"Demain" - Numéro spécial 2020

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CHAMBRE VAUDOISE DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE NUMÉRO SPÉCIAL 2019

la cvci.ch

ACTUALITÉ LE CHEMIN VERS UN ACCORDCADRE ENTRE LA SUISSE ET L’UE EST ENCORE LONG ET TORTUEUX

ACTUALITÉ APRÈS 28 ANS À LA CVCI, GUY-PHILIPPE BOLAY A ÉTÉ ÉLU À LA COUR DES COMPTES

VOTRE CVCI AVS/AI/APG ET ALLOCATIONS FAMILIALES : QUE NOUS RÉSERVE 2020 ?

L’INNOVATION VAUDOISE À LA CROISÉE DES CHEMINS


CONTRACTING ÉNERGIE SOLAIRE romande-energie.ch/ces

ENTREPRISES, RÉDUISEZ VOS FACTURES GRÂCE À VOTRE TOITURE ET SANS INVESTISSEMENT.


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ÉDITORIAL NUMÉRO SPÉCIAL 2019

Pour innover, coopérons L’innovation s’annonce comme le grand défi de demain. Sur elle repose la faculté d’adaptation de l’économie suisse et vaudoise, raison pour laquelle nous lui consacrons ce numéro spécial. TEXTE AUDE PUGIN PRÉSIDENTE DE LA CVCI PHOTO ZUZANNA ADAMCZEWSKA-BOLLE

SOMMAIRE ACTUALITÉ Agenda de la CVCI....................................... 4

DOSSIER « Vaud, un canton qui innove » Tout le tissu économique est innovant ................................................ 6 Ce que cache notre écosystème d’innovation................................................ 8 La data est un moyen, pas une finalité ......................................... 10 Le long chemin jusqu’à un accord-cadre.......................................... 13

ACTUALITÉ Un mécanisme extrêmement problématique............................................ 14 « J’ai adoré exercer ce métier ».................. 15

Le mot innovation est omniprésent et le terme presque galvaudé. Il recouvre beaucoup de choses, tant le développement de nouvelles technologies et compétences, que les processus de numérisation et digitalisation. Mais surtout la question est de savoir comment on y accède, par quel chemin, dans quel cadre, avec quels moyens matériels et humains. Pour innover, il faut accepter aussi de se tromper, si possible plus tôt que tard, le fameux « fail early ». Ce n’est pas un hasard si beaucoup de termes liés à l’innovation viennent des pays anglo-saxons, où il est culturellement mieux accepté de réaliser plusieurs nouveaux projets ne se soldant pas par un succès commercial immédiat. On se concentre moins sur l’échec que sur le fait d’avoir lancé une nouvelle idée. Il n’y a pas de recette unique pour innover (cela se saurait...) et c’est parfois le fruit du hasard. En effet, l’innovation repose souvent sur la sérendipité, qui recouvre les découvertes inattendues, faites par accident et sagacité. Dans ce cntexte, il semble judicieux de cultiver la diversité pour favoriser l’innovation et construire un écosystème riche, propice aux échanges et aux développements conjoints variés.

AU CŒUR D’UN ÉCOSYSTÈME

VOTRE CVCI

L’étude « Vaud innove », menée cette année par la CVCI, la BCV et Innovaud, a analysé les multiples visages de l’écosystème de notre canton (lire p. 8-9). Parmi les thématiques traitées, la mise en perspective de nos performances en R&D est révélatrice.

Terroir, expertise et excellence à l’honneur du 6e PVEI.............................. 18 AVS et allocations familiales en 2020....................................................... 20 Nouveaux membres................................... 22

Pour assurer une meilleure compétitivité, des mesures concrètes sont – et seront – développées. Parce que les projets d’avenir des PME, comme ceux des nombreuses start-up

CAHIER PRATIQUE Fiche juridique N° 23 (mise à jour) Protection des données du travailleur : principes..................................................... 16

nées dans la région, doivent pouvoir profiter d’un terreau favorable. Le soutien à l’innovation dans notre canton est également une volonté politique affirmée (lire p. 6-7). La qualité de notre recherche passe par nos Hautes écoles, l’Unil et l’EPFL, mais repose aussi sur l’attractivité et l’ouverture de notre région. Il n’y a pas d’innovation sans coopération. Il est essentiel de continuer à avoir accès à des talents venant du monde entier, à la main d’œuvre européenne, ainsi qu’à des programmes comme Horizon Europe.

RESTONS OUVERTS AU MONDE Malgré la richesse de nos compétences particulières en Suisse, il est faux de penser que nous innovons seuls dans nos frontières. Nos compétences et notre industrie à haute valeur ajoutée sont reconnues et recherchées, mais la stimulation et le partage d’expériences nous rendent encore meilleurs. Les projets ambitieux, aujourd’hui souvent internationaux, réunissent des cerveaux et des cœurs qui apprennent les uns des autres. A l’approche des Fêtes, je me joins aux équipes de la CVCI pour vous souhaiter à tous une année 2020 riche en innovations et en collaborations. Nous nous réjouissons de vous accompagner sur ce chemin.


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ACTUALITÉ AGENDA DE LA CVCI

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INTERNATIONAL LINK

CONFÉRENCE-DÉBAT LA FORMATION PROFESSIONNELLE EN ENTREPRISE (AFP-PAI) La formation duale bénéficie d’une bonne image en Suisse mais certains de ses aspects sont encore mal connus ou mal perçus par une partie des employeurs. Cette conférence-débat est organisée par Insertion Vaud avec le soutien de la CVCI. Elle a pour objectif d’apporter des informations concrètes et pratiques sur l’AFP (Attestation de formation professionnelle) et la PAI (Prolongation d’apprentissage pour l’intégration) aux milieux économiques vaudois en besoin de main d’œuvre et intéressés à offrir un tremplin aux jeunes en quête de formation. Après l’allocution de Mme Cesla Amarelle, cheffe du DFJC, la Dre Baraba Duc, maître de recherche à l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP), présentera brièvement des faits et des chiffres tirés d’une étude longitudinale sur les titulaires d’une AFP. Ensuite plusieurs employeurs et leur apprenti(e) ayant passé par la voie AFP ou PAI avec succès apporteront leur témoignage au sujet des deux filières. Enfin une courte présentation de la mesure AccEnt, qui permet à des apprenti(e)s de bénéficier d’un soutien scolaire et social tout au long de leur formation, aura lieu avant la partie réservée aux échanges avec le public. 13.01.2020 17h00 … 19h00 CHUV Entrée libre, mais inscription obligatoire emmanuelle.marendaz@insertion-vaud.ch www.insertion-vaud.ch

EVÉNEMENT JOURNÉE DE DROIT DU TRAVAIL Destinée aux RH et juristes d’entreprises, la journée du droit du travail est organisée par l’association vaudoise des professionnels des ressources humaines (HR Vaud) et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). Le thème de la journée portera sur la fin du contrat de travail, qui fera l’objet d’une présentation générale en plénière, puis sera développé dans le cadre de cinq ateliers à choix, co-animés tant par des spécialistes RH que des avocats/juristes. La journée sera clôturée par une présentation d’un sujet d’actualité en droit du travail. 06.02.2020 08h30 … 16h30 Hôtel Aquatis 300 francs membres CVCI et HR Sections Romandes 450 francs non-membres www.jdtvd.ch

RELOC’COFFEE FRENCH BASICS IN THE WORKPLACE This session will explore the following topics: What level is expected when “French basics appreciated” appears in a job ad? Why having some knowledge of French can be useful even in a company where the working language is English? How can your knowledge of French help make a difference in the hiring process? Plus, participants will get to learn a few must-know local words and expressions. 16.01.20 10:00am … 12:00pm CVCI Free of charge for partners of International Link members companies’ employees (check with us) 25 Swiss francs for non-members internationallink@cvci.ch

FORWARD 2020 MA PME DANS 5 ANS LES NOUVELLES DIMENSIONS DE L’INNOVATION Les entreprises sont confrontées à des changements toujours plus rapides. La digitalisation induit-elle forcément une rupture ? Ou faut-il plutôt viser une amélioration progressive des processus et des produits ? De quelles compétences et de quels talents a-t-on besoin pour relever ces défis ? Comment faire rimer durabilité et profitabilité ? Autant de questions qui seront le fil rouge de cette troisième édition de FORWARD. Avec cette conviction : rien ne vaut des exemples concrets pour nourrir la réflexion. Des plénières inspirantes et des sessions thématiques basées sur des cas concrets. Une journée intense pour partager des expériences et enrichir son réseau. En tant que partenaire Silver, la CVCI a le plaisir de faire bénéficier ses membres d’un prix préférentiel de 200 francs. Merci de bien vouloir envoyer un mail à : cvci@cvci.ch et nous vous ferons parvenir un lien d’inscription. 03.03.2020 10h00 … 17h00 SwissTech Convention Center, EPFL https://forward-sme.epfl.ch/

Tous nos prix sont indiqués hors taxe. La TVA sera facturée en sus.


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ACTUALITÉ AGENDA DE LA CVCI

FORMATIONS EXPORT

DE NOUVEAUX 5 À 7 POUR 2020 ! FORMATION SPÉCIALISÉE EN EXPORT LES MODES DE TRANSPORT Air, mer, rail, route... Quel mode de transport choisir pour expédier vos marchandises ? Avec quels acteurs allez-vous interagir ? Quelles réglementations devrez-vous respecter ? Grâce à cette formation, vous comprendrez les avantages et les inconvénients des différents types de transport. Vous saurez quelle documentation est nécessaire et vous connaîtrez les spécificités du marché suisse. Prochains modules 12 et 26.03.2020 TVA 07.05.2020 Incoterms® 18.06.2020 Accords de libre-échange et origine préférentielle 23.01.2020 09h00 … 16h30 CVCI 400 francs membres CVCI 600 francs non-membres valerie.tissot@cvci.ch T. 021 613 35 36

COURS EXPORT DES CHAMBRES DE COMMERCE ROMANDES Introduction aux divers domaines de l’exportation de marchandises, tels que : La Suisse et le commerce international – Crédits documentaires – Incoterms – Origine non préférentielle – Carnet ATA – Risques et assurances transports – Organismes d’encadrement – Douane suisse – Assurance suisse contre les risques à l’exportation SERV – Factoring. 28.01 et 04.02.2020 09h00 … 17h00 Hôtel Beaulac, Neuchâtel 450 francs membres CCI 480 francs non-membres Documentation, repas et pause-café inclus anne.morales@cnci.ch T. 032 727 24 20

Comme à l’aube de chaque nouvelle année, la CVCI vous communique les dates des 5à7 de l’année à venir. Ces événements, gratuits pour les membres, sont une opportunité pour vous de renforcer votre réseau dans différentes régions du canton. Nous profitons en général de l’occasion pour partager avec vous les dernières études de la CVCI ou des actualités politiques et économiques. Une place importante est également laissée aux membres, puisque cinq entreprises tirées au sort peuvent présenter leurs activités au public présent. Pour 2020, cinq dates vous sont proposées, dont l’annuel Afterwork : Mercredi 04.03.2020 CVCI, Lausanne Mercredi 29.04.2020 La Longeraie, Morges Hôtel Bon Rivage, Tour-de-Peilz Jeudi 18.06.2020 Afterwork thématique sur la terrasse de la CVCI, Lausanne Jeudi 27.08.2020 (pas de partie officielle ni de présentations d’entreprises) Centre Mondial du Cyclisme, Aigle Jeudi 29.10.2020 Le nombre de places étant limité, les inscriptions seront enregistrées dans leur ordre d’arrivée. Merci de vous inscrire directement sur : www.cvci.ch/evenements ou https://fr.surveymonkey.com/r/5A72020 Gratuit pour les membres CVCI , 50 francs pour les non-membres (en cas de désistement moins de 24 heures à l’avance, l’entier du prix sera dû) Véronique Maget, T. 021 613 36 41, veronique.maget@cvci.ch


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DOSSIER VAUD, UN CANTON QUI INNOVE

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« Tout le tissu économique est innovant » L’innovation se porte à merveille dans le canton de Vaud, grâce à un tissu économique varié et ingénieux. « Mais elle reste fragile », avertit le conseiller d’État Philippe Leuba. C’est pourquoi le Gouvernement veut adapter les outils de promotion économique à la réalité du terrain. TEXTE JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH PHOTOS ARC | JEAN-BERNARD SIEBER

Les rankings de levée de fonds pour le financement de l’innovation en Suisse le confirment : le Bassin lémanique est en tête, en alternance avec Zurich. « En termes de brevets, nous sommes l’une des régions les plus innovantes du monde, souligne Philippe Leuba. Ramenée au nombre d’habitants, elle est largement comparable à la Silicon Valley, ce qui n’est pas tout à fait rien. » Depuis son bureau lausannois avec vue sur la Cathédrale, le chef du Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS) confirme l’état de forme remarquable de l’innovation dans le Canton. « Et celle-ci n’est pas que le fruit des start-up, mais aussi celui des PME, des multinationales, et des scale-up. Tout le tissu économique est innovant. » Pour le magistrat, les causes du succès de notre économie sont multiples : le culte du travail bien fait, la qualité de notre système de formation professionnelle, le maillage extrêmement étroit entre le monde des entreprises et les Hautes écoles, ainsi que la grande diversité du tissu économique. « Malgré la cherté du franc et le coût de la main-d’œuvre, deux éléments pénalisants, nous conservons notre capacité à exporter, explique-t-il. Cela démontre que nos produits sont plus innovants, et que les clients du monde entier sont prêts à payer un peu plus cher les produits suisses de qualité, malgré une concurrence internationale féroce. »

« En termes de brevets, nous sommes l’une des régions les plus innovantes du monde » souligne le conseiller d’Etat Philippe Leuba.

L’innovation est cependant quelque chose de fragile à ses yeux. Il est donc nécessaire d’adapter les outils de promotion économique à la réalité du terrain : « L’État ne décrète pas l’innovation, mais il doit mettre à disposition des chercheurs les outils qui permettent d’exploiter les idées nouvelles qui germent dans les Hautes écoles et au sein du tissu

économique. » Dans un monde où la disruption s’immisce dans tous les secteurs d’activité, la coordination entre les différents acteurs de la promotion économique s’avère donc essentielle.

GOUVERNANCE À COORDONNER « Le Développement Économique Canton de Vaud (DEV) et Innovaud font un travail remarquable, mais on observe parfois un manque de coordination entre leurs actions respectives. Aujourd’hui, la prospérité tient pour beaucoup à l’innovation. C’est pourquoi nous devons avoir une synergie entre l’outil principal de promotion de l’innovation et celui du développement économique à l’exportation. » C’est dans ce contexte que le Conseil d’État a proposé au Grand Conseil, à l’initiative du DEIS, la création d’une nouvelle entité issue de la fusion du DEV et d’Innovaud. Cette dernière, qui devrait être effective dans le cours du premier semestre 2020, est indispensable pour le chef de l’économie vaudoise. « Notre prospérité ne dépend plus de l’arrêté Bonny. C’est notre capacité à innover qui doit être l’argument principal de la promotion économique exogène. Quand le DEV se rend en Asie ou ailleurs, ce n’est plus la fiscalité qui fait l’atout de la Suisse, mais notre capacité à innover. Il faut donc que la gouvernance de ces entités soit coordonnée : ce sera ainsi que nous serons efficaces. Ce message a été reçu avec enthousiasme par les deux présidents concernés. » Mais ce n’est pas tout. Dans la foulée, le gouvernement entend créer un Fonds de soutien à l’innovation de 50 millions. Un décret sera joint à celui du nouveau rapport de la LADE (loi sur l’appui au développement économique) afin d’adapter les secteurs prioritaires à la réalité de l’économie d’aujourd’hui et de demain. Philippe Leuba pense à la cybersécurité, à l’innovation dans le sport et au secteur alimentaire. S’agissant de la sécurité informatique, le conseiller d’État révèle que de grandes entreprises, comme SICPA, sont venues le trouver dans l’idée d’implanter un hub de l’innovation en matière d’économie de la confiance. « Tout le monde parle de la digitalisation de l’économie, relève-t-il. Si elle ne peut pas reposer sur la confiance


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DOSSIER VAUD, UN CANTON QUI INNOVE

POUR PHILIPPE LEUBA, LE SPORT EST UN VECTEUR MAJEUR D’INNOVATION DANS LE CANTON.

des consommateurs, nous irons au-devant de très grosses difficultés. Nous devons exploiter les pépites qui existent ici. » Les préoccupations des entreprises ne se limitent pas à la seule cybersécurité. Le chef du DEIS explique avoir été sollicité « la même semaine » par l’UEFA et Nestlé pour demander la mise sur pied d’un parc de l’innovation dédié au sport et au secteur food. « L’UEFA nous a dit qu’elle ne pouvait plus concevoir l’innovation à l’interne. Pour Nestlé c’est une vraie révolution du business model », ajoute le conseiller d’État. Pour lui, l’innovation dans le domaine de l’alimentation ne concerne pas que les produits en tant que tels, mais aussi le packaging et toute la chaîne liée à l’aliment. Aujourd’hui, avec la problématique des plastiques dans les océans, le défi est majeur. « Nestlé souhaite que l’État puisse jouer un rôle d’accélérateur de l’innovation en mettant à disposition les Hautes écoles, et en labellisant un centre de l’innovation dans le food. »

UN POTENTIEL ÉCONOMIQUE ÉNORME L’UEFA tient un discours similaire. La grande association dit aussi avoir besoin d’un centre de compétences dans l’innovation sportive. Ce domaine est d’ailleurs en pleine expansion, s’enflamme celui qui fut arbitre interna-

tional. Lors des Innovation Days de l’UEFA, au printemps dernier, il a découvert l’application d’une firme espagnole qui propose un résumé de trois minutes d’un match choisi de Champions League, qui contient les actions d’un joueur préalablement désigné. Avec le décalage horaire, les Chinois et les Singapouriens, friands de foot européen, pourront ainsi voir ces séquences le matin dans le métro. « La capacité économique est énorme ! poursuit Philippe Leuba. Nous avons ici soixante fédérations sportives internationales : les compétences sont là ! C’est cela, le futur Hub Innovation Center que la Canton appelle de ses vœux. Nous n’avons ni Nike, ni Adidas, ni Uniqlo (réd : l’équipementier de Roger Federer). Adidas doit avoir un centre de recherche ici ! Talleyrand le disait : « On réussit dans le monde en exploitant nos qualités et non pas en copiant celles des autres. » Le conseiller d’État voit là un potentiel énorme en termes de retombées économiques pour la Suisse et le Canton. A ses yeux, le rôle de l’État doit consister à fédérer les acteurs, à les mettre en relation. L’idée de ces hubs est de faire venir des start-up et des entreprises innovantes, et de mettre à leur disposition le réseau sur place et les outils de promotion économique. Toujours au chapitre de l’innovation, le patron du DEIS salue la parution de l’étude « Vaud innove », réalisée conjointement par la CVCI, la BCV et Innovaud : « Nous

avons besoin de voir nos efforts challengés, c’est très important. Et tout ce qui contribue à faire comprendre aux habitants de ce pays combien l’innovation est importante pour assurer l’emploi de demain est bienvenu. L’économie doit offrir un large spectre de perspectives, ce que l’innovation va permettre. C’est fondamental. » À l’heure de conclure sur l’une des grandes préoccupations du moment, Philippe Leuba se dit certain que « le défi climatique ne pourra être relevé qu’au travers de l’innovation. L’adhésion des consommateurs, indispensable au règlement du problème, ne résultera pas de la multiplication des taxes et des interdictions. L’exemple des gilets jaunes en France l’a démontré. »


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Ce que cache notre écosystème d’innovation PROPOS RECUEILLIS PAR FANNY OBERSON FANNY.OBERSON@CVCI.CH PHOTO ZUZANNA ADAMCZEWSKA-BOLLE SOURCES GRAPHIQUES OFS / CREA / VAUD INNOVE

Quels leviers faut-il activer pour être meilleur demain ? L’étude « Vaud innove », menée cette année par la CVCI, Innovaud et la BCV, a mis en évidence les points forts du Canton en termes d’innovation, mais également certaines faiblesses. Julien Guex, l’un des spécialistes à l’origine de cette large étude, évoque plusieurs axes à améliorer. Après analyse des données, quelles sont les spécificités de l’écosystème vaudois d’innovation ?

