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Sommaire Patricia Beucher

15-27, rue Moussorgski 75018 Paris

Ma petite basse-cour bio

À la campagne comme aux abords de la ville, il est possible de créer une basse-cour dans son jardin.

Mais encore faut-il avoir toutes les connaissances indispensables pour ne pas faire d’erreurs, surtout si celle-ci est bio.

Aussi, l’auteur vous confie dans cet ouvrage son expérience et vous donne toutes les clés pour bien débuter et conduire votre petit élevage bio de poules, d’oies, de canards, de dindes et de lapins : choix de la race, acclimatation des espèces, construction et aménagement du logement, alimentation, cohabitation avec les autres animaux…

Patricia Beucher

Ma petite basse-cour

bio

Quelques conseils avant de débuter…

Les poules Les oies Les canards Les dindes Les lapins

Quel que soit votre souhait – ramasser des œufs frais, animer votre jardin, être débarrassé des limaces ou dispensé du passage de la tondeuse… –, ce rêve est à portée de main !

00,00 € TTC 12,50

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Sommaire Quelques conseils avant de débuter…

La question du logement Bien choisir ses animaux de basse-cour Acclimater vos pensionnaires

Les poules Comment choisir vos poules Quelques précautions indispensables Poulaillers et enclos La nourriture, clé d’une bonne santé Des œufs frais toute l’année

Les oies Comment choisir vos oies Aménager leur logement Acclimater les nouvelles venues Le bon régime alimentaire Pesticides, attention !

Bien conduire son élevage

Les canards Comment choisir vos canards Petit abri, grand enclos et beau bassin Le régime alimentaire Élever des canetons

Les dindes Les différentes races L’abri et l’enclos Les joies de la cohabitation Le bon régime Un an dans la vie d’une dinde

Les lapins

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Quelle race choisir ?

Aménager le logement Un régime alimentaire adapté Les maladies et leurs remèdes La reproduction et les lapereaux

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Pour en savoir plus Index

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Quelques conseils… … avant de débuter. Pour le spectacle souvent cocasse des volailles, pour l’efficacité de ces tondeuses très écologiques et leur appétit insatiable pour tout ce qui embête le jardinier, poules, oies, dindes, et canards ont leur place dans une maison avec jardin. À la campagne comme aux abords de la ville, car avec un peu d’astuce, il est facile d’entretenir une basse-cour sans détériorer son jardin ni déranger ses voisins.

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La question du logement Quel espace pour quelles espèces ?

Si vous envisagez l’élevage de deux ou trois poules, elles s’accommodent facilement d’une petite parcelle au fond du jardin, même en banlieue : une trentaine de mètres carrés dans un endroit calme et ombragé et un poulailler de 1 m2 suffiront à votre bonheur commun… Pas de bruits, pas d’odeurs, aucun souci en vue. En revanche, si vous ajoutez un coq, si ce sont les oies, les dindes ou les canards qui vous tentent, attention ! Coq, dindes et oies s’expriment bruyamment à la moindre alerte ; les canards sont moins tonitruants, mais certaines races sont bavardes, et donc à déconseiller si votre terrain n’est pas isolé d’au moins 200 m des voisins les plus proches. De plus, les canards nécessitent un coin de prairie assorti d’un bassin pour s’ébattre à leur aise. Si vous disposez de moins de 200 m2 pour deux canards et de 500 m2 pour deux oies, l’endroit se transformera vite en un terrain pelé, boueux et malodorant. Les dindes ont l’habitude – désagréable et destructrice – de voler, et comme elles sont lourdes, elles causent de gros dégâts si elles ne sont pas enfermées dans un parc entouré d’un haut grillage (2 m), et ce sur au moins 100 m2 par sujet, car ce sont aussi de grandes mangeuses d’herbe. L’élevage des lapins enfin a ses servitudes particulières, car si les clapiers s’empilent dans un minimum de surface au sol, il faut prévoir 20 m2 de choux, trèfle et autres salades en complément de verdure indispensable à l’équilibre alimentaire de ces animaux.

