4 minute read

La densité surfacique ouvre la voie à une nouvelle génération de datacenters

Comment la densité surfacique constitue-telle la pierre angulaire de la nouvelle génération de datacenters ? Comment les progrès dans ce domaine permettent-ils de conjuguer les défis dʼun stockage à la fois plus évolutif, plus rentable mais aussi durable ?

Philippe Vaillant, Sales Engineering IT4.0 chez Seagate

Alors que le cloud computing, l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique catalysent une génération de données sans précédent, la demande insatiable de capacité de stockage devient un défi décisif. Le stockage de masse extensible est désormais plus critique que jamais.

En effet, les données croissent plus vite que la capacité du monde à les stocker. Aujourd'hui, la population mondiale génère 30 zettaoctets de données chaque année, mais seulement 2 zettaoctets de capacité de stockage sont fabriqués chaque année. Dʼaprès les prévisions dʼIDC, d'ici 2027, nous prévoyons de créer 279 zettaoctets ! Mais il est essentiel que les entreprises disposent des outils nécessaires pour tirer parti du gisement de valeur intrinsèque de toutes ces données disponibles.

Libérer de nouvelle capacités et performances

La dernière génération de disques durs offre désormais une densité surfacique sans précédent de 3 To par disque, avec une trajectoire claire vers une densité surfacique de 4 et 5 To par disque dans les prochaines années, allant même jusquʼà projeter des disques de 50 To+ à moyen terme. Cette avancée améliore la stabilité magnétique et offre ainsi la possibilité dʼaugmenter le nombre de bits pouvant être stockés sur un plateau, et par là même de répondre aux défis majeurs de l'industrie en permettant une utilisation plus efficace de l'espace de stockage dans les datacenters.

Cette augmentation de la densité surfacique se traduit également par des économies massives en termes de coût total de possession, puisquʼelle réduit à la fois le coût d'acquisition par téraoctet, mais aussi dʼexploitation liés à la consommation énergétique.

Les datacenters peuvent ainsi conserver et exploiter davantage de données pour l'analyse, l'archivage, la diffusion de contenu mais aussi la reprise après sinistre, et commencer à combler l'immense écart entre les besoins croissants et les capacités de stockage. Ils peuvent créer ou optimiser plus facilement leur infrastructure puisque l'intégration dans les écosystèmes existants est transparente. Ces disques évolutifs et compatibles respectent les formats et interfaces standards de l'industrie, pour un simple déploiement plug-and-play. Aucune modification du matériel, des logiciels ou de la connaissance de l'hôte n'est nécessaire.

Ouvrir la voie à un modèle plus frugal

Contrairement à lʼajout de plateaux, l'augmentation de la densité surfacique des disques durs permet de stocker une plus grande quantité de données dans le même espace au sol, tout en utilisant les mêmes ressources matérielles. Elle implique donc moins de besoins en termes d'infrastructures, se traduisant par des économies significatives, notamment les coûts liés à l'acquisition, à la maintenance et à la consommation d'énergie. On note en effet une amélioration de 40 % de la consommation d'énergie par téraoctet (1) et une réduction de 55 % dʼémission carbone incorporé par téraoctet en moyenne (2). De plus, elle permet aux datacenters de mieux gérer la croissance des données sans avoir à constamment étendre leur empreinte physique, ce qui représente également des économies à long terme.

Alors quʼen France les émissions carbone du numérique provenant des datacenters est évaluée jusquʼà 20% par lʼArcep, la pression réglementaire sʼaccélère à lʼinstar de la loi Réduction de lʼEmpreinte Environnementale du Numérique (REEN), mais aussi la décision n°2022-2149 de lʼArcep sur la collecte annuelle de données environnementales ou encore Directive efficacité énergétique. Mais grâce à l'augmentation de la densité surfacique, il est désormais possible de stocker plus de données sans augmenter leur consommation d'espace, d'énergie ou de ressources naturelles.

Alors que les données continuent d'exploser dans le sillage de l'IA, les datacenters devront trouver des moyens durables de s'adapter à un espace, une puissance et un budget limités ; et lʼaugmentation de la densité surfacique offre une solide réponse à cet appel de l'écosystème cloud. Les opérateurs de datacenters seront en mesure de stocker davantage de ces exaoctets dans la même empreinte, ce qui se traduira par des économies massives sur le coût total de possession, mais aussi des modèles dʼinfrastructures de nouvelle génération, plus frugales. C'est là que l'avenir du stockage se lit et s'écrit.

  1. Augmentation de la capacité de 16 à 30 To (ou de 1,78 To/plateau à 3 To/plateau) en comparant un disque 16To conventionnel à son homologue 30To HAMR actuels, la puissance maximale en fonctionnement et le poids.

  2. Disque de 30 To HAMR comparé à un disque PMR conventionnel de 16 To. Le carbone incorporé comprend les émissions générées lors de l'extraction des matières premières, de la fabrication/de l'assemblage des produits et du transport des matériaux de l'extraction à la fabrication et de la fabrication aux clients.

This article is from: