L'Histoire sous la loupe

L’Histoire sous la loupe

Cambriolage à bord du

Canadien Pacifique Koliny Chhim Illustré par

François Thisdale

L’Histoire sous la loupe

Cambriolage à bord du

Canadien Pacifique Koliny Chhim Illustré par

François Thisdale

9001, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) Canada H1J 2C5 Téléphone : 514-351-6010 • Télécopieur : 514-351-3534

Bienvenue dans l’univers de L’Histoire

sous la loupe !

La collection L’Histoire sous la loupe te propose des romans qui t’entraîneront dans plusieurs enquêtes captivantes sur des événements qui se déroulent à différentes époques.

Sauras-tu résoudre la mystérieuse énigme du Cambriolage à bord du Canadien Pacifique ?

Pour t’aider à réussir ton enquête, va voir la section Mise en contexte à la page 10. Elle contient des explications qui t’aideront à mieux comprendre et situer l’intrigue de l’histoire.

Pour en apprendre davantage sur les faits, les événements et les personnages historiques cités dans le roman, consulte la section Quand la fiction rencontre l’Histoire, à la page 74. Et en passant, ne manque pas la section Une image vaut mille mots, qui te présente une illustration d’archives !

Finalement, au cours de ta lecture, réfère-toi au Lexique, placé à la fin du roman : tu y trouveras la définition des mots écrits en gras dans le texte.

Bonne lecture… et bonne enquête !

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Prologue

— C’est à mon tour de jouer. Pour deux cents dollars, j’achète le dernier chemin de fer. Enfin ! Je possède tous les chemins de fer de la planche de jeu, dis-je triomphalement.

— Ah non, c’est toujours Vincent qui achète les chemins de fer ! se plaint ma petite sœur en reniflant.

— Allons, Rosalie, il reste encore plusieurs propriétés intéressantes à acheter, dit ma mère en lançant les dés. Courage, tout n’est pas perdu !

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— Rosalie, tu renifles sans arrêt depuis le début de la partie. Aimerais-tu que je te fasse une tisane avec du citron et du miel ? demande mon père.

— D’accord, papa, répond ma sœur en se mouchant bruyamment.

Mon père va dans la cuisine pour faire chauffer de l’eau. Il annonce qu’il profitera de la pause du jeu

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pour aller au sous-sol mettre des vêtements dans la laveuse.

— Rosalie, je n’ai pas vu le bricolage que tu as fait ce matin, mais papa m’a dit qu’il était très beau, complimente ma mère. Veux-tu me le montrer, en attendant ?

Rosalie acquiesce. Elle se dirige vers sa chambre, suivie de notre mère.

Je reste donc seul dans la salle à manger, à planifier la stratégie qui assurera ma prochaine victoire…

Après quelques minutes, un sifflement aigu interrompt mes rêveries.

— Papa, la bouilloire siffle. L’eau bout !

Aucune réponse.

Je hausse le ton : — Papa ! PAPA !

Toujours rien.

Comme le bruit devient plus fort, je me dirige vers la cuisine. En entrant, je m’arrête, surpris : sur la cuisinière,

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la bouilloire siffle furieusement et laisse échapper un épais nuage de vapeur… Je m’étire prudemment le bras et tourne le bouton pour éteindre le feu. La vapeur d’eau m’embrouille les lunettes. Clic ! J’ai réussi. Mais… pourquoi le sifflement se poursuit-il ? Le rond est pourtant éteint ! Je frotte mes lunettes sur mon chandail pour y voir quelque chose. Le sifflement devient assourdissant. Sous le choc, je ferme les yeux et me bouche les oreilles. Rien n’y fait : j’entends encore le bruit strident ! Étonné, je rouvre les yeux… plus de bouilloire… plus de cuisinière… et même plus de cuisine ! À la place, un paysage rural défile à toute vitesse. Où suis-je donc ?

J’essuie de nouveau mes lunettes, convaincu d’avoir mal vu. Mais non ! Je suis sur une plate-forme entre deux voitures d’un train tiré par une locomotive à vapeur, comme on en voit dans les livres d’histoire !

Comment est-ce possible ? Intrigué, j’approche prudemment d’une des voitures. Comme je mets la main sur la poignée de la porte, un grand cri me fait sursauter :

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— AU VOLEUR ! Quelqu’un s’est emparé de ma précieuse collection !

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Mise en contexte Voici le plan du train dans lequel Vincent, le narrateur, est projeté. Nous sommes maintenant en 1907, dans un train de passagers du Canadien Pacifique, parti de Montréal et filant vers Ottawa.

Voiture-restaurant Voiture de première classe Voiture sécurisée

Lieu où Vincent apparaît Locomotive 10 L’Histoire sous la loupe

Chapitre 1

Les Fleurimont

La porte s’ouvre et un homme âgé s’effondre sur moi, nous faisant tous deux tomber à la renverse. Ouille ! Son poids m’écrase. Ce doit être lui qui a crié « Au voleur ! » Mais… pourquoi reste-t-il couché sur moi ?

