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1I LA SYNCHRONICITÉ SELON JUNG

Nous devons à Carl Gustav Jung le mot « synchronicité », né vers 1930, même s’il ne s’agissait pour lui que d’un mot provisoire visant à identifier un principe « non dénommé jusqu’ici » concernant des manifestations qu’il avait remarquées lors de ses recherches.

Ce n’est qu’à la fin des années 1940, début des années 1950 que Carl Gustav Jung publie un ouvrage Synchronicité et Paracelsica qui regroupe les réflexions issues de ses recherches sur l’histoire des symboles, dans la préface duquel il demande à son « public une dose inaccoutumée d’ouverture intellectuelle et de disponibilité » et à son « lecteur qu’il [le] suive dans des régions obscures et problématiques de l’expérience humaine »

Les synchronicités représentent pour lui « un objet abstrait » qu’il convient d’élucider Autant dire que donner une définition claire et précise de la synchronicité n’est pas chose aisée Jung part du principe de causalité pour étayer sa pensée, qui « implique l’existence d’un ou de plusieurs facteurs », afin d’expliquer certains phénomènes, ce qui signifie que « le lien entre les événements est dans certains cas d’une nature autre que causal, et réclame un autre principe explicatif »

La naissance des réflexions de Jung viendrait d’un événement survenu dans son cabinet Alors qu’il recevait une dame qui lui racontait avoir rêvé d’un scarabée d’or, le petit insecte en question est apparu dans la pièce Pour expliquer ce phénomène, Jung a alors donné à la synchronicité la définition suivante : « il s’agit de l’apparition simultanée d’événements qui semblent étroitement liés, mais qui n’ont aucun lien de causalité visible »

Comment en effet expliquer l’apparition de ce scarabée dans la pièce au moment même où sa patiente évoquait en avoir rêvé ? Jung va d’ailleurs plus loin dans son analyse, indiquant qu’il s’agit « d’événements mentaux qui ne présentent pas de lien de causalité physique, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit » Il n’y a donc pas, pour Jung, de lien de cause à effet entre un événement concret et l’apparition simultanée d’un autre événement qui semblent, à première vue, n’avoir aucun lien entre eux, mais qui répondent tous deux à un questionnement de l’intéressé

En Clair

Pour bénéficier des effets d’une synchronicité et en intégrer la signification, il est nécessaire que l’individu puisse faire le lien entre le questionnement qu’il a au moment de celle-ci ou ce dont il est en train de parler, et la manifestation d’un événement non lié à sa réflexion. Je peux voir une plume dans ma maison sans m’interroger plus que nécessaire sur ce que cela signifie ! Je peux pester contre les enfants qui auraient laissé la porte ouverte, ou contre le vent. Mais si je vois dans la présence de cette plume une synchronicité, je peux me dire qu’il s’agit là du signe d’un défunt, du ciel, de l’univers ou de quelqu’un qui pense à moi, et réfléchir à ce à quoi cette apparition incongrue peut me servir.

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