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Nathalie Somers

Tous pour Mouche !

La vie suit son cours à Castelroc et petit à petit, les triplés prennent leurs marques entre gammes, entrechats et plaquages !

Mais un mystérieux voleur de bijoux menace la tranquillité du pensionnat…

Les triplés viendront-ils à bout de ce mystère ?

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Nathalie Somers

Quelle drôle de fratrie que celle de la famille Mouche !

Les triplés entrent en 6e au pensionnat de Castelroc, où ils vont découvrir que la vie au collège n’est pas toujours facile !

Entre les éclats de rire et les gros chagrins, les bêtises, les espoirs et les doutes, Nina l’espiègle, Lucille la timide et Clément le mystérieux sauront-ils rester soudés face à cette grande aventure ?

11,90 € TTC France

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Illustration de couverture : Nathalie Tousnakhoff

Découvrez les nouveaux héros de Nathalie Somers, l’auteur de la série Le Roman des filles !

Nathalie Somers

Le Malicieux Journal des sœurs Mouche au collège de Castelroc

11,90 € TTC France

Illustration de couverture : Nathalie Tousnakhoff

Une aventure menée tambour battant !

Dans la même collection :

Le Malicieux Journal des sœurs Mouche au collège de Castelroc

Les aventures de Nina, Lucille et Clément, les pétillants triplés qui font mouche !

Nathalie Somers

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Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Camille Icole Direction artistique : Élisabeth Hebert Fabrication : Thierry Dubus, Marie Dubourg © Fleurus, 2015 Site : www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-2151-2736-9 MDS : 652 186 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

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e la Toussa d s e c n a Vac à la maison ! int

«

A ïe, aïe, aïe ! En avant ! En avant !

– Mais non Jean-Pierre, en arrière, en arrière !

– Non, non, “en avant” mon cher Patrick, c’est évident… » La porte de la chambre s’ouvrit et la voix de Lucille s’éleva : – Tu es sur YouTube, Nina ? demanda-t-elle. Qu’est-ce que tu regardes ? La bande-annonce de Danse avec les stars ? Un pas en avant, deux pas en arrière, trois pas sur le côté ? C’est une nouvelle danse ?

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Nina, le front plissé par la réflexion, lui fit signe de se taire. Sur ses genoux, son petit frère Mathéo, âgé de deux ans, affichait le même air concentré.

– Chuuut Luce, dit-il d’un air important, « il faut écouter, j’te dis ».

Un sourire éclaira le visage de Lucille. À l’évidence, Mathéo ne faisait que répéter une phrase que Nina avait dû lui seriner. Sans insister, la jeune fille rejoignit sa sœur jumelle devant l’écran d’ordinateur. Elle éclata aussitôt de rire en découvrant ce qui la passionnait tant. Nina regardait bien une vidéo sur YouTube. Mais il s’agissait d’un match de rugby et non d’une démonstration de tango !

Avec un soupir de frustration, Nina appuya sur la touche « pause ».

– Rhâ, c’est malin de rire aussi fort ! Je n’ai rien entendu de ce qu’ils disaient. C’est un match super important, Castres-Toulouse, et je veux voir comment les Toulousains s’y prennent pour marquer un essai à la 42e minute. Sur mon coach de rugby.com, ils disent que c’est un modèle du genre…

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Vacances de la Toussaint à la maison !

Lucille, qui était habituellement la plus posée des deux, redoubla de rires. Vexée, sa sœur rétorqua : – Pas la peine de pouffer comme une madeleine…

– « comme une baleine », corrigea Lucille avant de repartir de plus belle à rigoler.

– … je suis en train de devenir une vrai « pro » du rugby, poursuivit sa sœur sans se soucier de l’interruption.

Regarde toutes les notes que j’ai prises !

Fièrement, elle montra les pages d’un petit carnet fleuri rempli de son écriture serrée (« de vraies pattes de Mouche », disait sa mère en riant).

– Excuse-moi, dit Lucille en se calmant enfin, je ne voulais pas me moquer, en fait j’admire ton acharnement à vouloir comprendre ce sport. Quelles drôles de règles du jeu : pourquoi donc est-il interdit de faire des passes vers l’avant ? Ça me semble quand même plus logique de faire des passes en avant quand on avance, que des passes en arrière !

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Mathéo, soudain lassé par ces discussions auxquelles il ne comprenait rien, se laissa glisser des genoux de sa sœur et se faufila hors de la chambre en déclarant : – J’ai faim. Je veux un gâteau.

Nina le regarda sortir en pensant qu’il avait bien de la chance que ses parents tiennent un salon de thé. Des gâteaux, il y en avait toujours !

Haussant les épaules, elle finit par répondre à sa jumelle : – Je ne cherche pas la logique. C’est du sport, donc c’est forcément un truc bizarre.

Lucille souleva les longs cheveux bruns de sa sœur et passa le bras autour de ses épaules.

– Je sais que tu n’aimes pas le sport, et je trouve que tu as beaucoup de mérite de passer autant de temps sur le Net pour apprendre tout ce qu’il faut savoir sur le rugby.

Nina pencha la tête de côté pour l’appuyer contre celle de sa jumelle.

– Je le fais parce que j’ai promis à Clément de l’aider à améliorer ses performances, dit-elle d’une voix bourrue, mais franchement, je me demande pourquoi je me casse la 8

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tête. Depuis qu’on est rentrés à la maison pour les vacances, il passe tout son temps avec ses anciens coéquipiers. Il joue les modestes mais laisse croire à tout le monde qu’il est devenu un champion à la pension. S’ils savaient qu’à Castelroc toute l’équipe n’arrête pas de lui répéter qu’il est nul !

– Mais tu ne diras rien parce que tu es une gentille sœurette…

Nina fit la moue.

– Chais pas… ça me démange quand même.

Lucille attrapa ses mains et la fit lever.

– Allons, solidarité de triplés !

– Mouais…

– De toute façon, pour l’instant, tu as autre chose à faire : Papa et maman ont besoin d’aide au salon de thé !

Quelques minutes plus tard, les deux filles se présentaient au rez-de-chaussée, dans la cuisine où étaient stockés biscuits, gâteaux, glaces, sorbets et autres douceurs, sucreries et compagnie.

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– Ah ! Nina, enfin ! Où donc étais-tu passée ? demanda M. Mouche tout affolé en préparant un plateau.

– T’inquiète papa, c’est pas parce que je m’appelle « Mouche » que je m’étais envolée !

La plaisanterie n’était pas nouvelle dans la famille, mais elle amena tout de même un large sourire sur le visage de leur père.

– Très drôle ! dit celui-ci, mais ce n’est pas le moment de plaisanter. C’est le coup de feu ici ! Depuis que le soleil est sorti de derrière les nuages, toute l’île d’Oléron s’est donné rendez-vous sur notre terrasse. C’est génial, mais Le Jardin des délices n’est pas assez grand… Et en même temps, on ne peut pas se permettre de perdre des clients ! Oh, là là !

Comment va-t-on faire ?

Mme Mouche poussa la porte à double battant à ce moment précis. Elle portait trois plateaux chargés de vaisselle sale en équilibre et paraissait très lasse. Lucille se souvint alors que Mathéo, leur petit frère de deux ans, avait fait des cauchemars toute la nuit. Leur mère n’avait pas dû beaucoup dormir !

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Pourtant, comme si elle avait suivi entièrement la conversation, elle énonça calmement : – Il faut que l’une de vous deux aille accueillir les gens qui font la queue et leur distribue les cartes des desserts.

Pendant qu’ils choisissent, ils ne voient pas le temps passer.

La deuxième passe à chaque table où les gens ont fini de consommer et leur parle de la balade qu’il y a à faire jusqu’au bout de la plage et de l’aire de jeux pour les petits.

Avec un peu de chance, ils libéreront plus vite leur place.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Lucille prit les pochettes des menus et Nina se dirigea vers la terrasse du Jardin des délices. Chacune savait que Lucille était plus organisée et que Nina n’avait pas son pareil pour convaincre les gens.

Dehors, Nina retrouva Clément qui aidait à servir et à débarrasser. Avec ses cheveux blonds, il était difficile de croire qu’il était né le même jour que les jumelles. La nature avait parfois de l’humour. Nina s’approcha de lui.

Discrètement, elle lui glissa : – Alors champion, tu n’es pas avec la foule de tes fans cet après-midi ?

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Le garçon leva les yeux au ciel et marmonna : – Arrête de faire ta jalouse !

Quelques minutes plus tard, après avoir vanté les mérites de la balade sur la plage à deux couples de touristes, Nina recroisa Clément qui emportait un plateau vide.