PRÈS DE

65%

DU PERSONNEL D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE DES HAUTES ÉCOLES VAUDOISES EST D’ORIGINE ÉTRANGÈRE

Il y a la densité et la qualité des Hautes écoles bien sûr, mais aussi une grande diversité d’acteurs, au niveau des cantons, des régions et de la Confédération. Le caractère international des acteurs de cette innovation ressort également de l’étude. Très peu sont suisses, au niveau des chercheurs, des entrepreneurs comme des investisseurs. En considérant le métrique du financement ou du nombre de projets, si en taille absolue nous sommes petit, ramené au nombre d’habitants nous comptons parmi les bons écosystèmes. L’économie de notre canton en général repose sur un bon mix côté secteurs et tailles d’entreprises, allant des start-up innovantes aux PME et multinationales faisant de la recherche. En cas de

LE PERSONNEL D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE DES HAUTES ÉCOLES VAUDOISES EST TRÈS INTERNATIONAL 3.81%

12.41%

45.46%

2.49%

45.46%

Répartition du personnel d'enseignement et de recherche (hors professeurs) des hautes écoles universitaires par origine. Vaud, nombre de personnes, 2018

35.83%

Suisse Europe Amérique du Nord Asie Autre

crise, une partie de l’écosystème continue donc à bien fonctionner quand une autre tousse.

Avez-vous identifié des leviers à même de favoriser la dynamique à l’œuvre ? Il faut notamment faire évoluer la culture, dans notre Canton et en Suisse. Nous ne sommes pas encore au niveau des pays anglo-saxons s’agissant du goût d’entreprendre et du goût du risque. De plus, par rapport au bon classement qu’a objectivement la région s’agissant d’innovation, sa notoriété n’est pas au niveau, en Suisse comme à l’étranger. Il y a un travail de communication à poursuivre, pour faire savoir que nous existons et ce en quoi nous sommes bons. Dans ce but, le site vaudinnove.ch, qui abrite tous les résultats de l’étude, va être traduit en anglais dans les semaines qui viennent.

Y a-t-il des leviers sur lesquels notre prise est plus grande ? Si on pense aux actions de la CVCI, il y a bien sûr les conditions-cadres de manière générale, la fiscalité et d’autres éléments en droit des sociétés. Enfin, le niveau d’investissement, et les investisseurs suisses en particulier, n’ont pas encore la densité suffisante. On constate que beaucoup d’argent provient de l’étranger. Il faut convaincre les acteurs suisses de la compétitivité de nos start-up. On pourrait aussi imaginer des incitations à l’investissement d’ordre fiscal. Israël a créé pratiquement de zéro une industrie du capital-risque en soutenant, avec de l’argent public, des fonds d’investissement privés. Les efforts de la Confédération pour mettre en place des outils comparables en Suisse ont pour l’instant produit peu d’effets.


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Avez-vous constaté une évolution des freins liés aux risques ? Ces dernières années, ils ont diminué. Les projets sont meilleurs et les gens qui les sélectionnent le sont devenus aussi. Quant aux rendements obtenus, ils commencent à être plus intéressants. Alors qu’en parallèle, ceux des investissements plus traditionnels ont tendance à baisser avec l’environnement des taux. L’attractivité de ce type d’investissement devrait donc aller en augmentant ces prochaines années. Cette classe d’actifs commence déjà à devenir intéressante pour des fonds institutionnels type « caisses de pensions », ce qui était jusqu’ici peu le cas, surtout en Suisse romande.

Qui sont les entrepreneurs à la tête des jeunes pousses nées dans la région ? Ce que nous pouvons dire, à travers l’étude « Vaud innove » qui a analysé les start-up soutenues par la Fondation pour l’innovation technologique (FIT), c’est qu’ils sortent principalement des Hautes écoles et ont une formation supérieure. Souvent d’origine étrangère, venus en Suisse pour étudier, ils démontrent une force de caractère et une ambition en dessus de la moyenne. Ce sont aussi en grande majorité des hommes, même si le nombre de femmes a fortement augmenté ces dernières années, y compris dans l’entrepreneuriat technologique où elles sont traditionnellement encore moins représentées.

On entend que l’innovation sera de plus en plus un facteur-clé de développement économique. Pourquoi est-ce particulièrement vrai dans la région ? Un certain nombre de ressorts historiques de croissance sont moins là, ou plus là. Et si l’attractivité fiscale est encore bonne, nous savons qu’elle va en partie se niveler. Quant au secteur financier, encore compétitif, il ne dégage plus les mêmes marges que par le passé. De plus, les niveaux de salaires suisses imposent de miser sur des services et des produits à haute valeur ajoutée, justifiant que le travail soit fait ici. A travers l’innovation, nous pourrons maintenir ce rapport qualité-prix assurant l’investissement dans la région. Tout cela explique son importance.

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La CVCI porte ce message, mais plus concrètement, comment soutient-elle l’innovation ? Depuis toujours, la CVCI s’intéresse à l’innovation et au renouvellement du tissu économique. Dans les années 90, elle avait pris un certain nombre d’initiatives, notamment la création de la FIT et de Genilem, qu’elle soutient encore aujourd’hui. Tout ce qui est « aide à la création d’entreprise » a également pris de l’importance ces dernières années, avec du conseil de premier niveau à celles et ceux qui montent leur entreprise. Des réflexions sont en cours pour connecter encore mieux ces entrepreneurs entre eux. L’objectif ? Les aider à innover, en les faisant se rencontrer et en permettant des économies d’échelle. Culturellement, l’innovation s’est longtemps faite de façon fermée, dans des silos. C’est en train de changer, et la CVCI ambitionne d’être l’un des endroits permettant ces échanges. Julien Guex, également secrétaire général de la FIT, sera responsable du service Innovation et veille de la CVCI dès le 1er janvier 2020.

« IL FAUT CONVAINCRE LES INVESTISSEURS SUISSES DE LA COMPÉTITIVITÉ DE NOS START-UP. »

SUR VINGT ANNÉES LES SECTEURS TECH ONT PROGRESSÉ DE MANIÈRE TRÈS DIFFÉRENCIÉE AU SEIN DU PIB VAUDOIS PIB (prix 2010), part du total (%), Vaud 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

1998

2008

Autre Produits informatiques Horlogerie Machines et équipements Pharmaceutique Chimique Services IT Recherche et développement

2018


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« La data est un moyen, pas une finalité » Les experts voient les données comme « le pétrole du XXIe siècle ». Si de nombreuses grandes entreprises exploitent déjà largement leurs data, la plupart des PME s’interrogent aujourd’hui sur ce potentiel. Éclairage d’Assia Garbinato, experte du domaine, sur les opportunités, mais aussi les prérequis permettant d’avancer dans cette démarche.

PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL THIÉBAUD RAPHAEL.THIEBAUD@CVCI.CH PHOTOS DR & SHUTTERSTOCK

« Le patrimoine de données doit être conséquent et exploitable pour initier une telle démarche. » précise Assia Garbinato, consultante en Data Strategy.

Beaucoup de PME se questionnent aujourd’hui sur la valeur qu’ont les données dont elles disposent. Quels bénéfices peuvent-elles espérer en s’intéressant à la « data science » ? C’est un enjeu à côté duquel une entreprise ne devrait pas passer, car il s’agit d’une évolution majeure de l’informatique avec un grand potentiel de transformation digitale. Ce passage d’algorithmes déterministes binaires à un modèle d’algorithmes probabilistes permet de modéliser de nouveaux problèmes ; cela ouvre donc de nouvelles possibilités. Il existe un potentiel à tous les niveaux de la chaîne de valeur, permettant par exemple de fluidifier les processus (« lean management »), d’anticiper statistiquement des événements ou la demande, ou encore d’optimiser le marketing-mix vers une personnalisation de la relation-client. Sam Altman, cofondateur d’Open-AI avec Elon Musk, explique que « nous disposons aujourd’hui de la technologie nécessaire pour effectuer toutes les tâches répétitives, ce qui représente 75 à 80 % de tout ce que nous faisons. » En clair, cela veut dire qu’une entreprise peut espérer automatiser une grande partie des tâches répétitives et optimiser l’utilisation de ses ressources pour gagner en compétitivité. Elle peut aussi passer à un marketing augmenté prédictif et personnalisé même à grande échelle, ce qui a un impact sur les ventes et la rétention des clients.

Et pour cela, il suffit d’avoir des données ? Il faut avant tout en avoir la maîtrise, ce qui nous amène à de la donnée intelligente, c’està-dire utile et exploitable. Cela implique de

comprendre les informations qu’elles recèlent et les cas d’application métier. Même si la doctrine du Big data veut que l’on découvre des tendances à partir de gigantesques masses de données, il faut quand même avoir un objectif au départ et savoir ce que l’on cherche à résoudre, et avec quelles données. C’est pourquoi la « data science » doit être pleinement intégrée aux métiers de l’entreprise et ne peut pas simplement être déléguée au département informatique comme un projet IT classique.

