni. Puis, attirée par les voix qui viennent du dehors, elle regarde par la fenêtre.

Au fond du jardin, Albin est en train de faire de nouveaux aménagements avec

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Grand-Père dans la cabane en haut du vieux chêne.

– Pff ! C’est pas juste : ils s’amusent alors que je dois rester enfermée, toute seule, à faire mes devoirs !

D’un geste brusque, Maude bondit de sa chaise et quitte la pièce. En passant dans l’entrée, elle juge sévèrement son reflet dans le miroir.

– Nulle et moche ! commente-t-elle en soufflant pour chasser une mèche brune de son visage.

Et c’est de cette humeur exécrable que la jeune fille sort en claquant la porte.

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– Salut, Petite Tête ! Je peux vous aider ?

Albin se penche du haut de la cabane.

Lui et Grand-Père ont une cravate nouée autour de la tête et des plumes plantées dedans. Au bas de la vieille échelle, Maude les observe, les mains sur les hanches, d’un air de défi.

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– Il n’y a pas de « Petite Tête » ici, visage pâle, répond Grand-Père. Juste Coyote furtif, notre valeureux chef, et Bison cendré, l’ancien.

– C’est pas drôle ! grogne Maude, piquée.

Puis, se radoucissant, elle ajoute : – Vous faites quoi ?

– On dégage un peu le toit pour finir d’installer le télescope et observer les étoiles ce soir.

– Je peux monter ?

– Non, c’est trop serré, explique Albin.

Il n’y a pas de place pour une squaw ici.

Cette fois, Maude laisse éclater la tempête qui gronde en elle. Elle s’éloigne 16

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en faisant de grands gestes, entre pleurs et hurlements : – Alors, débrouillez-vous dans votre bicoque moisie ! De toute façon je me retrouve toujours toute seule !

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Albin et Grand-Père se regardent, interdits. La porte de la maison claque pour la seconde fois. Bientôt, ce sont les premières notes traînantes d’une mélodie triste qui s’échappent de la chambre de Maude. Comme à chaque fois qu’elle n’a

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pas le moral, elle joue du saxophone trop fort, trop lentement et trop faux.

– Qu’est-ce qui lui prend ? demande Albin.

– Eh bien, eh bien… commence leur grand-père en secouant la tête. C’est ce qui s’appelle « avoir un vilain coup de bourdon ».

Le vieil homme pose ses outils et descend l’échelle.

– Désolé, Coyote furtif, mais comme Grand-Mère est allée faire des courses, Bison cendré va aller parler un peu à… la squaw Panthère orageuse. À tout à l’heure !

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Albin s’assied dans sa cabane et réfléchit.

Comment se fait-il que Maude se mette dans un tel état ? Qu’arrive-t-il à sa grande sœur, et comment faire pour l’aider ?

– Tirdel aura sûrement une idée, pense le garçon.

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Aussitôt, il tire sur une corde reliée à un bouquet de clochettes et de grelots qui tintinnabulent en se balançant. C’est le système qu’il a monté spécialement pour appeler son ange gardien en cas de besoin.

Les petites notes métalliques qui s’en échappent rebondissent de nuage en nuage et ont tôt fait d’aller chatouiller l’oreille de l’intéressé. Tirdel est occupé à astiquer son auréole. En entendant le signal, il range précipitamment ses affaires et plonge vers la terre.

Durant la descente, alors qu’il aperçoit la maison des grands-parents d’Albin, il distingue de petits éclats lumineux en provenance de la cabane.

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– Ce sont sûrement les reflets du soleil dans la longue-vue d’Albin, sourit l’ange…

Comment l’appelle-t-il, déjà ? Ah oui : un télescope !

Et, comprenant que l’enfant est en train de guetter son arrivée, Tirdel en profite pour l’épater en faisant quelques loopings audacieux.

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Après les retrouvailles et un bref exposé de la situation, l’ange gardien réfléchit.

– Je crois que je comprends ce qui arrive à Maude, dit-il. Nous avons eu une leçon là-dessus il n’y a pas longtemps.

– Une leçon sur les grandes sœurs ? s’étonne Albin.

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– Mais non ! sourit Tirdel.

Et l’ange explique : – Les pensées des gens sont un peu contagieuses. Par exemple, quand tu as une idée triste dans la tête, c’est un peu comme une araignée : si tu ne la chasses pas vite, elle va tisser des toiles partout et ton esprit en sera rempli…

– C’est horrible !

– Non, parce que ça marche aussi dans l’autre sens ! Un peu comme quelqu’un qui sourit rend heureux les gens autour de lui, une pensée heureuse va colorer ton esprit et rendre les idées suivantes encore plus belles.

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– Alors, tu penses que Maude a une araignée dans la tête ?