Aussi, avant de vous précipiter sur les premières ravissantes petites boules de plumes ou de poils que vous rencontrez, réfléchissez bien à ces contraintes. Quand votre choix est fait, préparez l’aménagement des lieux afin que tout soit prêt pour accueillir vos protégés. Car même si vous n’achetez que deux poules ou deux canards, le jour où ils seront là, il leur faudra un abri avec mangeoire et abreuvoir dans un espace clos propre à les protéger des intrus. Tout de suite !

Car si monsieur Renard est l’ennemi officiel numéro un de la basse-cour, les chiens et chats errants causent au moins autant de gros dégâts.

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Quelques conseils avant de débuter…

À l’ombre et au calme Volailles et lapins se portent mieux dans un endroit abrité des courants d’air et du plein soleil. Placez votre basse-cour de préférence au fond du terrain, dans un angle, par exemple contre la haie, afin de leur ménager un ombrage quotidien et une atmosphère calme. Les volailles se régaleront de plus des nombreux insectes qui nichent dans les feuilles mortes au pied des arbustes. À défaut de végétation, des palissades, des cloisons tressées joliment peintes, un rouleau de canisses déroulé sur quatre piquets suffisent à créer un coin d’ombre indispensable en été.

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Placez l’enclos de vos volailles à l’ombre et prévoyez une réserve d’eau.

À chaque espèce, son abri Si vous n’avez que deux poules et un canard, il est inutile de construire des logements séparés. Lorsque deux poules et un couple de canards doivent cohabiter, la situation est déjà plus critique, car les canards mâles sont capables de harceler les poules ; le logement avec parc séparé est donc conseillé.

Les dindes et les oies sont des oiseaux lourds et patauds qui ne font pas bon ménage avec les poules à l’heure du

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coucher ; mieux vaut donc prévoir un petit chez-soi pour chaque famille. Comptez 1 m2 d’abri pour deux oies, deux dindes, quatre poules ou canards, quatre lapins. Pour les aménagements spécifiques à chaque espèce, reportez-vous aux chapitres concernés.

Le bon modèle d’abreuvoir Les volailles ont en commun l’habitude de se bousculer et de renverser tout ce qui se trouve à leur portée. Elles salissent aussi en un rien de temps les plats et abreuvoirs posés sur le sol. Choisissez de préférence un abreuvoir à suspendre. Si vous n’en trouvez pas, posez le classique modèle à réserve d’eau sur support stable à 20 cm du sol. Ainsi, la provision d’eau restera propre et vous éviterez les ennuis de santé dus au manque d’hygiène.

Un abreuvoir en métal est plus solide et il existe des dispositifs à suspendre qui préservent l’eau des saletés. Mais ces modèles sont trois fois plus chers que leurs homologues en plastique, et aussi plus lourds et plus difficiles à nettoyer, car les algues se fixent aux parois de la soucoupe, moins lisses que lorsqu’elles sont en plastique. Les vilains abreuvoirs rouge et blanc en plastique sont bon marché et permettent de détecter facilement la moindre salissure. Leurs parois lisses facilitent l’élimination des algues qui les souillent. Pour que l’eau de boisson reste claire et saine, un brossage énergique de la soucoupe suivi d’un rinçage s’impose chaque semaine.

Des mangeoires en self-service L’alimentation : enfermée au sec !

Prévoyez une ou deux poubelles avec couvercle pour conserver le grain nécessaire au sec et à l’abri des rongeurs. Vous les rangerez à proximité du poulailler pour remplir les mangeoires sans allées et venues pénibles, surtout si vous optez pour de grands distributeurs automatiques, lourds à transporter lorsqu’ils sont pleins.

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Vous trouverez dans les jardineries agricoles de grandes mangeoires à réserve de grain, contenant jusqu’à 10 litres de céréales. On les suspend à 20 cm du sol, ce qui évite que les volailles ne salissent leur nourriture. Ces modèles sont parfaits pour nourrir deux ou trois poules pendant 3 semaines, deux canards ou dindes durant 2 semaines. On règle le débit du grain dans la coupelle à l’aide de chaînettes et de pitons, en fonction

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du mélange choisi. Pour éviter le gaspillage, il faut que le grain n’emplisse pas la coupelle au-delà de la moitié de sa hauteur, sinon les volailles en projettent de tous côtés.

