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L’INTERVIEW DU MOIS VÉRONIQUE HOFFELD

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HOROSCOPE

HOROSCOPE

VÉRONIQUE HOFFELD

AVOCATE, UNE HISTOIRE DE FILIATION

Membre du barreau depuis 1996, associée depuis 10 ans de Loyens & Loeff où elle est membre du comité de gestion et responsable du département contentieux et gestion des risques, Véronique Hoffeld a été nommée présidente du LISER en décembre dernier, à l’heure de notre rencontre. En toute convivialité, celle qui jongle avec 7 langues lève le voile sur sa carrière et sa vie, évoque ses passions et ses engagements.

KARINE SITARZ | PHOTOGRAPHIE JULIAN BENINI

Pourquoi avoir choisi le droit et vous être tournée vers le droit des affaires? Je voulais être chirurgienne ou suivre une carrière scientifique mais mon père, qui était avocat, m’a aiguillée vers le droit. J’ai étudié droit et criminologie à Aix-enProvence puis j’ai continué à Paris et à la London School of Economics.

Je voulais rester à Londres mais là encore, c’est mon père qui m’a incitée à rentrer pour faire mon stage dans une des grandes études de la place. Ce que j’ai fait chez Bonn Schmitt Steichen. J’y suis restée 13 ans, avocate, collaboratrice puis associée, avant de rejoindre Loyens & Loeff en 2009. Mon père espérait que je reprenne son étude mais, au moment où il s’arrêtait, j’étais très occupée avec 3 enfants nés en 3 ans et demi. Alors, j’ai préféré continuer là où j’étais puisque ça se passait bien.

Avez-vous eu des difficultés particulières dans ce milieu en tant que jeune femme? Au début, certains clients me faisaient savoir qu’ils ne voulaient pas travailler avec la secrétaire et je devais expliquer qui j’étais. Mais je ne me suis pas focalisée là-dessus et, petit à petit, j’ai construit ma réputation. À l’époque, le nombre et la place des femmes n’étaient pas vraiment un sujet.

50 | FÉVRIER 2020 Aujourd’hui, les mentalités ont changé mais il y a encore peu de femmes associées, et, homme ou femme, pour un jeune avocat, c’est difficile, il doit se faire une place.

Et des soucis à concilier vie privée et carrièreprofessionnelle? J’ai eu beaucoup de chance! Par un heureux concours de circonstances, c’est ma voisine qui gardait mes enfants. Parfois le matin je ne les réveillais même pas, je les emmenais chez la nounou dans leur couffin. Je dois dire aussi qu’à l’époque j’ai pu travailler à 80% et vivre ma vie de mère et ma vie d’avocate.

Vous avez été présidente du Fonds national de la Recherche (FNR) et venez d’être nommée présidente du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Un commentaire? Mon mandat de présidente du FNR venant à échéance, j’ai accepté de reprendre la présidence du LISER que l’on me proposait. C’est l’institut le plus proche du droit, de ce que je fais dans mon quotidien. Il s’occupe de thèmes comme la migration, le travail, la mobilité, de grands sujets d’actualité et de société.

Quel bilan tirez-vous de vos années au FNR? Je vous l’ai dit, j’aurais voulu faire de la recherche. Le sujet me passionne et pendant mon temps libre je lis beaucoup d’ouvrages scientifiques. Au FNR, on a une vue globale sur ce qui se passe au niveau de la recherche au Luxembourg. On peut contribuer à façonner ce milieu à travers divers instruments de financement, c’est assez stratégique. On a bien travaillé. Cela m’a beaucoup intéressée et m’a beaucoup apporté.

Vous êtes aussi impliquée dans la solidarité internationale avec Cameleon. Comment est né cet engagement? En 2004, pour ses 15 ans, « Envoyéspécial» rediffusait ses meilleurs reportages dont un sur Cameleon qui m’a touchée. J’ai contacté sa fondatrice LaurenceLigier qui vit entre Paris et les Philippines où est basée l’association.

Je lui ai proposé de créer une antenne au Luxembourg, c’était facile pour moi en tant qu’avocate, et on a noué un partenariat avec l’ONG Coopération Humanitaire qui gère désormais le projet au quotidien.

Aujourd’hui Maître François Prum a pris le relais, je reste en contact avec lui et avec Laurence Ligier et j’interviens ponctuellement au niveau des relations publiques ou pour faire avancer une action mais je ne m’y consacre pas autant que je le voudrais.

Tout va beaucoup mieux si les gens se sentent bien au travail, ce que demandent d’ailleurs de plus en plus les nouvelles générations

QUESTIONS À LA VOLÉE

UN FILM I.T. de John Moore avec Pierce Brosnan, vu lors d’un vol pour New York. Un thriller qui parle du tout connecté et cela fait peur.

UN PERSONNAGE HISTORIQUE Gandhi, un leader qui, sans employer la force, a fait bouger des milliers de gens et a mené son peuple à l’Indépendance.

UNE DESTINATION Le Chili sur notre carnet de voyages depuis 15 ans mais qu’on veut découvrir avec les enfants. Chaque année depuis qu’ils sont grands, on fait un voyage en famille.

UN RÊVE Rester une famille soudée même quand les enfants quitteront la maison.

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