Numéro 15

Diou est parmi nous !

É D I TI O N SPÉ CI ALE

La Piquette

Le Conseil des Sinistres

C

La Cousinade

7 1 0 2 E D B e n g ampa

M a i s qui s u

? e i r é r f u a e B a ccè der a à L

Exclusif !

L'Assemblée Taupinale

s'invite dans L'Ensimien ! , c'est taupe !

Chère Ensim, Pour ce 1 5e numéro déjà, un peu de politique ; l'année scolaire tend doucement à s'achever et le temps est venu pour le futur BDE de se faire élire. Se saisissant de l'occasion, L'Ensimien a tenu à proposer à chacune des listes candidates de s'exprimer dans ce journal. Laissez vous conquérir par leur propos, appréciez les à leur juste valeur. Également présente dans ce numéro, l’Assemblée Taupinale a décidé de sortir de terre pour prendre la parole et vous aider à faire le bon choix au moment du vote. Je tiens donc à la remercier pour sa collaboration de taupe. Je salue également le travail effectué par Le Conseil des Sinistres, La Cousinade et La Piquette et à les féliciter pour leur campagne. Que le meilleur gagne !

Alice Delbecque

IMPERTINENCES

CHRONIQUE EN BULLE

DÉTENTE

5

10

14

15

L'Ensimien n°1 5 (mars 201 7) Rédactrice en chef : Alice Delbecque • Mise en page : Thérésien Esberard • Conception des jeux : Elisabeth Saliou et Guilhem Dufossé • Équipe : Constance Bocquet, Antoine Mariton, Martin Naturel, Gautier Gillot, Aimeric Nigon et Julien Castro • Remerciements : Le Conseil des Sinsitres, La Cousinade, La Piquette et l'Assemblée Taupinale • Contact : lensimien@gmail.com

Quoi de neuf ?

Votée en Conseil d’administration (C.A.) il y a plusieurs mois déjà, le nouveau nom de l’Université du Maine continue à faire parler de lui. Jeudi dernier au C.A. de l’Université, c’est Olivier Richefou, président du Conseil départemental de la Mayenne qui s’exprime à ce sujet.

Texte : Alice Delbecque.

Il explique que la Mayenne n’a appris

M. Richefou propose donc, sans vouloir

époque où la communication prime et

que récemment ce changement de

défaire le travail déjà effectué, de

qu’il vaudrait mieux travailler sur ce

nomination.

nommer l’Université “Le Mans Laval

point afin de mettre en valeur Laval

régulièrement des débats en C.A. alors

Université”.

plutôt que de se pencher à nouveau sur

comment se fait-il que M. Richefou n’ait

À ce stade, la discussion s’envenime et

la question du changement de nom.

pas été au courant plus tôt ? La réponse

les termes “micro-conflit” ou “nécessaire

Une autre élue rappelle que les

est simple : les procès verbaux résumant

pacification” sont prononcés. Rachid El

professeurs

ces derniers ont été rédigés tardivement.

Guerjouma, président de l’Université du

régulièrement

M. Richefou justifie son désaccord avec

Maine insiste sur le fait qu’il n’a pas

appartiennent à une composante de

le nom choisi. Il raconte que la

voulu favoriser une ville au détriment de

l’Université du Mans lorsqu’ils se

Mayenne, qui se reconnaissait dans

l’autre mais qu’il a fait le choix de “Le

présentent car Laval a une visibilité

“Université du Maine”, ne se retrouve

Mans Université” pour une meilleure

moins grande que Le Mans.

plus dans “Le Mans Université”. Il entend

visibilité nationale et internationale.

Dans ce dialogue de sourds, chacun

les arguments en

faveur de ce

L’ajout de “Laval” dans cette nouvelle

reste sur ses positions. M. Richefou

changement mais considère que le nom

nomination brouillerait cette visibilité. Le

proteste une dernière fois que la

de Laval mériterait de figurer dans cette

président précise également que cela ne

Mayenne était inclue et qu'elle se trouve

appellation. La dénomination “Campus

signifie en rien la fin d’une coopération

désormais exclue. Le président proteste.

de Laval” n’est pas utilisable car il existe

entre les deux villes.