– Jalouse ? Pourquoi donc je serais jalouse ?

– Parce qu’il y a des gens qui m’admirent et que tu ne peux pas en dire autant ! Tu n’as même pas pu jouer un nouveau morceau de piano à papa et maman !

Sur ce, Clément se dirigea bien vite vers la cuisine. Nina était toute rouge, mais elle se retint de le suivre. Avisant une famille avec de jeunes enfants, elle s’approcha d’eux pour leur expliquer comment se rendre à l’aire de jeu. Elle se demanda ensuite si son frère n’avait pas un peu raison.

Il est vrai que Mme Tribarnek, son horribilis affreusis professeur de piano, ne lui avait fait travailler que des gammes depuis la rentrée. Du coup, elle avait déçu ses parents, qui s’attendaient à ce qu’elle les épate avec un mini-concert. Elle en avait profité pour leur expliquer combien cette prof était horrible et affreuse mais, au lieu 12

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de la plaindre, ils lui avaient conseillé de lui faire confiance.

Faire confiance ? À cette mégère ? À ce monstrueux tyran aussi sympathique qu’un scorpion atteint du virus Ebola ? Certainement pas !

Nina souffla à fond pour se calmer. Sûr qu’elle arriverait à lui clouer le bec, à cette Tribarnek !

Mais pour l’heure il y avait d’autres urgences…

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ballon pointu u t u t u l r !

Tu

Dimanche 9 novembre Journal de Nina

Q uel week-end ! Le Jardin des délices n’a pas désempli

du matin au soir ! Presque pire qu’en été ! Il faut dire que par ici, dès qu’il fait un peu beau, c’est un vrai bonheur.

(Rien à voir avec Paris…) Les gens font comme s’ils étaient en vacances… (C’est idiot ce que j’écris : ce sont les vacances ! Mais bon, ce que je voulais dire, c’est que ce ne sont pas les grandes…) Bref, les gens portent des tee-shirts et certains osent même les shorts. (Au fait, pourquoi est-ce 14

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Turlututu ballon pointu !

que je raconte tout ça ? Je ne suis quand même pas une journaliste qui écrit pour La Charente libre ! On s’en moque, non ? Ben oui, un peu, mais pas complètement, parce que tous ces touristes, ça veut dire « boulot, boulot », et « boulot, boulot » : ça veut dire qu’on n’a plus le temps de rien faire et encore moins de faire RIEN. Or, c’est sacré le farniente… (C’est un mot inventé par les Italiens pour dire exactement « faire rien » et inventer un tel mot, il fallait le faire ! J’adore les Italiens !)

Alors hier soir, Clément, Lucille et moi, on est allés voir papa et maman et on a posé un préavis de grève pour le dimanche. (Enfin, Lucille n’était pas trop d’accord, il a fallu la forcer un tantinet…) On leur a dit que c’était bien joli tout ça, mais que c’était le dernier week-end des vacances et qu’on voulait en profiter un peu. Maman a pris son air sévère et a froncé les sourcils en disant qu’on en avait profité à fond pendant presque deux semaines, qu’ils ne nous avaient rien demandé jusqu’à présent (ce qui n’était pas totalement faux…), et que quand même on pouvait bien leur filer un petit coup de main quand ils 15

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étaient dans la panade (enfin, un truc comme ça…). D’un œil soupçonneux, elle a demandé si cette « revendication n’avait pas pour unique but de faire augmenter notre tarif horaire » (en clair : si on ne voulait pas uniquement une augmentation de notre argent de poche). On a répondu que « non », ce n’était pas pour ça, mais que, s’ils insistaient pour nous donner plus, là, on ne dirait pas non…

Elle n’a pas eu l’air convaincu.

Heureusement, papa était là. Il a dit qu’il nous comprenait bien sûr et que, lui aussi, avec un temps pareil, il aimerait aller se promener. Finalement, ils ont délibéré dans leur coin et sont revenus nous annoncer que notre dimanche après-midi nous était accordé. Youhou ! On était trop contents !

En fait, on avait demandé la journée uniquement pour avoir une ou deux heures de liberté… On sait que maman est dure en affaires : il faut dire qu’elle était directrice commerciale avant, alors les négociations, elle connaît ! À 14 h 00 précises, à la seconde même où l’on a raccroché nos tabliers, Clément a disparu. Pffft ! Envolé, le frérot !

