Oracle de Merlin

ORACLE

Magali & Sara Mottet

© 2023, Secret d’étoiles, Paris - Numéro d’édition : SR01729 (23L0660) Dépôt légal : juin 2023 - Achevé d’imprimer en novembre 2023 en RPC. Produit composé de matériaux certifiés FSC® et de matériaux contrôlés.

oracle de Merlin

14,95 € TTC

MDS : SR01729

www.secretdetoiles.com

MERLIN DE

oracle de Merlin

À travers les collines et les landes, Merlin approche. Il nous raconte l’humus forestier, les fontaines, les rêves de Viviane, il chante la lune et les bois sauvages. Magicien, errant, conseiller d’Arthur... Merlin est tout cela et bien plus encore.

Découvrez ce personnage mystérieux grâce aux 25 cartes de cet oracle. Empruntez en sa compagnie les chemins enchantés où ses murmures vous délivreront des messages de magie ancienne.

Sommaire OUVERTURE........................................................................... 2 L’ORACLE DE MERLIN.................................................... 8 LES TIRAGES DE L’ORACLE................................... 9 MERLIN ET LA POÉSIE INDICIBLE DES SOIRS D’ORAGE.................................................. 12 LES CARTES....................................................................... 13 Le Chêne......................................................................................14 Les Saisons de l’ours.......................................................... 16 Viviane.............................................................................................18 Le Dragon....................................................................................20 Le Cerf............................................................................................22 Brocéliande................................................................................24 Avalon..............................................................................................26 Le Chamane..............................................................................28 La Fontaine sacrée.............................................................30 Morgane........................................................................................32 Le Miroir........................................................................................34 Arthur...............................................................................................36 Le Mage.........................................................................................38 Excalibur.......................................................................................40 Le Druide.....................................................................................42 La Métamorphose..............................................................44 Le Corbeau................................................................................46 Le Diseur......................................................................................48 Le Loup..........................................................................................50 La Folie...........................................................................................52 Le Bâtisseur................................................................................... 54 La Pierre levée......................................................................... 56 L’Errant...........................................................................................58 L’Ermite..........................................................................................60 Le Merle blanc........................................................................62 CLÔTURE.............................................................................. 64

Ouverture Peut-être, avant d’évoquer Merlin, faut-il se souvenir de terres et de temps anciens où vivaient des merveilles oubliées des hommes de maintenant, d’un jour dont seuls se souviennent les arbres, les brumes et les landes des tertres.

Une saison et une terre, la Celtie qui fut perdue et retrouvée, et dont les noms d’enchantement donnent corps au légendaire : Avalon, Brocéliande, Tintagel…

Là-bas, au coucher du soleil, entre embruns et marées, se tient une haute silhouette de brouillard et d’étoiles.

Pour la discerner, il faut avoir déposé une primevère magique dans sa chaussure, et quelques rêves enfantins au fond de sa besace. Cette apparition de clair-obscur a pour nom Merlin. Le sage, le voyageur des mondes, le chevaucheur de cerf, le maître des fontaines claires et des ouragans déchaînés.

Mais qui est-il ? Un devin fou, l’éminence grise du roi Arthur, un amoureux des fées et du monde sauvage, un mage au pouvoir démesuré ?

Tout cela certainement, et plus encore. C’est en notre âme, au profond de notre sang ancien, que l’on peut trouver l’ébauche d’une réponse, quand le vide se fait dans nos têtes trop pensantes et que les images hiératiques s’estompent. Ne reste alors que l’essentiel : un parfum de forêt après la pluie, un rire qui fuse entre les hautes herbes, ou simplement le chant d’un merle, le printemps venu.

LES NOMS ET VISAGES DE MERLIN Merlin fut Myrdinn aux premiers temps du légendaire celtique en pays gallois ; puis Merlinus, terminaison empruntée aux Romains, ravageurs de coutumes et envahisseurs des landes.

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Ensuite, ce fut Lailoken et Suibhne. Ces noms celtiques ou latins, gallois ou écossais, nous en disent plus sur ce personnage énigmatique et sur ses origines géographiques et temporelles.

Myrdinn est un personnage né au cœur des poèmes du pays de Galles écrits aux alentours du ve siècle. Prophète velu, un peu fou, ami des animaux, Myrdinn demeurait au profond des bois.

Lailoken apparaît en Écosse au vie siècle. Cette figure semi-légendaire, vivant dans les sauvages forêts calédoniennes, est l’archétype de l’homme sylvestre sans foi ni loi, mais habité de rage.

Le personnage de Suibhne est, quant à lui, originaire d’Irlande. On trouve sa trace écrite au xiie siècle, mais son histoire de roi païen, fou et colérique semble avoir été contée depuis bien plus longtemps, dans l’intimité des chaumières.

Voilà donc Merlin naissant au pays de Galles, se promenant dans les landes d’Écosse, faisant quelques incursions en terre d’Irlande et prenant corps en Bretagne.

Ces repères nous permettent de déduire que Merlin appartient au légendaire celtique. Il est le passant des forêts armoricaines, l’esprit erratique de Stonehenge, le devin mystique, le druide de l’époque médiévale.

