Les malheurs de Sophie

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SOPHIE LES MALHEURS DE

RETROUVEZ LES AVENTURES DE SOPHIE DANS CE CHEF-D’ŒUVRE DE LA LITTÉRATURE CLASSIQUE.

LES MALHEURS DE OPHIE

S

COMTESSE DE SÉGUR

Mes Grands Classiques

« Après le second poisson, Sophie s’aperçut qu’elle les tuait en les coupant en morceaux ; elle regarda avec inquiétude les poissons salés, ne les voyant pas remuer ; elle les examina attentivement et vit qu’ils étaient tous morts. »

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Mes Grands Classiques

LES MALHEURS DE OPHIE

S

Design de couverture : Noëmie Chevalier Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition (première) : Raphaële Glaux, assistée de Mélanie Davos Édition (présente) : Estelle Mialon Fabrication : Thierry Dubus, Sabine Marioni et Axelle Hosten © Groupe Fleurus, Paris, 2012, pour la première édition. © Fleurus éditions, septembre 2019 pour la présente édition.

Site : www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-2151-3638-5 MDS : 592615 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi no 2011-525 du 17 mai 2011. »

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LES MALHEURS DE OPHIE

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COMTESSE DE SÉGUR

Illustrations Illustrations d’Ariane Delrieu

§ MA PETITE lLLE ÉLISABETH FRESNEAU Chère enfant, tu me dis souvent : Oh ! grand’mère, que je vous aime ! vous êtes si bonne ! Grand’mère n’a pas toujours ÊtÊ bonne, et il y a bien des enfants qui ont ÊtÊ mÊchants comme elle et qui se sont CORRIG�S COMME ELLE 6OICI DES HISTOIRES VRAIES D UNE PETITE lLLE QUE grand’mère a beaucoup connue dans son enfance ; elle Êtait colère, elle est devenue douce ; elle Êtait gourmande, elle est devenue sobre ; elle Êtait menteuse, elle est devenue sincère ; elle Êtait voleuse, elle est deveNUE HONNÎTE ENlN ELLE �TAIT M�CHANTE ELLE EST DEVENUE BONNE Grand’mère a tâchÊ de faire de même. Faites comme elle, mes chers petits enfants ; cela vous sera facile, à vous qui n’avez pas tous les dÊfauts de Sophie.

COMTESSE DE SÉGUR, nÊe Rostopchine.

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La poupĂŠe de cire

M

a bonne, ma bonne, dit un jour Sophie en accourant dans sa chambre, venez vite ouvrir une caisse que papa m’a envoyÊe de Paris ; je crois que c’est une poupÊe de cire, CAR IL M EN A PROMIS UNE —

LA BONNE – /¾ EST LA CAISSE SOPHIE – $ANS L ANTICHAMBRE VENEZ VITE MA BONNE JE VOUS EN SUPPLIE ,A BONNE POSA SON OUVRAGE ET SUIVIT 3OPHIE ½ L ANTICHAMBRE 5NE CAISSE DE BOIS BLANC �TAIT POS�E SUR UNE CHAISE LA BONNE L OUVRIT 3OPHIE APER²UT LA TÎTE BLONDE ET FRIS�E D UNE JOLIE POUP�E DE CIRE 7

LES MALHEURS DE SOPHIE

ELLE POUSSA UN CRI DE JOIE ET VOULUT SAISIR LA POUP E QUI TAIT ENCORE COUVERTE D UN PAPIER D EMBALLAGE LA BONNE – 0RENEZ GARDE Ð NE TIREZ PAS ENCORE VOUS ALLEZ TOUT casser. La poupée tient par des cordons.