— Ma collection… ma collection, murmure-t-il en respirant avec difficulté.

Sa collection ? Quelle collection ?

— Père, vous écrasez un jeune homme ! dit tout à coup une voix féminine qui arrive derrière moi.

— Hein ?

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Épilogue

Quand je replace mes lunettes sur mon nez, je me rends compte que je suis dans la cuisine, chez moi, au-dessus de la bouilloire qui siffle en crachant de la vapeur !

— Vincent, éteins la cuisinière, s’il te plaît ! crie mon père.

Je n’en reviens pas : où sont passés les Fleurimont, l’inspecteur Andrézy, la comtesse Irina et les autres ?

Décontenancé, j’éteins le feu, puis me rends à la salle à manger. Tout semble normal. Je reprends ma place

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près du jeu de société. Ai-je donc inventé toute cette histoire ? Cela semblait pourtant si réel…

Mon père arrive derrière moi. Il a préparé l’infusion pour ma sœur. Encore abasourdi, j’aperçois ma mère et Rosalie qui nous rejoignent. En voyant la planche de jeu, ma mère s’exclame : — Vincent, tu as changé ton pion ? Tu avais le pion en forme de brouette et maintenant, c’est un caillou !

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Au même moment, ma sœur fait remarquer : — Regardez, quelqu’un a sali la planche de jeu !

Elle est couverte d’herbes séchées.

En voyant tout cela, j’éclate de rire.

— Ce n’est pas un vulgaire caillou, maman ! dis-je en pointant mon nouveau pion. C’est un échantillon de magnétite de la collection personnelle d’Héliodore Fleurimont, explorateur, géologue, botaniste et zoo­ logue ! Et ça, Rosalie, ce sont des herbes amérin­diennes qui soulagent les démangeaisons. Mais attention, ça teint les dents en mauve ! C’est Agathe Fleurimont, exploratrice, artiste et future anthropologue, qui me l’a dit.

Ma sœur me regarde, comme si j’étais fou.

— Hélio… qui ? Anthropo… quoi ?

FIN

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Quand la fiction rencontre l’Histoire La Commission géologique du Canada La Commission géologique du Canada, mentionnée par monsieur Fleurimont à quelques reprises dans le récit que tu viens de lire, a été fondée en 1842. Il s’agit du tout premier organisme scientifique à avoir été créé au Canada. À l’époque, la Commission avait comme mandat de cataloguer les ressources géologiques présentes sur le territoire, en vue de les exploiter. La ressource naturelle la plus prisée était alors le charbon. Ce minerai alimentait les navires et les trains, les deux principaux moyens de transport qui permettaient de parcourir de longues distances.

L’histoire de la Commission géologique du Canada a été marquée par plusieurs personnages. Le plus connu d’entre eux a certainement été sir William Edmond Logan (17981875), le tout premier directeur de l’institution. Si Logan est aujourd’hui reconnu comme l’un des scientifiques les plus importants de l’histoire canadienne, ce n’a pas toujours été le cas. Logan raconte qu’au cours de ses expéditions, il finissait souvent par ressembler à un épouvantail. Après plusieurs mois dans des territoires isolés, ses cheveux étaient collés par de la résine d’épinette, il avait une barbe imposante, les verres de ses lunettes étaient brisés et ses vêtements étaient dans un état lamentable. Logan se

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faisait non seulement remarquer par son allure étrange, mais aussi pour ses comportements inhabituels. Quand il menait des recherches, il arpentait souvent le terrain, l’air concentré, en zigzaguant et en frappant le sol avec son pic.

Les gens qui le voyaient passer le prenaient pour un fou !

Grâce à ses expéditions, Logan a permis l’avancement de la géologie canadienne. Sa contribution est tellement importante que le plus haut mont du pays, qui s’élève à 5 959 mètres, porte son nom.

Par ailleurs, le petit musée qu’il a inauguré à Montréal en 1856 a évolué au point de donner naissance à trois institu­ tions importantes : le Musée canadien des civilisations, le Musée national des sciences et de la technologie et le Musée des sciences naturelles.

Plus de cent cinquante ans après la toute première expé­ dition de Logan, le travail de la Commission géologique du Canada est loin d’être fini. Et, vu l’étendue du pays, il ne le sera probablement jamais! c a d Les chemins de fer et l’expansion du Canada Comme monsieur Fleurimont le raconte à Vincent dans le roman, le développement des lignes de chemin de fer a eu une importance capitale pour l’avancement du pays.

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Depuis 1867, le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse formaient le Dominion du Canada.

Premier homme à occuper le poste de premier ministre du Canada, John Alexander Macdonald (1815-1891) souhaitait lier par voie ferrée les Maritimes au Québec. En 1876, le chemin de fer Intercolonial est ouvert à la circulation.