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Moi qui lui avais dit de m’attendre pour lui montrer la dernière vidéo que j’avais vue sur YouTube, j’étais furieuse !

Heureusement, Lucille était là et on a décidé d’aller se balader vers notre crique préférée pour ramasser des coquillages.

Sauf que, pour aller vers la crique, on doit traverser le village. Et à la sortie du village, il y a le terrain de sport. Et, perché sur les barrières qui entourent le terrain de sport, tel maître Corbeau sur son arbre, devinez qui était là ?

Clément Mouche dans toute sa splendeur ! Ses anciens coéquipiers étaient groupés autour de lui et tout ce petit monde discutait joyeusement.

– Regarde-moi ça ! Il ne lui manque plus qu’un fromage dans son bec et ce sera tout pareil que dans la fable ! Tu as vu ces nigauds ? Ils croient tout ce qu’il raconte. Et vas-y que je te flatte, vas-y que je te passe de la pommade. Pour eux, c’est un champion !

– Dans leur équipe, c’était un champion, a commenté Lucille.

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– Ouais, c’est vrai qu’au royaume des aveugles les borgnes sont trois…

– « sont rois », a corrigé ma savante de sœur. Pourquoi est-ce qu’ils seraient trois ?

J’ai haussé les épaules. Je n’en savais rien, mais comme de toute façon il y a plein d’expressions que je trouve bizarres, ça ne me dérangeait pas trop. J’étais bien plus intéressée par Clément et j’ai marmonné : – Je ne sais pas ce qui me retient d’aller leur raconter ce qui se passe en sport-étude à Castelroc. Parce que, là-bas, c’est pas le même niveau. Et le fabuleux Clément Mouche, il est loin d’être un champion !

– Ton amour fraternel peut-être ?

– Quoi « mon amour fraternel » ?

– C’est « ton amour fraternel » qui te retient.

– Tu parles ! Moi, Nina, qui trouve cosmiquement ennuyeux tout ce qui touche de près ou de loin au sport, je me casse la tête à regarder des vidéos rugbystiques nulles, et lui, il m’évite ! Tu parles d’un amour fraternel ! J’ai bien

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envie d’aller leur dire deux mots, moi, à ces « fanas » du ballon pointu !

– Alors, ce sera moi.

– Toi quoi ? ai-je demandé en levant des sourcils étonnés parce que je ne comprenais rien à ce qu’elle disait.

– Ce sera moi qui te retiendrai, a déclaré sérieusement Lucille.

Elle a posé une main apaisante sur mon bras et a expliqué : – On repart ce soir. Demain, Clément va de nouveau devoir affronter les moqueries et les entraînements-massacres. Il aura bien besoin d’avoir en mémoire toute l’admiration que lui portent ses copains pour tenir le coup. Et tu verras, il ne tardera pas à te supplier de voler à son secours.

Et là, les heures que tu as passées devant ton écran pour devenir incollable sur le rugby te seront très utiles.

Alors, je l’ai écoutée parce que Lucille, elle se trompe pas souvent pour les trucs comme ça. On a donc continué notre chemin en les ignorant et on est bientôt arrivées à la crique. Dans ce petit coin bordé de rochers, la mer est plus 19

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transparente que dans les bouteilles d’eau minérale des publicités. Et il n’y a pas de mots pour décrire les couleurs, tellement elles sont belles.

On a enlevé nos chaussures et on est parties à la pêche !

Alors que j’essayais de décoller une moule qui s’accrochait désespérément à son rocher, j’ai dit : – J’ai pas trop envie de retourner à Castelroc.

– Ah bon ? a fait Lucille en relevant la tête. Moi au contraire, je n’attends que ça !

– C’est parce que tu vas commencer les cours de danse avec Mlle Petrovna.

Le visage de ma jumelle s’est illuminé. Et comme moi, je faisais la tête, on aurait dit « Jean qui rit et Jean qui pleure » !

– Oh oui, a-t-elle avoué, ça va être absolument merveilleux !

– Tu t’en fiches, de ne pas avoir les horaires aménagés ? Ça veut quand même dire que tu auras beaucoup plus d’heures en classe que celles qui font danse-étude ! Papa et maman s’inquiètent pour toi…

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– C’est pas grave, ça. Je travaillerai autant qu’il faudra.