Quelle est alors la première étape pour entamer cette transformation dans une entreprise ? Le top management doit avoir une vision « data driven ». En clair, cela veut dire qu’il doit comprendre le potentiel des données et acquérir une culture digitale et data suffisamment élevée pour lancer des tâches d’exploration sur ces sujets. Il convient de faire cela en mitigeant les risques, d’où l’importance d’une approche agile, avec des cycles de feedbacks et de repositionnements si la piste n’est pas probante.

Une fois cette vision « data driven » intégrée, est-ce que n’importe quelle entreprise peut initier une telle démarche, ou existe-t-il des prérequis ? Non, pas nécessairement. La data est un moyen, pas une finalité. Il faut avoir un patrimoine de données conséquent et exploitable : c’est la première condition nécessaire. La seconde est d’avoir des pistes de cas d’usage différenciateurs par rapport aux concurrents.

Qu’est-ce que cela implique en termes de compétences métiers pour une PME ? Est-il nécessaire de former toutes les équipes en place ou de recruter des spécialistes ? Il n’existe pas une seule réponse à cette question, cela dépend… Différents paramètres sont à prendre en compte. Il faut déjà se poser la question du bénéfice métier que l’on attend avec la valorisation des données. Si ce processus n’amène rien de différenciateur sur le marché à l’entreprise, une PME a intérêt à externaliser la tâche. Si, par contre, en


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valorisant ses données, elle touche au sens profond de son métier et ouvre de nouvelles possibilités de faire du business, voire des possibilités d’écosystèmes, alors là ma réponse est oui : dotez-vous – si vous pouvez vous le permettre – d’une force de frappe même minimale pour explorer cette piste. D’ailleurs, même si l’entreprise externalisait cette tâche, il me semble judicieux d’avoir des interlocuteurs en interne capables de comprendre les enjeux et les services offerts par les partenaires.

Quels sont les facteurs clés de succès pour réussir une transformation digitale où les données sont au cœur du processus ? Le premier facteur de succès est d’avoir le soutien de la direction de l’entreprise. Il faut des décideurs prêts à prendre et à assumer un certain risque, car il y a une part d’expérimentation dans tout cela. Maintenant, ma question est : « Qui survivra demain, si la prise de risque est paralysante » ? Toutefois, le risque peut être contrôlé à condition d’avoir une forte culture « test & learn » et une capacité à s’adapter, voire même à s’arrêter si l’on constate un enlisement. Ce facteur, sans vraiment le nommer, est le volet culturel de l’entreprise. Une transformation digitale est avant tout une mutation culturelle. On doit apprendre à mettre le client au centre de la réflexion et à s’adapter en permanence, c’est-à-dire expérimenter, apprendre, apporter de la valeur à l’entreprise, ou arrêter l’expérience si elle n’est pas à la hauteur des attentes.

D’autres éléments de succès ? Le troisième facteur consiste à ne pas être dans un état d’esprit client-fournisseur sur des projets de cette nature. L’IT n’est pas fournisseur de service, mais acteur du changement en devenant partie prenante du métier. Une collaboration étroite métier-IT est indispensable. Le dernier facteur est pour moi l’urgence économique. Si votre métier est menacé à terme dans sa forme classique et que vous en êtes conscient, il n’y aura pas de vecteur de motivation plus puissant que cela, pour autant que la prise risque ne vous paralyse pas.

Le nerf de la guerre reste bien entendu l’argent. Est-ce que cette transformation numérique par l’exploitation des données peut être rentable pour une PME, qui n’a pas les volumes de data d’une multinationale? Cette question doit être analysée selon trois aspects. Primo, quel est le retour sur investissement de ce type de projet ? Généralement il existe deux bénéfices majeurs attendus : la réduction des coûts de fonctionnement et la personnalisation de la relation-client. Deuxièmement, quelle est la probabilité de voir un concurrent ou un nouvel entrant modifier radicalement les règles du jeu dans votre secteur d’activité ? Il faut donc bien évaluer le risque de ne rien faire. Enfin, la taille de votre entreprise n’est pas tant un facteur déterminant, mais c’est plutôt le potentiel du patrimoine de vos données qu’il faut évaluer. Croyez-vous que vos données recèlent du potentiel ? Une fois que l’entreprise est au clair avec ces considérations, elle peut décider d’investir ou pas. Si elle décide de le faire, je lui conseille de commencer petit ! Et, qui sait, un jour nous verrons des entreprises complémentaires mutualiser des centres d’expertises data et partager les coûts de ces derniers. * Ensemble des décisions et actions marketing

PORTRAIT D’UNE STRATÈGE Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieure en Algérie, Assia Garbinato rejoint l’EPFL en 1995 pour y faire son doctorat en informatique. Sa thèse en poche, elle commence sa carrière professionnelle dans une start-up, et rejoint par la suite le groupe Kudelski en tant que Software Engineer. En 2007, elle entre à la Vaudoise Assurances où elle occupera le poste de Head of Data. Elle développera la Business Intelligence de la compagnie et sera à l’origine de nombreux projets d’intelligence artificielle. Assia Garbinato est actuellement consultante indépendante et conseille des exécutifs dans l’élaboration d’une stratégie data pour leur entreprise. C’est aussi une passionnée du management bienveillant et de la culture agile. Elle maintient un lien privilégié avec le monde académique en intervenant dans un cours de master à la HES-SO depuis plus de six ans.


CHRONIQUE FIDINTER

3e pilier A : Traitement fiscal des retraits Le Tribunal cantonal a récemment annulé la décision de l’autorité fiscale vaudoise, qui avait considéré à tort que les prestations issues du pilier 3a provenant de comptes distincts et versées de manière échelonnée après l’âge de la retraite, en cas de poursuite de l’activité lucrative, devaient être imposées conjointement. Un indépendant s’était constitué au cours de son activité professionnelle une prévoyance liée (3e pilier A) auprès de deux institutions différentes, avec deux comptes auprès de l’une et un compte auprès de la seconde. Ce contribuable avait perçu des prestations en capital sur trois ans, soit en 2015 de la seconde et en 2016 et 2017 de la première.

La cour relève que la loi ne réglemente pas expressément l’hypothèse d’un retrait échelonné des prestations de vieillesse. Sa conclusion : l’interprétation de l’art. 3 al. 1 OPP 3 ne permet pas de considérer que toutes les prestations du pilier 3a versées au-delà de l’âge de la retraite devraient être imposées conjointement, soit lors de la cessation de l’activité lucrative, soit cinq ans après l’âge légal de la retraite. Ainsi, le Tribunal canto-

nal a jugé qu’à moins de démontrer que le contribuable aurait abusivement conclu les différents contrats de prévoyance du pilier 3a, l’autorité fiscale ne pouvait pas considérer que l’ensemble des prestations versées en 2015, 2016 et 2017 devaient être cumulées. Il incombait donc à l’autorité fiscale de prouver qu’il s’agissait d’une évasion fiscale, ce qui n’a pas été le cas. Cette décision clarifie le traitement des prélèvements successifs de prestations issues de la prévoyance 3a, sans toutefois trancher la question d’une potentielle évasion fiscale liée à un abus. Gérald.Balimann@fidinter.ch www.fidinter.ch

L E PA R T E N A I R E D E S E N T R E P R I S E S

Rappelons que l’impôt est fixé pour l’année fiscale au cours de laquelle ces revenus ont

été acquis. Il est calculé sur la base de taux représentant le cinquième des barèmes. Dans ce cas restait à fixer quelle était l’échéance des prestations versées au titre de la prévoyance individuelle liée. Les dispositions fédérales prévoient que lorsque le preneur de prévoyance prouve qu’il continue d’exercer une activité lucrative, le versement des prestations peut être différé jusqu’à cinq ans au plus à compter de l’âge ordinaire de la retraite.

Votre formation continue en droit du travail Développez vos compétences sur des thématiques telles que : › La gestion des rapports de travail › Les contrats et les certificats › Les salaires et les assurances sociales › La santé, la protection du travailleur et la gestion des conflits Des formations axées sur la pratique, les échanges directs et le partage de savoir-faire. www.cvci.ch/formations-rh


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DOSSIER VAUD, UN CANTON QUI INNOVE

Le long chemin jusqu’à un accord-cadre Période de Noël oblige, c’est le temps du calendrier de l’Avent. S’il est un cadeau politique qui ferait le plus grand bien à notre économie et que les Suisses souhaiteraient voir sous leur sapin, c’est la signature de l’accord-cadre avec l’Union européenne. Le paraphe du traité entre le Suisse et l’UE n’interviendra certainement pas pour le 24 décembre, loin s’en faut. Le chemin qui nous sépare de cette échéance est soumis à un calendrier parsemé d’embûches. Autant de fenêtres à ouvrir pour parvenir à cet accord. La session d’hiver des Chambres fédérales aura livré quelques éléments qui devraient contribuer à détendre l’atmosphère avec Bruxelles. Tout d’abord, le Conseil national a donné, sous conditions, son accord au milliard de cohésion. Un signe de bonne volonté qui devrait montrer à l’Union européenne que nous souhaitons participer à l’effort. L’élection du Conseil fédéral ensuite, dont le siège d’Ignazio Cassis, responsable des Affaires étrangères, a été attaqué sans succès.

