Extrait Créer un jardin de plantes médicinales - Éditions Ulmer

Le logis et le couvert de vos plantes Cueillir ses propres simples au jardin, c’est vouloir des plantes saines et riches en principes actifs. Là où les plantes se sentent bien, elles déploient pleinement leur parfum et leur odeur typique.

On commencera donc par leur choisir le bon emplacement.

À chaque plante sa place au soleil

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À chaque plante sa place au soleil

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Les plantes ont parfois des exigences très différentes vis-à-vis du sol, de l’eau et de la lumière.

Un bon moyen de connaître les besoins des futures habitantes du jardin est leur milieu naturel. Où pousse la plante dans son habitat d’origine ? L’endroit est-il ensoleillé ou ombragé, sec ou humide, le sol est-il riche ou maigre, acide ou alcalin ?

Les enfants du soleil Un facteur crucial influençant les préférences des plantes est l’ensoleillement. Beaucoup de plantes de jardin sont originaires du Midi et se plaisent surtout sur les surfaces bien exposées et bien chauffées. Les lieux idéaux pour ces plantes sont les murets de pierres sèches et les jardins de rocaille orientés plein sud.

Les pierres entre les plantes n’ont pas qu’une valeur esthétique, elles offrent aussi l’avantage d’emmagasiner la chaleur pendant la journée et de la restituer lentement la nuit.

Plantes pour lieux ensoleillés au sol plutôt sec et perméable : Absinthe (Artemisia absinthum) Achillée millefeuilles (Achillea millefolium, p. 134) Armoise commune (Artemisia vulgaris) Bouillon-blanc (Verbascum densiflorum, p. 126) Camomille vraie (Matricaria recutita, p. 125) Hysope (Hyssopus officinalis) Lavande (Lavandula angustifolia, p. 128) Marjolaine (Origanum majorana) Millepertuis perforé (Hypericum perforatum, p. 124) Monarde (Monarda didyma), p. 123) Origan (Origanum vulgare, p. 120) Romarin (Rosmarinus officinalis, p. 132) Sarriette (Satureja hortensis p. 119) Sauge officinale (Salvia officinalis, p. 133) Thym pouliot (Thymus pulegioides, p. 137) Thym commun (Thymus vulgaris, p. 137)

Plantes pour lieux ensoleillés au sol légèrement humide et perméable : Agastache fenouil (Agastache foeniculum, p. 116) Basilic (Ocimum basilicum, p. 118) Mauve sylvestre (Malva sylvestris, p. 131) Mélisse officinale (Melissa officinalis, p. 138) Souci (Calendula officinalis, p. 131)

Les meilleurs emplacements sont ceux qui reçoivent jusqu’à 8 heures de soleil par jour. Nos adoratrices de l’astre solaire vous récompenseront par une croissance vigoureuse et une récolte odorante. À l’ombre, elles végètent et sont moins parfumées. Elles aiment aussi les sols secs et perméables et ne supportent pas l’humidité persistante.

Les plantes méridionales, comme le romarin, se reconnaissent souvent à leur taille ramassée et à leurs petites feuilles coriaces.

Personne n’aime passer sa vie à l’ombre Certaines espèces préfèrent les ombrages.

En plein soleil, leurs feuilles délicates perdent beaucoup trop d’eau. En réalité, il n’existe pas de pure plante d’ombre. Les plantes sont des « mangeuses » de lumière, et même les « plantes d’ombre » ont besoin de lumière pour vivre et pour produire, via la photosynthèse, les substances médicinales dont nous profitons. Les plantes qui poussent en permanence à l’ombre ne produisent pas assez de substances actives.

Pour les plantes d’ombre, l’emplacement idéal se situe en mi-ombre. Par exemple, un lieu ensoleillé 4 à 5 heures par jour ou situé en permanence dans une lumière diffuse,

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Recettes pour le bien-être et la cuisine L’art des préparations médicinales commence avec le choix des ingrédients.

Seuls des ingrédients de qualité pourront donner un produit final de qualité.

Il est donc essentiel de rechercher la meilleure qualité. Pour les plantes de votre jardin, cela revient à les récolter au meilleur moment et à les conserver ou à les préparer sans les abîmer, afin de profiter pleinement des leurs substances médicinales et aromatiques.

Rezepte für Wellness & Würze

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L’art des tisanes composées

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Une bonne tisane composée ne doit pas comporter plus de neuf ingrédients, afin que son action reste ciblée et que chaque ingrédient soit en quantité « médicinalement efficace ».

Pour composer votre mélange, il est important de définir l’effet désiré. La tisane doit-elle être sédative, antitussive, sudorifique, emménagogue ou diurétique ?

L’action recherchée n’est pas forcément médicinale : on peut aussi boire une tisane pour le bien-être et le plaisir qu’elle procure.

Dans ce cas, choisissez un thème (bien-être, fraîcheur) ou un parfum (citron, menthe).

Les plantes de base donnent la direction Pour commencer, il vous faut une ou deux plantes de base. Ce seront les principaux fournisseurs de substances actives, qui détermineront l’effet ou le goût recherché.

Pour une tisane contre la toux, le plantain lancéolé et le thym sont deux bonnes plantes de base. Les plantes de base représentent 40 à 50 % du mélange. La base est ensuite complétée par d’autres plantes : plantes de volume, à arômes et décoratives.

Les plantes de volume pour la cohésion du mélange

L’art des tisanes composées consiste à associer les bonnes plantes.

Les plantes de volume donnent du volume à la tisane et maintiennent la cohésion du mélange, surtout si celui-ci contient à la fois des éléments lourds et légers (par ex. fenouil et réglisse). Sans plante de volume, les éléments lourds tombent au fond et le mélange se désagrège. Les plantes de volume ont de grandes feuilles poilues. Dans une tisane contre la toux, ce rôle peut revenir aux fleurs de tilleul, dont le mucus apaise l’irritation et dont les grandes ailes donnent du volume à l’infusion. On utilise une ou deux plantes de volume dans le mélange.

Les plantes à arôme pour parfumer Les plantes à arôme améliorent le goût du mélange. On se sert de plantes à huiles essentielles, comme la mélisse, la menthe poivrée ou l’origan. Leur parfum subtil masque les ingrédients moins bons. On emploie une ou deux plantes à arôme par mélange. Leur choix doit correspondre à l’effet recherché pour l’infusion.

Bleuet, tournesol, mauve et souci (de gauche à droite) colorent vos tisanes.

Les plantes décoratives pour la note colorée

Comment les couleurs agissent sur nous

Elles servent principalement à embellir le mélange. Les plus populaires sont le bleuet, le souci et la mauve. Ces fleurs sont non seulement belles, mais elles ont aussi des vertus médicinales. Ces plantes doivent aussi correspondre à l’effet général recherché.

Pour une tisane contre la toux, ce sera la mauve ou le bouillon-blanc. On n’utilise pas plus de deux ou trois plantes décoratives par mélange. Les fleurs agissent par leurs substances actives, mais aussi par leurs couleurs intenses, dont l’influence sur les processus de guérison ne doit pas être sousestimée ! On peut déjà ressentir les effets bénéfiques des couleurs sur le psychisme au moment de la cueillette.

Les couleurs agissent sur notre inconscient.

Elles peuvent nous stimuler et nous exciter, mais aussi nous déprimer.

Le rouge est excitant, vivifiant, tonifiant et réchauffant.

Mais trop de rouge peut nous énerver.

Fleurs rouges : coquelicot, monarde, rose, trèfle rouge, rose trémière, rudbeckia rouge.

L’orange est stimulant, tonifiant et antidépresseur.

Fleurs orange : souci, pavot de Californie, capucine, œillet d’Inde.

Le jaune est une couleur positive.

Il illumine l’âme et distille la joie de vivre.

Fleurs jaunes : verge d’or, millepertuis, bouillon-blanc, belle-de-nuit, linaire, primevère, tournesol, tussilage, vulnéraire.

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Mes plantes préférées

Mes plantes préférées

Alchémille commune

Ail des ours L’ail des ours est un des aromates sauvages les plus appréciés. Les jeunes feuilles à l’odeur d’ail égayent la cuisine au printemps. Après la floraison, la plante se retire dans le bulbe pour repousser au printemps suivant.

Usages et propriétés : Il agit en cas d’artériosclérose et d’hypertension, et diminue le taux de cholestérol. Grâce à ses vertus antibactériennes, il est très efficace contre les infections intestinales.

Les jeunes feuilles servent d’aromate et les fleurs de décoration.

Emplacement et entretien : Mi-ombre, sols humiques, profonds, meubles et humides. Très robuste, il demande peu d’entretien. Couvre-sol. En culture associée ou en aspersion, il protège des maladies cryptogamiques.

Allium ursinum

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Récolte et séchage : Feuilles de mars à début mai avant la floraison, puis la teneur en substances active diminue. À utiliser si possible fraîches, sous forme de pesto, de teinture ou de vinaigre. Séchage artificiel rapide nécessaire pour ne pas perdre l’arôme.

Multiplication : Germe après vernalisation et à l’obscurité. Semer à la volée au printemps, recouvrir légèrement de compost et tasser. Pas besoin d’éclaircir les plants, qui poussent en tapis.

Plantes apparentées : • L’oignon (A. cepa) et l’ail (A. sativum) ont des propriétés comparables. Ils préfèrent les lieux ensoleillés et les sols secs et pas trop riches.

• La ciboulette (A. schoenoprasum) est vivace et rustique, elle aime la mi-ombre et les sols humides et riches.

Usages et propriétés : L’alchémille est astringente, anti-inflammatoire, vulnéraire et emménagogue. C’est une plante classique de la pharmacopée féminine contre les douleurs des règles et les troubles de la ménopause. Agit aussi contre les troubles gastro-intestinaux et en gargarisme contre les buccopharyngites.

S’emploie en tisane et en teinture. Les jeunes feuilles se mangent en salade.

Ne pas utiliser A. mollis, courante au jardin d’ornement, mais A. xanthochlora.

Alchemilla xanthochlora

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Emplacement et entretien : Soleil ou mi-ombre, sols humiques et humides. Un apport copieux de compost au printemps suffit. Pailler autour des plantes pour la propreté de la récolte. Distance entre les plants : 35 x 30 cm.

Récolte et séchage : Récolte en pleine floraison à partir de mai, de préférence l’après-midi. Récolter feuilles et fleurs, hacher et sécher à l’ombre. Séchage rapide et facile.

Multiplication : Semis direct en automne (germe après vernalisation) ou division des racines à l’automne ou au printemps.

Veillez à ne pas acheter la forme ornementale A. mollis.

Plante apparentée : L’alchémille des Alpes (A. alpina) a des feuilles digitées et couvertes de poils argentées. Elle est plus petite, vivace, rustique et exige un sol acide et pauvre. Très appréciée dans la médecine traditionnelle suisse.

L’alchémille ou manteau de la vierge est une vivace rustique qui mesure jusqu’à 30 cm de haut. Elle forme de jolis coussinets et des bouquets de fleurs jaune verdâtre, les feuilles sont molles et palmées. Les gouttes d’eau qui se rassemblent au creux de la feuille étaient censées posséder des pouvoirs magiques. Les alchimistes du Moyen Âge auraient même essayé d’en faire de l’or, d’où son nom d’alchémille.