SOPHIE – #ASSEZ LES ARRACHEZ LES VITE MA BONNE QUE J AIE MA poupée. ,A BONNE AU LIEU DE TIRER ET D ARRACHER PRIT SES CISEAUX COUPA LES CORDONS ENLEVA LES PAPIERS ET 3OPHIE PUT PRENDRE LA PLUS JOLIE POU P E QU ELLE E T JAMAIS VUE ,ES JOUES TAIENT ROSES AVEC DE PETITES FOSSETTES LES YEUX BLEUS ET BRILLANTS LE COU LA POITRINE LES BRAS EN CIRE CHARMANTS ET POTEL S ,A TOILETTE TAIT TRÊS SIMPLE UNE ROBE DE PERCALE FESTONN E UNE CEINTURE BLEUE DES BAS DE COTON ET DES BRO dequins noirs en peau vernie.

3OPHIE L EMBRASSA PLUS DE VINGT FOIS ET LA TENANT DANS SES BRAS ELLE SE MIT ½ SAUTER ET ½ DANSER 3ON COUSIN 0AUL QUI AVAIT CINQ ANS ET QUI TAIT EN VISITE CHEZ 3OPHIE ACCOURUT AUX CRIS DE JOIE QU ELLE poussait. n 0AUL REGARDE QUELLE JOLIE POUP E M A ENVOY E PAPA Ð S CRIA Sophie.

PAUL – $ONNE LA MOI QUE JE LA VOIE MIEUX SOPHIE – .ON TU LA CASSERAIS PAUL – *E T ASSURE QUE J Y PRENDRAI BIEN GARDE JE TE LA RENDRAI tout de suite.

3OPHIE DONNA LA POUP E ½ SON COUSIN EN LUI RECOMMANDANT ENCORE DE PRENDRE BIEN GARDE DE LA FAIRE TOMBER 0AUL LA RETOURNA

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LA POUPÉE DE CIRE

LA REGARDA DE TOUS LES C¦T S PUIS LA REMIT ½ 3OPHIE EN SECOUANT LA TÎTE SOPHIE – 0OURQUOI SECOUES TU LA TÎTE PAUL – 0ARCE QUE CETTE POUP E N EST PAS SOLIDE JE CRAINS QUE TU NE LA CASSES SOPHIE – /H Ð SOIS TRANQUILLE JE VAIS LA SOIGNER TANT TANT QUE JE NE LA CASSERAI JAMAIS *E VAIS DEMANDER ½ MAMAN D INVITER #AMILLE ET -ADELEINE ½ D JEUNER AVEC NOUS POUR LEUR FAIRE VOIR MA JOLIE poupée.

PAUL – %LLES TE LA CASSERONT SOPHIE – .ON ELLES SONT TROP BONNES POUR ME FAIRE DE LA PEINE en cassant ma pauvre poupée. ,E LENDEMAIN 3OPHIE PEIGNA ET HABILLA SA POUP E PARCE QUE SES AMIES DEVAIENT VENIR %N L HABILLANT ELLE LA TROUVA P¯LE i 0EUT ÎTRE DIT ELLE A T ELLE FROID SES PIEDS SONT GLAC S *E VAIS LA METTRE UN PEU AU SOLEIL POUR QUE MES AMIES VOIENT QUE J EN AI BIEN SOIN ET QUE JE LA TIENS BIEN CHAUDEMENT w 3OPHIE ALLA PORTER LA POUP E AU SOLEIL SUR LA FENÎTRE DU SALON n 1UE FAIS TU ½ LA FENÎTRE 3OPHIE LUI DEMANDA SA MAMAN SOPHIE – *E VEUX R CHAUFFER MA POUP E MAMAN ELLE A TRÊS FROID LA MAMAN – 0RENDS GARDE TU VAS LA FAIRE FONDRE SOPHIE – /H NON Ð MAMAN IL N Y A PAS DE DANGER ELLE EST DURE comme du bois.

