Numéro 17

DĂŠcouvrez notre dossier sur...

L'ĂŠcriture inclusive

17

On part en vadrouille ?

Leroux nous dit tout !

Vous ici ? Je ne m’y attendais pas. À vrai dire, je pensais que l’édito du précédent numéro aurait suffi à vous démontrer la futilité qu’est l’éditorial. Car souvenez-vous, personne ne lit l’édito, n’est-ce pas !? Néanmoins, si vous êtes toujours là, c’est que malgré tous mes avertissements, vous vous dites : « Mais quelles sont les bêtises qu’il va bien pouvoir raconter pour remplir son rôle de rédacteur en chef ? ». Eh bien mes cher·e·s ami·e·s, sachez que c’est une excellente question dont je n’ai moi-même pas la réponse. Ce nonobstant, comme c’est bientôt Noël, et que je n’ai pas d’inspiration pour vous maintenir ici, je vous laisse avec cette “délicieuse” chanson d’occasion :

M.Leroux n’est plus, il n’est plus directeur de l’ENSIM. L’occasion alors de lui poser quelques questions, de faire un petit bilan de ces 10 années de direction, et de le connaître encore un peu plus.

Propos recueillis par Martino Brie.

Depuis cette année vous n’êtes plus directeur de l’ENSIM, avez vous plus de temps libre ?

Non, pas beaucoup en ce moment, je suis en phase de “transition”, je récupère tout le retard que j’ai accumulé depuis le début de l’année sachant que j’ai pris la responsabilité des projets de 4A et 5A. Pour l’instant je ne vois pas trop la différence si ce n’est que j’ai un peu moins de mails, 13000 mails reçus 6000 envoyés par an cela commençait à faire beaucoup.

Ce n’est pas de n’avoir pas pu refaire le bâtiment existant de l’école ?

Je suis réaliste, le bâtiment a 20 ans, c’est jeune, et quand on regarde les financements qu’on peut avoir par rapport à ça, c’est à dire le CPER (Contrat de Plan État-Région), on espère le passer au prochain, mais là c’est trop tôt. Et nous pourrons peut-être bénéficier des nouveaux financements de l'état sur l'isolation des bâtiments publics. Il faut saisir toutes les opportunités.

Quelle est la plus grande satisfaction de vos mandats de directeur ?

La plus grande c’est de voir qu’on a dépassé la centaines d’élèves en 3A, qu’il y a de l’apprentissage, qu’on a fait le plein en informatique, que tous les voyants sont au vert ! L’image qu’on a à l’école reflète le travail qu’on a pu faire jusqu’à présent, une école dynamique avec des élèves joyeux d’être là !

Certains élèves pensent que le réseau Polytech joue d’une mauvaise réputation, et que cela peut repousser les étudiants, qu’avez-vous à répondre à ça ?

Quand on regarde la puissance du réseau, c’est le premier réseau des écoles internes aux universités, c’est le premier réseau en france en nombre d’élèves ingénieurs diplômés par an.

Pour moi c’est un atout. D'ailleurs, peutêtre que l'annonce au printemps que nous étions école associée a eu une influence positive sur le nombre de recrutés en 3A. Si j’avais estimé que ce n’était pas bien on n’y serait pas allé.

A l’inverse quelle est votre plus grande déception? Un projet que vous n’avez pas pu faire?

J’en ai pas, pas de regret, on a pu aller sur tous les points. Ce serait peut-être d’avoir plus d’élèves de BL, mais pour ça il faut du temps.

Quand on regarde le classement des écoles d’ingénieurs (notamment sur le site de L’Étudiant), on s’aperçoit qu’il manque des données (alternance, prépa intégrée,...), pourquoi ?

On répond à toutes les questions, sauf qu'il y a eu un problème de transmission de données. Nous renseignons des formulaires sur le site de la CTI (Commission des Titres d’Ingénieur) et de la CDEFI (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs). Or l’année dernière, il y a eu un problème de transmission entre le serveur de la CDEFI et celui du site de L’Étudiant.

Nous nous sommes aperçus que certaines données manquaient alors que nous les avions bien renseignées.

Toujours est-il que ces classements ne peuvent pas nous être favorables car ils travaillent sur des données brutes, et ils ne mettent pas ces données en perspective du nombre d’élèves des écoles.

Ça vous fait quoi d’être en face du

Concernant les films ?

bureau de Jensim désormais ?

C’est sympa, et puis il y a de la musique surtout le soir. La majorité des groupes jouent bien.

Si il y en avait un ce serait Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, et certains Tarantino aussi. Il y a les deux extrêmes.

En parlant de musique, quel est votre style de musique préféré ?

J’écoute de tout, pas un artiste en particulier, et je ne vous en dirai pas plus parce que vous allez trouver ça ringard !

Je suis bon public sur tout, certains ici m’ont fait découvrir des groupes notamment de métal.

Vous aimez la ville du Mans ?

Oui mais je trouve qu’elle n’est pas assez ouverte aux étudiants, je suis toujours un peu désolé qu’à 19h00 toutes les boutiques soient fermées. Je trouve que ça manque de vie, c’est un peu l’aspect sarthois qui transpire.

Pascal Leroux aux côtés de Phillippe, Ludo et Gaël

Pascal Leroux et sa casquette Jensim !

Jean François Tassin et Pascal Leroux

ctuali

tour

Quoi de neuf ?

té Le

d e l' a

Afin de répondre à cette question, L’Ensimien s’enrichit d’une nouvelle rubrique et se charge de surveiller l’actualité internationale pour vous !

Voici donc un léger reflet de ce qu’il s’est passé dans le monde depuis notre dernière parution. par Pierre Grojo

Tensions persistantes entre les USA et la Corée du Nord : Alors que les risques d’escalade militaire entre les États-Unis et La Corée du Nord se font de plus en plus grands, jusqu’où cette crise peut-elle aller ?

Depuis le début de l’automne, entre surenchères d’invectives et démonstrations de forces, nous assistons à un véritable « pingpong verbal » entre Washington et Pyongyang. En effet, Kim Jong-un et Donald Trump se livrent un combat politique et médiatique depuis déjà quelques mois, multipliant les déclarations chocs et les intimidations militaires. Dans cette dernière catégorie vient s’ajouter le récent survol des côtes nord-coréennes par deux chasseurs américains. Jamais un avion américain n’était allé aussi loin dans la zone depuis la Guerre Froide. Le président des États-Unis affirme donc sa « détermination claire à recourir à plusieurs options militaires » si aucun retour au calme n’est envisageable. A noter qu’à la suite de ces propos qui ont apeuré le monde entier début Novembre, une accalmie s’est installée entre les deux chefs d’état. Affaire à suivre cet hiver…

Libération de Raqqa : C’est au prix de plus de 3200 morts dont 1130 civils que la bataille de Raqqa touche à sa fin. En effet, depuis mioctobre, la coalition affirme avoir repris la totalité du fief autoproclamé de Daesh et en prend désormais le contrôle. On assiste donc au recul géographique de l’organisation terroriste en Syrie. Cependant, la menace reste très élevée pour les locaux et le monde entier puisque l’organisation malveillante continue d’affirmer sa volonté de sévir de nouveau, et pardessus tout, de nuire aux puissants d’occident. C’est donc avec une certaine crainte que l’alliance anti-Daesh invite les habitants syriens à regagner leur domicile, ou du moins ce qu’il en reste : un lieu où la bataille et avant-cela, l’occupation par la bande organisée, n’ont laissé qu’obus, cadavres et poussières dans les rues de la ville.

Teddy Rinner à Marrakech lors des championnats du monde Photo : Jack Guez. AFP

Le chiffre à retenir : 10 Qui peut stopper le virtuose et judoka français ?

Le 11 novembre 2017, Teddy Riner est sacré champion du monde toutes catégories de judo pour la dixième fois de sa carrière à Marrakech. L’homme en kimono accentue un peu plus sa domination totale sur le tatami, qui perdure depuis 2008, avec 144 victoires consécutives. L’athlète et héros du peuple français prévient déjà ses futurs adversaires de sa grande détermination en évoquant « l’envie d’un troisième titre olympique » à Tokyo en 2020.

