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AVANT-PROPOS

Le suivi gynécologique représente une partie non négligeable de la vie médicale des personnes concernées. Pourtant, il est aussi souvent vecteur de stress, notamment du fait du caractère intime qu’il revêt. J’ai, comme beaucoup de personnes, été moimême victime de violences et maltraitances gynécologiques : pas de demande de consentement, pas d’explications sur mon état de santé, pilule imposée, refus de me poser un dispositif intra-utérin (DIU) sous prétexte que je n’avais jamais été enceinte (il n’y a pas besoin d’avoir eu de grossesse menée à terme ou non pour pouvoir avoir accès à cette contraception), obligation de me mettre intégralement nue même quand j’exprimais à demi-mot mon inconfort, jugement sur mes choix, insertion d’objets médicaux sans me prévenir, etc.

Le terme gynécologie vient des mots grecs gynéco (γυναιϰὸς), signifiant femme, et logie (λογία), signifiant doctrine, théorie. Ce terme désigne initialement ce qu’on pourrait qualifier de « science des femmes ». Évidemment, depuis l’époque où le grec n’était pas une langue morte, les mœurs et les savoirs ont évolué. Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est que la gynécologie est un domaine médical qui s’intéresse à toutes les personnes qui ont une vulve, un vagin, une poitrine et/ou un utérus. Il n’est donc pas question de genre, mais bien de corps.

Ces maltraitances sont si courantes qu’elles semblent en devenir normales, ce qui n’est jamais le cas. Pour autant, aucune étude spécifiquement axée sur le sujet des violences gynécologiques n’a été réalisée aujourd’hui en France. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a pourtant alerté dès 2018 sur l’urgence que représentent les actes sexistes dans le suivi gynécologique et obstétrical. Dans un dossier complet sur le sujet (« Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical », par Danielle Bousquet, Présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Geneviève Couraud et Margaux Collet, rapporteuse et co-rapporteuse, rapport no 2018-06-26-SAN-034, voté le 26 juin 2018), il est dit que « Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes appelle à une prise de conscience des pouvoirs publics pour reconnaître les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical, les prévenir, faciliter les procédures de signalements et condamner les pratiques sanctionnées par la loi ».

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