Matin, midi, soir et même la nuit ! Prendre des cours particuliers avec Anastasiya Petrovna, tu imagines ? Tu as vu comme le spectacle que ses élèves ont présenté à Halloween était beau ? Si seulement je pouvais participer au prochain !

– Évidemment que tu participeras au prochain ! Quant au spectacle d’Halloween, j’ai surtout remarqué que Charlène était plus vraie que nature déguisée en sorcière…

Lucille a éclaté de rire. Pour notre plus grand malheur, cette peste de Charlène partage notre chambre à la pension et ça fait du bien de rire un peu d’elle.

– Dire qu’on va de nouveau devoir supporter cette pimbêche… Une raison de plus de ne pas avoir envie d’y retourner.

– Bah, il y aura Yasmina. Elle nous donnera des nouvelles de Shakira1 !

J’ai fait la moue. Ce n’est pas que je n’aime pas Yasmina.

Mais l’idée de la revoir ne suffisait. D’ailleurs qui voudrait 1. Cf. tome I L’Arrivée. Shakira est le hamster de Yasmina.

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quitter cette jolie crique ensoleillée ? Je commençais à comprendre cette moule qui me résistait toujours…

Lucille s’est approchée de moi et a dit doucement : – C’est à cause de Mme Tribarnek, hein ?

Je n’ai pas répondu. Ce n’était pas la peine. Elle avait saisi. Quand on est reparties, j’ai jeté un dernier regard à la crique. Et à la moule, toujours accrochée à son rocher.

Quelque part, je crois que je l’enviais un peu…

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Le retour !

Lundi 10 novembre Journal de Lucille

E nfin ! Enfin, nous sommes de retour à Castelroc !

Ces deux semaines de vacances ont été interminables…

Chaque journée me paraissait plus longue que la précédente. Je sais, c’est incroyable de parler ainsi des vacances, et pourtant c’est 100 % vrai. J’avais tellement hâte de commencer les cours de danse avec Mlle Petrovna !

Heureusement, avec le salon de thé, on a été bien occupés.

Tous les matins, j’allais aider papa à préparer des cupcakes 23

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et des brioches. J’aime bien pâtisser avec lui… Il n’arrête pas de s’inquiéter pour tout et de répéter qu’il va rater sa fournée, mais ça ne l’empêche pas d’être le meilleur pâtissier que je connaisse. Et le plus drôle aussi ! Il ne suit jamais une recette jusqu’au bout. Il y a toujours un moment où il a besoin d’improviser : « Tiens, moi, je ferais plutôt comme ça ! » ou « Pourquoi n’ajouterions-nous pas ceci ou cela ? » Parfois, cela finit bizarrement ! Comme le jour où il a mis du colorant bleu dans la pâte à crêpes… Il voulait rappeler la couleur de l’océan… Résultat : la pâte est devenue toute verte (à cause du jaune des œufs, mais ça, on l’a compris trop tard) ! Elle était très bonne, mais absolument impossible à vendre. On aurait dit qu’elle était moisie… Du coup, on a mangé des crêpes pendant trois jours à la maison. Salées, sucrées, à toutes les sauces, pour tous les goûts… Qu’est-ce qu’on a rigolé !

Mais, malgré tout, je dois avouer que je n’étais qu’à moitié présente dans la cuisine. Plusieurs fois, il m’a regardé avec de grands yeux étonnés quand je lui apportais le beurre alors qu’il m’avait demandé de la farine.

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Le retour !

– Ne me dis pas que tu es amoureuse ! s’est-il exclamé un jour.

Là, c’est moi qui ai ouvert de grands yeux.

– Moi ? Amoureuse ? Quelle drôle d’idée ! Je n’ai vraiment pas le temps pour ces trucs-là.

– Tant mieux ! Je n’ai pas envie que ma fille m’échappe déjà, a-t-il bougonné. Les garçons, tu as le temps. Quand tu auras cent ans, tu pourras commencer à y songer !

Nous nous sommes mis à rire tous les deux, mais quand je lui ai tendu la passoire au lieu du rouleau à pâtisserie, il a bien fallu que j’explique : – Je n’arrête pas de penser que je vais reprendre la danse.

Parfois, ça me semble si incroyable que je dois me pincer pour m’assurer que je ne rêve pas.

Papa a soupiré.