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LES MALHEURS DE SOPHIE

LA MAMAN – -AIS LA CHALEUR LA RENDRA MOLLE IL LUI ARRIVERA QUELQUE MALHEUR JE T EN PR VIENS 3OPHIE NE VOULUT PAS CROIRE SA MAMAN ELLE MIT LA POUP E TENDUE TOUT DE SON LONG AU SOLEIL QUI TAIT BR LANT !U MÎME INSTANT ELLE ENTENDIT LE BRUIT D UNE VOITURE C TAIENT SES AMIES QUI ARRIVAIENT %LLE COURUT AU DEVANT D ELLES 0AUL LES AVAIT ATTENDUES SUR LE PERRON ELLES ENTRÊRENT AU SALON EN COURANT ET PAR LANT TOUTES ½ LA FOIS -ALGR LEUR IMPATIENCE DE VOIR LA POUP E ELLES commencèrent par dire bonjour à Madame de Réan, maman de 3OPHIE ELLES ALLÊRENT ENSUITE ½ 3OPHIE QUI TENAIT SA POUP E ET LA regardait d’un air consterné.

MADELEINE, regardant la poupée. – ,A POUP E EST AVEUGLE ELLE N A PAS D YEUX CAMILLE – 1UEL DOMMAGE Ð COMME ELLE EST JOLIE Ð MADELEINE – -AIS COMMENT EST ELLE DEVENUE AVEUGLE Ð %LLE DEVAIT AVOIR DES YEUX 3OPHIE NE DISAIT RIEN ELLE REGARDAIT LA POUP E ET PLEURAIT MADAME DE RÉAN – *E T AVAIS DIT 3OPHIE QU IL ARRIVERAIT UN MALHEUR ½ TA POUP E SI TU T OBSTINAIS ½ LA METTRE AU SOLEIL (EUREUSEMENT QUE LA FIGURE ET LES BRAS N ONT PAS EU LE TEMPS DE FONDRE 6OYONS NE PLEURE PAS JE SUIS TRÊS HABILE M DECIN JE POURRAI PEUT ÎTRE LUI RENDRE SES YEUX SOPHIE, pleurant. – # EST IMPOSSIBLE MAMAN ILS N Y SONT PLUS

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LA POUPÉE DE CIRE

-ADAME DE 2 AN PRIT LA POUP E EN SOURIANT ET LA SECOUA UN PEU ON ENTENDIT COMME QUELQUE CHOSE QUI ROULAIT DANS LA TÎTE i #E SONT LES YEUX QUI FONT LE BRUIT QUE TU ENTENDS DIT -ADAME DE 2 AN LA CIRE A FONDU AUTOUR DES YEUX ET ILS SONT TOMB S -AIS JE T¯CHERAI DE LES RAVOIR $ SHABILLEZ LA POUP E MES ENFANTS PENDANT QUE JE PR PARE RAI MES INSTRUMENTS w !USSIT¦T 0AUL ET LES TROIS PETITES FILLES SE PR CIPITÊRENT SUR LA POUP E POUR LA D SHABILLER 3OPHIE NE PLEURAIT PLUS ELLE ATTENDAIT AVEC IMPATIENCE CE QUI ALLAIT ARRIVER ,A MAMAN REVINT PRIT SES CISEAUX D TACHA LE CORPS COUSU ½ LA POITRINE LES YEUX QUI TAIENT DANS LA TÎTE TOMBÊRENT SUR SES GENOUX ELLE LES PRIT AVEC DES PINCES LES REPLA²A Oµ ILS DEVAIENT ÎTRE ET POUR LES EMPÎCHER DE TOMBER ENCORE ELLE COULA DANS LA TÎTE ET SUR LA PLACE Oµ TAIENT LES YEUX DE LA CIRE FONDUE QU ELLE AVAIT APPORT E DANS UNE PETITE CASSEROLE ELLE ATTENDIT QUELQUES INSTANTS QUE LA CIRE F T REFROIDIE ET PUIS ELLE RECOUSIT LE CORPS ½ LA TÎTE Les petites n’avaient pas bougé. Sophie regardait avec crainte TOUTES CES OP RATIONS ELLE AVAIT PEUR QUE CE NE F T PAS BIEN MAIS

QUAND ELLE VIT SA POUP E RACCOMMOD E ET AUSSI JOLIE QU AUPARA VANT ELLE SAUTA AU COU DE SA MAMAN ET L EMBRASSA DIX FOIS n -ERCI MA CHÊRE MAMAN DISAIT ELLE MERCI UNE AUTRE FOIS JE VOUS COUTERAI BIEN S R /N RHABILLA BIEN VITE LA POUP E ON L ASSIT SUR UN PETIT FAUTEUIL ET ON L EMMENA PROMENER EN TRIOMPHE EN CHANTANT Vive maman ! De baisers je la mange.