Le Dominion du Canada comprend alors d’autres pro­ vinces : en 1870, le Manitoba et les Territoires du NordOuest s’intègrent à la Confédération canadienne. En 1871, la Colombie-Britannique s’y ajoute, puis, deux ans plus tard, l’ Île-du-Prince-Édouard.

La première ligne de chemin de fer reliant l’est et l’ouest du pays est achevée en 1885. En ouvrant toute grande la porte de l’Ouest, le Canadien Pacifique a permis à des milliers d’immigrants de coloniser la région. Aussi, par ses publicités et son offre de service pour les touristes, notamment les hôtels de luxe et les bateaux de croisière, la compagnie a contribué à faire connaître le tout jeune pays au reste du monde. Le Canadien Pacifique existe encore aujourd’hui. Il a conservé son service de marchandise, mais son service pour les voyageurs a été cédé à Via Rail en 1978.

Une autre ligne de chemin de fer a eu une influence sur le développement du pays, mais dans une moindre mesure.

Le Grand Trunk Railway (Grand Tronc), construit en 1852

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afin de relier Montréal à Toronto, a pris de l’expansion vers l’ouest au début du xxe siècle. En effet, sous l’impulsion de Charles Melville Hays (1856-1912), la compagnie est devenue la Grand Trunk Pacifique Railway. Malheureusement, Hays n’a jamais vu son projet d’expansion se concrétiser puisqu’il a péri en 1912 lors du tristement célèbre nau­ frage du Titanic. La compagnie du Grand Tronc a été intégrée aux Chemins de fer nationaux du Canada (CN) en 1923. c a d Des personnages historiques Certains personnages mentionnés dans le roman ont réellement existé.

Sir John Alexander Macdonald (1815-1891) était avocat et homme d’affaires. Comme le mentionne Agathe dans le roman, il a été le premier politicien à accéder au poste de premier ministre du Canada et c’est lui qui a promu l’ idée de relier l’est et l’ouest du pays par un chemin de fer.

Le prince Arthur, duc de Connaught et de Strathearn (1850-1942), était un membre de la famille royale britannique. Il a siégé à titre de dixième gouverneur général du Canada de 1911 à 1916. Il épousa la princesse LouiseMargaret de Prusse. C’est de ce couple royal qu’il est question dans la lettre laissée par Jacob Blanchet.

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Musée McCord, N–0000.68.1

Une image vaut mille mots

Une locomotive du Canadien Pacifique vers 1887.

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Lexique Allochtone : au Canada, personne qui n’est ni amérindienne ni inuite.

Archipel : groupe d’ îles.

Arpenter : marcher à grands pas.

Calèche : voiture tirée par des chevaux.

Chloroforme : liquide qui endort les gens.

Commission géologique du Canada : organisme gouvernemental qui avait pour mission à l’époque de recueillir et d’interpréter les données géologiques du territoire canadien.

Confédération canadienne : regroupement des provinces et territoires du Dominion du Canada qui comptait, en 1907 : le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, les Territoires du Nord-Ouest, le Manitoba, la Colombie-Britannique, l’Île-du-Prince-Édouard, l’Alberta et la Saskatchewan.

Corroborer : confirmer.

Gésir (gît) : être étendu, immobile.

Magnétite : minerai.

Paquebot transatlantique : grand navire qui traverse l’océan Atlantique.

Penaud : honteux.

Voiture : véhicule tiré par une locomotive et destiné au transport de passagers. Le terme wagon est habituellement réservé au transport de marchandises.

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L’Histoire sous la loupe Nouvelle collection de 8 romans d’enquête Troisième cycle du primaire Des romans captivants et attachants pour faire apprécier la lecture et découvrir certains faits historiques des 19e et 20e siècles.

Ces romans à saveur policière entraînent le jeune lecteur à exercer l’inférence textuelle. En effet, s’identifiant au narrateur de son âge, il plonge avec lui, du présent au passé, au cœur d’événements qui les amènent ensemble à participer à des enquêtes.

COMPOSANTES 8 roman s

Co mplément p édago giq u e

• Disparition sur la rivière Saint-Maurice • Cambriolage à bord du Canadien Pacifique • Incendie suspect chez les Walter • Empoisonnement au carnaval • Enlèvement au cinéma Royal • Sabotage à expo 67 • Enquête au Cambodge • Substitution dans le Grand Nord

Le complément pédagogique qui accompagne la collection comprend : • des activités et des questions proposées pour chaque roman, en matériel reproductible ; • une proposition de lecture progressive selon le niveau de difficulté des romans.

P OU R EN SAVOIR PLUS sur cette nouvelle collection et profiter d’un soutien pédagogique sur mesure, prenez rendez-vous avec votre déléguée pédagogique du CEC. des tion Paru omans 8 r e 2011 mn Auto

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