– Je comprends. Si c’est à cause de la danse, je n’ai plus qu’à m’incliner. À moi de m’adapter : la prochaine fois, quand je voudrai que tu ranges le beurre au frigo, je te dirai de le mettre au four !

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Malgré mes maladresses, il m’a gardé auprès de lui, et c’était super.

Mais maintenant, c’est encore mieux ! Je suis à Castelroc !

Je suis à Castelroc ! Je suis à Castelroc !

Quand on est arrivées dans la chambre, hier soir, Yasmina était déjà là. Elle avait une petite mine, car Shakira n’était pas revenue et, pour la première fois de sa vie entière, elle n’avait pas d’animaux autour d’elle.

– C’est dur, a-t-elle murmuré en nous montrant des photos de son hamster. En plus, ma chienne Zéphira va bientôt mettre bas. Dire que je ne serai même pas avec elle pour la réconforter…

Bien sûr, elle avait aussi des photos de Zéphira.

– C’est un épagneul bleu de Picardie, a-t-elle précisé.

– Pourquoi bleu ? Elle n’est pas bleue ! s’est insurgée Nina.

C’est vrai, elle était plutôt blanche avec des taches grises et noires.

– C’est un épagneul bleu, a insisté Yasmina d’un air buté, c’est comme ça.

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Le retour !

Je n’ai rien osé dire parce que Yasmina, parfois, elle est drôlement têtue. Prudemment, j’ai commenté : – Elle a de beaux yeux. Ils sont de la même teinte que sa truffe.

Yasmina m’a souri, ravie. Mais Nina, qui ne comprend jamais quand il faut se taire, l’a ramené une fois de plus.

– On dirait qu’elle a avalé une pastèque, a-t-elle plaisanté en montrant son ventre tout rond.

– C’est pas drôle, a rétorqué Yasmina très sérieusement.

Le vétérinaire dit qu’elle attend beaucoup de petits. Au moins dix, il pense. Et pour une chienne si jeune, ça fait vraiment beaucoup. Il a dit qu’il fallait bien la surveiller et moi, je ne serai pas là pour m’en occuper !

Malgré ses lunettes, j’ai vu des larmes briller dans les yeux noirs de Yasmina. J’ai donné un coup de coude à Nina, qui ouvrait déjà la bouche, pour qu’elle se taise.

J’avais trop peur qu’elle fasse encore une blague idiote.

Parfois, ma sœur a autant de sensibilité qu’un rhinocéros.

– Ne t’inquiète pas ! Tes parents feront ça très bien, ai-je rassuré Yasmina.

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Nina, vexée, ouvrait de nouveau la bouche, peut-être pour rouspéter… Mais ça, je ne le saurai jamais, car la porte de la chambre s’est ouverte en claquant.

– Ah, zut ! Vous êtes déjà là !

Et comme Nina avait déjà la bouche ouverte, elle a répliqué illico : – Salut votre altesse, nous aussi on est ravies de te revoir !

Charlène (puisque, bien sûr, c’était elle) a haussé ses sourcils avec dédain et a tiré son énorme valise à l’intérieur de la chambre. Elle était au moins deux fois plus grosse que les nôtres.

– Tu n’as amené que ça ? s’est moquée Nina. Mais comment vas-tu faire pour survivre jusqu’à Noël ? J’espère que tu as prévu des livraisons en cours de période !

Sans un mot, Charlène est ressortie dans le couloir. Le regard de Nina a croisé le mien et j’ai bien vu qu’elle se demandait si la peste n’était pas allée pleurnicher auprès d’une surveillante, histoire de nous créer des ennuis dès son arrivée. Mais l’instant suivant, elle revenait en tirant un gigantesque sac à roulettes !

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Le retour !

Comme on restait toutes les trois bouche bée, elle a dit d’un ton méprisant : – Je n’ai pas l’habitude de m’habiller comme une plouc, moi !

On en a déduit que nous, si.

Bien décidée à l’ignorer, je me suis tournée vers Yasmina et je lui ai posé des questions à Yasmina sur Zéphira. Succès assuré : elle, d’ordinaire si peu bavarde, est devenue intarissable. Mais Nina, elle, n’écoutait que d’une oreille. Et ne regardait les photos que d’un œil. De l’autre, elle ne perdait pas une miette de l’installation bruyante de Charlène.