Vive maman ! Elle est notre bon ange.

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LES MALHEURS DE SOPHIE

,A POUP E V CUT TRÊS LONGTEMPS BIEN SOIGN E BIEN AIM E MAIS PETIT ½ PETIT ELLE PERDIT SES CHARMES VOICI COMMENT 5N JOUR 3OPHIE PENSA QU IL TAIT BON DE LAVER LES POUP ES

PUISQU ON LAVAIT LES ENFANTS ELLE PRIT DE L EAU UNE PONGE DU SAVON ET SE MIT ½ D BARBOUILLER SA POUP E ELLE LA D BARBOUILLA SI BIEN QU ELLE LUI ENLEVA TOUTES SES COULEURS LES JOUES ET LES LÊVRES DEVINRENT P¯LES COMME SI ELLE TAIT MALADE ET RESTÊRENT TOUJOURS SANS COULEUR 3OPHIE PLEURA MAIS LA POUP E RESTA P¯LE 5N AUTRE JOUR 3OPHIE PENSA QU IL FALLAIT LUI FRISER LES CHEVEUX ELLE LUI MIT DONC DES PAPILLOTES ELLE LES PASSA AU FER CHAUD POUR QUE LES CHEVEUX FUSSENT MIEUX FRIS S 1UAND ELLE LUI ¦TA SES PAPILLOTES

LES CHEVEUX RESTÊRENT DEDANS LE FER TAIT TROP CHAUD 3OPHIE AVAIT BR L LES CHEVEUX DE SA POUP E QUI TAIT CHAUVE 3OPHIE PLEURA

MAIS LA POUP E RESTA CHAUVE 5N AUTRE JOUR ENCORE 3OPHIE QUI S OCCUPAIT BEAUCOUP DE L DUCA TION DE SA POUP E VOULUT LUI APPRENDRE ½ FAIRE DES TOURS DE FORCE %LLE LA SUSPENDIT PAR LES BRAS ½ UNE FICELLE LA POUP E QUI NE TENAIT PAS BIEN TOMBA ET SE CASSA UN BRAS ,A MAMAN ESSAYA DE LA RACCOMMODER MAIS COMME IL MANQUAIT DES MORCEAUX IL FALLUT CHAUFFER BEAUCOUP LA CIRE ET LE BRAS RESTA PLUS COURT QUE L AUTRE 3OPHIE PLEURA MAIS LE BRAS RESTA PLUS COURT 5NE AUTRE FOIS 3OPHIE SONGEA QU UN BAIN DE PIEDS SERAIT TRÊS UTILE ½ SA POUP E PUISQUE LES GRANDES PERSONNES EN PRENAIENT %LLE VERSA DE L EAU BOUILLANTE DANS UN PETIT SEAU Y PLONGEA LES PIEDS DE LA POUP E ET QUAND ELLE LA RETIRA LES PIEDS S TAIENT FONDUS ET TAIENT DANS LE SEAU 3OPHIE PLEURA MAIS LA POUP E RESTA SANS jambes.

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« La maman revint, prit ses ciseaux, détacha le corps cousu à la poitrine […]. »

LES MALHEURS DE SOPHIE

$EPUIS TOUS CES MALHEURS 3OPHIE N AIMAIT PLUS SA POUP E QUI TAIT DEVENUE AFFREUSE ET DONT SES AMIES SE MOQUAIENT ENFIN UN DERNIER JOUR 3OPHIE VOULUT LUI APPRENDRE ½ GRIMPER AUX ARBRES ELLE LA FIT MONTER SUR UNE BRANCHE LA FIT ASSEOIR MAIS LA POUP E

QUI NE TENAIT PAS BIEN TOMBA SA TÎTE FRAPPA CONTRE DES PIERRES ET SE CASSA EN CENT MORCEAUX 3OPHIE NE PLEURA PAS MAIS ELLE INVITA SES amies à venir enterrer sa poupée.

