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Les vainqueurs 2022 des Swiss design awards

«Fractions» par Maxwell ashFord

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Designer britannique et résident suisse, Maxwell Ashford poursuit son travail sur l’impact écologique inhérent à la production d’objets. Son bras robotisé «défabrique» une basket high tech, séparant les différents matériaux qui la composent, avant leur réutilisation. Baptisé «Fractions», ce projet vise à améliorer la qualité des produits recyclés en s’aidant de la technologie.

SwiSS DeSign AwArDS, lASélection 2022

En juin dernier, les swiss Design awards ont mis en lumière 17 talents. conjuguant technologie et impact environnemental, la nouvelle sélection s’avère pleine de promesses.

Durant la semaine du 13 juin, l’Office fédéral de la culture a décerné les Prix du Design Suisse 2022. Sur la cinquantaine de projets sélectionnés au premier tour, 17 ont finalement été primés dans l’une des 7 catégories représentées. L’édition 2022 s’est en effet étoffée de deux classifications inédites: «Recherche en design» et «Média et interaction design», tandis que «Médiation» et «Scénographie» ont fusionné. Cette nouvelle donne devrait ainsi permettre d’apprécier plus justement à l’avenir l’ensemble des dossiers déposés. Cette année, deux grandes tendances se sont dégagées. La première pointe qu’un nombre croissant de travaux sont désormais menés sous forme de collaborations. En effet, sur les 50 dossiers retenus au premier tour, plus des deux tiers étaient des projets portés par des collectifs. C’est un fait, le numérique décloisonne l’industrie du design et favorise les approches transdisciplinaires.

La seconde est quant à elle liée au recours toujours plus marqué à la technologie dans les processus créatifs: le traitement des datas,

«XXL» par SébaStian Marbacher

Sébastian Marbacher a imaginé une série de chaises, fauteuils et autres bancs pour un centre d’escalade en réfection. Comme matière première, le designer zurichois a récupéré puis transformé les anciennes poutres structurelles du lieu. Avec ces formes un brin archaïques, ce travail peut faire penser à Autoprogettazione d’Enzo Mari. Leurs assises ont en commun d’appartenir à cette même catégorie de design anticonsumériste.

« GoodLifeceraMicS » par UrSULa VoGeL

Céramiste designer, Ursula Vogel crée tout un service de table pour quelques restaurants et assure leur retour à l’atelier en cas de casse. Dans l’esprit du Kintsugi, elle souligne l’imperfection par l’ajout d’émaux colorés. «Cet acte de recyclage ne rend pas seulement chaque pièce encore plus unique, il constitue également un geste évident contre le gaspillage de matériaux précieux», précise-t-elle.

la robotisation des tâches (…) sont autant de nouveaux outils, certes plébiscités, mais aussi questionnés par ces designers. Par exemple, Claudia Colomb, primée dans la catégorie «Recherche en design» a exploré les possibilités créatives du «machine learning» tout en s’interrogeant sur l’impact dans nos vies de ces technologies empreintes d’intelligence artificielle.

Composé de membres de la Commission fédérale du design et d’experts, le jury s’est montré particulièrement sensible à l’attention portée sur l’impact environnemental des projets. Bien au-delà des tendances, les designers distingués embrassent pleinement les enjeux climatiques. Tous fourmillent d’idées pour limiter les ravages d’une consommation débridée et, ainsi, tendre vers des produits plus vertueux: recyclage de matériaux, upcycling, récupération des déchets, production locale…

Dans les années 70, le designer Victor Papanek appelait de ses vœux un design qui tienne compte de l’écologie, il semble qu’il ait enfin été entendu.

NP