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Entreprises
Photo : Olivier Dufrasne, Président d'écosteryl / Crédit : dbceation.be/Anthony Dehez
Entrevue avec Olivier Dufrasne, Président d'Écosteryl
Grâce à des technologies innovantes et respectueuses de l’environnement, l’entreprise wallonne Ecosteryl s’est imposée comme une référence dans le traitement durable et la désinfection des déchets médicaux. Plus de 65 pays sont déjà équipés d’une ou de plusieurs machines Ecosteryl, dont le Canada, et plus particulièrement le Québec. S’implanter sur le marché québécois était un choix naturel pour Ecosteryl, d’autant plus que leur président belgo-canadien, Olivier Dufrasne, a vécu plusieurs années à Montréal et a contribué à la création du bureau Ecosteryl Amériques. Désormais, il incarne la marque à l’international, parcourant le monde pour suivre les dernières tendances du secteur et promouvoir l’expertise belge. Il a d’ailleurs récemment participé à la 29e Conférence des Parties sur le changement climatique (COP29), qui s’est tenue du 11 au 22 novembre 2024, à Bakou (Azerbaïdjan), pour sensibiliser les dirigeants mondiaux à l’importance d’une gestion durable de ces déchets.
Depuis leur usine de fabrication basée à Mons, au cœur de la Wallonie, Olivier Dufrasne a accepté de se prêter au jeu de l’entrevue pour nous parler des enjeux d’aujourd’hui et de demain en termes de traitement durable des déchets médicaux.
De quelle manière vos solutions ont-elles été adoptées au Canada ?
Plusieurs clients au Canada utilisent déjà nos machines. Le CISSS des Laurentides, par exemple, a choisi le modèle Ecosteryl 75+ pour traiter les déchets directement à la source, à l’hôpital. Nous remercions également M. Jérôme Ribesse, président de la Synergie Santé Environnement (SSE), pour avoir recommandé cette approche de désinfection sur site.
L’entreprise familiale DBM Environnement à Saint-Raymond utilise une machine Ecosteryl 250 pour traiter jusqu’à sept tonnes de déchets médicaux par jour, alliant santé et environnement. À Toronto, GIC utilise une Ecosteryl depuis 2020, un magnifique projet d’un entrepreneur qui a débuté de zéro et apprivoise un équipement industriel pour offrir un environnement plus sain.
Je me suis encore rendu au Canada, en octobre dernier, pour rencontrer des hôpitaux et les aider à évaluer leurs besoins en matière de gestion des déchets. De nombreux établissements cherchent aujourd’hui des solutions plus efficaces et écologiques. Pour les hôpitaux qui génèrent plus de 400 kg de déchets médicaux par jour, nous leurs recommandons l’installation d’une machine Ecosteryl sur place. Pour les structures plus petites, il est souvent préférable de travailler avec des collecteurs de déchets, mais il est essentiel de bien vérifier quelle technologie ils utilisent.
Quels sont les défis auxquels les hôpitaux sont confrontés pour gérer les déchets biomédicaux ?
Il faut savoir qu’un hôpital génère en moyenne 1 kg de déchets biomédicaux par lit et par jour, tels que des seringues, des pansements, des tissus ensanglantés, etc. De plus, ces déchets doivent être désinfectés dans les trois jours suivant leur production. Il existe deux méthodes principales de désinfection. Premièrement, l’envoi en incinération directe, qui n’est pas recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et non appliquée en Amérique du Nord, et le pré-traitement que nous proposons avec Ecosteryl. Nous transformons ainsi les déchets biomédicaux en déchets non infectieux ou ménagers, qui peuvent ensuite être envoyés en incinération, en décharge ou en centre de tri pour revalorisation.
Comment vos machines contribuent-elles à une meilleure gestion des déchets ?
Nos machines Ecosteryl utilisent une technologie 100 % électrique, contrairement aux autoclaves traditionnels qui emploient de l’eau, de la vapeur et du gaz. Cette approche réduit la consommation d’énergie et l’impact environnemental. Le déchet est d’abord prébroyé à moins de 3,5 cm, ce qui est essentiel pour garantir une désinfection optimale. Il passe ensuite sous des micro-ondes pendant trois minutes pour atteindre rapidement 100° C, puis est maintenu à cette température pendant une heure.
Les déchets traités sont non seulement désinfectés, mais aussi parfaitement broyés et secs, prêts à être envoyés vers notre centre de tri R-Steryl, où ils seront triés pour être recyclés. En plus de leurs avantages écologiques et économiques, nos machines ne génèrent pas d’émissions.
Pourquoi avoir participé à la COP 29 ?
La COP29 était une occasion importante de sensibiliser les dirigeants mondiaux à la problématique des déchets médicaux et de promouvoir des technologies de traitement plus propres et moins coûteuses. Si je me suis rendu à cette conférence, ce n’était pas pour vendre nos solutions, mais pour défendre ces nouvelles technologies et plaider en faveur de leur adoption dans des pays où elles ne sont pas encore autorisées.