2

L’enterrement

C

AMILLE ET -ADELEINE ARRIVÊRENT UN MATIN POUR L ENTERREMENT DE LA POUP E ELLES TAIENT ENCHANT ES 3OPHIE ET 0AUL N TAIENT PAS MOINS HEUREUX SOPHIE – 6ENEZ VITE MES AMIS NOUS VOUS ATTENDONS POUR FAIRE LE CERCUEIL DE LA POUP E CAMILLE – -AIS DANS QUOI LA METTRONS NOUS SOPHIE – * AI UNE VIEILLE BO TE ½ JOUJOUX MA BONNE L A RECOU VERTE DE PERCALE ROSE C EST TRÊS JOLI VENEZ VOIR ,ES PETITES COURURENT CHEZ -ADAME DE 2 AN Oµ LA BONNE FINISSAIT L OREILLER ET LE MATELAS QU ON DEVAIT METTRE DANS LA BO TE LES ENFANTS ADMIRÊRENT CE CHARMANT CERCUEIL ELLES Y MIRENT LA POUP E ET

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LES MALHEURS DE SOPHIE

POUR QU ON NE V T PAS LA TÎTE BRIS E LES PIEDS FONDUS ET LE BRAS CASS

ELLES LA RECOUVRIRENT AVEC UN PETIT COUVRE PIEDS DE TAFFETAS ROSE /N PLA²A LA BO TE SUR UN BRANCARD QUE LA MAMAN LEUR AVAIT FAIT FAIRE %LLES VOULAIENT TOUTES LE PORTER C TAIT POURTANT IMPOSSIBLE

PUISQU IL N Y AVAIT PLACE QUE POUR DEUX !PRÊS QU ILS SE FURENT UN PEU POUSS S DISPUT S ON D CIDA QUE 3OPHIE ET 0AUL LES DEUX PLUS PETITS PORTERAIENT LE BRANCARD ET QUE #AMILLE ET -ADELEINE MARCHERAIENT L UNE DERRIÊRE L AUTRE DEVANT PORTANT UN PANIER DE FLEURS ET DE FEUILLES QU ON DEVAIT JETER SUR LA TOMBE 1UAND LA PROCESSION ARRIVA AU PETIT JARDIN DE 3OPHIE ON POSA PAR TERRE LE BRANCARD AVEC LA BO TE QUI CONTENAIT LES RESTES DE LA MALHEU REUSE POUP E ,ES ENFANTS SE MIRENT ½ CREUSER LA FOSSE ILS Y DESCEN DIRENT LA BO TE JETÊRENT DESSUS DES FLEURS ET DES FEUILLES PUIS LA TERRE QU ILS AVAIENT RETIR E ILS RATISSÊRENT PROMPTEMENT TOUT AUTOUR ET Y PLANTÊRENT DEUX LILAS 0OUR TERMINER LA FÎTE ILS COURURENT AU BASSIN DU POTAGER ET Y REMPLIRENT LEURS PETITS ARROSOIRS POUR ARROSER LES LILAS CE FUT L OCCASION DE NOUVEAUX JEUX ET DE NOUVEAUX RIRES PARCE QU ON S ARROSAIT LES JAMBES QU ON SE POURSUIVAIT ET SE SAUVAIT EN RIANT ET EN CRIANT /N N AVAIT JAMAIS VU UN ENTERREMENT PLUS GAI )L EST VRAI QUE LA MORTE TAIT UNE VIEILLE POUP E SANS COULEUR SANS CHEVEUX SANS JAMBES ET SANS TÎTE ET QUE PERSONNE NE L AIMAIT NI NE LA REGRETTAIT ,A JOURN E SE TERMINA GAIEMENT ET LORSQUE #AMILLE ET -ADELEINE S EN ALLÊRENT ELLES DEMANDÊRENT ½ 0AUL ET ½ 3OPHIE DE casser une autre poupée pour pouvoir recommencer un enterrement aussi amusant.