Large passage dans le grand Ouest pour l’édition 2018 du Tour de France : Où se rendre l’été prochain pour apercevoir les vedettes du cyclisme international ?

Après la quatrième victoire étincelante cet été du britannique Christopher Froome sur les routes de France, la Grande Boucle reprendra du service le samedi 7 juillet 2018 pour trois semaines d’une bataille intense à travers de nombreuses régions de France. Et qui dit nouvelle édition, dit nouveau parcours. Un tracé qui devrait plaire aux habitants du grand Ouest puisque l’on peut compter pas moins de sept étapes qui traverseront les Pays de la Loire et la Bretagne. Pour résumer, le grand départ, inédit, sera donné sur l’île de Noirmoutier, tandis que le contre la montre dans les rues de Cholet promet de belles bagarres. Puis la première arrivée au sommet à Mûrde-Bretagne amènera son lot de rebondissements et enfin une étape pour les rouleurs depuis Fougères empruntera les routes mainiotes pour rallier la ville de Chartres. De quoi lancer la saison estivale au grand air en allant supporter les cyclistes, casquette et lunettes de soleil à proximité, ou bien derrière son écran, espérant une victoire tricolore.

Canada, Cambodge, Argentine, Danemark, Allemagne, Tchéquie, Royaume-Uni, Espagne...

Telles sont les destinations choisies par les 18 Ensimiens partis à l'étranger durant ce semestre.

Découvrez dans ce dossier les aventures, le quotidien et les expériences des Ensimiens en vadrouille !

P Bons baisers de Phnom

enh !

Ancien panneau d'affichage des Khmers Rouges dans une prison

Même si les cours commencent début octobre, c’est mieux d’arriver avant car à partir du 25 septembre une semaine d’intégration est organisée par l’ISC (International Student Club), ce qui permet de rencontrer plein de gens vraiment cools d’un peu partout dans le monde !

Il y a eu tout de même une grosse majorité de français : on était 150 environ sur 500 étudiants étrangers !

C’est aussi pendant cette semaine qu’on nous a remis un « Welcome Pack » avec plein d’infos sur Prague pour les étudiants mais aussi sur toutes les démarches administratives en ligne à effectuer pour le semestre. Cette semaine était très intéressante et nous a vraiment aidé, nous avons eu tout le temps de prendre nos marques et visiter la ville.

Les ensimiens, s'inspirant du WEI, organise un barbecue à la secret valley lors d'un hiking trip organisé par l'ISC.

L’école: CTU – Faculty of Electrical Engineering La fac est immense, bien placée et bien desservie : il faut compter 20 minutes pour y aller avec un bout à pied et l'autre en métro. On a eu un peu de mal les deux premiers jours à se repérer dans certains bâtiments, mais on s’y fait très vite.

Pour les emplois du temps : c’est la galère !!! Clairement celui qu’on avait prévu à la base a complètement changé. Il faut tester tous les cours voir s’ils ont des horaires compatibles avec les autres, parfois certains ne sont même pas disponibles car il n’y a pas suffisamment de personnes inscrites. C’était un peu compliqué, mais on a finalement réussi à faire un emploi du temps plutôt cool avec 27 ECTS et 18 heures de cours par

semaine. Cet emploi du temps est fixe et ne change pas de tout le semestre.

Enfin niveau cours, on n’est pas largués, ça correspond à notre niveau et c’est des choses qu’on a déjà abordées à l’ENSIM. La compréhension n’est pas toujours facile en anglais mais globalement les profs qu’on a le parlent bien, sauf un avec qui c’est parfois laborieux. Concernant la notation ça dépend vraiment de la matière, pour certaines on a des contrôles toutes les deux ou trois semaines, d’autres sont évaluées avec des partiels et enfin une d’entre elles est validée par un projet que nous devons mener à bien.

Logement :

Ressenti :

On est arrivés le 20 septembre et on a pu directement s’installer dans notre appartement. Comme on est trois, on a préféré prendre directement un meublé en colocation qu’on a réservé par internet via une agence. Le prix est de 24000 Kč (couronnes tchèques) par mois, en plus des frais d’agence à 18000 Kč et de la caution d’un loyer, rendue au départ si tout

On adore ! Prague c’est génial, c’est hyper cosmopolite et ça bouge à fond. Il y a des soirées Erasmus où on rencontre plein de gens. Tout est ouvert tous les jours, plein de trucs sont aussi ouverts la nuit et les trams fonctionnent 24h/24. Et gros point positif : la vie est vraiment pas chère ! Un restau c’est 7 €, une pizza c’est 5 €, une pinte de bière c’est 1,20 €…

se passe bien ! Pour info, 1 € vaut environ 25 Kč.

On a payé à l’avance par virement les frais d’agence et la caution. Sinon tous les loyers sont payés chaque mois en cash au proprio qui habite dans l’immeuble (à l’ancienne il vient toquer à la porte récupérer les loyers).

Des dortoirs sont également disponibles via la fac, ce sont en général deux ou trois chambres de deux personnes qui partagent cuisine et salle de bain.

Honnêtement avec les bourses on s’en sort nickel !

Sinon on se sent super bien ici, bien accueillis, en sécurité même la nuit en centre-ville. On habite dans Prague 2 et le quartier est safe.

Il y a énormément de choses à faire et à visiter. Prague c’est grand, et super joli !

En plus notre emploi du temps nous laisse largement le temps de visiter la ville et de participer aux voyages et excursions proposés par l’ISC, qui sont vraiment sympas : plusieurs villes en République Tchèque et en Europe, comme Berlin ou Cracovie.

On en profite également pour voyager de notre côté, on est allés à Budapest et Bratislava.

Le marché Havelske Triste

Une expérience inédite 2013. C’est la date à laquelle le dernier Ensimien est parti en échange au DTU (Technical University of Denmark) à Lyngby (prononcez “Lungbu” !), à dix kilomètres au nord de Copenhague. La raison ? La disparition mystérieuse du partenariat entre l’ENSIM et le DTU. En effet, vu que l’éducation pour les Erasmus au Danemark est gratuite, le gouvernement danois, pour des raisons de budget, a supprimé tous les partenariats non équilibrés. Et l’ENSIM en faisait partie. (Véridique !)

Mais rassurez-vous, ce partenariat existe toujours avec le master IMDEA au Mans, qui peut envoyer jusqu’à deux de ses étudiants là-bas. Ces derniers s’étant désistés, ce ajouté à une présentation du cursus par un chercheur du DTU, nous voilà partis, Matthieu et moi, aux portes des Terres Vikings.

DTU : le berceau de la science scandinave Fondé en 1829, et avec plus de 11 000 étudiants aujourd’hui, le DTU est la plus grande université à but technologique du Danemark et de toute la Scandinavie.

Tout d’abord, est-ce une université de qualité ? Si l’on se base sur sa position au classement de Shanghaï en ingénierie : 33e (devant toutes les écoles françaises), la

réponse est oui. On peut le voir aussi par la sélection des partenariats français ! Pour donner un ordre d’idée, les seuls Français que nous avons rencontrés sur le campus venaient soit de Centrale Paris, Centrale Nantes, ou de l’INSA Lyon.

Pas mal pour deux petits gars de l’ENSIM. Fun fact, c’est le DTU qui loge les serveurs sensibles du gouvernement danois...

L’université comporte une vingtaine de départements différents. Nous sommes rattachés au département d’acoustique, proposant des cours d’acoustique générale, architecturale, vibrations, du traitement du signal etc.… Mais le gros point fort de ce département et du master est l’électro-acoustique. Le Danemark est le berceau du hautparleur, inventé par Peter L. Jensen en 1915. On peut citer Bang & Olufsen, Brüel & Kjær, Widex ou Jabra comme marques de pointe dans ce domaine. Le cursus est parfait pour ceux qui veulent approfondir les connaissances apportées par le Club VASI, qui est dans la même lignée. Le département acoustique possède trois chambres anéchoïques, une chambre réverbérante et du matériel Brüel & Kjær à tout va ! (En même temps, quand les locaux de la compagnie sont situés à cinq kilomètres du campus, c’est normal !)