Bien choisir ses animaux de basse-cour Le printemps, saison de tous les débuts Quelle que soit l’espèce que vous envisagez d’élever, c’est au printemps, entre mars et juin, que le choix en jeunes volailles est le plus vaste. À cette époque de l’année, on trouve aussi bien des poussins de quelques jours que des sujets de 5 à 6 mois prêts à pondre ou bons à engraisser. Prenez le temps de bien vous renseigner, car malheureusement, tous les éleveurs ne présentent pas des sujets de qualité. Le bouche-àoreille est à cet égard le plus précieux des conseillers, car les amateurs déjà expérimentés connaissent les bonnes adresses.

Ne vous décidez pas sur un coup de tête, examinez bien les bêtes avant de les acheter : leur plumage doit être brillant, l’œil vif, les pattes bien lisses, le bec sans défaut et le corps bien proportionné.

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Cette cagette en bambou munie de liens de fermeture permet de transporter en toute sécurité vos oisons et vos poussins.

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Pour faciliter la cohabitation des nouveaux venus, un petit séjour de quelques jours dans un parc à part est conseillé.

Races anciennes ou contemporaines ?

Si vous recherchez avant tout des volailles performantes, vous trouverez un bon choix de races dites « fermières » au marché local, à des prix très modiques. Il s’agit de races modernes, dites « de rapport », sélectionnées soit pour leurs caractères de bonnes pondeuses, soit pour la qualité de leur chair. Ces volailles qui portent souvent le nom de la race ancienne dont elles sont issues (type Marans, type Wyandotte pour les poules, par exemple) sont en fait obtenues par des croisements complexes et spécialement sélectionnés pour un usage : canards et oies pour le foie gras, poulets de chair, poules pondeuses.

Sachez toutefois que ces races n’étant pas fixées, si vous souhaitez faire couver quelques œufs pour élever des poussins, vous obtiendrez des animaux disparates, certains conformes à leurs parents, d’autres très éloignés, exprimant la grande variété génétique de leur lignage.

Si vous optez pour des races anciennes, les poussins ressembleront fortement à leurs parents, surtout si vous choisissez les œufs de sujets les plus typiques de la race pour maintenir fidèlement le lignage. En revanche, trouver des oiseaux de race est moins facile : il faut s’adresser à des éleveurs recon-

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nus par les nombreux clubs avicoles régionaux qui président à la définition des critères des races locales, et payer le prix de cette sélection rigoureuse, soit quatre à cinq fois celui d’une volaille ordinaire. Mais c’est souvent le début d’une nouvelle marotte, et nombre de races anciennes en voie de disparition ont ainsi retrouvé leur vitalité ces 20 dernières années. Le virus de la sélection et de l’amélioration d’une race s’attrape d’autant plus facilement que les sociétés avicoles sont non seulement le lieu d’amusants concours, mais aussi l’occasion d’échanges amicaux.

Acclimater vos pensionnaires À moins qu’il ne s’agisse de sujets adultes chez un éleveur traditionnel, les nouveaux venus sont en général habitués à la vie en groupe, plus ou moins confinée. Les premiers jours, ne vous étonnez pas du peu d’entrain de vos pensionnaires à manifester leur joie d’habiter le beau poulailler avec pelouse que vous leur avez préparé.

Après un voyage enfermés dans un carton, les voici en terre étrangère, et ces êtres assez craintifs de nature ont besoin de s’acclimater, ce qui prend environ 1 mois. Avant de les installer dans leur abri, coupez les plumes d’une aile des volailles avec un sécateur universel. Cette mesure est indispensable avec les poules, les dindes et les canards qui volent facilement et peuvent ainsi s’enfuir.

Laissez les lapins tranquilles, empêchez les enfants de les déranger pendant la première semaine au moins afin que ces animaux très craintifs s’acclimatent chez vous en douceur.