Changer de conseiller fédéral, ou déstabiliser le Gouvernement dans sa composition, aurait repoussé la bonne gestion de ce dossier et ramené au point de départ les rapports de confiance entre Bruxelles et Berne. Londres représente aussi un passage obligé sur notre chemin. Le Brexit a longtemps constitué un obstacle à nos négociations. A portée hautement symbolique pour toute l’Union européenne, la sortie du RoyaumeUni et ses péripéties ont longtemps détourné le regard de Bruxelles. La Suisse est moins importante, et surtout, elle ne devait pas constituer un exemple sur lequel les Britanniques auraient pu s’appuyer. A n’en pas douter, le changement de visage du Parlement britannique et sa nouvelle légitimité, pourrait

redonner à Boris Johnson une majorité suffisante pour accepter le deal. Cette épine en moins dans le pied, Bruxelles aura désormais le temps de se pencher sur le dossier suisse. Reste une étape à franchir, et non des moindres ! Celle de l’initiative populaire du 17 mai 2020. Ce jour-là, les Suisses s’exprimeront pour ou contre la libre-circulation. Il va sans dire que le résultat de cette initiative UDC sera scruté par l’Union européenne. Cette votation fait d’ailleurs écho à celle issue du même parti, de février 2014, contre l’immigration de masse. Le « non » sorti des urnes avait eu des conséquences fâcheuses, enlisant nos relations diplomatiques avec Bruxelles, tant son application dans la loi s’est révélée compliquée. Si durant la campagne de 2014, la menace de la clause guillotine ressemblait à un épouvantail, on sait désormais qu’elle est bien réelle. Le sujet de l’initiative du 17 mai ne porte aucune ambiguïté. Oui ou non à la libre-circulation. Or, cette dernière représente la pierre angulaire de l’Union européenne. Y renoncer, consiste tout simplement à renoncer aux Bilatérales. Passé l’ensemble de ces étapes, le Gouvernement pourra sereinement envisager d’éclaircir les points qui doivent encore l’être avec la nouvelle Commission européenne et convaincre le Parlement du bien-fondé de cet accord. Un chemin, dont les étapes sont nombreuses et se jouent dans plusieurs lieux, mais qui a le mérite d’être balisé.

TEXTE PHILIPPE MIAUTON PHILIPPE.MIAUTON@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK

L’initiative populaire du 17 mai 2020 est une des étapes qu’il nous reste à franchir vers la signature d’un accordcadre entre la Suisse et l’UE.


DEMAIN NUMÉRO SPÉCIAL 2019

ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

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Un mécanisme extrêmement problématique

TEXTE ANTOINE MÜLLER ANTOINE.MUELLER@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK

Déposée par l’Association suisse des locataires (Asloca) en octobre 2016, cette initiative sera soumise au vote le 9 février prochain. Elle vise à renforcer le rôle de la Confédération et des cantons dans la création d’une offre de logements à loyer modéré. Ce texte souhaite faire en sorte que la part des logements nouvellement construits appartenant à des maîtres d’ouvrage d’utilité publique s’élève à au moins 10 % à l’échelle du pays. Pour atteindre ce taux, on introduirait un droit de préemption en faveur des cantons et des communes tant sur les biens-fonds privés que ceux appartenant à la Confédération ou aux entreprises publiques. L’initiative transformerait donc en profondeur la politique du logement en Suisse. La CVCI considère que de nombreux éléments militent en faveur de son rejet. Tout d’abord, l’argument phare de l’initiative, qui consiste à mettre en place ce quota national de 10 %, introduirait un mécanisme extrêmement problématique, qui coûterait

L’initiative populaire fédérale « Davantage de logements abordables » veut étendre l’offre d’habitats à loyer modéré dans le pays. La CVCI s’oppose à ce projet, notamment parce qu’il est très coûteux et inadapté à nos particularismes régionaux. plus de 120 millions annuels aux contribuables. Au-delà de son coût élevé, il est inadapté à la Suisse. Dans un pays aussi divers que le nôtre, les situations régionales sont extrêmement variées. Certains endroits, à l’instar de l’Arc lémanique, connaissent un marché de l’immobilier plus tendu que d’autres où l’offre est telle que plusieurs mois de loyers sont offerts pour attirer de nouveaux locataires.

QUOTA RIGIDE INADAPTÉ Par conséquent, un quota rigide imposé au niveau national ne saurait constituer une solution viable pour la Suisse. Il apparaît d’autant plus problématique que les maîtres d’ouvrages d’utilité publique auraient très probablement des difficultés à atteindre ce taux, la part de ce type de logements devant plus que tripler. Dans cette hypothèse, ce sont les collectivités publiques qui devraient s’engager pour atteindre l’objectif, augmentant ainsi les charges administra-

tives. Les problèmes de ce genre ne s’arrêteraient pas là. Au niveau fédéral, en effet, il n’existe aucune définition uniforme de la notion de « construction de logements d’utilité publique ». Cela pendrait énormément de temps de la mettre en place. C’est pourquoi les solutions fédéralistes adaptées à la réalité de chaque région sont préférables. Ce texte comprend un deuxième mécanisme tout aussi problématique : le droit de préemption. Accordé aux cantons et aux communes, il doit permettre à ceux-ci d’atteindre ce quota de 10 %. Cependant, il renforcerait de manière excessive le rôle et le pouvoir des collectivités publiques, et constituerait ainsi une grave atteinte à la garantie de la propriété privée. Enfin, il est important de souligner que les autorités fédérales ont entendu les revendications des initiants. Ainsi, en cas de refus de l’initiative, le Conseil fédéral et le Parlement, dans un esprit de conciliation, proposent d’ajouter un crédit-cadre de 250 millions de francs au fonds de roulement destiné à des prêts en faveur des maîtres d’ouvrages actifs dans la construction de logements d’utilité publique. Ce dernier entrerait en vigueur en 2020 pour dix ans et viendrait s’ajouter aux 510 millions de ce fonds. Le but de cette mesure consiste à privilégier une politique en faveur du logement existante et efficace plutôt que de la bouleverser. Ce dispositif aurait également le mérite d’être beaucoup plus concret et rapide à mettre en œuvre. En définitive, cette initiative veut traiter un problème régional d’une manière centralisée avec des outils excessifs et inadéquats. Il est donc préférable d’ajuster la politique menée aujourd’hui en la refusant. m www.initiative-logement-non.ch/fr-ch


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ACTUALITÉ ÉCONOMIE ET POLITIQUE

« J’ai adoré exercer ce métier » Responsable de notre Département conditionscadres, Guy-Philippe Bolay va quitter la CVCI après vingt-huit années d’activités nombreuses et variées. Il rejoindra la Cour des comptes dès janvier prochain. Retour sur son riche parcours à la Chambre. C’est sans doute avec un pincement au cœur qu’il tournera le dos à l’avenue d’Ouchy 47 à la fin de cette année. Entré à la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie le 1er avril 1991, Guy-Philippe Bolay (59 ans) va relever un nouveau challenge professionnel en rejoignant, au début de l’an prochain, la Cour des comptes (CC). Cette autorité indépendante a pour mission de contrôler l’utilisation de tout argent public. Après avoir été au service de nos membres, il œuvrera désormais en faveur des citoyens vaudois. « Cela faisait deux-trois ans que je songeais à donner une suite à ma carrière. Je ne trouvais pas sain que trois des cinq directeurs du même âge partent en même temps. Ce poste de magistrat à la Cour des comptes s’est présenté au bon moment. Ce n’était pas gagné, car il s’agit d’une élection politique. Les membres du Grand Conseil m’ont fait confiance, et je les en remercie. Cette fonction va me permettre de continuer à vivre ma passion pour l’action publique. Nos administrations fonctionnent bien, mais nous pouvons encore les améliorer. Cette institution constitue ainsi un appui extraordinaire pour les politiciens de milice. » L’intérêt de Guy-Philippe Bolay pour le bien commun remonte à ses jeunes années, lorsqu’il était actif au sein de l’Union chrétienne de jeunes gens (YMCA) : « Cela a été très formateur pour la suite de mon engagement, dans la mesure où j’ai appris à organiser, à communiquer et à motiver les gens. Mon intérêt pour la chose publique et pour la collectivité vient de là. » Après des études d’économie, il entre dans une banque genevoise, puis devient conseiller communal à Nyon sous la bannière du Parti libéral vaudois (PLV). Approché par l’ancien conseiller d’Etat Claude Ruey pour reprendre le secrétariat du PLV, il s’engage pour quatre ans. Il apprendra ainsi à gérer des campagnes politiques, à suivre des consultations et à développer un large réseau politique et économique. Il sera ensuite élu

conseiller municipal à Lutry pendant seize ans avant d’entrer au Grand Conseil, en 2007. Il entre donc à la CVCI en 1991. Son riche parcours politique va alors se mêler à celui de la Chambre. « À Lutry, comme municipal, j’ai acquis de larges compétences en gérant la commune, qui est une grosse PME. » Etre membre de la Commission des finances du Parlement cantonal lui a permis en outre d’avoir une vision en amont des thèmes du moment. « Pour avoir de l’influence, il faut être là où les choses se passent. Cette position m’a donné à la fois la légitimité et la crédibilité nécessaires pour convaincre les gens, ainsi que pour sensibiliser les politiciens aux enjeux économiques. » Et l’influence de la Chambre, dans tout cela ? « Tout ce que j’y ai vécu m’a été précieux. J’ai apprécié la grande variété des tâches que j’avais à accomplir. Nous avons des membres, pas des clients : nous travaillons ensemble à faire avancer l’intérêt général, pour le bien du Canton et sa prospérité. » À l’heure de tourner la page CVCI, il retiendra trois domaines qui font sa fierté. Il a tout d’abord contribué à créer SWISSFIRMS, l’annuaire des entreprises suisses. « Cette vaste base de données répond clairement à l’une des missions des Chambres de commerce, à savoir favoriser le développement des affaires de ses membres. Cet outil permet de montrer aux gens que, autour d’eux, dans le même club, il existe un partenaire utile au développement de leurs affaires. Plus on connaît nos membres, mieux on peut les servir. » Vient ensuite la conjoncture économique : passionné de macroéconomie, Guy-Philippe Bolay a développé l’enquête conjoncturelle de la CVCI, devenue semestrielle sous sa férule. « Nous avons créé un centre de compétences reconnu loin à la ronde. La Chambre est devenue incontournable dans ce domaine. » Il a également mis en œuvre une collaboration avec les médias régionaux. Le niveau politique, enfin, occupe évidemment une place centrale.