Cette dernière, qui est méchante mais pas idiote, s’en est rendu compte. Aussi, c’est avec un malin plaisir qu’elle a sorti un poster d’un tube en carton et qu’elle l’a déroulé sous le nez de Nina.

– Puisque ça t’intéresse, a-t-elle minaudé, tu vas me dire ce que tu en penses… C’est le photographe attitré de l’Opéra Garnier qui l’a prise. Il fait les portraits de toutes les danseuses étoiles.

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Le Malicieux Journal des soeurs Mouche au collège de Castelroc

La photo était tellement grande qu’on ne pouvait pas faire autrement que la regarder. On aurait dit une affiche publicitaire. Dessus, Charlène, dans la tenue de sorcière qu’elle portait pour le spectacle d’Halloween, posait sans sourire. Je n’ai pas pu m’empêcher de la trouver belle sur cette immense image. Et très « pro ».

– C’est pour faire peur aux enfants qui ne sont pas sages ? a demandé Nina.

Charlène a eu un petit reniflement méprisant.

– Tu peux toujours sortir tes vannes nulles, a-t-elle rétorqué. Mais la vérité est là, sous tes yeux. Ce poster, c’est le premier d’une longue série ! Le photographe va me prendre en photo dans tous les costumes des premiers rôles des spectacles donnés à Castelroc. Mes parents ont déjà fixé un rendez-vous avec lui fin décembre pour le prochain shooting.

– Ha ! Ha ! a éructé Nina en s’étouffant à moitié. Parce que tu crois que tu auras le premier rôle à Noël ?

– Je ne le crois pas. J’en suis sûre. Je suis la meilleure danseuse des sixièmes.

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Le retour !

– Sauf que tu oublies que Lucille va prendre des cours avec Mlle Petrovna maintenant. Tu n’es plus la meilleure !

En plus, autant je trouve que le costume de sorcière te va comme un gant, autant je te vois très mal en gentille fille du Père Noël !

Charlène a alors tourné ses yeux bleus vers moi et m’a détaillé des pieds à la tête comme si j’étais un cheval à la foire. Puis elle a juste dit : – Elle, meilleure ?

Et elle a éclaté de rire avant de se diriger vers la salle de bains avec ses trois trousses de toilette.

Yasmina et Nina m’ont assuré qu’elles étaient sûres que ce serait moi qui décrocherais le rôle, mais j’étais énervée quand même. Contre Charlène bien sûr, mais aussi contre Nina. Qu’est-ce qu’elle a besoin de réagir aux provocations de cette peste ? C’est vrai, d’un côté, ça me flatte qu’elle croie en moi, mais de l’autre, j’ai horreur des conflits et je préférerais qu’elle ne se mêle pas de mes affaires.

Moi, tout ce qui m’intéresse, c’est la danse !

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Composition et mise en pages : Text’Oh !

N° d’édition : 15022 Achevé d’imprimer en février 2015 par Legoprint en Italie Dépôt légal : mars 2015

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Nathalie Somers

Tous pour Mouche !

La vie suit son cours à Castelroc et petit à petit, les triplés prennent leurs marques entre gammes, entrechats et plaquages !

Mais un mystérieux voleur de bijoux menace la tranquillité du pensionnat…

Les triplés viendront-ils à bout de ce mystère ?

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Nathalie Somers

Quelle drôle de fratrie que celle de la famille Mouche !

Les triplés entrent en 6e au pensionnat de Castelroc, où ils vont découvrir que la vie au collège n’est pas toujours facile !

Entre les éclats de rire et les gros chagrins, les bêtises, les espoirs et les doutes, Nina l’espiègle, Lucille la timide et Clément le mystérieux sauront-ils rester soudés face à cette grande aventure ?

11,90 € TTC France

www.fleuruseditions.com

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Illustration de couverture : Nathalie Tousnakhoff

Découvrez les nouveaux héros de Nathalie Somers, l’auteur de la série Le Roman des filles !

Nathalie Somers

Le Malicieux Journal des sœurs Mouche au collège de Castelroc

11,90 € TTC France

Illustration de couverture : Nathalie Tousnakhoff

Une aventure menée tambour battant !

Dans la même collection :

Le Malicieux Journal des sœurs Mouche au collège de Castelroc

Les aventures de Nina, Lucille et Clément, les pétillants triplés qui font mouche !

Nathalie Somers

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