La situation est donc bloquée et le

déjà “Laval Campus” rassemblant les

Alors que M. Richefou défend son point

problème persiste. Sortant de la salle M.

composantes de l’Université présentes à

de vue, un élu essaie d’ouvrir le débat en

Richefou clôt le débat par un “Vive Le

Laval ainsi que des écoles d’ingénieurs.

disant que nous sommes dans une

Mans Laval Université”.

Il

y a

pourtant eu

de

Laval

doivent

préciser

qu’ils

Quoi de neuf ?

L’ENSIM, dont le développement de la formation par alternance est en plein essor, dispose actuellement de six CTER [voir note] s’occupant entre autres de cette formation. L’école souhaiterait réduire ce nombre de moitié et créer trois CDD à destination de l’alternance. Cette mesure a été débattue jeudi 1 6 mars au Conseil d’administration de l’Université et M. Leroux est venu défendre sa position.

Texte : Alice Delbecque.

Née il y a trois ans, la formation par alternance est représentée dans les trois années du cycle ingénieur pour la première fois en 201 6-201 7. Le nombre d’heures en lien avec cette formation est donc plus élevé que les deux années précédentes bien que les cours magistraux soient mutualisés avec ceux des VAC. C’est l’une des raisons qui a conduit l’ENSIM à vouloir supprimer trois CTER et à demander la création de trois CDD pour la rentrée prochaine. Ces derniers assureraient 384h à l’année, soit le double des CTER. N’ayant pas de travaux de recherches, ils pourraient se consacrer à l’enseignement et aux étudiants. La durée de ces CDD serait de deux ans, renouvelable une fois. À la question “pourquoi prendre des

CDD et non pas des enseignants titulaires ?” M. Leroux répond que la formation est encore récente et qu’il souhaite d’abord s’assurer que cela fonctionne correctement avant de créer des postes à durée indéterminée. Il s’agit donc d’une étape dans le développement de l’alternance.

Si les élus reconnaissent volontiers la prudence de notre directeur, ils manifestent tout de même leurs inquiétudes. Ils mettent en avant la précarité que peut avoir un poste en CDD. Ils ont peur que ces postes soient occupés par des doctorants arrêtant leur recherche pour se consacrer à l’enseignement à plein temps sans achever leur thèse. S’ils abandonnent la recherche pour une période de quatre

ans, pourront-ils se tourner à nouveau vers la recherche par la suite ? M. Leroux rassure. Il explique que tous les postulants à ces postes ne voudront pas nécessairement faire de la recherche et que son objectif n’est pas de détourner de cette voie. Il prend l’exemple d’un industriel qui souhaiterait se tourner vers l’enseignement. Un CDD lui permettrait de s’assurer que son choix est le bon. Il ajoute également que l’ENSIM ne manque pas de demandes et que l’école ne détournera pas de leur voie de futurs chercheurs.

Les avis sont restés partagés jusqu’au moment de clôre le sujet, instant où les élus ont été amenés à voter cette mesure.

Voici donc les résultats sur 27 votants : 1 7 pour, 1 contre et 9 abstentions.

Un CTER, c’est quoi ? Il s’agit d’un Contrat Temporaire d’Enseignement et de Recherche. Ces enseignants contractuels, à la différence des titulaires, sont à leur poste pour une durée limitée. Les personnes disposant d’un CTER sont généralement des étudiants en fin de thèse. Ils assurent 1 92 heures par an et doivent en parallèle gérer la fin de leur doctorat.

Politique

Ludovic Lufau Le Conseil des Sinistres

Amelle Bensadi-Sanial La Piquette

Simon Belloncle La Cousinade

Quivafairelavaissellecesoir?

Net’inquiètepasLaCousinadeest là!

Vous avez été nombreux à nous rejoindre hier (mardi 28 mars) pour une journée spéciale sous le signe de la Famille. Les festivités ont débuté dès 9h15 par des crêpes faites maison.

Cela a enchaîné à midi par le “repas du dimanche”, qui nous l’espérons vous a bien plu. Nous avons voulu assurer la qualité du repas en choisissant un menu qui nous rappelle les bons petits plats de nos parents.