Dinas Emrys, la colline de Cornouailles servant d’habitat à deux dragons, et Merlin’s Cave, une grotte surplombant le château de Tintagel et ayant abrité, dit-on, un Merlin ermite et poilu, gardent les traces de son passage en ces lieux de légendes.

C’est en forêt de Brocéliande, au profond de la Bretagne armoricaine, que la présence évanescente du magicien est la plus sensible. Il flotte làbas comme une présence discrète, le frôlement d’une feuille, la plume d’une corneille au sol…

Merlin y demeure, peut-être, en sa prison d’air et d’amour, d’où il regarde le vent se lever sur le Val sans Retour…

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TERRE, AIR, FEU ET EAU : LES ÉLÉMENTS COMME REPÈRES Merlin est un personnage si ambigu et étrange que, pour le comprendre, il faut l’aborder de plusieurs façons.

Merlin est principalement lié aux éléments par sa magie, sa vie cyclique, son don des métamorphoses. Nous lui avons donc emboîté le pas, tout doucement, en observant la pluie sur l’étang, la croissance des feuilles et leur jaunissement. Nous avons suivi les traces du cerf à l’hiver commençant et regardé rêveusement les étoiles filantes des soirs d’été… Ces forces nous ont permis d’y voir un peu plus clair.

Merlin est uni à la terre, intimement, par la trace que les parchemins ont gardée de lui, par l’encre sous ses pas, le regard des animaux, ses grandes errances forestières…

Il est air quand il prophétise en son esplumoir, se change en corbeau ou quand il erre de branche en branche, en criant sa folie à tous vents.

Il est le feu de l’orage, chevauchant son bâton de mage. Il est dresseur de dragons, dompteur de vouivres.

Enfin, Merlin est eau quand il aime Viviane, qu’il se repose aux fontaines des fées, aux margelles des illusions.

C’est aussi un prince des métamorphoses qui habite les légendes, et nous l’avons surpris, maintes fois, riant de son autre réalité aux veillées des âtres.

LE TÉMOIGNAGE DES PARCHEMINS ET L’ENCRE DES TEMPS PASSÉS Geoffroy de Monmouth, évêque et chroniqueur anglais de l’époque médiévale, écrivit aux alentours de l’an 1138 l’Historia regum Britanniae. Il y parle d’Arthur et de Merlin, sans que la réalité historique soit respectée.

Entre 1148 et 1151, il composa la Vita Merlini, poème en latin décrivant un Merlin un peu fou, prophète hirsute vivant au fond des bois.

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Arthur et Merlin sont nés, la légende arthurienne aussi. Le fond celtique est déjà présent et sera romantisé par la suite à travers les écrits de Chrétien de Troyes à Wordsworth, en passant par Shakespeare.

Robert de Boron, au début du xiiie siècle, compose un Merlin en prose. Il ramène Merlin à ses origines celtiques et légendaires, il est le premier à lier Merlin à la forêt mythique de Brocéliande. Le personnage du magicien devient, sous sa plume, le constructeur de Stonehenge et le fondateur de la Table ronde et de la légende christianisée du Graal.

LE DIT DE LA NATURE ET DES ANIMAUX Cernunnos, Pan, Merlin… Ils sont les images sauvages, indomptées, de croyances païennes, où les forces naturelles et les dieux se mélangent. Cernunnos est le cornu, le feuillu, celui des aunées et des futaies. Merlin, comme lui, est un souvenir du temps où les forêts régnaient, où les arbres et les animaux effrayaient. L’enchanteur est un surgissement de ces croyances celtiques, un errant de la terre sauvage, au corps poilu, seigneur des animaux, qui le transportent, tel le cerf aux pattes blanches. Dieux anciens de la sylve, ils président aux grands changements saisonniers, aux tempêtes, aux brumes insidieuses : ils ne sont pas les maîtres de la nature, ils en sont l’essence même.

Merlin le prophète essaime son rire dans les collines et clairières. Il est un fou éclatant, un prophète poète, un chamane aux chemins d’air et d’esprits. Les plumes poussent sur son corps et il prend son envol, croassant aux neiges à venir, au parfum des fleurs.

Le magicien qui dort en lui se réveille parfois, et l’éclair surgit de son bâton, il se déchaîne et vibre dans le feu du dragon, au centre de combats âpres et sanguinaires.

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Les

cartes

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Le Chêne

La réunification - La protection - La terre • Le légendaire : le chêne est arbre de sagesse, il ouvre les portes d’entre les mondes. Ses racines accueillent les gnomes et les génies ; les dryades habitent son tronc et ses branches. Il présidait aux cérémonies, on lançait les baguettes de divination à son pied, et les oracles s’exprimaient à travers son feuillage. Le gland mangé cru aidait à la clairvoyance.

• La symbolique : force et pouvoir, le druide est l’homme de chêne, derwydd en gallois. Il est au pied de l’axe du monde, et puise sa sagesse aux racines plongeant dans la terre-mère. La veille de Noël, on brûlait autrefois une bûche de chêne dans les cheminées campagnardes, pour protéger la maisonnée et les étables, et offrir un sacrifice pour s’assurer de la renaissance du soleil.