Habituez vos volailles à leur abri Pour que vos oiseaux prennent l’habitude de se coucher dans leur abri, installez-les dedans dès réception et fermez la porte. Cette précaution rassure les volailles provenant d’élevages classiques, car elles sont habituées au calme et à l’obscurité d’un local dans lequel elles sont proches de leurs congénères. Le lendemain, ouvrez la porte de l’abri, mais ne les lâchez pas immédiatement dans un grand parc. En effet,

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les dindes et les poules doivent être habituées petit à petit à leur nouvel espace. Disposez une clôture mobile, en grillage et piquets métalliques, sur environ 2 m2, puis agrandissez progressivement cet espace : 4 m2 au bout de 2 jours, 10 m2 après 1 semaine. Ne les laissez s’ébattre dans un grand espace qu’au bout d’une quinzaine de jours. Chaque soir, durant la première semaine, voire les 2 premières semaines, enfermez-les dans les abris, sinon, vous pouvez être sûr que les dindes Éliminer rats et souris s’en iront percher n’importe où, salisSi vous repérez des galeries dans sant tout, cassant tout, même si vous le sol du poulailler, intervenez sans avez pris la précaution de couper les attendre. La pose de pièges est la plumes d’une aile ! meilleure solution, car s’ils sont éparpillés par les rats, les appâts Le régime alimentaire adéquat empoisonnés risquent d’être consommés par les poules. Les La meilleure manière d’instaurer de rongeurs ne sont pas très attirés bonnes habitudes est encore de distripar le poison en bloc de cire. Les buer la nourriture au crépuscule. Mais appâts pâteux sont efficaces, mais renseignez-vous sur le régime de vos très dangereux : les poules, qui pensionnaires auprès de votre fournissont de grands carnivores, peuvent seur en lui demandant quel type d’alisuccomber après avoir mangé un mentation leur donner au moins durant animal empoisonné. Prenez donc la la première quinzaine qui suit leur achat. précaution d’isoler le terrier traité En effet, les premiers jours, vous obseravec une clôture temporaire en verez que la vue d’un coin d’herbe verte grillage fin qui devra entourer toutes et d’une mangeoire emplie de céréales ses issues durant au moins 15 jours. les déconcerte et qu’ils ne touchent à rien. Pour éviter les accidents, achetez un sac d’aliments selon les prescriptions de votre fournisseur et mélangez progressivement les rations en ajoutant de plus en plus de blé, de verdure ou de maïs concassé.

Utiliser leur gourmandise pour les faire « obéir » Prenez l’habitude d’appeler vos oiseaux lorsque, travaillant au jardin, vous découvrez limaces, escargots ou vers blancs.

Au début, jetez dans un récipient les insectes que vous trouvez en bêchant, appelez les volailles, puis déposez votre récolte bien en vue, dans leur enclos. Au bout de 1 mois, vos nouveaux pensionnaires se seront convertis au régime céréales-gazon-

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Quelques conseils avant de débuter…

limaçons et commenceront à accourir à votre signal. Le moment sera alors venu de lâcher poules et canards durant une demiheure dans le jardin, le matin de bonne heure, quand limaces et escargots sont en balade, et lorsque vous bêchez. Poules et canards comprennent rapidement le message, car rien ne les régale comme les insectes qui se cachent dans la terre meuble.

Bientôt, au moindre son de binette pénétrant dans le sol, vous les verrez s’agiter derrière le grillage de leur enclos, pressés de vous rejoindre. Les canards sont particulièrement friands de limaces. Les poules préfèrent les limaçons et les escargots, mais se régalent de tous les vers et chenilles, sauf hélas, des doryphores pour la plupart d’entre elles. Il est ensuite facile de signifier la fin de la récréation en distribuant du grain dans le poulailler à grand bruit, en tapant sur la casserole qui vous sert à le puiser dans le récipient où vous le conservez.

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Canards et oisons s’entendent bien et partagent le même régime.

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Les poules C’est décidé, vous voulez des poules. Mais quelles poules ? Êtes-vous en quête de beautés altières à la robe de jais luisant au soleil, de ravissantes houppettes de plumettes soyeuses, voulez-vous des poules chic ou bien des pondeuses acharnées ?

Cherchez-vous à tout concilier – jolie robe et rendement industriel en œufs frais ?

Les nostalgiques des basses-cours d’antan choisissent des races anciennes, bêtes à concours de bel apanage et de haut prix. Mais si vous souhaitez avant tout des œufs frais et la compagnie paisible de quelques volatiles sédentaires, vous opterez pour la race fermière en vogue dans votre région, et pour quelques euros trouverez votre bonheur au marché local.

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Comment choisir vos poules Poulettes ou poussins ?

Poussins Sussex.

