
4 minute read
PAS DE BARRIÈRE
TRANSFERT TECHNOLOGIQUE LES HAUTES ÉCOLES AU SERVICE DES PME
Soutenir l’interdisciplinarité, initier des projets de collaboration et favoriser l’innovation: voilà tout l’enjeu de l’événement «TPE/PME et HES: pas de barrière», dont la troisième édition s’est tenue début avril à l’initiative conjointe de la CCIF et des quatre hautes écoles de la HESSO Fribourg.
Advertisement
« Il faut casser les barrières qu’on se met nous-mêmes, en profitant des outils techniques, du savoir-faire, de l’intelligence collective et de ce regard extérieur qui permet de sortir la tête du quotidien et de développer de grandes choses.» Le message convainc d’autant plus qu’il est porté par Gil Menétrey, directeur des Ascenseurs Menétrey SA. La fructueuse collaboration avec les milieux académiques n’a-t-elle pas permis à son entreprise de concevoir un nouveau fleuron – le CelticLift – et de remporter, dans la foulée, le Prix à l’innovation du canton de Fribourg?
À ce témoignage enthousiaste ont ainsi succédé les présentations synthétiques de 12 unités de recherche interdisciplinaires de la HES-SO Fribourg, abordant des thèmes porteurs et variés comme l’économie circulaire, la mobilité d’entreprise, l’intelligence artificielle, les processus de numérisation, l’insertion socioprofessionnelle ou encore la santé au travail. « UNE INFRASTRUCTURE EXCEPTIONNELLE » De quoi donner, à n’en pas douter, de belles idées aux représentants de l’économie fribourgeoise présents dans l’auditoire de la Haute école d’ingénierie et d’architecture. Un appel à projets d’innovation, dont le délai de dépôt de demande courait jusqu’au 31 mai, a d’ailleurs été lancé par la HES-SO Fribourg à l’issue de l’événement, avec à la clé un co-financement de maximum 100’000 francs à parts égales entre la HES-SO Fribourg et les entreprises ou institutions.
« Au-delà des thématiques abordées, actuelles et bien choisies, j’ai trouvé le concept très efficace, avec une profusion de propositions en un minimum de temps. Les hautes écoles fribourgeoises représentent une belle opportunité de développer sa structure», a complimenté Christian Meier, de Zurich Agence générale Christian Meier SA.
Même son de cloche chez Clémence Hermann, responsable du développement commercial chez Spirecut et Swibrace, deux start-up actives dans la medtech: «Après avoir déjà eu l’occasion de collaborer avec les hautes écoles pour Swibrace, nous ne retirons que du positif de cette expérience. D’autres projets sont en cours de réflexion. L’infrastructure académique dont dispose Fribourg est exceptionnelle.»
Catalyser la collaboration entreprises et hautes écoles
Reportage photos page 35
OSEZ L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ! Parmi les 12 projets de collaboration interdisciplinaire présentés durant l’événement, celui consacré à l’intelligence artificielle a particulièrement convaincu l’assistance – sondage à l’appui. Trois questions à Jean Hennebert, responsable de l’institut iCoSys à la HEIA-FR, et Maurizio Caon, professeur HES ordinaire à la HEG-FR.
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ESTELLE DEVENUE INCONTOURNABLE POUR NOTRE ÉCONOMIE ? Maurizio Caon: Il est vrai que ces technologies se sont largement démocratisées et que les cas d’utilisation sont désormais nombreux, dans des domaines aussi différents que le marketing, la vente, le service à la clientèle, les finances ou la gestion de la production. Des secteurs économiques comme l’industrie, la santé, l’agriculture ou encore l’énergie sont largement concernés. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que le Conseil fédéral ait fait de l’intelligence artificielle un des principaux champs d’action de sa stratégie «Suisse numérique», qui doit permettre de mieux exploiter le potentiel de la numérisation.
POURTANT, LES OBSTACLES NE MANQUENT PAS… Jean Hennebert: L’investissement nécessaire, le manque de connaissance et la difficulté d’accéder à des compétences locales représentent encore des freins importants, notamment pour les PME qui hésitent souvent à faire le pas. De plus, la sécurité des données et les dimensions éthiques de leur utilisation constituent aussi des enjeux importants. C’est tout l’intérêt d’une structure comme la nôtre, qui permet de proposer un accompagnement technique et légal à des entreprises de tailles très différentes, comme en témoignent nos différents projets en cours. CONCRÈTEMENT, QUELLES SONT LES PREMIÈRES ÉTAPES DE LA COLLABORATION ? Jean Hennebert : La première étape consiste généralement à tester une idée de business au moyen d’un prototypage rapide, ce qui demande quelques semaines et sert de point de départ – si le potentiel est validé par l’entreprise – vers un projet plus important.
Maurizio Caon: Cet axe plus technique est rapidement complété par des considérations éthiques et humaines, dans le but de proposer des interfaces accessibles et ergonomiques afin d’en faciliter l’adoption. Cette rigueur permet à l’intelligence artificielle d’être au service de l’humain et non l’inverse.
Par Franck-Olivier Baechler
Marjorie Virdis T. 026 347 12 37 mvirdis@ccif.ch ccif.ch












: dbersier.com Photos