• La force : c’est celle de la droiture et de la justice, du jugement implacable. Les générations d’avant sont de bons conseils, les ancêtres aident à trouver des vocations nouvelles.

Le chêne réunifie et ramène à l’essence.

• L’animal : le sanglier. Sa hure fouille au profond de l’humus, il se nourrit de glands. Son courage est reconnu, son intelligence de même.

Il est l’hôte des bois sauvages, passe entre les chênes, grande ombre de puissance et de maî-

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trise. Le sanglier, chez les Celtes, était le représentant du dieu Lug, le puissant, le solaire. On sacrifiait un sanglier à Samhain, car il avait, en cette nuit sacrée, le pouvoir d’ouvrir les portes et de protéger le clan.

• L’entrave : trop d’immobilité, de rigidité. La souplesse est de mise, la faculté d’adaptation aussi. La force, la lumière, la dominance doivent être équilibrées. Si l’excès perdure, il peut être porteur de brûlure de l’âme.

• La plante : le gui. Chez les Celtes, les druides cueillaient le gui sur les chênes, dans la nuit de la sixième lune après le solstice d’hiver, avec une serpe d’or. Plongé dans l’eau, il était sacré et guérissait à peu près tous les maux.

• Le chemin : il est sentier des futaies, égarement aux ronciers. La nature est l’initiatrice souveraine, la maîtresse des songes et de sa puissance intime. Cette carte demande de se reconnecter aux flux telluriques, à la terre-mère, de s’enfouir en sa maternelle protection. Le but est proche.

• Le souffle de Merlin : « Je m’endors parfois entre ses bras de mousse, il me conte des légendes d’un temps si lointain que j’ignore.

Viviane a cru pouvoir m’enfermer entre l’écorce et le bois d’un chêne, elle avait oublié notre fraternelle amitié… » • Renversée : l’axe du cherchant est ébranlé, le but initiatique est fragilisé. La reliance aux forces de la nature semble appauvrie. Il faut retrouver le souffle primitif de son âme immortelle, sa re-créativité et son pouvoir personnel, ceci dans la clarté d’esprit et l’éthique de vie.

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Les Saisons de l’ours La force - La guérison - La terre

• Le légendaire : l’ours est le symbole primordial du temps cyclique, des saisons qui passent.

Il disparaît l’hiver venant pour réapparaître au printemps. Les anciens disaient que l’ours s’en allait, pendant cette période, rendre visite aux morts. Les fêtes de l’ours sont : la Chandeleur, le 2 février, et le 11 novembre, jour de la Saint-Martin. Elles rythment la liturgie chrétienne et la ponctuent de forces plus anciennes. « Ours » a comme étymologie, en ancien irlandais, art. Peut-être une trace de saint Martin ? En tous les cas, Arthur et l’ours sont liés ; l’animal est une image de royauté guerrière, de protection du clan.

• La symbolique : l’ours vit dans les cavernes, les mondes chthoniens, il est uni à la nuit et à la lune, à Artémis la sauvage. Il est donc un émissaire des dieux sombres, un messager d’entre les mondes. Son rugissement effrayant l’associait aux forces souterraines. L’ours est au plus près des paysages maternels de la terre.

• La force : elle est dans le rythme, dans l’observation des cycles saisonniers. C’est une carte de grande stabilité, d’effort lent au résultat profond. L’introspection et l’intériorisation sont de mise. Les difficultés (la mauvaise saison) doivent

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être surmontées avec vigilance, mais sans brûler les étapes. En alchimie, l’ours est l’œuvre au noir, la matière première, le chaos utile.

• L’entrave : trop de lenteur, de repli sur soimême, dans sa grotte, peuvent bien évidemment freiner les projets, anéantir les rêves. Introspection ne veut pas forcément dire inaction.

• La plante : le raisin d’ours, uva ursis, est un symbole de force. Cette petite plante s’accroche aux rochers, tapisse le sommet des cavernes, prospère dans la difficulté.

• Le chemin : les questionnements trouveront réponse à la saison des fleurs. Le repli de l’hiver a fait naître de nouveaux projets. Les visions sont aidées et tous les aspects de guérison aussi. L’ours est un grand thérapeute. Nos propres maux ainsi que ceux des autres peuvent être pris en charge par sa magie puissante.

• Le souffle de Merlin : « Mon ami Art, le fort, le poilu, Blaise mon jumeau. Comme toi, je m’en vais, l’hiver venu, en mes quartiers ensauvagés, je deviens le fou, la bête hurlante. Comme toi, je naquis poilu et noir. Tout comme toi, je regarde la Grande Ourse, la Polaire, tout là-haut et m’en vais sur les chemins fleuris à la lune de mai. » • Renversée : une mauvaise gestion de ses rythmes profonds, peu d’observation des cycles naturels peuvent conduire à la perte de l’énergie vitale. Pareillement, une trop grande violence, un déchaînement passionnel mèneront à la dilapidation de sa force. Il faut voyager en soi, découvrir les endroits les plus reculés, les plus sombres, et les baigner de lumière printanière.

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