Les poulettes de 5 à 6 mois présentent l’avantage d’être prêtes à pondre, et il est fréquent qu’elles vous offrent un œuf dès le jour de leur arrivée chez vous. Elles sont également plus faciles à choisir pour un néophyte, car, du fait qu’elles ont atteint leur taille adulte, on peut repérer les sujets bien venus, bien vifs, plus aisément qu’avec des poussins ou des jeunes à la silhouette incertaine. À cet âge, les coqs sont encore adolescents, mais les tempéraments batailleurs sont déjà assez affirmés. Dans tous les cas, acheter des volailles de 5 à 6 mois permet de s’assurer de leur sexe sans risque de se tromper, tandis qu’avec les poussins, il faut vraiment bien s’y connaître !

Acheter des poussins coûte nettement moins cher, et quand on a des enfants, les voir grandir est une joie qui se partage en famille. Mais ce sont de petits êtres très fragiles, que des manipulations trop assidues suffisent à fatiguer mortellement. Or, il est souvent difficile de dissuader les enfants de les caresser à longueur de journée ! Leur élevage est des plus délicats : il faut prévoir une nourriture spécifique jusqu’à ce qu’ils soient complètement emplumés, veiller à ce qu’ils ne prennent pas froid, notamment en se promenant trop dans l’herbe mouillée ou dans les courants d’air, et surveiller les chats et surtout les chiens. Les chats s’attaquent rarement aux poussins pour les tuer, mais il arrive que par jeu, ils se laissent aller à quelques coups de patte mal venus et un poussin blessé est souvent condamné. Les chiens, en particulier les petites races du style « ratier », peuvent en revanche se montrer destructeurs, car ce sont des chasseurs sans pitié, dont les aboiements aigus effraient ces petites natures capables de mourir de peur. Si vous êtes tenté par les poussins, choisissez plutôt des sujets âgés de quelques

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Les poules

semaines, déjà emplumés et déjà sevrés. Plus robustes, ils seront moins vulnérables. Autre avantage, il sera alors plus facile de choisir avec certitude le sexe des volailles qu’avec des poussins d’un jour… certes beaucoup plus attrayants avec leur petit manteau de duvet caressant !

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De gauche à droite : Géline de Touraine, Meusienne, Marans.

Poules de luxe Notre spécialiste national, Jean-Claude Périquet, a jeté plus d’un néophyte dans les vertiges de l’amour pour la poule de haute lignée au fil de nombreux ouvrages édités chez Rustica, avec son complice le photographe Christian Hochet !

Qui n’a pas été tenté par les froufrous affriolants de la poule chrysanthème, le manteau bouffant et les pattes bleu indigo de la Nègre-Soie (comment choisir entre la bleutée, la blanche et la noire ?), la grosse Meusienne rousse en robe bouffante, sa création, sans oublier monsieur le coq de pêche, spécialité limousine en habit gris mordoré ? Tous nous ont fait rêver. Reste que ces beautés dont le maintien est étroitement surveillé par des clubs de connaisseurs éparpillés dans tout le pays ne sont pas toujours d’un gouvernement aisé.

L’Orpington, énorme poule à la robe rousse éclairée de petits nuages crème, est si bête qu’elle ne sait même pas pondre, des œufs pourtant minuscules ! La Faverolles, encore plus spectaculaire avec ses favoris et ses plumes aux pattes, supporte mal la chaleur. Quant aux poules naines, championnes d’élégance en matière de couleurs chatoyantes, effets d’imprimés et autres charmants motifs chamarrés, elles sont d’un tempérament si vif que les empêcher de voler partout à leur guise est quasi impossible – à une exception près, la Barbue d’Anvers, ravissante miniature

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Des poules en pépinière Du nord de la France à la Hollande, toutes les pépinières comptent un poulailler. Pour ces gestionnaires rigoureux, les poules sont la source d’une économie considérable en pesticides. Elles sont en général lâchées durant une heure le matin, et rentrent au poulailler dès qu’elles entendent le son de la casserole à grains. Même les spécialistes en hostas, ces plantes tendres si prisées des limaces, apprécient le secours des poules, car ils ont observé que les mollusques les attirent bien plus que les feuillages.

coiffée d’un gros pompon. Les races anciennes sont souvent d’un tempérament plus vif que les sélections modernes dont l’obtention a été dictée par des objectifs industriels, à savoir caser un maximum de volailles dans un minimum d’espace. Les Gélines de Touraine, les Bresse-Gauloises, les Alsaciennes et les Gasconnes ont gardé un tempérament farouche de campagnardes rustiques. Ne comptez pas trop les apprivoiser, prévoyez plutôt une clôture de 2 m de haut !

