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Union Belge des ostéopathes & digitalisation

Jean Ruwet : « LE RGPD POSE DE TRÈS NOMBREUSES RÉFLEXIONS »

L’Union Belge des Ostéopathes-Société de Médecine ostéopathique a été créée en 1995 avant d’être reconnue deux ans plus tard comme union professionnelle par le conseil d’Etat et comme organisation représentative par une loi de 2003. Les ostéopathes espèrent la reconnaissance de leur profession comme prestataires de soins de santé de première ligne à part entière. Une décision qui permettrait, selon son président, de régler de très nombreuses questions.

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Jean Ruwet

Président - Union Belge des ostéopathes Société de médecine ostéopathique (UBO-SMO)

Digital Professions Libérales : Quelles sont les missions de votre fédération ?

Jean Ruwet : Elles sont très nombreuses. Notre union professionnelle œuvre pour la reconnaissance de l’ostéopathie comme profession de soins de santé de première ligne, pour une formation universitaire et ce, dans un champ de compétences spécifiques puisque nous traitons principalement les pathologies des systèmes musculosquelettique et nerveux périphérique. Nous travaillons très activement à montrer que le haut niveau de responsabilités que l’ostéopathie implique est obtenu par la structure même de notre union professionnelle, par les obligations imposées aux membres, par le respect du code de déontologie et du code d’éthique, par l’organisation de la formation continuée. Nous avons quasiment pris la place du législateur dans les obligations demandées à nos membres et créé un vrai encadrement pour nos professionnels de santé.

D.P.L. : Quelles ont été les grandes étapes de votre digitalisation ?

J.R. : Nous avons mis quelques projets en place. En plus de nos logiciels métiers, nous avons comme la plupart des associations embrayé sur le digital en informatisant toute notre communication. Nous communiquons bien sûr par mail et gérons nos membres par voies électronique et informatique. Nous avons largement travaillé à familiariser davantage nos ostéopathes au dossier électronique du patient. Les webinaires de Digital Professions Libérales nous ont permis d’aborder de très nombreux sujets comme l’agenda électronique, les règles à respecter quand un site Internet est créé, etc. Nous essayons d’informer régulièrement nos membres quant aux modalités de respect de la déontologie, de la loi qualité, etc. Et nous avons la chance que nos professionnels soient vraiment très collaboratifs et toujours prêts à travailler dans un esprit de confraternité !

UNION BELGE DES OSTÉOPATHES SOCIÉTÉ DE MÉDECINE OSTÉOPATHIQUE (UBO-SMO)

Avenue des grives 33 , 1420 Braine-l’Alleud Tél. : 067/56 06 24 Mail : contact@ubo-buo.be - Site : https://www.ubo-buo.be/

Les PROBLÉMATIQUES MÉTIERS

• LA NON-RECONNAISSANCE DU MÉTIER : « La première

difficulté est indirectement liée à la nonreconnaissance actuelle de notre profession : il s’agit des problèmes rencontrés par les ostéopathes quand il s’agit d’avoir accès au dossier médical de nos patients. Ce qui lui est très dommageable, en fait. Nous parvenons, bien sûr, à entrer en contact avec le médecin. Sur le terrain, ça se passe très bien mais c’est une perte d’énergie et de temps pour nous. Ce serait bien plus facile si tout était centralisé. L’autre grande problématique est celle des annuaires sur Internet. Nos professionnels s’y retrouvent souvent sans avoir rien demandé, perdus au milieu de fausses informations et parfois sans aucune possibilité de rectification. »

• LE STOCKAGE DES DONNÉES : « On nous demande,

par exemple, de conserver le dossier de nos patients pendant 30 ans. On peut les conserver sous format papier ou digital et nous devons nous assurer de leur transmission. La première question est : si c’est digital, quel support utiliser ? Dans 30 ans, pourra-t-il encore être lu par les systèmes informatiques ? L’autre question est : à qui les transmettre ? Nous n’avons pas d’ordre professionnel. Si aucun héritier n’est en vie, les ostéopathes, comme les kinésithérapeutes ou les dentistes, ne peuvent pas transmettre ces informations à leur ordre. Nous sommes pour la création d’un ordre professionnel transversal pour toutes les professions de santé qui n’en ont pas encore. Cet ordre étant par nature là pour protéger non pas les professionnels mais bien les patients. C’est cet élément qu’il faut d’abord garder en tête. »