– Ce que je veux dire, c’est que la solution est certainement de remplacer ce qui la rend triste par de la joie.

– Mais, comment faire ?

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Albin saisit un coffret en bois caché au fond de la cabane et l’ouvre.

– J’ai une idée ! Ce qui me fait plaisir, quand on est en vacances chez les grandsparents, c’est qu’on reçoit toujours des tas de bonbons ! Souvent, j’en garde pour plus tard dans mon coffre au trésor.

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Sûrement, si je donne tout à Maude, elle redeviendra joyeuse.

Sans attendre, le garçon place le coffret dans le panier du monte-charge et déroule la corde jusqu’en bas de l’arbre. Puis, il emprunte l’échelle, récupère son trésor et court à la maison, sous l’œil bienveillant de Tirdel.

Hélas ! La réaction de sa sœur n’est pas exactement celle qu’il imaginait…

– Qu’est-ce que c’est ? lance-t-elle en scrutant les bonbons.

– Euh… s’embrouille Albin. C’est parce que, comme tu étais de mauvaise humeur, je me suis dit que tu aim…

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– Quoi ! Moi, de mauvaise humeur ?

Mais n’importe quoi ! Et enlève toutes ces sucreries de ma vue : tu veux que je devienne énorme, c’est ça ?

Albin, décontenancé, ressort bien vite de la chambre.

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Un peu plus tard, après plusieurs autres tentatives infructueuses, l’enfant et l’ange font le point.

– Lui prêter ton vélo n’a pas marché, récapitule Tirdel, et prendre son tour pour mettre le couvert non plus.

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– C’était surtout une mauvaise idée de le faire si tôt : Grand-Mère n’était pas contente en rentrant des courses, parce qu’il n’est pas encore quatre heures et qu’elle voulait dîner dehors ce soir. Il a fallu défaire la table et recommencer…

– Pour la musique, tu es sûr que c’était bien la chanson préférée de Maude ?

– Oui : « C’est pas bien grave », de Lili Liberty. Mais c’était une mauvaise idée de la mettre si fort pendant qu’elle travaillait son saxo.

Un silence.

– Bref, résume Albin : échec sur toute la ligne.

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Tirdel continue de réfléchir en jouant avec son auréole à moitié nettoyée. Il doit bien exister quelque chose qui remettrait de la lumière dans le cœur de Maude !

– Et toi, finit-il par demander : qu’estce qui te rend joyeux à tous les coups ?

– Oh ! les déguisements et les farces ! s’exclame Albin. Ah, et aussi, jouer avec Charlotte.

– Alors, si on essayait tout cela en même temps ? suggère l’ange.

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Les deux amis se séparent pour mettre leur plan à exécution. L’angelot s’occupe donc d’attraper et de déguiser Badiane, le chat de Maude, tandis qu’Albin file dans la chambre du bébé pour l’amener à sa grande sœur.

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Manque de chance : Charlotte est en pleine sieste. Que faire ?

– Peut-être qu’en la réveillant très, très doucement, songe l’enfant, elle ne se rendra pas compte qu’on l’a tirée du sommeil ? Le petit garçon ne tarde pourtant pas à se rendre compte que ce n’est pas une bonne idée. Non seulement le poupon se réveille en sursaut, mais il se met immédiatement à pleurer.

C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, Maude voit arriver dans sa chambre son chat effrayé, affublé d’un nœud sur la tête, de grosses lunettes et d’une cape, tandis qu’Albin lui dépose dans les bras une Charlotte en larmes.

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– Tiens ! Elle voulait jouer avec toi…

La grande sœur, devient rouge de colère et se met à hurler : – Mais, c’est pas possible ! Tu as vraiment décidé de gâcher cette journée ! À ces cris, les grands-parents accourent.

Grand-Père fronce les sourcils en apercevant le pauvre Badiane qui essaie de retirer son déguisement dans un coin. Et c’est au tour de Grand-Mère de s’énerver, tout en récupérant Charlotte pour aller lui préparer un biberon.

– Albin, ça suffit maintenant.

Laisse ta sœur tranquille et retourne jouer dehors !

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Incompris, vexé, la mine sombre, Albin retourne à son refuge dans les arbres.

L’échelle de bois vermoulu craque et certains barreaux tournent sous ses pieds.

Arrivé en haut, il remarque que les deux derniers échelons semblent un peu descellés. Les montants s’écartent 45

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légèrement. Le garçon décide donc de resserrer l’ensemble en tapant avec ses mains de chaque côté. Grave erreur ! Sous la force du coup, comme par un effet de balancier, les deux pieds de l’échelle s’écartent soudain par le bas… et tous les barreaux tombent au sol. Gling gling gling gling gling !

