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où l’on se met en chemin !

Kilian a chuchoté et le contrôleur n’est pas certain d’avoir bien entendu.

– Tu peux répéter ? lui demande-t-il, en tendant bien l’oreille cette fois.

– Je connais pas ce monsieur et cette dame, ils m’ont kidnappé.

Il a bien entendu.

Que fait-on dans ce cas-là !?! Rester calme.

Basile, comme l’annonce son badge, sent la panique lui serrer les entrailles. Et si ces personnes étaient dangereuses ?

– Elles sont armées, lui murmure Kilian.

C’est quand même pas de chance ! Le contrôleur de train a préféré ce métier à celui de steward pour éviter les situations périlleuses. Il aurait pu voler jusqu’aux paradisiaques îles de Bora Bora, il relie Paris à Troipelés-les-Deutondus en train, même pas à grande vitesse, tout ça parce qu’il avait peur de mourir dans un accident d’avion. Et le voilà au cœur d’un enlèvement d’enfant avec armes.

Enfin, c’est surtout sa mère qui redoutait le crash. Car lui est un aventurier… Basile songe à la série policière qu’il a regardée toute la nuit encore. Il pose la main sur son scanner de contrôle des billets. C’est pas une arme mais ça peut faire comme. Il adresse un sourire rassurant à Kilian et d’un pas affirmé se plante devant l’asperge en casquette et basket qui l’accompagne. Il est prêt à en découdre. Il lève la tête et accroche son regard :

– Libérez cet enfant ou je tire !

OK, il n’a pas ajouté « Ou je tire ». Il l’a juste dit dans sa tête. Comme quand les gens l’insultent dans le train parce qu’ils n’ont pas de billet (ou pas le bon billet, ou le bon billet mais c’est sa machine qui bugge, bref, quand ça va mal.) Peu importe, la réaction du kidnappeur ne se fait pas attendre : il affiche une moue stupéfaite. Puis il se tourne vers Kilian et lui demande :

– Qu’est-ce que t’as raconté ?

– Rien du tout ! Je t’assure, Gustave, je sais pas de quoi il parle, affirme Kilian qui ne semble plus si enlevé que ça.