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2023, une année importante pour les Grands gibiers du Québec
accepter la présidence par intérim, à la suite du départ de Frédéric Poudrette.
Le marché des grands gibiers est de ceux qui pourraient rayonner à l’extérieur des frontières. Quand on connaît la tendance moderne pour les viandes exotiques et le potentiel que représentent les médias sociaux pour l’information et la promotion, on se demande pourquoi la situation est tout autre pour les producteurs. Raymonde Garant, nouvelle présidente par intérim de la Fédération des éleveurs de grands gibiers du Québec (FEGGQ), apporte des éléments de réponse et des pistes de solution.
On le sait, depuis environ 2015, plusieurs producteurs de grands gibiers (cerf rouge, bison, sanglier, wapiti) ont réduit ou cessé leur élevage, et ce, pour différentes raisons. Mais, qu’à cela ne tienne, ceux qui demeurent permettent aux consommateurs québécois une assiette élargie en matière de goûts et de propriétés nutritionnelles. Raymonde et Guy Garant, copropriétaires de la ferme Appalaches Safari Ranch, située à Saint-Lazare-de-Bellechasse, sont de ceux-là. Mme Garant cumule une longue implication dans le milieu. Ayant été la première présidente lors de la fondation de la Fédération, il y a plus de 20 ans, puis 1 re vice-présidente pendant de nombreuses années, elle vient d’en
Au cours des prochains mois, plusieurs rencontres devraient permettre de réorienter la filière grands gibiers qui, comme on le sait, ne bénéficie plus d’une permanence à l’UPA ni du soutien du MAPAQ. Mais d’autres possibilités sont présentement étudiées et seront discutées lors de l’AGA prévue pour le mois de mars 2023.
« Le MAPAQ a évoqué la possibilité de créer des programmes d’aide pour les organisations. Des rencontres sont prévues. Cela nous aiderait certainement. Sinon, comme tous les autres secteurs de production animale, les membres de la FEGGQ font face à l’explosion des coûts de production. Les intrants ont doublé, les assurances ont augmenté et la mise en marché demeure fragile, précise Raymonde Garant. À cela, il serait possible d’ajouter l’onde de choc provoquée par la pandémie qui a forcé la fermeture des restaurants. Gibiers Canabec, qui est l’unique acheteur, avait cessé d’acheter, ce qui nous a beaucoup affectés. »
Les coûts de production sont présentement à l’étude en vue d’une révision des prix de vente. « Le cerf rouge et le wapiti se détaillent présentement à 7,50 $ / livre. Personne ne se mettra riche avec ça, car cela couvre à peine les coûts de production. Et c’est sans salaire », confie Mme Garant. Selon elle, les ventes en direct du bison et du sanglier se portent bien, malgré la réduction du nombre de têtes par troupeau.
Une mise en marché à développer C’est bien connu, les viandes produites au Québec suscitent beaucoup d’intérêt dans le monde. Porc, bœuf et volaille trouvent preneurs partout en Europe et en Asie. Pourquoi pas le grand gibier?
«
C’est une question de volume de production, de masse critique, explique la présidente. Pour se lancer dans l’exportation, nos volumes devraient être beaucoup plus élevés, comme l’a révélé nos précédentes études de marché. »
Lors de son tour d’horizon virtuel des différents éleveurs de grands gibiers, GTA a constaté que la plupart des éleveurs possèdent un site Internet, que plusieurs sont présents sur Facebook, mais que peu d’entre eux utilisent ces ressources pour mousser les ventes à travers des vidéos, des recettes ou des promotions visant l’achat à la ferme. Mme Garant abonde dans ce sens. « En juillet 2023, le Québec tiendra sa première Journée du bison. Le projet du Mois des grands gibiers, prévu pour novembre, est toujours dans l’air. La promotion passe certainement par les médias sociaux. Il faut suivre davantage cette voie. »