Enfin on a terminé la journée par la cerise sur le gâteau : la soirée. Très loin du thé dansant familial, La Cousinade vous a concocté une soirée aux petits oignons : de la musique, des boissons, des activités et tout ça en espérant que vous ayez la meilleure soirée possible.

Notre but était d’essayer de nouvelles choses par rapport aux soirées habituelles de l’ENSIM. Notre objectif

était une rentabilité sur l’alcool inférieure à 30% au profit d’une plus grande rentabilité sur les activités. Le challenge sera de trouver l’équilibre entre une consommation conviviale et une bonne ambiance par le biais des activités.

Vous vous demandez sans doute pourquoi nous nous appelons “La Cousinade” ? Sachez que notre liste BDE s’est créée en 5 minutes entre un cours de Gaviot et de Marouseau. Les sinistres nous ont dit : “ll nous faut une liste adverse” et hop… La Cousinade s’est créée. Autant vous dire qu’au début nous ne savions pas à quoi nous attendre. mais nous étions tous réunis pleins de motivation, de bonne humeur et de déconnade autour du même projet : la campagne.

Pourquoi le thème de la famille ?

Nous nous sommes rendus compte qu’un esprit familial est très présent à

Une mémé qui torche les fesses d’un bébé, rien de plus suspect !!

Votez pour nous, pour l’aider à oublier...

l’ENSIM. C’est donc pour faire honneur à cette facette de l’école que nous voulons rassembler tout le monde sous ce thème.

Pourquoi proposer des services durant la campagne alors que La Beaufrérie l’a fait l’an passé ? N’avons nous pas peur d’enlever de l’originalité à nos activités ? Certes nous proposons ménage, vaisselle mais nous organisons également des services qui peuvent embellir vos soirées moroses : vous nous contactez et on peut ramener selon vos envies de la musique grâce à un Sound System ou à manger (commandes de pizzas ou burgers). En tant que potentielle future liste BDE on se doit également de soigner le bonheur et le bien-être de tous les étudiants, alors on a décidé d'organiser des séances de massage et relaxation tous les midis de 13h15 à 13h45 à la K’fet ou en TD4 (selon les disponibilités des lieux).

Impertinences Ave à toi, ô jeune initié(e), et ave à toi aussi, impertinent.e novice qui entend pour la première fois parler d’impertinence, et bienvenue dans cette deuxième édition du petit coin de l’impertinent ! Cette fois-ci, la rédaction ne va même pas prendre le temps de te souhaiter une agréable lecture, et va directement aller se chercher un café, y a pas d’raison !

Hannah Höch

Schnitt mit dem Küchenmesser Dada durch die letzte Weimarer Bierbauchkulturepoche Deutschlands

(Coupe au couteau de cuisine dans la dernière époque culturelle del’Allemagne, celle de la grosse bedaine weimarienne)

1 91 9-1 920

Impertinences l’impertinent Alexandre Grothendieck par Alice Delbecque

Portrait impertinent

Dans la poursuite du numéro précédent, découvrons ensemble aujourd’hui un autre célèbre mathématicien : Alexandre Grothendieck. Il ne s’agit pas dans cet article de détailler ses travaux concernant la cohomologie éthale ou les produits tensoriels topologiques et espaces nucléaires mais plutôt de vous donner envie d’en apprendre plus sur cet étrange personnage.

Né en 1 928 à Berlin, Alexander ou Alexandre a longtemps été apatride avant d’obtenir la nationalité française en 1 971 . Son enfance a été difficile ; abandonné à l’âge de 4 ans par ses parents qui fuient le nazisme et partent soutenir la révolution socialiste espagnole. Il les retrouve en 1 939 lorsqu’il se réfugie en France. Son père meurt à Auschwitz en 1 942 année durant laquelle le jeune garçon est séparé de sa mère. Ils ne sont réunis à nouveau qu’à la fin de la guerre. Très jeune, il sait qu’il est destiné à une carrière de mathématicien et fait des études en ce sens. Ses responsables de thèse Laurent Schwartz et Jean Dieudonné lui confient quatorze problèmes irrésolus. En quelques semaines, leur élève en a résolu la moitié. Pour résumer en quelques mots sa singularité et son génie, son grand ami Pierre Cartier, mathématicien également, dit : “Ce qui était intuitif pour la plupart des mathématiciens ne l’était pas pour lui, et ce qui était intuitif pour lui était incompréhensible pour eux”.