La vie danoise Si vous aimez la pluie, le vent, le froid, la nuit, alors ce pays est fait pour vous ! La pluie un jour sur deux, nuit noire à 17 h, bref, la Scandinavie quoi ! L’objet indispensable à avoir en tant que Danois ? Le vélo ! C’est une religion là-bas ! On compte plus de vélos que d’habitants à Copenhague, quasiment toutes les routes sont équipées de pistes cyclables, un bonheur pour les mollets.

Guilhem Duføssé et Måtthieu Kuntz dans la chambre anéchoique du DTU

Pour le reste, le coût de la vie est sacrément élevé là-bas !

Actuellement, nous sommes dans un 17 m² gracieusement loué par le CROUS local à dix kilomètres du campus et à proximité du centre-ville de Copenhague : 1000 € par mois à deux ! Pareil pour les transports ! Environ 700 DKK (un peu moins de 100 €) par mois pour les allers-retours en train ou en bus ! La solution ? Le vélo bien sûr ! Et c’est ainsi qu’il peut nous arriver de faire jusqu’à 100 km de vélo par semaine !

Hormis ces désagréments, la vie scandinave est un pur bonheur ! Copenhague est une ville vraiment sympa, colorée, reposante, à taille humaine ! Avec tous les avantages d’une capitale européenne : beaucoup d’activités nocturnes, de bars, de concerts et la possibilité de pouvoir voyager dans tout le Nord de l’Europe.

Us et coutumes

Petite présentation de quelques traditions purement danoises, à ressortir lors d’un dîner pour impressionner vos invités (ou pas).

Hygge (prononcez “hhuggeu”, faut forcer le H) : le mode de

vie idéal danois, qu’on peut essayer de traduire au mieux par “cosyness”. Boire un coup avec ses amis, manger un bon repas en famille autour d’un feu de bois, regarder un film sous sa couette avec une tasse de chocolat chaud, tels sont des exemples typiques de Hygge. D’ailleurs, les danois ne disent pas “Netflix & chill”, mais plutôt “Netflix & Hygge” (oui, c’est à ce point là).

Petits suppléments Si jamais vous tentez le DTU l’an prochain, ou que vous comptez visiter la ville, voici quelques petites adresses et trucs à voir.

D’abord, nous conseillons les sites connus, comme La Petite Sirène, Nyhavn, Christiania (regardez sur internet), mais aussi des lieux plus cachés comme le street food (sur Papirøen), le musée de la musique (apprenez à jouer du thérémine !), ou encore le “Boulebar” (un bar avec une dizaine de terrain de pétanque, où les danois pratiquent ce loisir en costume et avec un verre de vin).

Si jamais vous voyagez plus loin, on conseille Billund (la ville du Lego), Malmö (en Suède, à vingt minutes en train de Copenhague), Göteborg, Stockholm (superbe !).

Le J-Dag : quand on vous dit Jour J, vous pensez à quelque

chose de prestigieux, lié à la Seconde Guerre mondiale, ben au Danemark, c’est niet ! Et c’est un jour pour boire !

J-dag, c’est la célébration de la bière de Noël (Julebryg en danois, d’où le J !). Il a lieu le premier vendredi de Novembre. Des centaines de camions Carlsberg sillonnent la capitale pour servir, à exactement 8 h 59, la Tuborg Julebryg. Le tout gratuitement ! Devant les principaux bars de la ville ! Et qui dit Noël, dit costumes ! En effet, des elfes de Noël bleus sortent des camions, en servant le précieux nectar aux danois assoiffés ! Il faut savoir aussi que dans les magasins, il est interdit de vendre la julebryg avant 8 h 59.

(Ils ne rigolent pas avec les traditions !)

Cannelle et célibat : celle-ci est assez originale et inédite !

Le principe : si un danois es toujours célibataire à son vingtcinquième anniversaire, la tradition veut qu’on l’attache à un poteau ou à une chaîne, et qu’on l’asperge de cannelle en poudre de manière conséquente. Le tout avec un peu d’eau pour que l’ensemble colle bien ! Tradition non vue pour l’instant, mais authentifiée par des locaux !!!

La langue : “Ah !!! Le danois !”. Cette langue où l’on a

l’impression que les gens parlent avec une pomme de terre dans la bouche ! Il faut savoir que toutes les langues scandinaves (à l'exception du finnois) peuvent se comprendre entre elles, et dans tous les cas, le danois est considéré comme la “langue scandinave attardée”. Les danois mangent les mots et les sons sont impossibles ! Petit exemple : le dessert rødgrød med fløde, se prononce : “RŒULLGRŒULLMEUFLEUD” (d’une traite, en faisant semblant d’articuler !). Enfin bref, ne tentez pas le danois LV2 !

Halloween : où comment les danois transportent leurs citrouilles

Chronique en Bulle - épisode 5

Bonjour à tous ! Pour cette nouvelle déclinaison de la Chronique en bulle, je souhaitais faire quelque chose de nouveau… Pas facile quand on est limité par sa présence au Cambodge ! Du coup, je vous propose un des sujets qui était encore à la portée de ma main, tout en étant à la votre. Un format encore non abordé ici… Pas de papier pour cette fois, on va parler webcomics !

Texte : Antoine Mariton.

Un webcomics, c'est simple : c’est une BD publiée en ligne, en général gratuitement. Les raisons de ces parutions bénévoles sont multiples. Parfois, cela permet de s’essayer à des formats non ou difficilement publiables (turbomedia, histoire courte...), d’aborder des sujets non vendeurs comme la coloscopie (exemple réel), de faire dans l’avant-gardisme et de se lancer, quelque soit son niveau. Et par moments, on trouve du très très bon. L'exceptionnel One Punch Man par exemple, était à la base un webcomic, avant d’être repris par un dessinateur professionnel. Côté européen, quelques belles surprises également, comme L'île au 100000 morts… Bref, quand c’est bien fait, c’est du lourd, avec en général une touche de nouveauté et de folie bienvenue, qui récompense généralement une prise de risque narrative. Malgré tout, redescendons sur terre. Certains ouvrages méritent bel et bien une grande attention, mais on trouve également un nombre incalculable d'immondices. Des étrons tellement épais que s’ils étaient de votre dû, vous les regarderiez dans la cuvette avec amour et, à la vue de l’ouvrage de la taille d’une fausse couche, vous vous sentiriez vous aussi un peu papa. Le terme de fanfiction, répandu dans le webcomic, suffit en général à faire frissonner le bon goût de terreur. Voyageur qui entre en ces terres, te voilà prévenu.

Commencé en 2010 et achevé depuis, il s’agit d’un format manga avec un sens de lecture européen, de 34 chapitres, tous en couleur.

L’histoire est celle d’un vieil homme du nom de Sul, ancien jardinier, qui se retrouve pris dans l’incendie de son jardin et perd la vue dans l’incident. Quelques jours plus tard, il perd connaissance, et se réveille dans une forêt vierge. Abordé par une femme étrange, celle-ci lui donne cinq consignes : - Ne devient pas le jardinier de Mua, enfuis-toi quand elle te capturera, - Evite les gens maudits de la forêt, - Traverse rapidement la rivière Torore, la porte de sortie est de l’autre côté, - Attention au feu près des arbres, - N'abandonne pas l’espoir que l’on t’attende de l’autre côté.

Qui est cette femme ? Quel est ce monde ? Qui est Mua ?

Comment sortir de cette forêt ? Ce monde existe-t-il vraiment ?

