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AMICALEDU GRÊ:SIVAUDAN
Bureau 1945 1946
Présidenf d'Honneur :
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Président Actif :
Vice-Présidents :
« Evïeux »
Reynier « Voubon »
Bœu( Breille+ Recquet
Tournoh
( Trésorler : I Secrétaire :
Rédaction'Bullefin :
COMITÉ DlRECTEuR
Membres nouveaux :
Boyer
Quillet
Groll - Auzimûuï - Breille+
Anselme, Durond, Burrot Bor!ot
Veneri
Membres anclens mointenus
M""' de Quinsonnûs
Lt Kïivine
Dr Klein
L+ Henry « Ségûl »
Cûp. Monnustt « Bernard )+
Cûp. Rouillon « Bonneville »
COP. Poiteau rtS+éphane -)
Lt Mayei (( René ))
COP. Seyssel
CCIP. DOX
Lt Leyssard «t Mûrc ))
Lt Dubois ti France ))
-Lt Vescone oi Boïde+ ))
Lt Ribeil «« Pûs+eur ))
Cûp. Dunûis (( Morc
M. Nûtûri
M. Mounier
M. Cetti
M. Ruche
M, Groll
M. Auzimour
M. Gindre
L+ Rouget « R6è »
Aspt Finozzi
Aspf Bürré
M. Peti+
,c/'[o-lte Œulletùt
Notre tulletim vient bien à.soo heure. Par suite de la démoIbilisation beancoup de nos amis vont ISe trouver dispersés dans tout le Pays, notre petite revne permettra ainsi ae gaïaer le contact amîical que nous avons eu depuis que la Résistance nOuS a réunis. n nous permettœaa d'échaoger nos pensées, de noug donner de mos oouvelles bomnes ou mauvaises et fera œuvre utile au pûint de vne mûral. N'hésitez pas à écrire au siège toutes vos pensées et arrière-pensées nous les diffuserons pour tous ei csla nous permettra de ine pas nous perdre.
Il faut que notre amicale continue comme paî le passé son rôle social (it moral, il faut ra tout prix maimtenir notre camaaerie du Maquis. Viïe notre tiulletin, Grésivaudan.
EVREUX.
c/'[olte ü4ééo.eio.tio«
(( Que la Libération était telle du temps de la clainaestinilé )).
Si dans le seeteu'r 6, on était devenu très 'sceptique quant aux 'parachutages, (( Tu y crois, îoi )), cepenaant une foi ardente ain4mait les hoînmes, foi en l'avenir, €oi en la ]ihération et aans le gouvernement provisoire. Combien de notes, ae eiïculaires nons rappçl.aient que les maquisartls deve'nus F.F.I. faisaient partie 4nŒégrante de l'Armée régulière, qu'ils en avaient les devoirs, les droits. Maquisaùds ces (( chiens ae terroristes qni ne 'méritaient pas une sépulture )) seraient réhabilités, leurs familles eolnsolées, secourues, honorées, leur mémoiæe perpéttïée, leur souvenir évoqné çar tout le peuple de France.
Et puis, elle vint infiini ceite Itbération et l'histoire dit maintenant la part énorme cHu'y prirent les maqnis. Nous avons tous présents à la mémoire les magnifiques discours, les élans patriûtiques auxquels elle doinna naissance et aussi l'énornie quantité de résistants du mois ae septembre qu'elle engtmdra.
Le sectew 6, fidèle à son iaéal et à ses traditions, poursuivit avec acharnement l'emûemi. Le Baïaillûm du Crésivaudan, commandé 'riar le capitaine Stéphane s'emparât .des pitons vle Haute-MaÏÏrieinne en liaison avec l'Armée B, qui s'installait dans les Vallées. La Compagnie. :B... se battait dans le Briançonnais. Mal équip'é, mal uourri, sans vivres r]e comse, ayianæ la mission la pl'uti pénib]e (it la plus importante, le Grésivaudain' se battit magnifiquement, força l'aamiration ae l'Armée réguli*e. qui, chose très. rare, lui accoîda sa confiance dans les opérations militaires.