Les Marans en revanche sont de véritables poules de compagnie, au point de vous faire de petites conversations amicales et de vous suivre partout.

Élever des poulets de chair Si vous avez de l’espace, l’élevage de quelques poulets à rôtir vous tentera peut-être.

Les poulets de chair sont plus charnus et de meilleure saveur que les races pondeuses, qui peuvent s’avérer franchement médiocres à l’heure d’en faire de la « poule à bouillir », même bien accompagnées de légumes du jardin !

Certaines races anciennes sont particulièrement réputées pour cette fin : la Bresse, la Géline de Touraine, la Coucou de Rennes, l’Estaires, la Gournay, la Houdan… Les élever donne le plaisir de perpétuer des races appartenant à notre patrimoine, selon la tradition française de la bonne chère qui a été le moteur de leur sélection durant des siècles. Malheureusement, les tenants des races les plus réputées ne cessent de se disputer sur les critères de pureté des lignages et effectivement, il y a parfois de grandes disparités d’un élevage à l’autre. Un certain snobisme masque trop souvent cette réalité car, autre problème, les fournisseurs de telle ou telle race ancienne ne sont pas tous sérieux et ne cèdent pas toujours des sujets de première qualité à l’amateur peu connaisseur !

Les néophytes peuvent ainsi se ruiner en volailles coûteu-

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Les poules

ses sans obtenir le savoureux poulet rôti escompté. La qualité d’un poulet est aussi une question de savoir-faire. Pour avoir eu le plaisir de déguster quelques-unes de ces volailles anciennes, je peux vous assurer que les conditions de leur élevage déterminent fortement leur saveur, et qu’un poulet de chair d’une race contemporaine disponible sur les marchés locaux peut, s’il bénéficie d’une alimentation de qualité, s’avérer délicieux. Il y a des Gélines médiocres et d’anonymes poulets courants excellents.

Un bon poulet doit être âgé d’au moins 5 mois (10 mois pour la rare La Flèche) et avoir bénéficié d’au moins 1 mois de nourriture au blé ou au maïs, céréales qui le font engraisser.

En Bresse, l’affaire se mène en épinettes, sortes de petites cages dans lesquelles les poulets vivent durant 1 mois et demi à 2 mois, nourris d’une pâtée composée pour moitié de blé noir, d’un tiers d’orge et d’un sixième d’avoine, que l’on peut lier au lait entier pour obtenir une chair tendre, juteuse et hautement savoureuse.

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Jeunes poulets Sussex : une bonne race de chair, assez bonne pondeuse.

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Les poules

Les bonnes couveuses

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Page de gauche : Coq Marans cuivré.

Si vous souhaitez des poussins, choisissez une race susceptible de couver, donc plutôt ancienne (Gâtinaise) ou naine (Nègre-Soie, Pictave…), car les pondeuses modernes sont sélectionnées pour produire au maximum, à tel point que le gène « couveuse » est en voie de disparition. Mais, heureusement pour l’avenir de la race, il arrive que l’on tombe sur des couveuses de premier ordre dans cette catégorie.