Tant de questions en suspens… On suivra donc le jardinier

À voir si :

À éviter si :

• on est optimiste sur le webcomic ; • on aime les arbres ; • on est ouvert d’esprit sur le découpage ; • on aime le fantastique ; • on aime VRAIMENT les arbres.

• on résume les plantes aux orties ; • on adule le papier ; • on préfère l’action bourrine ; • on préfère les petits bourrins de héros de manga classique.

dans sa quête, dans un récit parfois ponctué d’échos du monde réel, où sa nièce attend son réveil… Pour les non-amateurs de manga, pas de crainte, on n’est pas dans le cliché classique du shōnen avec un héros surpuissant et arrogant. Le héros n’est qu’un jardinier, à minima cinquantenaire… Ou l’art de faire du neuf avec un vieux ! Et pas d'apocalyptique gore “man vs nature” à la mode du moment non plus, le manga est survenu avant la déferlante, bien qu’il en partage quelques traits, comme une nature hostile, et des problématiques parfois survivalistes !

On est ici dans une aventure poétique, une quête enchantée, et non pas dans un récit de guerre. Et cela fait du bien. Une véritable bouffée d’air frais (certes venue du passé), dans un paysage éditorial embourbé dans la surenchère du dérangeant, où l’horreur est surdosée jusqu'à en perdre toute saveur. Ici, le dessin Attention

est

envoûtant,

cependant,

le

reposant. design

Surtout des

les

paysages.

personnages

pourra

déstabiliser certains. Le héros est réussi et la narration est bonne.

Celle-ci est d’ailleurs servie par un découpage intéressant. Loin d’être classique, avec des pages parfois presque vides,et rendu possible par le format web (un éditeur sentirait du gâchis de papier), celui-ci ouvre la porte à un nouvel univers narratif...

La couleur est également très bien utilisée, avec un ton général très vert, composante notable de l’univers-forêt. Je pourrais parler encore de cette oeuvre, mais le spoil me guette… L’ouvrage est trouvable assez facilement en ligne, je vous laisse donc le découvrir et vous faire votre propre avis sur la question !

Boulet Corp

Mob Psycho 100

Saturday Morning Breakfast Cereal

Plus sur les webcomics et la BD en ligne !

One punch Man ( ONE ) Mob Psycho 100 ( ONE ) Bouletcorp ( Boulet ) Les petits riens ( Lewis Trondheim) Saturday Morning Breakfast Cereal ( Zach Weiner)

Marina Abramovic, The artist stages her fears, she says, to transend them (L'artiste met en scène ses peurs, dit elle, pour les transcender) Photo par Martin Schoeller, The new Yorker, 2010 impertinent oui, c’est exactement ça, vous commencez à comprendre la logique !

Après l’édition un peu spéciale des impertinences que nous vous avions proposée en cette semaine de rentrée (où vous pouviez notamment tester votre niveau d’impertinence), cette 4ème édition de la rubrique fête le grand retour des portraits impertinents ! Cette fois-ci, c’est notre très cher (chère ?) Connectas qui s’est essayé.e à l’exercice sur une personnalité pour le moins audacieuse ! Vous trouverez également en fin de rubrique les résultats du fameux test impertinent du dernier numéro.

Sur ce bonne lecture, le café nous attend !

L'IMPERTINENTE

Marina Abramovic

Aujourd’hui je vous propose le portrait d’un personnage qu’il m’a paru pertinent de présenter dans cette rubrique.

Pertinence, impertinence, l’étau se resserre, les lignes se troublent… à vous d’en juger !

On passe les informations non-pertinentes sur sa vie, donc Marina Abramović est une artiste-performeuse serbe. L’art contemporain fait partie intégrante de sa vie car ses performances ont participé à forger son caractère. À 23 ans, elle réalise sa plus célèbre performance “Rhythm 0”, de laquelle elle n’a pas dû sortir indemne..

Rhythm “Oh” À la manière d’une sculpture, Marina Abramović se tient six heures debout figée dans un espace d’exposition publique.

Non loin d’elle se trouve une table avec 72 objets répartis en deux catégories : les objets de plaisir (plume, parfum, rose) et les objets de destruction (couteau, barre de fer, pistolet chargé). Les objets sont accompagnés de la consigne : “Sur la table il y a 72 objets avec lesquels vous pouvez me faire ce que vous voulez.

Performance Je suis un objet.

Je prends la responsabilité de tout ce qui se passera dans ce laps de temps.

Durée : 6 heures (20h-2h)”

heures, elle avance vers le public, à moitié nue, ensanglantée, le visage inondé de larmes. Le public s’enfuit. Elle se tient non plus en objet mais en humain.

“Ce travail révèle ce qu’il y a de plus horrible chez les gens. Cela montre à quelle vitesse quelqu’un peut se décider à te blesser lorsqu’il y est autorisé. Cela montre à quel point il est facile de déshumaniser quelqu’un qui ne se défend pas. Cela montre que la majorité des gens “normaux” peut devenir très violente en public si on leur en donne la possibilité.”

Force de caractère

“Je me suis sentie violée, ils m’ont enfoncé des épines de rose dans le ventre, ont pointé un pistolet sur ma tête.”

Aujourd’hui âgée de 70 ans, elle est considérée comme un emblème de l’art contemporain. Éduquée drastiquement par sa mère, elle s’est forgée tout au long de sa vie une persévérance et une maîtrise de ses émotions hors du commun. En temps qu’artiste dont les oeuvres peuvent survivre à la mort, elle a un rapport différent à la mort. Elle a d’ailleurs organisé sa dernière performance qui n’est rien d’autre que ses funérailles dont elle a effectué des répétitions. Pour Marina, une performance est une construction mentale et physique, que l’artiste effectue pendant un temps donné, en présence d’un public. À la différence du théâtre, le sang n’est pas du ketchup mais un matériau, et les couteaux bien aiguisés sont des outils.

Le public se sépare en deux groupes : les agresseurs et les protecteurs jusqu’à provoquer une bagarre. À la fin des six

D’après vous, la vie est-elle être une performance impertinente ?

Dans un premier temps les photographes s’approchent. Peu à peu des personnes du public la bousculent, l’embrassent, lui offrent des fleurs. Au bout de 3 heures, on utilise les objets de destruction. On l’attache à une table, on découpe ses vêtements, on la coupe et boit son sang (dont elle garde la cicatrice) et on l’agresse sexuellement.

Aujourd'hui, la question impertinente évolue, et devient l'énigme impertiente !

J'avais prévu d'acheter des cahiers et des crayons.

Au total, j'ai dépensé 10,10 €. Sachant qu'un cahier coute 10€ de plus qu'un crayon, combien coûte un crayon ?

La réponse impertinente : (cf question impertinente n°3, Ensimien n°16) Réponse c. approximativement !

Explication : vous vous demandez sûrement qu’est-ce que pourquoi dont que ça se fait que 0,5! c’est défini nan ? En fait, on fait ici une extension de la factorielle sur le corps des réels positifs (et de manière générale des réels, voire complexes même, tant que ce ne sont pas des entiers strictement négatifs) avec la fonction gamma d’Euler(1), définie comme suit :

Cette fonction possède plusieurs particularité étonnantes, dont notamment celle de satisfaire la relation Γ . ( z + 1 ) = z . Γ ( z ).

En calculant l’intégrale, il vient alors cet étonnant résultat : 0,5 ! = ! Et non, ce dernier point d’exclamation n’est pas une factorielle !

Résultats du test impertinent (cf. Ensimien n°16) Vous avez une majorité de Désolé de vous l’apprendre, mais vous n’êtes pas du tout impertinent.e ! D’ailleurs, vous n’avez sûrement rien compris à ce que nous avons dit depuis le début. Vous devez faire partie de ces individus (couramment appelés moldus) qui trouvent cette rubrique “bizarre”.

Vos réponses comportent surtout des L’impertinence est loin d’être votre philosophie de vie… Vous préférez le confort des règles et cherchez à éviter les situations périlleuses et imprévues où embarras et malaise se côtoient. Une chose est sûre : vous n’irez pas vous mouiller ! Un petit grain de folie ne serait pas de trop, parfois !