Et fin septem'bre, parce qu'ils étaient épuisés, pieds nus, en loques, le Bataillon fut relevé et envoyé à Uriage, pour être réformé et équipé.
Les homnnes qui aepuis plusieurs mois n'avaient pas vu leur famine î'ff leups amis, qui avaient presqne oublié la vie civiljséè, eurent droit à une permission de 4 jours - 4 jours seulennent parce qu'on sB battait eivcore et qu'on avait besoin d'eux. -

Combien ce retour fut pénible ! Où étaient-elles les prûmesses de la elandestinité ? Avaient-elles eu lieu seulement ? On aurait pu en douter - rien, absolumeni rien n'avait été fait - les mo'rts étaient iûujours sans sépulture, ou presque, leur famille encore danis l'ignorance de leur soc5 ou presque, aucun secours n'avait été distribué, non plus qu'aucuine parole de récûnifort, les blessés dans les hôpitaux presque aôandonnés, sans friandises, sans argent - la solde toujous dûe (elle l'es encore au moins pour la périûde antérieure .au 6 juin).
Devant cette situation, la .dernière heure, qui pendant que les maquisards se battaient, avaient pris les leviœs de commande, l'esprit de solidarité, l'esprit maquis, tie ranimfit - ee que les pouvoirs publics ne font pias, le maquis le fera.
2 hommes oût été les promoteurs de l'jkssûciation du Maquis du Grésivaudan et, comnne dans la clandestjité, se sûnt consacrés à leurs camarades : le patron et le capitaine Stéphane. L'Assûciation naquit dans leur esprit et dans leur cœnr, et fûnctionna avant d'être ûfficielle, statutaire.
Les buts de l'Association. les statuts sii aéfinis.seût. mais les fûrmules
Ajder auesi les services sociaux des Unités nés du seeteur 6, miotamment le 15'a B. C. A. actuellement en occupaiion en Autriche. a blessési et le docteur Demange et le aocteur Pauliak passaient outr<î aux risques qu'ik eneouraient, car il y avait des doctears miliciems dans le Saua.
Voilà comment ûn peut .définir les buts de l'jkssociatiûn, d'une maïière trèë imparfaite d'ailleurs car l'esprii maquis il faut l'avoir, le sentir, vivre seloo lui, et aucune phrase, aucun moi ne peuvent le traduire fidèlemanœ.
,Je .suis pour mï part persuadé qne le bulleti.n mensuel sera un des moyens les plus dficaees ide resserrer les liens qui nûus unissem tous, et de ramimer cet esprit maquts; que peu de Français ont acquis ou ont gardé.
AUZIMOUR.
Le 19 août dernier, Prabert étàit en fête, Praàert était à l'honneur : repîésentant symboliquement tou; les points du Grésivaudan où nûs Maquis se sonî groupés pour la Libératiorb du Pays, il recevait avec les plus hautes çersonnalités de la Résistance tous nos maquisar&s venus pour retre'mper leur camaraderie aux lieux, înêmes de leurs exploits et honorer leurs glorieux înoîts par un mooumeni digne de leur sacrifice.

An col de Prabert, en eftel, au cœur de notre grande et précieuse forêt, au pied des trois Pics, ga'âce au talent d'un jeune gars de Stéphane, la fière et jeune victoire du Maquis continuera sa garde immortelle sur (,RENOBLE et notre DAUPHINE.
