Les engins de l'espace grande imagerie

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Avertissement : Les informations contenues dans cet ouvrage reflètent l’état des connaissances et interprétations actuelles, et sont susceptibles d’être remises en cause lors de nouvelles découvertes.

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Conception Émilie BEAUMONT Auteur Mise en page et illustrations Jacques DAYAN Rédaction Cathy FRANCO

FLEURUS ÉDITIONS, 57, rue Gaston Tessier 75019 Paris www.fleuruseditions.com

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LES PREMIÈRES FUSÉES

Au Moyen-âge, les chinois sont les premiers à utiliser des fusées à poudre pour combattre leurs ennemis : . Il faut attendre le début du XXe siècle pour qu’un savant russe, Konstantin Tsiolkowski, suggère l’idée d’envoyer une fusée dans l’espace, en remplaçant la poudre par des carburants liquides pour la propulser. Au début du 20e siècle l’américain Robert H. Goddard, avec des idées similaires, expérimente le premier tir de fusée moderne.

Jules Verne, visionnaire Dans ses célèbres romans «De la Terre à la Lune» (1865) et «Objectif Lune» (1870), l’écrivain français Jules Verne raconte un voyage vers la Lune dans une fusée en forme d’obus, propulsée par un immense canon.Les trois héros font le tour de la Lune, survolent sa face cachée, avant de retomber avec succès dans l’océan pacifique. Un récit étrangement visionnaire, un siècle avant la mission Apollo 11 (pages 10-11).

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À droite, l’illustration montre l’arrivée de la fusée-obus à la base de lancement.

Jules Verne situe cette dernière en Floride, à l’endroit presqu’exact d’où s’envolera en 1969 la première fusée emmenant des hommes sur la Lune.

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Le développement des fusées En 1919, Robert H. Goddard, un professeur de physique américain publie «Une méthode pour rejoindre les altitudes extrêmes». Le 16 mars 1926, il parvient à faire décoller la toute première fusée à carburant liquide, qui atteint une hauteur de 12,5 m .Poursuivant ses travaux, Goddard conçoit et expérimente des fusées de plus en plus grandes. Il meurt en 1945, à l’âge de 63 ans, sans avoir pu réaliser son rêve : voir une fusée atteindre la Lune.

Ci-contre, Robert H. Goddard (le 4ème personnage en partant de la gauche) et une fusée de sa conception, en 1932.

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Des missiles aux lanceurs modernes

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À partir des années 1930, les fusées (appelées aussi lanceurs) bénéficient de progrès rapides, en tant qu’armes de guerre destinées à lancer sur l’ennemi des charges explosives. Dans les années 1950, les premiers vrais lanceurs spatiaux voient le jour.

Mis au point par les allemand et utilisé à la fin de la seconde guerre mondiale, le terrible missile V2 (ci-contre) peut emporter une charge explosive d’une tonne.

Au cinéma À l’aube de la conquête spatiale, celle-ci inspire plus que jamais les auteurs et les réalisateurs de films.

En 1950, le film américain «Destination Lune» remporte un immense succès. Entre fiction et documentaire (le réalisateur a pris conseil auprès d’un pionnier de l’astronautique), il raconte la conception d’une fusée, son voyage vers la Lune, son alunissage et son retour sur Terre.

Un lancement historique Le 4 octobre 1957, le lancement par les russes du satellite artificiel, Spoutnik 1 (qui signifie «compagnon de voyage») marque le début de la conquête spatiale. L’engin est placé en orbite autour de la Terre par la fusée R-7 Zemiorka.

Il accomplit le tour de la planète en 1 h 35, émettant des «bip-bip» devenus célèbres.

Spoutnik est lancé par l’imposante fusée R-7 Zemiorka (30 m de haut)

Spoutnik1 est une petite sphère d’aluminium de 58 cm de diamètre et de 83 kgs, dotée de quatre antennes radio ; elles ont envoyé des signaux vers la Terre durant 21 jours.

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LES VOS SPATIAUX HABITÉS

Après le lancement réussi de Spoutnik par les russes, les américains répliquent, en 1958, avec la mise en orbite du satellite Explorer 1. Une véritable course à l’espace s’engage entre les deux nations qui y expédient les premières sondes. Il s’agit maintenant de passer à l’étape suivante : savoir s’il est possible d’envoyer des êtres vivants dans l’espace.