Vous avez une dominante Vous êtes un.e impertinent.e de bonne volonté, qui parfois tente des choses originales, sans doute plus pour se rendre intéressant.e qu’autre chose. Travaillez votre impertinence, vous êtes sur la bonne voie jeune hurluberlu.e !

Vos réponses sont exclusivement des Une seule possibilité : vous devez être le Grand Sage impertinent en personne (impertinent de classe exceptionnelle).

Vous n’avez répondu à aucune des questions : Vous êtes un impertinent de classe moyenne Mieux : vous n’avez même pas lu ce test (on se demande d’ailleurs comment vous pouvez arriver à lire les résultats en ce moment même) : vous êtes un impertinent de classe légendaire.

Ces réponses vous étaient proposées par Airic Zigon, impertinent de son état, dont vous constatez actuellement avec effarement qu’il n’a même pas daigné signer dans l’espace dédié en dessous du titre de l’article. Décidément, quelle impertinence !

L'écriture inclusive divise depuis plusieurs semaines, sujet de société pouvant rapidement ruiner un repas de famille... La rédaction vous propose deux avis sur l'écriture inclusive, entre discussion sociale, réflexion philosophique, et débat politique...Voici l'écriture inclusive présentée par nos rédacteurs et rédactrices, on vous laisse vous faire votre avis !

Par Constance Cet article n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue, mais mon point de vue sur le sujet. Il ne va pas révolutionner votre pensée, mais peut-être vous permettre d’acquérir un nouvel angle de vue. Si vous vous trouvez en désaccord total avec ce qui sera dit, ce n’est pas grave, j’espère que ces arguments resteront dans un coin de votre esprit pour y repenser plus tard. Cet article se veut bienveillant et ouvert à la critique constructive.

Comment en suis-je arrivée là ? Même si je suis aujourd’hui ouvertement féministe, ça n’était certainement pas le cas il y a trois ans. Le féminisme me gonflait au plus haut point. Il me paraissait ne concerner que quelques personnes, jusqu’à ce que je me rende compte que nous sommes tou-tes touché-es par le sexisme présent partout et tout le temps. Et depuis, un long cheminement est en cours et repose sur beaucoup de remises en question. Mon féminisme est pro-choix et intersectionnel.

Kécéksa ? Ce qu’on appelle “pro-choix” signifie que mon idéologie repose sur le respect des choix de chacun-e. Un exemple simple : je soutiens le port du voile. Certain-es pensent que le port du voile va à l’encontre des droits des femmes, qu’il représente leur soumission vis à vis des hommes. Ce serait comme dire que moi - en tant que personne ne portant pas le voile - je ne considère pas les personnes portant le voile comme capables de savoir ce qu’il y a de bon pour ielles. En revanche je suis contre l’injonction de porter ou de ne pas porter le voile.

En partant de cela, je respecte le choix des personnes qui

choisissent de ne pas utiliser l’écriture inclusive. Alors non les féministes pro-choix ne souhaitent pas imposer l’écriture inclusive à tout le monde, mais souhaitent plutôt la placer au cœur du débat et en faire l’éducation. Le but est de faire changer les mentalités d’elles-mêmes. En revanche je ne comprends pas les personnes qui ne tolèrent pas l’écriture inclusive. Quant à “intersectionnel”, cela signifie à l’intersection de plusieurs luttes. Dans le cas de l’écriture inclusive, il faut prendre en compte la non-binarité des genres, à savoir considérer la pluralité de genres non plus comme un spectre discret mais comme un spectre continu : on a donc une infinité de genres (illustré par l’image ci-dessous). À quoi ça sert ?

Permettre à chacun-e de se définir comme iel le souhaite et faire correspondre sa propre vision de soi-même et la vision qu’ont les autres de soi.

Illustration d'une idée reçue sur le féminisme

masculin, ni de taper sur les hommes comme responsables du sexisme de la langue mais bien d’accuser le système qui permet le déséquilibre actuel autrement appelé patriarcat (symbolisé par le boulet sur l’image) et de rétablir l’équilibre.

Ecriture inclusive, pour une politisation du langage

L’un des principaux arguments s’opposant à l’écriture inclusive est de dire que cette nouvelle écriture n’a aucune influence sur le sexisme existant. Or l’écriture inclusive possède un double message. C’est à la fois les mots qui prennent du sens mais aussi le choix des mots et leur grammaire. « Le discours n’est pas simplement ce qui traduit les luttes ou les systèmes de domination, mais ce pour quoi, ce par quoi on lutte, le pouvoir dont on cherche à s’emparer ». C’est cette idée de Michel Foucault formulée en 1970 qui résume la démarche de l’écriture inclusive. Aujourd’hui la langue est un bon indicateur des oppressions existantes, en ce sens elle traduit une réalité (souvent passée). On peut dire que la langue subit les oppressions dont elle est témoin. Elle ne fait que les retranscrire.

Voici trois exemples de sexisme de la langue actuelle : Un professionnel est quelqu’un qui fait bien son travail tandis qu’une professionnelle est une travailleuse du sexe. Les hommes sont davantage reconnus pour leur capacité cérébrale, tandis que les femmes souvent éduquées à être désirables. On peut corréler cela à l’accès tardif des femmes aux métiers car c’est à partir de 1965 que les femmes ont eu le droit de travailler sans l’accord de leur mari. Et en 1967, la contraception est autorisée, laissant aux femmes la possibilité de ne pas enfanter tous les 9 mois et donc utiliser leur temps à autre chose.

Un courtisan était un homme que l’on voit auprès du roi, une courtisane est une travailleuse du sexe. A l’époque, les rôles étaient bien définis.

Un homme facile, c’est un homme facile à vivre, une femme facile est une femme à la sexualité qui ne correspond pas à la vision prude des femmes de la société.

Mais également, la langue agit activement sur la réalité, car dans certains cas elle participe et perpétue des stéréotypes de genres. En effet elle nous empêche d’exprimer certaines réalités.

Je parle ici de rétablir l’existence de femmes dans certains domaines. L’illustration ci-contre nous montre que si on ne donne pas de noms aux femmes qui effectuent certaines professions, c’est qu’on n’a pas besoin de ces mots et donc qu’il n’y a pas de femmes qui effectuent le métier. En tant que petite

fille, tu ne vas pas prendre le risque d’effectuer un parcours scolaire qui te mène à un métier à priori inaccessible.

La langue est également un moyen d’éducation. Il y a deux semaines, une professeure de français travaillant dans un des collèges de Vincennes m’a confié que la seule règle de grammaire que ses élèves connaissent parfaitement et aiment à scander à la moindre occasion est “le masculin l’emporte sur le féminin”. Et comme le dit le philosophe et mathématicien britannique Ludwig Wittgenstein : « Les limites de mon langage sont les limites de mon monde. ». C’est bien ce monde que l’on construit à l’école au CP, classe à partir de laquelle on apprend les règles des accords aux enfants de 6 ans. C’est une année où l’enfant découvre le monde. Il me paraît évident que cette règle influe nécessairement sur la vision du monde d’un enfant et lui apporte des images préétablies qu’il intériorisera.

L'écriture inclusive expliquée en dessins. À retrouver sur Dessins Sans Glutens.

Dans cette démarche d’écriture inclusive, il ne s’agit pas d’inverser la balance et de placer le féminin au dessus du

Penchons nous sur le lien entre ce qu’on voit, ce qu’on entend et les mécanismes d’intériorisation. Il est établi que le cerveau aime les stéréotypes car c’est sa façon de comprendre à l’aide de raccourcis la complexité inaccessible de la réalité. Le travail de Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de recherche à l’institut Pasteur, sur les rapports entre science et société va nous aider à mieux comprendre comment une phrase que l’on entend se répéter, un stéréotype va influer sur nos capacités.