C'est pour la pose de ]a preînière pierre de (:e moiniument que nous étions si nombreux à Prabert éînus et recueglis devant la grainaeuî du sacrifice que nous rappelait EVREUX, noire patron, en accomplissaiït les gestes rituels. Déjà les manifestations précédentes nous avaient fail vfbrer : présenîatiûn d'une compagnie de irbotre 15" B. C. A. a#ec le commaindant LECOANNET, le capitaine STEPHANE et le lieutenant DALMASSO, remise de décorations, discours du commandant NAL, du eolonel DESCOURS, de VAUBAN, d'EVREUX ei du Commissaire Régional Yves FARGE, venu de Lyon pouî représenter le Gouvernenïent, qui tous sureœnt célébrer l'œuvre de la Résistance et la meînoire de nos morts. Puisant dans les exemples donnés par des hoînmes tels que nos Maquisards du Grésivaudan,,ils mous firent partager leurs înagnifiques espérances dans l'avenir glûrieux de notre )Pays.

Vous avez vu les gendarmes.à nos ordres et vous avez vu l'ordre régner chez nous grâce à leur action. Le maquis était devenu le maître du (( Grésivaudarb )) parce que vous étiez avec le maquis.
Je vous disais tiout à l'heure quel effort patient et tenace il avait fallu déployer pour metaae sur pied ce qne nous avûns réussi :
3 compagies (( A. S. )).
2 cûmpagnies (( F. T. P. )).
3 compagnies (( Groupes Francs )).
Plus de 6Œû cûmbattaints armés, équipés, instruits, encadrés, diseipnnés avee les services d'intendance, de santé, de renseignements.
Vûus représe'ntez-vous l'effûrt soutenu nécessaire pûur équiper, armer, exercer, encaker, faire vivre ces soldats et ces services ?
Je ne pourrais citer tous les aîoms de ceux qui, morts ou vivants, se sont attelés à cette tâche : VALOIS, GRAS, morts pour la Fraïce; Capitaine BRUNET, aujourd'hui commandaint :NAL; Capitaine EVREUX, Dûcteùr FLANDRIN, eombien .d'autres encore. '
Biaû avant le 6 juin 1944, nous sommes prêts. Depuis longtemps nos p08teS d'écoute attendeqt anxieusement les messages. ns sont enfu'i lancés par les ondes tozu les trûis à la fois. La joie est au Maqujs, raction, est imméffiate.
Les Groupes-Francs rendent inutilisable la voie afœrée GrenobleChambéry en faisant sauter le pont du Domeynûû, puis celui de Tencirî. Aucun iraiaî ne eirculera jusqu'à la Libération sur cette ligne, nïalgré un traiia bliudé boche qui protège les travaux de reconstruction. Ce irain blindé isaute à la suite d'une action audacieuse d'un groupe F. T. P. Darbs la nuit du 9 au 10 juin, un gronpe de la compagnie STEPHANE atiaque le posie de miliciens de Saint-Martin-d'Uriage. Le chef FrancGarde BENEZET est tué, deux miliciens sont blessés, &ouze som fait prisûniniers et la mai.son du chef milicien GIAUME ne saute pas, Bimplement parce que Sa femme et ses, enfants l'occupent et que nnus ne tuons pas les femmes et les einfanis.

Des grouçes de combat du Grésivaudan se détaehent, attaquent les ci:invois allemandsà des kilomètres ideleurs bases,vers le Sautet,7ers Voreppe, sur la route Naçoléon, vers Monestier sur la ïoute du Col de la Croix-Haute. Las groupes F. T. P. opèïeni surtout entre Pointcharra et Sainte-Hélène-du-Lac.
La rive droite n'est pas propice aux embuscades"; il faut l'imerdire et i:ibliger les cûnvois allemands à suivre la rive gauche. Brunet, Dax et Requet foinc sauter le pont de Saint-Ismier, puis celui de La Terrasse. Ei les longues fi]es de camions, les longs cqnvois doivent suivre la rive gauche où la guerilla bat son plein. Rappelez-vousles 'camioos avee les mitrailleuses ei les canons braqués vers les bois, rappelez-vous ees tirs désordonnés à la moindre alerte. Rappelez-vous ces visages eemis tognés vers la înontagpe a'où claquaient de in.os Maquis des rafales de F. M. %ui' les rendaient fous.