Mais ce n’est pas ce don qui fait d’Alexandre Grothendieck un incontestable impertinent : il est plus qu’un brillant scientifique ; il a des convictions et s’y tient. Il démissionne de l’Institut des Hautes Études Scientifiques pour protester contre son financement partiel par le Ministère de la défense. Il obtient un poste de professeur au Collège de France où on attend de lui qu’il enseigne les mathématiques. Au lieu de cela, il préfère débattre de la responsabilité de “la recherche scientifique dans la crise évolutionniste actuelle”. Brouillé avec tous ses collègues, il

Alexandre Grothendieck face à ses élèves © CNRS

“Il devait déjà y avoir en moi la prescience que la mathématique est une chose illimitée en étendue et en profondeur. La mer a-t-elle un "point final" ?”

– Alexandre Grothendieck, Récoltes et sémailles

Antimilitariste et écologiste, Alexandre ouvre sa maison aux hippies qui le considèrent comme un “gourou”.

Alexandre Grothendieck (alias L'Ermite)

Classe Niveau d'impertinence Caractère spécial Distinctions

Mathématicien 15 Audace Médaille Fields, prix Crafoord (refusé)

finit par être renvoyé. Un peu plus tard, il refuse le prix Crafoord arguant notamment que son salaire de professeur est déjà très supérieur à ses besoins. Il faut dire qu’il sait vivre chichement; Pierre Cartier raconte que dormir par terre ne le dérange pas et qu’il héberge régulièrement chez lui des SDF. Antimilitariste et écologiste, il fonde le groupe politique radical “Survivre et vivre” pour propager ses idées. À 62 ans, Alexandre Grothendieck finit par se retirer complètement du monde. Il n’adresse pratiquement plus la parole à ses collègues et confie à un de ses anciens élèves des cartons emplis de notes en lui interdisant de les publier.

Il meurt en 201 4. Parmi ses dernières volontés, il souhaiterait que l’ensemble de ses travaux soit remis à la Bibliothèque Nationale de France, levant ainsi l’interdiction de divulguer ses écrits.

N’ayant pas du tout évoqué ses travaux dans cet article, je conseille aux intéressés de lire son livre Récoltes et Semailles : Réflexions et témoignage sur un passé de mathématicien “L’héritage d’Alexandre Grothedieck” est le sujet de La méthode scientifique, émission diffusée sur France Culture.

Datant de novembre 201 6, l’émission est toujours écoutable.

Impertinences les Impertinentes Aventures d' Émile Gavien

Feuilleton impertinent

chapitre 2 : Impertinence musculaire

Après une longue chevauchée, nos héros prirent un peu de repos, et Lars alla se laver dans la rivière. Une fois arrivé, il contempla cette eau pure qui s’écoulait jusqu’à un petit étang. Lars alla toucher l’eau. Elle était fraîche. Il souria : c’était parfait. Il enleva ses vêtements et se glissa dans l’eau. Il sentit un frisson dans tout son corps : l’eau était vraiment fraîche, mais Lars savait que cela faisait du bien à ses muscles. Ses muscles, Lars en prenait particulièrement soin. Après tout, c’était lui le guerrier du groupe, l’homme le plus fort, ses muscles devaient donc protéger ses camarades. De plus, il devait être en mesure de protéger tous les faibles de par son serment de chevalier. Ses muscles avaient dû subir des années d’entraînements avant d’être ainsi forgés.

Lars repensa à l’aventure qui les attendait et cette baignade était une bonne opportunité pour réfléchir. Il aimait réfléchir nu. Pour lui, ce n’est que dans l’appareil le plus simple que naissent les réflexions les plus intéressantes.

