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3. Concentration et collaboration

Dans un marché où les nouveaux entrants sont pléthore, les enjeux sont d’identifier les vrais concurrents et les partenaires potentiels, de mutualiser les investissements, et de tendre vers un modèle économique durable.

- Stratégies d’acquisitions récentes Atteindre une taille critique en rachetant un concurrent, ou acquérir la FinTech qui a le vent en poupe sont autant de moyens possibles pour se renouveler et gagner des parts de marché sur des segments porteurs.

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Ainsi, l’établissement de paiement Worldline a annoncé l’acquisition fin 2015 du hollandais Equens. Celui-ci fournit des services de traitement de transactions de paiement à environ 50 institutions financières, et des services d’acquisition à 120000 commerçants dans 4 pays clefs, par l’intermédiaire de sa filiale PaySquare. La filiale d’Atos a décidé « d’anticiper le changement climatique de l’industrie du paiement » en créant une combinaison industrielle d’envergure paneuropéenne dans les services de paiement.

Pour Gilles Grapinet, directeur général de Worldline, « ceci marque une étape décisive qui reflète notre ambition stratégique de devenir un des leaders de la consolidation des paiements en Europe.»

Les établissements de crédit ont vu émerger le risque d’être sortis de la relation client pour ne devenir qu’un énorme back-office de jeunes. Cette dernière est adepte du paiement communautaire, Aussi Crédit Mutuel Arkéa a racheté en septembre 2015 Leetchi qui affiche 4 millions de contributeurs. Un mois plus tard, rebelote : la filiale du groupe BPCE S-Money, établissement de monnaie électronique, acquiert le concurrent, le Pot Commun, qui en compte 2 millions.

- Stratégies collaboratives Les acteurs n’ont pas d’autre choix que de collaborer entre eux pour créer et distribuer auprès d’un nombre suffisant de consommateurs et de commerçants des produits et services innovants. La directive européenne PSD2 permettra à de nombreux nouveaux concurrents d’émerger sur le marché. Les acteurs établis devront également s’associer et collaborer avec d’anciens et de nouveaux prestataires. « L’ère digitale impose de rester en mouvement, d’innover afin de coller au besoin du client, met en avant Laurent Ovion, en charge de l’innovation et de la transformation digitale, Crédit Mutuel Arkéa. Les méthodes de paiement connues vont disparaître dans les parcours traditionnels. Les banques doivent s’associer aux marchands pour construire les modes de paiements de demain. La de virement, surtout vis-à-vis de la clientèle

création de valeur se fera par l’exploitation de la donnée de paiement et de comportement. »

Le réseau carte bancaire Visa Europe, qui vient de rejoindre à nouveau le giron de Visa Inc. après 9 années d’indépendance, a lancé

Visa Europe Collab, espace de cocréation de nouveaux services financiers. Visa ambitionne, selon Charlotte Desbons, directrice marketing et communication France de VISA Europe, de « devenir la plateforme du paiement digital, via une plateforme ouverte, flexible et adaptée, et en misant sur l’open innovation pour développer de nouvelles solutions de paiement, avec notamment l’ouverture de Collab, hub dédié à l’innovation.» Pour profiter de la force de frappe d’Apple qui a annoncé en juin 2016 étendre Apple Pay à de nouveaux territoires, les prestataires n’ont guère attendu longtemps pour annoncer leur collaboration. Ainsi, Visa Europe a indiqué que les porteurs de carte de crédit ou de débit Visa en France seront éligibles à Apple Pay dès son lancement cet été. Les clients de Banque Populaire et Caisse d’Epargne (groupe BPCE) seront parmi les premiers à pouvoir bénéficier d’Apple Pay en France, en partenariat avec Visa. IBM a aussi déclaré qu’il proposerait cet automne le service de paiement Apple Pay à ses 12 000 clients e-commerce. Etla plateforme de commerce Demandware Commerce Cloud sera parmi les premières à accepter Apple Pay.

En outre, les acteurs traditionnels des moyens de paiement investissent et collaborent avec les FinTech. Ainsi, l’éditeur d’API Stripe, mentionné plus haut, a reçu environ 300M$ (263 M€) d'investissement de Sequoia Capital, Visa, American Express, Peter Thiel, Elon Musk. ■

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