Décryptons “la menace du stéréotype” au travers d’une des études de Catherine Vidal [4]. Il s’agit de faire passer un test sous IRM à des filles pour mesurer leur capacité à s’orienter dans l’espace. Les filles sont séparées en deux groupes. On

donne au premier groupe un message positif avant de passer le test : « Sur ce test, les filles ont des meilleurs résultats que les garçons ». On s’aperçoit qu’elles vont avoir 25 % de mauvaises réponses au test et l’IRM montre que sont activées les zones cérébrales de la concentration et de la représentation dans l’espace. Mais à l’inverse, on dit au second groupe : « Vous savez, les garçons sont meilleurs que vous à ce test », il va alors s’activer, en plus, des zones impliquées dans les émotions et elles feront 45 % de mauvaises réponses au test. En sortant de la machine, elles répondent toutes négativement à la question de savoir si le message préalable les a influencées. Cela illustre bien le fait que le message rabaissant influe sur la confiance en soi et crée ainsi ce qu’on appelle une charge émotionnelle qui va interférer avec les processus cognitifs permettants de bien réaliser ce test. On observe bien un phénomène d’intériorisation à court terme. Ce type d’expérience et d’apprentissage va façonner les connexions neuronales du cerveau et mener à une intériorisation à long terme.

Le poids de l’Académie Française

La langue française est une langue perçue comme lisse, fluide, élégante, musicale et esthétique aux yeux des étranger-e-s. Pour permettre à la langue de maintenir son statut et sa compréhension, une institution se tient comme défenseuse de la langue, j’ai nommé l’Académie Française. Les Immortels (Académicien-ne-s français-e) vont donc en établir les règles et choisir chaque année les nouveaux mots qui font leur apparition dans son dictionnaire. Tous ces choix se font en étroite relation avec l’usage. Voici la position de l’Académie Française sur l’écriture inclusive : Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.

DÉCLARATION de l'ACADÉMIE FRANÇAISE sur l'ÉCRITURE dite « INCLUSIVE » adoptée à l’unanimité de ses membres dans la séance du jeudi 26 octobre 2017.

Pour appliquer cette étude dans le domaine du travail, on va parler de l’association quasi-permanente des femmes aux métiers du soin ou aux métiers à peu de responsabilités, des hommes aux métiers scientifiques ou aux métiers à responsabilités et des personnes non-binaires complètement invisibles. Cette association d’idées est un cliché fort d’où l’intérêt de parler davantage des femmes et des personnes non-binaires dans les métiers précédemment évoqués comme associés aux hommes. Ce qui va permettre aux filles et aux élèves non-binaires d’avoir des modèles et de se dire “Si iel a réussi à faire ce métier, je le pourrais également.” et ainsi gagner en confiance.

Si aujourd’hui les règles de la langue se synchronisent avec l’usage, nous allons voir dans ce petit historique de la langue française que cela n’a pas toujours été le cas. Ces différences de traitement en fonction du genre dans la langue ont elles toujours existées ? Jusqu’au XVIIe siècle, le langage n’était pas sous domination masculine : c’est la règle de la proximité (le fait de mettre le mot à accorder au genre et au nombre du mot le plus proche, lorsqu’il y en a plusieurs) qui prévalait dans les accords. « Surtout j'ai cru devoir aux larmes, aux prières ; Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières. » écrit Racine dans Athalie en 1691. C’est en 1647 que Jean-Claude de Vaugelas, membre de la jeune Académie Française, préconise que le masculin doit l’emporter en grammaire car il « est plus noble que le féminin». Voilà donc au XVIIe siècle, les débuts de la masculinisation délibérée du langage. A cette époque, les hommes dominaient la parole publique depuis plusieurs siècles (« taceat mulier in ecclesiam », disait Saint Paul : que la femme se taise à l’Eglise). Ces hommes en charge du “bon usage” en ont profité pour renforcer l’ordre masculin. Ainsi certains noms féminins parfaitement justes et utilisés (autrice, peintresse, médecine…) ont été condamnés arbitrairement et l’accord de proximité a été écarté au profit de l’accord du masculin dominant. C’est ainsi que un siècle plus tard le professeur

Nicolas Beauzée, grammairien français justifie ces évolutions en expliquant que « le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle ».

Aujourd’hui les choses n’ont pas vraiment changées. Les hommes dominent toujours la parole publique. Et l’Académie Française est toujours constituée d’une majorité masculine. C’est en 1980 que la première femme de lettres est élue à l’Académie Française, il s’agit de Marguerite Yourcenar.

Mais en trente ans, la parité ne s’est pas instaurée : en quatre siècles, il n’y a eu que huit femmes sur 729 académiciens.

Actuellement sur les trente-quatre Immortel-les siégeant-e seulement quatre sont des femmes. L’Académie Française, souvent utilisée comme argument d’autorité, est-elle vraiment bien placée pour nous dire comment écrire ? Seriez-vous surpris si je vous dis qu’il n’y a aucun-e linguiste à l’Académie Française ?

Le malaise de l’écriture non-inclusive Parler des difficultés que peut représenter l’écriture non-inclusive pour les personnes dont le genre n’est pas celui attendu par la société m’est difficile car je ne suis pas moi-même concernée.

Voilà pourquoi, je suis allée recueillir des témoignages auprès

de l’association Homogene, centre LGBT du Mans, en voici un compte-rendu. Le constat de départ est que la société est très genrée de manière binaire. Si tu nais intersexe (organes

génitaux de naissance ni clairement féminins, ni clairement masculins ou dysfonctionnement hormonales), on va t’assigner obligatoirement le genre le plus proche de l’aspect de tes organes sexuels externes et tu vas en général subir une opération chirurgicale de reconstruction sexuelle. Le problème de la règle : “le masculin l’emporte sur le féminin” se résout souvent en remplaçant la règle par “le masculin est neutre”.

Mais pour elleux, c’est une fausse réponse car la langue n’est pas seulement un système de règles mais des symboliques.

C’est cette symbolique que nous allons illustrer avec le témoignage de Morgan recueilli par la webzine MadmoiZelle [6]. Pour Morgan, cela fait maintenant trois ans qu’il est “sorti du placard”, et a arrêté de se présenter comme une fille.

Aujourd’hui, avec son visage fin, ses cheveux courts et ses gilets d’homme un peu rétro on lui donne parfois du « monsieur », parfois du « mademoiselle ». « Dans un monde idéal où on ne m’aurait pas assigné de genre à la naissance, j’utiliserais n’importe quel pronom indifféremment », explique Morgan , « c’est d’ailleurs ce que je faisais à une époque. Mais au vu de mon vécu de personne assignée meuf, quand on m’assigne le genre féminin ça fait écho à tout un tas de violences. Au contraire, je n’ai pas été assigné mec de façon coercitive, c’est pour ça que j’utilise “il”. » Ce témoignage me permet de comprendre que le masculin grammatical n’est pas neutre, mais fait directement référence au genre social masculin.

C’est une nécessité de porter l’égalité des genres dans le langage pour parler de soi de manière adaptée car actuellement, on est obligé de mentir par omission. Ce serait une façon d’être plus honnête et détendu-e. Actuellement la langue est une absurdité linguistique qui pousse à se tromper.

Ce n’est pas essentiel à notre vie de mettre un genre “supposé” adéquat. Le genre n’a rien de légal, c’est un usage.

Depuis le 13 février 2016, la version américaine de Facebook permet de s’inscrire non pas en tant qu’homme ou femme mais plutôt en tant que personne “autre”. Parmi l’équipe de développeur-se-s qui a mis à jour cette fonctionnalité se trouve une femme transgenre, Brielle Harrison. « Il va y avoir beaucoup de gens pour qui cette évolution ne signifiera rien », déclarait cette dernière au Guardian le 14 février 2016, « mais pour les quelques personnes que cela impacte, ça change tout. ». Je pense que ce raisonnement est à transposer exactement de la même manière pour l’écriture inclusive. La majorité des personnes qui s’opposent à l’utilisation de l’écriture inclusive ne voient pas la souffrance que peut causer cette binarité permanente.

« Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer » - Les Noces de Figaro - Beaumarchais

« Le désir d’égalité n’excuse pas le façonnage des consciences » – Raphaël Enthoven Le féminisme, c’est la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes, comme par exemple les différences de salaire injustifiées, la discrimination à l’embauche ou tout autre cas pouvant affecter la vie d’une femme plus ou moins gravement. En somme, c’est abolir les inégalités de traitement et les distinctions faites entre les deux genres en matière de qualité attendue. Mais dans les rangs de cette armée luttant pour cette noble cause, nous pouvons voir quelques bataillons dissidents voulant imposer une belle ineptie : l’écriture inclusive. Petite perle des féministes des plus engagés ; subtil mélange entre absurdité et inutilité.

Le langage épicène - ou écriture inclusive pour les puristes – consiste à porter des attentions graphiques et syntaxiques pour égaliser les représentations entre les femmes et les hommes. Pour cela ont été établies trois conventions : premièrement, accorder en genre les noms de fonctions, de grades, métiers et autres titres. Deuxièmement, utiliser la double flexion, l’épicène ou le point médian pour inclure à la fois le masculin et le féminin. Ce qui donnerait par exemple : « Les candidat·e·s » (j’ai mis 3 secondes pour écrire ce mot) ou encore « Elles et ils mangent » - « iels mangent » pour les plus impertinents. Dernièrement, ne plus mettre de majuscule de prestige à « Homme ». Depuis que la question de cette écriture est revenue sur le devant de la scène, difficile de ne pas sentir l’âcreté des guerres de positions. Soit vous êtes pour, soit vous êtes un affreux réactionnaire, nostalgique des temps bénis des colonies et de l’époque où Maman maîtrisait à la fois, non sans perfection, l’art du soufflé, du chignon banane et de la fermeture bien serrée de son corset et de sa bouche ; sauf évidemment pour pouffer aux plaisanteries dégueulasses de Papa avant d’aller lui cimenter le couple en pensant fort à l’Angleterre. Les réseaux sociaux ne se sont pas fait prier pour vomir leur soupe intellectuelle, en deux cent quatre-vingts caractères pour les plus éloquents, à base de rhétorique qui ferait passer Nietzsche et Rousseau pour des ignares.

Réfléchissons alors à la question que cette écriture pose : celle du langage. L’argument le plus avancé par les pro-écriture inclusive est que le langage oriente et structure la pensée - donc façonne le monde. Ce marigot épistémique dans lequel patauge gaiement l’écriture inclusive est le spécimen le plus redoutablement délétère : le langage n’est pas une baguette

magique permettant de modeler le monde à sa guise. Les secondes ne sont pas engendrées par le premier. Le langage est un outil d’encodage, de description et de retranscription d’un réel qui lui préexiste. Un travail vieux de plusieurs milliers voire millions - d’années limité par notre nature humaine. Évidemment, les vaillants défenseurs du langage épicène nous crachent ce syllogisme qu’importe que sa réfutation soit pliée depuis plus de quarante ans - l’envie d’une réforme féministe aura notamment connu une relative heure de gloire dans les années 1970, avec des séminaires antisexistement remplacés en ovulaires, pour ne donner qu’un seul et pittoresque exemple - comme l’a notamment démontré en long en large et en travers Steven Pinker, psycholinguiste, dans L’Instinct du langage en 1994. Défendre une noble cause n’est pas une condition nécessaire ni suffisante pour avoir raison. Mais que fichtre !

Aucune démonstration des plus convaincantes n’empêche Eliane Viennot de nous distribuer sa bouillie prémâchée : « Le langage structure et oriente la pensée ». Un mensonge est plus dur à tuer qu'un fantôme, disait à peu près Virginia Woolf, qui visiblement s'y connaissait davantage en sciences cognitives que nos délicieux messies du point médian.

Ce qui est dangereux, c'est le rêve qui trône au cœur de l'écriture inclusive : l'être humain serait une page

sont pas linguistes est aussi absurde : tous sont des littéraires, des poètes, des historiens, des écrivains, etc. En somme, tous

blanche, à l'exception de deux ou trois réflexes vulgaires comme la digestion ou la respiration, uniquement déterminé à apprendre. C'est beau, mais complètement faux ; et comme le résume Steven Pinker, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un rêve de dictateur ; d’un dictateur médiocre incapable de formater les mentalités. Les partisans de l'écriture inclusive n'en sont peut-être encore qu'au stade de la gentille dictature, mais en voulant nettoyer le langage d'éléments qu'ils considèrent nocifs, ils nous proposent le même genre d'ingénierie sociale que les Khmers rouges, persuadés que les Cambodgiens n'allaient plus avoir faim en supprimant le verbe « manger » du vocabulaire.

C'est à ce titre que l'écriture inclusive doit être combattue.

ont fait leurs preuves ; il est indéniable qu’ils ont une plus grande maîtrise de la langue française que nos héros proécriture inclusive.

Il est terrible d’enseigner des superstitions comme s’ils s’agissaient de vérités. - Hypatie

Le 26 octobre, le débat fut clos par l’Académie Française qui a qualifié cette écriture « d’aberration » et a déclaré que la langue française était en « péril mortel ». Elle s’est donc levée à l’unanimité contre cette absurde altération qu’est l’écriture inclusive. Rebelote, nos experts Twitter et Facebook sont revenus à la charge avec des coquecigrues saugrenues. Les Immortels ne seraient pas légitimes pour parler de l’écriture inclusive et de la langue française en général ; l’Académie serait un « astre mort ». Ces experts nous rappellent que la Révolution Française l’avait dissoute « à juste titre ». Et moi je vous rappelle que cette même révolution guillotina Lavoisier et dissolvait l’Académie des sciences « à juste titre ». L’Académie Française est la garante de notre langue : « La principale fonction de l’Académie sera de travailler, avec tout le soin et toute la diligence possibles, à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. » (Article 24 des statuts). Pour cela, elle a à charge la rédaction de quatre ouvrages : un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique : seul le dictionnaire sera publié sous huit éditions et une neuvième en cours de rédaction. Les autres points du programme seront remplis en dehors d’elle, par des ouvrages qui, à leur manière, feront autorité : la Grammaire et la Logique dites de Port-Royal, œuvres de Lancelot, Arnauld et Nicole ; la Rhétorique ou l’art de parler du P. Bernard Lamy. En d’autres termes, même si les Immortels ne rédigent pas directement les ouvrages dont ils se sont vu confier la mission, leur autorité fait foi. Et dire qu’ils ne sont toujours pas légitimes parce qu’ils ne

Ne me laissez pas tomber dans l’erreur vulgaire de rêver que je suis persécuté lorsque je suis persuadé. – Ralph Waldo Emerson Aujourd’hui, avec la liberté exacerbée que l’homme moyen prône, tout est permis. Alors féminiser la langue française devrait être aussi difficile que de guillotiner un roi. Mais attention à ne pas froisser les autres genres ou catégories sexuelles (sauf hétérosexuel) ! Alors pourquoi pas ne pas leur réserver un pronom de déshérence ? Physiciens, physiciennes, physicienneux ; écrivains, écrivaines, écrivaineux.

France fière de son « e » est maintenant victime de son « eu ».

Heu, trop sonore, heu trop hésitant, heu trop dissonant en somme. Chaque groupe de pression, quoiqu’excessivement minoritaire, s’estime libre maintenant de se réserver une relique de la langue française. Traitée en Cendrillon ou en Peau d’âne que l’on a dépouillée de tous ses privilèges et singularités grammaticales, notre langue est régulièrement rançonnée par de nouveaux droits de l’hommistes se découvrant humiliés.

Cette querelle n’est pas nouvelle. Comme nous l’avons vu plus tôt, elle a révélé trente ans en deçà un aspect oublié de notre langue : l’absence de neutre ; malgré sa présence dans le masculin grammatical qui inclut le neutre inclusif du féminin.

