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PORFOLIO : HUGUES MORAY
HUGUES MORAY
Il est notre photographe en Martinique, dont nous apprécions l’acuité et l’élégance. Nous le laissons se présenter.
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Je suis Belgo-congolais d’origine et martiniquais de cœur. Je suis né au Zaïre et j’y ai grandi jusqu’à l’âge de 10 ans, j’ai ensuite vécu en Belgique jusqu’à l’âge de 28 ans avant de rejoindre la Martinique où je vis depuis une dizaine d’années.
Mon premier contact avec la photographie date de mon enfance au Zaïre, mon père faisait énormément de photos et développait ses films dans la salle de bain aménagée en chambre noire pour l’occasion. J’ai probablement su ce qu’étaient du fixateur et du révélateur avant de savoir lire et écrire.
Ma pratique de la photographie remonte à la fin de mes études secondaire lorsque je suivais des cours de vidéographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège. C’est là que j’ai véritablement acquis un bagage technique mais surtout artistique grâce à mes cours d’Histoire de l’Art, qui ont forgé ma sensibilité à la lumière, aux couleurs et à l’esthétique.
Ma passion pour la photographie, ne s’est révélée que quelques années plus tard en Martinique. Et après avoir expérimenté tous les styles photographiques possibles et avoir pratiqué quelques années en amateur, j’ai décidé de passer un cap et d’en faire mon métier.
Que je travaille pour des particuliers, des entreprises, en agences de pub ou pour des magazines, j’essaie de garder en ligne de mire un sens artistique, en jouant avec les courbes, les lignes, les couleurs mais également une rigueur technique.
Pour ce portfolio, je voulais présenter un sujet symbolique à mes yeux, un des héritages de mes ancêtres africains, un mélange de danse, de musique et d’art martial ancestral, le trait d’union entre ma terre natale et ma terre d’accueil. » «
DANMYÉ
Le Danmyé, appelé également Ladja, Kokoyé ou encore Wonpwen est une danse de combat, opposant deux adversaires, les danmyétè, qui s’affrontent au rythme du tambour, du tibwa et des chants.
Cet art martial martiniquais tire ses origines d’Afrique et est né d’un mélange de différentes luttes et danses traditionnelles pratiquées par les esclaves venus entre-autre du Bénin, du Sénégal, du Niger et ayant transité par l’île de Gorée, au Sénégal, un des lieux de déportation des esclaves vers les Antilles. Au niveau de la pratique, il s’agit d’un mix de techniques de combats. Les danmyétè peuvent utiliser les frappes de pieds, de poings, des préhensions, de la lutte et des projections. La musique tient un rôle majeur, car c’est à son rythme que le combat se déroule, les adversaires y puisent leur énergie et leur impulsion. L’orchestre est composé d’un Tanbouyé (joueur de tambour)

qui dirige les gestes et donne l'énergie, d’un Bwatè (joueur de tibwa) qui donne le rythme général, d’un Lavwa ou chantè (chanteur) et des Lavwa dèyè ou les répondè (le choeur).
La pratique du Danmyé a été réprimée dans les années 50, elle fut interdite par de nombreux arrêtés municipaux. À cette époque, certains combats étaient réels et finissaient en règlements de compte. Depuis les années 80, grâce à des associations culturelles telles que l’AM4, le Danmyé a connu un nouvel essor, dans un soucis de réappropriation des pratiques traditionnelles et populaires martiniquaises. Je vous invite d’ailleurs si vous êtes intéressé, à visiter le site internet de l’AM4 qui regorge d’informations non seulement sur le Danmyé mais également sur le Bélè.