TEXTE JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH PHOTO ZUZANNA ADAMCZEWSKA-BOLLE

Le directeur-adjoint a ainsi mené beaucoup de combats politiques majeurs (accords bilatéraux, fiscalité des entreprises, gestion de campagnes fédérales et cantonales). La politique et l’économie vont-elles lui manquer ? « Oui, bien sûr. J’aime les gens, le contact, faire avancer les choses, convaincre. J’ai adoré exercer ce métier. » DOSSIERS TRANSMIS Guy-Philippe Bolay, en quittant la CVCI, a bien sûr remis les dossiers dont il avait la responsabilité à ses collègues. La coordination du service politique reviendra ainsi à Philippe Miauton, directeur-adjoint de la Chambre. Il sera épaulé dans ce domaine par Antoine Müller, responsable des dossiers politiques. Tout ce qui a trait à la conjoncture sera repris par Patrick Zurn, responsable économique. Quant à Julien Guex, il sera désormais responsable du Service innovation et veille. « J’ai toujours aimé transmettre, relève encore le futur magistrat. Je dispose ici d’une formidable équipe et je suis convaincu que ces jeunes gens assumeront parfaitement ces responsabilités supplémentaires. »


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CAHIER PRATIQUE FICHE ÉCONOMIQUE N° 23 (MISE À JOUR)

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Protection des données du travailleur : principes DROIT DU TRAVAIL I. GÉNÉRALITÉS L’art. 328 du Code des obligations (ci-après : CO) impose à l’employeur de protéger et respecter, dans les rapports de travail, la personnalité du travailleur. Cela implique d’une part, que le premier doit s’abstenir de porter atteinte à la personnalité du deuxième; d’autre part, que l’employeur se doit d’agir et prendre des mesures pour préserver la personnalité du travailleur. Toute relation de travail conduit nécessairement les employeurs à recueillir et traiter un certain nombre de données personnelles des collaborateurs, ce qui pourrait engendrer des atteintes illicites à leur personnalité. C’est pourquoi, la loi consacre une disposition spécifique à la protection de la personnalité du travailleur lors du traitement de données personnelles. Selon l’art. 328b CO, « L’employeur ne peut traiter des données concernant le travailleur que dans la mesure où ces données portent sur les aptitudes du travailleur à remplir son emploi ou sont nécessaires à l’exécution du contrat de travail. En outre, les dispositions de la loi fédérale du 19 juin 1992 sur la protection des données sont applicables ».

II. COMMENT DÉTERMINER SI UN TRAITEMENT DES DONNÉES DU TRAVAILLEUR EST LICITE ? Plusieurs auteurs proposent une marche à suivre afin de pouvoir répondre à cette question. Il s’agira tout d’abord de déterminer si l’employeur a traité des données personnelles du travailleur, ainsi que le type de données traitées (point A). Ensuite, il siéra de vérifier l’existence d’un motif justificatif (point B), ainsi que le respect des principes généraux (point C).

A. TRAITEMENT DES DONNÉES PERSONNELLES : DE QUOI PARLE-T-ON ? Par traitement, on entend toute opération relative à des données personnelles – quels que soient les moyens et procédés utilisés – notamment la collecte, la conservation, l’exploitation, la modification, la communication, l’archivage ou la destruction de données. Par

données personnelles, on entend toutes les informations qui se rapportent à une personne identifiée ou identifiable. Sont considérées comme sensibles les données personnelles relatives aux opinions ou activités religieuses, philosophiques, politiques ou syndicales, à la santé, la sphère intime ou l’appartenance à une race, aux mesures d’aide sociale, aux poursuites ou sanctions pénales et administratives. Par profil de la personnalité, on entend un assemblage de données qui permet d’apprécier les caractéristiques essentielles de la personnalité d’une personne physique. Le traitement de données sensibles et de profils de la personnalité est soumis à des règles plus strictes, notamment en matière de consentement, de devoir d’information ainsi que de communication à des tiers.

B. L’EXISTENCE D’UN MOTIF JUSTIFICATIF Quiconque traite des données personnelles ne doit pas porter une atteinte illicite à la personnalité des personnes concernées. L’atteinte est illicite notamment lorsque son auteur a violé les principes généraux fixés aux art. 4 à 7 LPD (point C), sans motifs justificatifs. Ces motifs peuvent résulter alternativement de la loi, du consentement de la personne intéressée ou d’un intérêt prépondérant privé ou public. • La loi Nombreuses sont les dispositions légales qui autorisent – voire obligent – l’employeur à traiter les données personnelles du travailleur. L’art. 328b CO constitue la base légale principale que tout employeur devrait avoir à l’esprit lorsqu’il traite les données personnelles de ses travailleurs. D’après cette disposition, les données que l’employeur peut traiter licitement sont donc celles qui portent sur les aptitudes du travailleur à remplir son emploi, ou qui sont nécessaires à l’exécution du contrat de travail. On pense, d’une part, aux données objectivement nécessaires à déterminer si un travailleur possède les capacités personnelles et profession-

nelles requises pour son emploi (p. ex., diplômes, certificats de travail ou connaissances linguistiques) ; d’autre part, aux données qui sont objectivement et matériellement nécessaires à l’exécution du contrat de travail (p. ex., données d’état civil, domicile, références bancaires, enfants, numéro AVS, données relatives au salaire, aux absences, vacances, évaluations, mesures disciplinaires). L’employeur qui souhaite traiter des données sortant du cadre de l’art. 328b CO devra se fonder sur un autre motif justificatif. • Le consentement Le consentement se définit comme l’expression de l’accord de la personne (le travailleur) à ce qu’un tiers (l’employeur) porte une atteinte déterminée à sa personnalité. Une personne ne consent valablement que si elle exprime sa volonté librement et après avoir été dûment informée (consentement libre et éclairé). A ce propos, il convient de rappeler que l’art. 328b CO est de nature relativement impérative et que le travailleur ne peut pas valablement renoncer à la protection qui lui est accordée par la loi. Ainsi, selon certains auteurs, le consentement du travailleur à un traitement de données sortant du cadre de l’art. 328b CO ne serait valable que si le travailleur en tire également un avantage. Selon d’autres, la loi ne fait pas obstacle à ce que le travailleur puisse valablement consentir à un traitement de données qui irait au-delà du cadre de l’art. 328b CO, dans un cas concret et en se fondant sur un motif justificatif. Cependant, compte tenu du lien de subordination qui caractérise le contrat de travail, il conviendra de se montrer très prudent dans l’appréciation de la validité du consentement du travailleur : plus le traitement en question est éloigné du cadre de l’art. 328b CO, plus on se montrera réticent à en admettre la validité. Quant à la forme du consentement, la loi n’en impose pas une en particulier. Lorsque le traitement porte sur des données sensibles ou des profils de la personnalité, le consentement de la personne intéressée doit toutefois être explicite.


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CAHIER PRATIQUE FICHE ÉCONOMIQUE N° 23 (MISE À JOUR)

• Intérêt prépondérant privé ou public Les intérêts prépondérants de la personne qui traite des données personnelles peuvent notamment entrer en considération si le traitement est en relation directe avec la conclusion ou l’exécution d’un contrat. La doctrine énumère quelques situations dans lesquelles les intérêts privés de l’employeur autoriseraient un traitement des données en dehors du cadre de l’art. 328b CO (p. ex., l’intérêt de l’employeur à dénoncer pénalement un travailleur dont on a trouvé des images pédophiles sur l’ordinateur, afin d’éviter d’être accusé de complicité; ou alors, l’intérêt de l’employeur à pouvoir continuer à utiliser des photographies publicitaires dans lesquelles figurent en arrière-plan des travailleurs ayant déjà quitté l’entreprise). Dans tous les cas, l’intérêt privé de l’employeur à traiter certaines données devra être mis en balance avec l’intérêt du travailleur à la protection de ces mêmes données. L’appréciation se fera toujours en fonction de l’ensemble des circonstances. Par exemple, on tiendra compte du caractère plus ou moins sensible des données en cause, des atteintes qui peuvent résulter du traitement en question, ainsi que des buts poursuivis par l’employeur. Pour que des intérêts publics puissent être invoqués, le traitement des données doit viser à procurer un avantage à la collectivité, ou au moins à une pluralité de personnes.

illicite à la personnalité du travailleur, en particulier en examinant le respect des principes généraux de la LPD : en effet, le procédé utilisé pour récolter les données doit lui aussi respecter la personnalité du travailleur et observer les principes généraux du droit, notamment ceux de la bonne foi et de la proportionnalité.

• Les données rendues accessibles à tout un chacun En principe, il n’y a pas d’atteinte à la personnalité lors d’un traitement de données que la personne concernée a rendu accessibles à tout un chacun, sans s’y opposer formellement (art. 12 al. 3 LPD). Concernant spécifiquement les données publiées sur internet, il faut cependant admettre la licéité du traitement de telles données par l’employeur uniquement si celui-ci se fait dans le cadre du but initial de la publication décidée par le travailleur, tel qu’il est reconnaissable par l’employeur selon le principe de la bonne foi.