Ainsi s’explique, dans l’expression apparemment exclusive de « droits de l’homme », le fait que « l’homme » y englobe les deux genres grammaticaux. Cette singularité crée une fonction moyenne, ni masculine ni féminine, mais hospitalière aux deux, une moyenne galante. « Le 6 octobre 2014, un député UMP courageux, en séance, s’est adressé plusieurs fois à la dame qui présidait en lui donnant du « Madame le Président ». Une circulaire interne à l’Assemblée rendant obligatoire dans son périmètre la féminisation des noms de fonction, la dame président se crut autorisée à punir le député malséant en le privant d’un tiers de son traitement. Ah mais ! Les politiciens adorent patauger dans notre langue, cela leur donne la satisfaction de doubler l’Académie Française, dont la vocation dans l’État est exactement inverse à ces caprices : veiller à la propreté et aux propriétés de la langue nationale. » - Marc Fumaroli.

À ce stade, j’ai une révélation à vous faire. Je confesse, je suis féministe. Je suis intimement persuadé et convaincu qu’il vaille mieux vivre dans une société où les femmes et les hommes ont les mêmes salaires, les mêmes droits et les mêmes traitements. Je suis à même de me battre pour cette société. Mais je ne suis pas convaincu de l’efficacité de l’écriture inclusive. Cette démarche sonne comme une fausse note dans la symphonie de la lutte contre les inégalités. Ce combat n’a pas lieu dans les tranchées du langage ; le transformer ne changera rien. Il est assez riche, assez complexe pour servir la cause ; il est très loin de la novlangue d’Orwell qui, elle en revanche, est aliénante et annihile la pensée. Il est consternant de voir des énergumènes s’attaquer à notre belle langue alors qu’on ne fait rien pour détruire le principal moteur de la misogynie : la religion. Ces siècles de religion dominante qui ont réifié la femme, qui ont fait qu’elle est sur ce porte à faux du « vous êtes séduisantes, vous faîtes tout pour séduire donc ne vous plaignez pas ». Ces religions qui ont fait que la femme devait être à l’origine du malheur du monde, être un butin et un trophée. Mais je puis considérer qu’il est plus orgasmique de défier l’autorité que de dénoncer le musulman qui bat sa femme ou le catholique qui ne peut concevoir une femme autre part qu’au foyer. Notre langue n’est pas sexiste, c’est l’utilisation qu’on en fait qui l’est ; et cela au même titre que la pornographie ou le cinéma qui seraient à l’origine du sexisme.

Le sexisme n’est pas apparu à l’invention de la pornographie ou du septième art. Nous avons ici le syndrome du platane que nous retrouvons dans L’imparfait du présent d’Alain Finkielkraut où le penseur raconte comment un commando de dix personnes venge la mort d’un motard sur la route en entaillant les platanes. Or s’en prendre à la pornographie ou à l’histoire du cinéma en les incriminants des outrages faits aux femmes plutôt qu’au libre-arbitre de l’agresseur ; c’est comme s’en prendre aux platanes plutôt qu’à une vitesse excessive en cas d’accident de la route. Le cinéma, ou la langue, est aussi responsable des inégalités que les platanes sont responsables des accidents de la route, c’est-àdire pas du tout. Le seul fautif, c’est le chauffeur ou le sexiste. Et l’écriture inclusive est aussi efficace que la purge des platanes sur les départementales. Et ces quatre cas de figures, la pieuse dénonçant la pornographie, le progressiste incriminant le cinéma dans son ensemble, l’énergumène voulant imposer l’écriture inclusive et les dix crétins qui sont allés couper les platanes pendant la nuit ont un ancêtre commun : c’est l’enfant qui insulte le meuble sur lequel, parce que lui-même ne regardait pas, il vient bêtement de se cogner. La tentation de la censure capricieuse de la langue est un infantilisme.

La grammaire est un alphabet qu’il faut apprendre pour le transgresser. Le débat est républicain. La politique repose sur la séparation de la morale et du droit. Si on réécrit la grammaire elle-même, fût-ce sous la dictée d’excellents principes, on abolit cette séparation. On injecte la morale dans la règle. Et on produit de la contrainte – Raphaël Enthoven

4A INFO (2016-2017)

3A VAC ALT (2016-2017)

4A VAC (2016-2017)

2A (2016-2017)

Voilà quatre promos de l'an passé, iels sont magnifiques nos Ensimien.ne.s hein ? Mais !

Attendez ! N'y a-t-il pas qu'un seul visage par photo ? Vite ! Entoure la personne dont le visage est l'original !

Crédits photos : Constance

1 « Crions des matrices avec des I Greg .»

3 Observe les astres, 7 Son bureau est à 105 choux-fleurs de la salle de musique.

8 « A chaque mouvement de table de la C05 veuillez les remettre comme indiqué sur le plan » 9 -Allo ! -Oui ?

10 Ciuo Gel ce qu'un lanister n'oublie jamais 13 le BBB 16 Nom classé au 751 695ème rang des noms les plus portés en France d’après le site Filae.com (au 22 novembre 2017 à 17h40) 17 Masse qui pèse (au futur) 18 Si vous n’avez pas votre poly de cours, vous sortez !

19 « 5 minutes à trois, c’est comme 15 minutes tout seul. » 20 … de la fortune 21 Bécassin 22 Gilet jaune 23 Votre correspondant GLPI 24 Guillaume Tell français 25 Dans son bureau, vous viendrez vous réfugier en cas de problème.

26 Vous ne l’avez pas fait ça au CP ?

29 C’est good ?

31 Grâce à lui, les verniers n’auront plus de secrets pour vous.

Vertical

2 « Biensûr sûrement biensûr » 4 « Oui ou non ? » 5 On veut du sale, pas lui.

6 Ressemble au nouveau Maxhyzator 11 « Comme papa dans maman » 12 Chaudard, Pithivier et …

14 Il vous racontera qu’on fait des jets de poulets sur les réacteurs d’avions pour voir si les moteurs résistent.

15 « Ouais baaaaah… la situation économique d’Alinea » 21 Petit bourgade dans le Finistère de 3801 habitants, de superficie 37,44 km². La ville se situe à 22 km au nord-ouest de Morlaix.

22 Architecte 26 Ne sortez pas vos téléphones et arrivez à l’heure !

27 « Petit kiki, gros coco » 28 cf. affiche VAC dans le hall 29 Il a créé son premier circuit intégré à 8 ans.

30 Docteur depuis peu 33 En plus d’être le nom de la salle de TP d’électronique, c’est un ancien professeur de l’école spécialisé en électronique.

Horizontal

Bingo Barjo

Barrez chaque mot au fur et à mesure que vous l'entendez dans un cours. Si vous avez une ligne, une colonne ou une diagonale longue entièrement barrée, levez-vous et criez "Bingo Barjo". La rédaction décline toute responsabilité en cas d'expulsion de cours.

Vous voulez écrire quelque chose de drôle, de sérieux, proposer un dessin, une photo ou juste donner de votre temps ? Venez à la prochaine réunion de l'ensimien ! Le jeudi 21 décembre à l'ENSIM à 18h.

L'Ensimien n°17 (décembre 2017) Rédacteur en chef : Gauvain Gaggini • Mise en page : Quentin Bizolier, Mael Penicaud et Thérésien Esberard • Conception des jeux : Constance Bocquet • Rédaction : Constance Bocquet, Guilhem Dufossé, Antoine Mariton, Aimeric Nigon, Eloi Mahe, Quentin Bizolier, Pierre Grojo, Martin Authier, Matthieu Kuntz, Charles-Efflam de Montaudry, Mahé Bulot, Amelle Bensadi-Sanial • Photo : Gaël Senée • Corrections orthographiques : Ellen Chassagne, Thérésien Esberard, Bastien Feybesse et Gauvain Gaggini.

Rejoignez L'Ensimien, c'est cool ! • Contact : lensimien@gmail.com ou sur facebook L'ensimien !