En 1957, la petite chienne russe Laïka est le premier être vivant placé en orbite terrestre.

Une cosmonaute nommée Laïka Le 3 novembre 1957, Laïka, une petite chienne d’environ 3 ans, s’envole pour l’espace, dans sa combinaison de cosmonaute bardée de capteurs, à bord de la capsule Spoutnik 2. Malheureusement, elle ne supporte pas les conditions de vol lors du lancement de la capsule, ni la chaleur insoutenable à l’intérieur de cette dernière, suite à un incident technique. Elle mourra dans l’espace mais deviendra une héroïne de la conquête spatiale.

Habitacle de vie de Laïka

Ham : un singe dans l’espace Le 31 janvier 1961, c’est au tour du chimpanzé américain Ham de s’envoler vers l’espace, à bord de la capsule Mercury. Le petit singe revient avec succès sur Terre. La capsule amerrit dans l’océan atlantique. Il est fêté comme un héros. Les tests effectués à bord de la capsule prouvent qu’il est désormais possible d’envoyer un homme dans l’espace.

Le vaisseau Mercury

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Le premier homme dans l’espace Le 12 avril 1961, le cosmonaute russe Youri Gagarine devient le premier homme à voyager dans l’espace, à l’âge de 27 ans.

Cet ancien pilote de chasse fait le tour de la Terre en 1 h 48 minutes dans le vaisseau Vostock1, lancé par la fusée Semiorka.

Puis il entame sa descente. À propos de la rentrée dans l’atmosphère il dira : «le vaisseau spatial était entouré de flammes (...), j’étais un nuage de feu qui fonçait vers la Terre».

Finalement, parvenu à une altitude de 7000 m, l’homme actionne son siège éjectable et achève sa descente sous un parachute.

Il est célébré comme un héros.

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A. Hublot B. Siège éjectable C. Réserves d’oxygène D. Module de service E. Bouclier thermique pour protéger le vaisseau de l’échauffement induit lors de la rentrée dans l’atmosphère F. Antennes

E C F D

Le programme Mercury Ce programme américain est destiné à envoyer un homme en orbite terrestre. Le vaisseau Mercury (à bord du quel a voyagé Ham) a été conçu à cet effet. C’est à bord d’un vaisseau identique, que John Glenn devient le premier américain à tourner autour de la Terre, presqu’un an après Gagarine, le 20 février 1962. Durant le vol, automatisé, un problème technique l’oblige a contrôler manuellement l’orientation du vaisseau (à gauche, le poste de pilotage). John Glenn effectue trois tours de terre en moins de 5h. En 1963, dans le cadre du même programme, l’astronaute Gordon Cooper tourne 22 fois autour de la planète en 34 h.

L’incroyable mésaventure d’Alexeï Leonov Le 18 mars 1965, le russe Alexeï Léonov réalise la première sortie dans l’espace, hors du vaisseau Voskhod 2. Il est relié à ce dernier par un long cordon de 5m. Vêtu d’un scaphandre pressurisé, qui lui fournit de l’oxygène pour respirer, il effectue une sortie de 10 minutes et contemple émerveillé la Terre. Mais au moment de retourner dans le vaisseau, il ne peut plus rentrer dans le sas car sa combinaison a gonflé.

Il ne reste plus qu’une solution : évacuer de l’air de sa combinaison pour la faire dégonfler.

Un pari risqué mais gagnant. Léonov réintègre son vaisseau. Il a perdu 6 kgs !

Le décollage de la fusée Atlas 6 qui envoie John Glenn dans l’espace à bord de la capsule Mercury «Friendship 7» (à droite).

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DESTINATION LUNE Le 25 mai 1961, le président des Etats-Unis, J.F. Kennedy annonce, qu’il compte envoyer un homme sur la Lune et le faire revenir sain et sauf avant la fin de la décennie. Dans cette optique, des programmes spatiaux sont mis en oeuvre pour entrainer les astronautes aux vols de longue durée et aux sorties dans l’espace.