Nous étiom aes (( Fantômes )), aes (( Insai6ssab1es )). Ce sont les ' noms qu'ils nous donnaiant d'après le iémoignage des prîsonniers que ' nous avoos faits.
STEPHANE passe une nuit avec toute sa cûmpagnie sur la rive droite. Je me souviens au Col des Mouilles, de la revue sous le bois de tous ces gars avides d'action. La üission, attaquer l'enmemi aux portes de Grenûhle. Deux jouirs après les boches faisant l'exerciee dans la cûur du Fo(t Rabot, avaient la surprise a'être interrûmpus par 'Q tir de mortiers et de mitrailleuses. Un violent combat a lieu sur les pentes du Mont Jallat. Nous y pardons le lieutenant De QUINSON.NAS.
Ils doent dans le çetit cimetière de Theys, des Adrebs, et les habitants de ce dernier village se souviennent de ces nnits où l'église illuminée vûyaii les maquisards, mitraillette sous le bras, encadrant les cercueils dans la nef, peu'udant que le (( Requiem Eternam )) était murmuré par le brave prêtre de l'endrûit. Ils entendani encore le cûrtège dans la nnii accompagner au'cimetière les moïts pour la France; tout le vinage feignait de dormir, mais je suis sûr que tûus les cœurs accompagnaient au champ du repûs ces hé;os, et que des prières moniaiënt pour eux des maisons fermées. Est-ce que je me trompe, habitants des Adrets oui m'écoutez ?
Les événememits se précipitent. C'est le débarquement à SaimRaphaël, c'est Tennemi désorieinté; c'est le flux et le reflux entre la Mawienne et Grenoble. C'est la guerïilla intensifiée, le boche harcelé sans repit. Et c'est la Libération de Grenoble.
Maquisards du (( Varcors )), de la (( Matheysfice )), des (( Chambarands )), ae l' (( Oisans )), du (( Grésivaudan )), vous avez incontestablemeœii votre part dans cette libération de la capitale du Dauphiiné. Le boche démoralisé, les miliciens, les waffen SS inquiets n'ont qu'une pensée : quitier au plus vite la ville où ils peuvent se trouver ancerclés ei extermbnes

Il faut croire qu'ils sont affolés, puisque ce (7RENOBLE, où ils ûlnlt subi tant d'assauts et qu'ils doivent abhoîrer, est évacué ia nuit, sans autras dommages que deux ponts détruits sur le Drac.
GRENOBLE -libéré, la tâche in'est pas finie. Il faut poursuivre l'ennemi. STEPHANE, SEYSSEL, opèreinæ en Maurienne. SOTTY, envoyé en renfori à Briançon, aide à délivrer la ville et pénètre en Vane Stretta, en iemitoire italien.
Maquisards idu (( Grésivaudan )), (( A. S. )), (( F. T. P. )) sans distinction, sous l'impulsiûn et la foi du commandant LE RAY, vous avez formé une gra+nde partie dn 15" B. C. A. et du lla. L'hiver 1944, vous avez monté la garde sur les cimes des Alpes daos des conditiûns dïficiles. Lors de l'offensive lancée par le général DOYEN, vous avez pénétré jusque dans la Vallée du Pô.
Vous étiez récompensés. Vous vouliez abatkre le boche et vous en avez abatiu. Vous aveza montré qu'uù Maquis de France était une école de patriotes dressés pour la Lfbération ei l'Indépendance.

Et maiotenant, la guerre est finie. Mais la FRANCE, saignée, convalescente, cherche à reconstruire. Elle ne veut pas seulement panser ses blessures. Fière de son passé lointain et récem, elle veut cûntinuer à remplir sa mission historique.
Àyons confiance en elle, comme nous avons en coofiance aux plus sombre jours. Unis nous serons forts. Que IB sang de tous iles coînbattants ne soit pas tombé en vain. De la bonne volonté, de la compréhension, de la patience, du tœavail, de l'union et nous seroin.s sauvés.