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DROIT À L’ ÉDUCATION

l’autre sur les conditions de vie des écolières.

Lorsque Malala accepte finalement d’apparaître en public, tout le monde comprend que c’est elle qui se cache derrière Gul Makai. En décembre 2011, elle reçoit le prix national de la paix du gouvernement pakistanais. À cette époque, les talibans ont perdu une partie de leur pouvoir et la vie semble revenir lentement à la normale. Malala fait retour à Mingora et retrouve le chemin de l’école. Elle est heureuse même si elle est obligée de porter la burqa car l’école lui a beaucoup manqué.

L’attentat*

Le 9 octobre 2012 Malala est dans un bus avec ses camarades de classe. La date de son examen est proche. Deux talibans arrêtent le bus et demandent qui est Malala. Quand ils la voient, ils tirent* sur elle et la frappent à la tête. Emmenée d’urgence à l’hôpital, d’abord à Pashawar puis à Birmingham en GrandeBretagne, Malala a survécu à ses blessures. Si les talibans voulaient l’éliminer c’est parce qu’elle était devenue le symbole de la lutte

La vie des femmes au Pakistan

Au Pakistan, les femmes vivent encore dans de très mauvaises conditions. La plupart ne travaille pas et n’étudie pas. Elles ne peuvent pas sortir librement de chez elles. Elles sont obligées d’épouser des hommes parfois très âgés contre leur volonté. Elles sont considérées inférieures aux hommes. La naissance d’une fille est cause de soucis* pour sa famille qui accueille la nouveau-née sans grande réjouissance.

pour l’éducation. Des milliers de garçons et de filles du monde entier lui ont écrit pendant qu’elle était à l’hôpital. Malala a tout fait pour se rétablir rapidement. Depuis son lit d’hôpital elle a continué de lire et d’étudier, tout en regrettant de devoir désormais vivre loin de son pays.

En effet, ni elle ni sa famille ne pouvaient rentrer au pays car entre temps les talibans avaient repris le pouvoir dans la région.

Cependant, grâce à la couverture médiatique qui a suivi l’attentat, en soucis préoccupations attentat agression terroriste ils tirent ils font feu avec une arme

2015 l’ONU a demandé au Pakistan que tous les enfants en âge d’aller à l’école aient accès à l’instruction avec, dans la foulée*, la signature de la première charte officielle du droit à l’éducation. Malala, qui vit en Grande-Bretagne, apprend alors que le président pakistanais Zardari a fait don en son honneur de 10 millions de dollars pour l’éducation. Dans le même temps, une fondation au nom de Malala est créée pour soutenir l’éducation des filles dans le monde entier.

Le droit à l’éducation

Le jour de son seizième anniversaire, Malala est invitée à faire un discours au siège des Nations unies à New York. Devant un public très important, elle rappelle son engagement pour le droit à l’éducation et appelle chacun à lutter par tous les moyens contre la pauvreté éducative, sans distinction de sexe. Car, dit-elle, l’éducation est la seule solution capable de mettre fin aux inégalités. Son célèbre discours a pu être entendu dans le monde entier. Pour l’occasion, elle était revêtue du châle qui avait appartenu à Benazir Bhutto, la leader politique qui avait tenté de changer le Pakistan.

En 2014, Malala a été la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix qu’elle a partagé avec le militant indien Kailash Satyarthi, pour leur combat en faveur du droit de tous les enfants à l’éducation : « Nous prenons nos livres et nos stylos. Ils sont nos dans la foulée juste après

L’Agenda 2030

L’Agenda 2030 est un programme d’action autour de cinq piliers* : planète, population, prospérité, paix et partenariat. Signé le 25 septembre 2015 par 193 États membres de l’ONU, il comprend 17 objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. Ce programme n’a pas la prétention de résoudre tous les problèmes du monde, mais il s’agit d’une bonne base commune à partir de laquelle construire un monde différent pour que chacun puisse avoir la chance de vivre dans un monde durable.

DROIT À L’ ÉDUCATION

armes les plus puissantes. Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde ».

De nombreuses écoles se souviennent aujourd’hui d’elle comme d’une militante, notamment le 20 novembre, date de la Journée nationale des droits de l’enfant. Son engagement est fait d’idéaux mais aussi d’actions concrètes, comme l’ouverture d’écoles pour les réfugiés.

Elle est devenue l’une des protagonistes de l’Agenda 2030, l’ensemble des objectifs mondiaux des Nations Unies, aux côtés de nombreux autres militants et artistes tels qu’Anastacia, Kate Winslet, Jennifer Lopez et Bill Gates. C’est en 2015 que les dirigeants mondiaux se sont engagés à atteindre 17 objectifs de développement durable au cours des 15 années suivantes. Parmi les plus importants figurent l’éradication de l’extrême pauvreté, la lutte contre les inégalités, l’injustice et le changement climatique. Avec son amie Greta Thunberg, Malala a rappelé au monde la crise climatique et ses effets négatifs sur le respect des droits humains fondamentaux, dont justement le droit à l’éducation.

Sans peur

Installée au Royaume-Uni, Malala étudie les sciences politiques à l’université d’Oxford car elle souhaite s’impliquer dans la politique de son pays pour donner un avenir aux femmes. Elle obtient son diplôme en 2020, pendant la pandémie*. Elle prend un congé d’un an pour réfléchir, comme tous les jeunes de son âge, à ce qu’elle va faire de sa vie. En 2021, elle se marie à Birmingham avec Asser Malik, lors d’une cérémonie musulmane en langue ourdou.

Moi, Malala

« … je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans ». Ce livre, écrit en collaboration avec Christina Lamb, journaliste internationale et spécialiste du Pakistan et de l’Afghanistan, raconte ce qu’elle a vécu. C’est un livre très émouvant dans lequel elle nous parle de son courage et de son rêve de changer le monde. « Il faut toujours dire la vérité, car la vérité élimine la peur. » pandémie maladie répandue dans le monde entier

Entre temps, Malala poursuit son combat pour les droits civils, l’éducation et les droits des femmes. Elle le fait avec beaucoup de courage et sans crainte. Ses vérités finissent par devenir un symbole universel pour toutes les femmes qui luttent pour le droit à la culture et à leur propre émancipation.

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