Albin se retrouve coincé dans sa cabane avec deux longues barres de bois dans les mains. Piégé ! Son ange gardien, qui 46

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réfléchissait à un nouveau plan pour rendre le sourire à Maude, n’a rien pu faire.

Cette fois, c’est dans la tête du garçon qu’une araignée commence à tisser sa toile. Peut-être est-ce vrai : peut-être la tristesse est-elle bien contagieuse ? Il sent les larmes monter, monter… Mais il entend des pas se rapprocher.

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Tirdel bondit derrière le feuillage de l’arbre pour se cacher. Les pas se font plus proches encore. Tout à coup, c’est Maude qui apparaît au milieu des fougères, à l’orée de la forêt située derrière le jardin.

Tout à ses pensées, elle rumine ses tracas

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en donnant des coups de pied dans les cailloux et les brindilles du chemin.

Elle s’immobilise sous la cabane et observe un instant les morceaux de l’échelle éparpillés, sans comprendre.

Puis, elle lève les yeux et découvre Albin, assis, les pieds dans le vide et la figure gonflée de pleurs contenus. Son regard interrogatif fait plusieurs allers et retours entre le sol et la cabane. Quand elle comprend enfin, elle est prise d’une sorte de hoquet qui se transforme rapidement en immense éclat de rire. L’absurde de la situation ouvre comme une première brèche dans son chagrin et lui fait aussitôt oublier les raisons de sa mauvaise humeur.

Le rire de Maude n’a jamais semblé aussi 50

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mélodieux, comme si des milliers de baguettes frappaient gaiement un xylophone de cristal.

Quand elle finit par maîtriser cette cascade joyeuse, elle lance à Albin d’un ton moqueur : – Mille trompettes ! Comment as-tu fait ton compte ?

– Va plutôt chercher la seconde échelle de Grand-Père, lui répond son petit frère, gagné lui aussi par le rire.

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Bien vite, la jeune fille est de retour avec l’échelle d’aluminium, légère et plus solide. Elle la plaque contre l’arbre et grimpe retrouver Albin. À peine est-elle arrivée sur la plateforme de la cabane que son frère se jette dans ses bras et la serre de toutes ses forces. Ce 53

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geste d’amour tout simple brûle en elle les dernières traces de tristesse. Bourdon et araignée prennent leurs cliques et leurs claques. Bon débarras ! Un large sourire se dessine maintenant sur le visage de Maude, faisant ressortir ses pommettes, et elle serre à son tour Albin dans ses bras.

– Tu es la meilleure des grandes sœurs.

Je n’aime pas quand tu es triste, murmure le garçon.

– T’es pas mal non plus, petite tête.

Désolée pour tout à l’heure.

De sa cachette, Tirdel n’en perd pas une miette et se sent tout ému lui aussi. « Finalement, pense-t-il, on ne perd jamais vraiment sa joie… Il en reste 54

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toujours, bien cachée au fond de notre cœur. Et, pour la trouver, il suffit de la donner à quelqu’un ! C’est en aidant Albin à retrouver le sourire que Maude a vaincu sa peine. Et l’affection de son frère a fini de chasser les derniers nuages de sa tête.

Alors, la joie a recommencé à jaillir et à déborder : qu’il est bon d’être aimé comme on est ! » À présent, tout est résolu. L’ange, dans le dos de la grande sœur, fait un clin d’œil à son protégé et s’envole doucement vers le Ciel.

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Quelques instants plus tard, il est déjà trop loin pour entendre de nouveaux éclats de voix surgir de la cabane.

– Mais, puisque je te dis, s’écrie Maude, que j’ai vu voler quelque chose !

– Tu as rêvé, c’est sûr, réplique Albin.

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– Alors, rends-moi ce télescope, Petite Tête : je t’assure qu’on aurait dit un ange !

Tout blond, avec une tunique blanche et des petites ailes.

– Et pourquoi pas le Capitaine Pirouette en maillot de bain ?

– C’est toi qui vas finir en maillot de bain si tu ne me donnes pas ce télescope !

Les cris retentissent jusqu’à la maison et interpellent les grands-parents, qui s’approchent de la fenêtre.

– Allons bon ! soupire Grand-Père. Ils se disputent encore !

– Mais non, gros bêta, sourit GrandMère. Ils se chamaillent, mais c’est juste leur façon de se montrer qu’ils s’aiment…

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Achevé d’imprimer en janvier 2016 par Edelvives (Espagne) N° d’édition : 16025 Dépôt légal : mars 2016

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Les aventures drôlatiques d’albin et de Tirdel, son ange gardien !

Maude est de mauvaise humeur, elle a le cafard.

Comme dirait Grand-père, elle a un vilain coup de bourdon ". albin ne reconnaît plus sa sœur et voudrait bien l’aider... Mais comment faire ? d’abord : demander à Tirdel son aide !

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