• Licéité Tout traitement de données du travailleur par l’employeur doit être licite, en ce sens qu’il doit respecter aussi bien les dispositions de la LPD, que l’ensemble des dispositions légales protégeant directement ou indirectement la personnalité du travailleur. • Bonne foi Le traitement de données du travailleur doit être effectué conformément au principe de la bonne foi, c’est-à-dire loyalement. Le traitement ne doit notamment pas se produire à l’insu du travailleur et doit ainsi se faire de manière transparente. • Proportionnalité Tout traitement de données du travailleur doit être proportionné, soit adéquat, pertinent et pas excessif. Ainsi, seules les données aptes et nécessaires à atteindre les finalités du traitement peuvent être traitées. Par ailleurs, il doit y avoir un rapport raisonnable entre les finalités et le moyen utilisé, les droits du travailleur devant être préservés dans la plus large mesure possible. Lorsqu’il s’agit d’apprécier si un traitement de données du travailleur est proportionné, il faut toujours avoir à l’esprit l’art. 328b CO qui, selon certains auteurs, ne fait que concrétiser les principes de proportionnalité et de finalité dans le cadre du droit du travail.

C. LE RESPECT DES PRINCIPES GÉNÉRAUX

• Finalité Les données personnelles du travailleur ne doivent être traitées que dans le but qui est indiqué lors de leur collecte, qui est prévu par la loi ou qui ressort des circonstances. Si l’employeur en envisage une utilisation différente, une information au travailleur s’impose, ainsi que son droit de refuser. Par ailleurs, le principe de finalité empêche l’employeur de recueillir des données du travailleur dans un but vague, non défini ou imprécis.

Indépendamment de l’existence d’un motif justificatif, il faut toujours vérifier si le traitement des données cause une atteinte

• Reconnaissabilité La collecte de données personnelles par l’employeur, ainsi que les finalités du

traitement, doivent être reconnaissables pour le travailleur. Tel est en principe le cas lorsque l’employeur en informe le travailleur, lorsque ces traitements sont prévus par la loi ou lorsqu’ils ressortent clairement des circonstances. • Exactitude L’employeur qui traite des données personnelles du travailleur doit s’assurer qu’elles sont correctes et à jour. Il doit prendre des mesures appropriées permettant d’effacer ou de rectifier les données inexactes ou incomplètes, au regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées ou traitées. De son côté, le travailleur peut demander à l’employeur de rectifier des données inexactes. • Sécurité Les données personnelles doivent être protégées par des mesures techniques et organisationnelles appropriées contre tout traitement non autorisé. Lorsque l’employeur sous-traite une telle tâche à un tiers, il est responsable du bon choix du mandataire ainsi que du contrôle de celui-ci. Il doit en particulier s’assurer que le tiers soit en mesure de garantir la sécurité des données dont le traitement lui est confié. • Communication transfrontière En principe, aucune donnée personnelle du travailleur ne peut être communiquée à l’étranger par l’employeur si sa personnalité devait s’en trouver gravement menacée, notamment du fait de l’absence d’une législation assurant un niveau de protection adéquat. Cette condition doit être vérifiée par l’employeur, qui peut se référer à la liste énumérant les Etats qui remplissent cette exigence, établie par le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT). En l’absence d’une telle législation, une communication à l’étranger demeure possible uniquement si l’une des conditions énumérées à l’art. 6 al. 2 LPD est satisfaite (p. ex., en présence de garanties contractuelles portant sur la protection des données ou de règles de protection des données édictées par un groupe de sociétés, ou encore lorsque la communication est indispensable à la sauvegarde d’un intérêt public prépondérant).

TEXTE SERVICE JURIDIQUE DROIT@CVCI.CH


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Terroir, expertise et excellence à l’honneur du 6e PVEI Le 21 novembre 2019 a eu lieu à l’IMD la 6e édition du Prix Vaudois des Entreprises Internationales. Les entreprises SCHOTT Suisse, Plumettaz et la fromagerie le Maréchal ont été distinguées à cette occasion. Des ailes pour voler, des racines pour revenir et des raisons pour rester : les trois entreprises lauréates de la 6e édition du Prix Vaudois des Entreprises Internationales (PVEI) semblaient illustrer avec une justesse et une créativité toutes particulières les mots du Dalaï Lama. Dans la catégorie « entreprise étrangère », c’est SCHOTT Suisse qui l’a emporté : si l’entreprise a été rachetée en 2000 par le groupe allemand SCHOTT, il n’en demeure pas moins que son histoire est étroitement liée à la ville d’Yverdon-les-Bains. Baptisée Guinchard Verre Optique à sa création en 1968, la société doit sa naissance à Eric Guinchard, Neuchâtelois d’origine et entrepreneur visionnaire qui, même dans un âge avancé, fourmillait encore de projets. Si l’origine est

locale, la portée est aujourd’hui clairement internationale. Spécialisée dans la fabrication d’optique de qualité, le groupe compte 200 collaborateurs dans le canton de Vaud et 15 000 au niveau mondial dans les quelque 34 pays où il est présent. Plumettaz, gagnante dans la catégorie « entreprise suisse », puise en partie ses origines dans les coteaux de Lavaux : c’est vers 1940 que sont conçus les premiers treuils de vigne à cabestan, facilement transportables, imaginés pour réduire la peine des vignerons. Bon nombre de machines affichant des dizaines d’années de service sont aujourd’hui encore révisées dans les ateliers de l’entreprise. A la fin des années 80, Plumettaz innove avec le poussage de câbles dans des tubes souterrains. En 2018, les câbles sou-

TEXTE LAURINE CHIARINI LAURINE.CHIARINI@CVCI.CH PHOTOS JEAN-BERNARD SIEBER & ZUZANNA ADAMCZEWSKA-BOLLE

terrains d’un parc éolien au large des côtes danoises, ont été installés depuis le rivage avec un équipement Plumett. Connues sous cette marque, les machines sont distribuées dans plus de 90 pays. Quant au « prix spécial du jury », c’est à la fromagerie Le Maréchal, située à Granges Marnand, qu’il a été remis. Des 13 fermes de la région qui fournissent exclusivement le lait utilisé, aux étals de la chaîne américaine de magasins gourmets Whole Foods, qui propose du Maréchal dans son assortiment, ce qui était au départ une fromagerie de village a su se développer à l’international grâce à un produit unique. L’innovation touche autant les produits, avec un fromage à raclette développé en 2019, que les méthodes de production, avec une alimentation permettant de réduire sensiblement la production de CO2 du bétail. Sur les 360 tonnes de Maréchal produites annuellement, plus de 90 sont exportées. m www.internationallink.ch/pvei

Philippe Leuba, Conseiller d’Etat, Philippe Prat, CEO de Plumettaz, Jean-Michel Rapin, co-Fondateur de la fromagerie Le Maréchal, Christophe Baur, Plant Manager de SCHOTT Suisse, Jean-Frédéric Berthoud, Directeur du DEV et Claudine Amstein, Directrice de la CVCI.


CHRONIQUE EY

La cybersécurité : véritable risque d’entreprise Il est essentiel de faire face au fait que la cybersécurité est devenue un risque d’entreprise en lieu d’être simplement un risque informatique, quand on se rend compte qu’une attaque a un impact avant tout sur les affaires et les opérations.

taques : du département informatique, à la formation des employés jusqu’à la mise en œuvre de politiques de sécurité.

Enfin, il est important de considérer que la cybersécurité est la combinaison de technologies, de processus et de méthodes pour protéger les données contre les attaques, la corruption ou l’accès non autorisé. Par conséquent, elle englobe l’examen holistique de mesures pour l’identification, la protection, la découverte, la réaction, et la restauration d’une attaque cybernétique.

De nombreuses directions d’entreprises ne considèrent toujours pas la cybersécurité comme une mesure de protection garantissant la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des opérations, alors que les risques informatiques ne concernent pas uniquement les grandes entreprises : selon Symantec, 43 % des attaques informatiques récentes sont ciblées sur des PME.

Trois questions essentielles que les responsables informatiques et cybersécurité devraient poser à leurs dirigeants : • L’entreprise considère-t-elle la cybersécurité comme un risque matériel important et la surveille-t-elle en conséquence ? • Lorsqu’un incident se produit, l’entreprise est-elle en mesure de le détecter, d’y réagir, de le contenir et de s’en remettre rapidement, et des ressources suffisantes sont-elles en place pour y parvenir ? • Quelles sont les données les plus critiques et les plus susceptibles d’être attaquées ?

Une approche intégrant la cyber protection à tous les niveaux de l’entreprise peut aider les entreprises à mieux prévenir ces at-

Toutes les données ne sont pas identiques, la première étape est donc de les trier pour les protéger efficacement.

CATÉGORIE « ENTREPRISE ÉTRANGÈRE »

CATÉGORIE « ENTREPRISE SUISSE »

CATÉGORIE « PRIX SPÉCIAL DU JURY »

Claude Martin (à gauche), Christophe Baur, Plant Manager (au milieu) et Sergio Aranjo

Philippe Prat, CEO, dans les ateliers de production

Jean-Michel Rapin, Fondateur, avec Florian Brand, Apprenti

SCHOTT Suisse SA, leader en matière d’optique, fournit composants et solutions techniques dans de nombreux domaines. Présent dans 34 pays et fort de quelque 15 000 employés au niveau mondial, le groupe allemand SCHOTT compte 200 collaborateurs dans le canton de Vaud.

Ayant développé des treuils de vigne à l’origine, Plumettaz, qui produit des innovations mécaniques à Bex depuis 1923 et emploie 99 collaborateurs dans le canton de Vaud, compte aujourd’hui près de 3500 références de machines distribuées dans plus de 60 pays.

Créé il y a dix ans à la fromagerie de Granges Marnand, le fromage Le Maréchal fait figure d’innovation dans un contexte concurrentiel. Dix employés font fonctionner un site de production ultra-moderne duquel sortent annuellement 360 tonnes, dont 92 sont exportées.