Cela amène facilement aux réflexions les plus pertinentes, voire même mieux : impertinentes. Il trouvait d’ailleurs que

par deux disciples du Grand Sage

l’effet était amplifié lorsqu’il réfléchissait en regardant son propre reflet avec tous ses muscles bien visibles. Sa réflexion la plus impertinente de la journée était qu’il devait absolument trouver des oeufs à manger pour le repas du lendemain matin. En effet, par le passé, ses anciens maîtres lui avaient appris que les oeufs étaient parmis les aliments les plus sains pour prendre soin de ce qui deviendrait, pour Lars, une puissante musculature.

Lars sortit de l’eau et, sans prendre la peine de se rhabiller, il s’en alla rejoindre ses camarades. Il trouva Émile Gavien en train de réfléchir sur leur futur itinéraire et sourit lorsqu’il vit celui-ci arriver : « Alors ? Elle est bonne ? demanda Émile.

— Fraîche, mais mes muscles n’en sont que revigorés ! », répondit Lars en bombant le torse fièrement. Émile souria à nouveau : le groupe était désormais prêt pour une nouvelle aventure, et ce grâce à la puissance musculaire de Lars.

La rédac’ vous propose dans chaque numéro de tester votre niveau d’impertinence en répondant à une question souvent très sérieuse, mais des plus impertinentes !

En voici une particulièrement retord…

Que provoque la morsure de l’araignée-banane ?

Cochez la (ou les) réponse(s) qui n’ont rien à faire là :

a. La maladie du sommeil (qui, soit dit en passant, n’en est pas vraiment une) b. De puissantes érections c. Le cannibalisme d. Une dépendance à la banane e. Ne cochez cette case que si vous savez ce que vous faites

© Techuser

Impertinences Marge ou les malheurs de la vertu Épisode 3

par Golo Gitier

Feuilleton contrapuntique

Après sa rencontre avec Patrick, le curé du Mans, Marge est dubitative : alors que son histoire avec Jean-Luc piétine, elle apprécie de plus en plus son nouvel ami, avec lequel elle passe la majeure partie de son temps. Malgré les différents rendez-vous avec l’un et l’autre, elle hésite encore quant à ses sentiments véritables et ses réelles envies...

La nuit tombe, une douce nuit d’été, quand Marge rentre de sa soirée avec Patrick, avec une piteuse mine. Elle n’arrive pas à comprendre ce doux feu qui la noue quand elle est avec cet homme. Et même si son entrain gêne souvent, elle aimerait elle aussi être plus spontanée. Et quel poète, la muse l’habite, ça c’est sûr ! Mais pourtant, il y a Jean-Luc, le vaincu de son cœur… Même s’il déteste le ridicule, qu’il passe son temps à empiler son vieux fer, et qu’il l’appelle en permanence « Marthe », elle est si bien avec lui. Mais il faudrait quand même qu’il lui fasse la cour avant d’être marié, ça ne fera plus l’affaire longtemps, des bises sur la tête ! Ça ne fait déjà plus oublier à Marge les curieuses manières qu’il a dans le fond comme ses manies de repas gastronomiques, avec ses gamelles de morilles, et tout ce qu’il peut faire cuir dans son jus. Parfois il a juste ses petits pois pour dîner… Mais comment, Marge se demande bien, peut-on dîner avec si maigre part ? Elle se souvient une fois avoir pris les pommes de Catherine après un rencart avec lui (c’est la voisine de Jean-Luc), tellement elle avait faim. Depuis, elle en faisait beaucoup de peur, à Catherine.

Et puis il était toujours parti quelque part, rien que ce soir, à peine arrivé à Béziers la veille, il a croisé un capitaine en train d’enfumer sa cale. Il a juste discuté avec lui, et le voilà qui annule leur rendez-vous car cet homme l’a fait mander à bord (un petit coup de main n’est jamais de refus). Maintenant, ce sont les meilleurs amis du monde, ce capitaine lui a même laissé un bout de péniche pour dormir, le même genre qui a véhiculé le président flambant.

