Tribune Libre Démocratie 2ième partie
mocratie qui ne vivra que si elle fait de réels efforts, que si elle refuse de suivre les conseils de ses mauvais bergers, de ses faux apôtres.
« Peut-être sous l’aiguillon de la douleur le peuple songera-t-il enfin à s’organiser et à revendiquer ses droits » ?
L
a
démocra-
tie d’aujourd’hui est asservie à la loi du plus fort, à l’égoïsme du nombre, une démocratie de cadavres. Soyons sans pitié avec cette démocratie de parvenus et de trabendistes, qui rétablit dans la société le règne de l’arbitraire et du bon plaisir, des courtisaneries et de toute la clique des quémandeurs officiels. Ce régime d’incohérence et de bluff ne fait que continuer l’ancien état de choses qui ne peut durer, car les tares qu’il essaie de dissimuler finissent toujours par être connues. Ainsi la fausse démocratie doit-elle disparaitre au profit de la vraie dé-
Les vrais démocrates ne sont pas ceux qui flattent le peuple, mais ceux qui lui disent ses dures vérités. Ce n’est pas une attitude capable de servir les petits intérêts ; elle n’en-
gendre pas les applaudissements, mais un jour ou l’autre elle nous vaudra l’estime des foules. C’est elle que craint la « société bourgeoise », qui établit sa force sur l’imperfection de l’autre démocratie, dont elle cherche à prolonger l’existence le plus longtemps possible. Car cette existence ressemble à la mort : la misère, les privations déciment les travailleurs en général, et la classe ouvrière en particulier, et l’obscurantisme les abrutit. Les trabendistes et les parvenus exploitent cette mort qu’ils veulent pour toutes les générations. Ils veulent que le peuple vive dans la crasse morale de l’obscurantisme. Ils veulent qu’il haïsse les penseurs dévoués et les progressistes. Du moment qu’on n’est pas obscurantiste, on est mécréant, bon à rien. Cette mentalité fanatique est détestable qui prouve que le peuple ne s’est pas encore