Les symptômes sont faciles à identifier : la poule gonfle son plumage, émet une petite chanson grave, caractéristique, et s’installe sur un nid qu’elle ne quitte plus. Si vous ne voulez pas qu’elle couve, la solution traditionnelle est assez efficace : préparez une bassine d’eau fraîche et trempez-y le derrière de la couveuse en insistant bien. En général, la couvade s’arrête instantanément, mais la ponte ne reprend pas pour autant avant 1 mois. Si vous souhaitez élever des poussins, patientez 2 ou 3 jours pour vous assurer qu’elle est bien décidée à couver, puis donnez-lui au maximum 12 œufs, choisis parmi les plus beaux et les plus récents (1 semaine de conservation est Pas de coq, pas d’œufs ? une durée idéale), que vous aurez mis Voilà un solide préjugé infondé : de côté dans une pièce fraîche et pas avec ou sans coq, chez la poule, trop sèche. Les poussins naissent au l’ovulation se produit naturellement, bout de 21 jours. puis déclenche l’envie de couver au printemps, en général après la ponte de deux douzaines Avec ou sans coq ? d’œufs. La quantité d’œufs pondus On pense au bien-être de ces demoidépend de la météo et du cycle selles, et à vrai dire, on se laisse physiologique de l’animal, plus ou facilement tenter par un animal dont moins sélectionné pour la ponte. la prestance est toujours spectaLa ponte est quotidienne à la belle culaire. Mais avec moins de quatre saison, plus espacée pendant poules, les assiduités du coq peuvent les grands froids et les périodes tourner au harcèlement. En outre, d’humidité. Seul inconvénient il y a l’épineux problème du chant de l’absence de coq : les œufs sont alors stériles, mais ils ne sont pas de l’animal, souvent très matinal moins bons, leur qualité dépendant et fort sonore. Une jurisprudence principalement de celle de la contradictoire donne raison tantôt au nourriture ingérée par la poule. propriétaire du chanteur, tantôt aux voisins exaspérés par un réveil clai-

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ronnant au point du jour, voire parfois, car il existe des sujets noctambules, en pleine nuit. Pour ces deux raisons, deux ou trois poules célibataires constituent un choix plus raisonnable.

Notez cependant que certains coqs ne chantent pas : nés en couveuse et élevés en groupe avec des congénères du même âge, ils n’ont côtoyé aucun adulte susceptible de leur apprendre à chanter. Mais le silence n’est pas toujours définitif : qu’un coq commence à saluer le lever du jour dans le voisinage et le vôtre est capable de se découvrir des capacités vocales !

Quelques précautions indispensables Des mesures antivol Même si vous êtes un grand partisan de la liberté, il n’est pas conseillé de laisser les poules en faire à leur tête. Si vous les laissez s’envoler dans les arbres dès le premier soir, il sera très difficile de les ramener vers le poulailler, lorsque, exaspéré par les raids qu’elles lanceront sur le jardin depuis leur perchoir, vous déciderez de les discipliner. Dès réception, prenez un sécateur et coupez les plumes d’une aile. Attention, juste les plumes, il ne s’agit pas de les blesser. Mais coupez bien ras, à 1 cm de la peau, afin de ne pas avoir à recommencer avant 3 mois. Ce geste les déséquilibre et leur passe immédiatement le goût de voler. Pensez à recouper les plumes tous les 3 mois, car certaines poules sont d’enragées voleuses, aux deux sens du terme : ayant repéré que le jardin foisonne de délices, elles trouvent toutes les ruses pour s’y rendre et tout piller ; une bêche, une brouette ou un arrosoir oubliés dans l’enclos sont des rampes de lancement parfaites pour voler par-dessus une clôture, même haute de 2 m !

La mue Les plumes des jeunes sujets se renouvellent un peu toute l’année, rendant la mue moins visible chez les poulettes que chez les femelles plus âgées. À partir de 2 ans, elle survient en général en plein été, mais il arrive, surtout avec les spécimens de 3 ans, qu’elle se produise en plein hiver. Il est alors

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Les poules

conseillé d’enfermer la malheureuse à l’abri du froid. La mue affaiblit beaucoup les volailles : aussi, pensez à ajouter à leur ration 1 cuillerée à soupe de soufre chaque semaine, et à leur donner du blé germé pour les tonifier. Si elles sont enfermées, veillez particulièrement dans cette période à leur donner du sable grossier ou des coquilles d’huîtres pilées.

L’interruption de la ponte peut atteindre un trimestre. C’est pourquoi les spécialistes conseillent en général de ne pas conserver les pondeuses plus de 2 ans.

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La Pictave est une championne de vol, comme toutes les races naines.

L’hygiène du poulailler Les poules produisent l’équivalent de leur volume en déjections en l’espace de 1 mois. Pour prévenir les maladies, il faut nettoyer sous les perchoirs, si possible tous les 15 jours. Une fois par an, en été, un grand nettoyage sanitaire s’impose : lavage général avec des cristaux de soude puis badigeon à la chaux après grattage des perchoirs. Il arrive que les poules se mettent à dormir dans les nids et les souillent. Il suffit de barricader momentanément le nid élu pour qu’elles retournent sur leur perchoir.

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