En entrant dans son quartier, alors qu’elle tousse en se mouchant bruyamment, un homme ouvre sa fenêtre et crie :

L.H.O.O.Q. , Marcel Duchamp, 1 91 9 Centre Pompidou, Paris

« Taisez-vous en bas ! ». Surprise, et connaissant cet homme, Marge lui répond de suite « C’est comme ça que tu me salues, Paulot ! ». Confus, il s’excuse et lui balance «Y Mouche-toi autant que tu veux », avant de refermer la fenêtre. « Décidément, pense Marge, depuis que je l’ai vu prendre une barrette de shit en pleine rue, il n’est pas vraiment aimable ». C’est dans ces moments qu’elle aime Jean-Luc, elle est plus sereine avec lui, surtout maintenant qu’elle ne crèche plus à Laval.

Mais en même temps, ce Patrick, avec sa bouille incroyable… On sent qu’il ne supporte pas la laideur quand il est en curé. Alors qu’elle rentre chez elle et s’installe dans son canapé, elle se dit qu’elle aimerait juste faire ouïr les deux jeunes hommes et cogiter ensuite. Mais même s’il l’a braquée en la quittant brutalement, la dernière fois, Marge se dit qu’elle préfère rester avec JeanLuc, même s’il ne cesse pas une minute, elle ne se voit pas le quitter pour Patrick. Alors qu’elle admire les sites autour de son balcon, on frappe à sa porte. Et là, sous le choc de ce qu’elle découvre en ouvrant la porte, elle marmonne un timide « Salut… Patrick. ».

Point Culture

En ces temps de campagne, on ne sait plus qui, ou en quoi croire… Un bon résumé sur ce que l’on ressent à la fin de la bande dessinée de ce numéro, Le Crépuscule des Idiots, de Krassinsky. L’œuvre française, de 295 pages couleurs (rien que cela !) commence sur une étrange préface : « Dans les années 1 950 et 1 960, dans le cadre de son projet Mercury, la NASA envoya des macaques rhésus (macaca mulatta) dans l’espace. Certains ne furent jamais retrouvés... ».

Texte : Antoine Mariton .

L’histoire commence quand deux jeunes singes sauvages « jouent à prier », attirant la colère de Fukuto, un vieux singe. Pour leur faire comprendre, il décide de leur conter l’histoire de leur peuple, l’histoire du singe Nitchii, et de la venue du prophète de « Diou »…

Vous l’aurez compris, on touche ici à la religion, et la BD constitue une vive critique des organisations religieuses, et de la façon dont l’Homme exploite la foi. À noter qu’il ne s’agit pas d’une critique de la croyance, mais bien de son exploitation, l’épilogue de l’histoire le prouve assez bien (la chute finale est assez exceptionnelle !).

Le propos est subtil, et amené avec beaucoup de finesse, mais cela ne fait que participer à la beauté de cette BD. Et là, on va parler du dessin. Un style très haché au niveau des personnages, avec des flous à l’aquarelle pour les décors, qui donne une saveur assez

unique à l’ouvrage. Les couleurs, utilisées avec énormément de talent, participent énormément à l’ambiance de l’œuvre.

Certains pourront lui reprocher un côté un peu terne par moments, mais ce côté fait selon moi partie intégrante de l’ambiance de l’œuvre, donnant tantôt un côté intemporel à l’histoire, tantôt un côté divin. Le découpage joue aussi beaucoup dans le récit, avec en général très peu de cases par page (3 ou 4 en général), ce qui pose le récit et plonge le lecteur dans la réflexion de l’oeuvre.

Celui-ci n’aura d’ailleurs jamais l’impression de participer au conte, de vivre les aventures avec le héros, mais ne sera que l’observateur de celui-ci. « Diou » serait-il aussi dans cette relation ?

Je vous laisse avec le petit message qui sert à la BD de quatrième de couverture : « Certains humains sont bêtes comme des singes, dit-on. Mais il est des singes qui sont sots comme des humains. ».

À lire si :

• on aime les réflexions théologiques ; • l’œuvre contemplative, c’est votre credo ; • on aime découvrir des OVNI de la BD.

À éviter si :

• réfléchir, c’est pour les faibles ; • on a du mal à sortir du style francobelge ; • on n’aime pas les singes.

Détente

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