Les entreprises doivent savoir comment évaluer le risque auquel elles font face avant qu’il ne se matérialise et développer une stratégie de défense de la cybersécurité répondant aux besoins de l’entreprise. Gabriela de Godoy, Cybersecurity Manager


DEMAIN NUMÉRO SPÉCIAL 2019

VOTRE CVCI SERVICES ET PRESTATIONS

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AVS et allocations familiales en 2020 Alors que la cotisation vaudoise aux allocations familiales diminue légèrement en 2020, les cotisations paritaires AVS/AI/APG augmenteront de 0.3 %. Cette adaptation est due à l’entrée en vigueur de la RFFA. I. AVS/AI/APG – COTISATIONS PARITAIRES

III. ALLOCATIONS FAMILIALES – PRESTATIONS

II. ALLOCATIONS FAMILIALES – COTISATIONS

En mai dernier, les électeurs suisses ont accepté la loi fédérale relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA). Le résultat de ce vote a pour conséquence, notamment, que les cotisations paritaires AVS/ AI/APG augmenteront de 0,3 % dès le 1er janvier 2020. Désormais, le taux s’élèvera à 10,55 % (5,275 % pour le salarié et 5,275 % pour l’employeur).

Quand bien même il n’y a aucun changement dans le canton de Vaud, et du fait que l’activité de notre Caisse AF couvre le territoire suisse, nous signalons ci-après les adaptations des allocations au 1er janvier 2020 dans différents cantons :

SALARIÉS

II. AVS – COTISATIONS POUR LES INDÉPENDANTS ET LES NON ACTIFS

FRIBOURG Genre d’allocation de base (< 16 ans) de formation professionnelle

Ces deux catégories d’assurés sont aussi impactées par le vote positif sur la RFFA. Concernant les indépendants, la cotisation AVS/ AI/APG minimale passe de 5,196 % à 5,344 % (de 482 francs à 496 francs) et la maximale de 9,65 % à 9,95 %.

JURA

Pour les assurés sans activité lucrative, la cotisation minimale passe de 482 francs à 496 francs et la cotisation maximale de 24 100 francs à 24 800 francs.

BÂLE-VILLE

Genre d’allocation de base (< 16 ans) de formation professionnelle

Genre d’allocation de base (< 16 ans) de formation professionnelle

Ancien Nouveau montant montant 245.– 265.– 305.–

325.–

Ancien Nouveau montant montant 250.– 275.– 300.–

325.–

Ancien Nouveau montant montant 200.– 275.– 250.–

325.–

SCHAFFHOUSE Genre d’allocation de base (< 16 ans) de formation professionnelle

Ancien Nouveau montant montant 200.– 230.– 250.–

290.–

ST-GALL Genre d’allocation de base (< 16 ans) de formation professionnelle

Ancien Nouveau montant montant 200.– 230.– 250.–

280.–

Lors de sa séance du 13 novembre dernier, le Comité de notre Caisse a décidé, pour tenir compte de l’adaptation précitée des prestations et de l’introduction d’une péréquation entre Caisses dans différents cantons, d’augmenter le taux de cotisation dans les cantons suivants : Fribourg Jura Schaffhouse Tessin

+ 0,45 % + 0,15 % + 0,10 % + 0,25 %

Par ailleurs, le même Comité, s’appuyant sur un niveau des réserves suffisant, a souhaité adapter la cotisation vaudoise légèrement à la baisse en la portant à 2,70 % (2,72 % en 2019). Rappelons que ce taux se compose de : • 2,40 % • 0,16 % • 0,09 % • 0,05 %

exigences légales en matière d’allocations familiales accueil de jour des enfants formation professionnelle contribution de soutien à la CVCI

Retenons encore que les activités de la Caisse AF sont enrichies de deux nouvelles tâches, avec le prélèvement de cotisations pour deux nouveaux régimes cantonaux : Genève 0,07 % sur les salaires soumis AVS pour le financement de structures d’accueil de la petite enfance et l’accueil familial de jour. Neuchâtel 0,58 % sur les salaires soumis AVS pour l’encouragement à la formation professionnelle initiale en mode dual.


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VOTRE CVCI SERVICES ET PRESTATIONS

GRÂCE AUX ESERVICES DES CAISSES SOCIALES CVCI, LES EMPLOYEURS DISPOSENT D’UN OUTIL PERFORMANT, FACILE D’UTILISATION, QUI LEUR OFFRE UN RÉEL GAIN DE TEMPS.

Enfin, notons encore que nos Caisses sociales ont décidé, dans le but d’alléger et simplifier leurs factures, d’inclure les Fonds cantonaux dans le taux de la cotisation AF, ce qui donnera la situation suivante au 1er janvier 2020 : Canton AG BS BL BE FR 1 GE 2 GL GR JU 3 LU 4 NE 5

Taux 2,20 % 1,50 % 1,50 % 1,65 % 3,03 % 2,52 % 1,50 % 1,50 % 2,95 % 1,555 % 2,447 %

Canton Taux NW 1,50 % OW 1,50 % SG 1,80 % SH 1,50 % SO 1,40 % SZ 1,50 % TG 1,50 % 2,418 % TI 6 VS 7 3,195 % ZG 1,65 % ZH 1,10 %

1 FR = y compris 0,04 % d’accueil extrafamilial et 0,04 % de formation professionnelle 2 GE = y compris 0,07 % d’accueil de la petite enfance et l’accueil familial de jour 3 JU = y compris 0,05 % de formation professionnelle 4 LU = y compris 0,005 % pour l’aide aux chômeurs 5 NE = y compris 0,18 % d’accueil extrafamilial, 0,087 % de formation professionnelle et 0,58 % d’encouragement à la formation professionnelle initiale en mode dual 6 TI = y compris 0,15 % d’allocation d’intégration, 0,003 % d’indemnité d’adoption, 0,12 % d’allocation parentale et 0,095 % de formation professionnelle 7 VS = y compris 0,16 % de fonds cantonal pour la famille et 0,095 % de formation professionnelle. Par ailleurs, ce taux englobe aussi le 0,30 % qui est prélevé à tous les salariés

INDÉPENDANTS VAUDOIS Le régime des allocations familiales pour les indépendants est placé sous la surveillance d’un Fonds cantonal au sein duquel la CVCI est représentée. Le taux de cotisation, lui, est de la compétence du Conseil d’Etat. Ce dernier a suivi la proposition du Fonds cantonal et a entériné une hausse du taux de 2,70 % à 2,80 % au 1er janvier 2020.

TEXTE CLAUDE BUBLOZ CLAUDE.BUBLOZ@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK


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VOTRE CVCI NOUVEAUX MEMBRES

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La CVCI souhaite la bienvenue à ses nouveaux membres CONSULTING, ACCOMPAGNEMENT

HÔTELLERIE, TOURISME

ASSOCIATION PMEBOX

FREELANE SA

1004 Lausanne Conseil d’entreprise Isabelle Durafourg T. 021 623 91 00 www.pmebox.ch

1000 Lausanne Application mobile, tourisme, voyage, transport Nicolas Fête T. 079 914 88 12 www.freelane.me

EP SOLUTIONS SA 1400 Yverdon-les-Bains Médical (logiciels et produits) Matthias Egger, T. 022 575 33 11 www.ep-solutions.ch

HELVITEK 1006 Lausanne Healthtech Théo-Tim Denisart, T. 079 917 55 65

NEGOSERVICES SÀRL 1260 Nyon Négociation et création de partenariats, formation, conseil, coach Melissa Davies T. 022 361 29 43 www.negoservices.com

IT, DIGITAL, WEB

TRANSPORT, LOGISTIQUE

IT-FM

VTC PRESTIGE 1006 Lausanne Chauffeur professionnel (VTC) Haithem Arfaoui, T. 078 718 64 62

COMMERCE

1170 Aubonne Services informatiques Fatmir Mulliqi T. 078 750 56 92 www.it-fm.ch

SOUL SISTER

STELLAR TECHNOLOGY SÀRL

1066 Epalinges Gestion d’une boutique en ligne Martin Melendez Reina, Steve Mondji T. 079 288 91 09

1296 Coppet Informatique Davy Le Goff T. 078 846 00 41

ÉCOLE, FORMATION

MÉDICAL, MEDTECH

HEILI PRESTA SÀRL

BIOSAFE SA

1020 Renens Formation pour adultes et animations Stanislas Heili T. 076 482 47 74

1262 Eysins Fabrication d’appareils médicaux Sébastien Pierre T. 022 365 27 27 www.biosafe.ch

FONDATION ÉTABLISSEMENTS DU ROSEY SA 1180 Rolle Propriétaire des bâtiments du Rosey Bruce Reynier T. 021 822 55 00 www.rosey.ch

FONDATION LE ROSEY 1180 Rolle Fondation Marie-Noëlle Gudin T. 021 822 55 00 www.roseyfoundation.org

IMPRESSUM Editeur Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), avenue d’Ouchy 47, CP 315, 1001 Lausanne T. 021 613 35 35, F. 021 613 35 05 cvci@cvci.ch, www.cvci.ch Rédaction Guy-Philippe Bolay, Zuzanna Bolle, Laurine Chiarini, Julien Guex, Jean-François Krähenbühl, Philippe Miauton, Fanny Oberson, Mathieu Piguet et Serge Sahli. Gervaise Defago (rédactrice responsable) Conception Buxum communication, Galeries Benjamin-Constant 1, 1003 Lausanne, www.buxum.ch Imprimeur PCL Presses Centrales SA Acquisition de partenaires Urbanic Régie publicitaire, Chemin de SousMont 21, 1008 Prilly, T. 079 278 05 94, info@urbanic.ch Tirage 4500 exemplaires Parution 4e semaine du mois


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