3

La chaux

L

A PETITE 3OPHIE N TAIT PAS OB ISSANTE 3A MAMAN LUI AVAIT D FENDU D ALLER SEULE DANS LA COUR Oµ LES MA²ONS B¯TIS SAIENT UNE MAISON POUR LES POULES LES PAONS ET LES PINTADES 3OPHIE AIMAIT BEAUCOUP ½ REGARDER TRAVAILLER LES MA²ONS QUAND SA MAMAN Y ALLAIT ELLE L EMMENAIT TOUJOURS MAIS ELLE LUI ORDONNAIT DE RESTER PRÊS D ELLE 3OPHIE QUI AURAIT VOULU COURIR ½ DROITE ET ½ GAUCHE LUI DEMANDA UN JOUR n -AMAN POURQUOI NE VOULEZ VOUS PAS QUE J AILLE VOIR LES MA²ONS SANS VOUS %T QUAND VOUS Y ALLEZ POURQUOI VOULEZ VOUS QUE JE RESTE TOUJOURS AUPRÊS DE VOUS

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LA CHAUX

MADAME DE RÉAN – 0ARCE QUE LES MA²ONS LANCENT DES PIERRES

DES BRIQUES QUI POURRAIENT T ATTRAPER ET PUIS PARCE QU IL Y A DU SABLE DE LA CHAUX QUI POURRAIENT TE FAIRE GLISSER OU TE FAIRE MAL SOPHIE – /H Ð MAMAN D ABORD J Y FERAIS BIEN ATTENTION ET PUIS LE SABLE ET LA CHAUX NE PEUVENT PAS FAIRE DE MAL MADAME DE RÉAN – 4U CROIS CELA PARCE QUE TU ES UNE PETITE FILLE MAIS MOI QUI SUIS GRANDE JE SAIS QUE LA CHAUX BR LE SOPHIE – Mais, maman…

MADAME DE RÉAN, l’interrompant. – Voyons, ne raisonne pas TANT ET TAIS TOI *E SAIS MIEUX QUE TOI CE QUI PEUT TE FAIRE MAL OU NON *E NE VEUX PAS QUE TU AILLES DANS LA COUR SANS MOI 3OPHIE BAISSA LA TÎTE ET NE DIT PLUS RIEN MAIS ELLE PRIT UN AIR MAUS SADE ET SE DIT TOUT BAS n * IRAI TOUT DE MÎME CELA M AMUSE ET J IRAI %LLE N ATTENDIT PAS LONGTEMPS L OCCASION DE D SOB IR 5NE HEURE APRÊS LE JARDINIER VINT CHERCHER -ADAME DE 2 AN POUR CHOISIR DES G RANIUMS QU ON APPORTAIT ½ VENDRE 3OPHIE RESTA DONC SEULE ELLE REGARDA DE TOUS C¦T S SI LA BONNE OU LA FEMME DE CHAMBRE NE POU VAIENT LA VOIR ET SE SENTANT BIEN SEULE ELLE COURUT ½ LA PORTE

L OUVRIT ET ALLA DANS LA COUR LES MA²ONS TRAVAILLAIENT ET NE SONGEAIENT PAS ½ 3OPHIE QUI S AMUSAIT ½ LES REGARDER ET ½ TOUT VOIR

TOUT EXAMINER %LLE SE TROUVA PRÊS D UN GRAND BASSIN ½ CHAUX TOUT PLEIN BLANC ET UNI COMME DE LA CRÊME n #OMME CETTE CHAUX EST BLANCHE ET JOLIE Ð SE DIT ELLE JE NE L AVAIS JAMAIS SI BIEN VUE MAMAN NE M EN LAISSE JAMAIS APPROCHER #OMME C EST UNI Ð #E DOIT ÎTRE DOUX ET AGR ABLE SOUS LES PIEDS *E VAIS TRAVERSER TOUT LE BASSIN EN GLISSANT DESSUS COMME SUR LA GLACE 19