Le programme Apollo est la dernière étape vers la Lune. Un lanceur puissant, Saturn V, est conçu à cet effet. En 1969, les astronautes sont prêts à effectuer le grand voyage, à plus de 380 000 km de la Terre.

Pas de chance !

Envoyer un cosmonaute sur la Lune était aussi l’objectif affiché des russes, qui voulaient battre les américains dans la course à l’espace qui opposait les deux grandes nations. Mais ils furent devancés par ces derniers et finirent par abandonner le projet. À gauche, l’étonnant module lunaire conçu pour se poser sur la Lune. Il ne pouvait accueillir qu’un seul cosmonaute (le deuxième restant en orbite lunaire).

Neil Armstrong

Edwin Aldrin

Michael Collins

Le grand départ 16 juillet 1969, 9 h 32, sur la base de Cap Kennedy, en Floride : l’imposante fusée Saturn V quitte sa rampe de lancement et s’élève dans le ciel dans un grondement assourdissant qui fait trembler le sol jusqu’à 8 km alentour.

Sous sa coiffe, elle emporte le vaisseau Apollo 11 avec à son bord, trois astronautes : Neil Amstrong, commandant de la mission, Edwin Aldrin, surnommé Buzz, et Michael Collins. Tous les trois ont 39 ans et sont d’anciens pilotes de chasse.

La fusée Saturn V est une géante de 111 m de haut soit l’équivalent d’un immeuble de 36 étages ! C’est la plus grande fusée jamais construite.

Elle pèse 2800 tonnes (le poids de 470 élephants d’Afrique ou de 5 avions Airbus A380... avec leurs passagers !).

Saturn V est formée de trois étages, dotés chacun de moteurs et de réservoirs de carburants, qui sont largués les uns après les autres dès qu’ils ont épuisé leurs réserves.

Le troisième étage de la fusée abrite le vaiseau Apollo 11 qui est composé d’un module de commande (Columbia) où prennent place les astronautes, d’un module de service (qui abrite les réservoirs de carburant, d’énergie et d’oxygène) et d’un module lunaire (Eagle) destiné à se poser sur la Lune.

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Le troisième étage de Saturn V quitte l’orbite terrstre

Eagle descend vers le sol lunaire

Eagle se sépare de Columbia

Le voyage Une fois libéré par la fusée Saturn V, qui le propulse sur sa trajectoire, le vaisseau Apollo entame un long voyage de 3 jours vers la Lune.

Arrivés en orbite lunaire, Neil Amstrong et Buzz Aldrin prennent place dans le module lunaire, Eagle, qui se détache du vaisseau.

Ce dernier reste en orbite avec Michael Collins à son bord. Eagle amorce sa descente. Le 20 juillet, à 20 h1 8, il se pose sur la Lune.

On a marché sur la Lune

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Le 21 juillet 1969, la porte du module lunaire s’ouvre. Neil Amstrong, suivi de Buzz Aldrin en descendent. En foulant le sol lunaire, Neil Amstrong prononce une phrase restée célèbre : «C’est un petit pas pour l’homme mais un pas de géant pour l’humanité». Depuis la Terre, à la télévision, le monde entier assiste à ce moment historique. Les astronautes recueillent des roches lunaires et installent divers appareils scientifiques.

La légendaire empreinte de Buzz Aldrin sur le sol lunaire.

En voiture sur la Lune !

Après le succés d’Apollo 11, les expéditions sur la Lune s’enchaînent. Les équipages des missions Apollo 15, 16 et 17 (ci-contre) circulent sur la Lune à bord d’un incroyable véhicule : une jeep lunaire, qui leur permet d’explorer de plus grandes surfaces.

Buzz Aldrin dans son scaphandre

Retour sur Terre.

Apollo rentre dans l’atmosphère

Après une sortie de 2 h 31, Buzz Aldrin et Neil Amstrong quittent la lune à bord du module lunaire pour rejoindre Michael Collins à bord du vaisseau Apollo.

C’est à son bord qu’ils retournent sur Terre.

Après 3 jours et demi de voyage, le module de commande, Columbia, se sépare du module de service et fait son entrée dans l’atmosphère. Les trois astronautes amerrissent dans l’océan Pacifique et sont fêtés comme des héros . Ils auront parcouru 700 000 km aller-retour.

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