LES MALHEURS DE SOPHIE

%T 3OPHIE POSA SON PIED SUR LA CHAUX PENSANT QUE C TAIT SOLIDE COMME LA TERRE -AIS SON PIED ENFONCE POUR NE PAS TOMBER ELLE POSE L AUTRE PIED ET ELLE ENFONCE JUSQU ½ MI JAMBES %LLE CRIE UN MA²ON ACCOURT L ENLÊVE LA MET PAR TERRE ET LUI DIT n %NLEVEZ VITE VOS SOULIERS ET VOS BAS MAM ZELLE ILS SONT D J½ TOUT BR L S SI VOUS LES GARDEZ LA CHAUX VA VOUS BR LER LES JAMBES 3OPHIE REGARDE SES JAMBES MALGR LA CHAUX QUI TENAIT ENCORE ELLE VOIT QUE SES SOULIERS ET SES BAS SONT NOIRS COMME S ILS SORTAIENT DU FEU %LLE CRIE PLUS FORT ET D AUTANT PLUS QU ELLE COMMENCE ½ SENTIR LES PICOTEMENTS DE LA CHAUX QUI LUI BR LAIT LES JAMBES ,A BONNE N TAIT PAS LOIN HEUREUSEMENT ELLE ACCOURT VOIT SUR LE CHAMP CE QUI EST ARRIV ARRACHE LES SOULIERS ET LES BAS DE 3OPHIE LUI ESSUIE LES PIEDS ET LES JAMBES AVEC SON TABLIER LA PREND DANS SES BRAS ET L EMPORTE ½ LA MAISON !U MOMENT Oµ 3OPHIE TAIT RAPPORT E DANS SA CHAMBRE -ADAME DE 2 AN RENTRAIT POUR PAYER LE MARCHAND DE FLEURS n 1U Y A T IL DONC DEMANDA -ADAME DE 2 AN AVEC INQUI TUDE 4 ES TU FAIT MAL 0OURQUOI ES TU NU PIEDS 3OPHIE HONTEUSE NE R PONDAIT PAS ,A BONNE RACONTA ½ LA MAMAN CE QUI TAIT ARRIV ET COMMENT 3OPHIE AVAIT MANQU D AVOIR LES JAMBES BR L ES PAR LA CHAUX n 3I JE NE M TAIS PAS TROUV E TOUT PRÊS DE LA COUR ET SI JE N TAIS PAS ARRIV E JUSTE ½ TEMPS ELLE AURAIT EU LES JAMBES DANS LE MÎME TAT QUE MON TABLIER 1UE MADAME VOIE COMME IL EST BR L PAR LA CHAUX IL EST PLEIN DE TROUS -ADAME DE 2 AN VIT EN EFFET QUE LE TABLIER DE LA BONNE TAIT PERDU 3E TOURNANT VERS 3OPHIE ELLE LUI DIT 20

LA CHAUX

n -ADEMOISELLE JE DEVRAIS VOUS FOUETTER POUR VOTRE D SOB IS SANCE MAIS LE BON $IEU VOUS A D J½ PUNIE PAR LA FRAYEUR QUE VOUS avez eue. Vous n’aurez donc d’autre punition que de me donner, POUR RACHETER UN TABLIER NEUF ½ VOTRE BONNE LA PIÊCE DE CINQ FRANCS que vous avez dans votre bourse et que vous gardiez pour vous AMUSER ½ LA FÎTE DU VILLAGE 3OPHIE EUT BEAU PLEURER DEMANDER GR¯CE POUR SA PIÊCE DE CINQ FRANCS LA MAMAN LA LUI PRIT 3OPHIE SE DIT TOUT EN PLEURANT QU UNE AUTRE FOIS ELLE COUTERAIT SA MAMAN ET N IRAIT PLUS Oµ ELLE NE DEVAIT PAS ALLER

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« Après le second poisson, Sophie s’aperçut qu’elle les tuait en les coupant en morceaux ; elle regarda avec inquiétude les poissons salés, ne les voyant pas remuer ; elle les examina attentivement et vit qu’ils étaient tous morts. »

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